Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Le long du Rhône, quand des pas égarés mènent à la mer.

Enored
RP ouvert ... le Rhône et la mer sont à tout le monde ... forcément ... à condition de rester cohérent ...



Mauvaise nuit … après une autre … tout aussi mauvaise mais pas pour les même raisons. Assommée par l’alcool la veille, assaillie par les souvenirs ce jour. Sortir du campement, marcher le long du Rhône pour voir le soleil se lever sur la mer. S’y cramer les yeux pour tenter d’effacer ces images qui reviennent la hanter.

Drôle d’évènement la veille, elle ne s’y attendait pas la rouquine, et du fin fond de sa mémoire étaient revenus les gestes en même temps que les cauchemars qui y étaient liés. Subtile douleur pour ce sublime bonheur. Cœur transpercé, douleur dévoilée. Mais cette fois ils vivraient ! Cette fois ils ne mourraient pas parce que le sort ne pouvait pas s’acharner donc. Foultitude de sentiments qui l’assaillirent puis retour du sang froid, parce qu’il fallait agir, maintenant toute de suite pour qu’ils vivent parce que la mère est épuisée, parce qu’elle ne sent plus l’enfant bouger parce que … parce que le sort ne pouvait s’acharner.

Père secoué, mère engueulée … bah oui elle était comme ça la rouquine, brutale quand elle se laissait submerger, brutale quand il fallait faire réagir vite … recette qui a toujours fonctionné. Une contraction après l’autre … une grenouille qui se perd dans les brumes de l’inconscience … qui ne résiste qu’à grand peine. Il ne le fallait pas, pas cette fois ! parce que le sort ne s’acharne pas. Parce qu’ils doivent vivre parce que l’espoir d’un enfant né au milieu du fracas des combats, parce qu’une lueur d’espoir, d’avenir devait briller.

L’avenir, elle y songeait depuis peu l’Irlandaise parce qu’à présent elle refusait de se laisser sombrer. Alors le sort ne devait pas s’acharner. Elle avait pesté, gueulé, clamé ses plus beaux jurons pour qu’ils vivent. Hurlé pour que la grenouille expulse enfin ce petit être de son corps. Et il était arrivé, frêle petite chose entre les mains de la mercenaire dévastée par cette arrivée. Il était vivant, frêle petit bout d’homme un garçon … bien vivant … et puis la mère avait sombré. Cauchemar qui s’était répété … non ! elle devait vivre parce que le sort de pouvait s’acharner.

Jeune mère giflée secouée, fils qui pleure sur le corps de sa mère pour la rappeler à la vie. Vie qui appelle la vie, vie qui chasse la mort … et elle était revenue de l’inconscience. Soulagement … rouquine qui, les larmes aux yeux, s’était affalée sur son fauteuil après avoir fini ce qu’elle n’imaginait jamais recommencer jamais … mais cette fois tout s’était bien passé parce que le sort ne s’était pas acharné. Trop d’émotions, trop violentes, refus de reprendre l’enfant dans ses bras. Refus brutal, qui pouvait sembler insensé mais le sort ne pouvait que s’acharner, alors refus oui de ce petit être contre elle parce qu’un autre ailleurs était mort dans ses bras. Parce qu’à cet instant ce n’était plus Reinemab, Patrice et le petit qu’elle voyait mais son père désespéré, sa mère morte et son petit frère si fragile dans ses bras, trop fragile pour survivre … elle s’était accrochée aux voix de ses amis présents là … revenir à l’instant présent chasser le cauchemar, aller respirer à la fenêtre. Air frais de la nuit qui la ramène là, et mots prononcés enfin parce que le sort ne devait plus s’acharner. Mots prononcés pour que le sort se brise. Explications donnés, explications comprises. Excuses de lui avoir fait revivre ces instants là. Verre de vin partagé pour fêter cette vie au milieu de la mort, ce petit bout de rien arrivé avec le printemps ce petit ange … Aengus … il était arrivé là sans rien demandé à personne. Il était là dans ses bras, parce que la jeune mère avait réussit à lui coller dans les pattes à l’Irlandaise. Perdue face à ce petit bout de vie dans ses bras, mains tremblantes d’abord et puis le visage de ce petit bout de rien qui remplace enfin celui du petit frère mort il y a si longtemps … petit bout de vie rendu à ses parents parce qu’elle ne pouvait supporter plus longtemps ce contact. Trop d’émotions … beaucoup trop … dévastée par ses sentiments. Parents heureux, taverne quittée, pas précipités … retrouver le contact avec l’instant. Passage à la tente de commandement pour faire le point et puis … et puis retour en taverne pour se saouler oublier … une fois de plus. Sauf que le sort s’acharne et qu’un môme de douze ans avait décidé de grimper sur ses genoux, qu’elle l’avait laissé faire parce que c’était lui. Parce qu’il était à part. longue discussion jusqu’à ce qu’il s’endorme dans ses bras, et se réveille en lui disant qu’elle avait l’instinct d’une mère sans quoi il n’aurait jamais dormi là. Cette fois s’en était plus qu’elle ne pouvait le supporter. Plus tard, bien plus tard, taverne quittée, après l’avoir blessé le môme … parce que forcément elle ne savait faire que cela.

