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[RP Privé] Saisis ta Chance... Trouve ta Voie

Bokken
Si vous pensez que votre personnage peut se trouver au même endroit par la suite, avec un rapport certain, il suffit d'envoyer un MP pour pouvoir négocier votre envie de Roleplay. Cohérence oblige. Merci d'avance et Enjoy !

[ Ton choix est notre choix ]


- Usuki, sous le toit du jeune brun, hier, soleil au zénith -

La porte coulisse. Les chikatabi sombres sont retirés et l'adolescent aux longs cheveux noirs tenus en catogan fait son entrée calmement, sourire qui étire ses lèvres fines malgré la maladresse évidente devant lui : la jeune fille aux longs cheveux argentés s'est coupée le pouce dans un sursaut de surprise, alors qu'elle tentait de préparer le déjeuner. Le sourire ne dépérit pas, décidé à être réconfortant. Aujourd'hui est un jour spécial et ce n'est sûrement pas Bokken qui va invectiver celle qu'il considère, depuis leur rencontre étonnante, comme sa protégée. La peur de la voir partir par la suite et qu'elle se retrouve de nouveau devant d'autres pour la battre, que la solitude lui pèse à chaque retour, sans personne à qui raconter sa journée ou échanger rires et histoires sont des raisons parmi tant d'autres. Même si Kaedea peut sembler petite de taille et de visage, les grands yeux clairs témoignent pourtant du même âge que celui qui lui a proposé son logis. Treize printemps pour tout deux, tant à découvrir et à vivre. Même si rejetés par leur famille, l'entraide est de mise. Le vagabond avait promis d'apprendre à la fière maladroite ce qu'il savait du sabre de bois ainsi que son maniement. Bien sûr il n'a rien d'un sensei, mais cette fille, muette de surcroit, lui avait démontré que malgré son corps en plein trouble physique elle détenait un esprit de fer et une assurance à vouloir s'endurcir. Et elle ne lui avait pas menti.

Tu voulais découvrir le saké hein ?... J'en ai pris mais je ne me doutais pas de devoir te montrer aussi vite ses effets curatifs.

Et joignant le geste à la parole, le jeune brun dépose sur un côté de la table basse ses achats : un long tissu commun propre enroulé et quelques victuailles. Sa main dextre vient saisir doucement sa jumelle féminine à peine blessée et, tandis que ses onyx effleurent le filin carmin qui s'égoutte, les dents viennent déboucher la bouteille de l'alcool puissant... Et la sénestre de verser à peine quelques gouttes sur la plaie. Le saké est sacré lui a-t-on appris. Pas de gâchis.
Il laisse par contre celle au nom japonais proche de l'érable se dépatouiller pour le pansement avec un bout du tissu récemment acheté. L'adolescente montre fièrement son nœud, ce qui laisse place à rire étouffé du dict "faux bokuto", avant de laisser place à une question qui lui brûle les lèvres.


Tu as bien dormi au fait...?

La fille aux longs cheveux couleur argent le rassure d'un hochement de tête comme d'un large sourire, joignant une main explicite à la parole. Oui, la soirée en gargote des lucioles, avait terminé pour la protégée sur les cuisses de l'adolescent, trop épuisée. La mémoire d'ailleurs revient au jeune brun, qui demande doucement à la femme en devenir de fermer ses grands yeux.

Je sais que tu veux t'endurcir...

La main droite déballe lentement ce tissu simple, éclats d'obsidiennes attentifs à ce que Kaedea ne triche pas.

Tu m'as appris qu'au fond aussi je le veux, pour nous, pour suivre une voie.


Puis la gauche vient saisir à la garde un sabre de bois qu'il vient présenter devant les paupières scellées. Bokuto presque identique au sien, seule différence au manche, où l'on peut apercevoir une esquisse d'érable, premier signe échangé entre les deux solitaires. Kaede... C'est ainsi qu'il l'appelle depuis cette rencontre.

Alors tiens. Il est à toi.

La muette reste ébahie de surprise, yeux clairs posant une seule question, si tout cela est bien réel.

Prends-le, respecte-le, fais en ton compagnon jusqu'à ce que tu sois apte à détenir une vraie lame. Nous nous entrainerons ensemble chacun avec le sien quant tu auras niveau prêt à ce genre de leçon.

Il n'aura pas pas prévu la suite. La protégée se jette à son cou à sa grande surprise, lui peu habitué à ce genre de geste simple mais tant emplis de sous-entendus. Ses bras fins mais durs viennent tout seuls l'enserrer à la taille, murmure qui suit le mouvement :

Arigato...


Mais remarquant par la suite que son geste va bien au-dessus des règles de bienséance, passé qui lui martèle l'esprit alerte, le jeune brun recule ses bras, aussi vite que la fille aux cheveux argentés. Il lui faut toussoter d'un air gêné et s'obliger à ne pas sécher un flot de larmes féminines qui a l'air de débuter pour pouvoir lui soumettre l'affaire qui l'excite autant qu'elle l'inquiète. Ce dont elle n'a pas été spectatrice la soirée d'hier, trop bien dans les bras de Morphée. Longue inspiration.

Il faut aussi que je te parle d'une chose très importante, que je ne pourrais accepter si tu ne souhaites pas cette proposition.

Le regard d'aigle vient se planter dans le clair des iris contraires.

Tu te rappelles d'Etsuko-san hier soir ? Pendant que tu dormais, sa générosité a été plus que démontrée...

Hochement de tête de la muette, qui l'enjoue à continuer.

Je vais être précis. Etsuko-san nous ouvre les portes du domaine de sa famille dont elle est l'ainée des femmes. Malgré qu'elle soit surtout sous la bannière de son grand père, il est trop faible pour prendre une seule décision. C'est donc elle qui s'occupe d'à peu près tout des affaires Hashamachi. Ouhi-san est sa petite sœur et vit aussi à ses côtés. Keiji-san quand à lui détient une place de simple invité. Je n'en sais pas plus à son sujet, je n'ai pas vraiment envie d'un côté. Mieux vaut l'éviter autant que possible. Il me débecte de prétention...

