[RP] La naissance d'un adorable mensonge.

Della

Je fus comme emportée par un tourbillon qui me conduisit à une chambre.
Enfin, chambre était un bien grand mot si l'on considérait avec des yeux observateurs, cette pièce qui était plus petite que le boxe de mon cheval, à Beaumont !
Une paillasse était posée sur un vieux cadre en bois à même le sol.
Une chaise trouée (mais pas percée) faisait face à une table bancale sur laquelle était posé un chandelier à une seule chandelle.
Pas de fenêtre, seulement une petite lucarne à une tête au-dessus de la mienne et bien évident, un prie dieu dont le revêtement qui avait été autrefois en velours n'était plus lambeaux de tissu.

Un sourd mécontentement s'empara de moi en constatant que ce séjour forcé allait ressembler à une incarcération. On devait être mieux loti dans la prison de Dijon !

Oh mais je ne me laisserais pas faire !
Ni une ni deux, je décidai d'aller rouspéter auprès de Monseigneur.
Après tout, c'était elle qui avait insisté pour qu'on vienne là !

Evidemment, il me manquait un renseignement précieux.
Où se cachait donc Monseigneur ?

Après m'être perdue au moins vingt minutes dans un dédale de corridors sombres, j'atterris aux cuisines.
Alléluia...j'avais une faim de loup !

Sourire aux lèvres, je m'adressai à une petite vieille qui surveillait une soupe :
Bonjour, ma soeur.
Je viens d'arriver et je cherche Monseigneur Aliénor, sauriez-vous où je peux la trouver ?
Je reniflai avec envie l'odeur qui s'échappait de la marmite.
Hmmm...pois et lard ?
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Sorane

Rhaa, elle en avait marre... On l'avait collée au lit de force, mais elle ne supportait pas de rester allongée... Elle en avait mal au dos, en plus elle avait l'impression que son petit habitant n'aimait pas non plus cette position.

Alors elle se leva, fit des pas dans sa chambre, dans une marche forcée entre els quelques meubles... Après tout, elle allait l'aider à sortir, vite... Très vite car c'était insupportable. La douleur, puis l'attente de plus en plus courte avec l'angoisse de l'inévitable retour de la douleur...

Sorane n'était pas du genre douillette d'ordinaire, mais elle n'avait jamais souffert autant, elle ne pensait même pas qu'on pouvait avoir autant mal et rester encore vivant après ! Elle répétait en grinçant des dents :

"Pfff.... Plus jamais... ça ! Ah non ! les prochains... pfff je les adopte pour de vrai ! Décidément les hommes servent vraiment à rien !!"

Et des heures que cela durait... Elle avait bien envie de frapper quelqu'un, quelque chose. Elle avait déjà laissé la marque de ses ongles dans le tissu usagé d'un prie-dieu et celui d'une chaise.

Son médecin lui donnait des conseils, lui demandait de penser à autre chose... Penser à autre chose, je voudrais bien le voir lui, quand tu as l'impression que ta colonne va se casser en deux toutes les deux minutes !

Penser à autre chose ! Della... j'espère qu'elle en se doute de rien, qu'elle n'a rien remarqué, où est-elle ? Que fait-elle ?

Et voilà que subitement, elle croit que cela y est, enfin elle va être libérée... Un poids s'est libéré, elle se sent plus légère, un petit plus légère, mais surtout une chaleur apaisante parcourt ses jambes... En fait elle est trempée. Mais pas de bébé ! Mais qu'est-ce qui se passe... Elle commence à paniquer.

"Qu'est ce qui se passe, qu'est ce que c'est que cela ? Il est où mon bébé ?" Hurle-t-elle d'une voix frisant la panique hystérique.

Le médecin se précipite, essaie de la calmer :

"C'est normal, vous avez perdu les eaux... Il ne devrait plus tarder maintenant, ne vous inquiétez pas, tout va bien... Tout se passe bien !"

Et la douleur qui revient... Mais bon si tout va bien, si tout se passe bien... Pourquoi cela fait aussi mal !! Sur le moment elle a bien envie de lui dire au Très-haut ce qu'elle en pense de son don de la vie... Et de lui demander s'il aurait pas pu s'appliquer un peu plus quand il a tout créé !
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Poupounet

[Dans la chambre de l'avovêque]

Un rire fendit l'air, oui Poup n'en pouvait plus de voir son amie dans cet état mais sa dernière remarque la fit rire. La pression redescendait et ses nerfs la lâchaient, ce qui chez elle se traduisait par le rire. Elle regarda Sorane faire les cents pas un sourire aux lèvres.

Dis ma chère tu t'imaginais quoi ? Hop on pousse et c'est finis ?

Nouveau rire.

Non c'est long et douloureux. Mais tu verra quand tu tiendra ton enfant dans tes bras, tu oublieras tout.

Quand aux hommes, ma foi, c'est 30 minutes de plaisir pour des années d'emmerde. Non rassure toi je plaisante. Mais tu va maudire le père plus d'une fois.

Les saphirs de la brune se posèrent sur la rousse. C'était tant la curiosité que l'envie de lui parler pour lui faire passer le temps qui la motivait.

