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[RP] Testament de Feu le Chevalier de Tabor : Tchantchès

--Olaf_le_garde_de_la_nn
Citation:

Dernières volonté du Chevalier de Tabor, Tchantchès, Sénéchal de la Noblesse Noire et capitaine à la glorieuse ACF (Armée Cantonale Fribourgeoise)

Amis, adversaires, Fribourgeois, Nobles Noirs, Helvètes, Sicaires du Lion de Juda, hérétiques et autres réformés, si ce texte vous est lu c’est que mon âme est enfin libérée de la mission que Feu Marguerite m’avait confiée. LA défense de la foi partout où je devais me trouver. Ma pieuse épouse, sans le savoir a enchaîné ma vie à une tâche pour laquelle je n’étais pas préparé.

La défense de la foi est une tâche ingrate et meurtrière, car elle ne peut se faire que dans le sang et la violence. En effet, elle nécessite une intolérance totale, car elle ne peut se reposer sur le compromis.

Ma vie fut donc une dure lutte (sic) et je sais que cela n’a pas toujours plu à tout le monde. Mon rôle n’a jamais été d’être populaire, mais croyez bien que je l’aurais préféré. A m’heure qu’il est je dois être en train de répondre de mes actes devant le très haut, je l’espère au soleil où depuis plus de 20 ans m’attend ma belle Marguerite à l’âme pure et à la fois inébranlable (re-sic).



Première partie : Testament Politique pour Fribourg.

Mes bien chers Fribourgeois, toute ma vie durant je n’ai eu à cœur que de protéger vos intérêts. Je me suis toujours bien garder de devenir maire et la seule fonction officielle dont j’ai bien voulu me charger fut celle de Tribun.

Il vous reste à signer un concordat avec l’Eglise Aristotélicienne, la seule et unique porte de sortie pour l’âme de la population. J’aimerais que notre Brave Lothem s’y consacre et l’obtienne avec succès.

Notre ville est toujours restée Fidèle à Rome, telle Sion et Lausanne, elle forme le rempart de la foi face à l’odieuse réforme, fruit putride de l’imagination tordue de Sanctus réincarnation maligne de Cromwell

Que Fribourg se méfie de la Dame Gaïa, vers pourris de la réforme et dont le seul but est de se flatter l’Ego de toutes les manières possibles en ruinant toute autre ambition légitime pour la nation Helvète.

Fribourg doit toujours se méfier de la Léonine Genève, car celle-ci pourra causer la perte de la Nation et je le dit haut et fort, Si Fribourg ne dompte pas Genève, que les Helvètes ne soient pas étonné si un jour une troisième croisade vient à survenir dans nos belles montagnes.

Pour terminer, les pires ennemis de Fribourg ne sont pas les hérétiques, mais les mous du genou, comme Ladylara, Arbogast, Spacemaker et j’en passe. Ces gens, sous le couvert de la tolérance inutile vendent le pays à l’ennemi en refusant de prendre position contre la pourriture, on contribue à l’encourager. Honte à eux, le très haut se chargera de leur montrer leur veulerie, le jour venu.




Deuxième partie : L’Helvétie

A tous les Helvètes, Francophones ou Alémaniques je dirai ceci.

Tous vous devez proclamer haut et fort votre fidélité à Rome et condamner la prétendue réforme issue de l’invention maligne de Sanctus.

L’Helvétie est une terre de brigands au regard du monde, parce qu’elle laisse nourrir en son sein l’ignominie des sicaires.

Apprenez que Dame Gaïa est une plaie envoyée par le malin.
Elle est menteuse et traîtresse et ne cherche qu’à s’enrichir personnellement au détriment de la nation, elle ait aidée en cela avec un roquet tout aussi ambitieux du nom de Misterbop.

Ces deux là sont la tâche pestiférée de Fribourg et celle de l’Helvétie.

Tous les cantons devraient s’unifier contre ses bandits, autant le Lion de Juda que Gaïa et Misterbop. Nous les avons vu les uns comme les autres mettre la nation en danger pour leur seule satisfaction personnelle.




Troisième partie : La Noblesse Noire.

La Noblesse Noire, doit se dissoudre et intégrer les rangs de l’EA, soit en entrant dans la garde épiscopale soit en intégrant la future organisation que l’Archevêque Tully pourrait mettre en place.

La Noblesse Noire est la plus belle aventure que j’ai pu vivre et tous ses membres sont les plus preux et honnêtes chevaliers que la terre puisse porter.




Quatrième partie : Les amis.

Que Dame Edwige sache que je l’ai vraiment aimée et que seule ma promesse de chasteté faite sur le lit de mort de mon épouse m’a empêché de lui accorder le bonheur qu’elle méritait. Mon bonheur n’était pas possible, ma promesse me liait jusqu’au jour de ma libération enfin survenue.

J’avais de nombreux amis, aussi ne vais-je pas les citer, car la liste serait trop longue et ceux qui en fuirent le savent pertinemment bien.

Le message que je laisserai sera celui-ci pour tous.

N’oubliez jamais d’appliquer l’amour du très haut à toute créature et ne vous laisser pas abuser par ceux qui parlent de tolérance religieuse.

