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Info:
Parce qu'il y a un moment où il faut savoir arrêter de le faire ch...

[RP] Quand faut y'aller ...

E_newton
Cela y était, ils étaient enfin rendus à destination en la cité Guyennoise. Quelques jours déjà qu’ils chevauchaient groupés, le Capitaine prenant systématiquement le soin nécessaire à toutes les démarches administratives pour favoriser leur parcours. Il fallait dire qu’il passait parfois plus de temps à rédiger les missives informant de leurs passages en les divers duchés ou comtés qu’ils traversaient, qu’à chevaucher. C’était à croire que tous prenaient un malin plaisir pour les empêcher d’effectuer leurs missions, voire même de simples visites. Le Royaume devenait la proie des marchands de parchemins, de plumes et d’encres qui s’enrichissaient des grâces des différentes bureaucraties.

Mais qu’à cela ne tienne, c’était apparemment encore bien insuffisant, puisqu’à peine passées les portes est de Marmande, un gamin vint en courant lui porter deux parchemins dont les encres n’étaient pas encore totalement sèches …
La première émanait du Vice-prévôt chargé des douanes en l'absence du Douanier en titre, en la personne de Damoiselle Fantik de Cambes, qui sous couvert d’un accueil pour le moins aimable, lui demandait ni plus ni moins que de détruire sa lance …
La seconde émanait du Chef-Maréchal de Marmande, un certain Robindesbulles33 de Marmande, qui bien moins affable que la Damoiselle, lui promettait mise en procès pour la même raison que précédemment évoquée. Par ailleurs, le Messire se targuait d’avoir vérifié auprès de la duchesse, et qu’il s'avérait que le groupe de Licorneux n'avait pas les conditions requises pour exister. Que c'était pourquoi il demandait de bien vouloir dissoudre la lance au plus vite, et que si cela n'était pas fait le lendemain au couché du soleil, une plainte serait déposée sur le bureau du procureur.

Il y avait des jours ainsi, où tout n’allait pas comme on le souhaitait. Des jours où l’on aurait bien dévoré un Maréchal, tout Chef qu’il fut, dès le petit déjeuner. Des jours où l’on se demandait comment une missive envoyée au Duc El_Barto en personne depuis près de cinq jours, voyait sa Grâce transformée en Duchesse le jour même de leur arrivée. Quelle sorcellerie se cachait donc là en ces murs ? Et par ailleurs, était-ce ainsi que l’on recevait les membres de l’un des trois Ordres Royaux de Chevalerie ? Sa Majesté en personne ne les avait-il par reconnus comme tels ? Étaient-ils donc devenus des parias en le Royaume de France ?

Le Licorneux fronçait les sourcils, hésitant entre un esclandre publique, une séance de torture personnalisée et savamment administrée, un refus d’obtempérer catégorique ou un appel aux plus hautes instances … Il était plutôt de bonne humeur ce matin là en arrivant, aussi se décida t’il pour un mélange de toutes les propositions qui s’offraient à lui. Il déplia l’étendard dont il était porteur depuis de nombreuses années et le planta en plein milieu de la place publique de l’accueillante cité.




Au moins, on n’irait pas croire qu’ils souhaitaient passer inaperçus, et qu’ils tentaient de fuir leurs responsabilités. Si on voulait le trouver, il n’y aurait point longtemps à le chercher. D’autant plus qu’avec leurs capes azurées, toutes brodées de l’animal mythique, il aurait fallu être magicien pour disparaître même en plein milieu d’une foule aussi dense fut-elle. Les deux missives furent tendues aux membres de la lance, pour qu’ils en prennent connaissance chacun leur tour, puis une fois fait il s’adressa à eux.
Ceux qui redoutent un procès peuvent quitter la lance, sous condition toutefois de se tenir prêt à la reformer au plus vite en cas de besoin.
En attendant, je vous invite tous à aller prendre un bon petit déjeuner en cette taverne qui semble n’attendre que nous, elle …


Mais il n’en avait pas encore fini, le Capitaine, et pour bien marquer le passage de l’Ordre en ces terres, il en profita pour placarder l’une des affiches qu’il avait soigneusement recopiée à l’attention du peuple du Royaume tout entier.

Le Haut Conseil de l'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne a écrit:

Au Peuple du Noble Royaume de France, salutations.

En ces jours sombres où les guerres ne deviennent qu'une tradition, nous, Fils de la Licorne, sommes toujours présents pour défendre le Royaume et ses habitants.

Depuis des années nous combattons brigands, félons, envahisseurs, comploteurs, afin que ce pays ne devienne pas la proie du chaos et de la vilénie.

Être Licorne est une vocation, un sacerdoce, mais qui apporte à l'âme ce que nul ennoblissement, nulle charge politique ne pourront jamais lui donner.

Être Licorne c'est être prêt à donner sa vie pour les miséreux, les faibles, les innocents, à faire couler son sang pour l'Honneur, la Justice et la Bravoure. Être Licorne est un accomplissement que bien peu d'hommes et de femmes peuvent se targuer de réussir.

Nous savons qu'il en est parmi vous qui rêvent de se vouer à une telle cause, mais que la solitude freine ou décourage.

Notre Forteresse de Ryes en Normandie a été bâtie pour que s'y rejoignent les bonnes volontés qui forment le socle indestructible du Royaume de France. Innombrables sont les grands noms à avoir porté nos couleurs haut dans le ciel et à avoir donné leur vie pour que ce pays existe toujours. Et si notre œil est sévère au moment de juger d'une demande, nous sommes toujours prêts à écouter et à accueillir celui ou celle qui fait la preuve de sa volonté et de sa force.

Vous vous sentez l’âme d’un Licorneux ? Écrivez une lettre, envoyez un messager, demandez une audience.
Tant que la Chevalerie vivra, le Royaume ne tombera pas.

Les personnes à joindre sont les suivantes:
Nith le Perplexe, Grand Maistre (Nith)
Ethan Newton, Capitaine Prévôt (E_newton)
Cerridween de Vergy, Capitaine Maistre de guerre (Cerridween)
Simonin d'Albizzi, Chancelier (Simonin)

Fait à Ryes, le 17ème jour de février, an de grasce MCDLVIII


Sa tâche dûment acquittée, il reprit la main de Faile au creux de la sienne, et se dirigea vers la dite taverne afin d’aller s’y réchauffer. Les ennuis, s’il fallait qu’il y en ait, seraient pour plus tard. En attendant, l’heure était à la restauration, en espérant qu’elle serait de bien meilleure qualité que l’accueil que l’on venait de leur réserver …
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Faile.
Elle l’avait suivi, les yeux fermés sans vraiment savoir où ils allaient. Aucun écho n’avait résonné en sa mémoire dans les différents paysages traversés.
Satanée mémoire qui continuait inexorablement à lui faire défaut depuis qu’elle avait repris conscience non loin de Bourg.


Demain nous serons à Marmande… lui avait-il glissé durant ce qui était loin d'être une ballade romantique.
Ils avaient cheminé sans répit depuis Nîmes. Elle l’avait trouvé bien soucieux souvent, échafaudant certainement les détails techniques de leur future mission.
Comme à son habitude, elle ne lui avait posé aucune question sur les tenants et aboutissants de leur voyage.
Elle le suivait, quoi qu’il en soit, déterminée dans ce choix de se laisser guider par son rêve où qu’il l’emmène.


Enfin, elle le suivait… Juste dans les faits, car, quiconque eut pu les croiser, aurait pensé tout le contraire, puisqu’elle était assise en avant de la selle alors qu’il l’enveloppait de son corps pour conduire le destrier.
Si proche…
Toujours est-il qu’ils furent bientôt aux portes de la cité.
S’ils avaient observé un peu de mouvement sur le haut des remparts, rien ne laissait présager qu’ils seraient accueillis dès qu’ils les auraient franchis.
Un jeune garçon, portant habit de messager vint, respectueux poser missive en main du chef de la lance qui les décachetant, surpris, fronça bientôt les sourcils au fur et à mesure de sa lecture ce qui valut à l’enfant une jolie frayeur… pas commode un Licorneux excédé…

Faile sourit au gamin pour le rassurer pendant qu’Ethan descendait de cheval et fouillait dans ses fontes pour en sortir une sorte de lance sur laquelle était enroulé un morceau de tissus bleu comme la nuit.
Alors, sans rien dire, elle le vit s’avancer jusqu’au milieu de la place et planter ce qui, à bien y regarder était l’oriflamme de l’ordre de la licorne. Assez peu rassurée d’être seule sur l’équidé, Faile se laissa glisser tout doucement, rabattant les rênes au dessus de l’encolure.
Un sacré personnage ce Capitaine qui gardait le sourire mais affirmait sa foi. Impossible d’expliquer ce qu’elle ressentait à le regarder.
De l’amour ? De la fierté ? Indéfinissable.
Mais quel bonheur quand il vint lui prendre la main. Elle lui tendit la gauche gardant la bride de Storm dans la droite.
Ils le suivraient tous les deux jusqu’en prison s’il le fallait…

