[RP] Nouveau départ ?

Faebur

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Fatigué par la longue route qu'il avait parcourue durant ces quelques jours, ainsi que par le (plantureux ?) repas qu'il venait de faire, Faebur sentait ses paupières s'alourdir et son attention faiblir. Dans un sursaut de lucidité, pour éviter de se faire délester de sa maigre bourse qui était à peu près tout ce qu'il avait, il se releva et demanda une chambre au tavernier pour aller y faire une petite sieste. Celui-ci, se méprenant sur les intentions du jeune homme, lui proposa une fille pour l'accompagner, allant jusqu'à lui proposer sa propre fille, et même sa femme, au cas où les goûts de Faebur se porteraient davantage sur les femmes plus âgées. Un « non » plus ferme finit par faire entendre raison au tavernier, qui lui prêta la clef d'une chambre moyennant le paiement d'un écu, puisqu'il ne s'agissait que d'une sieste.

Il grimpa l'escalier branlant, craignant de passer au travers à chaque pas, et poussa la première porte venue une fois rendu à l'étage. Rapide coup d'œil circulaire pour apprécier l'insalubrité évidente des lieux. Une commode bancale traînait dans un coin de la pièce au centre de laquelle trônait un lit miteux. Le degré de saleté de la pièce concurrençait celui du rez-de-chaussée, et Faebur put même voir quelques araignées se promener impunément sur le matelas crasseux. Tant pis, à la guerre comme à la guerre, et un deuxième tant pis si on n'est pas en guerre. Le jeune homme s'allongea malgré l'odeur de moisi qui s'échappait du lit et ferma les yeux, essayant d'oublier le bruit des courses d'insectes, les hurlements des ivrognes hors de la taverne, et les quelques bruits de lutte à l'étage en dessous. Étant donné le calme absolu qui régnait, il ne fit que somnoler, mais cela lui suffit pour se remettre d'aplomb. Faebur s'étira, se gratta le dos pour y chasser quelques micro-insectes qui avaient eu la joyeuse idée d'aller faire la visite de son corps, puis sortit de la chambre pour retourner dans la pièce principale de la taverne et attendre Aud.

Il enjamba le corps d'un homme inanimé au pied de l'escalier, vestiges des bruits de lutte entendus auparavant et retourna s'asseoir à sa place de tout à l'heure. Mais que faisait-il donc ? Était-il si loin d'Agen lorsque son pigeon l'avait trouvé ? Ou bien le dit pigeon s'était-il perdu en cours de route ? Ou alors c'était Aud qui s'était fait attaquer par des brigands en cours de route... Secouant la tête pour chasser ces idées noires, il se focalisa sur une hypothèse bien plus probable, la raison la plus sûre pouvant retarder un homme : une femme. Bah, il était peut-être mauvaise langue, il verrait bien quand Aud arrivera.
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"Ne pas s'élever bien haut, peut-être, mais tout seul..."

Aud_dragon

Après un voyage long et fatigant, il fut très heureux d'arriver enfin à Agen. Vite la taverne, où était-elle ?! Aud avait plus que besoin de manger, mais surtout de boire, un grand, très grand baril de bière !

Il vit la fameuse taverne, il poussa la porte, entra, et aperçut son ami… Faebur enfin le voilà ! Aud salua d'abord son ami, et lui présenta alors Léania et Esmeralda. Il parut surpris de le voir finalement accompagné, qui plus est par deux demoiselles. Il alla alors commander ce dont il rêvait, une grande chope, et un steak énorme.
Il constata trop tard que la taverne était recouverte d'une grande couche de poussière noire… Mais il avait commandé et c'était trop tard...
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Leania

[Agen]

Enfin les portes de la ville se profilaient à l’horizon, étendant leurs ombres sous le soleil couchant. Jetant un œil par-dessus son épaule, elle sourit à son frère et son amie, heureuse de pouvoir bientôt prendre bientôt un peu de repos. Sourire de courte durée, elle avait oublié le rendez-vous de son frère. Hésitant un instant à le laisser y aller seul pendant qu’elle se trouverait une chambre douillette dans une auberge, elle se résigna finalement à le suivre, sa curiosité l’emportant sur sa fatigue.

Les portes passées, elle supposait que trouver la première taverne sur la route ne serait pas trop compliqué, même pour lui. Le laissant passer alors devant elle, elle lui emboita le pas jusqu’à ladite taverne qui en effet fût facile à trouver. Enfin taverne était un mot qui ne convenait pas tout à fait au bouge devant lequel ils se trouvaient maintenant tous les trois. Une masure délabrée, dont les abords les auraient fait fuir si il n’y avait pas ce fameux ami à retrouver. Dans quoi son frère s’était-il encore embarqué ?

Soupir résigné lorsque son frère poussa la porte branlante qui manquait de s’effondrer à la moindre secousse, une odeur nauséabonde l’agressa dès qu’elle posa un pied à l’intérieur, lui donnant d’autant plus envie de faire demi-tour. Les yeux plissés pour essayer de se faire à la pénombre environnante, elle voit son frère s’approcher d’un homme attablé à quelques pas de là. S’approchant à son tour elle entendit son frère faire les présentations, et à son grand étonnement commander à manger… il n’avait même pas fait attention à l’état d’insalubrité du lieu dans lequel il se trouvait… vraiment désespérant…

Répugnant à s’asseoir sur la chaise devant elle, elle resta debout à leurs côtés, et salua ledit Faebur, esquissant un rapide sourire de convenance, sa méfiance envers les étrangers étant ici accentuée par l’ambiance sordide qui régnait autour d’eux.