Retour vers sa tente et puis … sommeil qui ne vient pas, cauchemars qui reviennent alors elle était sortie de là … prendre l’air écouter la nuit crier, puis le jour se lever. Se cramer les yeux en regardant le soleil se lever. Et ses pas l’avaient emmenés vers la mer. Yeux fermés elle respirait l’air marin, s’imprégnait du l’air salé. Elle se laissa tomber sur le sable plus qu’elle ne s’y assit. Regard tourné vers l’Est aux premières lueurs de l’aube. Instant de paix dans ces temps troublés. Instant de paix où une armure a volé en éclat. Armure faite pour se protéger des tumultes du passé, revenus brutalement à la figure et voilà que … Rouge violent dans le ciel, le soleil qui sort de sa tanière. S’y brûler les yeux pour … oublier … impossible … il était temps d’accepter et d’enfin se pardonner.

Flux et reflux des vagues, flux et reflux de larmes qui se déversent enfin. Parce que l’armure s’est craquelée et qu’elle a cédé. Se pardonner enfin … de morts qu’elle n’avait pas causées, de vies qu’elle n’avait pu sauver et les laisser enfin partir en paix … et peut être qu’enfin certains cauchemars s’évaporeraient …

_________________
Ayache, incarné par Iskander
On me nomme Ayache ... on me nommait Ayache ...

Le goût du sel de la mer ... le goût de la terre ... le goût des alluvions mêlés, et la première chose dont je me souviens est mon nom, celui que l'on m'a donné.

Je suis trempé d'eau et de glaise comme un nouveau né ... nouveau né, je suis.

Le vent fait bruisser des roseaux autour de moi. La terre. J'y suis arrivé !

Serrer les mains pour la sentir, pour être sûr, sentir la glaise glisser entre mes poings. Envie de pleurer, de vagir, de têter le sein de ma mère.

Enfin !

Je renais ...

Bribes de mémoires éparses s'étiolent, puis reviennent, comme un vol d'hirondelles.

Je renais.

Sentir la morsure salée sur les plaies causées par le chat ... neuf queues, neuf vies, dérision.

Sentir la douleur de tous les muscles du corps. L'eau qui me caresse, le limon qui me soulage.

La barbe qui goutte.

Avoir pour tout bien un pagne sale.

Qu'importe.

Je renais.

J'étais Ayache. Ayache l'esclave lettré aux doigts fins, l'esclave caligraphe, l'esclave de plaisir, l'esclave rebelle, le galérien. J'ai goûté à toute la douceur et à toute la cruauté des côtes barbaresques.

Avant ... j'étais Samuel, je crois, nom oublié au jour de ma conversion. Il n'y a d'autre dieu que Dieu, le très Grand, le très Miséricordieux. Hier, Il a laissé le chiourme oublier de serrer mes entraves. Cette nuit, Il a laissé le fleuve me porter jusqu'à son rivage.

Ayache. Samuel. Ou qui que je sois maintenant.

J'avais échappé à une guerre terrible, faites de sang, d'ichor, de bois, de feu, de poudre et d'eau. De Tunis la Pirate ou d'Alger la Blanche, nous ramions pour faire la guerre.

