Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Journal d'une... cruche

Maltea
Edit {Tranchette}: balise [RP] rajoutée dans le titre



Acte 1 scène 1 : la naissance

Du peu que je puisse me souvenir, c'est-à-dire de par les histoires de mon entourage, je suis née en Ombrie le 18 février 1437.
Dernière enfant d’une fratrie composée d’un frère et d’une sœur, on ne peut pas dire que les fées se soient penchées sur mon berceau. D’ailleurs je vois déjà d’ici la scène qui aurait pu avoir lieu.

Afin de fêter dignement ma venue au monde, les fées d’Ombrie ont été invitées afin de faire un don à la petite fille geignant dans son berceau.

La première se pencha sur son berceau et dit :

A toi petite fille je te fais don de l’idiotie et de la bêtise humaine… tu seras donc une cruche ma jolie.

La seconde prit la place et dit :

Et moi je t’offre l’insolence…

Une troisième prit elle aussi son tour les autres attendant en file indienne.

Oh comme tu es euh… bon et bien je t’offre le don d’être la plus grande chieuse du royaume…

Et les dons de ce genre n’arrêtèrent pas d’affluer jusqu'à l’arrivée d’une fée magnifique et en… colère qui dut tenir à peu prés ce langage.

Comme vous n’avez point pensé à m’inviter je vais moi aussi faire un don à cet enfant.
Je lui offre la beauté ainsi que le pouvoir de subjuguer n’importe quel homme et de le faire fondre grâce à la pratique de jeu amoureux dans laquelle elle brillera.


Puis elle aurait disparu dans un grand fracas sous le regard médusé et effrayé des personnes présentes.
Cet échange de don aurait pu en rester là et le dernier aurait pu compenser les cadeaux merdiques parce qu’il faut l’avouer, elles n’avaient pas été des plus gentilles envers cette pauvre petite fille… en l’occurrence moi… mais non c’était trop demander. Il a fallut qu’une idiote de fée vienne en fanfaronnant.

Ne vous inquiétez pas je suis là, et si je n’ai point le pouvoir de défaire ce que la vieille harpie a souhaité à Maltea je peux au moins l’atténuer.
Donc Maltea recevra la beauté et un pouvoir indéniable sur les hommes mais jamais au grand jamais, un homme en tombera sincèrement épris. Elle restera donc l’éternelle maitresse et aura sans cesse le cœur brisé…


Voilà en gros comment je vois mon arrivée au sein d’une famille de petite noblesse qui recommençait seulement à se refaire un nom et une fortune.
D’après mes sources mes aïeuls venaient du sud et avaient du migrer vers l’Ombrie afin de fuir une révolte sur leurs terres, à se demander de qui je tiens mes soucis actuels… mais on y reviendra par après. Ils n’avaient donc plus que leur nom et avaient tout perdu.
Je pense d’ailleurs que mon nom di Favara viendrait de la ville natale du premier maillon de la chaine.
Maintenant pourquoi cet horrible prénom de Maltea, franchement ils ne m’auront jamais rien épargné ces parents indignes… et bien je n’ai jamais eu de réponse à cette question et ma foi je m’y suis faite.

_________________
Maltea


Acte 1 scène 2 : l’enfance

Du plus loin que je me rappelle j’ai eu une enfance insouciante. Considérée comme une nullité, mes parents me fichaient une paix royale. Mon frère et ma sœur gravitaient dans le beau monde alors que moi je préférais de loin la compagnie des jeunes paysans du village. Ils n’étaient peut être pas des plus instruits mais comparé à beaucoup de nobles croisés au château ils n’en étaient pas totalement l’opposé. Comme eux ils rotaient, pétaient, hurlaient des insanités… comme tout le monde quoi.

J’avais la belle vie, personne pour me dire quoi faire. Jamais je n’ai eu droit à tiens toi bien, arrête de râler, parle pas la bouche pleine… Malteaaaaaaaaaaaa fais pas ça! jusqu’au jour ou le monde s’écroula.
Le couvent… mes idiots de parents voulaient m’envoyer au couvent. Non pas pour parfaire mon éducation ratée mais pour que j’embrasse plus tard une vie moniale.
J’avais 11 ans et n’avais aucune envie de me voir privée de liberté, malheureusement cela arriva.

Je fus enfermée dans un couvent d’un petit village perdu d’Ombrie. Le cauchemar commença alors pour moi. Trop rebelle, j’ai subi des sévices de la part de ces femmes frustrées de la vie, seul deux d’entre elles étaient réellement au service de dieu et étaient la bonté même. Grace à elles je trouvais un peu de réconfort lors des punitions trop sévères.

Un jour, je m’en souviendrai toute ma vie, je décidais de ne plus me laisser faire. Ah elles voulaient jouer et bien on allait jouer.
Corvée préparation des repas, crachats dans la soupe voir pire, je ne sais pas pourquoi mais ces soir là je ne mangeais jamais, je devais me faire pardonner par le très haut.
Corvée nettoyage du dortoir, drap humidifiés, corvée rangement, cierge écrasé. D’ailleurs beaucoup pleuraient lorsqu’elles retrouvaient les cierges ainsi cassés, trop jeune je ne pouvais pas comprendre mais plus tard j’en ai bien ri. Pauvres nones ainsi privées de leurs petits bonheurs nocturnes…

Je fis tellement de frasques que finalement mes parents durent revenir me chercher. Je pris la rouste de ma vie mais ça valait le coup. Je pouvais de nouveau respirer. Une chose est sure mon rapport avec la religion en fut à jamais perturbé, j’en avais trop souffert et ce même si je croyais en le très haut, je n’avais plus aucun respect pour ses représentants sur terre.

De retour chez moi, je repris mes petites habitudes, j’avais maintenant 14 ans, j’avais quand même mis un peu trop de temps pour me faire renvoyer de cette prison moniale. Je devais rattraper le temps perdu… ce que je fis sans plus tarder.

L’enfant avait néanmoins laissé la place à une jeune fille attirant les regards ce que je ne tardai pas à découvrir à mes dépends.
Mes compagnons de jeux d’antan avaient d’autres optiques me concernant et cruche comme j’étais, je ne m’en étais pas rendue compte. Olala saloperie de don que celui-là, cruche à la naissance, cruche à vie tu resteras, pauvre de moi !