Vous comptez vraiment rester ici pour discuter ? Pas que je sois difficile mais faut avouer que là j’ai rarement connu pire…

Regard méfiant au brun assis en face d’elle…

Vous n’avez pas trouver mieux ou vous n’avez pas cherché ? Ah moins que ce ne soit exactement ce que vous cherchiez, et là y’a de quoi s’inquiéter… Quoique connaissant mon frère, plus rien ne devrait m’étonner.

Sourire narquois…

Sans vouloir vous offenser bien sûr…

Son regard allant de son frère à l’homme et inversement, elle commençait sérieusement à s’impatienter, la fatigue et la faim n’améliorant en rien son humeur.

Bon l’un de vous deux peut nous donner la suite du programme, que l’on puisse enfin aller se restaurer et dormir dans un endroit décent, ce serait très aimable de votre part à tous deux…

Ne leur laissant pas le temps de répondre, elle tourne les talons et se dirige rapidement vers la porte, d’un air fier, ne voulant surtout pas montrer que l’air fétide de la taverne avait eu raison d’elle. Elle pousse la porte brusquement, suivie de peu par Esmaralda, et à peine sortie, aspire une grande bouffée d’air.
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--Esmeralda.

Elle se réveilla, et ne se rappelait pas de suite où est-ce qu’elle se trouvait. Un lit, des draps … Elle n’ouvra pas de suite les yeux. Se rappeler … Aud, Léania, elle les avait trouvés. Ca y est elle se souvenait maintenant. Elle partit à la recherche de ses amis et les trouva en train de préparer toutes leurs affaires, baluchons et autres. Elle fit de même et ils se mirent tous en route pour Agen, retrouver l’ami d’Aud.

Elle était épuisée quand elle aperçut au loin les remparts de la ville d’Agen. Depuis qu’ils avaient vu la ville au loin, Aud accélérait encore et toujours … Les hommes… Ils ont faim et c’est fini, ils sont hypnotisés. Aud n’avait peut être pas le sens de l’orientation d’après Léania, mais ce qui était certain, c’est que lorsqu’il s’agissait de trouver une taverne, ou de la nourriture, il les trouvait ! Et vite !

C’est grâce à ses capacités masculines que nous trouvâmes la taverne en un temps record. Si on pouvait appeler cela une taverne. Elle aurait plutôt dit un … taudis ? Un cercueil, six pieds sous terre serait plus accueillant ! La poussière et la crasse y régnait jusque dans les moindre recoins.

C’est en observant ces fameux recoins qu’Aud présenta Esméralda à Faebur. Il semblait qu’il attendait là depuis un long moment…elle le plaignait silencieusement. Aud commanda pour toute une légion, et elle se demanda quelle idée il avait eu de commander à manger dans cet endroit.

Epuisée et commençant à avoir faim, elle espérait bien quitter rapidement ces lieux. Aussi, voyant Leania prendre le chemin de la sortie, elle ne fit ni une ni deux et lui emboîta le pas prestement.

Faebur

Et on attend, on attend... Les minutes semblaient bien longues à Faebur, surtout qu'il ignorait si elles n'allaient pas se transformer en heures. Il ignorait même si Aud avait bien reçu son pigeon, ou s'il était encore en vie. C'est que les chemins n'étaient point sûrs ces temps-ci, des groupes de soldats battaient régulièrement la campagne, tuant les gueux qu'ils pouvaient rencontrer sur leur chemin. Au bout d'une heure environ, peut-être un peu plus, la notion du temps ayant toujours été particulièrement floue chez le jeune homme, une heure ponctuée de deux disputes, et d'un ivrogne en train de se vider à deux pas de lui, Faebur se redressa soudain, voyant Aud entrer dans la taverne. Il ne prit pas garde aux deux demoiselles qui le suivaient, jusqu'à ce que son ami les lui présente : Leania et Esmeralda. Deux compagnes rien que pour lui ? Fichtre, il ne s'embêtait pas lui. Souriant intérieurement à cette idée, le jeune homme inclina légèrement la tête en guise de salutation. Il n'avait jamais été à l'aise avec les femmes, ça n'allait pas commencer maintenant.

Pendant que Aud partait se commander à manger, Faebur n'eut pas la présence d'esprit de le lui déconseiller, celle qui répondait au nom de Leania s'il avait bien retenu s'adressa à lui, d'un ton mordant.

Vous n’avez pas trouver mieux ou vous n’avez pas cherché ? Ah moins que ce ne soit exactement ce que vous cherchiez, et là y’a de quoi s’inquiéter… Quoique connaissant mon frère, plus rien ne devrait m’étonner.

Il hocha la tête et retint un léger soupir fatigué. Apparemment, elle le croyait assez fou pour apprécier ce genre d'endroit alors que cela faisait plusieurs heures qu'il les y attendait, avec la seule envie d'en partir au plus vite. Désireux tout de même d'éviter les conflits, au moins pour une première approche, il répondit lentement.

