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[RP] Quand Nerra junior rencontre Nerra senior

Gaspard.
Un Nerra, deux Nerras, trois Ner... Ah nan... Deux c'est déjà amplement suffisant. Déjà la rencontre promettait de nombreuses étincelles. Depuis longtemps il l'avait repoussé mais aujourd'hui plus moyen de reculer. Pour lui, pour sa mère, pour Maeve, il se devait de rencontrer celui autour de qui semblait se nouer nombre d'intrigues dans la vie d'Apolonie et par conséquent de Nerra Junior. Saumur... Il savait que son oncle était la; depuis le Maine on lui avait indiqué que son oncle était dans le Sud et plus il se rapprochait plus il savait que les rumeurs étaient vraies. Cette ville était enfin celle qu'il cherchait et elle abritait "oncle" Eikorc a n'en point douter.
Parti du camp des l'aube, lavé de frais, vêtu des atours qu'il avait mit de coté pour l'événement, épée au coté mais surtout la dague a la ceinture il avait prit la direction de l'enceinte de la ville. Le gros saphir de l'arme étincellerait presque autant que les yeux du jeune homme. Étincelles de peur?... Non... Gaspard éprouvait des sentiments mitigés mais la lettre de sa mère avait confirmé son assurance. Le colosse avait aimé sa mère et il n'attenterait pas a la vie du jeune homme. Du moins fallait il l'espérer... Laissant son cheval au palefrenier d'une auberge il s'était assez vite mis en route, errant dans les rues ou les marchands ouvraient les boutiques les yeux encore embrumés de sommeil. Errant au hasard, l'air d'un badaud plus que d'un homme en pleine recherche il observait chaque maison avec attention comme s'il espérait y voir les formes d'un géant derrière un rideau.
Après une heure de vaine recherche il se décida a entrer dans une armurerie sombre. C'est bien le seul endroit ou il espérait glaner quelques informations. Un fleuriste aurait sans doute eu plus de mal a le renseigner... Son oncle ne devait pas être adepte des bouquets de fleurs de champs... Épaisse chaleur, ambiance glauque, l'échoppe semblait parfaite. Repérant le tenancier, vêtu d'une chemise sale et d'un tablier de cuir, des bras musculeux nus et un regard ou semblait briller le feu de forge, il se dirigea vers lui.


Messire, je suis a la recherche d'un vieil ami. Un géant qui doit aimer les armes et dont les hommes doivent souvent venir vous voir.

Regard meurtrier de l'armurier, cela commençait plutôt bien...

Je pense pas qu'il ait besoin de l'aide d'un ptit gars comme vous. Vous feriez mieux de pas lui chercher des problèmes. Repartez donc d'ou vous venez ca vaudra mieux pour vous jeune homme...

Ptit Gars? Jeune homme? hum... Il allait presque être vexant l'armurier puant.

Écoutez j'vous demande pas si ça vous plait ou non, vous feriez mieux de me dire ou je peux trouver mon oncle je n'ai pas de temps a perdre!

Rire gras et puissant de l'homme qui dévoilait un sourire ou manquait quelques dents ou la pourriture s'installait sur les chicots restant. Tout en l'homme dégoutait le jeune Nerra.

Après tout c'est votre affaire, j'espère que vous mentez pas sur vot' lien de famille sinon il risque de vous ramenez a la réalité l'colosse. Il habite a l'ouest de la ville, une grande baraque adossée au mur d'enceinte après le quartier des putains. C'est une baraque bourgeoise assez isolée vous pouvez pas la louper.

Inclinant la tête raidement le jeune Nerra sorti quelques piécettes de sa poche qu'il posa nonchalamment sur le comptoir avant de tourner casaque et de repartir a l'extérieur ou l'air frais serait une bénédiction. Repérant le soleil qui pointait déjà largement a l'horizon il se mit donc en direction de l'ouest du patelin.
Comme prévu la fin du trajet se déroula sous les propositions graveleuses des catins de la ville et des macros lui proposant des plaisirs exotiques qui lui firent monter le rouge aux joues. Puis assez vite il arriva en vue d'une maison qui semblait être celle qu'il cherchait. Appuyée sur le mur d'enceinte, spacieuse, on ne se serait pas étonné d'en voir sortir une famille aisée de marchands qui se rendaient faire des achats pour un prochain bal des notables. A défaut d'être honnête l'oncle avait au moins bon gout.
Tirant sur son pourpoint et passant une main dans ses cheveux il arrangea comme il put son apparence et se rendit sur le pas de la porte en espérant ne pas se tromper.
Soupirant bruyamment il heurta la porte de plusieurs coups violents qu'il entendit raisonner a l'intérieur de la demeure.

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Eikorc
[On est même plus tranquille chez soi…]

L’Anjou… Une fois de plus, ses bottes l’ont ramenés dans cette contrée… Celle qui l’a adopté il y a tant de temps, celle dans laquelle il a passé l’aube de sa vie d’adulte il y a des années… Combien ? Il ne saurait pas le dire, personne n’a jamais compté… Pas même lui. Et à quoi bon ? Les souvenirs d’instants parlent beaucoup que quelques chiffres apposés les uns derrières les autres… Sauf pour la fortune, là, il en faut plusieurs de chiffres…
La silhouette massive se promène dans les couloirs de sa demeure faites à sa mesure, ou presque… Les bottes mordent le plancher agressivement, à contre temps pour reposer sa jambe droite, et il passe d’une pièce à l’autre… S’approchant d’une bibliothèque où siègent de nombreux parchemins, en déplaçant quelques uns pour dévoiler un coffre… Ou alors passant près d’un bureau, frappant dans un des coins pour en écouter le son… Et à chaque fois un sourire étire le coin de ses lèvres : Sa fortune est toujours intacte.

