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[RP]Quand le Duc de Brocéliande est mis aux fers

Riwan
HRP: Déjà que les enfants s'éloignent ou ne lisent pas mon 1er post. J'ai essayé de ne faire que suggérer mais bon, on est jamais trop prudent.

Ensuite, le RP qui va suivre est écrit à l'avance (enfin la fin, les détails on verra): l'arrestation de Son Altesse Riwan Nathan de Brocéliande, Duc de Brocéliande et Baron de Carentoir, Grand Officier de la Couronne, Chambellan de Bretagne (carrément trop la classe quoi).
Le Rp est fermé en ce sens que personne peut poster sans y être invités. Merci d'épargner donc vos pensées sur mon perso ou sur celui des autres d'ailleurs.

Le procès suivra, et on verra bien comme il terminera. Je joue total Rp, enfin j'essaye, donc la condamnation à mort et l'exécution sera possible.




[Just... Vannes]

J'avais eu une journée bien remplis. Afin de la terminer en beauté, j'avais pris le chemin du bordel. Pour l'occasion mon escorte était séparés en deux. La moitié gardait le chariot et sa précieuse cargaison ainsi que les chevaux. L'autre me gardait moi. Les gardes, habillés en vert et noir, étaient aguerries mais fatigués.

Je souriais à l'idée que toute cette journée c'était passé à Vannes, la ville d'origine des Montforts.
Faire un coup pareil à Vannes avait quelque chose d'ironique. J'étais serein.



[Bordel de Vannes donc, havre de paix, ou du moins d'amour ]
A l'entrée j'avais été accueilli avec tout les égards. J'avais demandé, enfin exigé, la plus belle fille. Je l'avais eu.
Assis dans la chambre, la fille avait commencé par vouloir m'embrasser. J'avais dirigé sa bouche plus bas, beaucoup plus bas.
C'était bon. Enfin agréable; bon, je sais pas, c'est à elle qu'il aurait fallu le demander. Mais je l'arrête avant qu'elle puisse décider.

Pendant ce temps, les gardes s'occupaient comme ils le pouvaient. Quatre était devant la porte de la chambre, et trois surveillaient ma fenêtre.

Après l'avoir laissé s'attaquer au reste du corps, je me lève. Je me met derrière elle et je commence. Habituées, elle ne crie pas et simule du plaisir. Inutile de décrire les dialogues je pense.

Soudain....

_________________
SA Riwan Nathan De Brocéliande
Killdragon
[Bureau de la Prévôté, la veille.]


Le Prévôt des Maréchaux était en train de s'endormir sur son bureau, harassé par la tonne de dossiers qui s'accumulait depuis sa prise de fonction.

Son secrétaire vînt toquer à la porte, ce qui le fit sursauter. Ce dernier, un peu embarrassé lui présenta un pli cacheté de la Duchesse. Elle lui confiait une opération particulièrement délicate. A peine en poste, il devait faire sa première arrestation de Duc.

A vrai dire, cela ne le réjouissait pas particulièrement, et étant donné l'heure tardive, il n'était guère de très bon poil. Il fit donc convoquer en toute urgence cinq officiers de Police et les réunit dans son salon particulier. Ils étaient tous au garde à vous, pas très frais non plus.


Bien! Je vous remercie de vous être déplacé aussi rapidement.
Alors, nous allons mener une opération d'arrestation. Vous allez me réunir vingt-cinq maréchaux et nous allons prendre la route pour Vannes cette nuit.


Une fois les forces de polices apprêtées, les ordres et consignes transmises, la troupe lourdement armée prit la route en direction de Vannes .



[Le lendemain à Vannes]

Après un voyage peu reposant, la troupe de maréchaux s'arrêta dans une auberge Vannetaise et chacun se reposa quelques heures à tour de rôle.
La nuit venue, les forces de Police se rendirent dans le fameux bordel de Vannes. Ils cernèrent discrètement le quartier et se déployèrent jusqu'au point de rendez-vous, une rue derrière l'établissement visé.


Alors, Je tiens à ce que l'action soit coordonnée. D'autant plus que le suspect a avec lui une quinzaine de Gardes pour assurer sa protection. Il s'agit d'un Duc Breton.

J'exige de vous un silence total au cours de l'opération, et je vous ordonne de ne rien faire tant que je ne vous ai rien dit.