La première taverne à l'entrée de la ville... Quand on ne connaît pas la dite ville, c'est le point de repère le plus simple. Il se trouve que là, malheureusement, elle n'est pas des plus reluisantes...

A ces mots, il sentit le regard du tavernier se poser sur lui, comme s'il venait de proférer une énormité. Il lui rendit son regard, et le fixa jusqu'à ce qu'il détourne les yeux, sûrement conscient que la critique était parfaitement justifiée. Aud était à peine revenu et commençait tout juste à entamer son repas, que Faebur supposa de la même qualité que celui qu'il avait ingurgité lui-même quelques heures auparavant, quand Leania lâcha, visiblement excédée, ou peut-être était-ce dû à la fatigue, même si le jeune homme aurait plutôt misé sur son caractère.

Bon l’un de vous deux peut nous donner la suite du programme, que l’on puisse enfin aller se restaurer et dormir dans un endroit décent, ce serait très aimable de votre part à tous deux…

Et elle sortit, suivie de peu par Esmeralda, sans même attendre la réponse à sa question. Cette fois-ci, Faebur se laissa aller à pousser un profond soupir. Ah les femmes... Déjà qu'il n'était pas à l'aise avec elles, alors si en plus elles n'y mettaient pas un tout petit peu du leur, il ne s'en sortirait jamais. Il laissa Aud finir en vitesse son repas, qui de toute façon ne nécessitait pas qu'on s'y attarde davantage puis sortit avec lui pour rejoindre les deux demoiselles qui les attendaient à la porte, visiblement assez agacées.

La suite du programme c'est justement d'aller trouver une auberge un peu plus... un peu moins... Enfin mieux quoi, ne pas se coucher tard, et se lever à l'aube demain pour partir. A moins que vous ne soyez vraiment trop fatiguées, auquel cas vous pouvez toujours demander une chambre ici, je suis sûr que le patron vous ferait une petite réduction en échange de pas grand chose...

Il n'ajouta rien de plus, se doutant qu'elles comprendraient très bien à quoi il faisait allusion, puis se tourna vers Aud qui n'avait encore rien dit depuis la sortie de la taverne/taudis.

On y va ?
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"Ne pas s'élever bien haut, peut-être, mais tout seul..."

Leania

Regardant le jeune homme, ou plutôt le toisant du regard après sa tirade, elle laissa échapper un soupir… condescendant.

N’en bafouillez pas je vous en prie, ce n’est pas la fin du monde, tout le monde peut faire des erreurs. Certains plus que d’autres, mais ce n’est pas si grave…

Ignorant volontairement la fin de sa phrase, elle enchaîna

Et oui je suis un peu fatiguée et je suis sûre qu’il ne doit pas être bien difficile de trouver un lieu correct où manger et dormir dans cette ville.

Elle se tourne vers son frère lui lançant un œil noir, lui faisant bien comprendre qu’il ne perdait rien pour attendre, et qu’il allait devoir lui expliquer pourquoi il lui imposait la présence de cet homme avec eux, elle se dirigea d’un pas décidé vers le centre de la ville, guettant la première auberge digne de ce nom.

Ses jambes commencent à fatiguer, la route a été longue, elle a faim, les forces lui manquent, mais elle ne veut pas le montrer. Ni à son frère, ni même à son amie, et encore moins à leur nouveau compagnon. Elle est sûre qu’il en profiterait pour prendre le dessus sur elle, et ça elle ne le voulait pas. Elle avait l’habitude de tenir tête à son frère, et considérait tous les hommes de la même façon. Elle n’avait pas besoin d’eux, et il n’était pas question de montrer la moindre faiblesse devant l’un deux. Gardant donc le rythme de sa marche malgré l’effort que cela lui demandait, elle trouva enfin l’enseigne tant espérée ; la bâtisse se présentait plutôt bien, un délicat fumet s’en échappait, la bière devait y être à la hauteur. Pouvant difficilement espérer mieux, et étant de toute façon à bout de force, elle se dirigea sans plus d’hésitation vers la porte, qu’elle poussa doucement.

La salle était quasiment pleine, les rires et les discours allaient bon train, les bougies donnaient un éclairage assez agréable à la pièce, comparé au taudis précédemment visité, c’était un véritable paradis.

Elle avance dans la pièce, sans se soucier de savoir si les autres l’avaient suivie ou pas, et choisissant une table un peu à l’écart des autres, s’affale sur une chaise, laissant échapper un soupir de satisfaction. Les autres ne tardèrent finalement guère à la rejoindre, et dans un silence presque religieux s’installèrent avec elle.

Ses yeux se posent alors sur la charmante tavernière qui s’avance pour leur servir à boire. Elle ne peut se retenir, et se penchant vers Faebur elle lui murmure :

Finalement c’est peut-être vous qui allez pouvoir nous avoir une réduction sur le prix des chambres.

Ne le quittant pas des yeux, un léger sourire en coin suffisant à refléter ses pensées, elle s’empare de sa chope, et se délecte lentement de la bière bien fraîche qui efface peu à peu la poussière respirée durant le voyage. Elle se détend peu à peu, faisant toutefois attention de ne pas baisser la garde face à ce bel étranger, qui ne semble pas décidé à se laisser impressionner par son caractère de peste avérée. Prenant cela comme un défi, elle lève les yeux vers lui, se disant qu’il la sous-estime grandement, erreur qu’elle va tenter de ne pas commettre.