Car à force de voyager par monts et par vaux, le colosse commence à se dire qu’amasser l’argent peut attirer les convoitises… Dans la ville, tous ou presque savent qu’il croule presque sous l’or… Bien sûr il n’est pas seul, mais il est certainement le plus souvent absent. Alors à chaque fois qu’il rentre, il fait le tour des planques, une à une… Sans prendre le temps de compter, car personne n’oserait perdre une pièce si jamais l’un des coffres était trouvé.
Un coup d’œil sur la chevalière qui orne sa main droite, les yeux se plissent avant de se fermer quelques secondes… Et sa main de plonger dans la bourse pendue à sa ceinture, les doigts fouillant dans les pièces, retrouvant la bague qui quelques temps plus tôt enserrait le doigt d’un Flamboyant mercenaire. Un sourire qui s’esquisse légèrement au coin de ses lèvres alors qu’il la parcourt des yeux, en tout point identique à la sienne… Et d’un geste l’abandonne sur le bureau, la laissant rouler jusqu’au petit doigt qu’il a reçu dans un courrier : cadeau d’une presque apprentie dans le monde de la Haine.

Le détail fait mouche, enclenchant quelques mécanismes dans son esprit dérangé, mais d’un haussement d’épaules, il repousse cette histoire à plus tard… Pour l’heure, il lui faut soigner le plus grand des maux : l’ennui. Car pour la montagne de muscles, l’ennui est un synonyme de douleur… A chaque fois que plus rien n’occupe son esprit, les cicatrices se rappellent à lui, chacune amenant cette insidieuse souffrance qui étreint son corps.
L’immense carcasse traverse donc la demeure dans l’autre sens, claquant la porte du bureau d’un coup de talon avant de rejoindre le salon, jetant quelques bûches dans le foyer d’une main, tandis que de l’autre, il retire les armes qui recouvrent son corps… Les dagues abandonnant leurs fourreaux, la lanière retenant son épée se faisant délacer pour que l’arme rejoigne la table et en dernier, la hache glissant de son dos pour venir se reposer contre le bras d’un fauteuil…

Un long soupire s’échappe de la gorge du géant angevin alors qu’il se laisse tomber dans le cuir épais… Les bottes venant claquer lourdement sur un coin de table alors que l’azur métallique se perd quelques instants dans les flammes après avoir parcourue chacune de ses armes. Il lui en manque une, celle qu’il a laissé entre les mains d’une rouquine quelques semaines ou mois plus tôt… A-t-elle fait passer le message ? Ou au contraire vendue cette arme maudite pour renflouer ses poches ? Réellement, il s’en fout, mais alors que les mots inscrits dans sa chair apparaissent lorsqu’il retire sa chemise, il ne peut qu’y songer.

Les doigts épais se posent de par et d’autres des tempes, appuyant fermement sur la chair burinée, écrasant les mèches brunes commençant à se parsemer de fils d’argent… La douleur remontant dans sa nuque commence à être plus forte, les tâches blanches devant ses yeux reviennent flouter sa vue et un grondement monte dans sa gorge.
Le colosse se penche sur le côté, récupérant la bouteille qui traîne aux pieds du fauteuil et d’une longue gorgée, il avale le liquide carmin au gout fruité pour repousser les souffrances un peu plus aisément… La Langue claque contre le palais, un petit sourire venant flotter sur ses lèvres alors que l’azur métallique se pose sur l’intérieur de sa main droite, sur cette paume traversée par une large cicatrice… Et le sourire s’élargit. T’as vu où j’en suis ? A picoler seul comme un ours dans sa grotte… A tout les coups, tu l’aurais parié…

Le visage connu et reconnu viendrait presque danser devant ses yeux, quand trois coups puissants font vibrer la porte… Le regard adoucit quelques instants reprend ses reflets métalliques et la montagne de muscles s’arrache en grognant sourdement à son fauteuil… Sa main gauche se refermant d’un seul coup sur la garde de sa hache qui, d’une impulsion, vient retrouver sa place sur son épaule…
Les mâchoires se serrent et il s’avance, laissant son regard passer à travers les quelques fenêtres, se rendant compte que l’aube est déjà là… Un soupire, une trogne qui se secoue et le voilà devant l’huis épais… La porte s’ouvrant d’un seul coup, violemment même, pour venir claquer contre le mur en laissant l’ombre imposante du propriétaire recouvrir son visiteur…

Le regard dur se pose sur le jeune homme qui est venu le trouver, ses yeux parcourant la haute silhouette, notant les mèches brunes qui semblent avoir du mal à être ordonnée tout comme l’éclat du regard qui lui est familier… Mais ce qui retient son attention, c’est la dague qui est passée dans la ceinture, le saphir incrusté dans la garde venant agresser son regard…
Frisson qui traverse son échine alors que lentement le regard métallique s’enflamme, les yeux remontant le corps de l’adolescent qui lui fait face… Lentement, prenant leur temps, jusqu’à enfin se planter dans ceux de son neveu.

Le vent souffle d’un seul coup, balayant les deux hommes qui se font face, les mèches brunes voletant dans un sens comme un autre alors que le colosse sent à peine l’air froid et mordant qui attaque sa chair… Et après quelques secondes, un grondement sourd monte dans sa gorge avant que sa voix rauque ne s’élève…


« Buenas dias, Gaspard. »

Pas la peine de faire semblant de ne pas le reconnaître, l’intensité de son regard aura sans doute suffit à lui faire comprendre que c’est le cas… Les doigts se crispent sur l’arme alors que les yeux détaillent les traits, retrouvant certaines lignes de celui qui le hante quelques fois… Les mâchoires se détendent, le corps aussi et lentement, le colosse pivote sur lui-même pour laisser la place à son neveu de pénétrer dans son antre en lui faisant signe du menton…
Et déjà le regard abandonne son presque jumeau pour parcourir les alentours… Cherchant la moindre silhouette dissimulée dans les ombres, sans pour autant quitter du coin de l’œil le jeune homme… Trop méfiant ? Peut-être… Mais pour le coup, il se demande bien comment ce gamin a réussi à trouver sa demeure aussi vite…

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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko & Fablitos
Gaspard.
la porte s'ouvre en trombe pour venir s'écraser contre le mur; cependant c'est une autre porte qui apparait, une armoire plutôt. Le colosse porte bien son nom. Il est d'une taille imposante même pour Gaspard qui est grand pour son age et qu'on destine a le devenir encore plus. Gaspard ne peut s'empêcher de penser que c'est la porte d'une antichambre de l'enfer qu'il a ouvert. Non parce qu'il craint pour lui même mais pour ce qu'il peut trouver chez l'oncle au tempe grisonnante. La vérité fait peur, toujours, et il sait qu'il risque d'en découvrir plus d'une dans l'antre du géant.
Comme annonciateur d'une tempête le vent balaye le seuil de la demeure apres laquelle il court depuis si longtemps. Plus rien ne bouge hormis les tignasses des deux bruns qui se toisent sans un mot. Étrangement il observe celui qui est a la fois plus proche de lui qu'aucun autre mais tellement loin. Un monde les sépare, un fossé que rien ne peut combler. Sauf peut être une personne... Apolonie. Sa mémoire a elle seule serait capable de rapprocher les deux hommes.
Gaspard serait presque capable de sentir la présence de sa mère. En face de celui qui l'a le mieux connu quoi de plus normal? Sans doute vivait elle encore en lui. Si la lettre disait vraie alors c'etait le cas.

