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[rp]Quand 2 bourriques se retrouvent, les étincelles fusent

Castelreng


Son plan avait fonctionner au delà de ses espérances. La preuve en était puisqu'il se retrouvait de nouveau à Nîmes !

Bien des jours plus tôt, il était venu dans cette même ville afin de décourager sa peste de soeur de partir en Provence. Plus têtue qu'une mule, elle n'avait rien voulu entendre et avait fait en sorte de partir en douce avec l'armée que le Languedoc envoyait vers le Comté en guerre. L'effrontée était même allée jusqu'à se payer sa tête en lui laissant un quatrain dans la cabane près du verger de la ville. Il en avait été vert de rage et s'était donc promis de se venger. Dès lors, il n'avait plus penser qu'à la façon dont il allait contrecarrer les projets de bataille de la Peste de Lescure.

Trouver un homme pour la filer jusqu'en ces terres hostiles n'avait pas été compliqué. Lui laisser assez d'écus pour soudoyer les gardes du corps de son infernale soeur l'avait fait sourire de façon cruelle. Et comble de l'espérance, tout avait fonctionné comme il le souhaitait et mieux encore! Les gardes du corps de la dame de Lescure avaient été plus que content par l'idée de son frère et avaient promis de la ramener ici même, à Nîmes, dès le premier sang versé.

Dès son arrivée dans la ville, après avoir laissé à l'auberge, Merer, son compagnon de voyage, il était allé retrouver «l' indic » dans un bouge des bas fond de la ville. Là, il avait dut se contenter d'une piquette acide en attendant l'arrivée du bougre en question. A la première gorgée de cet infect breuvage, il s'était demandé comment on pouvait avaler un truc aussi abject, il s'était même demandé la tête que ferait sa soeur en avalant un tel vinaigre. L'idée de lui en procurer un tonneau et de le faire passer pour le meilleur des nectars lui avait frôler l'esprit. Il en aurait rit si il s'était trouver seul, l'imaginant heureuse de recevoir ce tonneau de bon cru et grimaçante après la première gorgée.
Cela dit, son imagination cessa à ce sujet au moment où un homme vint s'assoir face à lui. Ce n'était pas celui qu'il attendait mais l'un des gardes du corps de sa soeur. Amar.

adissiatz agha


Ou se trouve t-elle ?
Pas un salut, rien, l'urgence d'en finir avec les caprices de la Peste était trop pressante. Il vit bien au froncement de sourcils d'Amar que le fait qu'il ne l'ai pas salué le contrariait. Mais Castelreng n'était pas d'humeur à faire dans la politesse et le garde du corps devrait s'y plier cette fois. Connaissant le bonhomme, il ne doutait pas non plus qu'il lui en tiendrait rigueur un long moment mais il avait d'autre chose en tête pour s'arrêter la dessus.

Je l'ai laissé à l'auberge, nous sommes arrivés cette nuit, juste avant la fermeture des portes.


Est-elle blessée ?

Plus de peur que de mal. Elle est restée une journée à moitié consciente. Elle n'a pas été blessé juste assommée par un gars. Elle a chargé mais le gars s'est fait assommé à ce moment là et lui est tombé dessus. Un géant c'était et ma maitresse en se retrouvant écrasé en a perdu connaissance . On pas voulu prendre plus de risque quand on l'a vu dans les pommes et on l'a donc rapatrié dès qu'elle à réouvert les yeux. Elle en est furax.... et vous savez ce que ça peu donner.....

Hum.. Se contenta t-il de répondre avant de se lever. Retourne près de ta maîtresse maintenant Amar et fais en sorte qu'elle ne quitte pas sa chambre demain, je me ferais un plaisir de lui rendre visite. Sa surprise va être énorme . Elle ne sait pas encore que je suis ici... et ajouta mentalement " et ne sait encore pas ce que je lui réserve "

Sur ce, il laissa quelque deniers sur la table et sortit de ce sordide endroit sans se préoccuper du garde qu'il laissa derrière lui.

_________________
--Amar_kemar


[Amar]


Avons nous fait le bon choix ? Telle était la question que je me posais en regardant le frère de la Khânom sortir de cette taverne.

Du coin de l'oeil, je regardais le gobelet vide qu'il avait laissé sur la table. Je n'avais pas besoin d'y mettre mon nez dedans pour sentir l'odeur d'un pisse-vinaigre. Face au regard soupçonneux du tavernier, je commandais un verre de lait de chèvre. Oui, je suis un étranger, pesar khar* ! pensais-je en lui retournant son regard. Il s'imaginait peut-être que je ne voyais pas l'expression de répugnance affichée sur son visage. Je croisais les bras sur ma poitrine tout en fixant mes yeux sur lui, le regardant en silence me servir. Au jeu de qui baissera en premier son regard, je suis très fort et cet homme l'apprendra. Qu'est-ce que je disais ! Le voilà qui se ratatine pour s'affairer ailleurs. Un vrai pesar khar !

Je portais le gobelet à mes lèvres et bus lentement le lait. Par la barbe du Saint Homme, quel étrange monde où je me trouve ! Ici on sert un pisse-vinaigre digne à donner aux cochons et on a droit à un lait de 1ère qualité ! Son gout relevé vaut mieux que l'eau groupie que l'on sert par ici. Je terminais donc ce lait avant d'en commander un autre.

En attendant d'être servi, je repensais à cet homme, ce frère de la Khânom. C'est vraiment un homme complexe : sans manière, pas la moindre parcelle de politesse, mais se préoccupant de sa soeur, courageux pour boire ce breuvage mais incapable de garder une femelle de sa maison au foyer.
Il faut dire que la Khânom n'en fait qu'à sa tête. Le Vieux nous avait prévenu et nous avait engagé à cette fin. Je secouais la tête en repensant à notre naïveté, à moi et à Kémar. Comment pouvons nous savoir que ce monde permettait aux femmes d'être aussi libres ?
Chez nous, la Khânom ne sortirait pas du sérail réservé aux femmes. Quel monde étrange !