Perdue dans ses pensées, un sourire éclaire son visage, ses yeux reflétant la couleur ambre du breuvage qu’elle fixe d’un regard rêveur.

Les chopes s’enchaînent, le repas enfin servi au grand soulagement des deux jeunes femmes, qui regardent leurs compagnons de voyage avec une once de pitié, se remémorant le pitoyable repas servi quelques heures plus tôt à Aud.

Est-ce l’effet de la bière et de la chaleur de la taverne, ou bien la fatigue du voyage, toujours est-il qu’elle se laisse aller à se montrer presque agréable envers leur nouveau compagnon, et prenant exemple sur Esmeralda qui partage son repas avec le frérot, elle propose à Faebur de l’aider à finir le copieux repas qui lui a été servi.

Hum… il va falloir songer à ne pas se coucher trop tard si on reprend déjà la route demain…
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Faebur

Hum... Visiblement, la jeune demoiselle avait du caractère, Faebur, ignorant les liens de parenté entre Aud et Leania, se demandait ce que son ami avait bien pu faire à Aristote pour s'acoquiner avec pareille grognasse. Formes charmantes, on ne pouvait le nier, mais caractère... S'abstenant de laisser ses pensées se développer sur un sujet aussi glissant, il hocha la tête légèrement en réponse à son affirmation péremptoire à propos de la recherche d'une auberge de qualité. Le jeune homme jeta un rapide coup d'oeil à Aud, pour voir si celui-ci allait intervenir, mais il semblait bien trop occupé à contempler l'autre demoiselle, Esmeralda, s'il avait bien retenu son nom.

La route boueuse menant en direction du centre de la ville était, aux alentours de l'auberge qu'ils venaient de quitter, bordée de maisons miteuses, dont l'aspect s'améliorait progressivement, au fur et à mesure qu'ils marchaient, en quête d'une taverne à peu près digne de ce nom, et dans leurs prix bien sûr. Leania marchait en tête, suivie de peu par Faebur, perdu dans ses pensées, tandis que Aud et Esmeralda fermaient la marche, absorbés dans leur discussion. La tête du jeune homme se balançait doucement, de droite à gauche, au rythme de ses pas, comme s'il ne la contrôlait pas. Il lui fallut quelques secondes pour s'apercevoir que son regard était posé sur... hmmm... belles formes, oui, très belles... Faebur fut brutalement tiré de ses pensées par le brusque arrêt des dites formes, devant une autre auberge, bien plus attrayante que la première, et dont l'odeur ne donnait pas envie d'être ailleurs à tout prix. Amélioration notable donc.

Ils entrèrent tous, pressés de se mettre au chaud et de déguster un vrai repas, sauf peut-être Aud si son repas précédent l'avait un peu trop calé. Leania s'affala sur une chaise en soupirant, arrachant un sourire amusé au jeune homme. Petit coup d'œil alentours, le temps de repérer que la taverne était presque bondée, mais d'une clientèle un peu plus "relevée" que la précédente, mais s'il ne s'agissait que de paysans ou d'artisans pauvres ayant fini leur dure journée de labeur et venant se reposer quelques instants en taverne avant de rentrer s'occuper de la femme et des gosses. La bière fut vite servie, malgré le monde présent, et Faebur manqua s'étrangler à la première gorgée lorsque Leania se pencha vers lui. Et c'était autant pour les paroles qu'elle lui prononça que pour ce que son mouvement dévoilait de son anatomie, la naissance de deux pommes d'amour que l'on devinait bien rondes.

Finalement c’est peut-être vous qui allez pouvoir nous avoir une réduction sur le prix des chambres.

Je heu... Eh bien... C'est que je... ne l'avais pas prévu en fait.

Formidable excuse ça... Espérant qu'elle conclurait que la raison de son trouble était la bière qu'il venait d'ingurgiter de façon un peu trop rapide, Faebur reporta son attention sur la serveuse, pour essayer de se donner bonne contenance, et dut admettre que Leania n'avait pas tort, elle était plutôt charmante, et savait en jouer avec les clients qui, pour la plupart, ne se privaient pas de la reluquer de haut en bas, plus ou moins discrètement.

Le repas enfin servi, le palois d'adoption regarda du coin de l'œil les deux jeunes femmes se délecter des mets servis. A sa grande surprise, Leania lui en proposa une partie, qu'il accepta avec plaisir, sans pour autant se jeter dessus puisque le repas qu'il avait pris dans l'après-midi s'en ressentait encore.

Hum… il va falloir songer à ne pas se coucher trop tard si on reprend déjà la route demain…

Faebur hocha la tête affirmativement, la bouche pleine, et se hâta d'avaler pour pouvoir répondre de façon intelligible, et sur un ton parfaitement sérieux.

Oui, tout à fait. Et il vaut mieux partir tôt, pour diminuer les risques de faire de mauvaises rencontres. Je n'ai pas l'impression que vous soyez de taille à résister à des bandits de grand chemin.
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"Ne pas s'élever bien haut, peut-être, mais tout seul..."