Une rencontre changea ma vie et m’ouvrit aux choses secrètes de la vie d’une femme… Simonetta…

_________________
Maltea


Acte1 scène 3: Apprentissage de la vie d’une femme et découverte de secret en tout genre

Comme je l’ai déjà mentionné, la petite fille avait laissé la place à une jeune fille au corps de femme mais au comportement enfantin.
Je n’avais, dans un premier temps, jamais remarqué que le regard des hommes avait changé.
Ce n’est qu’un jour en fin de journée, alors que j’avais été jouer avec des amis et que je rentrais guillerette au domaine que je fis une mauvaise rencontre. Au détour d’un chemin je croisais un homme, enfin c’est vite dit. Plutôt un pervers mais bon…

Donc je reprends… je rentrais chez moi quand je sentis une grosse patte velue sur mon épaule m’arrêter net dans mon élan. Je poussai un hurlement à réveiller tous les morts du cimetière d’à côté. D’ailleurs j’en ai réveillé une. En effet une morte attendait l’embaumement et au moment de l’empailler, enfin pas empailler mais tout le monde comprend, elle s’est réveillée.

Je n’ai jamais eu un merci, pfffffffff l’ingratitude tout de même….

Revenons à notre récit.

Ce rustre en voulait à ma vertu d’après ses dires, sauf que je l’ai compris après et non sur le moment.
Il m’entrainait vers le sous bois alors que je me défendais comme un petit diable. Je ne sais pas quel miracle mais j’arrivais à lui balancer un formidable coup de pied qui le fit lâcher prise. Agile comme un cabri je pris la fuite mais fut stoppée par une jeune femme dans laquelle je fonçai. Me voyant affolée, elle m’emmena chez elle et je lui racontai l’épisode terrifiant que je venais de vivre.

Elle me consola et se décida à me conter sa vie. Triste vie qui avait débuté par un viol, chose à laquelle j’avais pu échapper.
Je l’avais écouté les yeux ronds comme des billes, je n’y connaissais strictement rien.

Je compris que Simonetta était une prostituée itinérante enfin elle m’expliqua avec des mots simples. Elle changeait de ville selon les événements et la grande foire aux artisans se déroulant dans la ville l’avait décidée à tenter sa chance. Elle était même allée en France déjà.
Après m’avoir raconté sa vie, elle me conduisit chez moi.

A partir de ce jour, je passais la voir chaque jour que le seigneur faisait, prenant plaisir à écouter les histoires qu’elle me racontait. Je vous rassure tout de suite, elle ne me parlait pas des pratiques de son métier mais des villes qu’elle avait visité ce qui eu pour cause de me donner envie de voyager.

L’approche de son départ sonna, le cœur lourd je ne voulais pas la voir partir, elle était la mère que je n’avais pas. Enfin si j’avais une mère mais celle-ci ne me regardait pas. J’étais bien trop différente par rapport à ses autres enfants.

D’ailleurs je m’étais fait la réflexion plus d’une fois, personne n’était blond aux yeux verts dans cette famille…

Un soir alors que je m’ennuyais plus que de coutume et qu’il pleuvait des cordes, je pris la décision d’aller fureter dans le cabinet de travail de mon père.
M’ayant vu roder autour de celui-ci le matin même, il m’avait, à l’aide d’une gifle, rappelé l’interdiction de son sanctuaire. Chose qu’il n’aurait jamais du faire, vu que cela éveilla ma curiosité, et la gifle mes bas instincts revanchards. J’allais aller lui voler des documents et mettre un peu le bazar dans ce lieu saint. Je n’eus point de mal à lui piquer la clé, il suffisait d’attendre qu’il tombe dans un sommeil d’ivrogne pour m’en emparer, chose que je fis, vous vous en doutez bien.

Ce lieu était pour moi la caverne aux merveilles. Il y avait des objets, tous très très laids mais qui d’après des notes valaient une fortune. Je fouillai avec allégresse dans les papiers de mon père, les disséminant un peu partout dans le bureau. C’est alors que mon regard fut attiré par un petit coffret brillant. Curiosité oblige, je ne pus m empêcher d’aller voir ce qui se trouvait dedans.

Je m’assis par terre et entrepris de l’ouvrir. L’opération se révéla plus qu’ardue, il n’y avait pas de trace de serrure. Comment s’ouvrait-il ?
A force de manipulation, je trouvais caché derrière une dorure, un petit trou. J’y introduisis la pointe d’une plume et le petit coffret m’offrit tous ces trésors.

Moi qui me voyais déjà riche, je fus plus que déçue d’y découvrir des parchemins abimés par le temps.
J’allais aller les bruler dans la cheminée, lorsque je vis le dessin d’un pendentif… mon pendentif. Je pris donc les lettres et les lus une par une, heureuse à ce moment là d’avoir été enfermée dans ce couvent de malheur et d’y avoir appris à lire avec une des gentilles bonnes sœurs.

C’était des missives d’une femme qui se nommait Giovanna, elle était … ma mère.
Mon très cher père n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’engrosser la nièce d’un cardinal respecté.
Je me revois faire une grimace en me disant que décidément la religion me poursuivait.

Donc le cardinal avait, pour échapper aux foudres des biens pensants, caché sa nièce lors de sa grossesse et demandé à mon père d’en assumer les conséquences.
Mon père accepta toutes les conditions que le cardinal imposa. Sauf que malheureusement rien ne se passa comme prévu. Giovanna de constitution fragile ne survécut pas à l’enfantement et je me retrouvais sans maman. Le cardinal refusant à ce qu’un enfant de son sang finisse dans la boue, obligea mes parents à me recueillir chez eux et ma « mère » de m’élever comme mes frères et sœurs. Chose qu’elle fit admirablement bien, en me laissant livrée à moi-même dès mon plus jeune âge. Quelle greluche celle là quand on y pense… pas de la faute de mon père tout de même si elle ne lui donnait pas ce dont il avait besoin. Ceci dit il avait aimé passionnément Giovanna, chose que j’avais apprise à la lecture des missives.

Je comprenais donc mieux pourquoi j’étais si différente d’eux, et c’était tant mieux, car quand on voyait l’ignoble facies de ma sœur, je n’aurais pas attendu comme elle autant d’année pour me pendre. D’ailleurs je ne sais pas si elle est encore vie celle là. A moins qu’elle ait pu faire un mariage grâce à sa dot, jamais elle n’aurait trouvé un homme convenable sans aide financière.

Je pris le coffret en replaçant tout son contenu correctement. Je saisis dans le tiroir du secrétaire une bourse remplie de pièce d’or et je me rendis dans la chambre de ma fausse mère.
Alors comme ça elle avait faillit à sa tache éducative… elle ne verrait donc pas d’inconvénient à ce que je lui prenne quelques jolis bijoux, j’allais en avoir bien besoin pour commencer ma vie…

Dans la nuit, je partis rejoindre Simonetta pour un long voyage, sans un regard sur le passé, sur leurs mensonges, et surtout pour cette famille qui au bout du compte ne l’était pas, à l’exception de ce père trop couillon qui avait préféré une épouse acariâtre à la douce et fragile créature qu’était ma mère.