Bon, ce n'est pas tout. Il faut que je retourne vite fait aux mines. Quelle peste soit ce petit bout de bonne femme ! Elle se venge comme elle peut depuis que nous l'avons forcée à quitter le champs de bataille contre son gré. Qu'elle tempête comme elle veut et tant qu'elle le peut, j'accomplirais ma mission ordonnée par le vieux, de même que mon frère Kémar.
Je me levais donc. En passant devant le tavernier, j'esquissais un de mes sourires ravageurs. Le voyant se ratatiner sur lui même, je sortis plus guilleret.


* pesar khar = fils d'âne
Saradhinatra
[Quand une souris accouche d'une montagne, avis d'ouragan en perspective]

Premier sang versé. Oui, elle s'en souvenait. C'est ce qu'elle avait promis à ses frères inquiets pour elle. Mais si elle n'avait reçu aucune blessure, elle ne devrait pas être ici, mais être avec les autres à estourbir ces félons de provençaux. A cette pensée, ses doigts serrèrent la coupe de vin à s'en blanchir. Cependant elle réprima l'envie de la lancer à travers la chambre. Non, il ne fallait pas.

Pour passer sa frustration, elle se leva et marcha de long en large !

Elle ne comprenait toujours pas comment ses hommes d'arme ont pu se comporter ainsi.
Bande d'afamés à croutelevée ! Comment ont-ils osé ! Ce sont des guerriers aguerris, ils n'ont pas pu se tromper ainsi ! Bande de veaux coquards que vous êtes ! Le sang qui tachait sa tenue n'était pas le sien. N'importe quel taille-lard pouvait voir que ce n'était pas mon sang ! Elle n'avait été qu'assommée. Oui, recevoir une carcasse de 100 kg sur le ciboulot mettrait KO n'importe qui. Elle n'avait rien à dire à leur professionnalisme. Jusqu'ici, elle n'avait pas eu à s'en plaindre, ils se pliaient à ses 4 volontés tout en assurant sa sécurité. Mais qu'est-ce qu'il leur a pris de se comporter ainsi ? Par le cul Dieu, qu'ai-je fait pour mérité pareils baubis ! Mais dites moi donc ! Qu'ai-je fait ?

Elle reconnaissait que c'était un poil théâtral mais elle savait que Kémar était planté derrière la porte et ne perdait pas une miette. Elle n'allait pas leur donner le plaisir de voir passer sa colère avant leur retour à Lescure.
Elle prit l'objet le plus proche d'elle et le soupesa. Lancer ou ne pas lancer ?
Elle soupira. Ne pas y penser pour ne pas être tentée. Elle était dans une auberge nimoise qu'elle ne connaissait pas après tout.

Mais cette affaire la tarabiscotait comme pas possible. Quelque chose n'était pas normale ! Elle avait pourtant bien jugé ces deux phénomènes de foire ! Elle connaissait Behrooz, il n'aurait pas engagé des poules mouillées.
Pourquoi ?
Comment ont-ils pu à se point manquer de jugeote. En plein combat ! Quand la victoire n'a encore été sonnée ! Impossible !

Pour un peu, elle soupçonnerait une manigance de ses frangins pour l'empêchait de se faire tuer sur le champs de bataille.
Déclic dans une boite crânienne blondesque. Complot ? Frangins ?
Noooon ... ils n'auraient pas osé lui faire ça ! A y bien réfléchir ... oui ... ce serait bien d'eux ! Ou l'un des deux ?
Si c'était bien eux ... ou l'un d'eux ... comment a-t-il pu convaincre ces deux crabes farçis ? Comment a-t-il osé suborné mes deux gardes du corps ? De quoi il se mêle ! Si c'est bien lui, je vais lui apprendre à danser au son de mon fouet ! Frangin ou pas !


Un proche de la famille bourrique vous dirait que le baromètre lescurien qui annonçait un abaissement sensible en début de soirée venait de remonter en flèche et un rien suffisait pour faire éclater la tempête qui était en train de sourdre et de prendre de l'ampleur.

Swiiiiiiiiiii .... Baaaamp !

Derrière la porte, Kémar poussa un profond soupire. Cela allait recommencer. Il venait de reconnaître le bruit. Quoi de plus ordinaire que le son d'une assiette en étain s'envolant par une fenetre d'une auberge et atterrisant contre le mur en contrebas. Après tout ce n'étaient que les signes annonciateurs d'un désastre écologique qui se déclenchaient les uns après les autres.
Vivement que l'on quitte cet auberge. Il y avait trop de choses à casser à son gout.


Machouilleur de menthe de pacotille ! Buison de Blondinet !


Il leva la tête. Voilà c'est reparti.



* Bande d'afamés à croutelevée = Bande de chochotes à la face vérolée.
** Veau coquard = abruti qui se la joue
*** Taille-lard = fanfaron
**** Baubis = andouille
***** Buison = stupide.

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"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Castelreng
Furax était le terme employé par Amar pour définir l'humeur grincheuse de sa peste de soeur. De ça il n'en doutait aucunement ! Et ça aurait put le faire rire si il n'avait eut d'autre soucis en tête qu'elle. Ce n'était cependant pas le cas et il n'était pas d'humeur à s'arrêter sur ce que pouvait donner la fureur de sa blonde de soeur. A une époque pourtant, il en aurait été chagrin, se serait répandu en excuses pour l'avoir fait revenir plus tôt que prévu, lui aurait expliqué en douceur pourquoi il avait agi de cette façon et aurait fini par céder à sa première demande même si c'était de repartir en Provence. Il lui avait toujours tout passé, ces moindres caprices, pardonné et parfois réparé ses plus grosses bêtises et ce au grand désarrois du reste de la famille. Ce temps là était terminé ! Cette fois elle n'aurait pas le dernier mot, pas d'excuses et de douceur mais de la fermeté, de la colère et une bonne fessée bien mérité songeait-il.

Revenant vers l'unique auberge de la ville, il chassa de ses pensées sa satané frangine se disant qu'il serait bien tant plus tard de se charger de son cas et pensa qu'il était grand temps d'aller retrouver son ami Merer. Il s'en voulait un peu de l'avoir abandonné comme ça juste en arrivant en ville. Le retrouver ne serait pas compliqué, il était certain de trouver son ami dans la taverne la plus proche de l'auberge. Il se prit à sourire imaginant son compagnon à faire le joli cœur auprès de la gente féminine locale. Il était bien champion à ce jeu et d'ordinaire ça amusait Castelreng.