Aud_dragon

Après avoir avalé ce que l'aubergiste appelait viande et que lui considérait comme de l'aileron de requin, il rejoignit tout le monde dehors. Aud ne prêtait plus aucune attention à sa soeur. Elle avait l'air de s'être mis en tête de montrer à Faebur qu'elle était une vraie peste et qu'on ne lui marcherait pas dessus... Leania avait donc de quoi faire.

Aud se tourna donc vers Esméralda. Elle était magnifique. Son sourire réchauffait son coeur. Il suivait sa soeur dans la ville. Il l'avait entendue se plaindre et vouloir une autre taverne. En même temps, on ne pouvait pas lui donner tort, et puis, il était en compagnie d'Esméralda, peu lui importait où il allait. Leania s'arrêta devant une auberge et y entra.

Faebur la suivit, Aud laissa entrer Esméralda puis fit de même. Une fois assis, chacun partit dans sa discussion. Aud lui se contenta de regarder Esméralda. Ses yeux le faisaient rêver. Lorsque la serveuse arriva pour servir le repas, ce qui le fit sortir de sa rêverie, il avait les pensées mélangées, tout était chamboulé dans sa tête...

Et les choses n'allaient pas en s'arrangeant, Esméralda lui proposa une partie de son repas. Surpris, il ne savait pas quoi faire... Décidément, cette femme le surprendrait toujours par sa gentillesse et ses attentions. Depuis qu'il la connaissait, elle agissait de cette façon... Alors que ses pensées vagabondaient vers le passé, sa soeur l'en tira

Hum... Il va falloir songer à ne pas se coucher trop tard si on reprend déjà la route demain.

Suivie par Faebur qui renchérit :

Oui, tout à fait. Et il vaut mieux partir tôt, pour diminuer les risques de faire de mauvaises rencontres.
Je n'ai pas l'impression que vous soyez de taille à résister à des bandits de grand chemin.

Aud suivit donc le mouvement et alla se coucher. Ils partiront le lendemain.

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Leania

Oui, tout à fait. Et il vaut mieux partir tôt, pour diminuer les risques de faire de mauvaises rencontres. Je n'ai pas l'impression que vous soyez de taille à résister à des bandits de grand chemin.

Mais que savait-il de ses capacités ? et de quel droit cet arrogant personnage se permettait-il de douter qu’elle était tout à fait capable de se défendre face à des brigands ? Décidément, il commençait à lui porter sur les nerfs. La fatigue n’aidant rien, ses paroles dépensèrent alors sa pensée :

Si je parviens à vous supportez vous, il est évident que ce ne sont pas quelques brigands qui vont m’effrayer. Maintenant si vous préférez repartir seul de votre côté, personne ne vous en empêche, loin de là…

Il est vrai qu’elle n’avait déjà pas un caractère facile au départ, mais de plus cet homme avait décidément le don pour la faire sortir de ses gonds plus vite qu’il ne fallait pour le dire. Une fois de plus elle mit cela sur le compte de la fatigue, et d’une légère contrariété de devoir maintenant partager son frère entre Esmeralda et Faebur. Elle qui s’attendait à un voyage à deux, en famille, comme toutes les fois précédentes, cela était plutôt mal engagé. Elle n’avait pourtant pas eu trop de mal à faire confiance à la jeune femme. Peut-être que leur première rencontre marquée par la gifle magistrale que cette dernière avait donnée à son frère avait aidé à engendrer une certaine complicité entre les deux femmes. Complicité était peut-être un bien grand mot, mais au moins elle s’était rapidement faite à sa présence. Et puis le fait de voir son frère heureux, passant ses journées avec un grand sourire aux lèvres, faisait qu’elle ne pouvait que se réjouir de cette rencontre.

Mais ce Faebur… le mystère autour de lui restait entier, et elle ne savait même pas ce que son frère avait pu lui raconter, ce qu’il pouvait savoir maintenant d’eux, de leur passé, de leurs projets. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir prise au piège, et cela elle ne le supportait pas. Le comportement du bel étranger ne risquait d’ailleurs pas d’arranger les choses. De quel droit s’imposait-il ainsi avec eux ? Et son frère qui ne disait rien… comme d’habitude. Elle commençait à se demander si elle n’allait pas leur fausser compagnie dès le lendemain. Partir à l’aube sans rien dire à personne, et reprendre la route, les laissant se débrouiller entre eux. Après tout ils ne l’avaient mise au courant de rien, et se passeraient très bien d’elle. Il y en a même un qui serait ravi de son absence…

Sur ces bonnes paroles je vous souhaite une bonne nuitée à tous, en espérant que vos amies les araignées ne vous manqueront pas trop … Faebur…

Elle avait hésité à prononcer ainsi son nom, ne voulant pas créer quelque lien entre eux, mais après tout, demain elle serait sûrement déjà loin de lui. Tournant les talons pour se diriger vers l’escalier qui menait aux chambres elle fronça soudain les sourcils. Pourquoi avait-elle subitement l’impression qu’en agissant ainsi elle abdiquait face à lui, alors que c’était bien la dernière chose qu’elle désirait.