_________________
Maltea


Acte2 scène 1 : Une nouvelle vie au parfum de liberté

La vie avec Simonetta était simple et pour la première fois de ma vie j’obéissais à quelqu’un.
Bien entendu tout n’était pas toujours rose, dans le genre ne pas pouvoir trouver le sommeil à cause de cri dans la chambre voisine, ou devoir aller me promener alors que j’aurais préféré rester couchée sous la tente, parce qu’elle y recevait un client, mais bon je ne pouvais pas lui en vouloir de faire le travail pour lequel elle était payée.
Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi elle en parlait comme d’une honte, ça avait l’air d’être plaisant par moment, surtout quand l’homme était pas mal physiquement. Bon d’accord j’avais déjà vu de gros pourceaux se présenter à elle d’ailleurs ceux là lorgnaient bien souvent sur ma petite personne, mais j’entendais alors Simonetta leur dire d’une voix aguicheuse que jamais la gamine que j’étais ne saurait satisfaire des hommes aussi virils qu’eux. En fait, je compris bien plus tard qu’elle m’avait plus d’une fois épargnée alors que j’étais un poids pour elle et qu’elle aurait pu se faire bien plus d’argent en me vendant.
Heureusement je contribuais parfois aux dépenses à l’aide de ma bourse. Quand les affaires étaient mauvaises, Simonetta acceptait que je paie pour nous deux, mais en temps normal elle refusait catégoriquement en prétextant que cet argent m’appartenait et qu’elle me considérait comme sa fille et non pas une bourse sur patte.
Je ne la comprenais pas. Après tout cet argent je l’avais volé, il appartenait à mon géniteur…

Je me souviens d’avoir reçu une gifle et les cris qui allaient avec, une seule fois durant tout le temps ou je suis restée sous son aile.
Je devais avoir une quinzaine d’années et j’avais rencontré un jeune homme gentil et pour ne rien gâcher très beau. Il avait 18 printemps, les cheveux noirs de jais, le teint basané, de magnifiques yeux verts qui me transperçaient lorsqu’ils me miraient. J’en étais tombée amoureuse, j’aurais tout fait pour cet homme. Je pensais d’ailleurs avoir tout fait…

En effet alors qu’on avait une discussion avec Simonetta sur ce qui était important pour une femme de faire si elle voulait se faire une place au soleil elle me dit ces paroles très sages, enfin très sage avec le recul…

Ma chère enfant, ne donne ta virginité que si tu es certaine d’obtenir des faveurs de l’homme à qui tu l’offriras. Prend le déjà plus âgé et fait le attendre un bon moment mais trop longtemps pour ne pas qu’il se lasse et te la prenne avec violence. Plus tu joueras avec lui en soufflant le froid et le chaud plus tu le subjugueras.

Elle vit dans mon comportement que quelque chose n’allait pas. En effet j’étais devenue aussi rouge qu’une tomate.
Elle me questionna un peu durement et je lui avouai en pleurant avoir fait cadeau de ma virginité à mon apollon.
Je me souviens que ma tête a fait 2 fois l’aller retour sur mon cou. Imaginez la scène au ralentit, je vous dis pas le bruit de l’impact sur ma pauvre joue. Ca doit être la gifle la plus forte que j’ai reçue dans ma vie, si on oublie celle que Brienne me balança au mariage de ma grande amie, la vicomtesse de Crest, on y reviendra plus tard. Remarquez, on peut dire que Brienne frappe comme Simonetta mais je ne sais pas si c’est un compliment pour lui…

Reprenons le fil de l’histoire. Donc j’avouais que je m’étais donnée à un homme puis pleurais de douleur.
Elle se leva en rage prête à aller en découdre avec le beau Gero. Je la suivais en attrapant un pan de sa robe et me trainant par terre en la suppliant de ne rien en faire. Elle me regarda avec une tristesse que je ne lui avais jamais vue auparavant. C’est alors qu’elle me demanda où, quand et comment ça c’était passé. Je lui racontais donc tout dans le détail. C’est alors que je fus surprise par son fou rire. Je me souviens être restée à la regarder sans plus savoir quoi faire.

Entre deux hoquets elle me dit :

Espèce d’idiote que tu es, quand tu m’as dit être une cruche je me disais que c’était faux mais la j’ai bel et bien la preuve que tu en es une. Tu n’as pas perdu ta virginité, un baiser cela n’est rien du tout…

Un merci pour la cruche était sorti de ma bouche. Mais qu’est ce que j’en savais moi qu’un baiser n’étais pas un acte répréhensible.
Je l’avais vue pourtant une fois embrasser un client et celui-ci avait payé pour ça donc je m’étais dit que c’était ça l’acte charnel.

En effet lorsqu’elle m’expliqua enfin ce qu’était l’acte sexuel, je frémis. Hors de question de faire cette chose… nu qui plus est, enfin pas pour tout le monde, parait qu’il y a des femmes qui gardent leurs vêtements et même leurs chaussettes, l’homme et la femme qui… c’est sur que mon baiser sur les lèvres sans même y mettre de la profondeur était des plus puérils et ne risquait pas de m’attirer des ennuis.


Voilà donc l’histoire de mon pseudo défleurage qui fit tant rire ma tutrice.

Une chose était certaine, je n’osais plus regarder mon Gero en face après avoir failli le faire étriper par Simonetta.
Je n’en eu de toute façon plus trop l’occasion car nous nous remîmes en route et pour le royaume de France cette fois…

_________________
Maltea


Acte 2 Scène 2 : Le royaume de France et les ennuis qui vont avec…

Nous étions finalement arrivées dans ce royaume dont j’avais tant entendu parler. Je jubilais, chantant et dansant avec allégresse. Jamais je n’avais été aussi heureuse de ma vie… mais toutes les bonnes choses ont une fin. En effet je me rendis très vite compte qu’un énorme problème se posait à moi : je ne connaissais pas un seul mot de françois.

Pour moi, le monde entier parlait italien, quoi de plus doux à l’oreille que cette langue chantante où o sole mio se mariait très bien avec bastardo. Mais non, les français ne le parlaient pas, pfffffffff bande de pignouf. En attendant j’étais belle moi, au milieu d’inconnus, parlant une langue inconnue, avec des coutumes inconnues… comment allais-je survivre au milieu de tout cela, moi la cruche d’un village d’Ombrie qui avait pour tutrice une fille de joie. Pour sur, j’allais avoir du mal à me faire comprendre. Quoiqu’ en bonne italienne se respectant, je parlais assez bien le langage des signes, seconde langue en Italie comme tout le monde le sait.