Les rues des bas fonds étaient maintenant loin derrière lui. La longue cape noire bon marché qu'il avait mis pour se rendre dans cette sinistre taverne lui avait permis de passer pour un homme de modeste condition et il n'avait donc eut aucun problème avec la racaille qui règne dans ces lieux. Il se trouvait à présent au centre de la ville, l'auberge était non loin et déjà il apercevait la taverne lui faisant face. Prendrait-il le temps d'aller se changer avant d'aller retrouver son comparse ? Non. En fait il avait hâte de lui conter ce qu'Amar lui avait appris. Pour sûr qu'ils allaient rire et Castelreng avait besoin de se dérider un peu, ces derniers temps n'avait pas été tendre avec lui, C'est donc à grand pas qu'il se dirigea sur la taverne....

Il fut cependant arrêté net par un objet volant non identifié qui vint se fracasser contre le mur à quelques pas de lui le laissant sur l'instant interrogatif.

Comme tous il savait qu'il fallait se méfier lorsqu'on passait sous les fenêtres mais d'ordinaire une voix criarde annonçait la couleur et laissait le temps au passant de se coller contre le mur une fois le «  attention à l'eau » retentissait avant que le contenu d'un pot de chambre ne vienne s'abattre dans la rue. Là c'était cependant autre chose et ça ne venait pas d'une fenêtre du dessus mais sans doute de l'une d'en face. Il regarda ce qui était en fait une assiette en étain, cabossée maintenant, tournoyer sur elle même dans un bruit métallique, avant de porter son regard vers la façade en face la rue. Qui avait bien pu balancer cette assiette ? Et Pourquoi ? Une épouse en colère contre son mari ? Chose fort probable ! Lui plus que tout autre n'aurait put en douter. Son épouse n'était-elle pas maîtresse dans ce domaine ? Levant les yeux au ciel, il en vint à plaindre le pauvre homme qui, si il ne s'était pas trouvé si proche de sa fenêtre, pensait-il, se serait pris le projectile en pleine face peut-être. Tout un sport que l'esquive du lancé d'assiettes ! Il en éclata de rire pensant qu'il n'était finalement pas le seul champion à ce sport. Il en vint même à souhaiter rencontrer ce mari agile pour lui conseiller les assiettes en poterie qui, elles, cassaient et la rage de l'épouse devant ramasser les morceaux était un spectacle des plus délicieux.

Une voix striante reconnaissable entre toute suivit de peu l'assiette faisant sursauter Castelreng.....


Machouilleur de menthe de pacotille ! Buison de Blondinet !


Il ne pensait pas une seconde que ce projectile pouvait provenir d'une chambre de l'auberge où se trouvait une furie qui n'était autre que sa sœur. Pourtant..... Vu les noms d'oiseaux qu'il venait d'entendre, il n'en doutait plus. La Peste de Lescure était déchainée ! Il reporta les yeux sur l'auberge, cherchant à trouver la fenêtre d'où étaient sortis l'assiette et les mots fleuris, se crut un instant revenu des années en arrière quand, à Valence, l'infernale damoiselle avait mis sans dessus-dessous la chambre qu'il avait eut grand mal à lui trouver. Il se demanda d'ailleurs si elle était là, en train de refaire le même saccage, le souhaitant presque car elle devrait cette fois s'acquitter de la facture. Gardant le regard sur l'auberge, il se demanda si il devait aller la rejoindre, ou au contraire, reprendre son chemin vers la taverne où l'attendait, il n'en doutait non plus, Merer.

Qu'elle s'épuise à tout casser....


Son choix était fait. La Peste attendrait.....

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Bruenor
Swiiiiiiiiiii .... Baaaamp ! 

Brue venait de se réveiller en fanfare avec pour bruit de fond une assiette en étain s'écrasant on ne sait ou.
La nuit avait été courte, a peine deux heures de sommeil après l'arrivée a Nîmes.


Rhaaaaa elle râle encore … elle peut pas dormir un petit peu ?

Brue essai de se rendormir mais la bourrique continuait son barouf dans la chambre d'à coté, il avait tout vu ses derniers temps, la guerre, la mort … et maintenant il fallait supporter ça !
Il se leva et fit les cent pas espérant que le calme reviennent sans se faire trop d'illusions, il se dirigea en direction de son coffre de voyage, l'ouvra et en sorti un volume relié d'une encyclopédie héraldique que la bourrique lui avait demander d'étudier, car en effet en tant que page de la dame il se devait de l'assister dans ses fonctions de noble et de héraut.
Il lut quelques temps essayant de faire entré les termes de blasonnage dans sa mémoire, un vrai mal de tête s'en suivit.
Après avoir bourré son crane avec des termes barbares a rendre fou un gueux, Le page essaya de se reposer mais les images des batailles étaient encore la, il se voyait encore couvert de sang, obligé de mettre a mort huit soldats ennemis pour protéger la lionne d'azur, en i repensant les gardes du corps eux aussi étaient débordés, et se bougre trop grand et massif pour le jeune page qui l'a poussé au sol pour accéder a la dame, Brue s'en voulait ne n'avoir pu l'arrêter, surtout que dans de tels conflits les nobles sont les premiers visés, a croire que les soldats sont payés au nombre de couronnes rapportés.
Le fait est qu'une fois la dame au sol les gardes du corps ont voulut battre retraite, le jeune page était encore sous le choc donc suivit sans broncher les comploteurs dans leur voyage retour a Arles, tout le long du voyage il marmonnait:


Mauvaise idée, très mauvaise idée … elle va être d'humeur massacrante a son réveil, j'en suis sur !!!

Il avait raison, le vacarme a coté justifiait de ses inquiétudes mais bon, elle est en sécurité maintenant , c'est le principal !!!

Hmmm impossible de dormir, il entendit des bruits de pas dans le couloir, il alla ouvrir quant la personne passa devant sa porte, c'était la milice qui alerté par le bruit et par l'aubergiste allait frapper a la porte de la maitresse.
Brue sauta dans le couloir et s'interposa entre la porte et les hommes en armes.


Désolé pour le bruit, mais même vous ne pourrez rien i faire, la dame de l'Escure est de très mauvaise humeur, je vous déconseille de la déranger.