Ses pensées contradictoires se bousculaient dans sa tête, les événements des derniers jours, la fatigue du voyage, les rencontres inattendues, tout cela faisait décidément beaucoup. Elle chancela légèrement arrivée aux dernières marches, se rattrapant tant bien que mal, espérant que personne n’avait rien remarqué. Une nuit de sommeil s’imposait, elle serait bien à temps de décider ce qu’elle ferait demain dès son réveil.
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Faebur

Si je parviens à vous supportez vous, il est évident que ce ne sont pas quelques brigands qui vont m’effrayer. Maintenant si vous préférez repartir seul de votre côté, personne ne vous en empêche, loin de là…

Bon, c'était à retenir ça, la demoiselle n'appréciait visiblement pas que l'on puisse chercher à lui éviter des ennuis. Pourtant, Faebur n'avait eu aucune arrière pensée, il était évident qu'aucun membre du petit groupe n'avait la moindre chance contre des bandits de grand chemin qui, contrairement à eux, étaient tous bien armés. Mais allez faire entendre raison à une femme quand elle a décidé que vous aviez tort... Repartir seul ? Ah non, il avait déjà eu assez de mal à retrouver Aud, ce n'était pas pour repartir seul ensuite. Et puis pour ses projets, il était préférable d'être à plusieurs, mais il valait mieux pour lui qu'il évite de prononcer cette pensée à voix haute.

Sur ces bonnes paroles je vous souhaite une bonne nuitée à tous, en espérant que vos amies les araignées ne vous manqueront pas trop … Faebur…

Peut-être plus que vous, Leania. Mais bonne nuitée quand même.

Pas très intelligent, et pas plus galant, comme réplique, mais quand même, Faebur voulait bien être patient, mais il y avait des limites à ne pas dépasser. Et il se doutait qu'avec la sœur de son compagnon, durant le voyage, elles risqueraient fort d'être souvent complètement bafouées. Le voyage promettait d'être vraiment très long. En tout cas, la demoiselle avait au moins eu une bonne idée, aller dormir. La nuit porte conseil dit-on, l'ambiance serait peut-être plus détendue le lendemain matin, surtout quand tout le monde n'est pas vraiment réveillé. Suivant de peu Leania, Faebur laissa Aud avec Esmeralda. Le tavernier avait dit, première porte à droite, en haut de l'escalier. Le jeune homme, sans s'inquiéter de ce que faisaient les autres, fila directement vers la dite chambre, poussa la porte et la referma aussitôt... Le tavernier avait du se tromper de chambre, car dans celle-ci un couple y était fort occupé, et de manière assez... expansive. Tant pis, Faebur essaya plusieurs chambres et prit la première qui était vide, s'allongeant sur le lit sans même prendre le temps de s'habiller et sombrant aussitôt dans un profond sommeil. Sommeil peuplé de rêves étranges, où se mélangeaient une lame courbe, un fer chauffé à blanc, une serveuse aux formes engageantes, , des araignées, et des pommes.

Réveillé dès les premières lueurs du jour, Faebur mit quelques secondes avant de se rappeler où il était, lui qui avait les dernières nuits à la belle étoile, cela le changeait d'avoir un toit au dessus de sa tête. Les yeux à peine ouverts, la mine défaite, il descendit dans la salle principale de la taverne silencieuse à cette heure, faisant craquer le bois de l'escalier. Avisant la première chaise venue, il s'y affala à moitié, se frotta énergiquement les yeux pour paraître un peu plus éveillé et attendit les autres, bien décidé à ne pas leur laisser trop de temps avant d'aller les tirer lui-même du lit.
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"Ne pas s'élever bien haut, peut-être, mais tout seul..."

Leania

Suivant le corridor, elle pousse la porte de sa chambre, entre dans la pièce éclairée par une bougie solitaire qui dessine des ombres imprécises sur les murs. Les événements récents et la fatigue du voyage ont finalement raison d’elle. Prenant à peine le temps d’enlever ses quelques haillons, elle s’affale sur le lit, se recouvrant de la maigre couverture qui s’y trouve. Elle sombre rapidement dans un sommeil agité, passant une nuit de cauchemars comme elle n’en avait plus eue depuis longtemps.

Les premières lueurs du soleil effleurent déjà son visage, alors qu’elle a l’impression de ne pas avoir pu fermer l’œil de la nuit. Tirant rageusement la couverture par-dessus sa tête, elle referme les yeux, sans même réaliser à quel endroit elle se trouve. Alors qu’enfin les bras de Morphée semblent l’accueillir de nouveau, elle prend conscience du lieu, du jour et surtout des circonstances…

S’extirpant à contrecœur de la chaleur de sa couche, elle s’assoit, s’étirant plus que de raison, essayant de se convaincre qu’il est temps de rejoindre les autres. Elle se rafraîchit rapidement avec l’eau froide qu’elle puise dans le broc qui se trouve à côté de son lit, s’habille, et ses quelques affaires réunies, sort enfin de sa chambre en baillant.

Elle continue à s’étirer en descendant l’escalier, tel un chat à qui on aurait interrompu précocement son sommeil, et se dirige vers la salle principale de l’auberge, espérant y trouver un bon feu pour se réchauffer, et utopiquement son frère. Le feu en effet crépite dans l’âtre, rendant la pièce plutôt agréable, par contre… de frère aucune trace.. Une seule table est occupée, et comble de malchance, il faut que ce soit lui qui y soit. Etouffant un énième bâillement, elle hésite un instant à s’installer quelques tables plus loin. En effet, la place ne manque pas à cette heure matinale, mais un semblant d’éducation la pousse à ne pas le provoquer plus que nécessaire, et tirant la chaise qui lui fait face, s’installe à sa table.