De joyeuse je passais au stade dépressive, restant couchée toute la sainte journée, ne prétendant pas mettre un pied dehors de peur de devoir parler.
Il fallut 3 semaines à Simonetta pour se rendre compte que quelque chose n’allait pas. A part ça c’était moi la cruche…
C’est un jour alors qu’elle me tirait par les pieds pour me faire sortir du lit que j’explosais en sanglot en essayant de lui expliquer que contrairement à elle, je ne parlais pas cette langue barbare.

Je la revois sourire, amusée. Elle sécha mes larmes et m’expliqua que ce n’était pas en restant toute seule dans mon coin que j’apprendrais. Il me fallait voir du monde, les écouter parler afin de me familiariser au plus vite. Elle me proposa son aide que j’acceptai évidement.

Première les salutations d’usage : bonjour, comment allez-vous ? Très simple, enfin pas tant que ça. Sortant de ma bouche cela donnait des sueurs froides. L’accent était des plus ridicules, jamais je ne m’en sortirai. Et pourtant… Je fis la connaissance des quelques jeunes du village qui me prirent en pitié. Ben oui déjà à ce moment là de ma vie c’était ce que j’inspirai aux gens, quelle misère…

A force de patience de leur part, je finis par comprendre la langue sans toute fois oser la parler. Ce n’est qu’au bout de quelques mois que je finis par me lancer. J’eu une révélation. Moins je me braquais mieux je parlais et comprenais. Au bout d’une année, je parlais parfaitement le françois avec juste un léger accent qui se faisait de moins en moins perceptible, j’en oubliais même ma langue maternelle vu que je ne l’utilisais plus que rarement. En effet Simonetta afin de me faire progresser n’utilisait plus que cette langue de fou pour me parler.

Alors que je m’étais faite à la vie dans ce patelin, Simonetta décida qu’il était temps pour nous de rejoindre le nord du Royaume. La pauvre avait reçu une missive lui annonçant la proche fin de son frère, enfin soi disant, vu que j’appris une fois sur place que ma tutrice n’avait pas de frère, c’était juste une histoire de fesses comme d’habitude. Un homme qu’elle avait fréquenté dans le cadre de son travail et avec qui elle avait poursuivi une relation beaucoup plus tendre voulait la voir. Nous remontâmes donc vers le nord pour la Champagne.
Si j’avais su à l’époque que j’allais y rester et y vivre ma vie, je serais repartie pour l’Italie sans plus jamais me retourner…

_________________
Maltea


Acte 2 Scène 3: La champagne mais sans les bulles, enfin si vu tous les zéros s’y trouvant…


La Champagne, magnifique région que voilà. Direction Compiègne. J’ai 18 ans et toutes mes dents, un caractère volcanique à faire pâlir d’envie l’Auvergne, une blondeur à faire peur, un corps à damner un saint dont je ne me sers toujours pas et… ah ben c’est tout !
Dans cette petite bourgade je fais la connaissance de bien du monde. Je me souviens de mon premier jour à la taverne de l’auberge où nous nous étions installées avec Simonetta. Je fis la connaissance de Magdeleine, Bigbosspower… arf je me souviens que d’eux ce jour là, pourtant je suis certaine qu’il y en avait d’autre…
Cette première fois fut assez pénible. Il y avait un match de soule. Bien très bien, mais qu’est ce que la soule ? Comme ci tout le monde était au courant de ce genre de sport, alors que le seul que je pratiquais était le lancé de connerie. Normal me direz-vous pour une blonde. Et bien non, je m’insurge, j’ai appris par la suite d’autre sport bien plus intéressant, du moins un, qui se joue pour la plupart des femmes coincées… du dos… en position horizontale.

Enfin voilà, Simonetta m’annonça alors la nouvelle du siècle, je m’en souviens comme si c’était hier, j’en ai encore les larmes aux yeux en y repensant.

Ma grande, tu as maintenant 18 ans, tu es enfin pas encore tout à fait, mais en passe de le devenir, une femme. Je t’ai vu à l’œuvre tu as un caractère bien trempé, bien plus forte que moi je ne le serais jamais, malgré toutes les épreuves que j’ai du traverser.
L’épreuve qui m’attend est encore plus terrible… je suis malade ma grande, c’est la raison de ma venue ici. Je viens de l’apprendre et je ne peux continuer à fréquenter des gens, je ne veux point te mettre en danger, tu es encore si jeune et si fraiche…
Je sais qu’ici tu seras bien, tu t’es déjà faite des amis et te connaissant tu t’en feras d’autres vu ta facilité à nouer des relations.


Elle me dit tout cela dans un souffle, ne me laissant pas l’interrompre alors que je n’avais qu’une seule envie, la faire taire, tellement tout ce qu’elle disait me faisait mal. Non c’était impossible, je ne voulais pas perdre la seule personne au monde que j’aimais. Et pourtant, je n’eu pas le choix… Elle partit un beau matin sans me prévenir, profitant que j’étais partie au marché afin de réapprovisionner notre buffet. Ah ben oui j’ai oublié de vous dire qu’avec l’argent que j’avais et la vente de quelques bijoux, j’avais pu faire l’acquisition d’une maisonnette. Moi qui pensais y vivre heureuse avec Simonetta, je m’y retrouvai seule. Quoique non j’avais pour compagnie mon chagrin et la rage au ventre...

Personne n’en sut jamais rien, je montrais une joie de vivre qui était tout le contraire de ce que je ressentais mais je voulais garder cela pour moi. C’est la première fois que j’y fais allusion.

Voilà donc mon arrivée à Compiègne, la suite je vous la narrerai plus tard, les potins croustillants auront leur place…

_________________
Maltea


Acte 2 Scène 4 : Compiègne ou le jour où je suis devenue femme, ainsi que les jours qui ont suivi...

Cela faisait quelque temps que je m’étais établie à Compiègne et ma vie se poursuivait. J’avais rencontré une personne qui était devenue ma confidente, Doriane deshautbois. Je rencontrai aussi un homme, enfin si on peut dire cela, mais la romance tourna court après quelques jours sans le voir. D’accord j’avoue j’avais rencontré un homme beaucoup plus intéressant, mais est-ce ma faute si celui-ci m’a fait tourner la tête plus que l’autre inexpérimenté ?

J’étais donc follement amoureuse de cet homme, il est d’ailleurs à l’heure actuel, 10 pieds sous terre bouffé par les vers, mais je le jure ce n’est pas de ma faute pour une fois.