Puis le regard du colosse se plante dans le sien, semblant tenter de lire en lui comme peut être il le faisait avec Apo. Sans doute avait il reconnu le regard de sa mère que Gaspard partageait et qui parlait bien plus que tout autre ressemblance. Puis résonne, comme une voix d'outre tombe, un "Buenas dias, Gaspard." et un signe a entrer. Son regard avait parlé pour lui, il l'avait reconnu au premier coup d'œil bien que ne l'ayant jamais croisé auparavant. C'est d'autant plus simple, pas de présentations fastidieuses a faire. La famille n'a pas besoin de se présenter de toute façon. Et bien qu'ignorant comment Eikorc le considère il parle du géant comme de son oncle. Qu'il le veuille ou non Gaspard est un Nerra, comme le disait sa mère dans la lettre, c'est de son seul desir a elle qu'il pouvait porter ce nom. Gaspard avait trop d'héritage de Apo pour se permettre de ne pas en profiter. Et peut être cette rencontre allait elle changer de nombreuses choses. Peut être...

Rentrant avec un sourire il ne put s'empêcher de remarquer le regard que lançait Eikorc afin de s'assurer qu'il venait seul. Sans doute avait il autant de doute a son sujet que Gaspard n'en avait sur son oncle. Mais il etait venu seul, sans même Maeve, c'est en homme qu'il se présentait devant le Nerra, sans crainte et avec ses doutes, mais sans aide.


Je suis venu seul mon oncle, vous pouvez me faire confiance. Personne ne sait que je suis ici... en dehors peut être de celui qui m'a indiqué le chemin. Je suis uniquement venu pour répondre a votre... invitation.

Alors qu'il parlait Gaspard tapotait ostensiblement la dague du bout des doigts, présent de sa mere, ou de son oncle, il ne savait pas encore trop a quoi s'en tenir vis a vis du cadeau un peu étrange que Maeve lui avait apporté de la part de Eik.

Je ne suis nullement animé de mauvaise intention. Je suis seulement ici pour que vous me parliez de ma mère. A travers elle nous sommes bien plus proches que nous ne voulons l'admettre tout deux.

Dégrafant sa ceinture et posant son épée dans un coin il dédia un sourire avenant a son oncle. De toute façon face au mercenaire son épée ne lui aurait servit a rien alors autant jouer au jeune homme confiant et sur de lui. Cependant alors que le colosse fermait la porte il se sentait de moins en moins serein.
Il était dans la tanière de celui qu'on avait stigmatisé comme un ennemie durant tout sa jeunesse et ce genre de situation etait souvent bien ancrée dans les esprits. Mais alors qu'il se retournait pour faire face a Eikorc il n'arriva ni a le haïr ni a le craindre comme il aurait peut etre du. Mais sa rencontre avec quelques uns de la Zoko, a Semur, lui avait apprit a ne pas juger trop vite les gens. Il y avait une différence entre réputation et réalité, aussi le jeune Nerra devait se forger sa propre opinion.

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Eikorc
Alors que chaque recoin est étudié d’un regard torve, il sent le gamin qui se glisse dans l’embrasure… Du coin de l’œil il voit ce petit sourire qui flotte sur le visage pas encore adulte, mais plus tout à fait enfant… Le nez se fronce quelques secondes, alors qu’il imagine l’adolescent se foutre de lui, mais non…
Il ne réagit pas, jusqu’à ce que le jeune homme prenne la parole… La carcasse entière pivote sur elle-même alors que son regard se voit attirer par les doigts trop fins tapoter sans arrêt la garde de la dague… Les sourcils se froncent légèrement et la porte se ferme sans un bruit. Les mots font mouche dans l’esprit du colosse, un lien de parenté comme jeté à la figure… Respect ? Moquerie ? Les deux ?

La ceinture est délacée pour que l’épée de Gaspard vienne trouver un coin de mur, la tête d’El Diablo se penche légèrement de côté alors qu’il détaille son… Neveu. Reniflement agacé qui lui échappe, pourquoi lui avoir donné un cure-dent alors qu’il ne semble même pas capable de s’en servir ? Mais aucuns sons ne sort de sa bouche pour l’instant, les mâchoires se resserrant autant que les doigts autour de la garde de sa hache… Son regard brûlant et métallique ne cessant de passer de la dague au visage du gamin…
Mais pourquoi je l’ai invité ?
Un grognement sourd qui s’échappe de sa gorge et la lame vient glisser le long de son poitrail puissant… L’arme heurtant violemment le parquet avant qu’il ne la pose contre le mur à son tour. Et le de Nerra de s’avancer, les muscles puissants de ses épaules roulant pour se décrisper…

« Parle pas de ta mère tout de suite gamin. Dis moi d’abord qui t’as montré le chemin pour venir jusqu’ici… ? »

La voix basse s’élève à nouveau, claquant dans l’air autant comme un ordre que comme un conseil… Et la montagne de muscles se rapproche de son neveu, pas à pas, ne cherchant pas à dissimuler le boitement auquel il s’est habitué… Les flammes dansent dans ses yeux, alors qu’un petit sourire vient étirer le coin de ses lèvres… La pogne gauche s’élève, venant se poser contre le mur, dévoilant par la même occasion les mots gravés sur son biceps. Voulu ? A tout les coups.
La trogne pivote sur le côté, pour que son regard s’arrache au saphir qui fait de l’œil… Surveillant simplement la silhouette du jeune homme du coin de l’œil, quelques secondes, le temps d’avoir une réponse… Le temps d’imaginer ce que cette grande gueule subira…

« Tu lui ressembles. Plus que je ne l’aurais pensé. »

Une remarque, comme si de rien était… Lâché alors que lui-même ne s’y attendait pas… Et le sourcil se hausse alors qu’il se redresse de toute sa hauteur… Une longue inspiration faisant gonfler son torse avant qu’il ne croise ses bras sur sa poitrine, claquant son épaule contre le bois tout en le regardant.