Il lui faut grogner avant de continuer. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui le dérange de vouloir absolument que cet homme l'entraine avec sa protégée... Ottô-san lui a toujours dit qu'un homme ou une femme avec une vraie lame doit être respecté. Peut-être lui demandera-t-il la prochaine fois... Il paraît que l'homme a un bon fond. C'est un bon test.

Etuko-san nous propose logis, repas chaud et surtout... Enseignements dans les arts qui nous plairont. J'ai fait la demande que tu puisses autant en apprendre sur l'art du combat que l'écriture et la lecture...
Je ne pense pas du tout que tu ais envie de devenir une geisha... Je peux me tromper bien évidemment. Nous aurons si nous acceptons, un pavillon à l'écart des autres, en paix donc. J'ai juste refuser les... Domestiques. C'est déjà trop. Qu'en penses-tu, devrions nous dire oui à sa générosité sans contrepartie ?


Car oui, Etsuko ne lui avait rien demandé de plus si ce n'est d'être à l'heure du repas et de ne pas se battre à l'intérieur. Chose qu'il n'oublie pas d'ajouter à sa protégée, comme de ne pas hésiter à lui avouer tout problème avec un homme quel qu'il soit. Il lui avait promis... Toujours là quand tu en auras besoin. Le genre de lien qui ne fait que durcir au fur et à mesure du temps.
Il dû la rassurer sur le fait qu'ils resteront bien ensemble le plus souvent possible, ayant tout les deux choisis le même chemin.
Et c'est d'un oui commun que le duo termine cette discussion dont eux seuls ont le secret. Demain sera un nouveau jour, une nouvelle vie peut-être... Des aventures ? Qui sait ? L'excitation bat son plein à l'intérieur des jeunes âmes combattives.




- Usuki, devant le domaine des Hashamachi, aujourd'hui, soleil levant -


Près du mur à l'Est de la ville... Il devine bien que la demeure familiale doit être énorme et ne devrait pas poser de difficultés à repérer. Chose faite par l'habile Kaedea, qui lui pointe fièrement d'un doigt fin les bâtiments et terres à la charge de la fille ainée. Les adolescents, sabre de bois à la hanche dextre, marchent d'un pas rapide jusqu'à la grille d'entrée, protégée par deux soldats en total paradoxe avec le corps plutôt fin du "faux bokuto". L'un des deux vient recevoir platement les jeunes gens, armure étincelante au petit matin.

Que voulez-vous aux Hashamachi ?


Nullement impressionné - enfin presque, yeux qui pétillent sur les vrais katanas - Bokken répond au gaillard avec une once de diplomatie, long apprentissage

Nous avons été invités à loger, nous nourrir et apprendre par Etsuko-san. Je me nomme Bokken et voici Kaede. Pourriez-vous informer la généreuse et respectable fille ainée de la famille que nous sommes à sa porte ?

Le jeune brun fait un signe à celle aux cheveux argentés, plutôt bouche bée du spectacle, avant de s'incliner poliment à sa requête. Il ne reste plus qu'à laisser faire le bourru personnage...
_________________

On ne choisit pas son nom... Ça ne veut pas dire pour autant qu'il nous convient et qu'on peut toujours lui faire honneur.
Kaedea
[Une nouvelle ère commence.]


Elle a peu dormi cette nuit là la fillette aux cheveux et aux yeux trop clairs. Trop d'émotion en quelques heures la veille au soir. Ce cadeau ... ce Bokuto de bois, érable gravé sur la garde qui l'a émue jusqu'aux tripes la gamine, lui arrachant des larmes même. Cette étreinte, brève mais sincère, elle qui n'a plus souvenir d'avoir jamais serré quelqu'un dans ses bras. Et cette proposition de Bokken.

Rejoindre une famille qui leur ouvre les portes de leur domaine ... les invite. Eux ... deux adolescents, des enfants même sur encore bien des points. Laissés pour compte et abandonnés de la vie, n'ayant pour s'en sortir que la débrouillardise et la rage de vivre.

Elle ne parle pas la p'tite muette, mais elle n'est pas sotte, et elle a bien compris la chance qui s'offre soudain à eux. Une chance d'apprendre le maniement des armes, une chance d'apprendre à lire et à écrire, ce qui pour elle constituerait un énorme progrès dans sa volonté de communiquer au mieux avec le monde qui l'entoure.

Ses dessins et ses sourires la limitent en effet, et la fillette est bien souvent frustrée de ne pas parvenir à se faire comprendre comme elle le voudrait.

La nuit a été courte, et longue à la fois, Kaedea se tournant et se retournant sans cesse sur sa natte en de bambou tressé. Aussi, lorsqu'elle se présente devant les grilles du domaine en compagnie de son sauveur, le visage de l'enfant est il encore plus pâle que d'ordinaire et ses trop grand yeux clairs cernés, lui donnent un air des plus maladifs.

Dans son Kimono d'homme trop large et usé jusqu'à la corde, contrastant avec ses zoris grises toutes neuves, l'enfant du silence serre sa petite main sur la garde de son bokuto tout neuf, se tenant tout près du jeune Brun, légèrement en retrait, à la fois effrayée et excitée par ce qui se cache derrière ses murs.

Tant d'espoir ...