Il était tout ce que j’aimais chez un homme, attirant, drôle, amoureux, enfin je le croyais amoureux mais j’ai vite déchanté. Ceci dit dans cette aventure j’ai perdu ce que j’avais de plus cher, ma virginité. Heureusement que Simonetta n’en aura jamais rien sû…

Néanmoins je ne regrette rien, on peut dire que le sieur avait un certain savoir faire, même si au bout du compte il finira dans les derniers sur ma liste des meilleurs amants. En plus j’ai gagné un bijou. Qui moi matérialiste ? Meuh non voyons. Bon d’accord je l’ai revendu pour m’acheter une robe mais chutttttttt c’est un secret.

Après la rupture j’avais le cœur en miette mais je me suis vite consolée dans d’autre bras. Je ne pourrais plus dire qui a eu ce privilège je ne m’en souviens plus, mais alors là plus du tout, olala saleté de mémoire sélective.
Enfin bref tout cela pour dire que je commençais à prendre gout au plaisir de la chair. Oui je sais j’avais dit lors de l’épisode du baiser déflorant, moi faire ça, jamaiiiis et pourtant, à partir de ce jour, je ne me suis plus guère privée. Il faut dire qu’on m’a toujours répété : profite des bonnes choses tant que tu es jeune, et bien voilà c’est ce que j’ai fait. Après on dira que je n’écoute jamais, la preuve que c’est faux.

Je découvris qu’en fait j’étais un cœur d’artichaut. A cette époque je fis la connaissance de 5 tournaisiens en voyage. Chamoxa et Pl@$m, Elodid et Darkizno et Arcalion en solitaire. Débauchés dans l’âme nous nous étions trouvés. D’accord à cette époque je ne l’étais pas encore mais je l’ai découvert par après. Donc voilà, Arcalion, pauvre de lui, me tapa dans l’œil. Au bout de quelque temps nous nous étions mis ensemble et je devais le rejoindre à Tournai, chose que je fis mais, hum, j’aurais mieux fait de m’abstenir, c’est moi qui vous le dis.
En effet alors qu’il était dans les Flandres je fis la rencontre d’un champenois. Appelons le Golitor pour ne pas qu’on le reconnaisse. Arf mais quelle cruche je fais, c’est vraiment son nom. Tant pis, ce n’est pas grave, de toute façon vu l’histoire qui a suivi toute la Champagne était au courant.
Golitor était un homme gentil, attentionné, bon cuisinier, et tout le tralala. Son seul défaut, il était marié, mais ça je ne sais pas pourquoi, je l’avais complètement oublié. De toute manière son épouse était quasi morte en retraite depuis des mois et des mois, le tenant pour responsable de sa fausse couche. Paix à son âme, cette femme qui devint ma meilleure ennemie, me manque énormément à l’heure actuelle. Par moment j’ai l’impression de sentir sa présence à mes côtés, je vous dis pas la douleur, comme si je recevais un coup de couteau entre les deux omoplates. Je suis sure que de la haut, Sevria se venge.
Revenons à nos secrets d’alcôves. Je ne me rendis pas compte que je tombais petit à petit amoureuse de cet homme. J’étais fiancée, je devais partir vivre dans les Flandres, pour moi, ma vie était toute tracée. Je partis donc en voyage, laissant mes amis derrière moi. Je poursuivis une relation épistolaire avec Golitor, lettres laissant de plus en plus apparaître nos sentiments respectifs mais pour lesquels nous luttions intensément. Ben oui à ce temps là j’avais encore une conscience morale, totalement disparue à l’heure où j’écris ces lignes.
À tournai je rencontrai de nouvelle tête, dont celle de Fabrizio, actuel capitaine de la garde épiscopale de Reims. Alors celui là… il eut la bonne idée de succomber à mes charmes, il poussait même mémé dans les orties, à dormir sous mes fenêtres. Pas que sa présence me déragea, loin de là, mais bon ses problèmes intestinaux laissaient planer une odeur bien souvent nauséabonde m’obligeant à fermer les fenêtres afin de pouvoir respirer. Il devient un très bon ami par la suite sans qu’il n’y ait jamais eu quoique ce soit entre nous hormis l’amitié.

Un soir en taverne, je fus rejointe par Darkizno. Celui-ci essayait depuis quelque temps déjà de me dévergonder, faisant tout pour que je trompe son ami. L’amitié entre homme, vaste connerie que cela, surtout lorsqu’une femme apparaît. Il fit tant et si bien que je fautais, mais on n’ira pas plus loin dans le récit, celui-ci a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre. Apres cet épisode je partis de tournai, mes amis me manquaient, la Champagne me manquait, et Golitor me manquait. Je savais que je l’aimais mais que c’était sans espoir.
Une fois à Compiègne nous avions repris notre relation « amicale » et il m’accompagna pour l’Artois afin d’y faire un échange pour le duché. C’est là que la catastrophe arriva. Je ne sais si c’est l’air artésien qui précipita les choses mais notre relation évolua.
De retour à Compiègne, la relation restait cachée, c’est que mine de rien je tenais à ma vie. Le frère du dragon veillait sur son beau-frère comme une chatte sur ses petits. Je me suis d’ailleurs demandé si, feu Caribert, n’avait pas quelques tendances inavouables…
Enfin il y eu un bal masqué, bal auquel nous nous sommes rendus. J’étais franche sous mon déguisement mais c’était sans compter sur celui de Golitor, tout le monde l’avait reconnu et tout le monde fut donc au courant de notre relation.
Manque de bol, son épouse était sortie de sa léthargie. Ça allait chauffer pour mes pauvres fesses…

Entre temps Arcalion que je n'avais pas encore eu le courage de quitter vint me rejoindre en Champagne. Le pauvre.... Après s'être fait racketter je lui annonçais une rupture. Il s'en souviendrait de son séjour en Champagne.

Un beau jour je fis donc la connaissance du dragon de Marbeuil. C’est bête, après tout ce qu’on m’avait dit, je la trouvais presque sympathique. Son cher époux devant choisir entre elle et moi, jouait la fille de l’air, on ne le voyait presque plus. Ysa, une compiégnoise, le voyait plus que nous. Je m’étais même doutée qu’il y avait quelque chose entre eux mais les intéressés niaient en bloc et pourtant… sont entrain de se marier maintenant, alors les hypocrisies je vous dis que ça…

Enfin, il choisit son épouse, après un épisode musclé devant ma porte. Pauvre Sevria, si elle avait su ce jour là que peu de temps après il l’abandonnerait comme une moins que rien et demanderait le divorce, je pense qu’elle n’aurait pas hésité à me le laisser. En tout cas moi je suis bien contente qu’il l’ait choisi, sinon c’est moi qui aurait été abandonnée par la suite.