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Yseault


Ce qui avait dû être un simple voyage d’escorte vers Narbonne pour la jeune blondinette à la traine s’était avéré être tout autre. Il y avait des mois maintenant de cela mais, sur le chemin qui menait à Marmande, elle reprenait conscience qu’elle n’était pas rentrée chez elle depuis 4 mois. Cela aurait dû paraitre interminable à chevaucher sur les routes dans tout le pays… mais non ! Elle qui avait promis à Iophel de revenir pour les fêtes… elle en était loin, son pauvre ami lui pardonnerait surement cet écart de route. Étrangement, certaines personnes lui manquait mais la Champagne… JAMAIS !!! Elle avait suivi ses escorteurs, les Licorneux à cause d’Ethan au départ qui voulait la protégé comme sa petite sœur, ce qu’elle était d’une façon. Voulant faire partie des leurs, elle s’était fait accepté par tous et avait vraiment l’impression pour la première fois, de ne plus être la petite fille égarée qu’elle avait toujours été auparavant. Elle avait trouvé au sein de sa nouvelle famille du respect, de l’égalité malgré leur titre ou leur statue et surtout de l’amour… beaucoup d’amour…

Comment ne pas tomber sous le charme d’une fille qui est tellement adorable avec son sourire malicieux que l’on souhaite qu’elle devienne notre sœur à la vie, à la mort ? Comment ne pas être conquise par le regard d’une grande Dame qui vous protège comme si vous étiez une personne qui compte pour elle, véritablement ? Comment encore ne pas être succombé par un protecteur dur comme la pierre mais qui pourtant n’est qu’un homme blessé au sein de son âme par la vie ? Elle avait été charmée, conquise et avait succombée et tout cela, sans regret aucun!

Aujourd’hui, elle était parmi eux encore, derrière l’escouade, fermant la marche bien évidemment comme toujours. Perdue un peu dans ses pensées mais toujours là, près d’eux. Son bel adonis brun non loin, toujours à la couver pour s’assurer qu’elle ne risquait rien, un sourire gravit ses lèvres tout en l’observant. Soudainement, elle faillit faire une embardée par-dessus sa monture lorsque son cheval s’arrêta brusquement dans le postérieur du précédant. Elle haussa les épaules vers Aldrien, s’excusant d’avoir comme toujours la tête dans les nuages, déconcentrer par Breccan.

Désolée ma belle

Elle lui dédia un sourire armée de toutes ses dents blanches et pouffa de rire. Qu’est-ce qui se passa devant ? Elle vit Ethan descendre de son cheval et planté le blason de la Licorne en plein centre de la place publique. Ce n’était pas trop le genre du Capitaine de s’étaler de la sorte. Il était plutôt discret habituellement bien qu’ils ne passaient pas du tout sous silence avec leur cape azur mais bon…. Qu’en était-il aujourd’hui pour qu’il daigne démontrer à tous qu’on était arrivés ? Elle comprit rapidement lorsqu’elle fut mise au courant de la menace de se faire jeter comme des malpropres en prison et tout cela pour une lance sans autorisation ? Et puis quoi encore ! L’Ordre de la Licorne venait et repartait à travers tout le pays pour aider les opprimés et voilà que ça se retournait contre eux !

Yseault descendit de sa monture avec un franc sourire toujours ornant ses lèvres. Son regard se perdit subitement vers l’étendard que le vent faisait battre furieusement, comme si la colère résidait dans ce simple symbole de se faire traiter de la sorte. Si l’administration pensait qu’une menace de procès les ferait renier ce qu’ils sont, ils pouvaient toujours courir et aller se faire voir !

Ethan placarda comme un pied de nez à tout cela, une pancarte invitant quiconque voudrait rejoindre leur rang avant de glisser sa main dans la nouvelle venue au groupe. Elle en avait beaucoup entendu parler de cette demoiselle sans pour autant avoir eu la chance de bavarder véritablement avec elle. Son meilleur ami semblait apprécier cette blondinette, cela lui convenait. Il avait si longuement veillez sur elle, il méritait de trouver un peu de réconfort. Elle espérait seulement que cette demoiselle en était digne. Mais elle trouvait étrange qu’Ethan ne sombre pas plus dans une colère monstre que cela…. Elle semblait être bénéfique à son humeur la nouvelle ! Cela fit davantage sourire Yse et elle tendit la main à Breccan, sachant parfaitement qu’il serait de son avis et qu’il suivrait les Licorneux également.

Tu viens, Je meurs de faim ! Ca tombe bien cette halte !!!

Elle suivit Ethan et Faile qui les précédait vers la taverne, son choix était fait. La Licorne était sa famille, ses amis, si elle était prête à donner sa vie pour elle, elle était prête à aller croupir en prison également !

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Lady_antlia


[Toujours des routes, toujours des chemins .... et rien . ]

Elle était d'humeur? Non .
Heureuse? Non plus.
Alors quoi? Elle faisait quoi là? Sans doute son unique envie de vivre, avec ses deux enfants: la Licorne.

Elle avait toujours dit oui aux missions, n'avait jamais rechigné, mais elle commençait à se lasser de l'ignorance de certains et des courriers qui les enjoignaient de partir, alors qu'on les attendait plus avant.
Elle voudrait mordre? Oh que oui mais on lui disait "tempérance", "respiration"...
Ce caractère entier, flamboyant qu'elle avait déployé au commandement d'un ost de plus de 200 soldats, elle le retrouvait. Mais plus cette hargne de faire au mieux, de se battre, de .... de tout en fait. Oui de tout. Elle avait une colère sourde en elle qu'elle taisait mais en véritable volcan elle bouillonnait ou s'éteignait, elle ne savait plus : envie de hurler, envie de mordre mais plus envie de rien d'autres. Envies primaires? Sans doute mais si libératrices parfois. Elle avait hurlé pourtant sur la plage d'une des villes qu'ils avaient traversée, son mal s'était apaisé pour mieux revenir...

Les courriers de sa fille n'avaient rien pour arranger son état: Fillette elle l'avait laissée, jeune femme elle l'avait retrouvée, en instance d'épousailles avec un d'Azayes.
Ironie, elle serait mariée avant sa mère, elle au moins serait mariée. C'était là le voeux de l'Etoile.. qu'elle au moins trouve le bonheur.
Quand à son fils? Son père ne lui en donnait aucune nouvelle. Alors mère indigne? Oui certainement, elle ne pensait pas avoir été une bonne mère même si elle se sentait mère.

C'est sur le chemin qui les menait en Guyenne que l'Errante faisait le bilan de sa vie. Et le bilan n'était pas celui auquel elle avait pensé originellement ni ce qu'elle aurait souhaité faire de sa vie. Elle se demandait même si elle n'allait pas rejoindre quelqu'un sur son île aussi, faire l'ermite avec lui .
Pour vivre heureux vivons cachés .... oui ... vivre...
Elle ne passait plus beaucoup de temps en taverne avec les Licorneux: une humeur de chien c'est pas bon pour le groupe. Alors visons le groupe, la Licorne et pour eux elle évitait.

Les rues de Marmande, point final temporaire d'une errance qui avait débuté un an plus tôt et qui allait continué par la suite, elle le savait. Et ce courrier .. Comme aurait dit Taliesen : Papir Bitte ! Arf! Elle était tombée de haut par rapport au courrier du Duché précédent où elle avait justement félicité du ton courtois ceux qui leur avaient demandé des renseignements.
Humeur de chien sans doute tout comme elle, allons savoir.
Le capitaine leur laissa quartier libre, et l'Etoile alla s'isoler, glissa de son cheval pour se laisser tomber avec le fracas des fers de ses bottes sur le pavé.
Aucun coup d'oeil aux alentours, juste vers Ald afin de voir si elle allait bien, puis elle prit son paquetage qu'elle lança sur son dos capé d'azur.



Jeune homme, je te confie Syrius et te prie de bien prendre soin de lui. Il n'est pas caractériel tu verras.

Elle adressa un sourire au jeune pal, lui glissa quelques pièces, puis entra dans l'auberge regagnant sa mine fermée. Entrée dans la chambre que l'aubergiste lui avait octroyée, elle se mit à la table de travail, ayant précédemment accroché cape à la pathère, bastarde frappée de la licorne au crochet.

A cette tablée, elle ota ses bottes, retrouva sa position favorite: en tailleur sur une chaise. Là elle détacha son épaisse chevelure blonde et se massa les tempes tout en fermant les yeux. Elle retenait ses larmes l'Etoile .
Et c'est devant un vélin qu'elle prit la plume et qu'elle commença une longue lettre au Herault du Dauphiné.
Tout comme les jours précédents, elle n'arrivera à rien avaler, dormira peu .. Tenir , mais jusqu'à quand?