Il sortit une bourse bien rempli et distribua quelques écus.

J'espère que ceci pourra apaiser vos tympans...

Voilà le page venait encore de débourser ses propres deniers pour éviter des problèmes.
Les hommes s'en retournant il retourna dans ses quartiers.

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Maellyne
Depuis son arrivée à Nîmes, Maellyne voyait ses journées se ressembler, encore et toujours ... Journée à la Mine, soirée en taverne, nuit en forêt ... Mine, taverne, forêt ... Ce jour n'y dérogeant pas, elle profitait du repos d'un passage à la taverne, s'asseyant comme toujours au fond de la salle, un endroit bien sombre qui lui permettait d'être cachée de la vue de tous.

Alors qu'elle sirotait sa boisson, elle sortit de sa besace une préparation à l'arnica qu'elle avait fabriquée la semaine précédente. La mine était un travail bien éprouvant, et souvent elle s'abîmait à la tache. Des ecchymoses étant chose courante sur son corps, elle s'était préparée cette crème et l'appliqua sur ses mains et ses jambes.

La tête ailleurs, toujours aussi rêveuse, elle regardait par la fenêtre...

Quand soudain un hurlement ... un barrissement même ... Un bruit inqualifiable qui la fit sursauter ... Une femme semblait bien en colère ...


Machouilleur de menthe de pacotille ! Buison de Blondinet !

Pffffffffff... Encore un homme qui a du jouer à l'abruti ... J'aimerai bien être à la place de la Dame, j'aurai bien besoin de me défouler sur un homme teh !

Machinalement, elle jouait avec son couteau ...
Merer
L’histoire ne dira jamais si c’est par envie de redécouverte ou simplement l’envie de bouger qui obligea Merer, par une belle matinée hivernale ensoleillée, à boucler son baluchon mais, il ne s’attarda pas a se croiser les bras ce jours là et fila au plus vite prendre quelques provisions et une bourse d’écus…

Trois jours s'étaient écoulés et il se tenait face à la porte d’une auberge où il devait attendre son ami poursuivant sa quête. Quelques personnes déambulaient sur les pavés. Un coup d’œil a gauche et a droite, il ajuste sèchement sa tunique dans son ceinturon, et il ouvre la porte dans un long grincement. L’auberge est quelconque, sans intérêt particulier ou les plafonds semblent vouloir vous écraser au moindre faut pas, et ou le taulier a la mine peu engageante vous scrute comme l’étranger que vous êtes. De toute façon, ce sont les rencontres qu’il privilégie, échanger la pluie et le beau temps autour d’une bonne chope dont il arrivera avec une grâce simplement amicale et joviale, a se faire offrir. Ce tavernier là n’a pas l’air commode mais, il sert quand même un sourire de bienvenue à la nouvelle tête, que le charpentier règle en lui retournant la pareille avec en supplément, un hochement de tête en guise de pourboire. L’heure de se repaître est encore loin et il ne se contentera que d’un simple hypocras boullit, qu’il s’empresse de commander.
Le premier contact établit, il ne reste plus à notre homme qu’à prendre place près de l’âtre pour se réchauffer un peu en attendant le service. Les nuits sont encore fraîches et celles passée a pied sous le regard bienveillant de la lune, ont légèrement endolorie les petons coincés au fond de leurs bottes. Ne cherchant pas du regard d’autres clients, il tire une chaise et s’assoit…

Une bonne semaine auparavant, lors d’un détour au marché de Narbonne pour une visite courtoise des étalages, le seigneur du Cougain qui flânait lui aussi, vint accoster Merer auprès d’un déballage sous le regard in intéressé de son propriétaire. Les deux hommes se connaissant depuis de longues dates maintenant échangent volontiers quelques banalités existentielles, légères ou piquantes selon l’humeur, sur la vie de tous les jours, lors de leurs rencontres inopinées ou totalement organisées. Un projet en particulier attira son intention ce jour là, celui ou Castelreng parlait de retourner a Nîmes chercher Saradhinatra, sa sœur, suffisamment reposée de son escapade.
Merer imagina aisément le teint rubicond de la blonde reprenant une pâleur jouvencelle, dans les draps blancs d’une auberge de la ville.

La peste de Lescure, la peste de Lescure, il ne cessa de ruminer cette phase pendant leur conversation et c’est naturellement en ami que Cast demanda au charpentier si celui-ci serait désireux de l’accompagner dans cette aventure.
Merer ne pouvait s’empêcher de rire à ses paroles ruminées et c’est avec enthousiasme qu’il accepta cette suggestion tout en lui enserrant l’avant bras comme pour le remercier de cette providentielle époppée. Depuis la fin du conflit, qui opposa Narbonne a la folie d’un homme, il se sentait a nouveau inutile, sans vraiment d’objectif bien tracé qui conduirait sa vie. Il se sentait a nouveau glisser vers cette monotonie qu’était la fabrication d’embarcation pour les pêcheurs de sa cité et la proposition de reprendre les chemins du Languedoc, avec son ami, le ravigota.
Remettre dans le « droit » chemin l’amie Sara, avec la répartie sans détour d’une bonne femme pleine d’énergie et un sourire espiègle, parfois moqueur, dont il avait copié en secret la mimique, qu’il façonnait parfois en compagnie d’un jupon émoustillé, ne serait qu’une partie de plaisir.

La dernière fois qu’il l’avait vu, c’était dans cette même ville de Nîmes, autour d’une bonne tablée, comptant les louanges d’un congrès viticole ou le gratin de la haute et bonne société allait se réunir pour débattre de la nécessité ou non, de l’augmentation des quotas viticole. Augmentation, générée par une population de plus en plus avide de sensation euphorique nouvelles, perpétrées par une absorbions massive de raisins fermentés sous des formes totalement improbable que d’ingénieux alchimistes s’efforçaient de mettre au point. La blonde s’efforça de chanter les louanges de cette utilité scientifique pour rassurer ses pauvres frères, que son passage de l’autre côté de la frontière était inéluctable et qu’en aucun cas, rien n’y personne ne pourrait tarir sa soif de découverte. Pourtant, tous autant qu’ils furent attablés autour d’elle, aucun d’entre eux ne fût dupe de sa réelle motivation. Boire plus que de raison, en goûtant une par une les nouvelles recettes alcoolisées, jusqu'à en perdre la raison, tel semblât a Merer, la lueur révélatrice qui avait pu traversée l’esprit de la Toulousaine, pendant son sommeil.