« Et t’as peut-être plus de couilles que prévu, aussi… »

Sourire qui se visse au coin des lèvres, une provocation implicite balancée alors que le regard pétille d’amusement, faisant briller les prunelles métalliques et sans vie… La tête penche sur le côté et d’une impulsion le de Nerra s’arrache à son soutient… Sa carcasse s’avançant vers le gamin, avant que d’une main il lui fasse signe de le suivre dans le salon.
Et alors qu’il se dirige vers son fauteuil, son esprit s’embrase de nombreuses questions qui viennent l’envahir, mais le masque impassible de son visage ne laisse rien paraître… Que peut-il lui dire ? Que peut-il raconter à ce gamin qu’il aurait sans doute entraîner lui-même à l’art de la guerre si cette femme qui les unissait n’était pas morte ? Que sait-il de lui ? D’elle ? D’eux ?

Grondement sourd qui s’échappe de sa gorge et il se laisse tomber lourdement dans son fauteuil, les bottes venant retrouver leur place sur la table alors qu’il fait signe au ‘petit’ brun de s’approprier celui qui lui fait face… Le crépitement des flammes se fait plus fort alors qu’une bûche vient de se fendre, les yeux du colosse se plisse, pour organiser ses pensées… Et lentement, il reprend la parole en caressant du pouce la bague et la cicatrice qui ornent sa main droite…


« Que sais-tu d’elle… ? Et que veux-tu savoir de plus ? »
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"Pour toujours... Et à jamais."

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Gaspard.
Méfiant l'oncle... Mais pas encore vraiment impressionnant malgré la hache proportionnée au colosse qu'il tient fermement en main. Arme qui ne tarde pas a retrouver celle de Gaspard dans un coin. Sourire intérieur et grand poids qui s'envole par ce simple geste. Au moins il ne finirait pas tranché en rondelles et enterré dans un jardin. C'était déjà un bon point et il fallait s'en contenter. Coups d'oeil dans l'antre de l'oncle, le soleil dardant a peine l'horizon de ses rayons, la demeure est plongée dans une semie pénombre que les flammes montant dans l'âtre ont du mal a percer.
Saisissant la regard du colosse qui file rapidement de l'arme a son visage il se plaque un masque inexpressif sur le visage. Était il donc étonné qu'il porte aussi ostensiblement l'héritage de sa mère? Héritage... HeritageS plutôt. Car l'oncle laisse bien souvent ses yeux croisés ceux de Gaspard. Maintes fois il l'a entendu cette phrase "tu as les mêmes yeux que ta mère". Eikorc s'imagine t'il Apolonie lorsqu'il se concentre sur le regard d'azur de son neveux? Et lorsqu'il regarde arme et yeux tour a tour, voit il une defunte debout devant lui?
Puis quelques pas et une simple question qui résonne comme l'ordre d'un officier a ses troupes. Sans même y réfléchir Gaspard répond, instinctivement, comme il l'aurait fait si Marie lui avait posé la question.


mmh... Un armurier presque édenté au l'haleine lourde et chargée et aux chicots noircis. A quelques pâtés de maison d'ici après le quartier des putains. A son corps défendant il a essayé de ne pas répondre.

Ne pas en dire plus, peut être l'oncle serait il impressionné si il pensait que Gaspard avait extorqué manu militari le renseignement. Mais a quoi jouait donc Nerra Junior? Depuis quand essayait il d'impressionner son oncle? de lui plaire? Se rendant compte de la pente glissante ou il mettait les pieds il se promit de faire bien plus attention par la suite aux propos qu'il tiendrait. Certes l'homme n'était plus armé mais il aurait sans nul doute broyé la trachée du jeune brun sans effort avec les battoirs a viande qui remplaçaient ses mains.
Puis vient le premier "soufflet", alors qu'il avait fait l'effort de ne pas reculer lorsque Eikorc levait le bras il y voit apparaitre les mêmes mots qui ornent sa dague: "Pour Toujours..."
Si on avait observé dans la tête du jeune homme on aurait sans doute aperçut nombre d'engrenages qui tournaient a toute vitesse alors que différentes pièces du puzzle se mettaient en place. Sa mère avait elle la suite gravé dans sa chaire de la même façon que son oncle? Réprimant un frisson il garda la question pour lui un moment. Il aurait le temps de la poser plus tard.

Second choc, cette phrase lâchée qui tombe un couperet: « Tu lui ressembles. Plus que je ne l’aurais pensé. ». Cette fois le Nerra ne peut cacher le mince sourire qui étire ses lèvres alors qu'il garde le regard planté droit dans celui de son hôte. Ainsi il n'avait pas peur de le dire? Il avait le courage de dire a ce jeune neveux qu'il ressemblait a celle qui avait été le joyaux de sa vie. Nouvelle pensée étrange: la dague... Eikorc été une arme, Apolonie avait été son joyaux au même titre que celui qui ornait la lame a sa ceinture. Le saphir n'avait pas été choisit par hasard pour la création de la dague. Ils étaient complémentaires et indissociables. Les mots se sa mère lui revinrent, mainte fois il avait lu la lettre laissé comme héritage et il la connaissait par coeur presque, " j’ai manqué de lucidité en n’osant pas le suivre dans cette église qu’il a fuie au milieu de la cérémonie. ". Oserait il en parler a Eikorc? Lui avait elle dit ces mots avant de mourir?
Secouant la tête et n'ayant qu'a peine entendu la remarque de son oncle il se trouvait déjà en chemin vers le salon, restant debout alors que Nerra Senior, boiteux, prenait place dans un lourd fauteuil. Une buche qui éclate et une question qui tombe enfin.
Ce qu'il sait d'elle?... Il en sait tellement mais tout est contradictoire... comment trier? comment savoir? Une nouvelle fois il se rappelle les mots de sa mère:


"Sois toi-même, sois un Nerra, sois loyal. Un serment jamais ne se rompt, même au-delà de la mort. "

Ces mots qu'il voulait garder pour lui avait été prononcés a haute voix. Comme si il ne devait pas les garder pour lui. Comme si ils avaient autant d'importance pour les deux Nerras.