Dis moi, ma curiosité me titille. C'est qui l'homme qui a réussit l'exploit de t'approcher au point de te faire un enfant ?
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Della

Dans la cuisine.

Assise à la table, je dévorais la soupe de pois avec une grosse miche de pain.
C'est qu'elle était rudement bonne, la souplette de l'Archevêché ! Ceci expliquait sans doute la bedaine des clercs...

La petite vieille des cuisines m'avait servie copieusement et m'avait indiqué où trouver Monseigneur.

Monseigneur doit être à ses appartements.
Quand vous sortirez de la cuisine, vous montez l'escalier au fond du corridor et au premier étage, vous prenez le couloir de droite, sa chambre, c'est la cinquième porte à vot'droite.
Surtout, ne pas se tromper...pas envie de me trouver dans la chambre d'un cureton affamé.

Je terminai mon repas, remerciai chaleureusement la petite vieille et enfilai d'un seul mouvement escalier, corridor et porte...la cinquième.

Devant la chambre de Monseigneur.

Le poing fermé, j'allai frapper lorsque j'entendis des plaintes venir de la dite chambre.
Quelqu'un était malade ?!
Vite, il fallait faire quelque chose !
Sans hésiter un instant, j'ouvris la porte en grand !

Et je tombai sur une Duchesse pâle comme la mort, les cheveux en tous sens, se tenant le ventre en maugréant, soutenue par une Monseigneur guère plus fraîche.
Mais...???
Bouche ouverte, les bras ballants, je restai là, à observer cette drôle de scène.
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Sorane

Sorane venait encore une fois de demander au Très-haut pourquoi le don de la vie devait être si douloureux, s'il n'y avait pas quelque chose de raté au Royaume des Cieux, dans la création du monde !

Quand la vengeance du Très-haut ne se fit guère attendre... Pour commencer, son représentant se mit à poser des questions embarrassantes.

"Dis moi, ma curiosité me titille. C'est qui l'homme qui a réussit l'exploit de t'approcher au point de te faire un enfant ?"

Entre deux douloureux rappels de son état, Sorane tenta de réfléchir à une réponse, mais elle avait du mal à se concentrer et à élaborer des stratégies... ou des mensonges. Elle susurra :

"Aucun, j'ai approché cet homme, alors que le vin l'avait trop bien consolé et d'ailleurs, il n'en a pas le moindre souvenir. Et donc, il ne sait même pas qu'il va être une nouvelle fois père."

Elle s'attendait à ce que Monseigneur insiste pour connaître l'identité, quand subitement la porte s'ouvrit de manière brusque, laissant apparaître une Della, estomaquée. Sorane ne put s'empêcher de songer qu'elle n'aurait pas dû ainsi réclamer des comptes au Très-haut et qu'il venait de lui envoyer sa seconde vengeance.

Excédée par la douleur, et la situation, elle grogna :

"Qui a oublié de verrouiller cette maudite porte ?"

Elle s'empressa d'ajouter :

"Della, entrez donc et fermez cette porte, s'il vous plait."

Elle essaya de nouveau de réfléchir rapidement à une explication plausible, sans grand succès...
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Della

"Della, entrez donc et fermez cette porte, s'il vous plait."

Oui...oui oui, voilà...
Joignant le geste à la parole, j'entrai et fermai la porte comme demandé.
Je sais être sage aussi, faut pas croire.

Je plissai les yeux et observai la Duchesse.
Elle avait vraiment l'air malade.
Qu'est-ce qu'elle était laide quand elle grimaçait de douleur, ohlàlà...

Chassant bien vite cette vilaine pensée, je m'enquis de son état.
Est-ce le repas que nous avons pris ce matin qui vous a mise dans cet état, votre Grâce ?
C'est que j'étais un peu inquiète, j'avais mangé la même chose que Sorane.
Avez-vous pris un peu de mélisse ? Ou de menthe ?
Je jetai un regard à Monseigneur.
Et vous, Monseigneur, vous semblez en forme...

Forme ? Tiens...mais...? Mon regard revint vers Sorane...et son ventre...énorme ventre, cette fois plus dissimulé sous des couches de vêtements.
Dieu du Ciel...la pièce tomba...enfin !
Nouveau regard à Monseigneur puis à nouveau sur Sorane...encore un peu de mal à comprendre...mais je devinai qu'il y avait du bébé dans l'air. C'est que je commençais à me douter qu'il ne suffisait pas que le prêtre dise "Vous êtes mariés" pour qu'un enfant paraisse...
Je peux faire quelque chose ?
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Sorane

Sorane observait la réaction de Della, elle la savait innocente, elle craignait une réaction de panique ou pire encore...
Mais finalement l'ingénue comprit et sembla assez bien accepter la vérité... Elle réagit même avec beaucoup de calme, cela apaisa les craintes de Sorane.

"Je peux faire quelque chose ?"

Sorane répondit aussitôt :

"Oui... prêter serment sur le livre des vertus de conserver le secret et de ne jamais dévoiler à quiconque, même à des proches, ce dont vous êtes le témoin cette nuit !"