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13 ans, dans sa bulle.
Etsuko
Les mouvements sont lents, fluides. La longue silhouette enchaine kata après kata, laissant les mouvements familiers faire le vide dans son esprit.
C'est son heure préférée. Celle où la lumière pale du petit matin se marie avec les dernières obscurités de la nuit, celle où tout se nimbe de gris.
L'aspect posé du Tai Chi Chuan contraste avec sa finalité. Les mouvements lents et gracieux comme une danse dissimule la férocité sous-jacente.
Qui penserait que la femme pressée, la cavalière acharnée apprécie aussi la lenteur des mouvements, leur décomposition chorégraphiée?
Pensées qui s'ordonnent sous la chevelure ébène sans rompre la concentration. Presque spectatrice du cheminement, elle laisse la réflexion s'ordonner.
Mélange du blanc et du noir, de l'immobilité et de l'action, de l'impulsivité et du calcul, de la chaleur et de la glace... Son esprit a un ricanement sardonique.
Il t'a fallu tout ce temps pour comprendre que c'était une synthèse de ta personnalité? Tu te ramollis, ma fille. Ça doit être l'âge.

En parlant de se ramollir, que lui a t il donc pris hier soir?
La générosité envers les étrangers n'est pas sa qualité prédominante. L'impulsivité, oui mais quand même... La volonté de protéger la fillette au physique étrange? A son âge, les dangers se font encore plus nombreux.
Son âge... Un souvenir oscille derrière le rideau du passé qu'il griffe pour venir occuper le devant de l'esprit. Une infime hésitation dans le kata, le temps d'une respiration et Etsuko le renvoie fermement loin, très loin. Qu'il aille nourrir ses cauchemars et plus sa vie.
Peut-être la raison est elle là, ou peut-être est ce réellement un mouvement du cœur,ou a t elle décidée que Chouchi avait besoin de la compagnie d'autres enfants ou peut-être bien a t elle entrevu une possibilité...
Habituée à ce que son esprit a d'instinctif, elle repousse les questions. Quand le moment sera venu, elle trouvera la clef. En attendant...

En attendant, elle a une cohabitation à organiser. Et quelle cohabitation! Avec un haussement d'épaules, elle interrompt son entrainement et réouvre les yeux. Les personnalités si différentes et si affirmées des différents hôtes laissent présager bien des heurts.
Il n'y a pas de doute, la maison va vivre des moments intéressants. Les onyx pétillent. Il y a là un défi qu'elle est tout prête à relever.

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--Yakatape
Regard sombre et lourd qui dévisage les deux arrivants.
Le garde les inspecte de haut en bas, prenant son temps.
Il les jauge, les mesure.
Plus d'invités veut dire plus de dangers. Les gardes le savent:
si Etuko-sama ouvre les portes, à eux de parer à toute éventualité. Chaque invité sera discrètement surveillé le temps qu'il faudra. Bien sur, on ne le dira pas à la Dame. Elle prendrait mal tout ce qui pourrait passer pour un manquement à l'hospitalité...Officiellement...

L'instant dure pendant que le silence de plomb s'attarde sur les deux adolescents. Etsuko avait donné leur description: un tourmenté fluet et une fille argentée.
Ca pour être argentée, elle l'est... Une protégée des kami? Peut-être bien un signe. Bénéfique ou maléfique? Le destin est facétieux, il a le goût du jeu. Ca tombe bien, les Hashamachi aussi.


Un sourire carnassier découvre la mâchoire de loup de Yakatapé.

Bienvenue.
Vous êtes attendus.


Le lourd portail s'ouvre.


Edit: faute d'inattention
Ouhi
Deux onyx qui fixent le plafond. Un moment déjà qu'elle était réveillée mais aucune envie de quitter la douce chaleur que lui offrait son futon. Et puis l'heure est à la réflexion... Questions qui fusent dans un esprit bien trop embrouillé. Adolescence quand tu nous tient.

Plus d'une semaine qu'elle était à Usuki et l'impression d'y avoir toujours vécu. Étrange. Ouhi n'était pas venu pour s'installer, non. Un passage furtif qui lui aurait permis de se ressourcer au près des siens avant de reprendre la route pour retrouver son chez elle.

Mais ici elle avait retrouvé l'insouciance que pouvait connaître les jeunes gens de son âge. Loin des responsabilités qu'on lui avait attribuées à Hita. Elle avait retrouvé son statut de petite fille. Autant d'avantages que d'inconvénients... L'avantage de pouvoir se laisser aller, découverte de sentiments nouveaux. Sentiments qui l'avaient poussée à la faute... Mais aussi des rencontres multiples et variées toutes aussi enrichissantes les unes que les autres... L'inconvénient de voir défiler chaque jour les images d'une journée aux souvenirs bien trop douloureux. Il y a de ces choses que l'on aimerait oublier sans pouvoir et ce malgré toute la volonté qu'on y met. C'est ainsi.

Comme il est plaisant quand même de ne pas avoir à se soucier, penser aux choses sérieuses, si ce n'est :
Quelle sera la couleur du kimono du jour ?

C'est d'ailleurs ce à quoi elle pense quand une servante vient frapper à la porte avant de la faire coulisser. La jeune fille grimace avant de s'étirer et de se lever enfin. Pas un mot. La servante sait ce qu'elle a faire. Aider la jeune maitresse à s'habiller, se coiffer et cetera... Soupire, blasée. Elle pourrait s'en passer... Mais à force d'être traitée comme une assistée, on le devient.

Bref regard jeté à la fenêtre. Fin sourire qui s'étire. La journée s'annonce belle... Polie, elle s'incline quand même légèrement pour remercier la servante qui fait de même avant de s'éclipser pour aller s'occuper du petit Chouchi, certainement. Etsuko, elle, doit être déjà debout... Petit soupire qui s'échappe. Jamais elle ne pourra faire preuve d'autant de rigueur que son ainée...

Petits pas qui l'emmènent jusque la grande salle commune. Les deux perles noirs vagabondent un moment dans cette immense pièce vide et silencieuse... Comme le reste de la maison. Énième soupire de la matinée.