Lieutenant Defer!


Présent chef!

Vous allez me seconder lors de cette opération. Vous me suivrez comme mon ombre et je veux que vous soyez réactif, pour le reste, il ne faut pas vous en faire... Defer...

Chef oui chef!

Le Prévôt passa rapidement en revue ses hommes et les sépara en deux groupes.

Bon, alors je veux dix hommes pour cerner l'écurie, vous me mettez au fer tout récalcitrant, vous me maîtrisez les gardes du duc, mais sans violence si ce n'est pas nécessaire. Efficacité et force sont les fers de lance de la Prévôté, gardez bien cela en tête. Je vous souhaite à tous bon courage et que cette mission se déroule sans encombre.

Lieutenant Ferdinand!


Oui Chef!

Vous allez diriger la section de l'écurie et vous m'enverrez un Maréchal pour me prévenir que la situation est bien en main, je veux de la poigne, mais pas de brutalité inutile, une main de fer dans un gant de velours.

Le Prévôt sortit son épée et se dirigea vers l'entrée de la maison de joie. Il disposa ses hommes de manière à ce que personne ne puisse sortir de l'établissement.

Les gardes du duc qui se trouvaient à l'entrée furent maitrisés sans problème, puis le Prévôt frappa violemment à la porte.


BAM BAM BAAAAAAM!!!
_________________
Lemerco
[L'annexe de la porte rouge, bordel de Vannes]

Lemerco était ravi... la soirée se passait sans anicroche. Les clients ne posaient guère de problèmes aux poules du bordel dont il était le videur. Faut dire que le patron était presque de la famille... Ce soir les affaires marchaient visiblement bien. Les ribaudes étaient de bonne humeur, déambulaient entre les tables du coin taverne pour aviver le désir des matelots irlandais imbibés, ainsi que les Vannetais et voyageurs de passage en manque d'amour. A l'étage, dans certaines chambres déjà occupées, certaines personnes s'a fer raient à la gaudriole et les plaisirs de la chair.

Plus tôt dans la soirée, un hôte de marque avait daigné honorer de sa présence le bordel, ainsi que de celle de quelques gardes du coup... Pas plus mal, si d'aventure cette soirée devait déraper, il ne serait pas seul à jouer les gros bras. Le duc de Brocéliande était donc venu, quasi incognito mais rien échappe à l'œil du jeune ours vannetais. Il lui conseilla la plus belle qui s'avérait être également la plus farouche. Etonné toutefois de voir pareil individu icelieu, il resta figé, perplexe quelques temps alors que le duc montait avec la ribaude... jusqu'à ce qu'il réalisa qu'il avait mieux à fer que de rester planté là comme un piquet.

Plus tard dans la nuit, alors qu'il claquait le fessier d'une donzelle qui s'apprêtait à "ferrer" un irlandais, de lourds cognements se firent entendre dans l'édifice. Il choppa la donzelle par le bras pour lui murmurer

En bon videur, Lemerco se dirigea vers la l'épaisse porte rouge, tira un clapet pour voir de qui il s'agissait. Dans l'obscurité régnante il ne reconnut pas le prévôt et d'une vois tonitruante, jouant les gros méchants, il balança:


Désolé c'est complet! Revenez demain! Et tôt, en ce moment les Vannetais ont le sang chaud!
_________________
Killdragon
[A la porte du bordel de Vannes, côté extérieur.]


L'attente ne fut pas trop longue. Des pas à l'intérieur. Le clapet s'ouvre. Vision d'un œil et puis d'une bouche surmontée d'une moustache forte élégante au demeurant. Pas le temps pour Killdragon de l'ouvrir, la voix se fait entendre directement et d'un ton péremptoire avec ça.


Désolé c'est complet! Revenez demain! Et tôt, en ce moment les Vannetais ont le sang chaud!



Il n'avait sans doute pas du le reconnaître. Mais le Prévôt avait l'œil en plus d'être très bien informé, et il savait qui se trouvait derrière la porte.


Hum... messire Lemerco! Je sais que c'est vous! Refuseriez-vous de faire entrer le Prévôt de Bretagne et ses hommes dans votre établissement? Il ne s'agit guère pour nous de nous divertir, mais nous sommes en mission et nous devons arrêter le Dug Riwan qui, je le sais de source sûre, se trouve à l'intérieur...