Bonjour Faebur, vu votre tête je ne vous demande pas si vous avez bien dormi, ce serait superflu…

Et voilà, elle n’avait pu se retenir… c’était sorti tout seul… le voyage s’annonçait bien ! Déjà trop long avant d’avoir même commencé. Et son frère qui ne daignait pas arriver. Sûrement encore endormi dans les bras de sa douce. Mais pourquoi s’était-elle levée si tôt ?! Elle n’avait aucune envie de faire la conversation avec leur nouveau compagnon de voyage, surtout pas au saut du lit. Faire semblant de l’apprécier, il ne fallait décidément pas y compter. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui tienne tête, et lui … lui semblait prendre un malin plaisir à le faire. Elle maudit son frère une nouvelle fois de lui avoir imposé la présence de cet étranger avec eux. Les yeux ostensiblement rivés sur son bol de lait chaud, dans lequel elle trempait un bout de pain quelque peu rassis, elle laissa échapper un soupir de découragement. Elle se faisait une telle joie de ce voyage avec son frère, et voilà qu’elle se retrouvait attablée avec un jeune homme qui aurait pu être charmant si doté d’un caractère moins désagréable. Nouveau soupir, levant cette fois les yeux vers lui, fixant son regard dans le sien…

Je ne sais pas quels sont vos projets avec mon frère, vu que celui-ci n’a pas eu le temps semble-t-il de m’en parler, alors pouvez-vous m’éclairer quelque peu ? Vous allez nous honorer de votre compagnie combien de temps ?

Les mains entourant son bol bien chaud, ses yeux d’un brun foncé plongés dans les siens, elle le défiait du regard, le poussant peu à peu dans ses retranchements, espérant qu’il craque avant elle, et finisse par partir de son côté.
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Aud_dragon

Assis à table, Aud était heureux avec ses amis… Mais son attention se portait vers Esmeralda. Aud écoutait toujours son cœur, et il battait pour elle. Sa sœur faisait toujours la guerre a Feabur… Ils allaient bien s'entendre, Aud en était persuadé. Mais la gué-guerre entre eux ne serrait pas finie avant un long moment… Il entendit alors sa sœur s'énerver :

Si je parviens à vous supportez vous, il est évident que ce ne sont pas quelques brigands qui vont m’effrayer. Maintenant si vous préférez repartir seul de votre côté, personne ne vous en empêche, loin de là…

Puis un violent :

Sur ces bonnes paroles je vous souhaite une bonne nuitée à tous, en espérant que vos amies les araignées ne vous manqueront pas trop … Faebur…

Sa sœur était décidément dans tout ses états…
Faebur la suivit peu après apparemment ils veulent laisser Esmeralda et Aud seul, ensemble autour de leur assiette vide.

Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas été seuls. Ils se regardèrent. Aud eut beaucoup de mal à ne pas l'embrassé. Ses lèvres le tentaient. Ils parlèrent, de sujet divers et variés inutiles et inintéressants, juste pour le plaisir d'entendre sa voix…

L'heure de dormir arriva. Aud alla payer et monta dormir. Il dormit très peu, mais le lendemain il était frais et dispo. Il en était d'ailleurs étonné. Après s'être jeté de l'eau au visage, il descendit dans la salle principale de la taverne… Faebur et Leania était déjà attablés en train de parler. Apparemment leur relation allait mieux mais il allait éviter le sujet pour limiter les dégâts.
Une fois arrivé il prit un bol de lait à l'aubergiste puis alla rejoindre les deux matinaux.
En arrivant il demanda :

Salut, alors on part bientôt ?

Il sortit un sourire juste après sa question.
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Faebur

Taverne vide, pas un son ne venait troubler la somnolence de Faebur, hormis quelques bruits étouffés à l'extérieur, témoins du réveil difficile de la ville. Il faut dire qu'il était particulièrement tôt, cela faisait longtemps que le jeune homme n'avait pas fait une nuit aussi courte. Les yeux mi-clos, affalé contre le dossier de sa chaise, elle-même appuyée contre le mur derrière, il présentait tous les signes du dormeur tiré brutalement de son lit, et pourtant, il en était vraiment sorti de lui-même. Les marches de l'escalier craquèrent, le tirant de sa torpeur, et il se redressa légèrement, pas trop quand même, devinant au bruit qu'il devait s'agir non pas d'Aud comme il l'espérait, mais sa "très charmante" sœur, au caractère si doux et agréable. Non... Il n'allait tout de même pas commencer comme ça dès le matin. Accrochant son regard, il esquissa un sourire, comme pour lui dire bonjour, pas qu'il était heureux de la voir n'exagérons rien, mais bon, un peu de politesse n'a jamais tué personne. Sourire qui faillit s'évanouir lorsqu'elle s'adressa à lui.

Bonjour Faebur, vu votre tête je ne vous demande pas si vous avez bien dormi, ce serait superflu…

Bonjour Leania, je vous renvoie le compliment avec grand plaisir.