Elle était votre âme... Elle était le saphir qui orne la lame. Elle m'a dit de vous faire confiance et de vous respecter. Elle m'a dit de vous considérer comme mon oncle. Mais vous êtes plus que ça étant donné les liens qui vous unissent. Elle souhaitait que nous nous connaissions. Je crois que c'est a travers vous que j'apprendrais a savoir qui elle fut et comment elle a vécu. Ma mère... ne saurait être racontée comme une histoire. Elle était plusieurs... Laissez moi vous connaitre et la connaitre a travers vous. Si j'apprend qui vous êtes je sais que je la découvrirais mieux que d'aucune autre façon. Libre a vous de me refuser cela. Je le comprendrais aisément, je ne suis rien pour vous. Je vous appelle mon oncle non car vous l'êtes mais parce que j'aimerais que vous le soyez. Car si c'était le cas, cela voudrait dire qu'a travers nous... elle n'est pas morte. Nous sommes son héritages.
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Eikorc
Comme si de rien était, malgré les quelques instants de réflexions, une remarque s’élève des lèvres du jeune homme… Comme sortie d’outre-tombe tellement le sens fait se tendre une oreille… Et la montagne de muscles ne peut retenir le sourire amusé qui vient flotter sur lèvres. Ces mots son ceux d’une autre… Comment il le sait ? Peut-être tout simplement parce qu’il reconnaît là, la façon de s’exprimer de celle qui a réussi à creuser sa place au plus profond de son être…
Les paupières se ferment, masquant l’azur métallique tandis que le colosse se laisse bercer par la voix de son neveu… Pas assez grave, mais ni trop aigue… Peut-être oscillant encore entre les deux sur certaines notes… Mais ce n’est pas tant le son qu’il écoute, mais les plutôt les paroles… Repoussant d’un effort conséquent les douleurs et les images d’un futur écorché vif… Se concentrant de tout son esprit sur ce que dit le… Nerra qui lui fait face.

La description qui est faite par ce gamin s’approche du vrai autant que possible… Seuls Apolonie et lui avaient vraiment su ce qui les liaient pour de bon… Et encore, ils avaient toujours eut du mal à mettre un mot dessus… Ont-ils jamais réussi d’ailleurs ? Mais pas le temps de s’attarder pour l’instant, il lui faut savoir tout ce que cet adolescent dégingandé sait… Et des informations, il en a ! Beaucoup plus que l’avait prévu le géant angevin…
Et les paupières se rouvrent d’elles-mêmes d’un seul coup lorsqu’une demande presque pas implicite s’échappe des lèvres de Gaspard. Surprise qui n’est marquée que par un sourcil levé imperceptiblement, accentuant la forme de la cicatrice qui le surplombe… Alors comme ça, il sait ce qu’elle aurait voulu… Les yeux se plissent et les souvenirs affluent dans l’esprit dérangé du de Nerra autant que les questions…

Sais-tu tout ce qu’on avait prévu ? Sais-tu tout ce qui devait se produire après ta naissance ? Après mon retour ? Sais-tu, savait-elle ce que je voulais faire… ?
Un clignement de paupières et il repousse les questions, serrant les dents pour repousser cette sensation si bien connue a une époque… Culpabilité ? Un peu… Jalousie ? Certainement. Apolonie de Nerra, cette jeune femme qui n’a pu être que sa sœur alors qu’au fil du temps, elle prenait place dans sa vie comme l’aurait fait sa femme… Combien de personnes connaissent vraiment le drame qui s’est joué à Varennes des années plus tôt ? Combien savent qu’il était prêt à élever lui-même cet enfant qui se dresse devant lui comme s’il était son propre fils ?
Le savais-tu toi ? Peut-être maintenant…

La trogne se secoue et un sourire las vient étirer les lèvres du colosse… Les flammes brûlantes de haine s’éteignent un peu plus, ramenant les azurs ternes à la surface… Et un long soupire s’échappe de sa gorge avant qu’il ne serre les poings, faisant craquer les phalanges et ressortir les muscles de ses avant-bras…


« Tu en sais beaucoup… Beaucoup plus que je ne l’aurais pensé quand je t’ai fait parvenir la dague que tu portes à la ceinture… »

Une inspiration, un hochement de tête, et la montagne de muscles se redresse… Ses jambes glissant jusqu’au sol pour qu’il se penche en avant, entremêlant ses doigts alors que son menton vient se poser dessus… Et c’est un regard lourd et noir comme la mort qui vient plonger dans celui de son neveu alors que la voix grave s’élève à nouveau…

« J’aurais tellement de choses à te dire sur elle… Mais il faut d’abord que tu comprennes quelque chose. »

Une nouvelle pause et le colosse ouvre les bras en grands… Gonflant la poitrine pour laisser saillir les cicatrices sombres ou plus claires qui traversent tout son torse… Laissant son neveu comprendre toute l’étendue des dégâts que son corps a enduré...