Il fit signe au Lieutenant Defer de s'approcher.



Defer, prévoyez-moi trois hommes et un bélier. Si il refuse d'obtempérer, vous m'enfoncerez cette porte.



Defer gratta son bouc et s'exécuta derechef après un:


Oui chef!

Le Prévôt recula de trois pas tout en fixant l'ouverture de la porte.

Sergent Fildefer! apportez-moi une torche et éclairez-moi le visage je vous prie, afin que messire Lemerco puisse me reconnaître.

Fildefer revint aussitôt en tenant fermement la torche demandée, les mains tremblantes. Il ouvrit sa bouche édentée et des yeux exorbités, alors qu'il manquait de cramer le visage de Killdragon.

Oupf... ve fui dévolé fef...

Le Prévôt lui lança un regard noir et prit une profonde inspiration avant d'expirer bruyamment, une moue de mécontentement sur ses lèvres gercées par le froid. Puis il fixa à nouveau la porte et l'œil qui se trouvait derrière.
_________________
Lemerco
[Toujours le bordel]

Hum... messire Lemerco! Je sais que c'est vous! Refuseriez-vous de faire entrer le Prévôt de Bretagne et ses hommes dans votre établissement? Il ne s'agit guère pour nous de nous divertir, mais nous sommes en mission et nous devons arrêter le Dug Riwan qui, je le sais de source sûre, se trouve à l'intérieur...

Lemerco était perplexe... il faisait nuit noire, et difficile de discerner les traits de la personne... Pensant à un canular, après tout cela arrivait souvent, il esquissa un sourire narquois et répondit:

T'as raison et moi je suis la duchesse Azi et le tavernier le Grand Duc Myrlin... Ne m'oblige pas à sortir si tu veux pas te retrouver les quatre fers en l'air....

A peine eut-il fini de prononcer les derniers mots que le visage de son interlocuteur s'éclaira à la lueur d'une torche. Lemerco reconnut très rapidement son partenaire ducal... Estomaqué, il ne put réprimer un "Diantre de fout... de surprise... Puis reprenant son sang-froid, il déverrouilla la lourde porte et laissa entrer l'homme ainsi que ses subordonnés. L'invitant dans le petit corridor d'entrée, il lui demanda:

Quel bon vent vous emmène avec vos gardes? Vous recherchez une nuit de plaisir sans que votre femme ne soit au courant?

Petit rire goguenard... sacripant va! Tous les mêmes les hommes

Reprenant son sérieux, et se rappelant quel homme vertueux se dressait devant lui, il reprit...

Laissez tomber mes galéjades... Que puis-je fer pour vous? Ah euh vous avez parlé du duc Riwan... mmm oui il est là... enfin à l'heure qu'il est le fripon doit être plus proche du septième ciel que du premier étage si vous voyez ce que je veux dire!

Petit coup de coude amical et clin d'oeil grossier à l'attention du prévôt pour signifier la chose.

Faites ce que vous avez à fer, mais si vous pouviez essayer de po trop importuner les clients ce serait d'en fer
_________________
La_renarde
[Rennes tard dans la nuit, à veiller]

Le visage fatigué, appuyé sur ses paumes, le procureur lisait et relisait les lettres accablantes qu’on lui avait remises tard dans l’après-midi. A cet instant, plus le moindre doute n’était permis. Elle avait veillée jusqu’à tard dans la nuit, incapable de prendre une réelle décision. Finalement, la rouquine avait saisit une plume et entamé une énième missive. Missive à laquelle elle réserva malgré tout le même sort qu’aux autres. Elle l’a jeta dans l’âtre. La lettre s’était consumée aussi rapidement que les autres, dans un doux crépitement. Avachie sur son pupitre, la seule lumière provenait d’une chandelle dont la flamme dansait lascivement en projetait des ombres sensuelles sur le mur. Son regard se perdit dans la contemplation de cette sarabande voluptueuse, quelle heure était-il ? Tard sans doute, faisait-il déjà jour ? Non, la nuit était encore d’encre et la ville était encore assoupie. A cette instant le prévôt pénétrait peut-être l’auberge dans laquelle le Brocéliande avait trouvé refuse. Peut-être qu’il y découvrait également la preuve de ses crimes. Lui restait-il encore suffisamment de temps ? Qui d’autre veillait encore au château ? Un frisson lui parcouru l’échine, elle aurait volontiers échangé le bois dur de son pupitre pour une couche confortable mais elle attendait patiemment, elle n’avait pas d’autre choix.