Brûler un hérétique est un acte d’amour, car vous participez à la libération de son âme, retenue prisonnière par la bête sans nom. Partout dans le monde, il ne peut y avoir qu’une seule et unique Religion, toutes les autres doivent disparaître et le très haut, qui lui-même usa de violence pour punir l’homme en détruisant Oanylone. Cette destruction se fit pour punir l’homme qui ne respectait pas la force et la gloire du divin, il exige d’eux la vertu et de suivre le chemin tracé par Christos et par Aristote.

Voilà mes amis, mes frères, l’humble héritage que je vous laisse, je ne possède que peu de biens matériels et la ville de Fribourg en fera l’usage qu’elle voudra pour l’aide des pauvres et humbles pourvus qu’ils soient vertueux et marchent dans les traces de l’Eglise Romaine.

Que chaque croyant n’oublie pas de lire et relire le magnifique livre des vertus et qu’il s’en inspire pour que sa vie soit un modèle.

http://rome.royaumesrenaissants.com/viewtopic.php?p=4585#4585



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Olaf Chien de garde de la Noblesse Noire

Tchantches
Ceci est juste une copie de la bio de Tchantchès qui était publiée sur la halle de Fribourg. Afin de mieux connaître le parcours du Chevalier



L’implacable Force du Destin. (Autobiographie de Tchantchès)

Chapitre premier : Les Origines

[HRP] Remarque de l’auteur : Le tout début est un texte malheureusement un peu technique afin de replacer le personnage dans son contexte historique. Ce texte technique fera progressivement place à une histoire plus romancée dans un cadre toutefois historique. Je demande qu'aucun joueur n'intervienne dans ce RP sans m'en avoir parlé au préalable, ceci n'est qu'un récit quei ne demande pas de réponse. [/HRP]


1. Liège


Je suis né un frais matin d’hiver de 1416 en la bonne ville de Liège.

Liège est une principauté Episcopale indépendante mais qui fait partie de l’archevêché de Cologne en terre d’Empire. Lors de ma naissance, les 32 métiers ont gagné le droit d’avoir « voix au chapitre ». Ce sont donc des ouvriers qui ont constitué un tiers Etat face aux nobles et au clergé dans le gouvernement de la principauté.

Cependant, les abus répétés des officiers du prince et l'empiétement de plus en plus important de la juridiction de ses tribunaux, l'Anneau du Palais (chargé de réprimer les délits à la"hauteur" du prince) et l'Officialité (tribunal ecclésiastique) ont rallié l'immense majorité des bourgeois à la faction révolutionnaire : les "hédrois" (braillards, frondeurs) pour certains, les "haydroits" ou "haïdroits" (haïsseur de droit), pour d'autres; en tout cas, appellation dont l'origine reste obscure.

Ainsi, au moment où Jean de Bavière s'apprête à monter sur le siège de saint Lambert, la situation était devenue très critique.

A ma naissance l’Evêque est Jean de Bavière dit Jean sans pitié. Fils du duc Albert Ier de Bavière, comte souverain de Hainaut, de Hollande et de Zélande et seigneur de Frise (1358-1404), et de Marguerite de Liegnitz (illustre famille polonaise). Son frère aîné, le futur comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande, Guillaume, est l'époux (1385) de Marguerite de Bourgogne, fille de Philippe le Hardi.
- Beau-frère du duc de Bourgogne Jean sans Peur (1404-1419), qui a épousé (1385) sa sœur Marguerite de Bavière.
- Beau-frère de Guillaume Ier de Juliers, duc de Gueldre, qui a.épousé sa sœur Catherine.
- Beau-frère du duc Albert IVd'Autriche, qui a épousé sa sœur Yolande
- Beau-frère également de l'empereur, le roi de Bohème et duc de Luxembourg Wenceslas, (1378-1400), qui a épousé sa sœur Jeanne.
- Cousin de la reine de France Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI (1380-1422).
Elu le 14 novembre 1389, à l'âge de 17 ans. Confirmé par le pape de Rome Boniface IX (1389-1404). Il refusa toujours de se faire sacrer Evêque et ne fut jamais qu'Elu.
Prince très autoritaire, tendant à l'absolutisme.

Ce lien puissant entre certains Princes et/ou Princes Evêques de Liège avec la puissante famille de Bourgogne aura souvent des répercussions désastreuses sur le devenir des bouillants Liégeois qui n’acceptèrent que très difficilement toute forme d’autorité.

L’empereur Sigismond séjourne à Liège au moment de ma venue sur Terre. Je suis le fils d’un ouvrier qui est le meilleur ami de Guillaume Datin.

J’avais à peine 17 ans lorsque nous suivîmes Guillaume Datin pour venger le bannissement de Watier Datin . Jean sans pitié avait en effet banni notre mayeur à vie tant aimé du bon peuple. Cette goutte de trop face à nos libertés ne pouvait rester impunie. Le métier des mineurs conduisit l’insurrection et tenta le coup de force. Mais nous n’étions que des ouvriers face à des troupes armées et de chevalier en armures. Ce prince qui n’était même pas Evêque nous brisa comme on brise des fétus de pailles.

2. Namur

Pendant que L’empereur est couronné à Rome les Datins sont bannis et leurs biens confisqués, mon père, ma mère et moi-même devons nous réfugier dans le Comté de Namur en Terre de France.

Pendant Trois ans, nous essaierons la voie juridique, jusqu’à ce que le concile de Bâle rejette les suppliques et le bon droit des Datins en 1435.