« Tu souhaites être mon neveu… Soit. Mais je veux que tu sois sûr de savoir ce que ça implique…
Comme je l’ai dit à ta chère Maeve, j’ai de nombreux ennemis. Beaucoup plus que tu ne peux le dénombrer… Et t’annoncer comme un membre de ma famille pourrait te fermer bien des portes avant même que tu ne t’en rendes comptes…
Tu as la chance d’avoir été bercé très près des amis d’Apolonie… C’est elle qui a fait connaître mon nom en bien. Mais dehors, dans tout le reste du Royaume, nombreux sont ceux qui pourraient croire que te torturer, t’enlever ou te tuer pourrait m’atteindre… »


A une seconde près, il retient que c’eut été le cas si sa mère avait été en vie… A une seconde près, il aurait lâché que ce n’était plus le cas… Nouveau sourire, toujours aussi peu aimable mais sans aucune trace de narquoiserie ou d’agressivité…

« Tu comprends ce que je veux dire ?
Je veux être sûr que tu saches tout ce qu’implique d’être un Nerra, avant de t’aider à connaître ta mère… Qui elle-même en a subit certaines conséquences… »


La langue passe sur ses lèvres, comme pour humecter la bouche, mais c’est surtout pour calmer le sursaut de rage qui vient fait palpiter son cœur dans ses tempes… Cette même rage qui avait failli le faire tuer une licorneuse le jour même de Sa mort… Cette même haine qui l’avait fait emmener toute sa troupe attaquer une mairie auvergnate…
Un clignement de paupières et il masque à son neveu les flammes qui se ravivent… Qui aurais cru qu’après autant de temps il se rappelle aussi bien du moindre détail de cette journée ? Certainement pas lui…

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--Apolonie
Toujours là, un jour d’ailleurs, jamais bien loin… Comme un point d’ancrage, une raison d’être, près de Lui, elle virevolte. Après tout, il l’est, sa raison d’être. Sans Lui, depuis longtemps elle aurait rejoint le Soleil… D’après Willen, elle avait largement expié ses fautes. Mais que voulez-vous, la brunette refusait de retrouver l’ambiance franchement chiante des bonnes âmes solaires, et sur la Lune, quoiqu’y connaissant quelques bons potes, elle rechignait… C’est qu’elle n’avait pas envie d’y passer une éternité à voir des couples s’enlacer alors que sa moitié se trouvait encore et désespérément sur Terre, en vie malgré ses multiples combats, debout en dépit de toute logique, et que sans Lui elle n’imagine pas ce que l’Eternité aurait de long…

Pour toujours et à jamais… Elle a beau n’être plus qu’une forme éthérée sans réelle consistance, les lettres gravées à la dague le long de sa colonne vertébrale la démangent encore par temps de pluie, et la brulent furieusement depuis quelques temps. Le rappel est battu inconsciemment par le colosse, sans cela elle n’aurait pas ressenti ce besoin impérieux de retourner immédiatement à ses côtés. Car si elle le suit quasiment constamment, elle va se balader des fois. Faut pas croire hein. Z’inquiétez pas, les minettes qui défilez dans son lit, l’Apo s’en va voir ailleurs si elle y est dans ces circonstances, vrai que c’moins souvent en c’moment. Pas tellement par jalousie, après tout elle ne l’était pas de son vivant, elle va pas commencer à l’être une fois morte, ce s’rait un comble…

Non, non, mais bon sans être jalouse, elle a pas franch’ment envie d’jouer les voyeuses. Pis faut voir qu’il en reste aussi quelques autres sur Terre dont elle se préoccupe. Bah ouais… Genre Arthur, Grid, Marie-Alice, Alethea, Marty, desquels elle prend des nouvelles aussi régulièrement. Elle était d’ailleurs perchée sur une poutre d’une taverne moulinoise à écouter Amandine, Cruzzi, Arthur et Grid disserter sur un baiser de pieds qu’elle avait senti la flamme se propager le long de l’échine, embrasant les sens comme le cœur, la rappelant près de son Autre. Sans une hésitation, mais après avoir envoyé un plein sourire à Arthur, elle avait filé au travers des brumes jusqu’en Anjou.

Une fois arrivée, elle s’attendait à tout sauf à ça… D’habitude, c’est presque endormi, perdu dans les limbes de la semi conscience qu’elle le rejoignait… Alors, parfois, de plus en plus rarement, elle pouvait communiquer avec lui… Il s’en souvenait peu, leurs discussions ne tournaient de toute façon qu’autour de Lui, d’eux, de leurs souvenirs et des rêves du colosse… Rien de transcendant à part pour ce couple atypique qui n’avait jamais eu la chance d’en être un.

Pour une fois il est bien réveillé. Assis dans un fauteuil, coudes sur la table, en pleine discussion… Froncement de nez de la sentinelle qui n’a jamais aussi bien porté son nom que depuis sa mort. Pas une chance qu’ils ne se parlent cette fois-ci… Mais alors pourquoi ces braises dans son dos ? Pourquoi cet appel ? Une fois en tailleur sur l’accoudoir –ah la magie de la lévitation post mortem, j’vous raconterai à l’occaze- elle consent à mater l’impudent qui lui vole son Autre.

Ah ouais… ‘tain il a vraiment leurs yeux, son regard. Limite on s’y perdrait dans l’azur de son fils. Bien sur elle le connait… Elle le suit, lui aussi. A cause d’Arthur. Lui qui juste avant qu’elle ne meure en le mettant au monde, avait réussi à l’intéresser un peu à ce qui lui vrillait le bide. Pour autant, elle ne ressent pas grand-chose pour ce jeune homme déjà gaillard. Oh elle aurait provision de conseils à lui filer, elle a bien un pincement en le reconnaissant, elle sent qu’elle devrait s’y attacher, de temps en temps elle va le voir, vérifie ce qu’il devient, et même –mais lui dites pas, elle vous croirait pas- qu’elle est presque fière de lui. Mais pour l’instant, face à son Autre, c’est le premier qui gagne. Forcément.

Elle sait ce qu’ils viennent de se dire, instinctivement, l’omniscience, tout ça… Et grommelle. ‘Té, ça va faire une paie qu’elle a trépassé la brunette, même si grâce à l’ectoplasmisation, elle garde le teint de ses vingt ans –et ça, mentez pas, vous en rêvez toutes… La dague attache l’azur un instant et viennent vriller ses tempes les souvenirs. Cette cérémonie, Eikorc qui lui remet son cadeau, le saphir qui lui arrache un sourire, le colosse qui la mène à l’autel, qui s’assied, pour mieux s’enfuir un peu plus tas, ce regard échangé alors qu’il ne va pas plus loin que les portes de la chapelle… Soupir.