Aussi appela-t-elle doucement Rufus, la bête humaine, le colosse d’argile, le semi-dieux. Il entra dans la petite pièce exigüe dans un « GRUMPH » caractéristique.


- Tiens use de tes grosses pattes de matou sur mon dos de petite chatte tu veux ?

-Grumph !


Et le Rufus de s’exécuter et de broyer le dos de cette pauvre rousse qui pour l’heure en demandait peut-être un peu trop à cette brute épaisse.

- Aieuhhhh ! Tu peux pas être plus doux ! Non mais c’est vrai quoi ?
T’viens de me décaler une vertèbre là !


- Grumph…

- Rha… Retourne donc guetter l’arrivée du prévôt avec son petit lot.

Le monstre sortit non sans un grognement bien audible, et la rouquine s’affala de nouveau sur son pupitre en gémissant de douleur. Allaient-ils enfin arriver ?
_________________
Killdragon
[A L'intérieur du bordel de Vannes].

Le Prévôt avait fixé Lemerco une fraction de secondes, comme si il n'avait que cela à faire que de perdre son temps dans un tel lieu de perdition, alors qu'une arrestation capitale était en jeu.

Il observa les lieux l'espace d'un instant, le regard noir, le visage fermé: des filles de joies tentaient vainement de dissimuler leurs atouts, comme si la présence du représentant de l'ordre occasionnait une gêne quelconque, comme si elles avaient quelque chose à se reprocher ou alors pour se donner une Vertu soudaine, cachée sous des vêtements légers.

Mais le Prévôt n'en avait cure: il avait une affaire à régler, et non des moindres; il devait dénicher le duc et le mettre aux fers.

Après un sourire entendu, Killdragon demanda à Lemerco de le conduire jusque dans la chambre où se trouvait Riwan_Nathan. Il se doutait bien que la scène qui l'attendait de l'autre côté de la porte n'était guère des plus chastes. Le Prévôt fit signe à ses maréchaux de se placer de chaque côté du chambranle. Il se racla la gorge et donna de la voix...


Vostre Grâce Riwan_Nathan de Brocéliande! Je suis Killdragon de Montfort-Toxandrie, Prévôt de Bretagne! Je dois vous mettre aux fers pour une sombre histoire... hum... de fer... et là pas de faire-valoir... autant que faire se peut...bon... cette porte est fermée, donc ou vous l'ouvrez et coopérez ou je vais la faire ouvrir par les forces de police qui m'accompagnent!

Silence...

chuchotements...

un meuble se déplace...

et le silence à nouveau...


Vostre Grâce! Je compte jusque dix... et ensuite nous enfoncerons la porte!

Un... deux...trois...quatre... cinq... six... sept... huit...neuf... neuf et demi...ET...

_________________
Riwan
Je suis donc dérangés en pleine action. Un instant surpris, je me dépêche de finir. J'abrège. Je bâcle presque. En 7 secondes c'est payé, balayé, oublié; Balayées les amours, et tous leurs trémolos, balayés pour toujours, je repars à zéro.
Ahem. C'est terminés quoi. Je jette un drap sur le corps dénudé mais toujours aussi délicieux de la belle; et répond:

Monsieur le Prévôt de Montfort, si tant est que vous êtes bien lui, je ne suis pas chez moi. Ce n'est donc pas à moi de vous ouvrir ou non. Demander au propriétaire.
_________________
SA Riwan Nathan De Brocéliande
Killdragon
[A la porte de la chambre]


Puisqu'il fallait en découdre le plus rapidement possible, le Prévôt se tourna vers Lemerco et lui demanda si il pouvait lui ouvrir ou si il fallait enfoncer cette fichue porte.

Lemerco sortit une lourde clef qu'il enfonça lentement dans la serrure.

Grincement.


Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii....

La porte s'ouvra et aussitôt après, le Prévôt et ses hommes s'engouffrèrent dans la pièce, bloquant toute sortie.