Je rencontre à Namur une femme resplendissante et doté d’une âme pure et savante. Voilà le premier jour de ma vraie vie. Jusque là je n’avais vécu qu’en fidèle fils et en fidèle ami, mais à partir de ce jour de l’an 1436 au doux moi de mai, j’épouse Marguerite de Ruremonde.
Nous apprenons qu’à Liège, nos biens confisqués ont servi à la reconstruction du pont des Arches et plus grave, le Chanoine Lambert fils de Watier Datin est tué dans une embuscade.
L’oppression du Prince se fait plus dure, les 32 métiers restent fidèles mais sont muselés.

Pendant cette période, je connus les rares moments de bonheur de ma vie. Les problèmes politiques ne m’intéressaient plus et je laissai ma tendre et douce m’instruire de son érudition. Elle me réconcilia avec la foi, car l’obscurantisme de certains prêtres ou ecclésiastiques n’était rien face à la lumière de sa foi. Cette lumière m’éclaire et me chauffa.

Nous nous promenions sur les bords de la Meuse, à pied ou en barque, dans un été exceptionnellement chaud. Nos mains ne se lâchaient jamais, nos sourires ne cessaient jamais d’éclairer nos visages. Oui je l’avoue, j’ai connu l’insouciance, oui je l’avoue je n’ai point vu le danger se précipiter vers nous. Mais si vous aviez vu Marguerite, mais si vous aviez entendu le son de sa voix, si vous aviez pu sentir son doux parfum, aucun de vos sens n’auraient pu être en alerte. Marguerite n’était pas une femme au côté de qui l’on vivait, Marguerite était une femme pour qui et en qui l’on vivait. Tout son être était amour et volupté, elle aimait avec tendresse et savait pardonner les fautes de votre cœur ou de votre âme. Margueritte était une incarnation de l’amour. Si l’on donnait une fête et que tout le monde s’amusait, il suffisait qu’elle apparaisse et automatiquement les regards se tournaient vers elle. Les autres femmes n’étaient pas jalouses, car toutes l’aimaient et l’admiraient. Elle n’y voyait point une concurrente mais un modèle.

Son sourire. Un seul sourire de Marguerite et l’être le plus vil, le Pio_du_95 lui-même se serait mis à genoux en remerciant le ciel d’avoir pu croiser la route d’un être si pur et si merveilleux.

Deux ans de Bonheur, deux ans d’insouciance, mais, même à Namur, même en terre de France, Jean sans pitié n’en avait pas fini avec Guillaume Datin. Les hommes qui sont dépourvu d’amour, ceux qui sont guidés par la haine, ne reconnaissent pas le sacré. Fallait-il que nous soyons sur leur route ?

Le lendemain du jour de l’an, le 1er Janvier 1438, tout était endormi. La fête avait été si merveilleuse. Mon insouciance, je le sais maintenant, cette impardonnable insouciance, me coûta un prix que je n’aurais voulu payer autrement que par ma vie.

3. L’assassinat de Guillaume Datin

Pour la Saint-Sylvestre de 1437, tous les corps de métier Liégeois avaient envoyés un représentant. Certains nobles modérés étaient également présents. La famille les amis étaient tous là. Ve fut une fête comme on n’en avait jamais vu. Malgré l’hiver et les privations, tout le monde pu manger gras. La fin de fête venue, tout le monde se sépara. Ma chère Marguerite était venue me susurrer à l’oreille qu’elle acceptait de devenir ma femme. J’avais tellement du mal à le croire. Elle sui était d’une famille noble et bourgeoise. Comment pourrait elle obtenir une telle alliance de son père ? Elle m’expliqua que son père l’aimait tellement qu’elle ne pourrait rien lui refuser. J’étais tout à ma joie. Je lui demandai de surtout ne point se fâcher avec son père, que c’était un homme admirable que je respectais beaucoup. Le Père de Marguerite était Charles de Ruremonde. Il était Liégeois mais il avait beaucoup d’affaires dans le Namurois et le Brabant. C’était un commerçant avisé. Il avait investi dans la métallurgie et la fabrique d’armes. C’étaient bien là les forces qui allaient faire de Liège une grande place du commerce européen grâce à l’avènement des armes à feu. Liège est une plateforme idéale en tant que territoire neutre aux frontières de la France et de l’Empire.

Guillaume Datin, pris congé aux petites heures de la journée. Il pris la direction du quartier du grognon près de la prote de Liège. Pour l’accompagner et lui faire escorte, il y avait mon père, Charles de Ruremonde ainsi que moi-même. Les femmes étaient avec nous car nous rentrions confiant à notre résidence. Je reçu un choc inattendu et violent sur la tête. Une bûche de taille impressionnante avait été lancée d’un bas étage et m’avait défoncé à moitié le crâne, me laissant inanimé sur le sol. Mon père et Charles de Ruremonde avaient subis le même traitement, mais mon père n’avais été que légèrement blessé. Quatre mercenaires masqués surgirent alors de devant notre position, cachés qu’il avaient été par le coin de la rue. Derrière notre petit groupe quatre autres bandits surgirent également. Ils étaient porteurs de dagues. Deux d’entre eux fondirent sur Guillaume Datier, qui n’eut même pas le temps de dégainer son arme, car il était penché sur Charles de Ruremonde qui gisait inanimé sur le sol. Mon père, lui qui était encore penché sur moi, n’eut pas non plus le temps de réagir, deux bandits venu de derrière nous lui avaient déjà enfoncé leur dague, l’un dans les reins l’autre dans la gorge. Les femmes crièrent. Ma mère et Marguerite reçurent un bien mauvais coup de dague dans les flancs et s’écroulèrent. Madame Datier et madame De Ruremonde mère, purent s’enfuir et ainsi sauver leur vie.