1-1, la soule au centre. La journée commençait bien, cela promettait vraiment pour le voyage. Espérant que la mauvaise humeur due à un réveil si matinal soit la cause de cet accrochage de si bon matin, Faebur la regarda prendre un frugal petit déjeuner, sans mot dire. De son côté, il ne mangeait jamais le matin, se contentant de grignoter légèrement le midi avant un repas plus conséquent le soir. Il ne fallut pas longtemps avant que la jeune femme ne reprenne la parole, incapable de se contenir plus longtemps, et posant la question qu'il attendait déjà depuis un petit moment, étonné qu'elle ne l'ait pas posée plus tôt.

Je ne sais pas quels sont vos projets avec mon frère, vu que celui-ci n’a pas eu le temps semble-t-il de m’en parler, alors pouvez-vous m’éclairer quelque peu ? Vous allez nous honorer de votre compagnie combien de temps ?

Il leva les yeux au ciel, c'est à dire qu'il regarda un court instant le plafond de la taverne, poussa un léger soupir, puis reporta son attention sur Leania. Devait-il tout lui dire ? Après tout, pourquoi pas, de toute façon elle s'en rendrait compte bien assez vite.

Ma compagnie risque de vous honorer quelques temps, je le crains, et j'en suis fort marri pour vous. Votre frère et moi-même avons prévu de parcourir les chemins et de délester quelques passants de leurs bourses trop bien garnies. L'appât du gain, et aussi l'éventualité de vider de leur sang quelques victimes trop réticentes à lâcher leurs précieux écus, semblent particulièrement intéressés votre frère. Pour ma part, cela rejoint mes propres projets, je vous en dirai peut-être un peu plus en chemin, peut-être... Enfin, si vous désirez toujours nous accompagner.

Il respira un peu, et se décida finalement à dévoiler le fond de sa pensée, et puis tant pis, advienne que pourra, ou "alea jacta est" avait dit il ne savait plus quel Romain. Ils sont fous ces Romains.

Pour être franc, vu votre caractère quelque peu heu... difficile, j'ai l'impression que cela ne vous dérangerait pas vraiment de nous accompagner, si l'on excepte le fait qu'il vous faudrait alors supporter ma compagnie. Maintenant, peut-être que je me trompe et que vous tenez plus de la noble oie blanche, mais je sens que je le saurai bientôt cela.

Aud arriva sur ces entrefaites, accompagné d'Esmeralda, qui ne le quittait pas d'une semelle. Deux vrais tourtereaux ces deux-là, Faebur espéra qu'ils ne se mettraient pas à se bécoter au moment où il ne le faudrait pas justement. Une fois que les retardataires eurent mangé un bout, Faebur se leva lentement et faillit s'étirer mais se retint juste à temps, esquissant un sourire en entendant la question de Aud. Il alla déposer quelques deniers pour le tavernier, puis revint vers les trois autres qui l'attendaient.

Oui, je crois qu'il est l'heure d'y aller, sans vouloir vous brusquer.

Attrapant sa besace qui traînait, il sortit rapidement de la taverne, légèrement ébloui par le soleil radieux qui, pour une fois, éclairait l'éther guyennois, et attendit les autres, impatient de se mettre en route.
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"Ne pas s'élever bien haut, peut-être, mais tout seul..."

Leania

Bonjour Leania, je vous renvoie le compliment avec grand plaisir.

Tiens curieux sentiment de n’être que dans la continuité de la soirée précédente… on prend les mêmes et on recommence, dans la joie et la bonne humeur. Toutefois elle ne pouvait dire que cela l’étonnait, il ne pouvait en être autrement avec en face d’elle un homme au caractère si… particulier, dirait-elle pour rester polie.

Tout en grignotant, non pas qu’elle ait eu réellement faim, mais il fallait bien prendre quelque force avant de prendre la route, elle écouta les explications du jeune homme, qui étrangement semblait vraiment bien connaître son frère, contrairement à ce qu’elle aurait cru. Elle manqua toutefois s’étouffer avec un bout de pain alors qu’il continuait :

Pour être franc, vu votre caractère quelque peu heu... difficile…

Elle le laissa péniblement finir sa phrase, se retenant de le planter là après lui avoir jeté son lait à la figure. L’arrivée de son frère avec sa douce la stoppa en fait dans son élan, et seuls ses yeux trahissaient ses émotions. Ce n’était pas le moment, mais si il croyait qu’elle laisserait passer cela, il se méprenait grandement. Un sourire forcé aux lèvres, elle accueillit le couple, ne leur accordant qu’une brève seconde d’attention avant de se tourner vers Faebur

Oui vous allez en savoir des choses bientôt, et je doute que cela vous convienne tant que ça…

Elle replongea le nez dans son bol avant de ne pouvoir retenir davantage la suite des paroles qu’elle lui réservait. Ah ben tiens, c’était bien des hommes, d’une seconde à l’autre il fallait déjà être partis, et tant qu’à faire presque arrivés à destination avant même d’avoir décidé du départ. Ronchonnant de plus belle, elle les regarde se lever et se diriger vers la porte d’un pas décidé. Oui mais décidée elle l’est elle aussi, décidée à prendre le temps qu’elle veut pour finir son encas, ramasser ses affaires, et prendre la route. Ce n’est qu’après avoir attendu quelques minutes, minutes pendant lesquelles elle était sûre d’avoir fait enrager Faebur, qu’elle se décida à les rejoindre devant l’auberge, un grand sourire éclairant son visage.

C’est parti…
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Nouveau départ ?

Faebur

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