J'avais eu cet espoir grandissant quand notre maître, Sindbad aux Mille Morts, avait porté ses armes vers la Provence, espérant y trouver des proies faciles. Il avait remonté le Rhône, fleuve traitre. Pour le prix de quelques échouages, il avait ramené quelques biens et quelques femmes, pas assez à son goût. Il s'en retournait piller d'autres terres qu'on disait plus prometteuses.

Mon dernier espoir, passe par le chat. Plonger dans les eaux et remettre ma vie entre les mains de Dieu.

Et renaître.

Me voilà. Retrouver la Provence et la Paix.

Je me tournai vers l'Orient pour prier ... pour voir une femme étrange au regard perdu.

Elle porté l'épée au flanc.

Lever des mains couvertes de limon.

Porter la main au front, à la bouche et au coeur.

Parler cette langue qui fut mienne autrefois.


Je suis Ayache. Je viens en paix.
Prunille
Elle avait quitté Arles à peine éveillée. Le rendez-vous de cette nuit n'avait pas porté ses fruits. Ils devaient bien être 5 ou 6, à s'être regardés dans le blanc des yeux en attendant que d'autres arrivent, et puis finalement avaient fait demi-tour, n'ayant plus d'espoir d'en voir d'autres arriver, sans même tenter d'aller reprendre la mairie. Pas pour cette nuit.
La frêle Blondine était donc retournée se coucher, mais n'avait pas trouvé le sommeil, repensant aux paroles de son frère. Elle se demandait bien comment il avait pu reprendre la mairie de Brignoles, lui... Elle savait bien qu'elle n'était pas assez impliquée dans la vie de la ville, mais vu qu'elle ne comptait pas se faire de vieux os ici...
Enfin ça, c'était sans compter cette fichue guerre.
Elle ne comprenait pas en quoi leur allégeance à Hersende concernait les Français. Qu'ils aillent se mêler de leurs propres problèmes avant de venir faire autorité chez les autres ! Enfin...

Direction, le Sud. La Camargue, elle y venait, parfois, quand elle avait besoin de marcher au calme. Chausses accrochées par un lacet autour de son cou, et bure remontée jusqu'au genou, elle marchait, droit devant elle, le Soleil Levant à son côté. Du calme... Ce n'était pas qu'on en manquait à Arles, à certaines heures de la journée il n'y avait pas un rat dans les rues, mais il lui arrivait parfois d'être prise d'une soudaine pulsion, d'une soudaine envie d'un retour à la nature. Elle suivait le cours de l'eau. Plus ou moins. Souvent, s'y enfonçait jusqu'à mi-mollet. Heureusement pour elle, la saison n'était pas encore aux moustiques. Sales petites bêtes qui se faisaient toujours un plaisir de venir sucer le sang de la frêle Prunette.

Et finalement, elle arriva à la mer. Elle s'assit face à elle, et resta là, quelques instants à admirer le mouvement des vagues. Et puis se lève, et continue, longeant la Méditerranée. Jusqu'à... Cette scène. Une femme, une rousse. Elle l'a déjà croisée, ça et là, en Arles, sous la tente des blessés notamment. Elle sait, c'est une maîtresse de Trévière, le traître. Et un homme. Ayache, qu'il dit s'appeler. Elle ne bouge plus, laisse le vent faire danser sa chevelure. Observe la scène, de là où elle est. Voir, sans être vue. Elle continue, encore un long moment, à les observer.

Mais inéluctablement, il fallait qu'il arrive quelque chose, quelque chose qui la fasse remarquer aux yeux des deux. Rien d'autre qu'un fort peu discret éternuement.

Fichu printemps.

_________________
Enored
Une présence à ses côtes, elle le savait, le sentait, rien d'hostile pourtant. Mais main portée sur la garde de l'épée juste au cas ou ... et à nouveau sombrer, laisser l'esprit divaguer. Etrange voix désincarnée qui vint la tirer de ses pensées.

Je suis Ayache. Je viens en paix.

C'est dimanche bordel ! et leur sacro-sainte trêve dominicale non de non ! qu'on me fiche la paix ! Laissez moi tranquille fichez moi la paix ! Je suis au repos ! Mots qui ne franchissent pas les lèvres ... paix ... paix ... paix ... ce n'était pas ce mot que l'homme venait d'utiliser ? paix ... Homme oui il devait s'agir d'un homme en entendant la voix ... paix ... ah oui ... paix ... main qui relâche la garde de l'épée.