4. De bien sombres noces.

Lorsque je me réveillai à l’Hospice de Saint-Servais, une religieuse me fit un sourire en me disant que je l’avais échappé belle et que j’étais resté inconscient pendant trois jours. A ce moment là, je ne savais rien de ce qui s’était passé, je pensais que j’avais été victime d’un accident idiot. C’est deux jours plus tard que je reçu la visite de Monsieur de Ruremonde. Il me raconta tout ce qu’il s’était passé. Je ne pu réprimer un cri d’horreur quand il en vint à l’épisode de la blessure mortelle de sa fille ma tendre aimée. Marguerite, non criais-je en perdant à nouveau connaissance. C’est le lendemain que je revis à nouveau Charles de Ruremonde. Et il me dit ceci. Mon fils, ma fille se meurt dans ce même hôpital. Je vois bien que votre coeur bat pour elle. Elle me fit hier une requête que je ne saurai lui refuser. Mais par égard pour vous, il me faut vous dire quelque chose. Elle a reçu une vilaine blessure que nous n’arrivons pas à bien soigner, elle a perdu beaucoup de sang et nous pensons qu’elle ne survivra guère. Elle n’a l’air de tenir que pour vous revoir. Elle a bien insisté pour que je vous laisse faire une demande importante que vous devez, semble t’il me faire. Mais si cela est ce que je pense, mon fils, pensez à vous car ce que vous projeter ne sera qu’éphémère.

Mon Père, lui dis-je, à ce que vous m’avez dit, je n’ai plus de père, plus de mère et la seule femme que j’ai jamais aimé devra bientôt les accompagner dans l’autre monde. Si elle respire encore si elle est consciente pourquoi ne suis-je pas déjà auprès d’elle. Peut-être notre amour lui rendra t’il la santé ? Quoi qu’il en soit, mon père, je vous demande avec la dernière énergie de bien vouloir m’accorder sa main. Car, si même notre vie d’époux sera éphémère, elle sera placée sous l’arbitrage de notre divin seigneur. Et je sais que c’est cela qu’elle désire. Je vous en prie demander à l’évêque de Namur d’autoriser un mariage rapide dans la chapelle de l’hospice et sans publier de bans. Et surtout, mon, Père conduisez-moi à elle céans.

Je fus amené devant ma divine fiancée. Nos regards mouillés se croisèrent. Nous ne dîmes rien tout d’abord. Je pris simplement ses doigts dans ma main. Mon Dieu, qu’ils étaient froids. Je ne pu m’empêcher de pleurer. Alors elle fit un effort surhumain pour s’asseoir et elle sécha mes larmes. Elle me sourit et me dit ceci :

- « Mon bel et preux ami. Nous avons plusieurs choses à nous dire. Je vous connais assez pour savoir que vous avez déjà dû faire votre demande à mon père. Alors souffrez, puisque nos bans ne seront certainement pas publiés, que je vous fasse promettre, pour mon amour certaines choses qui auront l’heure de sauver votre âme. »

- « Ma mie, tous vos désirs ont été des ordres, je sens ce que vous allez me demander ? Comment pouvez vous me relier à dieu, quand un Prince félon vient de commanditer le plus odieux des assassinats ? »

- « Mais mon ami, ne comprenez-vous pas qu’un prince odieux, même s’il était évêque, ce qu’il n’est pas, est indépendant de la volonté de Dieu. Croyez-vous que notre Dieu aime la guerre et la folie des hommes ? Croyez-vous qu’il laisse cela arriver sans être mortifié ? Mais mon ami, que l’on arrête de croire que les hommes puissent justifier leurs actes au nom de Dieu. Ils font ce qu’ils veulent car Dieu les laisse choisir entre le bien et le mal, car Dieu nous aime. Alors je vous demande s’il vous plaît, de choisir si vous préférer aimer la vengeance sordide ou l’amour de Dieu ? »

- « Ma tendre et douce amie, la bonté de votre âme m’éclaire une fois de plus, et qu’opposer à votre douce résolution. Si vous me demander de vous promettre certaines choses, c’est que votre cœur à ses raisons, qua ma raison ignore. Alors, ces promesses je vous les ferai sans retenue, car ma confiance pour votre foi est totale. Je crois en vous comme vous croyez en Dieu. »

- Cessez ce blasphème, mon tendre ami, je ne puis le tolérer, votre amour pour moi est noble, je le sais. Le mien pour vous l’est tout autant et c’est pourquoi je veux un jour partager avec vous l’éternité. Laissez moi vous reprendre votre âme et la déposer aux pieds de notre seigneur.

Ma dernière réponse fut un sourire approbateur, et je sentis sa main serrer mes doigts avec une force incroyable vu son état de faiblesse. Trois jours durant nous eûmes nos discussions. C’est le terme le plus rapide qu’avait pu obtenir mon beau-père. Durant ces trois jours, ma promise et moi nous ne nous quittâmes plus. Elle me fit le détail de ce qu’elle attendait de moi. Elle exigeait que ma vie soit dévouée à une seule cause, celle de Dieu. Je vous dirai un jour tout de ces détails et de ce qu’elle m’a fait promettre.