Le Dug était bien là, à demi nu, à côté d'une ribaude de premier choix. Elle ne semblait pas plus gênée que cela qu'une demi douzaine d'hommes reluquassent sa généreuse anatomie.


Vostre Grâce, j'espère que cette fois-ci vous ne doutez guère de mon identité... et donc de ma fonction... je vous arrêste donc sur le champ pour vol de fer...


Se tournant vers le lieutenant.

Fildefer, mettez-moi ce Duc aux fers!


Le lieutenant bègue, impressionné, s'avança vers le Duc Riwan, les mains tremblantes. Il tenait des chaînes aux jolis bracelets de fer, accessoires particulièrement de mise et tellement raffinés, lorsqu' un duc doit faire une balade forcée jusque la capitale, pour y subir quelques interrogatoires musclés et autres tortures .
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Riwan
Je tentais de me montrer aussi calme et digne que possible. Je ne m'attendais pas à être arrêté. Vraiment pas. J'avais sous estimé la Duchesse.
Sans demander l'autorisation, je me couvre de mon mantel.

Voyant le lieutenant Fildefer avancé avec des menottes, j'ai un instant de recul. Comment en suis-je arrivé là.
Mais je souris d'aise en voyant qu'il tremble.
Je tends mes mains.

Allez-y Lieutenant, faîtes votre devoir. J'ajoute, en regardant un à un chacun des hommes:
Je ferais le mien.

Claac.
Bruit sec, bruit court. Comme une hache s'abattant sur un coup. Je suis en état d'arrestation, menotté. Me redressant, je conclus:

Baron, le Duc de Brocéliande vous suit.
_________________
SA Riwan Nathan De Brocéliande
Blanche_
Claac.
Vous êtes prête, Blanche ?
J'essaye.


Elle se regarde une nouvelle fois, yeux ternes et visage glacial, dans un psyché qui la surplombe de toute sa hauteur. Qu'a t'elle fait ? Que va t'elle faire ? Elle ne veut déjà plus.
C'est vous qui l'avez voulu, Blanche.
Je sais.


Coup de brosse rageur parmi ses boucles indisciplinées. Puis l'objet d'art retombe, inutile, dans un claquement sourd. Claac ! Une nouvelle fois.
Elle s'énerve. S'ébroue, indocile, refuse ce qu'elle a pourtant demandé avec un empressement sans précédent. Se remémore son dernier entretien avec la Duchesse Azilliz. "S'il te plait ! -D'accord".
Tu n'as que ce que tu voulais, la môme...
L'ennui, c'est qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut.


Vous avez pris de quoi...? Enfin de quoi...?
Les yeux rouges de la domestiques s'écarquillent, tandis que la gamine lui répond, outrée.
Jamais ! Moi, je... je note. J'observe, et je note.
L'as tu déjà vu, Gwenn ? Un fouet s'abattre sur le dos d'un malheureux ? Un tisonnier ardent pénétrer la chair, s'y enfoncer sans vergogne, et chercher dans le corps une souffrance intolérable ?
Elle retombe, ultime fois, sur un siège qui accueille une victime déconfite. Oui, elle a vu. Une fois. Un gueux, inutile, et l'exécution était presque ordinaire. Un autre, une autre, à qui l'on avait coupé la main. Les cris lui reviennent en mémoire, battent à son esprit sans vouloir en déloger.
Grâce ! Pitié, je demande grâce !

Soudain, elle se relève, et court aussi vite qu'elle peut hors de son bureau. Y vomit son déjeuner. Revient, relents nauséeux dans la bouche. Qu'elle rince avec empressement, pour ensuite réajuster une dernière fois sa tenue.
Simple, sobre. L'élégance du hérisson, comme s'amuse son personnel à la nommer, lorsqu'elle troque ses robes de soie vertigineuses, ses décolletés de jeune fille pour des cols seyants, mais nettement moins aguicheurs.
Parce que la maturité la gagne peu à peu. Parce que ce qu'elle a maintes fois demandé, maintes fois prié pour l'obtenir, désormais la répugne au plus haut point.
Venge toi, l'Hermine. Frappe, et frappe fort.
Comme pour Viola, qui de ses doigts sales et sombres, de son coutelas t'avait ôté une part de toi. Venge tout ce que l'on t'a fait. Les injures, les atteintes... Forge toi une vengeance à accomplir.