Mais ce calme n'allait pas durer. La veille, la jeune fille avait été étonnée par l'élan de générosité qu'avait eu son ainée. Sympathie ? Pitié ? Les deux épaules de haussent. La maison allait bientôt ressembler à un refuge pour vagabonds à cette allure... Ce qui n'est pas pour lui déplaire, au contraire...

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Bokken
[ La paix du pinceau ]


- Usuki, Domaine Hashamashi, Soleil au zénith -

Calme bien ancré sur les terres côtières. Le départ de la famille Hashamashi pour Hita, suivi de celui du clan Hotaru pour on ne sait où, avait laissé le village d'Usuki en pleine croissance dans un léger vide de soirée palpable. Mais cela ne démontait pas plus l'envie de se renforcer, encore et toujours plus présente chez les deux adolescents. Le matin était réservé aux études avec les précepteurs, le reste de la journée aux arts martiaux, intervertissant corps à corps et bokuto. Parfois, comme aujourd'hui, les jeunes hôtes n'avaient point de senpai sévère ou de bourru gardien à qui demander leçon, et s'évertuaient à enchainer katas ou épouvantails de paille - au grand damn des paysans - pour ne pas faiblir et s'approcher un peu plus de leurs souhaits secrets.

L'heure est pour le moment au repos. Seuls dans la cour des gardiens aux multiples instruments d'entrainement, le brun refoule la sueur des multiples coupes avec le plus lourd - mais proche du poids d'un katana - sabre de bois que l'on nomme suburito, tandis que la fille muette s'évertue à se faire au maniement du vrai bokken.

Un domestique vient interrompre le jeune homme torse nu aux muscles plutôt partis pour être dans la longueur. Vélin tendu avec trop de respect, le dict "faux bokuto" remercie d'un simple hochement de tête le geste. Par les Kamis que les servants doivent avoir peur que les adolescents se plaignent à leur maitresse aux longs cheveux d'ébène... Sourire en coin à cette pensée, les onyx effleurent maintenant le papier de qualité, tout comme l'écriture fine.





A Bokken san
Demeure Hashamachi
Usuki
Daimyo Otomo

Konnichi wa, Bokken san

J'espère que ces quelques jours vous ont permis vous et Kaede de vous acclimater.
Si d'un coté, je suis confuse d'avoir du vous laisser si vite, de l'autre, cela vous aura permis de faire vos premiers pas dans le calme.

Les deux précepteurs ont du vous évaluer et vous proposer un programme adapté. Celui-ci vous sied il?
Senshi-san a t il commencé à vous enseigner?

Au marché de Hita, j'ai trouvé quelques étoffes qui se marieront à la perfection avec la Feuille Argentée. Qu'elle prépare sa patience, j'ai bien l'intention de la faire crouler sous les essayages.

Profitez tous les deux de la tranquillité du domaine. Nous serons de retour d'ici peu et je gage qu'elle s'envolera bien vite sous des auspices moins agités.

Saluez Kaede pour moi, tout comme je vous salue, Bokken.
J'ai hâte de retrouver, Usuki, mon domaine et vous.

Que Bouddha vous illumine,

Hashmachi no Etsuko, pressée de rentrer chez elle


Ce qui étire ses lèvres fines s'élargit un peu plus à la fin de la lecture. Les deux éclats d'obsidienne viennent fixer la pauvre tenue de l'enfant du silence. Clair qu'il n'omettra pas d'être présent lors de l'essayage, quoi de plus amusant ? Peut être faudra-t-il se faufiler... A voir. Une réponse se doit d'être faite. Et alors que l'ex vagabond va pour se diriger à un endroit plus convivial à l'écriture, c'est une table basse, un chiffon, un pinceau et un encrier d'un noir propre qui vient le rejoindre des mains habiles du domestique messager.

Comment avez-vous...

L'homme s'incline profondément puis se retire. L'adolescent grommelle dans le même temps.

Je n'irais pas me plaindre m'enfin !

Long soupir avant de s'asseoir et de se frotter les mains calleuses grâce au chiffon offert. Il verra la qualité du service à son égard plus tard.




A Etsuko san
Hita
Daimyo Otomo

Konnichi wa, Etsuko san

Ne vous en faites pas... Nous sommes même trop pomponner par vos domestiques. Ils ne veulent rien entendre, trop craintifs sûrement que nous allions ternir la qualité de votre service d'hôte par un bouche à oreille sournois. Je me demande même si vous ne leur avez pas appris à scinder notre esprit pour savoir à l'avance ce que nous souhaitons.

Le domaine est calme le matin, tout comme le village entier. Mais l'après-midi est toujours enclin à de la vie malgré le départ du Clan de Maruku san. Cela dit c'est une bonne chose pour Maylee san qui a besoin de ... Voyager. Il n'y a bien que nos soirées qui manquent à Kaede chan et moi.

Vos précepteurs nous ont cerné avec sagesse. Kaede chan et moi sommes très heureux de chacune de nos journées. Matin pour les études diverses et variées, reste de la journée pour notre voie choisie avec vos gardiens ou Senshi san... Ou bien comme maintenant nous nous entrainons à deux.

Je serais amusé de voir la "Feuille Argentée" en pleine découverte sur l'art de s'habiller différemment... Me dire non serai injuste, ne trouvez-vous pas ?

Qu'en est-il de votre santé, tout comme celle de votre petite sœur et petit frère ? Que vous a apporté votre voyage à Hita à part quelques étoffes ?

Keiji-san est-il enfin plus enclin à revenir sur son désaccord à nous enseigner ce qu'il sait ? J'avoue de moins en moins le comprendre à se laisser aller de la sorte avec le saké.

J'aurais à vous parler d'ailleurs sur votre savoir au Tai Chi Chuan.

Enfin, nous attendons avec impatience votre retour à tous au domaine. Prenez garde sur les routes.

Bouddha m'illuminera peut-être un jour... Qu'il veille sur vous surtout.