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Breccan
[Une flopée de lieue au galop, ça use, ça use les sabots]

Que le Limousin lui semblait bien loin et pourtant Breccan n'a jamais été si proche de lui, géographiquement parlant cela va sans dire. Autrement c'est une autre histoire...Doublement autre oui. Notez l'insistance, c'est bon vous y êtes? Parfait, continuons. Le Gallois ne comptait plus les mois qui le séparaient de ce jour où accompagné de la Rouquinette, il quitta ce comté du Limousin et de la Marche pour se jeter à corps perdu dans un voyage, que dis-je un roc, une péninsule! Pfff, ça ne veut rien dire ce dernier segment de phrase. Oubliez. Faisant difficilement table rase d'un passé qui le suivait à la trace où qu'il aille ,quoi qu'il fasse comme une sangsue ou une maladie vénérienne bien tenace et aigrie, Brec se voua et se voue encore d'ailleurs à la seule famille qui lui reste, celle de l'animal mythique à la corne unique. La Licorne.
Dieu ce qu'il l'aimait celle là...
Grâce à elle, il a fait la connaissance de moult personnalités différentes mais dont une caractéristique les rassemblait toutes. La Justice, l'Honneur et la Bravoure. Comment ça, ça fait trois? Ce n'est qu'un détail, ce qui compte c'est la beauté de la chose. Comprends tu. Des inconnus venus des quatre coins du Royaume, qui ont appris à se connaitre, qui sont prêt à mettre leur vie en danger pour sauver leurs frères et sœurs de l'ordre, à protéger de la noirceur de la vilénie humaine, les plus faibles du royaume où qu'ils se trouvent. Tous unis sous la même bannière, celle du Roy. Ça ne s'invente pas, il s'agit de quelque chose en lequel tu crois profondément. Pas de place pour le chiqué ou le paraitre car sur la voie tortueuse de la chevalerie, aussi noble soit la cause, la souffrance fait partie intégrante du système. Le revers de la médaille en quelque sorte...si seulement la gloriole personnelle avait de l'importance pour un Licorneux. Foutre non. Pas le genre de l'ordre, loin de là et il ne suffisait que de croiser l'un de ses membres pour s'en rendre compte.

Ayant quitté Nimes quelques jours auparavant en compagnie de Licornes affirmées mais aussi en compagnie de Licornes en devenir, le Gallois se trouvait aujourd'hui en Guyenne et plus exactement à Marmande. Il ne se rappelait pas avoir jamais posé un cul à Marmande ou alors très brièvement et pourtant il en a arpenté des routes et usé des bancs. D'Est en Ouest, du Nord au Sud et même en traviole. Mais Marmande..non pas de souvenir flottant dans son bulbe à propos d'une quelconque visite. Jamais trop tard pour réparer ça.
Guyenne nous voilà!
A cet instant on peut s'imaginer un Breccan, les bras en l'air, le sourire sur la trombine, criant sa joie de vivre. La réalité en est tout autre...bien sage sur Ombre, le fidèle destrier qui le suit partout dans ses aventure, Brec suit le groupe à l'allure réduite, jetant un œil de temps à autre à la blondinette qui se trouve non loin. Légère penchée de la caboche sur la gauche ,tout en maintenant fermement les rennes pour éviter de se viander lamentablement sur le sol et pour pouvoir reluquer ce qu'il se trame devant afin de connaitre pourquoi l'avancée se traine comme ça. Soudain. La réponse. Le capitaine Ethan fut visiblement stoppé par un messager modèle réduit qui lui apportait un message. C'est un peu le rôle d'un messager, jusque là rien de bien transcendant. Je dis bien jusque là car lorsque le Gallois eut l'occasion de jeter un regard sur lesdits messages susnommés antérieurement, il se dit que ce genre de blague n'était vraiment pas drôle. Mais du tout. On peut se dire que cela est dû à la fatigue du voyage et qu'il n'a pas bien compris l'humour de ces quelques lignes - maintenant je peux vous le dire, quelques jours plus tard à tête reposée, la blague n'était toujours pas drôle - mais non...le groupe de Licorneux, Ordre ROYAL de chevalerie ne l'oublions pas, il ne s'agit pas ici de la confrérie des amateurs d'andouillette. Bien que je n'apprécie pas trop ce genre de mets délicats, je n'ai absolument rien contre leur confrérie, que cela soit bien dit. Et bien l'ordre de la Licorne ne semblerait pas être la bienvenue en ces terres de Marmande mais ce n'est pas tout, une petite surprise du chef attend nos valeureuses Licornes. Accrochez vous messieurs dames, éloignez les âmes sensibles. Des menaces de procès les menaces si leur lance n'est pas détruite et ce même lorsque toutes les demandes d'autorisation ont été faite au Duc lui même il y a de ça plusieurs jours.
Tout simplement impensable.


Quitter la lance, jamais. On est la Licorne, un ordre royal de chevalerie reconnu par son altesse le roy Levan III lui même. On est pas un vulgaire rassemblement de bandit de grand chemin...
Si le fait d'être un Licorne me vaut un procès injuste et bien soit mais je ne bougerai pas. Ou alors juste pour te rejoindre à la taverne pour nous restaurer.


Apparemment ils ne feront pas un pas de plus aujourd'hui, Ethan posa pied à terre et planta l'étendard de la Licorne en pleine place publique. Breccan esquissa un sourire en le voyant faire, la Licorne était là et bien là. Le Gallois descendit à son tour et fit quelques pas pour s'étirer les guiboles avant de rejoindre Yseault qui lui tendait la main. Elle le savait, elle le connaissait plutôt bien maintenant, Brec n'aurait jamais refusé de suivre la Licorne par peur d'un procès. Jamais. La Licorne est son passé, son présent, son avenir et c'est jusqu'à son dernier souffle qu'il la servira.
Il posa un regard sur la place publique de Marmande, saluant et souriant quand même aux habitants de la ville qui n'avaient rien à voir dans l'histoire puis serrant la main d'Yse dans la sienne, emboita le pas d'Ethan, de Faile et d'Antlia...direction taverne.

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Hibouh
Hibouh était pressé ce matin là, beaucoup de chose à faire, une offre d'emploi à afficher et un rapport à remettre en mairie.
Justement, en parcourant le quartier de la Petite Potence dans lequel se trouvait la bâtisse abritant les autorités municipales, Hibouh constata une agitation particulière, qui contrastait avec l'habituelle tranquillité des matins Marmandais.

S'arrêtant pour demander ce qu'il se passait, un passant lui répondit qu'une troupe venait de rentrer dans la ville, et que chacun voulait constater qu'il s'agissait de membres du renommé Ordre de la Licorne.

Curieux lui aussi, mais pressé, Hibouh s'en fût pour la mairie de nouveau, peinant à passer la foule qui le bousculait, quand un gamin lui rentra dans les jambes.

Hé là, fait attention, où c'est-y que tu vas à cette allure?

le gamin de répondre:
Je dois me dépêcher de remettre ces papiers du Vice-Prévôt douanier et du Chef-Maréchal Robin à ces messieurs les chevaliers et ces dames les... heu, ben les chevaliers aussi, alors voilà j'y vais maintenant.

Et de filer à toute allure. Tout cela confirmait à Hibouh qu'une compagnie de chevaliers faisait halte à Marmande. Comme il n'en avait jamais vu, il se dit qu'il irait faire un tour du côté où ils se trouvaient une fois ses affaires terminées à la mairie.
Et voilà qu'une fois extirpé des rues étroites, Hibouh débouche sur la Grand-place, entourée aux extrémités de curieux, qui observait un brillant étendard planté en son milieu, orné d'une licorne, symbole du bien connu Ordre de la Licorne. Une non moins brillante compagnie discutait autour de l'étendard, et Hibouh reconnu le papier des messages que portaient le petit garçon de toute à l'heure dans la main de l'un des chevaliers, puisqu'il fallait ainsi les reconnaître, paré des armes de la Licorne. Sûrement des messages de bienvenue ou des formalités administratives comme on en reçoit quand on voyage...

Se réjouissant de voir cette compagnie, Hibouh se satisfaisait de l'idée qu'il pourrait observer ce qui se passerait sur la Grand-place depuis son bureau à la mairie, et coupa la place en s'approchant des chevaliers.

Bonjour chevaliers, et bienvenu à Marmande, la ville qui sent bon les fruits.