Elle avait du mal à parler... et encore plus à réfléchir.
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Della

Euh...oui...oui, bien sûr...
Je hochai de la tête en répondant à la Duchesse. Si elle me demandait de prêter serment, je le ferais, c'était évident.
Dois-je cracher par terre aussi ?
Ah...oups, c'était peut-être pas indiqué, ça.
Petit sourire d'excuse et : Mais de quoi vais-je être témoin, cette nuit ?
Sourcil interrogateur qui se lève vers la Duchesse qui grimace à nouveau, retenant visiblement avec beaucoup de difficulté, un gémissement de douleur.
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Poupounet

Encore père ... hum ça confirmait ... quoi que ... peut être pas. Oh elle avait des doutes mais elle n'allait pas embêter son amie encore plus. Elle allait chercher à en savoir plus quand Della fit son apparition. Mais bon dieu que faisait elle là ? Que faisaient les gardes ! Ils allaient passer un mauvais quart d'heure !

Et bien entrez donc.

Poup vérifia que cette foutue porte était enfin bien verrouillée. En revenant vers les deux femmes, elle prit son livre des vertus et le tendit à Della.

Répétez après moi.

Je jure sur ma vie et sur le livre des vertus de ne jamais révéler ce qui se passera en ce lieu, ni des conséquences de cette nuit. Je jure de ne parler ni à mes proches, ni à mes amis, ni à mon confesseur, ni à quiconque. Que le Très Haut m'envoie au paradis lunaire si je romps mon serment.

Elle fixa Della.
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Sorane

Malgré la douleur et ses difficultés de concentration, Sorane constata qu'elle n'était pas la seule à être un peu emberlificotée par les événements...

Elle reprit Monseigneur Aliénor :

"Allons, bon si tu lui promet une place au paradis pour avoir rompu son serment de conserver le secret, il y a des chances que tout le Royaume de France soit bientôt au courant !!"

Elle se tourna vers Della :

"Non, Della, pas besoin de cracher de par terre, et cette nuit, tu vas être témoin... du miracle de la vie... De ce don de la vie que le Très-Haut nous a confié à nous les femmes."

Une contraction douloureuse. Elle reprend en serrant les dents.

"Mais franchement, il aurait pu faire en sorte que le don de la vie se fasse rapidement et sans souffrance... Du travail bâclé !! Et depuis ce sont les femmes qui paient !! Très-Haut si tu m'entends, faut vraiment que tu revoies ton don d ela vie, y a surement moyens d'amélior...pffff"
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Della

Monseigneur et Sorane ne semblaient pas d'accord sur la formulation du serment à prêter, ce qui, vu l'événement, n'avait guère d'importance.
Je pris la parole, d'autorité.
Oui, bon, je jure de ne rien dire à personne de quoi que ce soit...sauf peut-être sous la torture.
Je me mordis aussitôt la lèvre, ça non plus, ce n'était pas le moment de le dire...

Sans attendre à nouveau qu'on m'y invite, je vins soutenir Sorane, lui prenant le bras, pour qu'elle puisse prendre appui sur moi tandis qu'elle tentait de garder son sang froid. Visiblement, elle souffrait et pas qu'un peu.

Un bébé allait naître...ça, je l'avais compris.
Par contre, ce que je ne comprenais pas, c'était comment Sorane avait bien pu avoir ce bébé.
Je compris soudain l'explication de ses perpétuelles couches de vêtements, prétextant tantôt le froid, tantôt le confort.
La pauvre avait caché sa grossesse pendant tout ce temps et apparemment, seule Monseigneur en avait été avertie.

Je me sentais en compassion avec Sorane. Le mystère de la vie était pour moi, encore une presqu'énigme, la conception d'un enfant restait une inconnue. Mais je savais que mettre le fruit d'un mariage au monde était une terrible épreuve. C'est à ce moment-là que je me demandai qui était l'époux de Sorane. Je fronçai les sourcils un moment en la regardant puis...je décidai que cela ne me regardait pas, en tout cas, pour le moment !

Et dans un nouvel élan de solidarité féminine, je l'aidai à marcher, lui tenant toujours le bras.
Duchesse, on fait encore quelques pas...

Un regard sur Monseigneur : Un linge humide serait utile...s'il vous plait, Alienor.

Si on devait faire des passes de politesse toute la nuit, on n'était pas encore sorti de l'auberge...euh, de l'Archevêché...
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Poupounet

M'enfin Sorane, Paradis Lunaire, Lu-nai-re, la lune quoi, le paradis des démons. J'aime bien l'appeler ainsi. Allez calme toi c'est pas bon pour toi.

Elle ne put s'empêcher d'exploser de rire devant la remarque de Sorane.

Une de nos ancêtres a du fauter, je ne vois que ça. Le Très Haut nous fait payer son affront.

Elle regarda Della faire son serment, et s'empresser d'aider Sorane. Elle apporta le linge que demandait Della. Poup regarda partout, cherchant le médecin de Sorane.
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Sorane

[Quelques heures plus tard]

Le narrateur :
Ces heures ne seront pas décrites afin de ménager les lecteurs les plus sensibles et les plus jeunes ! A la place, nous vous offrons un interlude musical.