C’est donc le 7 janvier 1438 que nous fûmes réunis devant Dieu. Moi à genoux devant le prêtre et elle encore couchée dans sa litière. L’évêque lui-même officiait, et quand il lui demanda si elle me voulait pour époux, elle tourna son regard bleu de la couleur du ciel, elle me sourit et murmura un oui, qui avec le souffle sui suivi fut la dernière chose qui sortit de sa bouche. C’est alors que je l’embrassai, ce fut le seul et unique baisé que la vie nous avait permis. Ce baisé ne fut pas partagé et ma peine fut si immense, qu’aucune larme ne pu sortir de mes yeux à ce moment. Un cri de douleur et de rage fit toutefois tellement retentir la chapelle de l’hospice, que le vitrail principal vola en éclat.

Voilà chers amis. La fin des origines de Tchantchès. Car après cela, il ne me resta plus qu’une seule ambition dans ma vie, celle de vivre pour la promesse que j’avais fait à celle que mon cœur ne pouvait plus oublier. J’étais marié et chaste. Le candidat idéal pour une vie de sacrifice. Mon corp et mon cœur n’étaient plus qu’une offrande à Dieu.


Chapitre second : le poids de la promesse.

1. La passion de Tchantchès.

A la suite de ce drame personnel, je perdis toute joie, je disparus dans les enfers pendants 15 jours. Personne ne peut dire ce que je fis durent ces 15 jours, pas même moi. Je du faire d’horribles choses cependant. A mon réveil je ne reconnus pas l’endroit où j’étais. Je me trouvais dans une masure insalubre ouverte à tous les vents. En ouvrant les yeux je fus tout de suite incommodés par ma propre odeur. J’étais sale, pouilleux, maculé de sueur et … de sang. Mais que m’était il arrivé ? Etait-ce du sang humain ou animal ? Je regardai autour de moi et fut un peu rassuré en voyant quelques carcasses d’oiseaux désossés. Ma masure était en bord de Meuse, je me défis de mes hardes et me jetai à l’eau, en ce mois de janvier. La brûlure du froid me fit un électrochoc conséquent et je sentis mon corps se purifier en même temps que mes muscles s’ankylosaient à cause du choc thermique.

Transi, épuisé, je me dirigeai vers le seul endroit où je savais que j’aurais de l’aide. Ma vie n’avait plus aucun sens, je désirais plus que tout en finir avec ces souffrances. Pourtant du fond de ma mémoire une douce voix tentait de remonter à mon souvenir. Ma douleur occultait toute autre forme que la haine et le dépit. Je me morfondais dan mon chagrin. Arrivé auprès des halles de mon beau-père, je voulu entrer à l’intérieur quand un garde hissurte me barra la passage avec une grossière hallebarde.

- « Fou le camps manant » me dit-il.
- « Je suis le beau fils de Charles de Ruremonde, laisse-moi passer » lui dis-je d’un air mauvais
-« Imbécile, et moi je suis le Prince de Liège », ricana t’il,
-« Alors dégage, le baron a perdu sa fille et il ne peut avoir de beau fils, et même s’il en avait eu le temps, ils serait autrement fagoté que toi. » Sur ces mots il me repoussa avec le manche de sa Hallebarde. Je vis un deuxième idiot de même acabit s’approcher de moi et résolu de faire retraite pour le moment.

Je voulu entrer dans une taverne afin de m’y réchauffer et de mieux m’y sécher. Mais là aussi je fus mis à la porte sans ménagement. Il me fallait pourtant bien attendre la sortie de Charles afin de lui parler. Il me restait la maison de mes parents, mais je ne savais même pas quel jour on était. Je ne voyais qu’une seule image. Celle de Marguerite lâchant son dernier souffle dans mes bras, alors que je déposais un baiser stérile sur ses lèvres. C’est au moment où j’eus cette pensée que je croisai une patrouille menée par un sergent de ville. Mon regard de détresse et de haine, chargé de violence, mon aspect mouillé et sanguinolent, je le sais et le comprends maintenant, ont provoqué chez ce sergent un réflexe de défense.

-« Holà manant, que fais-tu céans. D’où te vient cet aspect repoussant ? Je ne veux point de vagabond dans ma ville, répond-moi où il t’en coûtera. »

- « Passe ton chemin petit sergent, tu ne comprendrais pas »

- « Garde saisissez-vous de lui. » Cria t’il.

- « A ta guise, tu auras tout le temps de m’expliquer aux cachots de la ville »
Bien sûr je voulu résister, mais j’avais déjà la tête fragile et le coup de masse que je reçu derrière la nuque ne me permit même pas de dire un seul mot. Quand je me réveillai à nouveau, j’étais encore dans de la paille souillée par un tas d’excréments infâmes, humains et non humains. Il faisait noir, je sentais d’autres présences humaines et non humaines. Il y avait là des rats j’en suis sûr. Mais j’appris vite à mes dépens que ce qualificatif ne s’appliquait pas qu’aux rongeurs. Je vivais des moments que je subissais, qui s’enchaînaient sans que je n’y comprenne rien et sans que même l’envie d’y échapper ou même de me battre pour me défendre ne me prenne.

-« Qui es tu et pourquoi es tu là ? » fit une voix cassée qui semblait venir d’outre tombe.