Paix ... paix ... voilà qu'elle y aspire la mercenaire à la paix. Juste un instant juste une journée avant de redevenir le Capitaine là pour ses hommes, se donnant sans compter, se donnant pour s'oublier pour oublier pour l'oublier pour ne pas penser ... Paix ... qu'on la lui fiche la paix et pourtant dans cette présence près d'elle ... quelque chose l'attirait. Parce que quelqu'un qui venait en paix était si rare dans ses temps. Il s'est présenté et à donné ses intentions ... Alors sans décrocher ses yeux de l'horizon elle parle.


Je suis Enored. Et je suis en guerre ... avec les autres ... avec moi même ... je ne sais ce qu'est la paix.


Mots qui sonnaient si juste si vrais ... si durs ... si inévitable. Une autre présence plus loin signalée par un éternuement. Besoin d'être seule et de voir du monde en même temps ... alors regard qui se tourne vers l'homme. Connu et inconnu ... étrange sensation comme si elle l'avait déjà croisé ailleurs dans une autre vie. Ses yeux se posèrent sur lui. Question muette ... se connait-on ? question qui ne passe pas le bord de ses lèvres. Soupire. Elle se sentait vidée de tout sentiment, incapable de réagir face à cet homme de ... Paix ...
_________________
Ayache, incarné par Iskander
Etranges apparitions ... sorties du Delta.

Une jeune femme au regard de braise et à la toux fragile.

Une femme-homme ... pour moi qu'on disait aimer les hommes et qu'on avait condamné pour cela ... pour avoir aimé, pour s'être refusé.

Je répétai doucement.


Vous êtes Enored. La guerre vous a prise.

Elle l'avouait elle-même !

Souhaitez-vous que je vous enseigne la paix ?

Je priai tout bas le Très Haut... j'arrivais ici vêtu d'un pagne de lin, couvert de boue ... pour parler philosophie sur les bords du Rhône ... Al hamdoulillah !

Etrange chemin.

Poser un instant mon regard sur l'autre femme, ... la saluer ... l'inviter du regard à se présenter.
Enored
Un simple pagne et de la boue pour tout vêtement. Le regard de la rouquine était passé des yeux de l'homme au reste du corps. Retour vers ses yeux puis vers l'horizon.

Vous êtes Enored. La guerre vous a prise.

Prise ? non elle était née pour cela. Paroles qui raisonnent tout de même.


Je suis née pour la guerre ... je ne vis que pour cela.

Mensonge à elle même ... parce que réfléchir autrement lui posait problème...

Souhaitez-vous que je vous enseigne la paix ?

Pensées qui s'envolent vers un môme qui lui parlait de perfection la veille au soir. De se laisser l'occasion de la faire éclore. La guerre s'apprenait ... elle était née pour cela. Ou pas tout à fait ... parce qu'elle avait occulté cette partie d'elle même. N'avait gardé que l'enseignement de son père et de ses frères pour oublier celui de sa mère.

Enseignement qui lui était revenu la veille au soir. Comme une immense gifle. Comme une lame de fond. Qui l'avait emportée tout entière, plongée vers ce sentiment étrange d'insécurité, plongée vers les remouds de son inconscient qui tenait emprisonné savoir pour ne laisser place qu'aux cauchemars.

Mais tout avait changé ... Elle était elle mais plus la même que la veille. Différente et pourtant ... alors pourquoi ne pas gouter cet instant de paix ... pourquoi ne pas l'apprendre de cet étrange apparition. Deux mots suffiront.


Enseignez moi.
_________________
Prunille
Elle relève le nez, dirigé vers ses pieds nus. Et croise le regard du barbu, qui l'interroge.

Prunille de Cianfarano, qu'elle lâche.

Et puis fait demi-tour. S'en retourne sur ses pas. Cette histoire n'est pas son histoire.

_________________
Ayache, incarné par Iskander
Je regardai la jeune femme s'éloigner. Cianfarano ... une des pupilles de Rethy ? Etait-ce possible ?

Mon ami, que c'est-il donc passé pour qu'une telle hargne habite une de tes enfants ?


Attendez !

Attendez, s'il vous plait.