Sachez juste qu'au cours de ces heures, il fut notamment question d'un médecin qui avait eu une envie pressante, de balades au clair de la bougie dans une chambre étroite, de grimaces de douleur, de tisane, d'amitié qui se resserrent, de linge propre, d'eau chaude et de prières.

Mais il est temps de reprendre la petite histoire, je crois que le moment tant attendu est arrivé ! Allons voir cela !

Sorane n'en pouvait plus, elle pensait même sa dernière heure venue. Peu lui importait du moment qu'elle ne souffrait plus... Elle voulait juste qu'on mette un terme à la douleur.

Elle regarda ses deux amies qui l'assistaient courageusement et leur glissa quelques mots :

"Je comprend maintenant l'intérêt de faire voeu de chasteté !! Quelques minutes de plaisirs ne compensent pas cela !"

Elle plongea son regard fatigué mais tout de même acéré dans celui du medecin.

"Et vous, vous avez intérêt à ce que je survive. Ce bébé n'a que moi, alors si jamais je vais voir notre créateur trop tôt et laisse mon enfant tout seul dans ce monde, je fais le serment de revenir vous hanter, vous et tout vos descendants !!"

Pas impressionné le moins du monde par la menace, le médecin rétorqua :

"Tout va bien, on ne peut souhaiter meilleur accouchement !! Croyez-moi ! C'est presque fini... Poussez de toutes vos forces, je vois sa tête ! Poussez !"

Poussez, poussez, mais il croyait qu'elle faisait du tricot là ? Elle s'appuya sur sa hargne contre le médecin, les hommes, un homme en particulier, la vie, le Créateur de la vie... pour pousser de toutes ses forces.
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--Circelia

Alors qu'elle était si bien dans son cocon chaud, bercée par les battements de coeur de maman, par sa voix, par ses mouvements, alors qu'elle venait de trouver un nouveau jeu apaisant : téter son pouce.
Alors qu'elle avait encore tant à découvrir, et notamment tenter de comprendre à quoi servait tous ces trucs qui flottaient autour d'elle.

Non, il avait fallu que subitement tout se mette à trembler. Au début elle avait cru que maman faisait beaucoup de mouvements, mais là cela durait depuis longtemps, tellement longtemps. En plus elle entendait que maman n'était pas en forme, plus de voix douce pour la bercer.
Et elle était bousculée, elle se sentait tombée, elle glissait, c'est comme si on voulait la chasser de son cocon !!

Maman ne veut plus de moi !! Cette pensée déclencha une panique instinctive ! Non je vais rester là moi ! Je suis bien là !

Mais non, son cocon se liguait contre elle, les parois la poussait dehors, ouste ! Va prendre l'air ! Alors elle finit par voir de la lumière et elle sentit qu'on l'attrapait...

Elle eut mal aux yeux, elle eut mal dans la poitrine, c'était quoi ce truc dans lequel elle était arrivée, elle hurla sa vive protestation :

OUUUUUUUUUUIIIIIIIIINNNNNNN ! Ouuuuuuuiiiiiiiiinnnnnnnnn ! Ouin Ouin !

Subitement, elle se sentit de nouveau chez elle, le monde ne lui parut plus si hostile, elle était de nouveau en terrain olfactif connu et aimé ! Maman !! Elle était au chaud, contre maman, ce n'était pas comme avant, mais c'était bien aussi. Elle ouvrit ses yeux, essayant de voir et elle croisa le regard de maman... Et là elle fut totalement rassurée. En plus elle avait de nouveau de quoi téter et c'était délicieux ! Tout allait bien ! Elle pouvait se reposer après tant d'efforts ! Elle ferma ses petits yeux, rassurée, rassasiée.

Poupounet

Le moment critique arrivait, elle soutenait Sorane comme elle le pouvait. Ce moment lui rappela son accouchement. Thaïs était venu au monde alors que Gaborn s'était rétablit, elle avait auprès d'elle Soraya alors baronne de Ciel et Djemilee encore vivante. Deux avaient rejoint Aristote et la troisième était en Libye. Dieu que cette époque était lointaine, Dieu qu'elle lui manquait. Elle était dans son passé quand Sorane pesta contre l'accouchement.

Allons allons, tu dis ça maintenant. Mais pour avoir Thaïs j'ai eu plus d'un moment de plaisir avec mon mari. C'est pas de chance si ça a marché du premier coup.

Un sourire naquit quand elle repensa aux soirées avec Green, elle en aurait presque rougit si elle avait été une jeune mariée. Non la plutôt un soupire en se disant qu'elle était loin de son amant et qu'il lui manquait. Comment vous ne le saviez pas ? Ah ? Ba il est de notoriété public, heu, parmi vous lecteur hein, que Poup a des amants. Bon revenons à notre histoire. Poup pensait donc aux bons moments passé dans les bras de ses amants quand elle entendit un cri caractéristique, celui d'un bébé qui vient de naitre. Poup regarda tendrement le nouveau couple se former, une mère et sa fille, une adorable petite fille. Elle s'approcha du lit, déposa un baiser le front de son amie et sur celui de sa fille. Elle murmura à l'oreille du bébé.