Ainsi ils apprennent à se connaitre, ces Nerra qu’elle lie. Doucement, elle s’appuie sur Eikorc, et souffle, tendrement, dans le cou, le regard rivé sur ce fils qu’elle n’a pas connu, qu’elle espère à leur hauteur, et à celle de Marie. Après tout, si elle l’a confié à la vicomtesse, c’est bien qu’elle ne le voulait pas mercenaire. Tout le monde l’aura oublié, Apolonie le sait, mais elle était loin d’être une brigande sans attache ni sentiment… Apo était avant tout une diplomate, une auvergnate, une noble armée, une moulinoise… Et elle esquisse un sourire, à voir deux de ses facettes réunies au travers de deux bruns qui portent le même nom qu’elle. Tranquillement elle glisse dans l’air tremblant qui les séparent…


Pour toujours et à jamais… je crois qu’il sait.
M’ferait chier qu’il nous fasse honte, mais m’ferait chier qu’il perde son Ame t’sais.


Elle sait bien qu’il n’l’entendra pas, pas vraiment, s’en moque. L’a toujours été comme ça l’Apo, elle dit ce qu’elle a à dire, qu’importe au final si on l’écoute, la conscience est claire. Et sans quitter de l’azur Gaspard, elle entreprend de se concentrer sur une mèche poivre et sel d’Eikorc, persuadée d’arriver un jour à l’entortiller autour de ses doigts. Après tout, elle a encore un moment pour s’entrainer avant qu’il ne la retrouve, enfin.

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Gaspard.
Souhaiter être son neveux? Gaspard se demande si il doit sourire a la remarque ou non. Comme si il avait eu le choix... Sa mère lui avait laissé ce lien comme un héritage, sans doute celui auquel elle tenait le plus et il était hors de question pour le jeune Nerra de renier ou de ne pas accepter un des ultimes présents de Apolonie. Nerra il est né, Nerra il mourra et Nerra il vit. Vouloir lui ôter cela relevait de l'épreuve de force, et alors même qu'il croyait son oncle disciple de Satan il avait toujours porté fièrement son nom de famille. Que cela plaise ou non, qu'on lui en tienne rigueur ou pas, il était Gaspard de Nerra, bien plus qu'il n'était de Viverols, cette lointaine famille dont la matriarche le haïssait visiblement.

Le regard sombre et emplit de douleurs de son oncle n'y changerait rien. Il n'avait jamais attendu après lui pour vivre et ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Lui rendant son regard, que toute la volonté du monde n'aurait réussis a rendre aussi sombre que celui du colosse il essaya une fois de plus de lui faire montre de sa détermination sans faille et de sa force, qu'il puisait il ne savait même pas ou. Il y a longtemps que le jeune homme n'avait tenté de tenir tête, de prouver ce qu'il valait et de quel bois il était fait; et l'occasion était ici trop belle. Il avait aimé sa mere le colosse, et bien Gaspard lui ferait honneur pour peu qu'Eikorc lui apprenne comment faire. Si seulement elle avait été la... Dieu seul sait comment les choses auraient tournés... Son oncle aurait il souhaité rencontrer le fils de son aimée et de l'homme qui la lui avait dérobé? Une autre question a placer sur la longue liste dont il ne se souviendrait pas de toute façon.

Le colosse se replace, le visage en avant, les muscles saillants sous la tunique qui laissait apparaitre un nombres de blessures importantes, mais qui n'étaient en réalité rien a coté de l'abime que recelait son âme et son coeur. Aussi fort qu'il était, aussi puissant et massif, il n'était rien d'autre qu'un homme blessé au plus profond de son être. Le mal il le faisait alors que Apo était en vie, mais sa disparition avait plongé l'homme dans un trou sans fond et jamais il ne pourrait espérer se rattraper pour remonter vers la lucidité et la paix.
Malgré lui Gaspard ne pouvait qu'avoir pitié de l'homme qui se tenait en face de lui et qui portait ses stigmates comme autant de médailles.


M'enlever? Me torturer? Sottises! ici tout le monde sait que rien d'autres ne compte que vous même a vos yeux. Bien fou celui tenterait de vous atteindre a travers moi. Et je ne cours pas plus de danger de ce coté que d'un autre. Je me contrefiche de ces avertissements, je les accepte pour ce qu'ils valent mais je n'en tiens aucun compte. Les Hommes sont victimes d'attaques aveugles et de chantage durant toute leur vie et je n'ai pas peur de donner une raison de plus a certains de tenter leur chance.
Et ce que ma mère a subit, je suis prêt a l'endurer car c'est aussi une partie de ce qu'elle m'a légué. Je suis Gaspard de Nerra et je n'ai pas peur!


Dernière phrase prononcé avec une voix ferme ou vibrait une certaine émotion mais ou on pouvait entendre percer la vérité et le courage. Un jour nul n'ignorerait que Gaspard n'avait pas peur; pour le moment Eikorc devrait se contenter de sa parole et du peu de poids qu'il lui accordait sans doute. Si son oncle voulait lui faire jeter l'éponge et le décourager c'était loupé, plus il insisterait plus la détermination du jeune Nerra grandirait. Il avait longtemps réfléchis avant de venir rendre visite a son oncle et il était hors de question de reculer une fois sur place.

Si sa mère avait eu une famille c'était lui et il n'abandonnerait pas tant qu'il ne saurait pas ce qu'elle représentait pour lui et ce qu'il savait sur elle. Et de toute façon il n'avait pas attendu pour se présenter comme Gaspard de Nerra.
Imitant son oncle et prenant place dans un lourd fauteuil il essaya de prendre une posture qu'il voulait désinvolte, lançant régulièrement un regard évocateur vers les quelques bouteilles d'alcool qui trônaient dans le salon.


Mon oncle j'ai fait une longue route pour venir ici; je n'abandonnerais pas si facilement vous savez. Je suis sur que ma mère aurait apprécié ma ténacité et qu'elle n'aurait pas aimé que je n'aille pas jusqu'au bout aujourd'hui.
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Eikorc
Que vois-tu gamin qui te fasse me regarder ainsi ? Quelles peuvent donc être les pensées qui traversent ton esprit encore trop malléable à chacun des mots qui m’échappent… ?
Il ne peut en aucune façon le deviner… Mais en tout cas, une fois sa diatribe finie, il ne cesse d’observer ce jeune dégingandé qui lui fait face… Détaillant la moindre expression qui passe sur ses traits pour essayer d’en deviner le sens… Il est trop tard pour le connaître sur le bout des doigts… Trop tard pour deviner les pensées d’un enfant qu’il n’a pas appris à connaître, et pourtant, le cheminement ne semble pas si difficile à comprendre… Il sait le colosse, il sait qu’il est à un doigt de trouver ce qu’à en tête son… Neveu.