Vous vivez cette guerre aussi, n'est-ce pas ?

Peut-être cela vous concerne-t-il également...


La femme homme ... la jeune femme ... aucune qui n'ait enfanté ...

Non. Mais toutes deux avaient autant vu de choses qu'une grand-mère ... et aussi peu qu'une femme nubile la veille de son mariage.

Par où commencer ? Par ce qu'elles savent ... sans doute


On vous apprend que l'important, dans la guerre, c'est la victoire, n'est-ce pas ?

La victoire. Délaisser tout le reste pour elle.

Désigant la jeune femme, Prunille de Cianfarano ... un nom qui m'était familier.

Vous haissez encore.

Et la femme-homme, Enored.

Vous avez même cessé de haïr ... la guerre se nourrit d'elle-même, demandant toujours plus, à chaque victoire, exigeant plus encore à chaque défaite.

Vous vous battez pour les votres mais les voyez dépérir. Vous vous battez pour un pays et le voyez mourir. Vous vous battez pour une cause ... pour voir chacun de ses principes bafoués sur l'autel de la victoire ...

Vous en êtes peut-être arrivée au stade où vous battre n'a plus de sens, mais est la seule issue, car, dos au mur, il n'y a pas d'autre choix : il faut se battre, encore et encore, jusqu'à vaincre ou jusqu'à mourir ... et la mort ne vient pas vous délivrer.

N'est-ce pas ?


Je m'étais approché, guettant un signe d'elles.

Elles étaient tout à la guerre ... leur apprendre la paix ?

Y parviendrais-je ? Je n'en savais rien.
Enored
Une Cianfarano ... était donc celle qui avait éternué. L'Irlandaise ne réagit pas. Besoin d'une pause d'un instant de paix juste un instant.

Chaque mot touche, étrange impression qu'il lisait en elle comme sur un manuscrit déposé devant lui. Cela se voyait-il tant que cela ? Léger frémissement qu'elle ne put retenir au souvenir des larmes qu'elle avait versé au lever du soleil. Des traces encore sur son visage ? peut être ... surement. Elle se sentait observée. Léger soupire le temps de trouver comment réagir.


Haïr ? je n'ai jamais haïs que moi même ... parce que j'ai survécu à tous ceux que j'aimais ... alors oui j'ai laissé la guerre me prendre toute entière et pourtant ...

Il avait trouvé les mots plus juste qu'elle ne les prononcerait jamais plus juste qu'elle n'oserait jamais les dire. Agacement provoqué par ces mots qui ne sont pas siens mais qui sont elle.

Pourtant oui la mort ne veut pas de moi, ne veut pas que je les rejoigne ... je l'ai cherchée pourtant ... laissant mon inconscience me guider dans les combats mais la mort ne veut pas de moi.

Nouveau silence, pensée pour lui ...

Je crois qu'aujourd'hui je ne veux plus d'elle. Je veux vivre ... pour légère hésitation ... détour avant d'avouer l'inavouable me battre oui mais ... vivre ... je ne cherche plus la mort ... mais s'il faut en passer par là ... pour la victoire oui je le ferais !

Cela sonnait si faux ... c'était pour lui qu'elle se battait parce qu'elle lui avait promis de rester en vie ...
_________________
Prunille
N'avait-elle pas fait deux pas qu'Ayache l'intercepta dans son élan.
Elle l'écoute s'interroger...
Et la réponse de la Pirate.
A son tour de s'interroger.
Elle qui, pendant 14 ans, a été enfermée dans un couvent, n'arrive pas à concevoir qu'on puisse ne plus vouloir de la vie.
Certes, cela lui était déjà arrivé, de vouloir mourir, alors qu'elle était enfermée entre quatre murs.
Mais depuis sa fuite, jamais.
Onisama suffisait à son bonheur.

Résolument, elle se tourne vers l'homme.


Je n'ai jamais fait la guerre.
Et je ne pense pas que la fin puisse justifier les moyens, non.
Les épées sont trop lourdes pour moi, je suis trop frêle, je ne sais pas combattre, Onisama ne veut pas.

Je hais...
Certes.
Je hais la bêtise et les gens bornés, voilà.


Elle laisse échapper l'ombre d'un sourire en coin.
Caresse le sol du bout de son pied.
Et darde l'azur de ses yeux sur la rousse.