En tout cas il m’a rendu service car j’ai pu faire la connaissance du père de mon fils. Bon d’accord, encore une fois, la relation à mal tourné. Je me suis fait abandonner devant l’autel le jour du mariage. Et ben oui, comme quoi ça arrive même aux meilleures ce genre d’incident!
Avec Xav c’était l’amour fou, pour lui je quittais Compiègne et mes amis, direction Sainte-Ménehould, le berceau de Motorhead et de ses hools…

_________________
Maltea


Acte 2 Scène 5 : Sainte-Ménehould ou la folle histoire du début de la fin.

Enceinte, je quittais Compiègne pour Sainte-Ménehould. C’était ça ou Moulins et ne voulant pas me retrouver avec la cargaison d’ex maitresses ou maitresses tout court, j’ai toujours pas eu la réponse, j’ai capitulé pour cette ville située à une journée de marche de mon ancienne demeure. Oui je sais, c’est pas très éloigné comme ville pour recommencer une nouvelle vie, mais bon, les voyages c’est épuisant et puis enceinte, il fallait me trainer pour que j’avance. Le miracle était plutôt de me faire arrêter de râler, il n’a jamais eu lieu d’ailleurs.

Donc arrivée à Sainte-méné et là, le paradis. Des tavernes remplies, de la joie, de la bonne humeur, et comble du bonheur, des clans politiques et plein de disputes sur la place du place du village.
Je me souviens de la mairesse de l’époque, Mayane, qu’est ce que j’ai pu lui chercher des poux à cette pauvre femme et encore plus à son compagnon. J’aimais bien le voir s’énerver et gesticuler dans tous les sens. A cette époque jamais je n’aurais pensé un jour vivre une histoire d’amour avec cet homme qui pour moi représentait tout ce que je détestais. Il était adorable avec sa compagne, toujours à faire des mamours, jamais de dispute, le couple modèle.
Je les avais croisé quelque temps auparavant et une discussion entre lui et mon « fiancé » de l’époque, xav,(ben oui y en a eu plusieurs, pas de ma faute si j’ai des gènes de pigeon voyageur) me l’avait fait prendre en grippe. J’ai développé par la suite une allergie à ce couple et dès que je pouvais, je leur pourrissais la vie, c'est-à-dire tous les jours même le dimanche, ben oui y a que le seigneur qui se repose ce jour là.

Dans ce village je fis la connaissance de la poule pondeuse. Celle là elle nous repeuple le royaume en 3 coups de cuillère à pot. Ce qu’on a jamais compris c’est qu’elle nous pondait un mioche à chaque fois que son époux était sur les routes, mais personne n’a jamais relevé la question, après tout c’était leur problème.
Hum elle s’appelait Jalna, oui c’est ça Jalna et sa tribut de ptits ours tout doux et tout gentil.
Bon passons cet épisode, plus soporifique que ceux là y a pas et puis de toute façon, après un nettoyage de la ville, on a réussi, enfin d’après les rumeurs, j’ai réussi à faire fuir la moitié du village pour les villes en peuplement. Je suis trop forte quand je veux, et franchement l’air a été assaini d’une fois, on a donc été obligé de faire le rapprochement entre l’odeur qui avait disparut et leur départ.

Revenons donc à la mairesse de sainte-méné. Tout le monde s’attaquait à cette femme, moi aussi mais pour d’autres raisons. Je n’aimais pas trop sa gestion municipale, j’ai donc appuyé un de ses opposants. La plus grosse erreur de ma vie, lui qui voulait tant être maire a été encore plus inapte que Mayane.

Mon couple battait de l’aile et une fois ma décision prise de me présenter à la mairie, j’ai pu mettre une croix sur mon couple. Coté positif il était encore présent quand son fils est venu au monde. Je m’en souviens de ce jour là, je pensais avoir la colique. Heureusement que des braves femmes m’ont pris en charge ou j’accouchais au milieu de nulle part.
Accouchement perturbé par mon filleul, un peu dégénéré mais bon avec une marraine comme moi, impossible d’être sain d’esprit de toute façon et un autre ménehildien. Je donnais donc vie à mon premier enfant et le euh vingtième peut-être de mon compagnon.
Donc je me suis concoctée un petit programme bien comme il faut et me suis présentée contre deux anciens maires de la ville et deux autres illustres inconnus. La campagne a été assez violente je dois dire, les noms d’oiseau volaient ainsi que les coups bas. Et qui c’est qui remporta le siège municipal après un mois de présence dans la ville, c’est moi, au grand dam du sieur Augustero qui n’avala que difficilement sa défaite.

Donc une fois maire, je me retrouvais mère célibataire, maitresse du frère du défunt seigneur des Hools,Motorhead, j'ai nommé Scot Macmotor. Je partageais sa couche avec ma sœur de cœur Coucouque et d’autres greluches assez amusantes je dois l’avouer. On rigolait bien Coucouque et moi à les voir se crêper le chignon. Mais bon cet idiot de Scot a décidé de mourir en nous laissant toutes seules nous débrouiller avec le marmot qu’il avait eu la bonne idée de faire à Coucouque. Je lui avais bien dit de ne pas se laisser faire par ce coureur mais elle ne m’a pas écouté.

Au bout de trois mandats de maire, à avoir fait prospérer les avoirs des menehildiens, j’avais envie de vacance. Je refile donc la mairie à ma sœur de cœur et lui promet de la délivrer le mois d’après. Manque de bol pour moi, j’avais accepté de dépanner une amie à cette époque en prenant la septième ou huitième place sur sa liste. Mes vacances ont été écourtées au bout de deux jours, je suis devenue procureur de Champagne et ce que je ne savais pas c’est que je n’étais pas prête à récupérer la mairie de sainte-méné et tenir ainsi ma promesse. D’ailleurs ma pauvre Coucouque y pourri toujours et ce depuis mars 1456. Ce jour maudit où j’acceptais cette place sur cette liste de Beeky d’Apperault dicte l’effroyable grenouille de bénitier, je signais la fin d’une vie amusante et palpitante (c’est juste pour faire joli vu qu’on s’ennuyait comme des rats morts) pour pénétrer dans l’antre des ogres champenois… le conseil de Champagne…