Bokken, avec le salut de Kaede


A peine a-t-il fini que le domestique fait son retour. Pour sûr, ils doivent les espionner ceux-là... Il ne voit pas la chose autrement. Mais l'heure ne sera pas à grogner contre le messager, comme la muette vient doucement demander, par un tapotement à une épaule au hasard, le contenu de la lettre reçue et sa réponse, d'une moue qui fait vite rire l'adolescent.

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On ne choisit pas son nom... Ça ne veut pas dire pour autant qu'il nous convient et qu'on peut toujours lui faire honneur.
Kaedea
Une famille ... Kaedea ne se souvient plus vraiment de la sienne ni de la signification réelle de ce mot, mais dans son jeune esprit, ce qu'elle a trouvé auprès de Bokken y ressemble totalement.

Accueillie comme une impératrice, tout du moins elle le voit comme ça, dans le domaine Hashamashi, la petite est heureuse comme jamais elle ne l'a été, et, en remerciement de l'accueil et des bons soins, elle se montre docile et appliquée dans tous les enseignements qu'elle reçoit.

Celui qu'elle préfère et de loin, c'est le cours de calligraphie et de lecture, celui, et elle en est intimement convaincue, qui lui permettra de trouver sa place en ce monde, l'aidant à communiquer avec les autres. Mais les leçons s'avèrent difficile, la petite muette ne pouvant rien oraliser, le professeur est contraint de s'adapter, et de passer par les gestes et les dessins. Souvent l'enfant s'impatiente, s'énervant de la lenteur de ce qu'elle apprend, mais elle serre les poings et se remet à la tache, courageuse et volontaire.

Son moment de détente à elle, c'est le soir, lorsqu'elle se retrouve dans le pavillon avec son compagnon, son sauveur, Bokken. Kaedea multiplie les efforts pour lui être agréable, préparant le diner, nettoyant leur demeure du mieux qu'elle peut, et jamais sur son visage pourtant parfois creusé par la fatigue des cours et des entraînement, elle ne montre autre chose qu'un sourire et un regard enjoué envers le jeune homme.

Reconnaissante elle l'est, et dans son jeune esprit elle mesure parfaitement la chance qu'elle a eu de le rencontrer. Un soir, le jeune homme lui fait part du courrier reçu par Etsuko san et de sa réponse. La petite aurait aimé pouvoir déchiffrer seule le message, mais l'heure n'est pas encore arrivée ... Elle rit en silence avec lui lorsqu'elle apprend les projets d'Etsuko à son encontre et déjà ses yeux trop grands s'illuminent à l'idée de la séance d'essayage.

Un autre soir, la petite se décide enfin à "parler" à Bokken d'un sujet qui lui tient à coeur depuis quelques temps. Elle aussi voudrait écrire, à quelqu'un qui compte pour elle et qu'elle a laissé à Nakatsu. Toshiro_ san, celui qui la nommait petite sœur et qu'elle a fuit comme une malpropre, effrayée par sa rudesse lors de leur retrouvailles après sa fugue. Elle doit lui dire qu'elle va bien, elle doit lui raconter sa vie ici, et peut être même pourra-t-elle bientôt retourner le voir.

Sa main se pose donc, comme à chaque fois qu'elle veut établir un lien entre eux, sur le bras de Bokken, ses grands yeux semblant demander quelque chose, et son autre main pointée vers le mur, là où est accrochée la carte de leur île. Diable que cela va être compliqué à expliquer simplement avec des gestes et des regards ... La soirée s'annonce déjà longue ...

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13 ans, dans sa bulle.
Ouhi
[On fait la paix ? T'es mon copain ?]

Voyage intéressant ponctué de rencontres marquantes bien qu'ennuyant sur les bords. La jeune fille est heureuse de retrouver son futon, son papier de riz, son encrier qui trône majestueusement sur la petite là dans le coin et le fude posé soigneusement à côté. Elle allait de nouveau pouvoir se remettre à parfaire son écriture sous le regard inquisiteur de la préceptrice en charge de lui apprendre. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait quand un jeune garçon fait son entrée. Le fude encré qu'elle venait de poser sur le papier retrouve l'encrier alors qu'elle s'échapper un soupire et doucement les onyx se posent sur l'intriguant..

Hmm ?
Konishiwa Ouhi san, je viens vous rapporter ce qu'a fait votre frère Chouchi comme vous me l'avez demandé..
Ah ?


Un signe de tête qui demande à la préceptrice de se retirer. Elle se retire donc. L'Hashamashi fait signe au garçon de se rapprocher et quand il est à bonne distance, elle lui met une tape sur la tête- Gentille la tape- sourcils froncés.

Discret, je t'avais dit d'être discret !
Le mini-félin s'est mal tenu, encore ? Qu'a t-il fait ? Raconte moi et tu pourras aller rejoindre les cuisinières qui te donneront à manger...


Le gamin hoche la tête puis déverse un flot de paroles trop rapides. Ouhi comprend quand même que son frère a encore fait des siennes et ce en public. La honte. Elle se souvient alors des paroles d'Etsuko. L'ainée trouvait que la cadette se laissait aller dans son petit cocon, n'apprenait rien de plus que ce qu'on voulait lui apprendre. Manque de curiosité et de volonté qui ferait d'elle une assistée à perpétuité. Il fallait agir et prouver qu'elle savait prendre des initiatives.
Le petit est envoyé dans les cuisines.

Elle réfléchit longuement à ce qu'elle allait pouvoir faire. Large sourire qui lui fend le minois, les yeux brillent. Cette lueur qu'on pouvait lui connaître quand une idée lui trottait dans la tête. Elle se remémore une discussion qu'elles avaient eu avec Etsuko lors de leur voyage... Cet arrêt à Kurume, cette rencontre qui avait fait fleurir en son esprit l'envie de recevoir une ou deux fois par semaine quelques invités... Langue claquée et zou le pinceau retrouve les doigts graciles de l'adolescente. Pinceau qu'elle fera danser avec application sur la feuille. Dernier idéogramme tracé avec finesse et c'est un sourire satisfait qu'elle laisse apparaître. Impatiente la voilà qui souffle sur le parchemin avant de le prendre entre deux doigts et le secouer... C'est sec.