Recevant quelques saluts plein de grâce chevaleresque et de noble gravité, Hibouh laissa la troupe visiblement rompu de fatigue et rentra dans la bâtisse des autorités de la ville.
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C'est bon quand c'est fruité
E_newton
Apparemment, aucun de ses co-lanciers ne souhaitait quitter le groupe. Ils mettaient tous un point d’honneur à s’associer au risque qui planait sur la tête du Capitaine. Il souriait intérieurement le Licorneux, reconnaissant bien là la grande famille unie qu’était l’Ordre. Pour sûr que le procureur allait avoir du travail s’il s’évertuait à mettre la totalité des membres de la lance en accusation pour TOP ou il ne savait quoi d’autre. Il imaginait déjà les bancs du tribunal empli de capes azurées, d’une multitude d’avocats, ainsi qu’une foultitude de badauds curieux d’entendre les chefs d’accusations ainsi que le verdict. Tout à ses pensées, il fut surpris de se voir saluer par un inconnu qui plus était leur souhaitait la bienvenue. Cela eut pour effet de laisser un fin sourire s’afficher sur les lèvres de celui que nombreux connaissaient sous le qualificatif de Ténébreux. L’homme était semble t’il galant, et tous n’eurent que le temps de lui répondre complaisamment avant que ce dernier ne s’en retourne vers une grande bâtisse à l’autre extrémité de la grand place.

La ville qui sent bon les fruits qu’il leur avait dits. Pour le moment, elle sentait plutôt les problèmes, pour ne pas dire autre chose, avec cette missive qui laissait pendre une épée de Damoclès au dessus de leur tête. Qu’à cela ne tienne, ils avaient pris le parti d’en faire fi et d’aller se restaurer. Il était temps de profiter d’un peu de bonne chair, ainsi que d’un verre au moins de l’un des fameux crus légendaires de ce Duché. Après-tout, il n’y avait aucun mal à se faire du bien, et tout pendant qu’ils le pouvaient encore ils sauraient en savourer chacun des instants.

Antlia les avait devancés et était déjà rendue en l’auberge qu’Ethan leur avait indiquée. Comme par enchantement, des palefreniers s’étaient pressés au devant d’eux leur offrant leurs services. Chacun s’attacha à leur faire part des recommandations en matière de soin pour chacune des montures, et le petit groupe put reprendre son avancée. L’aubergiste fut lui aussi des plus accueillants, à croire que seuls certains fonctionnaires faisaient preuve d’un excès manifeste de zèle. Ils s’attablèrent tous ensemble, à l’exception d’Antlia qui avait apparemment disparue dans l’une des chambres à l’étage. Preuve s’il en était besoin qu’elle ne souhaitait pas partager un moment en leur présence. Il en était ainsi depuis que Faile les avait rejoints. Ethan se doutait du pourquoi de sa réaction, mais il était de ces choses qui n’avaient pas lieu d’interférer dans ses choix personnels.

Chacun s’installa donc au gré de ses envies, celles de Brec et d’Ethan étant bien entendu expressément dirigées vers deux des blondinettes qui les accompagnaient. On se demandait bien pourquoi d’ailleurs … Comme il pouvait s’y attendre, les débats s’orientèrent immanquablement sur l’accueil qui avait été le leur. Chacun commentait, s’offusquait, en souriait, voire même s’apprêtait déjà à aller passer quelques nuits en visite formelle dans les geôles locales. Les boissons chaudes, le vin, le pain et les charcutailles venaient ponctuer les discussions, tandis que quelques toasts étaient portés en l’honneur de l’animal mythique et de sa Majesté. Qu’il était appréciable de les voir ainsi réunis, faisant unanimement front contre l’adversité. À les voir et à les entendre, on aurait juré qu’ils s’apprêtaient tous à livrer bataille contre une armée entière. Sa main ne délaissait pas celle de Faile qui semblait admise au sein du groupe, tout comme l’avait été Yseault. Rien mis à part les capes azurées qu’elles ne portaient pas, ou pas encore tout au moins, ne les distinguaient des Licorneux.

Néanmoins, il n’était pas que temps du divertissement. Il lui fallait au moins prendre la peine de répondre à la Maréchaussée locale afin de les informer de la position qui était la sienne, et de ce qu’il pensait de son accueil. Aussi s’empressa-t-il de prendre tout son nécessaire d’écriture, et s’appliqua à former de belles lettres pour que la compréhension de son lecteur en soit grandement facilitée.


Ethan NEWTON a écrit:
A l'attention du Chef-Maréchal de Marmande, Messire Robindesbulles33
Salutations et connaissance de vérité.

Messire,

Je me permets avant toute chose de me présenter. Je suis Ethan NEWTON, Chevalier et Capitaine de l’Ordre Royal de la Licorne.
Par la présente, je vous confirme avoir bien pris connaissance de votre missive, au demeurant dépourvue de toute courtoisie.

Vous m’informez avoir vérifié auprès de la Duchesse que notre groupe n'a pas les conditions requises pour exister. Sauf à m’être lamentablement fourvoyé, il me semblait que sa Grâce El_Barto était un homme. Donc soit vous me parlez là de son épouse, que je n’ai point l’immense honneur de connaître, soit il s’agit d’une ancienne Duchesse qui aurait perdu son siège, soit votre Duc se travestit, chose dont je doute au plus haut point … Je me permets donc de vous poser la question suivante, vous seriez-vous trompé de personne lors de votre vérification nous concernant ?

Nonobstant cela, je tiens à vous préciser que j’ai personnellement envoyé une missive il y a de cela maintenant six jours, à l’attention de sa Grâce le Duc El_Barto en personne. Missive dans laquelle je l’informais expressément de notre venue et séjour en votre cité. Missive précisant la forme et la composition de ma Lance.

Vous me voyez donc contrits de constater l’engouement que vous mettez à me promettre un procès si je n’obtempère pas à votre demande insistante de dissolution de ma lance.

Cependant, je tiens à vous spécifier que nous ne sommes point des brigands de grand chemin, pas plus que des mercenaires ou encore moins des illuminés en voulant à votre cité ou à votre Duché. L’Ordre de la Licorne, que nous représentons en vos murs, est un Ordre de Chevalerie reconnu par sa Majesté le Roy Levan en personne. Nos valeurs sont connues en tout le Royaume, et je ne saurais trop que rappeler à votre bon souvenir les aides et soutient que nous vous avons déjà offerts. Ainsi donc en février 1457, sous la régence de Jeroen, lorsque nous avons répondu à votre demande d’aide contre les troupes de Memento Mori et de Gascogne. Mais peut-être êtes-vous de ceux qui oublient aisément … Peut-être aussi avez-vous oublié certains des grands noms de nos chers chevaliers disparus, tel Raphaël de Vergy qui fut Baron de Lesparre.

Alors Messire le Chef-Maréchal de Marmande, loin de moi l’idée de vous menacer tout comme vous le faites, mais je vous prierais instamment de revoir votre position concernant ma lance et tous ceux qui la composent. Pour en finir, et quelle que puisse être votre position à venir, apprenez que je ne détruirai pas cette lance même au regard de l’ultimatum que vous m’avez lancé.

En vous remerciant par avance de toute l’attention que vous porterez à ma demande de révision.
Cordialement,

Ethan NEWTON
Chevalier Capitaine Prévôt de la Licorne
Pour l'Ordre de la Licorne




Il n’était pas peu fier de sa diatribe le Capitaine, et il s’enquit de faire lire la missive à tous les présents avant de la cacheter. Il demanda à l’aubergiste de lui trouver un page pour porter le document à qui de droit. Chose fut rapidement effectuée, des gamins passant leurs temps à jouer sur la Grand-Place n’attendaient qu’à ce qu’on les hèle pour profiter de quelques piécettes. Au moins chose était écrite et serait sue d’ici peu. Il ne restait plus qu’à patienter qu’un éventuel régiment de maréchaux vint à les arrêter à la nuit tombée … Il se tourna à nouveau vers Faile et lui adressa un chaleureux sourire, avant d’offrir une nouvelle tournée générale.

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Lady_antlia


[ Et dans une taverne ? ...Un espoir. ]

Antlia avait répondu à la Missive du vice Prévot, Fantik37 , mis en mot testament, dons et autres servitudes comme si elle avait envie de mettre à plat sa vie, et de mettre tout en ordre.
Sans doute un besoin d'ordre, de quelque chose de défini et de sûr? Sans aucun doute.
Et de sa nuit , elle passa une bonne partie à admirer le plafond, allongée au milieu de sa couche, jambes croisées et mains sous la tête.
Dures nuits où le sommeil ne vient pas et tout se bouscule en sa tête à qui mieux mieux, avec la prépondérance toujours de l'image d'Akron, à lui en vouloir de l'avoir laissée seule et d'être mort. Le seul ..... Le seul a avoir compris était parti ... La colère, c'était de la colère qu'elle ressentait oui, contre ceux qui l'avaient pris, de cette bataille, de ces blessures, de ces ennemis . C'était là une de ses plus grande blessure.
Elle en était fatiguée, elle en était lasse mais cela ne voulait pas se taire. Alors elle subissait jusquà ce que le sommeil l'enveloppe, jusqu'à ce que Morphée vienne la bercer en douceur de ses bras protecteurs.