_________________
Maltea


Acte 3 Scène1 : l’antre des ogres

Procureur… pas de chance pour moi, ce poste me prit beaucoup de temps, la champagne ayant une sale manie de fermer ses frontières à la moindre rumeur d’invasion et ce même de mouche. Je ne me souviens même plus la raison de celle là tout ce que je sais c’est que ça m’a donné un travail fou. Je ne passais d’ailleurs jamais au conseil de toute façon il n’y s’y passait rien de rien malgré ce que peut encore dire la régente de cette époque.
A cette époque je menais de front plusieurs relations amoureuses. D’ailleurs à ce propos j’en profite pour écrire noir sur blanc que contrairement à ce que j’avais pu dire à l’époque sur Aimelin et le fait qu’il était soporifique au lit était complètement erroné de ma part. Comme quoi je peux reconnaître publiquement mes erreurs…
Enfin bref, a cette époque j’avais accepté la demande en mariage d’un euh… on va dire demi-homme vu qu’il n’a jamais su me tenir. Remarquez faut être sacrément fort pour me tenir en laisse, il arrive toujours un moment donné ou je fais une bêtise. Ce n’est pas de ma faute mais je subis des pressions très difficiles à contrôler où mon envie d’être sage se bat en duel avec mon besoin de choquer. L’ange et le démon, la lumière et l’ombre, Maltea contre Maltea quoi… c’est d’ailleurs fatiguant de toujours faire attention à ne pas réveiller la bête qui sommeille en moi.

J’avais donc accepté cette demande à contre cœur, à force de persévérance de la part de cet homme mais je n’avais pu mettre un terme à mes autres liaisons. Néanmoins n’ayant jamais su cacher ce genre de chose, tous « mes » hommes étaient au courant de l’existence de chacun. J’avais pourtant tout arrêté jusqu’au jour du mariage. Jour béni ou des amis sont venu faire un scandale monstre et où au moment de prononcer le oui fatidique en jurant fidélité, je suis partie en courant et en hurlant un non retentissant.

Non mais j’ai beau être souvent en guerre avec les religieux en général, il était hors de question pour moi de blasphémer en jurant quelque chose que je serais dans l’impossibilité de faire. Fidèle, moi ? Non pas possible surtout si l’homme en question ne me permettait en aucun cas d’être épanouie. Je repris donc mes relations tout en continuant avec la demi-portion tout de même. Je fis la rencontre d’un homme qui me remit un moment dans le droit chemin, mais la relation éphémère ne donna rien d’autre qu’un batard de plus. Enfin quand je dis de plus, ce n’est pas tout à fait vrai vu que mon fils ainé était décédé alors qu’il était sous la garde de Darkizno, dans des circonstances assez étranges mais mieux valait pour la mémoire de Liam ne pas remuer cette histoire. Enfin quand je dis décédé, je n’en suis même pas certaine, son corps n’ayant jamais été retrouvé sur le lieu du carnage.

Je fis donc 2 mandats de procureur puis un de juge sous la régence de Francis de Joachim.
Les mandats sous Francis étaient déjà un peu plus intéressant vu les prises de bec avec le demi-bleu, le fils du tout bleu l’ancien duc Kurt Wagner que je n’ai pas trop connu. Son fils, Richard Wagner était une vraie teigne mais il avait le mérite de mettre un peu d’ambiance avec ses critiques acerbes au sein du conseil, il reçut d’ailleurs le titre de casse bonbon ducal. C’est d’ailleurs lors de ce mandat que j’ai appris à connaître cet homme que je détestais cordialement. Lors d’un jugement je fus prise d’un accès de folie et je relaxais un coupable. Je partis rapidement dans mon bureau et il se passa quelque chose de terrible. Le duc de Brienne, Richard Wagner, venant me demander des comptes sur le jugement prononcé afin de pouvoir me critiquer et se lâcher me retrouva malade. Je vous passe les détails de cette histoire, je peux juste dire que je finis trempée jusqu’aux os dans mon bureau et que j’ai vu cet homme sous un autre angle, ce qui me donna envie de mieux le connaître. J’étais enceinte, abandonnée par le père de l’enfant et la vie continuait. J’avais bien rencontré un homme entre temps mais celui-ci était déjà marié, je ne l’appris que quelque temps après et je mis fin à l’histoire naissante. Une fois m’avait suffi.
J’apprenais en tous cas à connaître les enjeux d’un conseil. Je pouvais y voir la jalousie, les soifs de pouvoir et tout ce qui se brode autour du pouvoir.
Ce qui était marrant à voir c’est les querelles des nobles champenois, y a pas à dire ils sont en plus d’être ridicules, idiots.
La noblesse champenoise, les ogres pour les intimes se compose comme suit :
Les abonnés absents qui se réveillent une fois toutes les lunes pour faire preuve d’une arrogance absolue. Il y a aussi ceux qui se pensent indispensables mais qui en sommes sont plus que bon à rien, ceux là on préférerait d’ailleurs qu’ils se mettent eux aussi aux abonnés absents, la vie serait bien plus belle en Champagne et au moins ils se rendraient utiles au moins une fois dans leur pauvre vie de noble jamais content. Viennent alors des nobles qui sont ce qu’on attend d’eux. Pour ma part il y en a que qu’une poignée et même si je ne les apprécie pas forcément, on sait qu’ils se donnent à fond pour la Champagne et non pas par intérêts personnels.

On peut aussi faire un petit portrait individuel. On a une vipère qui se considère comme la meilleure de champagne, c’est même devenu son surnom mais en gros ne fait rien et lorsqu’elle a un poste elle ne fait que des boulettes, heureusement c’est rare à l’heure actuel qu’elle en ait un. La seule chose qu’elle fait à la perfection c’est faire bouger sa langue de vipère, elle utilise tout et n’importe quoi pour asseoir sa suprématie. Vient ensuite un toutou remuant la queue, bête à faire peur, pire que moi pour vous dire, mais qui ne s’en rend pas compte. Nous avons aussi une bigote qui était une femme exceptionnelle avant de se voir attribuer un titre. Depuis elle est devenue l’opposé de ce qu’elle était et depuis qu’elle a perdu son époux c’est pire on dirait qu’elle a perdu son cerveau. Je me dis qu’au final, elle n’a jamais du en avoir et que c’est son Ricoh qui lui soufflait toutes ses paroles et ses actions…

Je vais en rester là ou je vais en passer des heures à dresser des portraits de ce genre de personnes.