Quel drôle d’idée avait germée dans sa caboche ?

Il la connaissait pour ses excentricités, alors une de plus, une de moins, finalement, il n’en avait eu cure et quand il fallu retourner voir les rivages bercés par les roulis de la mer, il ne s’était pas fait prier.
Au diable sa folie…

Mais pour le moment,confortablement assis, tournant le dos au crépitement du bois brûlant sur les chenets de la cheminée, Merer roule ses doigts meurtris par l’agression du sel marin sur une table imprégnée de vieilles vinasses. La mine fatiguée d’une nuit de marche, les yeux rivés sur l’encadré de la porte, attendant l'arrivée de son brevage, il guète le moment ou Castelreng apparaîtra…

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Castelreng
D'aucun pourrait dire que ce fut là une entrée théâtrale. La porte de la taverne s'était en effet ouvert dans un fracas et vite remplacer par la carrure d'un homme qui était loin d'être un moustique.

Avant d'entrer dans débit de boissons, Castelreng s'était arrêté sur le seuil, son regard scrutant l'intérieur tout en laissant le temps à ses yeux de s'habituer à la clarté de la pièce. L'arrêt qu'il fit ne dura que quelques secondes, ça va de soit.

Peu de monde à cette heure avancée de la nuit, rien d'étonnant en somme. Il ne se trouvait plus dans l'un des bouges des bas fonds. Quoi que... il aurait pu se poser la question.
La salle n'était pas très grande, une odeur de bière mélangée à d'autres relents peu ragoutants laissaient flotter dans l'air une certaine acidité qui fit froncer le nez de Castelreng. Derrière le comptoir, un homme essuyait des chopes avec un chiffon crasseux. Regards se croisant, celui seigneurial faisant baisser celui du tavernier en guise de salut. Proche de la fenêtre, une fille ; gourgandine certainement en attente d'un client potentiel, était à rêvasser.

Un instant il en vint à regretter de ne pas se trouver dans l'une des tavernes « chic » de Narbonne et ajouta ça aux faits de sa soeur. Dire qu'il aurait put être chez lui, tranquille, à siroter une excellente eau de vie à s'en faire perdre l'esprit avant d'aller finir étaler en travers de son lit resté froid depuis des mois. Meilleur programme tout de même ! Au lieu de ça, il avait passé une partie de sa soirée dans un endroit douteux à boire l'acide qu'on lui avait servi en guise de vin et en avait encore l'estomac douloureux.
Il en vint à se demander si c'était bien là que son ami était à l'attendre lorsqu'il l'aperçut près de l'âtre à se faire griller le dos. C'était bien du Merer ça à préférer regarder les gens l'entourant que de contempler les flammes d'un feu accueillant. Lorgnait-il sur la fille qui était avec lui les seuls clients ? Un sourire vint relever ses lèvres alors qu'il avançait vers son comparse après avoir refermé la porte brusquement, semant derrière lui une myriade de particule de plâtre venant du plafond. Manquerait plus qu'il se le prenne sur la tête !

Il tira ensuite une chaise à coté de Merer, face au feu et s'y installa. Étendant ses longues jambes, pieds croisés et posés sur les chenets de l'âtre, il fouilla dans la poche intérieur de son mantel pour y sortir son célèbre sac de menthe, en tira une feuille et la porta à la bouche. La mentholé lui fit oublier l'air douteux de la salle. Un court instant il resta silencieux, regardant son ami tout en mâchouillant sa verdure, précieux moment qui avait le don de le calmer. Un sourire satisfait, il rompit le silence.

Elle est ici Merer... Commença t-il

J'ai passé une partie de la soirée avec l'un de ses gardes du corps. Mon plan pour la faire revenir à fonctionner encore mieux que je pensais. La blonde n'a pas une égratignure.... même pas un ongle cassé. Au moment où je te parle, elle doit être à saccager sa chambre, verte de rage de se retrouver là. Je viens de voir voler une assiette et les noms d'oiseaux qui l'accompagnaient ne peuvent me tromper de leurs provenances.

Se tournant un instant vers le comptoir, il lança

Tavernier ! La meilleure de tes eaux de vie et deux chopes et t'avise pas à m'apporter de l'acide !


L'homme ne se le fit pas dire deux fois et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il déposait une bouteille et deux chopes sur la table la plus proches des deux comparses. Castelreng avait gardé le silence le temps que le tavernier les serve et reprit son récit une fois celui-ci de nouveau derrière son comptoir.


Elle a pas trouvé mieux que de se faire assommer par l'ennemi qu'elle comptait certainement réduire en purée...... Il ne put retenir son rire en imaginant la scène ….. Le gars en question s'est pris un coup sur la tête et lui ait tombé dessus de tous son poids. Je te laisse imaginer la tête de la Peste.

Tout en devisant, il avait empli les chopes et en avait tendu une à Merer. L'alcool, qui n'était pas très bonne qualité passa nettement mieux que la vinasse avalé quelques heures plus tôt et ce au grand soulagement de Castelreng.


Le plus dur reste donc à faire maintenant. Traîner la furie jusqu'en Toulouse ne va pas être une partie de plaisir. Quoi que...... Qui sait si ça va pas être amusant …...


Ils parlèrent ainsi la nuit durant au grand damne du tenancier qui ne put fermer sa guitoune. Se firent apporter pain, jambon et fromage ainsi qu'une autre bouteille d'eau de vie, élaborant un plan que Castelreng espérait parfait pour parvenir à traîner son infernale frangine dans ses pénates.

Lorsqu'il vit que la nuit avait cédé la place au jour, il se frotta les mains d'un air ravi avant de donner une tape amicale sur l'épaule de Merer.