Au petit matin

Nuit passée, cernes, yeux rougis. Elle se plaça devant le miroir et regarda son visage puis baisse les yeux. Un semblant de coquetterie lui fit pincer les joues afin d'y retrouver un peu de couleurs: cela n'avait pas l'air de fonctionner, la couleur cerise fuit. Au dessus de la cuve, elle s'aspergea d'eau froide, afin de retrouver sa lucidité, de se réveiller, de faire passer la nuit de tourments qu'elle avait passée.
Petit moment pour retrouver apparence humaine, elle quitta sa chambre et se dirigea vers la taverne alors qu'un mot de bienvenue du Vice Prevost lui arriv. Elle la lu, la plia puis un sourire reconnaissant s'afficha sur son visage pâle.
Taverne, rencontres agréables et moins agréables et connaissance d'une Fildais. Elle observa la jeune femme et sourit. Elle avait un petit quelque chose de taquin cette jeune femme, toute en réserve. Il lui serait agréable de faire plus ample connaissance, lorsque les tavernes seraient plus calmes.

C'est l'arrivée d'une autre Blondinette qui bascula légèrement si ce n'est beaucoup son être...Yseault.
Le jeune femme venait avec une intention, comme si elle avait sentie qu'Antlia n'allait pas bien. L'Etoile se laissa approcher ... Comment décrire cette attitude, ce fait de mettre cette barrière, la rendant hautaine aux yeux des autres? Celle d'un animal blessé et farouche, prêt à mordre afin de se protéger. Oui c'était cela sans doute... quoiqu'elle ne savait plus bien ...

Petit à petit Yseault l'apprivoise, la perçoit, devine, déductions nombreuses et toujours claires.Et Antlia lache, quelques mots, se confie sur cet amour, cette solitude, ce mal qui la ronge de ne plus savoir qui elle est vraiment, de se contrôler alors qu'elle souhaite être autre.
Une larme perle, la gorge est serrée d'émotions lors de ce tête à tête emplit de douceur et de sincérité.
Elle lui souhaite de trouver bonheur et sérénité en sa nouvelle relation, tout comme elle le souhaiterait à Ethan si il lui en donnait l'occasion au lieu d'être blessant.
Elles parlent de voyages, de vie, du passé et d'elle.

Yseault, aide moi s'il te plait ....

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Faile.
Sur le chemin qui les conduisait à l’auberge, Faile réfléchissait silencieuse.
Elle avait suivit Ethan sans même vraiment connaitre ses compagnons et n’avait eu, avec eux, que peu d’échanges jusque là.
La jeune femme avait évidemment noté les regards interrogatifs qui se posaient sur elle, mais, si elle se voulait, la plus part du temps, attentive aux autres, elle ne se laissait guère aller à échafauder sur telle ou telle expression. Elle avait compris depuis longtemps que l’on gagnait à ne jamais penser à la place de l’autre. Les questions jailliraient sans doute à leur heure et elle y répondrait comme toujours avec la plus grande sincérité.

Toujours est-il qu’elle les écoutait s’offusquer de l’accueil que la lance avait reçu.
Pour sa part, elle n’avait vraiment noté que la gentillesse de l’homme qui était venu les saluer et leur souhaiter la bienvenue.
Le reste n’était certainement que le travail d’un fonctionnaire zélé qui n’avait pas cherché à réfléchir plus avant et qui conviendrait forcément très vite de son erreur.

Donc, enfin de compte, il s’agissait surtout de se concentrer sur le bonheur de cette halte qui allait leur permettre de profiter, sans doute, d’un bon lit et d’un bain chaud.
Elle perçut à ce moment là le contact de sa main dans la sienne, presque brulant, et se sentit presque rougir des pensées qui lui venaient à l’esprit, aussi, porta-t-elle rapidement sa chope jusqu’à ses lèvres pour se donner contenance.

Discrète donc, elle observait les autres à la dérobée.
Breccan qu’elle avait déjà rencontré en Nîmes et qui lui avait fait le meilleur effet, semblait fidèle à son ordre au point, dans la fougue de sa jeunesse, d’aller jusqu’à lui donner sa vie.
Les émeraudes de Faile s’arrêtèrent ensuite sur la jeune femme qui était à ses cotés.
Jolie, enjouée portant en elle l’équilibre d’une féminité affirmée mélangeant savamment la douceur et le caractère. Une bien jolie personne à n’en pas douter.
Il semblait que l’errante avait dû se retirer.
Cette femme l’intriguait. On sentait chez elle la force d’une personnalité peu commune emporté par le désarroi. Souffrait-elle de quelque mal caché?

Faile s’était étirée et avait fini par poser son dos sur le dossier de la chaise patientant pendant que le capitaine rédigeait sa missive. Souriante, elle se garda bien d’intervenir le laissant à ses prérogatives.
Quand le courrier fut scellé et confié au messager, elle le regarda revenir vers elle, tout en sourire, presque fascinée, comme à chaque fois que leurs yeux se noyaient l’un dans l’autre.
Elle attendit qu’il fût de nouveau installé près d’elle pour se pencher et lui souffler…


Vous devriez aller la chercher Ethan. Personne ne s’isole sans raison. Je pense qu’elle a plus que jamais besoin de ses amis, de ses frères et sœurs d’arme.

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Yseault
Comment ne pas être de bonne humeur même après quelques petites misères que la vie met inévitablement sur votre route simplement pour affirmer vos valeurs ou confirmer que vous avez fais le bon choix ? Impossible, du moins pour la jolie blondinette qu’elle était. Elle rayonnait, il n’y avait tout simplement pas d’autre façon de la décrire. Rien n’aurait pu ternir cette sensation et encore bien moins l’idée d’aller visiter les cachots de la ville. Rarement elle était triste bien que comme tous, cela lui arrivait. Elle avait passé des moments des plus amers mais, bien que la raison principale de cet enthousiasme à la vie demeure mystérieuse pour la majorité des gens qui l’entourait, elle avait bien l’intention de ne pas laisser les nuages sombres revenir et s’y appliquait.

Une fois en taverne, les autres avaient tous suivit. Tous assis les uns à cotés des autres à consommer un repas qui n’était pas un lapin d’Ald ou une eau- de-vie douteuse récupérer elle ne savait où et préférait ne pas le savoir qui plus est !! L’absence d’une étoile se fit remarquer cependant dans la constellation. Il y avait bien deux blondinettes attablées mais …. Avec la nouvelle venue, il fallait maintenant en compté trois et il en manquait une…. Et pas les moindre… la grande Dame…. Elle l’avait pourtant vu entrer juste devant elle et Breccan… Mais son absence miroitait cruellement au sein de cette famille. Yseault avait bien remarqué dernièrement qu’elle avait terni, elle pourtant brillant de mille feu auparavant. Ce changement n’était pas surement pas du à un concours occasionnel. Si seulement elle arrivait à percer cette coquille dans lequel elle se protégeait…. Bientôt, elle serait sa sœur, du moins l’espérait-elle grandement elle souhaitait également qu’elle fasse partie de sa vie activement.

C’était décidée, elle lui parlerait mais pour l’heure, valait peut-être mieux lui laisser un peu de répit dû au interminable voyage qu’ils faisaient sans relâche. Demain… elle la bousculerait un peu et tenterait de faire fondre un autre glacier… à croire qu’elle allait en faire une profession éventuellement. Elle posa son regard à cette pensée contre l’homme à ses côtés et un sourire se mit aussitôt à poindre. Certaines personnes ont tendance à se cacher sur un iceberg, se pensant inatteignable toujours à dériver sur une mer glacial. Mais tôt au tard… on fini toujours par échouer dans une mer plus douce, qui s’arme de patience et qui fait fondre ce bloc de glace. Pour conclure, cette personne apprend à nager de nouveau et se laisser porter par les vagues qui ne cherche pas à l’emporter au contraire, simplement la bercer délicatement. Faut savoir renaitre avec la confiance… ce qui n’est pas évident…

Elle passa un bon moment avec eux avant de monter dans l’une des chambres que l’aubergiste avait fait préparer pour chacun d’eux. Elle était ressortie cependant, besoin de faire le vide et s’était égarée jusque dans une taverne aux petites heures matinales. Elle avait eu la chance de tomber sur un homme charmant accompagnée de la Tribun de cette ville. Franchement, l’accueil qu’il avait reçu par l’administration du comté était totalement différent de ce que les gens de cette ville représentaient. Elle était tombée rapidement sous le charme de ses individus. C’est dans une pleine sérénité qu’elle avait regagné sa chambre pour un peu de repos bien mérité

[Quand l’iceberg fond….]