Ma belle j'ai un magnifique frison qui n'attends que toi.

Son regard se posa sur la maman. Elle lui prit la main.

Alors toujours à maudire le père et Dieu ?
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La naissance d'un adorable mensonge.

Sorane

[Sur la route du retour du mariage du Duc d'Orléans à Paris - 6 mars 1458]

Déjà trois jours, qu'ils étaient en route. Trois jours, et il n'était pas encore au bout du voyage. Sorane n'en pouvait plus. Elle était pourtant en bonne compagnie ; avec Monseigneur Aliénor de la Combe aux Loups et Della de Volvent, Dame de Railly, la conversation était plaisante et même les fou-rires n'étaient pas rares.

Son médecin et quelques domestiques suivaient dans un autre carrosse. Sa garde ducale veillait autour du cortège.

Mais elle ne supportait plus de rester dans la même position, ses jambes la faisaient souffrir ; malgré les coussins, les cahots du carrosse l'indisposaient.
Le petit habitant dans son ventre ne les appréciaient guère non plus, il tambourinait dans son ventre de ses mains et de ses pieds, il ne pouvait plus guère bouger désormais, il devait se sentir à l'étroit et avoir hâte de venir au monde.

Sorane avait hâte aussi, car il lui devenait difficile de cacher son état. Les couches de vêtements amples cachaient assez bien son ventre rebondi, mais elle avait de plus en plus de mal à se mouvoir sans rien montrer ; elle était plus lente dans ses mouvements, moins agile, et extrêmement fatiguée.
Elle avait pu constater que partout des interrogations ou rumeurs se propageaient sur l'état de santé de la Duchesse, surtout qu'elle était accompagnée désormais dans tous ses déplacements par son médecin personnel.

Hâte mais pas trop... Elle espérait accoucher chez elle, dans sa belle demeure à Lavau, dans le confort et le secret.
A chaque fois que son petit résident tambourinait, elle lui adressait des suppliques muettes pour qu'il patiente encore quelques jours.

Et justement là, il bougea et une douleur lancinante apparut et disparut aussi vite. Quelques minutes plus tard, une autre douleur revient, un peu plus forte.
Et encore une, et de nouveau une autre, de plus en plus forte.

Sorane se crispa, l'angoisse l'étreint... Non, pas maintenant ! Pas encore... Juste trois petites journées... Rien que trois.
La douleur la saisit et la fit grimacer.

Lonufiel

Lonufiel avec la garde ducal, escortait le carosse de la duchesse Sorane pour le voyage, qui après le mariage du duc d'Orléans, les ramenait en Bourgogne.

Pour l'instant nous avons eu la chance de ne pas faire de mauvaise rencontre sur la route, cela aurait été très dommage.
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http://geiraldyne.perso.neuf.fr/lonu

Poupounet

Ah Paris ... Elle avait profité de ce voyage pour refaire sa garde robe ainsi que celle de sa fille. Les boutiques avaient défilées sous ses yeux émerveillés, on aurait une enfant devant des jouets ou des étoffes. Poup ne pensait pas qu'à elle, non elle avait fait des recherches pour trouver de quoi regarnir la maison de son amie, Minimiu. Elle lui avait trouvé du linge de maison, de la vaisselle, des tissus pour faire des rideaux, de quoi remplacer tout ce qui avait été détruit. Elle avait même trouver de magnifiques vitraux que Mini pourrait décorer comme elle savait si bien le faire.

Les malles étaient pleine et bien ranger surtout en ce qui concernait les vitraux et la porcelaine. Poup avait tout vérifié elle même, elle ne souhaitait pas que quelque chose arrive endommagé. Une fois prête ses dames prirent le chemin du retour ... le temps passait tranquillement, il n'y a que "l'état" de Sorane qui se dégradait. Oh elle avait bien compris ce qui se passait depuis le temps, elle même ayant été enceinte et connaissant son amie, elle se doutait de tout. Elle avait des soupçons sur le père mais rien qui n'était justifié et rien qu'elle ne puisse justifier. En même temps, elle s'en moquait un peu car rien ne changerait le fait qu'un bébé allait naître.

D'ailleurs était ce le grand moment ?
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Della

C'est beau, l'Innocence.

En ce jour du 6 mars 1458, Della est une jeune femme "innocente".
Entendez par là que cette petite blonde, élevée pour la plus grande partie de sa vie entre les murs d'un couvent avant de se les faire, à ses 15 printemps, n'avait jamais eu ce que l'on appellera plus tard, mais bien plus tard, d'éducation sexuelle.
Innocente enfant, innocente jeune fille, elle croyait dur comme fer que le Très Haut accordait un enfant "par miracle" à un couple marié, juste parce qu'ils étaient passés devant le curé.
Un soir, elle avait alors 16 ans, dans une taverne de Toul, pendant une période un peu tumultueuse de sa vie, des amis lui expliquèrent qu'elle se trompait et que les bébés, c'était comme les moutons. Bien entendu, Della en déduit que puisque les moutons dormaient ensemble dans la bergerie, lorsque un couple marié dormait ensemble, il leur arrivait un bébé. On a bien parler de dormir, rien d'autre.
Plus récemment, sa chère cousine Oderay avait tenté de lui inculquer le B.A-BA d'une vie de couple mais leur conversation qui avait très bien commencé fut interrompue par cousin Victor qui croyait qu'on voulait du mal à sa blonde cousine - oui, faut suivre chez les Volvent, il y a du monde.
Donc, pour faire bref, Della ne sait rien sur "comment faire un bébé" et sans doute pas grand chose non plus sur "comment naissent les bébés".
Un de ces jours, il faudra quand même qu'elle prenne des leçons, il y a un mariage dans l'air.