Je ne répondis rien, je me tassai sur moi-même et je laissai mon esprit s’emplir d’un vide absolu. L’idée même de penser à quelque chose fut-ce quelque chose de simple, était une souffrance. Je sais maintenant que je ne pouvais pas accepter ma douleur ou même la nommer. Je sais maintenant que mon esprit refusait une réalité qui s’imposait à lui. Une seule image permanente, comme gravée dans de la pierre s’offrait à moi. Le doux sourire de ma belle marguerite emplissait mon vide spirituel, il me réchauffait et freinait mon délire.

Un bruit sec, suivi de bruits de clés dans des portes précédèrent l’arrivée d’une lumière feutrée dans le cachot. C’est alors que je devinai plus que de voir l’endroit où je me trouvais.

Il y avait là une vingtaine de personnes, toutes serrées les unes contre les autres, hommes, femmes et je dirais même enfants parfois difficilement reconnaissables. Tous étaient sales et puants et tous me regardèrent avant de regarder le sergent de ville qui apparaissant dans l’encadrement de la porte.

-« Je crois qu’en te capturant, j’ai fais une bonne prise, tu es certainement l’assassin des bords de Meuse que nous recherchons depuis quelques jours. Ton compte est bon l’ami et afin de bien te préparer à la visite de la police du comté, nous allons te soumettre à la question. »

Mes deux voisins s’éloignèrent de moi du plus de place qu’ils pouvaient, en fait quelques centimètres et je vis une peur sans nom dans leur regard.

-« Gardes ! Dis le sergent, saisissez-vous de lui et emmenez-le dans la salle d’inquisition. »

Deux hommes défirent mes chaînes et me saisirent par les épaules et me firent sortir manu militari en laissant mes pieds traîner au sol. Je ne comprenais toujours pas ce qu’il se passait, mais je murmurai quand même.

- « Charles, Charles de Ruremonde ! »
- « Que dis-tu ? »
- « Appelez Charles de Ruremonde, il vous dira qui je suis ».

Le sergent hésita puis cria aux gardes.

- « Attendez ! » Il se passa la main sur le menton puis me dit :

-« Soit, je ne suis pas pressé. Mais je te préviens, si tu me fais perdre mon temps, nous te poserons bien plus de questions, que tu ais ou non des réponses à nous fournir. Remettez-le dans son jus vous autres. »

Les gardes me jetèrent au sol et me remirent les chaînes aux pieds. Les trois hommes sortirent et fermèrent la porte.

« - Aurait t’on affaire à un petit bourgeois ? » Fit la mâchoire édentée de mon voisin.

A ces mots il se jeta sur moi pendant que mon autre voisin me ceinturait les bras, et je sentis ses mains fouiller le peu de hardes qui me restaient. Il chercha, me prit ce qui me servait de chemise et je me retrouvai presque dans le plus simple appareil.

-« T’as pas grand-chose à donner pour le prix de ta vie. M’est avis que cette nuit tu mourras petit bourgeois »

A ces mots, je me calai contre le mur et sans volonté je me résolu à attendre une mort prochaine et tant souhaitée.

2. Un nouveau fils pour un nouveau père

Toute la nuit, je fus sur mes gardes. Je dus en effet me défendre contre mes voisins, mais les autres enchaînés qu’ils étaient ne pouvaient rien contre moi. Deux fois ils avaient essayés, deux fois je les avais repoussés. Alors je compris que mon salut ne viendrait plus d’une vaine défense. Je résolus de m’attaquer au plus vieux. Ainsi ils croyaient que j’étais faible et peureux ?

Je bondis sur lui en un instant. Il ne s’y attendait pas, je le pris par le cou et commençait à serrer. Je ne pouvais lui ôter la vie, car le sergent de Ville s’en vengerait contre moi, alors je résolu de lui ôter 50 % de ces moyens visuels avec mon pouce. Tout le monde compris que le vieux bandit avait subi un acte barbare. Son cri rauque fit monter une rumeur craintive des autres occupants de la geôle.

Je revins à ma place. Le vieux sanglotait dans son coin, je jetai ma prise aux rats. Et je me tournai vers le second bandit.

- « Arrête, me dit-il tu ne risque plus rien de moi »
- « Sais-tu ce que je lui ai fait ? » lui répondis-je.
- « Non et je ne veux pas le savoir » Me fit-il.
- « Et quelle garantie aurais-je que je vais pouvoir dormir tranquille ? »
- « il était le chef, tu n’as rien sur toi, quel intérêt aurais-je maintenant à m’attaquer seul à toi ? »
- « Si tu bouge de ta place, lui rétorquais-je, sache que je t’arracherai les deux yeux, et que j’offrirai en pâtures aux rats une autre région de corps après l’avoir dénudée et blessée. Ensuite je leur laissera finir la besogne ».

Je pense avoir été suffisamment clair, car de toute la nuit, je ne subis plus aucune attaque. Les seuls bruits qui me parvinrent encore, furent des ronflements, des couinements de ces horribles rongeurs, et les sanglots de mon bourreau qui était devenu ma victime.

Au petit jour la soldatesque vint me saisir et m’amener dans un cachot beaucoup plus propre et pourvu d’une chaise ainsi que d’une table. La porte de ce cachot était une grande grille coulissante, donnant vue sur le couloir. C’est alors que je vis apparaître mon beau père : Charles de Ruremonde.

- « C’est toi Tchantchès ? » bredouilla t’il hésitant.