Aussitôt levée, elle avait sourit et soupirer de bonheur. Encore une journée qui commençait et comme il avait quartier libre, elle avait bien l’intention d’en profiter ! Elle visita un peu la ville, se perdant vers le verger et armé d’un fruit juteux, elle erra ici et là jusqu’à ce que ses pas la porte à la taverne de la veille. Elle poussa la porte pour y trouver… L’étoile terne…. Voila l’occasion où jamais !!!

Naturellement, comme elle s’en était doutée, l’aide offerte avait fait plaisir à Tilia mais, elle déclinait poliment. Trop facile de repousser une main tendue mais quand elle demeure là, on n’a pas trop le choix de finir par la reconnaitre…. Après avoir parlé de tout et de rien, de lui avoir livrée elle-même une partie de son être, l’étoile à éclater comme un feu d’artifice. Finalement, celle qu’elle surnommait la grande Dame en était digne …. Droite, respectueuse de ses valeurs et celle des autres, froide et douce à la fois… un roc et un oiseau blessé également.

Yseault, aide-moi s'il te plait ....

Yse fut naturellement peinée de la voir fendre son être pour se livrer mais elle ne regrettait rien. Antilia avait trouvé sa mer douce et la glace sous ses pieds avait fondu à une vitesse à faire peur possiblement à sa sœur blonde qui avait l’impression qu’elle allait se noyer. Les bouées ne sont jamais loin pour nous aider et elle l’avait comprise, fort heureusement.

Ohhh Tilia… bien entendu que je vais t’aider… tu peux compter sur moi, je serais toujours là pour mes sœurs. Et tu en fais partie d'autant plus dans mon coeur que dans le titre... crois-moi !

Leur main s'étaient jointes et dans l'adversité, quel qu'il soit, elle surmonterait cela avec l'autre. Yse était ravie, pas du malheur de sa sœur qu’elle avait partagé par les mots mais, de voir qu’elle avait vraiment envie de sourire de nouveau et la blondinette Champenoise n’avait aucune intention de la laisser… bien au contraire. D’ailleurs, germait déjà une idée dans cette petite tête blonde fêlée comme le disait tendrement Breccan….

Elle quitta son amie qui avait besoin de prendre un peu l’air, ce qui était tout à fait normal. Pour sa part, elle quitta en même temps qu’elle, le temps d’échafauder ses plans….

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Faile.
Besoin de réfléchir, besoin de respirer.
Elle était sortie bien plus blessée qu’elle ne l’avait laissé paraître par une jeune fille qui certainement n’avait pas mesuré le poids des mots qu’elle employait en public à son égard.
Jamais elle n’aurait pu imaginer qu’on s’octroie des droits sur le choix des autres, que l’on veuille à ce point régir leur vie au nom des bons sentiments qu’on croyait leur porter réellement.
L’alchimie particulière d’un couple dans lequel on s’immisce afin, soit disant, de le protéger au risque de les targuer l’un et l’autre d’infantilisme.
Faile ne vivait pas avec Ethan une passion passagère, elle voyait dans cet amour une chose unique et belle qu’aucun ne devrait même s’imaginer pouvoir salir même avec de bons sentiments.



Je vous ferais vivre un enfer…


Ces mots revenaient comme un leitmotiv alors qu’elle arpentait les rues de la ville, ne sentant même pas sur elle le froid de la brise hivernale qui ne semblait pas vouloir s’interrompre, la glaçant jusqu’aux os.
Lentement, elle releva sa capuche, l’abaissant jusqu’à ses yeux où perlaient deux étincelles brillantes qu’elle n’avait pu retenir.
Elle avait fui au premier coup d’estoc et lui avait lâché la main.


Plus que les mots de la blondinette c’était son propre comportement qui l’agaçait. Ce sentiment qu’elle avait de ne pas avoir été à la hauteur de sa quête.


Silencieuse, elle marcha longtemps et ne sachant où aller elle avisa une taverne fort peu éclairée.


La taverne de l’épée rouillée… drôle de nom qui correspondait si bien à son esprit du moment. Y vit-elle un signe ? Difficile à dire, mais de toute façon, elle ne pouvait ni passer la nuit dehors, ni retourner à l’auberge et affronter leurs regards inquisiteurs.


Très peu de monde et lumière tamisée, l’endroit idéal pour se cacher. Discrètement, elle s’installa près de l’âtre afin de se réchauffer le corps à défaut de l’esprit resté en fin de compte sur le coté glacial de l’échange précèdent. Respirer, se calmer, réfléchir.
Réfléchir à ce qui comptait le plus, à ce pourquoi elle était ici aujourd’hui, ce pourquoi elle avait tout quitté.
Comme tout être libre, elle avait le choix. Celui de l’aimer, celui de le suivre, celui d’accepter tout ce qu’il était et même sa famille.
Elle fit une grimace en dégrafant l’attache de sa cape pour la poser à coté d’elle.

La jeune femme commanda une tisane au tavernier qui de toute façon n’avait plus rien d’autre à cette heure avancée. Plus calme, elle réchauffa ses mains au contact de la tasse puis leva les yeux.

Il était là… là devant elle à la regarder et à sourire…


Vous voilà enfin lui avait-il dit… je vous ai cherché partout…

La situation, autant que de la mettre mal à l'aise, lui donna envie de sourire. Se mordant la lèvre inférieure, elle tendit sa main vers la sienne, puis s'interrompit, brusquement.

J’ai failli à mon serment à la première estocade. Que pouvez-vous bien penser de moi…

Alors baissant les yeux, elle le laissa s’installer près d’elle et dans un souffle s’expliqua de son mieux.
Cette part d’elle-même qu’elle n’avait pu contrôler, cette tristesse qu’elle ressentait à présent. Bientôt ses émeraudes rencontrèrent l'azur et son regard plongé dans le sien, elle ne put empêcher sa peau de frissonner au contact de sa main, et n'en fut guère plus capable lorsqu'il l’enlaça et qu’elle fut alors au creux de ses bras.
Il fallut bien admettre alors, que la distance se rapetissant n’était pas sans effet et la jeune femme qui, des nuits durant, avait tellement rêvé de sentir ses mains sur elle, ressentit soudain la même envie folle et fulgurante.
Folle et brulante.

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Yseault
[Quand l’ange se voit pousser des cornes]

La journée avait pourtant bien commencé. Le soleil d’un printemps avait consommée la terre pour la rendre plus gai. Cela se répercutait aisément sur le visage du petit ange blond ou est-ce autre chose ? Oui… peut-être bien qu’il y avait autre chose…. Mais le plus important, c’est qu’elle rayonnait de bonheur littéralement.

La discussion avec Tlia lui avait fait du bien également, elle avait envie de réellement l’aider et elle espérait que sa luminosité en ce moment serait contagieux pour la belle plongé dans le noir. C’est donc de très bonne humeur qu’elle avait rejoint ses compères en taverne en fin de soirée. Tout le monde s’y trouvait et également la nouvelle venue qu’elle n’avait pas eu la chance d’approcher depuis qu’elle s’était immiscée avec eux.

Tout naturellement, elle s’inquiétait de voir cette union entre Faile et Ethan se faire. Le ténébreux… il n’était pas que son Capitaine, pas que son frère d’Ordre mais bien d’avantage. A ne pas s’y méprendre, entre eux il y avait certes de l’amour mais pas comme elle ressentait pour le beau brun qui n’était d’ailleurs pas présent avec eux en taverne. C’était sa famille, son meilleur ami, son confident, une sorte d’âme sœur. Parce que contrairement à ce que la croyance voit, l’âme sœur n’est pas nécessairement celui qui partage notre vie amoureusement, mais une personne qui complètement l’autre entièrement. Sans cette personne, le gouffre s’installe et bien que d’autres amis, amoureux s’y installe, jamais ce vide ne sera comblé.

La discussion avait rapidement mal tourné. La demoiselle face à Yseault n’avait tout simplement pas voulu lui parler par manque de confiance. Cette valeur habituellement s’installe pourtant avec le temps, pas en claquant des doigts. Si elle voulait faire partie de la famille et de là, elle ne parlait même pas de celle de L’Ordre de la Licorne mais belle est bien de sa famille avec Oriabel, Castelreng, Ethan et elle entre autre, parce que leur lien allaient jusqu’à la…. Elle devrait faire des efforts non ? C’est bien ce qu’avait pensé le petit ange.