Après mon mandat de juge je suis devenue duchesse de Champagne, j’aurais mieux fait de me casser une jambe. Ma vie est devenue un enfer pavé de coups bas, de malversations en tout genre. La Champagne est un duché super uni et soudé quand il s’agit de pourrir le mandat d’une personne. Enfin ce n’est pas nouveau ça s’est vu sous le mandat de Guidonius et de bien d’autre encore. Tous ceux qui dérangent la belle noblesse champenoise mordent la poussière. Ils n’ont que ça à faire les pauvres, je les plains en fait. Ils ont tous mais n’ont rien.
Entre temps j’ai approfondi ma relation avec le demi-bleu qui m’a fait une demande en mariage lors du serment d’hommage de la noblesse. Demande que j’aie accepté.
J’ai aussi mis au monde une jolie petite fille, Isaline, avant de perdre le château de Reims au profit de brigands notoires mais ce sera pour la suite de mes aventures.

_________________
Maltea


Acte 3 : scène 3 : Duchesse de Champagne ou faut être pris pour être appris

Me voilà donc duchesse. Je savais que ce n’était pas une sinécure mais jamais au grand jamais, je n’aurais imaginé que ça allait changer ma vie, et sans le vouloir, celle des champenois.

Début de mandat, et déjà les ennuis commencent. La majorité de mes conseillers était portés disparus. Au début je ne m’en suis pas inquiétée mais au fil des jours, j’ai du me faire une raison. Ils avaient du être enlevé. Ce qui est plus qu’étrange c’est qu’une fois le château tombé ils sont réapparus dans la vie active. Peut-être qu’ils n’avaient pas mesuré le travail que représentait une place au conseil et qu’ils n’avaient pas su assumer cela. Cela je ne le saurais jamais…

Le conseil tenait donc avec 5 personnes dont un n’en faisant même pas partie. J’étais donc en plus d’être duchesse, porte parole, CACE, accessoirement CAC pour donner les idées à celui qui l’était. Idées d’ailleurs qu’il a repris à son compte comme si jamais je ne m’étais penchée sur le sujet. Mais là n’est pas le pire.

Le vicomte de Chelles bourrait la tête du conseil afin que celui-ci fasse passer un projet. J’étais contre ainsi que deux ou trois autres champenois. Il comportait bien trop de risque et nous les avions exposé.
Mais Chelles étant borné, décida de l’appliquer ce qui eu pour conséquence de provoquer le courroux des voisins artésiens. Bafouer le traité de paix, c'est intelligent...
Une guerre nous pendait au nez, je ne remercierais jamais assez le vicomte de Chelles pour ce geste si emprunt de sagesse.
Grace à lui j’ai du passer le plus clair de mon temps à essayer d’arranger sa bourde. Mais les ennuis n’arrivant jamais seuls, je dus aussi m’occuper du cas d’Argonne qui avait élu un maire qui les laissa sans le sou.
Des menaces fusant dans tous les sens en prime… non ce mandat était des plus calmes, y avait rien à en redire.
Je pensais n’avoir que ces aléas du mandat, lorsqu’en plein tour de Champagne, la nouvelle tomba tel un couperet. Le château avait été pris d’assaut par des brigands…
Le plus affligeant dans cette histoire c’est que les personnes ayant prêté hommage, ne se sont pas bougées avant, alors qu’elles étaient au courant depuis quelques jours déjà de la menace. Par contre pour devenir régent là ils se sont tous bougés. Mais au lieu de reprendre le château directement, ils ont préféré aller souler le futur régent afin qu’une autre puisse l’évincer. Le château est resté deux jours… vide. Plus de brigands mais pas non plus de Champenois. Quand ils se sont finalement décidés, le régent était trop ivre pour nommer le conseil. Si cela n’avait pas été aussi pathétique, on pourrait en faire une farce. Une enquête a eu lieu mais n’a pas abouti, se basant essentiellement sur des témoignages et comme la noblesse champenoise ne ment pas, cela est un fait avéré, l’enquête a abouti à un : « affaire classée passons à la suivante »
La suivante c’est la chaine de responsabilité, elle va du plus petit pion au plus grand.
En gros ça donne : Maltea, Maltea, Maltea, Maltea, Maltea, Maltea… mais en prime j’ai une seconde enquête me concernant, haute trahison… ben oui certain se sont amusés à clamer que j’avais vendu la Champagne à l’Artois. Raison invoquée, ne pas vouer une haine sans nom à nos voisins et d’avoir laissé la Champagne sans duchesse pendant quelques jours alors que la vérité était que la nouvelle m’ayant assommée, je dus rester alitée une journée mais d’après eux j’ai disparu de longs jours. C’est sur je ne disais plus grand-chose, la raison était que je la curia régis à mis une éternité afin de statuer ou non sur le fait que j’étais encore duchesse et que j’avais encore mon mot à dire. Enfin compliqué cette histoire, en résumé, je devais partager le siège de duc champenois avec le régent. Dur dur de tenir à deux là-dessus, surtout qu’on ne peut pas dire qu’il ait de petites fesses, son séant étant assez imposant.
Pour en revenir à la fameuse trahison, si seulement c’était vrai ! J’aurais au moins pu faire fructifier mes avoirs. Quelques écus n’auraient pas été du luxe, c’est qu’un tour de Champagne ça coute et contrairement à eux le duché ne me le rentabilisait pas. Par contre pour cette fois là, eux non plus ne l’ont pas été. Plus d’écu en caisse, la rente leur est passée sous le nez.
Cette fameuse rente… nos nobles doivent remplir certaines conditions pour se la voir octroyer. Lorsque je l’ai refusée à certain, j’ai eu droit à « mais mon vassal a fait des jours en plus donc c’est comme si c’était moi qui avait presté, c’est que je dois étudier moi », ce qui signifie en gros : c’est plus important que mon devoir à la Champagne. Olala sacré bourmont…
J’ai aussi eu droit à « mon devoir de conseil je l’ai appliqué, je vous ai dit que vous deviez saisir le ban pour Chelles » encore une fois c’était un conseil très avisé, sur ce coup on remercie Avize… comme quoi il ne faut pas se fier aux ressembles… comprenne qui pourra !

Décevant cette mentalité, mais c’est la champagne, on s’y fait rapidement… ou on s’y fait plus et on part.

Voilà donc pour l’épisode de la perte du château, prévôt plus que compétent, grand maitre des lances aussi, CAC prévoyant, nobles à l’affut et ayant tout mis en œuvre pour le défendre, sans parler des loups, les soldats champenois, qui ont défendu le pouvoir avec acharnement.
C’est triste mais la seule incompétente et bien c’est la cruche de service, pauvre de moi…
C’est d’ailleurs pour cette raison que la chaine des responsabilités se résume à ma pauvre personne. Mais on s’y fait à la longue.

Par moment je me dis que ma plus grosse erreur est d’avoir refusé de quitter la Champagne pour le sud. Oh ma pestouille comme j’aurais du t’écouter, mais bon ce sera pour une prochaine fois… tout comme la suite de ce récit
.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)