Notre proie doit-être fin prête à présent.... La connaissant elle a du passer la nuit à tout retourner dans sa chambre et avec un peu de chance s'est effondrée comme une masse. On a plus qu'à aller cueillir ce fruit mûr à point mon ami.... Ses gardes du corps ne poseront aucun problème puisqu'ils sont de notre coté... Si elle savait ça …... Ria t-il

Se levant et invitant son ami à faire de même, il ajouta


Allons … Il est grand temps d'agir …. le temps que je vais rendre visite à la dame, file donc à l'écurie, fais toi passer pour l'un de ses hommes, annonce que la Dame de Lescure souhaite que ses montures soient prêtes à partir au plus vite, je dirais à l'aubergiste qu'il fasse préparer les nôtres... Ensuite, viens me retrouver. Un coup de main sera pas de trop je pense …..


Puis d'un ton plus léger...

Hum.... Tu sais Merer …. Si il te plait d'être en ma compagnie .. J'ai grand besoin d'un homme de confiance alors si ça te tente je t'offre le poste de Capitaine de ma garde Réfléchis -y mon ami ...

Les deux hommes se séparèrent là, Castelreng prit le temps de ramasser l'assiette d'étain et la tourna entre ses mains avec un sourire sadique aux lèvres . Il n'allait tout de même pas se présenter chez sa soeur sans un présent à lui remettre ? ! Et quoi de mieux que cet ustensile aux multiples usages ? D'un pas assuré donc, il traversa la rue, direction l'auberge et plus précisément la chambre de Sara.

Une fois à l'auberge, il annonça au tenancier son désir de voir ses montures sellées au plus vite. L'homme lui disant qu'il en serait fait suivant ses plaisirs n'en fit pas moins la tronche à l'annonce du départ de ce Noble qui finalement, n'ayant passé que très peu de temps dans ses murs, ne lui rapporterait que quelques écus. Sa demande faite, Castelreng enfila deux à deux les marches menant aux chambres avec l'intention de surprendre la Dame de Lescure......

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--Amar_kemar


[Amar]


Le meilleur endroit dans une ville portuaire était son port avec le va-et-vient entre les navires marchands et les bateaux des pêcheurs. On pouvait tout trouver. Outre les produits de la mer, une richesse particulière m'attirait.
Ce fut ainsi que je passais la nuit, à pêcher ce poisson rare et fuyant qu'est l'information. L'imprévu était monnaie courante mais rassembler le plus de données pour ne pas être pris au dépourvu était un atout majeur pour remplir à bien une mission.
Ma nuit à payer des tournées à des marins vénitiens a été fructueuse, le Vieux sera aux anges d'apprendre que j'ai pu avoir des nouvelles de certaine personne, voire même rassuré de savoir que la Khânom ne risquait plus rien dans l'immédiat. L'ordre semblerait être sur une autre piste.

A propos de la Khânom, il est temps que je rejoigne Kémar. Je n'ose imaginer ce qu'il a subi durant mon absence. Je suppose que je dois me considérer le plus chanceux de nous deux. Si ce petit bout de bonne femme croyait me punir en offrant mes services auprès du contremaitre de la mine, elle se trompait lourdement. Un homme qui accepte de l'argent pour faire travailler quelqu'un ne refusera pas supplément sonnant et trébuchant pour fermer les yeux. La nature humaine est ainsi faite. Je me demandais s'il allait nous rester assez d'écus pour la fin du voyage. C'est qu'elle coutait cher, la Khânom, comme toutes les femmes d'ailleurs.

C'est en réfléchissant sur le bien fondé de demander une rallonge d'argent au Vieux, que j'arrivais à notre auberge. En pénétrant dans la cour, je notais différents petits détails m'annonçant que la Khânom n'était pas restée inactive.
Il semblerait bien que je vais devoir faire preuve de beaucoup de persuasion auprès du propriétaire de cette auberge. En fin de compte, la rallonge allait être nécessaire et vitale.

Arrivé à l'étage, je vis Kémal, toujours fidèle à son poste. Mon frère se redressa et m'adressa un franc sourire quand il me vit.

Après une chaleureuse accolade, je lui demandais :
Elle dort ? Hochement affirmatif de sa part. Des problèmes ?

نا، بارآدار* me répondit-il en laissant un sourire effleuré ses lèvres. Rien d'insurmontable, la Khânom est pareil au Sirocco : beaucoup de souffle, du dégât mais peu dangereux pour celui qui y est préparé. J'ai pris soin de lui retirer sa masse d'arme. Une pression de ma main sur son épaule lui signifia que j'approuvais.

Et de ton côté, بارآدار **? me demanda-t-il ensuite.

Nous pouvons ramener la Khânom, le regard de l'Homme de l'Ombre semble s'être tourner vers d'autre horizon. l'informais-je. Voyant son grand sourire, je hochais la tête : Oui, notre calvaire va prendre fin, بارآدار**. Très bientôt.

Va prendre du repos. A mon tour de veiller sur la Khânom.


Une fois Kémar parti, je m'assis sur le plancher, le dos contre le mur, la lame de ma samsir sur les genoux.

Où en étais-je ? Ah oui ... Face à des ânes, faut-il faire preuve de diplomatie ou pas ? Vaste et épineuse question fondamentale ...


* نا، بارآدار = na, barâdar = non, frère
** بارآدار = barâdar = frère
Castelreng
Une lame de parquet grinça lorsqu'il se retrouva dans le couloir qui desservait les chambres. Son regard ne rata pas le garde du corps de Lescure, assis en tailleur, adossé au mur à coté de ce qu'il devinait être la chambre du fauve plus communément appelé la Peste. Dans un cas tout autre que celui là, à regarder l'homme d'apparence endormie, un bon coup d'assiette d'étain bien placé sur la tête du bonhomme aurait été la solution. Restait plus qu'ensuite à pénétrer dans la place, surprendre la lionne sommeillant et le tour était joué. Hors, Castelreng n'était pas sans savoir qu'Amar, qu'il avait reconnu, dans sa pause pourtant relâchée ne dormait pas plus que lui et le bruit qu'avait fait le sol boisé avait largement annoncé sa présence. Il se contenta donc de le regarder de toute sa hauteur tout en jouant avec le précieux cadeau pour sa soeur.

Pouvait-il néanmoins lui faire confiance ? Le laisserait-il entrer pour surprendre sa sœur ? Il l'espérait bien ! Après tout n'avait-il pas collaboré entièrement jusque là? Mais Castelreng se méfiait malgré tout de ce genre d'homme au teint sombre, surtout quand il était employé par sa satané frangine !