Jusque là, elle était restée polie et avait pour sa part gardé son sang froid mais quand la blondinette l’avait traité de jalouse… Alors là… la sève de la colère et l’impulsivité face à l’inconnu avait fait des étincelles en elle. Pour qui se prenait-elle ? Elle lui reprochait de s’immiscée dans leur relation ! Certes, elle n’avait pas tord, c’était plus ou moins de ses affaires mais elle, n’avait-elle pas pris une place dans sa relation avec Ethan sans comprendre auparavant où elle mettait les pieds ? Si seulement elle avait pris la peine de s’intéresser peut-être à autre que le blondinet, elle aurait vu qu’elle ne cherchait qu’à l’accepter mais pas de cette façon ! Personne ne la jugerait et encore bien moins le double visage qui se présentait mielleux mais qui en fait n’était pas sain ! Le suppôt de Satan devrait être blond !

Le petit ange qu’elle était s’était carrément transformer en furie aux allégations de la diablesse. La bataille entre les deux mondes se poursuivait dans une taverne maintenant. Yseault avait fini carrément par exploser et laisser ses ailes blanches se carbonisées. Jamais elle n’avait été aussi insultée, inquiète pour un être cher. Quand l’autre avait fini par quitter sur la promesse d’Yse de lui faire vivre un enfer, elle en avait été que des plus sereines ! Enfin… pas totalement… la poussière retombée, elle s’était rendue compte qu’elle n’aurait pas dû. Enfin si… peut-être que non… Elle ne savait plus. Elle aimait Ethan et s’il aimait cette demoiselle, elle vivrait avec ça. Cependant, elle voulait ce qu’il y avait de mieux pour lui. Elle l’avait vu traverser un purgatoire sans aucune aide parce qu’il ne le voulait pas…. Y retournerait-il à cause de cette femme totalement inconnue de tous ? C’était bien ça le problème. Comment apprendre à aimer une femme que vous ne connaissez aucunement mis à part son nom ? D’où elle venait ? Pourquoi avait-elle décidé de suivre la Licorne ? Pour Ethan… mais cet homme avant d’arriver dans leur troupe, elle ne l’avait jamais vu !!! L’ironie est que cette femme n’était pas claire et qu’Yseault ne lui faisait mais aucunement confiance malgré qu’elle aurait envie de l’aimer ne serait que pour qu’Ethan soit heureux.

Déchirée entre la culpabilité et le sentiment d’avoir bien agit, elle avait quitté la taverne pour aller retrouver le seul qui saurait la calmer. Bien que le ténébreux lui avait affirmé ne pas lui en vouloir, ses entrailles saignait par la balance de ses valeurs qui tanguait d’un coté comme de l’autre et lui donnait finalement la nausée. Aussitôt qu’elle était rentrée à l’auberge, c’est dans les bras de Breccan qu’elle s’était réfugier en pleurs. Elle avait dû lui raconter…. Le pauvre… dans l’état où elle se trouvait cela n’avait pas été chose facile mais il avait fini par comprendre et c’est dans la consolation de l’homme qu’elle aimait qu’elle avait remis ses idées en place….

C’est en repensant à tout cela que la journée c’était terminée. Même si elle s’en voulait, n’avait que voulu bien faire, elle ne regrettait rien. Elle en était venue à la conclusion que si la nouvelle flamme d’Ethan ne pouvait pas s’adapter à eux, elle n’avait pour sa part, aucune raison de faire des efforts pour l’apprécier. Elle l’ignorerait, aussi simplement que cela sans pour autant s’effacer. Elle aimait Ethan et lui avait promis de ne jamais l’abandonner … Elle ne reviendrait jamais sur cette promesse comme elle savait que lui également, ne la trahirait jamais ! Un nouveau jour allait se lever et pour elle, rien n'aurait pu tarir son bonheur !

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Aldraien


Il faut savoir se faire attendre…

La rouquine avait suivi le groupe depuis Nîmes, sa première balade en tant que Licorneuse à part entière. Ah ça ils avaient fait pas mal de route déjà, mais cette fois le voyage prenait une toute autre dimension, elle avait à présent sa place dans le groupe, elle faisait maintenant partie de cette famille officiellement et devant elle c’était ses frères et sa sœur qui chevauchaient alors que derrière elle, c’était aussi sa sœurette, même si sœurette pas encore officielle. Enfin ça viendrait, suffisait d’être patiente.
Malgré tout, chez la rouquine continuait de régner ce malaise, une sorte d’ombre indéfinissable qui planait autour d’elle et gardait les autres Licornes éloignées. Elle, elle était perdue dans ses pensées alors que sa jument, Destinée -oui c’était un drôle de nom pour un cheval, mais c’était le sien-, continuait de suivre à la file le groupe, Yse sur ses talons. La cause de toute cette réflexion ? Pourquoi, en étant enfin parmi les Licornes, n’était elle pas heureuse ? Il y avait en fait plusieurs raisons.

La première, elle n’arrivait toujours pas à s’accepter, à accepter cette silhouette sombre qu’elle donnait à voir à chaque personne qui posait le regard sur elle au lieu de pouvoir offrir son regard émeraude à la vue de tous. Capuche cachant tout, des yeux au visage, des yeux aux cicatrices, des cicatrices aux larmes qui perlaient en silence sur ses joues sans qu’elle n’essaie seulement de les arrêter. C’est là qu’on arrive à la deuxième raison : sa fille. Elle disait partout qu’elle avait fait le deuil de sa petite qui avait rejoins les anges, que de toute façon elle n’y pouvait plus rien, non, mais elle avait pu, si elle s’était montrée plus attentionnée avec elle. Mais non, elle l’avait bu cette fichue fiole de poison, tuant une partie de son âme avec elle. Après tout, on ne fait jamais vraiment le deuil de son propre enfant, les douleurs quoi qu’on en dise étaient toujours là. Ald faisait juste semblant, semblant d’aller bien, de sourire et d’être heureuse pour éviter qu’on lui pose trop de questions.
Y avait encore un truc, elle était seule. Là où d’autres auraient trouvé refuge dans les bras de leur aimé, elle devait soutenir et vivre ça seule.
Ca faisait beaucoup à gérer d’un coup, un peu trop pour elle qui se croyait invincible. Et c’est pour cela qu’elle détestait les balades à cheval, trop de temps pour penser, trop de temps pour se morfondre, elle voulait de l’action.

Et justement…ils arrivaient à leur destination : Marmande, la ville des fruits.
Enfermée dans son mutisme, elle avait regardé à droite et à gauche, observant l’endroit avant que son regard ne se porte vers les autres devant et qu’elle mette le frein à main pour que le canasson s’arrête en pilant…et boum celui d’Yse qui lui rentrait dedans, ça c’était du carambolage comme on en faisait plus ! Fallait dire que la blondinette était pas vraiment très attentive à ce qui se passait devant elle, préférant comme la rouquine observer les alentours…c’était ce genre de choses qui souvent menaient à des accidents. Enfin rien de grave pour le coup, juste l’arrière train de son canasson qui n’avait pas apprécié et il l’avait fait remarquer.
La rouquine encapuchonnée s’était alors retournée pour voir ce qu’il se passait derrière et avait aperçu une Yse tout sourire bien que gênée, visiblement, puisqu’elle s’était excusée. Ald n’avait pas envie de sourire, par contre elle hocha la tête et agrémenta son mouvement d’un simple « Pas de soucis », puis le regard s’ était porté à nouveau sur le devant, voyant l’agitation et les cavaliers descendant des montures, elle avait fait de même, approchant en tenant sa jument par la bride tout en observant Ethan planter l’étendard sur la grand place. Froncement de sourcils, que se passait il ?
Et tout s’éclaira lorsque le courrier de la Prévôté arriva dans ses mains, ainsi ils voulaient les mettre en procès…et bien il ne sera pas dit qu’un Ordre Royal aura cédé au chantage plus que pathétique d’un pseudo agent sensé agir pour le bien de son Duché mais qui faisait tout le contraire.