Elle se lève, hissée sur ses jambes flageolantes par une suivante protectrice. Les opalines scrutent leurs homologues, y puisent une révélation emplie de sagesse.
Voyons, Gwenn. Il ne lui arrivera rien. Profite ! Ultime fois où tu peux lui donner au centuple ce qu'il t'a fait subir.


C'est bon, Griet ! On y va !

Et elle sort de son bureau, se dirige à grands pas vers celui de la Procureur. Trois coups sourds contre le chambranle de la porte.
Claac !
Les talons tanguent un peu. S'entrechoquent, dansent une angoisse qu'elle n'ose avouer. Mais l'étoffe sombre autour d'elle l'en protège aux yeux des autres ; sa tristesse, son désarroi ce jour, sera méconnu.
Son sourire, déjà, supplante cet air maussade qu'elle revêtait peu avant.

Lallie ? C'est Gwenn. Je suis... prête.

Jamais mensonge n'avait été aussi grand.
_________________

~Qui a dit que les Princesses sont gentilles ?~
La_renarde
Le soleil matinal filtrait à peine à travers l’étroite meurtrière, et un vent frais s’engouffra dans le donjon. La rouquine poussa un petit soupir de satisfaction, le printemps revenait enfin après un long hiver rigoureux. La rouquine guettait depuis l’aube le retour du prévôt parti durant la nuit pour interpeller le duc de Brocéliande. Aux premiers bruits de sabots, la jeune femme repoussa le rebord de la fenêtre à laquelle elle s’était accoudée et dévala l’escalier en colimaçon, et rejoindre au plus vite les cachots. Un petit tour par son bureau serait sans doute nécessaire, elle devait donc presser le pas.

En quelques minutes à peine, elle avait traversé le château, écrasant au passage quelques orteils, bousculant quelques servantes et laquais, s’excusant rarement, pas le temps, en retard, en retard, elle était en retard. C’est donc à bout de souffle, les rougies par l’effort qu’elle trouva devant la porte de son bureau, la jeune Blanche. Un sourire un crispé se figea sur ses lèvres, mademoiselle la Porte Parole ne semblait pas dans son assiette. Peut-être avait-elle passé une mauvaise nuit ? La perspective d’assister à un tel spectacle lui avait peut-être fait perdre le sommeil ? L’excitation aussi sans doute ? N’était-ce pas elle qui désirait à tout prix être là ? Par politesse la rouquine ne fit qu’une petite remarque innocente, sans en demander d’avantage.


- Demat Blanche, vous voilà bien matinale, serait-ce le bruit des chevaux dans la cours qui vous aurait tiré du lit ? Vous avez une mine bien pâle du coup.

La rouquine faisait donc les questions et les réponses et sans prendre le temps d’écouter son interlocutrice elle poursuivit.

- Descendons aux cachots, il me semble que le prévôt est rentré avec ses hommes. Je suis impatiente de voir le fruit de leur « pêche ».

Aussi l’a tira-t-elle par le bras, avant de l’entrainer à sa suite vers d’autres escaliers directions les souterrains glacés du château.

[Les cachots à la recherche du prévôt]

Comment décrire les souterrains du château de Rennes ? S’il avait fallu faire une comparaison, la mythologique histoire du labyrinthe de Dédale aurait sans doute été la plus proche de la réalité. Tant de couloirs identiques, de portes mystérieuses et de chemins à découvrir. Mais les deux femmes n’en avaient guère le temps. Au détour d’un croisement la rouquine dont le sourcil s’était subitement dressé, déclara :

- Ne sommes nous pas déjà passées par là ? C’est exactement la même flaque qu’il y a dix minutes. Elle joignit le geste à la parole et pointa du doigt une marre sous une voute humide et obscure.

Secouant la tête, la jeune femme jeta un regard en arrière, puis en avant, à gauche et à droite. Quel chemin prendre ? Il fallait se résoudre à admettre cette terrible fatalité :

- Nous sommes perdues.