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--Amar_kemar


[Amar]


J'étais profondément concentré sur l'argumentation qui ferait basculer pour la diplomatie comme solution possiblement envisageable quand une senteur déjà repérée m'arriva aux narines. Il arrive de bonheur, le frère de la Khânom. Toujours les yeux fermés, je le laissais s'approcher. Face à son silence, je me décidais à tourner la tête vers lui et le regarder. Certes il me toisait de tout son haut.

Je vous salue, Agha, frère de ma Khânom, lui adressais-je la parole de ma voix basse avant de rajouter : La rosée du matin vous a-t-elle chatouillé le nez pour que vous vous levez si tôt ? Ou êtes vous venu vous s'assurer vous même que la Khânom était bien là ?


Rien de telle qu'une question directe pour juger son interlocuteur. Je le fixais pour voir sa réaction.
Castelreng
Sur le même ton étouffé que l'homme toujours assit, il répondit

Salutation à toi aussi Amar …... Hum …. j'opterais plus sur le fait qu'une certaine furie m'a fait perdre le sommeil Amar

Ajoutant à ses paroles un signe de la tête désignant la porte close.

C'est calme derrière cette porte Amar..... Ta Khânom doit certainement dormir et c'est pour moi le moment idéal pour la forcer à regagner ses terres.

Il avait employé l'étrange mot que le serviteur utilisait pour désigner sa maîtresse. Pour amadouer le bonhomme? Hum... Sans doute un peu...
.

Tu es toi aussi conscient qu'il lui faut rentrer chez elle au plus vite ? Lui dit-il encore, toujours a voix basse mais d'un ton qui se voulait franc et tranchant. Si tel est le cas, et je n'en doute pas, tu ne verras donc aucune raison pour que je puisse entrer ?....
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--Amar_kemar


[Amar]


Le laisser entrer ? Par la barbe du Saint Homme, quelle drôle de question. Il est le frère de la Khânom, son seigneur et maître. Pourquoi demande-t-il l'autorisation de pénétrer ? Je cacha vivement ma surprise en me levant lentement. Quel monde étrange.

Agha, je ne sais pas ce que vous allez trouver derrière cette porte. C'est pour cela que je me dois de vous avertir que la Khânom a refait la décoration intérieure. l'avertis-je en l'invitant par un geste de la main gauche à pénétrer dans la suite de la Khânom.

Je remarquais l'assiette cabossée qu'il essayait de dissimuler. J'étais de plus en plus perplexe. Etait-ce une coutume dont je n'avais pas encore été informé ? Je restais cependant silencieux.
Castelreng
Si il n'avait fallu qu'il garde le plus grand silence, Castelreng aurait éclaté de rire suite à la remarque d'Amar. Il savait très bien qu'une fois la porte ouverte il se retrouverait dans un capharnaüm pas possible. Il s'attendait donc a trouver une pièce dans le même état que celle qu'il avait découvert, des années plus tôt, à valence. Sa sœur s'était alors transformée en une vrai tornade et rien dans la chambrette n'y avaient résisté. Ce serait donc le même refrain ici, à la seule différence que depuis, la sauvage avait pris en force. Rien de catastrophique pour lui en fait.

J'en doute pas un instant Amar, ma sœur à un don pour ce qui est décoration.


Voyant l'homme regarder interrogatif l'assiette qu'il avait en main, Castelreng lui afficha tel un trophée en ajoutant joyeusement.


Ceci Amar est une assiette qui, avant l'arrivée de ta Kânom faisait partie de la décoration. Soit dit entre nous mon ami, c'est une chose qui peut-être une arme dangereuse lorsqu'elle se met à voler.....


Il espérait bien que sa dernière remarque laisserait ce serviteur se poser des questions au sujet de cette «  arme ». Il n'était pas sans savoir que ces hommes peu nombreux venus de contrés fort lointaine avaient une conception en matière d'arme et de combat totalement différente de celle qu'il connaissait lui.

Laissant donc là un Amar en pleine réflexion, il leva en douceur, afin de ne pas faire de bruit, le loquet de la chambre et posa doucement la porte. Ce qu'il découvrit à la clarté du jour naissant dépassa amplement le pire que son imagination aurait pu lui suggérer.

En ouvrant la porte, le léger courant d'air déploya un nuage de plumes. Sa première réflexion fut que l'aubergiste ne s'était pas moqué de la dame et lui avait bien donné sa plus bonne chambre. Le matelas était..... en plumes et non en paille. Il resta quelques secondes en arrêt n'en revenant pas qu'un matelas pouvait contenir autant de plume se demandant même si il fallait entrer. Mais il le fallait, non pas par crainte mais pour découvrir le spectacle en son entier et pour parlementer avec la folle. Hum.... Etonnant d'ailleurs qu'elle ne se soit encore pas manifestée Elle ….. ? Avec la plus grande précaution il ouvrit un peu plus la porte de sorte bien entendu de pouvoir en franchir le seuil. Telle une vague remontant et redescendant le long d'une dune, les plumes dans l'élan de l'air soufflé par la porte, se levèrent en masse pour former un impressionnant rouleau qui éclata laissant virevolter en tous sens le duvet. Lorsque l'ouverture lui permit le passage et que le brouillard duveteux fut atténué, il eut une vague idée de l'étendu des dégâts. D'aucun se serait demandé combien d'homme il avait fallu pour mettre la pièce dans cet état. Lui savait qu'un seul bout de femme pouvait réaliser une telle œuvre. Toujours pas en vue d'ailleurs ce petit bout de femme... Il crut un moment qu'elle avait réussi à se faire la tangente et se retourna vers le couloir pour regarder son garde. Sa présence lui dit qu'elle ne pouvait être que là dans ce capharnaüm. Pourtant il ne comprenait pas qu'elle n'est toujours pas réagit. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser surprendre comme ça. Se pouvait-il qu'elle dorme ? Il avait grand mal à le concevoir ! La peste dormant dans un bordel pareil, non décidément ça ne collait pas !