Sans prendre la peine d'enfiler ses zoris la voilà qui déambule dans les couloirs de la maison à la recherche de son aînée, son modèle. Etsuko qu'elle trouve devant qui elle s'incline avant de tendre le papier...


Citation:
A Sakuma no Tanaka
Gahaku impérial

J'ai eu vent du fâcheux comportement de mon cadet, Chouchi. Veuillez noter son jeune âge, il n'est pas encore fini mais nous veillons à lui donner la meilleure éducation qu'il peut recevoir et je tiens à vous dire qu'il a été sévèrement corrigé. Néanmoins, j'ai cru comprendre que vous portiez des accusations sur l'une de mes soeurs, Seika, je vous demanderez simplement de cesser de crier ce genre de choses sans preuves, ce n'est pas digne d'un homme de votre haut rang que de diffamer ainsi. Mais je vous l'accorde, Chouchi a le don de pousser à bout, on a vite fait de se rabaisser à son niveau.

Aussi pour excusez le comportement de mon jeune frère, nous aimerions vous recevoir au domaine familiale ce mercredi pour un chanoyu. J'espère sincèrement que vous accepterez et que cette réunion, dans le calme, pourra améliorer positivement les relations que pourront connaître nos deux familles.

Que les kamis veillent sur vous et vos proches.

Hashamashi no Ouhi.


Etsuko, tu sais, je crois qu'il est temps de donner notre premier chanoyu sans papy... Et chacun pourrait inviter qui il... veut ?
_________________
Etsuko
[Ça, c'est de l'initiative...]

Appuyée contre un des poteaux de la véranda, elle contemple les bourgeons du saule. Il sont exactement de la couleur d'une des étoffes choisies pour la Feuille Argentée. Bokken a beau l'appeler Erable, Etsuko n'en démord pas, la petite est un bouleau, svelte, fine, dansante et argentée. Elle a longtemps hésité devant le choix des couleurs. Elle avait trouvé du bleu et du violet, pile dans les bonnes nuances. Elle les a reposé. Si ça doit se faire, ça devra venir des enfants, elle ne les a pas invité pour leur imposer un choix. Un sourire taquin court sur ses lèvres. Elle ne l'a pas encore dit à Bokken, mais elle a ramené de quoi lui faire une garde-robe correcte à lui aussi.

L'arrivée de Ouhi la sort de ses pensées. Elle prend le papier tendu, se demandant ce que sa violette a encore pu inventer.
Un sourcil se arque au fur et à mesure de la lecture.
C'est surprenant, intéressant mais surprenant.
Elle qui voulait que Ouhi se prenne en main et surtout prenne enfin conscience de ses devoirs...
Ses onyx croisent les prunelles brillantes de sa soeur. Il y a tout un monde dans le regard des deux jeunes filles: appréhension, complicité, compréhension mutuelle, et la touche de taquinerie dont elles ne se départent jamais.
Un sourire fleurit au coin de ses lèvres. La Violette finira iris ou orchidée, cette fois, elle en est persuadée.


J'en dis que pour une première fois, un diner sera plus...approprié que une cérémonie du thé.
Tu as un sens diplomatique inné.
Pour les invités, juste la famille ou toute la maisonnée?
Ça me semble beaucoup, non si on invite en plus?


Prenant sa cadette par le bras,elle l'emmène vers les cuisines.

Allons voir ce que pourra nous préparer Mog-Waï. Le repas devra être parfait.
_________________
Kaedea
[Un matin, pavillon de Bokken et Kaedea au domaine Hashamashi ]

Dans le domaine, tout est calme et le soleil printanier irradie les jardins et les pavillons de sa douce chaleur, réchauffant les âmes et les cœurs.
Alors que Bokken s’entraîne à manier son bokuto à l’extérieur du pavillon où les deux jeunes adolescents vivent depuis quelques très heureuses semaines, Kaedea est agenouillée face à son écritoire qu’elle ne quitte presque plus. Penchée sur le papier, langue tirée, la petite plisse des yeux et elle met tout son cœur à l’ouvrage, s’appliquant du mieux possible à tracer les idéogrammes appris par son précepteur.

Grâce à cet enseignement, la petite parvient de mieux en mieux a s’exprimer avec le monde qui l’entoure, et elle découvre pour la toute première fois le pouvoir des mots, et toute la magie qu’ils possèdent. Ainsi, sur sa feuille, on peut y voir : 家 (maison), 木剣 (bokken), 楓 (érable ou Kaede) et en cet instant elle est en train de dessiner ce dernier idéogramme : 麦茶 (thé) …

La muette soupire lorsqu’enfin elle termine son exercice, et c’est d’un large sourire qu’elle regarde le résultat, fière comme un paon alors que pourtant les dessins sont encore bien maladroits et imparfaits. Mais peu importe pour elle, elle y a mis tant de cœur que forcément elle ne peut qu'en être satisfaite.

Soudain, comme piquée par une mouche pas tsé tsé du tout, l’enfant saute sur ses pieds et s’élance vers l’extérieur. Petite pause sur le seuil pour chausser ses zoris, et un regard pour Bokken qui s’est interrompu à cause du vacarme provoqué par son sortie pour le moins pas discrète. D’une main elle lui indique la direction du jardin où elle sait qu’à cette heure ci elle retrouver Etsuko. La fillette aux longs cheveux argentés n’a pas revu la jeune femme depuis son retour de voyage et elle veut lui montrer ses progrès.