Cette affirmation sonna comme le glas, peut-être mourraient-elles dans cet infect souterrain, à moisir avec les rats s’ils ne les boulottaient pas avant. Les retrouverait-on un jour ? Un frisson désagréable lui parcouru l’échine, elle maudissait son sens mauvais sens de l’orientation.
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Blanche_
Gloups.
Et à cet instant, un éclair de terreur traversa l'esprit de Blanche.
Oh noooon ! Et bah si.
Perdues.
Oubliées.
Et on retrouverait leurs corps, leurs squelettes des dizaines d'années plus tard.
Comme elle l'avait prédit, elle finirait seule. Bouffée par des bergers allemands. Seul le décor avait changé, car dans son imagination débordante, la saleté ne recouvrait pas les murs de son tombeau. Mais du satin rose, un joli duvet de tissu pâle qui auréolait son corps d'une grâce malicieuse.
Belle, jusque dans sa mort.
Érigerait on un mausolée au lieu où elle tomberait ? Siègerait il une inscription en or racontant sa vie trépidante ?
Ci-gît Blanche, la pure, l'immaculée, la favorite.
Un ramassis de mensonges pour des idées fausses véhiculées partout.


Je-ne-veux-pas-mourir !

Elle tape du pied, puis redresse la tête. Sourire timide à Lallie.

Ci-gît Blanche, victime d'une crise de nerf Renardienne. Paix à son âme.

Nan, ne bouge pas. Ferme la. Reste zeeeen !


C'était la même flaque ?
La même flaque... 15 ans plus tard.
Les mêmes dalles sombres. Leurs mêmes fentes glacées, l'intrusion d'un liquide grisé qui parfois s'auréolait d'une lueur claire. Les mêmes torches au mur. Le même air oppressant, s'immisçant dans une gorge pure pour n'en vouloir déloger.
Et le visage de Lallie disparait, car s'y superpose le masque d'une autre. Italienne...
Pioppi tremuli, mia piccola. Rivedrai il sole?
Questo è perso per lui. Ma tu, ti ritrovo infine. La mia tortora... Lo raggiungerai per offrirgli ciò che ti ostini a rifiutargli !
La voix lui revient. Toute cette enfance qu'elle avait enfouie, rejaillit au grand jour.
Aujourd'hui, son horizon s'effondre. Et la balafre à son oreille prend soudain son sens. Des ciseaux, entaillant cheveux et chair, meurtrissant la môme au sortir du berceau.
Non credere mai in essi, mia bella.
Elle n'y croyait déjà plus.
Viola part, et c'est Lallie qui revient. Jamais voir la rouquine n'avait ému Blanche à ce point.

Alors comme cela, on est perdues ?
Ohééé ! Quelqu'un ! Quelqu'un pour nous trouver ?
Héhoooo !

_________________

~Qui a dit que les Princesses sont gentilles ?~
Blanche_
[Les cachots, ces couloirs sombres et délicieusement glauques, vus par les yeux d'un soldat]

Aller chercher la Procureur, qu'ils disaient ! Mais je la cherche, moi, la Procureur... Et je la trouve pas !
"Si vous êtes perdu, semez des petits cailloux."
Il y avait bien des grosses pierres. Communément appelées murs. Inébranlables.
Mais qu'est ce qu'il s'en foutait, de ces deux retardataires !


"A cent mètres, tour-nez à gau-che."
A cent mètres, c'était un cul de sac.
Il hurla, pesta, donna un coup de pied dans une de ces pierres taillées en brique, s'y cassa un orteil. Beugla encore plus fort.
Tout un tas d'insanités qu'en sortant des cachots, les prisonniers éberlués citeraient à leur famille. "Un jour, j'en ai entendu un, un pauvre bougre, qui hurla à la mort des mots incompréhensibles... Pour sûr qu'on le torturait, celui là."


"Faites demi-tour avec prudence."
Il se retourne, botte dans la main. Écrase un rat, ne fait pas attention au bruit des os qui craquent sous sa semelle. Dégueulasse. Militaire. Oublié.

"Destination dans quinze mètres."
Il rentra quelques secondes avant l'impact prévu dans une cible blonde. Majestueuse. Morte de trouille.


Oh, Mamz'elle... J'suis confus. j'vous ai pas vue.
Et vous devez être Madame l'procureur ? On vous attend.


Nulle peine de s'attarder plus. Il fait volte face, s'enfonce dans le dédale, s'attendant à ce qu'Icare le suive docilement.
Come on Baby, do the locomotion with me !