A pas de loup il avança, s'enfonçant dans cette étrange brume, Les plumes avaient l'avantage de feutrer le bruit de ses pas, il en sourit. Un regard élargi. Plus un meuble n'était debout, le lit était à présent bon pour être brûler, les tentures n'étaient plus que des bandes pouvant servir à faire de la charpie, ce qui devait être à l'origine le couvre lit n'était plus que lambeau, les draps avaient suivi le même chemin. Sa malle même n'avait pas était épargné. Il s'y attarda un instant et constata, un large sourire aux lèvres que là aussi la furie était passée. Il prit le temps de soulever un tissu qui au départ devait, à sa couleur, être une chemise. Elle avait bien travaillé la frangine !

Crooc.... Crooc.... ça c'était les morceaux de verre sous les semelles de ses bottes lorsqu'il arriva en plein centre de la pièce. Toujours pas de Sara dans les parages.

Enfer et Damnation ! Si il faut en plus que je me lance dans les recherches approfondies..... !

Il ne faisait pas parti de ces gens qui avaient pour mission de retrouver des disparus . Et quand bien même il l'aurait été, sut été une mission bien stupide que de devoir retrouver une donzelle enragée dans une chambre qui n'en était plus une. Alors qu'il commençait à vraiment croire que la peste avait pris la poudre d'escampette, ses yeux se posèrent sur un phénomène étrange. Là, à quelques pas, il fixait quelques plumes qui montaient de quelques centimètre, redescendaient pour remonter et redescendre et ainsi de suite.

Sorcellerie! Des plumes qui bougent sans raison ! pensa t-il tout de suite,

Un couard aurait peut-être pris ses jambes à son cou devant une telle étrangeté. Castelreng lui, voulait comprendre le pourquoi du comment. Fronçant les sourcils, il regarda un court moment ce qui pouvait être un sortilège avant de s'en approcher. Il se baissa lentement vers ce qui devait être un quelconque maléfice ce qui n'aurait rien eut d'étonnant en fait lorsqu'on connaissait les gens étranges qui entourent sa sœur. Ne prenant pas le soin de sortir son épée du fourreau, Advienne que pourra ! Il tendit la main pour attraper le duvet «  magique ».

Un bout de nez, des lèvres légèrement ouvertes, Sara......

Sara ????? !!!!!!

Il en ouvrit grand les yeux quand il réalisa qu'il avait en fait devant lui sa sœur profondément endormie et totalement cachée par une épaisseur de plumes.

Etrange ….. Pourquoi se serait-elle endormie de cette façon ? Plus étrange encore, elle semblait avoir un sommeil profond ce qui n'était pas dans ses habitudes. Que s'était-il donc passé ici en plus de son coup de colère ? Se serait-elle blessée en cassant tout ? A cette pensée, l'inquiétude le gagna et il en avala de travers sa salive. Sacrebleu ! Ses deux molosses auraient du l'entendre ! Quoi que …. sans doute pas ….. Et puis peut-être ne dormait-elle pas aussi profondément ! Du bout des doigts, il lui ôta le duvet qui lui recouvrait le visage, espérant qu'elle en ouvre les yeux, souhaitant même qu'elle lui colle une gifle dans la surprise de son réveil. Aucune réaction. Rien. Même pas un battement de cils.

Sarita..... ouvre les yeux. Dit-il en se penchant à son oreille. Il n'aurait sut dire pourquoi il venait d'utiliser son petit nom que seul Roger utilise. Il fallait qu'il soit totalement secoué de voir sa peste de sœur dans cet état pour lui donner de ce surnom.

Amar !

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Saradhinatra
L'ouragan lescurien annoncé dans la soirée s'est bien abattu à Nimes. Par chance, ou pour le malheur du propriétaire de l'auberge, il s'est concentré uniquement sur une luxueuse chambre donnant sur une cour ombragée, n'épargnant rien sur son passage.

Cher lecteur, cela nous a été impossible de suivre et de vous reporter en détail la progression de ce tourbillon blondesque. Nous ne pouvons que vous reporter ceci : tout objet se trouvant dans le périmètre a été projeté, déchiré et le degrés d'acharnement sur le-dit objet a été proportionnel à la solidité de l'objet, multiplié par le taux de rage emmagasiné au moment X.

Pour résumé, rien ne fut épargné. Cependant nous devons avouer que les murs ne virent pas de nouvelles ouvertures faites, pas par la faiblesse de destruction de ce désastre sur deux pattes, mais plutôt par l'action à retardement d'un somnifère glissé judicieusement par un homme venant des lointains pays du levant, dans une coupe de vin.
Prévoyance qui n'a pas épargné, nous devons le reconnaître, le microcosme de cette chambre, l'adrénaline produite par la colère de la Blonde ayant ralenti les effets du sédatif.

La chevelure parsemée de plumes, la sueur perlant à ses tempes, Sara ne put que se trainer vers ce qui était à l'origine sa couche. A peine avait-elle pu composer un douillet traversin pour sa tête avec des restes de draps, de fourrure, que la Peste rejoignit les plaines du pays des rêves.


Sara ????? !!!!!!

Bourdonnement d'un quelconque insecte .... Zzzzzzzzz

Cependant le "
Sarita..... ouvre les yeux" susurré à son oreille résonna comme un coup de tonnerre dans tout son corps.
La réaction fut instinctive, les sens se bousculèrent pour retrouver cette alchimie passionnée : l'ouïe ayant succombé avec délice à cette suite de sons si doux qui compose Sarita, c'est au tour du touché de retrouver avec joie le contact de cette peau. Deux bras se levèrent et entourèrent ce qui devait être l'être tant aimé avant de l'attirer vers les joues de la Blonde.

El meu Amor *, te voilà enfin, murmura Sara les yeux fermés, tu m'as tant manqué. L'odorat essaya de capter ce mélange de musc et de soleil du sud si particulier qui faisait chavirer le coeur à chaque fois, mais ne trouva que de la ... menthe ?

Les paupières se levèrent et une paire d'émeraude découvrit avec horreur le visage, non pas de son soleil catalan, mais celui d'un ...
CAST ???

La réaction ici aussi ne se fit pas attendre, la mule rua des 4 fers pour se dégager. Quand elle fut debout, quoique un peu titubante, Sara ne put que demander :

M-m-mais, ... l'esprit encore confus, elle ne put que balbutier avant de jeter, après un effort de concentration extrême : nom d'une mouette, qu'est ce que tu fais dans ma chambre ?

* El meu Amor = Mon amour en catalan

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"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
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