Voyage, voyage...

Le mariage m'avait été presque insupportable de mièvrerie. Comment pouvait-on dire autant de bêtises en aussi peu de temps..."Je t'aime"..."Mon amour"...et d'autres choses tout aussi dégoulinantes.
Beurk...

Mais là, le voyage du retour se passait plutôt bien.
Bavardages mais pas futiles, éclats de rire bon enfant, paysages printaniers magnifiques et une route pas trop mauvaise même si il faudrait engager des cantonniers dans les années à venir.

Mais soudain, au cours de la conversation, je surpris notre Duchesse serrer les mâchoires et crisper les mains tandis que son teint virait au blanc sale.
Un regard sur Monseigneur Alienor...un regard sur Sorane...J'étais inquiète.

Duchesse ? Allez-vous bien ? Voulez-vous que nous fassions une halte ?
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Sorane

Della : Duchesse ? Allez-vous bien ? Voulez-vous que nous fassions une halte ?

Non, elle n'allait pas bien... Elle attendit que la douleur s'efface, lui laissant quelques minutes de répit avant de revenir. Elle tenta alors d'afficher un visage détendu et un mince sourire. Elle essayait de réfléchir à toute allure pour trouver une solution. Elle avait besoin d'isolement et d'intimité, rapidement !

"Oui, je crois que j'ai besoin de repos. A force d'être secouée, mon corps se révolte. Nous allons faire halte à la ville la plus proche, nous ne devrions plus être loin de Conflans les Sens, nous allons y passer la nuit."

Elle se déplaça doucement et toqua sur la cloison entre elles et le cocher. Elle l'entendit aussitôt pousser un cri et elle sentit aussitôt que le coche ralentissait.
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Poupounet

Donc on était arrivé au bout du chemin, enfin on, non. Sorane oui. Le garnement aurait pu attendre leur retour en Bourgogne tout de même ! Accoucher en Champagne quand on est Bourguignonne c'est la poisse tout de même. Enfin l'avantage de la situation c'était qu'ils n'étaient pas loin de l'archevêché de Sens et là bas au moins elle pourrait s'occuper de son amie en toute quiétude. La question qui restait en suspend : que faire de Della ? Poup se dit on verra bien le moment venu. Elle se tourna vers Sorane.

Nous ne sommes pas loin de l'Archevêché, veux tu y aller, nous y seront très bien accueillies. Et nous pourrions avoir tout ce qu'il faut.

Elle lui sourit, la nuit allait être longue, très longue, et être en un lieu qu'elle connaissait serait plus tranquillisant pour elle. Sans compter qu'elle avait plus confiance en l'archevêché pour sa propreté que dans une quelconque auberge du fin fond de la Champagne. Non, elle devrait convaincre Sorane d'aller là bas.

Tu sais je pense que c'est vraiment le lieu idéal pour toi.
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Della

J'acquiesçai à la proposition de Sorane de s'arrêter au prochain village. Je n'étais pas non plus contre le fait de me reposer un peu et j'avais une de ces envies de prendre un bain...Hmmm...un long bain, de l'eau bien chaude et délicatement parfumée d'huile de Jasmin...Oh oui ! Qu'est-ce que j'aurais donné pour ça !

Mais voilà que Monseigneur Aliénor parla de l'Evêché.
Je ne pus retenir un soupir déçu.
Ah non, pas l'Archevêché...J'étais en mode boudeuse, adieu le bain, l'eau chaude et tout le reste. Les bonnes soeurs, à part se laver à l'eau froide et se gratter la peau au gant de crin, le luxe, fallait pas leur en parler.
Le regard que Monseigneur me décocha me remit en place et je tentai une explication bidon.
Nous allons nous dérouter pour nous rendre à l'Archevêché et la route sera encore plus longue, demain.
Je cherchai un appui de la part de Sorane, en la regardant, regard appuyé, version Chat Botté.
N'est-ce pas, votre Grâce, qu'il serait dommage d'allonger le chemin ?
Au risque de passer pour une capricieuse - ce que je ne pensais pas être enfin, pas trop - j'implorai silencieusement la Duchesse, loin de me douter de ce qu'il pouvait bien se tramer.
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Poupounet

Visiblement elle ne comprenait pas l'enjeu de la situation ni encore moins là où nous étions. Poup garda son calme, la pauvre innocente ne devait pas savoir ce qu'il allait arriver. Au risque de paraître méchante, elle aurait préférée ne pas avoir la dame de Railly dans ses pattes à ce moment là. Mais que faire contre la destinée divine.