Entendre mon sobriquet, était comme une claque, comme une renaissance. Toute mon enfance des bords de Meuse me remonta à la figure. Les folles randonnées dans les vergers de Sainte-Walbugre, les promenades au-delà du pont d’Isle. Et mon Sobriquet : Tchantchès. C’est à cause d’un étudiant flamand que l’on m’appelait ainsi. Il me disait toujours ‘T’Jantje’ ce qui veut dire petit Jean en Flamand. Le dialecte Wallon l’a transformé en Tchantchès.

- « Oui mon père, c’est moi » lui répondis-je.

-« Sergent pourquoi avez-vous enfermer mon fils céans ? »

- « Seigneur nous ne vous connaissions pas de fils, et puis il était plutôt assimilable à un vagabond et il avait du sang sur lui ».

- « Que s’est-il passé mon fils ? » Fit Charles.

-« Je ne saurais vous dire mon Père, mais pour le sang, c’est celui de moineaux que j’ai mangé pour calmer ma faim. »

Alors Charles se redressa et pris un air autoritaire pour s’adresser au sergent de ville.

- « Sergent, Je vous somme de le relaxer. J’en réponds, et j’ajouterai cette bourse pour la pension et pour vos frais. »

- « Il en sera faits selon vos désir MonSeigneur. »

Le sergent fit tourner la clé dans la serrure et s’effaça pour me laisser sortir. Il me regarda avec mépris, sûr qu’il laissait s’échapper un criminel ou un gibier de potence.

Mon père m’emmena en ses halles, me fit laver et habiller et je le rejoignis dans son immense bureau. Il se tenait à côté d’une table tout aussi immense, qui était encombrée d’un grands tas de rouleaux et de coffrets. Il me fit asseoir d’un geste autoritaire, et me tint ce discours que je n’oublierai jamais.

- « Mon fils. Je dis mon fils, parce que vous êtes mon beau-fils, mais je voudrais que vous deveniez à part entière mon fils. Vous aimiez ma fille. Je l’ai perdue, je n’ai plus de descendance. Alors, j’ai besoin de vous, et je vais vous faire une proposition, à laquelle je vous demanderai de réfléchir et de me faire réponse.

J’ai l’intention de vous adopter. Je veux un fils de confiance et un fils de cœur. Je vous observe depuis bien plus longtemps que vous le pensez. Je sais la bravoure de votre père et celle de votre cœur. Il me faut de l’aide dans mes affaires. Mes intentions son claires. Je veux vous apprendre les ficelles du commerce des armes. Je veux vous former à leur maniement. Car pour les vendre, il faut aussi protéger leur convoyage. Il vous faut connaître un peu de lettres et de chiffres, afin de bien défendre mes affaires partout où vous irez. L’Europe, grâce à moi, s’ouvrira à vous. Nos armes sont souhaitées, tant en Empire, qu’en France ou même en Espagne. Il n’y a qu’aux infidèles et aux maures que nous refusions de les vendre. Vous avez, je le sais, promis d’offrir votre vie à Dieu et à la justice. Permettez-moi de vous en donner les outils. Nos armes servent à défendre les causes de Dieu mon fils. Et partout où vous irez, vous collaborerez ainsi en sa grande œuvre. »

J’étais subjugué. Qu’un tel grand m’ouvre ainsi les portes du monde, était chose incroyable. J’étais jeune et naïf et j’avais avalé son discours sans y voir malice. Je ne réalisais pas encore, ce que les armes de mon père, et surtout les nouvelles armes à poudre pouvaient engendrer comme souffrances. Son commerce était en train de devenir florissant. Toutes les puissances du monde allaient se servir en Principauté de Liège. Cette petite ville deviendra une place européenne de la façon du métal et des armes. Et j’allais collaborer ainsi à l’enrichissement d’une ville qui m’avait banni et fait tuer mon père et ma femme, ainsi qu’à l’enrichissement de mon nouveau père, a qui je pensais tout devoir et pour qui j’allais en fait souiller mon âme.

Chapitre troisième : Les Habsbourg d’Autriche.


1. La vengeance de Tchantchès

Albert II d’Autriche avait été sacré roi de Hongrie, il allait aussi devenir Empereur romain germanique. La guerre entre le parti du polonais Casimir Jagellon et le parti habsbourgeois venait d’enflammer la bohême. Mon Père me convoqua et m’expliqua la mission qu’il allait me confier.
- « Mon fils, je vous présente le père Stanislas, il est d’origine polonaise. Nous devons avoir un contrat avec Albert II afin d’équiper ses armées. Vous partirez avec le père et vous irez à la cours de vienne. Ensuite à Prague afin d’évaluer les besoins des troupes autrichiennes. Nous devons aider Albert à vaincre les Jagellon, car seule une armée autrichienne forte pourra vaincre les ottomans. Actuellement c’est Jean de Hunnyadi le voïévode de Transylvanie qui prend presque tout le poids de la lutte contre les infidèles. Il vous faudra donc aller le voir une fois votre mission en Autriche terminée. Le Père Stanislas vous ouvrira toues les portes des cours de la foi de Christos. Il est le garant du prince de Liège »

A ses mots mon sang ne fit qu’un tour. Mon père m’envoyait avec un représentant de Liège alors que ceux-ci venaient de faire tuer sa propre fille. Il vit bien ma réaction et m’expliqua les choses à sa manière.