Aussi, parchemin roulé en main, vêtue de son éternel vieux Kimono d'homme trois fois trop grand et ses longs cheveux libre sur ses épaules, elle se met à courir vers le jardin, yeux pétillants de malice et de joie, sans se demander un instant si Estuko sera aussi ravie de la voir débouler telle une furie.
Quelques minutes plus tard, voilà donc notre muette qui entre dans le jardin du domaine Hashamashi et fait de grands signes pour attirer l’attention de la brunette. Celle-ci est penchée sur le bassin et lui fait dos, aussi Kaedea comprend qu’elle en la verra pas, et se décide-t-elle à frapper dans ses mains pour signaler son attention, sans se préoccuper de lui faire peur ou non.

Ah ces enfants et leur insouciance …. j’vous jure …

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13 ans, dans sa bulle.
Etsuko
Etsuko contemple les lentes évolutions des carpes koï.
En temps normal, elle aurait entendu Kaede approcher. Sauf que ce matin, elle a une dizaine de tambours déchainés dans le crane, séquelle bien trop bruyante d'une soirée trop bien arrosée. Elle ne fêtait rien, la féline. Juste noyer ses appréhensions primaires dans l'alcool. Certes, elle avait donné permission à sa cadette de mener les explorations naturelles à cet age délicat. Mais, elle ne s'attendait pas à ce que la théorie devienne la pratique si vite. Son bébé... Si en plus, elle avait choisi un jeune garçon de son âge... Mais non, il avait fallu qu'elle choisisse plus âgé. La vive imagination de l'ainée avait fait le reste: vision de grosses pattes velues (des grosses pattes ne s'imaginent que velues) sur le corps menu de sa violette, déshonneur, triplés qu'on lui laissait à éduquer, sepukku pour abréger le déshonneur qu'elle n'aurait pas su éviter à sa famille... Il avait fallu un certain nombre de cruches de saké pour non pas qu'elle oublie, non pas qu'elle accepte, mais qu'elle puisse faire face à ces éventualités avec un semblant, mais alors là tout petit semblant de sérénité.
Elle contemplait donc d'un oeil torve des carpes à l'oeil globuleux, se demandant si elle n'allait pas les nourrir( amis de la poésie, pardon) quand un bruit la fit sursauter. Tentative de se retourner entravée par le sursaut et...Etsuko chut. Enfin, pas chut , plutot plouf! Un gros plouf d'ailleurs.
Assise dans le bassin ornemental, l'Hashamachi jette un regard noir à la Feuille Argentée.


Grmpffff...

Ses cheveux mouillés pendaient lamentablement autour de son visage. (Non, elle n'a pas un nénuphar sur la tête, faut pas pousser, non plus)
Les yeux noirs se plissent et un sourire commence à se former sur le visage d'Etsuko qui tente de rassurer la jeune fille.


J'imagine que ça va me rafraichir les idées...
Pas de souci, mon bouleau, il n'y a pas de casse.


Le sourire devient rire.

Tu crois que les carpes vont me prendre pour leur petit déjeuner?

Elle écoute, regarde la réponse de l'Argentée. Si elle n'est pas encore habile à déchiffrer les signes de la petite, elle s'y applique de son mieux.
S'extrayant du bassin, elle se rapproche de la jeune fille. Elle remarque alors le papier dans la main.


Tu as écrit?

Elle fait un signe de dénégation quand Kaede lui tend la feuille, qu'elle complète bien vite pour que la jeune fille ne se méprenne pas.

Non, Kaede, je vais tremper ton œuvre.
Accompagne moi jusque à la maison. Une fois sèche, je l'admirerais.
Et comme ça, nous en profiterons pour voir ce que l'on peut faire pour ta garde-robe. Un hakama trop grand n'est pas l'idéal pour s'entrainer.


L'étincelle malicieuse est revenu dans les yeux désormais plus vifs d'Etsuko. Elle dévisage Kaede, fait le tour de sa silhouette. Takatoukité ne devrait pas avoir de mal à l'habiller. L'argent est une couleur qui se marie avec beaucoup d'autres.
Les deux femmes prennent le chemin de la maison en devisant ou tout du moins, en essayant.

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Etsuko
[Au moins, tout ça plus tard]

Etsuko contemple attentivement la carte accrochée au mur de son bureau. Oda, Uchi, Otomo, Ito...Les taches de couleur des différents kunis retiennent l'attention de la Dame des Hashamachi. Certains diraient matriarche, mais même si elle se sait vieille pour la population d'adolescents qui composent les trois quarts de la province, elle refuse ce titre qui la ferait passer pour une vénérable matrone. Elle ne s'en sent ni la sagesse, ni l'âme et encore moins la vocation.
Le doigt trace de lui-même le trajet de son prochain voyage. Cette fois, c'est décidé, elle profitera de son arrêt en Uchi pour prospecter les différentes familles nobles et surtout leurs écuries. Elle tient à acquérir de nouvelles juments pour son élevage. Uchi, Oda...L'association d'idées se fait dans son esprit. L'éclair malicieux se fait plus vif dans ses yeux. Il est temps de se rappeler au bon souvenir de certain.
Pour certains, c'est jeux de main, jeux de vilains, elle, elle joue à jeu de dupe, pas dupe.
Le Seigneur Tokugawa lui a fait perdre la face une fois, depuis, elle se plait à le perdre dans un jeu de miroirs déformants.
Elle s'installe face à son écritoire et fait glisser son fude sur une feuille vierge. Caractères dessinés maladroitement, mais pas trop et surtout aucune faute d'orthographe ou de syntaxe. Petit sourire en se relisant. Résultat jugé satisfaisant.


Citation:
A Tokugawa no Takezo, Illustre Seigneur des Tokugawa

J'espère que cette missive vous trouvera en pleine santé vous et votre famille.
Une hirondelle m'a appris que vous aviez quitté les cieux d'Uchi pour d'autres plus sereins.
Je gage que cette décision fut murement réfléchie. Espérons que Uchi n'en vienne pas à vous regretter trop ardemment. De ce que j'entends et vois dans mes pérégrinations, il semble que le manque de forces vives et éclairées se fassent bientôt sentir.