Elle se souvint alors de l'accouchement de sa fille, dieu qu'elle avait eu mal, des heures durant, heureusement que Soraya et Djemilee était là, la compagnie des Hennfield l'avait bien aidé durant ce moment. Ce qui l'amena à la naissance de Gabrielle. Comme sa filleule de cœur avait grandit, elle était une magnifique jeune femme. Cette époque insouciante lui manquait parfois. Elle était heureuse, mariée, et n'avait comme seul soucis que de satisfaire aux besoins de son mari et de sa fille. Dieu lui avait fait prendre un chemin bien différent et chaotique. Elle posa le regard sur Sorane avant de se tourna vers la boudeuse.

Nous sommes à côté de Confland les Sens, ce qui veut dire que nous sommes à deux pas de l'archevêché, et je doute que n'y trouvions moins de confort que dans un tripot champenois. Vous savez je préfère nettement un lieu saint qui je sais me garantira un bain chaud et un lit propre qu'une auberge qui aura des puces dans son lit.

Dernier regard vers Sorane qui luttait contre la douleur.

Je gage aussi que nous soyons obliger de rester quelques jours sur place.
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Sorane

Aliénor proposa l'archevêché et Sorane se demanda si elle avait bien compris ce qui se passait.
L'archevêché pour aller y donner vie au plus merveilleux péché de sa vie surement...
La-bas, il y aura forcément beaucoup de témoins à qui elle ne pourra pas cacher son identité et passer inaperçue...

"Aliénor, je doute que l'archevêché soit l'endroit indiqué. Je ne vais pas pouvoir passer inaperçue et forcément, je vais avoir droit aux salutations et autres politesse d'usage, et là, je veux juste de la solitude et du repos... Voir personne, n'être personne !"

Elle se crispa avec le retour de la douleur comme une vague. Une fois le répit revenu, elle jeta un regard vers Della... Comment faire pour qu'elle ne se doute de rien. Une auberge, chacun dans sa chambre...
Plusieurs jours, avait dit Aliénor, par Saint Lazare, non !! Il ne fallait pas trainer. Comment justifier sinon plusieurs jours d'arrêt.

Une double panique la saisit, celle de l'accouchement, milles questions lui venaient... et celle due aux circonstances.
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Poupounet

Poup regarda son amie avec un air un peu exaspérée, entre Della qu'il fallait garder dans l'incompréhension et Sorane qui jouait la tête de mule, elle était gâtée. Elle hésita entre se fâcher et leur dire qu'elles n'avaient pas le choix et la diplomatie. Elle choisit la seconde, après tout c'était l'un de ses domaines. Poup réfléchit aux arguments qu'elle allait apporter à Sorane pour la convaincre. Non elle n'avait pas confiance, surtout si des complications se faisait, mais elle ne pourrait jamais lui dire cela. Bien choisir ses mots ...

Sorane, tu pense bien que je ne t'aurais pas emmener dans un lieu peu sur pour ton anonymat. Il fait presque nuit, un aubergiste ça parle si on le paye. Une sœur non. Sans compter que j'ai mes entrées, elles sont discrètes, en plus, je suis évêque de Nevers et on ne me pose pas de questions quand je fais quelque chose là bas. Ton anonymat est assuré surtout auprès des sœurs monacales, elles ne sortent jamais du bâtiment et ne savent pas qui tu es. En cela je puis m'arranger.

Elle jeta un regard vers Della et ajouta plus bas en espérant qu'elle n'entende pas.

Quand à Della, il y aura suffisamment de personne pour s'occuper d'elle et qu'elle ne soit pas dans nos pattes.

Tu sais je me plierais à ta décision mais réfléchit bien, tu peux avoir besoin de soins en plus, et je répète, nous allons devoir attendre que tu te repose, avant de repartir, c'est indispensable et non négociable, par contre.

Elle se tut laissant son amie bien peser le pour et le contre de la proposition.
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Della

Hum...que se passait-il donc dans ce coche ?
Sorane semblait épuisée, souffrante, peut-être.
Monseigneur Aliénor voulait l'emmener à l'Archevêché mais Sorane ne semblait pas trop d'accord, ce qui m'arrangeait aussi.

Je fronçai les sourcils lorsque Monseigneur parla à voix basse à la Duchesse. Sans doute quelque chose que je ne devais pas savoir.
Mais à quoi rimait donc tous ces mystères ?
Monseigneur, pardonnez-moi mais pensez-vous que cela serait si grave si l'on apprenait que la Duchesse a fait une halte à Conflans parce qu'elle était fatiguée ? Nous pouvons rester deux ou trois jours là-bas, je suis certaine qu'il y aura bien une auberge accueillante et...sans puce.
Certes, certaines auberges étaient plutôt mal entretenues mais il suffisait de bien choisir et d'y mettre le prix. Pour cela, aucune de nous trois n'avait de souci à se faire...

Cependant, je trouvais que l'urgence était là. Sorane devenait livide par moments.
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Sorane

Elle pesa le pour et contre, le temps de quelques contractions...