Mais c’est sans compter ce souffle invisible qui vient se glisser dans ses cheveux… Si frais, si léger, que sa peau en frémit imperceptiblement… Chaque poils se hérissant, comme s’ils reconnaissaient quelque chose, quelqu’un… Grondement qui monte doucement dans la gorge du de Nerra, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti cette sensation… Qu’il a toujours voulu oublié, sans le savoir.
Il se perd dans ses pensées… Quelques secondes qui semblent lui durer des heures… La dernière fois, il revenait d’une campagne… La dernière fois, il avait rêvé, il en est sûr… Le sommeil l’a abandonné depuis des années, ne reste pour lui qu’une torpeur pas assez profonde pour plonger dans le monde onirique… Et pourtant. Il y a quelque chose, qui fait palpiter son cœur plus vite tout à coup.

Un tressaillement lui échappe, comme s’il s’était endormi fugacement, reconnaissant une voix à travers les abimes qui le fait hausser un sourcil… Mais non, ce n’est que Gaspard qui a prit la parole d’une voix plus forte, plus ferme que celle à laquelle il s’attendait…
Et les mots viennent franchir la brume des pensées qui assaillent l’esprit de la montagne de muscles… Son regard toujours impassible, si ce n’est sa mâchoire puissante qui se contracte alors que ce gamin lui parle avec insolence presque empreinte de pitié pour ce qu’il est…

L’adolescent se laisse tomber dans le fauteuil, négligemment, nonchalamment… Mais ce qui arrive à faire vibrer autre chose que la mélancolie dans les azurs presque adoucit du colosse, c’est le regard sans équivoque qui passe sur les quelques bouteilles qui traînent ici et là… Les muscles se tendent, les mâchoires se crispent… Et le voilà qui reparle de sa mère, celle-là même qu’il a cru entendre quelques instants plus tôt… Quelques secondes mêmes.
Et sans qu’il ne se rende compte, sa carcasse s’est levée d’un bond, sa main droite fusant dans l’air pour venir heurter violemment la joue de son neveu… Les doigts épais venant mordre la chair presque trop douce de cet homme-enfant pour que la claque puissante résonne dans toute la pièce… Mais déjà il s’est détourné de lui en grognant de fureur… Son corps entier se crispant, ses muscles demandant plus qu’une simple gifle…


« Ne parle pas de ta mère alors que tu ne la connais pas…
Ne me parle pas sur ce ton, je suis loin d’être aussi sympathique que tu le crois ! »


La voix rauque s’est élevée, puissante, mordante… Et il se tourne vers Gaspard, les prunelles étincelantes de rage… La langue claque contre le palais, cette puissance il la connait… Celle qui lui permet de repousser toutes les barrières, d’oublier toutes les douleurs qui parsèment son corps couturés de cicatrices… Et dans un grognement il reprend…

« Tu n’as pas peur hein… ? Ne te fous pas de moi…
Tu ne sais même pas de quoi tu devrais avoir peur… »


Un pas en avant, la main puissante vient chopper le col de son neveu, d’une seule impulsion, il le soulève comme s’il ne pesait rien… Approchant son visage du sien, pour qu’il puisse bien voir le métal en fusion qui illumine l’azur de ses yeux… Quelques secondes de battement et d’un seul geste, sa main gauche arrache la dague à la ceinture de Gaspard, l’emmenant dans la foulée se poser juste sur la pommette, à côté de l’œil… Pour que les flammes fassent briller les mots qui sont ancrés dans l’acier…

« Ces mots ne représentent peut-être rien pour toi… Mais cette dague que tu affiches à ta ceinture comme une simple arme d’apparat… Elle a une histoire, beaucoup trop lourde peut-être. »

Une inspiration, il relâche la pression de ses doigts sur son col, pour ne pas l’étrangler… Et dans un grognement de dédain, il le repousse pour le faire s’écrouler dans le fauteuil, s’écartant en grommelant, serrant sa main puissante sur la garde presque trop fine entre ses doigts… Les sourcils sont froncés, les mâchoires serrées et il lâche d’un ton agressif…

« Elle était mon âme… Comme tu l’as si bien dit. Réfléchis… Réfléchis là-dessus, sur les conséquences que ça a pu entraîner…
J’étais déjà loin d’être un saint, mais elle était ma part de lumière… Autant que j’étais sa part d’ombre. Les pièces d’une même face, d’une même lame ! »


Dague tendue, pour lui désigner la lame en question… Il se contrefout désormais qu’il l’écoute ou non, les mots lui échappent sans qu’il ne les retienne… D’une voix aussi grave et rauque que possible, légèrement rocailleuse par instant...

« Je n’en ai plus… Plus d’âme, plus de lumière… Plus que de la douleur, du sang et de la mort ! »

Regard enfiévré qui vient se poser sur le corps qui est devant lui… Les prunelles bleutées brûlant de cette folie que peu connaissent… Celle là qui descend l’homme plus bas, plus loin dans les abimes du Sans nom… Et un rire s’élève, une fois de plus… Alors que la tête se rejette en arrière, que les sons résonnent et claque dans la gorge comme une pluie de notes dissonantes… Désincarnées.
Tu voulais me connaître pour l’apprendre elle ? Tu es venu bien trop tard… Beaucoup trop tard… Il ne reste rien de nous… A part ma carcasse.
Un regard jeté en coin au Nerra junior et le sourire étire les lèvres pour dévoiler les dents de la montagne de muscles… Le genre de sourire qui en ferait pâlir plus d’un alors que la voix tonne à nouveau…


« Ta mère avait cette même part d’ombre en elle… Désolé de te l’apprendre, mais mon monde n’est peut-être pas aussi doux et triste que tu le pensais… »

Et la dague de s’envoler des mains du colosse pour rejoindre violemment la table dans un fracas métallique… Bienvenue dans mon monde Gaspard de Nerra… Bienvenu dans l’antre de ton oncle : El Diablo.
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"Pour toujours... Et à jamais."

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