Quitter la lance ? C’était là hors de question, pas un mot de la rouquine, cependant elle hocha la tête aux dires de Brec’, c’était exactement ce qu’elle pensait. Remercier aussi chaleureusement que possible le jeune homme qui leur avait souhaité la bienvenue, lui au moins semblait avoir le sens de la courtoisie, et la jeune femme avait commencé à s’éloigner de l’agitation avec sa monture.
Le temps pour elle de trouver un endroit où attacher sa monture et elle avait suivi le groupe, quelque peu à distance cela dit, en direction de la taverne. Devant elle, Faile et Ethan, Yse et Breccan, et Tlia qui avait déjà disparu à l’étage de l’auberge…De quoi se sentir bien seule en somme, mais elle était tout de même rentrée afin de se restaurer et boire une tisane pour se réchauffer, puis, sans plus de cérémonie, elle était montée se coucher en leur souhaitant la bonne nuit.
Le lendemain avait passé sans vraiment d’agitation jusqu’au soir, et Ald avait même pu faire des rencontres agréables, le capitaine Archybald et Hibouh, pour ne citer qu’eux. Cependant la journée s’était gâtée le soir venu…et gâtée était un bien faible mot. Elle était arrivée en taverne en compagnie de Tlia au moment le plus…enfin, le moins propices disons, et la rouquine fut très étonnée de l’état d’énervement dans lequel se trouvait sa sœurette, de souvenir elle ne l’avait jamais vu ainsi. Et la personne contre qui était dirigée la colère en question n’était autre que la petite dernière à s’être jointe au groupe, Faile. Cela par contre ne l’étonnait pas.
Bien que Faile ne lui avait fait aucun mal et qu’au demeurant elle était restée sympathique le peu de temps qu’elles avaient pu se parler, il émanait un quelque chose d’elle qui faisait qu’elle n’arrivait pas à avoir confiance. Elle était apparue du jour au lendemain d’on ne savait où, comment avait elle fait pour les trouver, dans quel but, pourquoi restait elle si distante avec les membres du groupe, ne parlant un peu que lorsqu’ils n’étaient pas plus de deux en taverne ou qu’Ethan était là…Autant de mystère qui planait autour de cette femme et qui n’était pas pour rassurer Ald, cependant elle n’en avait rien dit, s’imaginant que c’était là une « phase d’adaptation » ou quelque chose dans ce genre là. Finalement tout le monde était parti et elle s’était retrouvée seule, partant à son tour se coucher.

Et ce fut le lendemain matin…ce matin en fait, que la jeune femme s’était levée avant même le lever du soleil et s’était rendue en taverne, n’espérant pas le moins du monde y trouver quelqu’un -il n’y avait jamais personne à cette heure en taverne- mais elle aimait à y aller afin de rédiger courriers et vélins en retard, et là, surprise, elle était tombée sur le jeune homme rencontré sur la Grand place à leur arrivée et la veille encore en taverne. Là, ils avaient l’occasion de discuter de tout et de rien, et surtout de la ville qui au demeurant semblait passionner le sieur Hibouh, et cette passion fascinait Ald. Finalement, elle avait réussi à obtenir une visite guider afin de découvrir ces merveilles, et dans le même temps, il lui avait parlé d’un certain banquet organisé…en l’honneur des Licornes !
Si Ald n’avait pas été assise, surement qu’elle en serait tombée sur le cul.
C’est que depuis qu’elle suivait la Licorne, pas une fois on ne leur avait fait tel accueil, les traitant parfois en vulgaires mercenaires. Ca changeait du tout au tout, là.
Elle ne savait pas vraiment quoi dire sur le coup et, étant la seule Licorneuse présente dans la salle, elle finit par accepter avec joie au nom du groupe entier, elle se doutait déjà que l’invitation et l’occasion de s’amuser allaient plaire à tout le monde. Quittant ensuite la taverne, elle s’était empressée de faire ce qu’elle devait faire afin qu’ensuite elle puisse revenir en taverne et prévenir tout le monde…et se trouver une tenue un peu élégante pour le jour j qui devait avoir lieu…et ben le lendemain.

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Lady_antlia


[Oui, mais pas trop . ]


Nuit courte mais nuit tout de même, sans rêves à la faire se lever en sueurs parmi ses fantômes.
Les rayons de soleil se faufilaient de bon matin en sa chambre et venaient lui narguer les joues, les réchauffant. Enroulée dans la couverture que Breccan lui avait donnée, les traits de l'Etoile se paraient de douceur puis d'un sourire. Une belle journée se profilait, en avait elle du moins l'impression. Ses tourments avaient l'air de s'être apaisés, et doucement l'Errante s'étira en sa couche, reveillant ainsi tous ses muscles petit à petit.
Et son esprit alla vers Akron, son blond à la mèche rebelle, et visage anguleux. Elle entendait avec le sourire son accent des pays du nord Est resonner en sa tête, sa volonté farouche d'apprendre de vilains mots à sa fille et au fils de Lusignan. Puis sous la tente du capitaine, le soir, un brasero brulant et réchauffant cette atmosphère humide et froide d'hiver... deux paires d'yeux, l'une rivée à l'autre, ses caresses du regard, cette étincelle et un sourire en coin révélant sa fosette.
Elle n'éprouvait plus de colère à sa mort mais se laissait bercer par son image et ses souvenirs. Ses mots et son humeur toujours joyeux étaient des caresses à son âme. Il lui manquait tellement ...
Puis la nuit la douceur s'installait, n'étant plus que l'un pour l'autre, l'un et l'autre, la faisant rougir et rire tout à la fois l'Alsacien. Son souvenir devenait doux ... et elle faisait rouler cet anneau qu'elle avait à un doigt,qu'il lui avait fait et qui ne l'avait jamais quitté . Ses yeux s'y porterent .. peut être un jour aura t elle assez de courage pour l'oter.. mais le temps n'était point venu.


Alors la menue blonde s'étira encore une fois puis respira une grande fois. Allez maintenant, il fallait agir.
Petit un, remettre son cerveau en état de marche, les idées au clair ... petit deux savoir si le Cap'tain est aux fers .. enfin savoir si elle doit y aller aussi et prendre ce qu'il faut pour se réchauffer .
Et allongée de tout son long, elle essayait de dresser une liste de tout ce qu'elle avait à faire... une envie comme la venue du soleil de faire des choses. Certes ce n'était pas le beau fixe, certes il y aurait encore des bas, mais la conversation qu'elle avait eue avec l'impétrante lui avait redonnée .... vie.

Elle s'activa lorqu'elle entendit un coq chanter. Vous me direz que l'on a déjà vu les coq chanter à differentes heures de la journée et que comme point de référence, il y avait mieux mais bon: il fit en sorte que l'Etoile se leva de sa couche puis se prépara .
Elle prit un bain, laissa ses cheveux longs, blonds et fous comme cela, finis les chignons stricts.
Un petit changement notoir dans la tenue... des petits indices qui se profilaient et qui montraient que l'Errante démarrait en une voie nouvelle. Si seulement elle pouvait retrouver cette joie de vivre aussi...

Elle regarda sa table de travail ... son calepin, ses croquis, ses quelques livres. Elle était restée tard sur son projet d'Herbularius et son petit caractère contradictoire cherchait toutes les plantes fleuries qui pouvaient leur servir, pas les autres, non non celles qui donnaient des fleurs. Elle avait déjà écrit à Provins pour la variété de roses qu'elle désirait voir planter en la forteresse de Ryes, commencé à penser aux annonces qu'il allait falloir mettre afin que des hommes viennent lui preter mains fortes pour remettre en état le dit herbularius, comme l'avait demandé la Pivoine. Petit sourire taquin... la Pivoine, Paeonia, était aussi une fleur magnifique qui marquait la fin du printemps ... Elle allait en prendre quelques exemplaires, mais pour l'exterieur du jardin médicinal, juste un clin d'oeil à son capitaine.

Habillée, elle prit sa bastarde, laissa sa cape dans la chambre puis se dirigea à l'exterieur du village. Un moment qu'ils étaient partis, qu'ils chevauchaient et elle se sentait molle, peu réactive. Et comme tout réveil ne vient pas seul, elle attacha ses cheveux d'un lacet de cuir puis passa la matinée non loin du village, à faire passes, simulant coups d'estocs et de taille, en ayant pris soin d'échauffer ce côté blessé. Ces côtes la faisaient encore souffrir ... Il lui faudrait tout de même savoir si elle récupererait un jour. En passant devant le verger, elle alla cueillir un fruit dans lequel elle mordit de bon coeur puis se dirigea vers sa chambrée afin de se débarbouiller ( encore une fois, oui je sais ).
Après midi à somnoler au soleil, puis en taverne où elle retrouva son amie Ald, sa Rousse jusqu'à ce que l'attaché au Conseil Municipal vienne en la personne d'une jolie Damoiselle les prevenir qu'un banquet allait être organisé pour souhaiter la bienvenue aux Licorneux et qu'il serait suivi d'un bal .
L'Etoile, coquête ? Non . Une femme ? Oui . Qui dit bal, dit robe, et dans son bagage elle n'a pris que le strict minimum. Alors pour la première fois depuis l'achat de sa robe de mariée qui ne lui avait jamais servit et qui était restée en sa Baronnie, elle partit voir un tisserand. Pour la première fois depuis fort longtemps elle passa une robe, ce qui lui parut fort étrange. Elle observa un moment son reflet dans le miroir, se regardant femme, relevant ses cheveux et regardant ses traits. Son regard avait changé ... Yseault lui avait dit qu'elle mettait un mur entre elle et les gens ... qu'elle paraissait froide ... mais non, elle ne l'était pas le moins du monde, juste méfiante, à l'affut....Que de choses encore pour faire face au monde autrement qu'à l'aide des armes, que de chemin à parcourir...

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