_________________
Ayache, incarné par Iskander
Je secouai la tête ... j'avais été bête moi-même, borné même, rigide, ... plus qu'à mon tour ... qui étais-je pour donner une leçon ?

J'avais juste guéri de blessures ... j'avais eu le temps de penser ... ramer aide à libérer l'esprit, quand on n'est pas trop abruti de fatigue.


Je préfère dire tenace et passionnée à borné ... même si cela mène au même en fin de compte quand c'est la guerre que nous faisons.

Pour la victoire, vous le ferez ... mais, voilà, cette victoire se fait insaisissable, fugace ... vous croyez l'obtenir, elle vous échappe, elle se dérobe ...

Pourquoi ?

Passionnée ... vous le ressentez, n'est-ce pas ... ce qui vous passionne n'est pas la guerre ... votre victoire est ailleurs ... elle est dans un autre état, une autre chose ... et cette épée, prolongement de votre bras, je vous la donnera pas ... car votre victoire est plus importante que la guerre, et la guerre ne vous la donnera pas !

Vous le savez, n'est-ce pas ... C'est en vous, fort, intense, douloureux, insoutenable ...


Entre le regard vert d'Enored et le regard bleu de Prunille ...

Cette pensée ... elle va me tuer ...

La regarder sans peur ... murmurer au vent, pour chacune autant que pour moi.


Nous avons tous tant besoin d'aimer et d'être aimés.
Enored
Un regard posé sur elle, celui de la jeune Cianfarano. Elle le sait, le sent, s'en moque à cet instant. Une provocation, une autre peu importait.

Emeraudes qui se détachent de de l'immensité bleu pour tomber sur des Azurs et un sourire en coin. Regard posé, dénué de tout sentiment pour la demoiselle. Regard neutre. Etrangement, peut être que ... quelques jours auparavant elle aurait répliqué surement. Mais à cet instant, la mercenaire ne cherchait qu'un moment de paix avant de redevenir ce qu'elle était ... redevenir ... non ... l'évidence est là ... impossible de faire marche arrière. Quelque chose avait changé en elle.

La guerre, sa sortie de l'ombre, la naissance d'Aengus ... tout cela n'était pas anodin. Une page, une page à tourner et laisser les morts en paix enfin. Pour re ... non pour vivre simplement ... simplement vivre au lieu de survire ... s'autoriser à autre chose enfin. Echos du passé pour enfin les laisser s'en aller. Qu'ils meurent en paix, qu'elle vive en paix ...

Alors elle fit enfin attention à ce qu'Ayache disait et chaque mot touchait. Chaque mot craquelait l'armure forgée au fil des années, pénétrait dans les failles, les agrandissait.

Les émeraudes quittèrent les azurs pour se poser sur Ayache.

Car votre victoire est plus importante que la guerre, et la guerre ne vous la donnera pas !

Mots qui frappent aussi surement qu'un coup d'épée ...

Vous le savez, n'est-ce pas ... C'est en vous, fort, intense, douloureux, insoutenable ...


Mots qui transpercent aussi surement qu'un carreau d'arbalète. Léger étonnement dans les émeraudes. Il semblait avoir peur d'elle. Peut être qu'à un autre moment elle l'aurait frappé, elle lui aurait fait ravalé ce qu'il venait de dire c'était certain. Mais ses mots avaient touché juste, tellement juste. Un sourire de dessina sur les lèvres de l'Irlandaise car à ce moment précis elle n'était plus une mercenaire, elle n'était plus une pirate ... juste pour cet endroit, ce matin là, elle était une guerrière de la paix* Incompatible ? non pas en cet endroit, pas à cet instant ... pas ce matin là.

Nous avons tous tant besoin d'aimer et d'être aimés.

Mots qui filent dans le vent et les émeraudes se replongèrent dans le bleu de la mer, conscience que cet instant est une pierre précieuse qui lui donnerait la force de continuer, pour aller au bout de cette guerre ... Murmure ...


Oui ... on a tous besoin d'aimer et d'être aimé ... et c'est ma victoire que de l'accepter.


(* hrp : librement adapté des paroles d'Hikitsuchi Michio Sensei "soyez des guerriers de paix")
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)