"Soit, Aliénor, si tu penses que c'est le mieux et que je ne serai pas importunée. Que tu pourras me faire entrer discrètement et que je pourrais prendre du repos sans être dérangée. Je te laisse le soin d'annoncer notre nouvelle destination à notre cocher et notre escorte."

Le coche venait de stopper. Les chevaux faisaient entendre leurs mugissements dans le silence pesant des bois. Elle se concentra sur les sons qu'elle percevait, elle guettait la moindre distraction, tout pour ne pas penser à la prochaine douleur qui s'annonçait déjà !
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Poupounet

[Sur les Routes]

Poup hocha la tête sage décision. Elle sortit du véhicule et monta su le siège du coche, vieilles habitudes de dresseuse de chevaux. D'ailleurs, cela lui fit penser au magnifique frison qui attendait de connaitre son futur cavalier ou cavalière. Elle expliqua au coche quelle était leur destination et surtout par où passer pour ne pas se faire remarquer des gardes épiscopaux. L'homme comprit qu'il ne fallait pas plaisanter avec l'évêque en ce moment et promis de faire ce qu'on lui demandait. En descendant de son estrade, Poup appela un garde. Elle lui confia un billet comprenant des instructions pour Guertrude son intendante, lui demandant de préparer une chambre dans ses appartements, et aussi de faire le nécessaire pour que l'accouchement se déroule dans des conditions adéquates. Le garde avait ordre de chevaucher le plus vite pour prévenir qui de droit.
Ce long séminaire médical chez les lescuriens allait lui servir et cet apprentissage n'aurait pas été fait en vain. Tout semblait sous contrôle sauf une chose ... Dans combien de temps arriverai le bébé. Poup retourna dans le coche auprès des deux femmes.

Tout est réglé, nous partons. Tiens le coup jusqu'à notre arrivée
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Sorane

Alors que le Coche était arrêté et que Monseigneur allait indiquer la route à suivre, Sorane fit appeler son médecin qui suivait derrière.

Par Saint Lazare, elle avait pas imaginé que cela serait aussi douloureux... Et en plus, elle devait conserver bonne figure et faire comme si elle allait bien, pour ne pas éveiller les soupçons de Della.

D'ailleurs, elle tenta un pauvre sourire vers elle.
"Della, je crois que nous allons avoir le privilège de visiter l'archevêché !"

Le médecin arriva, mais il était dans la confidence, donc il prit garde de ne pas poser des questions compromettantes... Il s'occupa plutôt de détendre sa patiente par des massages des tempes et des épaules.
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Poupounet

[Archevêché de Sens - dans la Cour de derrière]

Le soir tombait quand le coche arriva dans la cour de l'archevêché, non pas celle des invités ou des grandes occasions, non celle qu'elle empruntait quand elle voulait allez dans ses appartements sans croiser personne. Guertrude l'attendait là.
Poup descendit du coche et expliqua à son intendante qu'il fallait mettre Della dans le coin le plus reculer de ses appartements, alors que Sorane accoucherait à l'autre bout. Comme à son habitude son intendante prit les choses en main, Sorane fut conduite dans une chambre spacieuse par ses gardes accompagnée de son médecin. Personne ne se trouvait sur le chemin, les gardes de Poup ayant balisé le terrain, les membres de la garde épiscopale, les serviteurs et les clercs qui pouvait passer par là pour lui demander audience avaient été remercié, reconduit, sous prétexte qu'elle voulait se retirer dans la prière.

Parfait, Guertrude comme toujours.

Della fut donc conduite dans sa chambre pendant que Poup indiquait le chemin de la sienne aux gardes.

Installez là dans le lit et montez la garde. On ne sait jamais. Vous ne laissez entrer personne sauf moi, Guertrude ou le médecin. Pour les autres appelez moi.

Sorane était installée, une bonne chose de faite, maintenant il fallait attendre que la nature fasse son œuvre. Et voilà Poup qui commence à faire les cents pas.
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Della

Sorane

Poupounet

Della

Sorane

Della

Sorane

Della

Poupounet

Sorane

Della

Poupounet

Sorane

--Circelia

Poupounet

Della

Ainsi naissaient les bébés.
Cela était acté, désormais.
J'étais venue, j'avais vu et j'avais...aidé, comme j'avais pu. Mais de mon mieux.

Ce jour-là resterait gravé à jamais dans ma mémoire.
Tant mêlé de douleur que de bonheur, l'acte de vie était le plus beau, à n'en pas douter.

Lorsque l'enfant parut, la souffrance s'effaça, laissant la place au seul bonheur, tel un raz de marée, balayant jusqu'au souvenir des cris.
Cela tenait du miracle.
J'en étais éblouie, les yeux mouillés devant la mère encore en sueur, prenant son enfant pour le porter contre son coeur.

Le désir me prit.
L'envie m'enveloppa.
Il fallait que je le sois, moi aussi, c'était décidé !

Doucement, je m'approchai de Sorane et lui épongeant le front une dernière fois, me penchant vers elle : Vous avez réussi la plus belle chose de la Création, votre Grâce...donner la vie.
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[RP] La naissance d'un adorable mensonge.