[Les cachots, ces couloirs terrifiants et carrément flippants, vus par les yeux d'une BB Breizh]


Vous êtes sûr de savoir où aller, mon brave ?
Il lui lance un regard noir. Elle se garde donc d'en rajouter, même si intérieurement, une petite voix aurait aimé plaider un "mais Maman m'a dit de ne jamais suivre un inconnu !"

Une porte s'ouvre. Une pièce.
L'immensité de l'enfer contenue dans un espace si restreint, que l'odeur fade des sous-sol rend plus insoutenable encore.
Il n'est plus temps de filer, Alice. Tu as sauté dans le terrier du lapin blanc.
Inhale, say Peak. Say heart. Say head.

Elle respire. Garde un instant les yeux fixés sur le sol. Puis entre, pour accomplir son devoir. Que ne s'appelait il pas Brocéliande ! Que n'était il pas aussi insupportable, aussi rustre, aussi con ! Aussi capable d'avoir accompli ce dont on l'accusait, et ce pourquoi elle était là.
What ’s in a name? That which we call a rose
By any other name would smell as sweet.*

Elle s'installe. Attend les instructions de Lallie. En assistante zélée du bourreau, elle a déjà prévu de vomir son déjeuner. Quoique la régurgitation serait bien pénible, pour celle qui n'a rien avalé.
Haut les cœurs ! Let's go party !


[* Roméo et Juliette - Acte II Scène 2]
_________________

~Qui a dit que les Princesses sont gentilles ?~
La_renarde
Après s’être égosillée un bon quart d’heure, les efforts vocaux de la blondinette s’était finalement soldés par une victoire. Le doute n’était plus permis, le poste de Porte Parole lui était tout désigné.

Ce fut un soudard guidé par les vocalises de Blanche qui les rejoignit bientôt. Tel un flambeau dans la nuit noire, ou la lumière au bout d’un long et sinueux tunnel, il était apparu, et malgré ses atours peut chiches, il avait tout d’un prince charmant. Les yeux de la rouquine se mirent à flamboyer et si elle n’avait pas été accompagnée de la délicieuse Blanche, sans doute aurait-elle sauté dans les bras de cet odorant soldat. Mais l’heure n’était visiblement pas au réconfort, car le soldat était porteur d’un message. Il semblerait que le prévôt avait déjà conduit le prisonnier au cachot et qu’ils étaient très attendus. Aussi pressèrent-ils le pas à travers ce dédale de couloirs sans fin, avant d’arriver devant une porte garder par deux autres vaillants gens d’armes.

Les deux onyx noirs du procureur dévisagèrent non sans gêne les deux hommes immobiles, armes aux poings, avant de pénétrer dans la vaste pièce qu’était la cellule du Brocéliande. Malgré les proportions généreuses de la salle, l’atmosphère semblait étouffante. La porte du cachot se referma derrière les deux jeunes femmes, renforçant se sentiment d’y être à l’étroit.

Le Broc était là dans un coin de la pièce. D’ailleurs sa cellule quoi que très peu meublée devait sans doute être la meilleure du château. Malgré son méfait, Riwan restait tout de même un Duc et par conséquent il avait droit à un peu plus d’égard que le premier bouseux du coin qui avait volé un bout de pain. C'est donc sans ironie que la rouquine lâcha enfin, pour briser ce silence oppressant :


- Et bien vos appartements sont d’un extrême raffinement votre « grasse ». Regard circulaire autour d’elle, puis avisant un siège qui se trouvait là, elle fit signe à Blanche de se préparer à prendre en note la suite des évènements.

- Avant que d’aller plus loin je vous rappelle tout de même la raison pour laquelle vous êtes ici. Riwan Nathan de Brocéliande, vous voilà accusé de trahison qualifiée envers le duché, d’avoir subtilisé un gros chargement de fer indispensable au bon fonctionnement et l’entretien des mines bretonnes, et d’avoir refusé de remettre ce minerai au duché après demande de la Duchesse Azilliz de Montfort-Toxandrie.
Malgré nos fortes suspicions à votre encontre, vous avez toujours nié les faits, aujourd’hui revenez vous sur votre déposition ?


La question était posée, la suite ne dépendait désormais plus que du jeune duc, en bien mauvaise posture.
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