Ici, en Otomo, la vie continue son cours doucement et sereinement. Rien d'inhabituel qui vienne rompre la douce monotonie des jours.

Serait ce trop abuser de la bonne volonté que vous montrez habituellement à votre égard que de demander si vous ne connaitriez pas quelque élevage ?
Je suis à la recherche de poulinières racées pour mon élevage. Il m'en faudrait deux pour cette saison. Le sang a besoin d'être renouvelé pour ne pas s'appauvrir.

Vous connaissez mon peu de talent pour l'écriture, je ne vous l'avais point caché. Je vais donc terminer ici cette lettre. j'espère que vous me pardonnerez le peu de mots et surtout leur pauvreté. Je suis plus habile avec un bouquet que avec un pinceau malheureusement.

Que Boudha illumine votre voie

Hashamachi no Etsuko, Dame des Hashamachi




Plutôt satisfaite d'elle-même, Etsuko lance l'hameçon à la mer, pardon, envoie un messager porter le courrier.
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Etsuko
[Vous avez un nouveau message]

Alors que Etsuko était en train de réfléchir aux ponts qui traversaient ses différents terrains et à leurs multiples usages, un jeune messager fit irruption. Un regard noir coupa l'enthousiasme juvénile dont il allait faire étalage. La Dame, rarement réprimande son personnel. Le message, du coup, passe clairement. Mine contrite, l'enfant pose le message et se retire de la pièce nettement plus silencieusement qu'il y est entré.
Les ongles en amande d'une main tapotent le plancher au rythme désuet d'une rengaine du passé. Inconsciemment, presque instinctivement, la deuxiéme main tire sur le lacet de cuir, seul ornement qui entoure le cou de la belle. L'ocarina qui y est suspendu sort de doux nichoir et vient reposer sur la soie du vêtement d'intérieur. Dernier souvenir d'un frère tant adoré, dérisoire vestige du passé, le frêle instrument est porté aux lèvres pleines et fait entendre son souffle discret. La mélodie s'élève doucement et envahit pièce après pièce la grande demeure. Les vieux domestiques échangent un regard entendu par dessus les têtes des nouveaux venus. Cette musique n'avait plus jamais été entendue depuis le Jour. Que la Dame la joue ne peut avoir qu'une signification, le temps est venu. Les dernières notes s'étirent, résonnent. La maisonnée frémit et connait un soudain regain d'activité.
La Féline laisse glisser l'instrument au creux de son kimono. Les amandes se réouvrent et retournent à la contemplation de la carte. Les ponts sont la clef.
Un sourire carnassier aux lèvres, elle se lève et s'étire. Les prochaines semaines trancheront avec la douce monotonie qui semblait tous les endormir. Le réveil du printemps, certainement...
Elle ramasse l'enveloppe, reconnaissant le sceau au passage. Ouvrant la cloison, elle fait quelques pas pour aller s'adosser au sakura. Là, dans la sérénité du jardin, elle lit sa correspondance.

Citation:
A Hashamachi no Etsuko, Dame des Hashamachi,

C'est autant une surprise qu'une joie de recevoir de vous missive, quand bien même fusse-t-elle intéressée.
Concernant notre départ d'Uchi, il était prévu depuis fort longtemps. Vous devriez savoir que le Clan Tokugawa n'est pas originaire d'Uchi pour avoir été invité au sein de notre camp provisoire installée en campagne d'Uchi.
Nous sommes donc rentrés rejoindre les nôtres sur notre terre natale et j'ai retrouvé le Yamajirô ancêtral à Nagoya avec une certaine pointe de nostalgie.
Peut-être aurez-vous un jour l'occasion de le visiter.

Uchi s'en est toujours bien sorti sans les Tokugawa bien que d'après mes échos, le peuple ait amèrement et viruleusement regretté notre départ. Puisse-t-il être désormais entre de bonnes mains entre celle des Matsudaira.

Concernant votre requête, Oda se trouve être à des milliers de lieues d'Otomo et je ne pourrai par conséquent vous fournir moi-même. En revanche, je peux d'ores et déjà vous proposer l'idée de vous adresser à une certaine Yakumo, une jeune femme d'Imari dont les rumeurs ne tarissent pas d'éloge sur ses poules.

Connaissant aussi bien votre peu de talent pour l'écriture que pour la lecture, je ne vous abreuverai pas d'avantage de paroles inutiles et vous souhaite bon courage dans votre quête de volailles.

Puissent nos relations perdurer sur cette voie, et l'Illuminé vous guider de son infini Sagesse.


Tokugawa Takezo,
Seigneur du Clan Tokugawa.



Le fou rire manque de la submerger en s'imaginant en quête de gallinacées. Comme si cette espèce gloussante et piaillante ne se reproduisait pas assez bien d'elle-même. Jolie parade, en tout cas pour lui reprocher le manque de féminité de son activité. Sans doute, les petits volatiles correspondent bien mieux dans l'esprit de son cultivé mais bien trop gourmé correspondant à une activité pour des mains de femme que le dressage de chevaux de guerre. Aucune grimace ne vint affecter la bonne humeur de la jeune femme en lisant le dernier paragraphe, après tout elle s'était donnée bien assez de mal pour donner une image très légèrement déformée d'elle-même. Et puis, pour tout dire, venant d'un seigneur à l'extrême politesse, c'était un tout petit peu trop appuyé pour être honnête. Si dans leur jeu, ils avaient tenu le compte des points, honnêtement Etsuko aurait accordé plus que le match nul à cette manche-ci, mais elle comptait bien gagner la suivante et équidés et gallinacés sauraient l'épauler.
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