- « Mon fils, j’étais ami de votre père car il représentait les métiers à Liège, et ceux-ci doivent travailler dans mes ateliers. Mais sans l’appui du pouvoir je ne peux ni fabriquer ni vendre mes armes et tous vos amis ouvriers seraient sans travail. Je dois composer avec les un et les autres. Dieu le veut ainsi mon fils. Quand au Père Stanislas, vous devez savoir qu’il n’a pas le prince en grande estime puisque celui-ci refuse de se faire évêque. Ne confondez pas tout, mon fils et allez donc défendre mes intérêts qui maintenant sont aussi les vôtres. »

J’acceptai donc de prendre la route pour l’est mais je demandai à mon père la chose suivante.

-« Mon père je vais devoir traverser Liège pour me rendre en Autriche. Je sais de par les amis de mon Père que ses assassins y sont réfugiés, je sais aussi que ma tête y est mise à prix. Pourrais-je y venger la mort de mon amour et ensuite continuer mon voyage sans heurt de la part du Prince ? »

- « Tchantchès, tu y seras sous la protection d’une ambassade en mission spéciale, tu porteras le nom de Ruremonde et non celui de ton Père. Pour ta vengeance sache être discret, tu auras avec toi deux hommes d’épée qui t’accompagnera dans toutes tes missions. »

- « Mon père, bien pour les deux hommes dans toutes mes futures mission, mais à Liège se sera affaire de mineurs et non les vôtres. Ils resteront en dehors. C’est donc ainsi que je devins marchand d’armes en Europe. C’est ainsi que je partis pour l’Autriche et la Hongrie et la Pologne et la Transylvanie. Mais le plus beau fut sans conteste mon arrivée à Liège.

Je fus rejoins par une délégation des métiers et une dizaine de mineurs à Huy. Nous y passâmes la nuit et nous montions notre plan. Les tueurs étaient d’anciens brigands qui avaient été pris lors des batailles contre les bandes qui étaient conduites par Tristant de Morialmé et Philippot de Savegny il y avait deux ans. Le prince de Liège avait accepté de pardonner ceux qui voulaient bien le servir pour ses « coups de mains ». Il les avait installé près de sa résidence d’été de Seraing dans une tour forte à Flémalle. Il étaient au moins une dizaine dans cette tour. L’avantage c’est qu’ils n’étaient pas en ville. C’est vrai que si tel avait été le cas les métiers auraient déjà réglé le problème. Mais d’un point de vue militaire prendre de force une tour gardée, n’était pas chose aisée. C’est mon père stanislas qui m’étonna en nous offrant la solution. Une brasserie de Chockier, proche de Flémalle devait livrer tous les mois une charrette de barriques de bière. Or Chockier était entre Huy et Flémalle, juste sur notre route. Il suffisait de demander à Manon la fille d’un mineur d’assurer la livraison avec trois hommes cachés dans les barriques. Manon saurait gagner le temps nécessaire à ce que nous puissions tenir l’entrée et ouvrir la porte de la tour au reste de notre troupe.

Tôt le matin nous partîmes pour la brasserie afin d’être là avant le départ de la charrette. Pendant tout le voyage, je vis en image le meurtre de ma marguerite, tel qu’il avait du se passer. Je regrettais encore d’avoir été si vite inconscient. J’avais le goût du sang dans la bouche. Je savais qu’ils étaient brigands, et je résolu ce jour là, de toujours chasser le moindre brigand que je pourrai rencontrer dans ma vie. Je pensais alors, que ces gens n’avaient pas d’âmes et qu’ils étaient des suppôts de la créature sans nom. Nous eûmes la collaboration des brasseurs, qui n’aimaient pas ces brigands. Ils devaient leur livrer la bière gratuitement sur ordre du Prince de Liège. Ils nous expliquèrent la tour, les chambrées, la grande salle et le corps des gardes.

Nous arrivâmes à la nuit tombée, à la faveur de l’obscurité les brigands ne virent que la charrette éclairée de ses torches. Manon avait accentué son décolleté, et nous vîmes bien que le garde ne regardait que cela. La charrette fut prestement emmenée à l’intérieur de la tour par la grande porte ouverte. Manon occupait bien les hommes de garde, mais l’intendant voulu ouvrir les fûts de Bière pour contrôler la qualité.

- « Holà , l’intendant, nous boirons bien une bière ensemble tout à l’heure fit Manon, mais pour une fois qu’on peut s’amuser, tu ne veux pas en profiter avant ? »

L’intendant la regarda, souri de ses trois dernières dents et emmena Manon dans un pièce adjacente.

Les gardes étaient en train de vouloir refermer la porte. C’est à ce moment que nous sortîmes des barriques. Deux d’entre nous occirent proprement et silencieusement les gardes de l’entrée pendant que je me dirigeai vers la pièce ou Manon avait été emmenée par l’intendant. Je le trouvai a essayé de farfouiller dans ses vêtements, je voyais son regard à elle terrorisée qui me suppliait d’intervenir, ce que je fis promptement, je lui assénais un coup d’estoc et directement de taille si fort, que Manon fut éclaboussée par sa décapitation. Je ne voyais plus que le blanc de ses yeux, elle était rouge sang et annonçait ainsi le début de ma vengeance.

Nous montâmes la tour degré par degré, j’étais en tête et les mineurs étaient derrière moi, à chaque rencontre d’un brigand dans les escaliers ou les pièces de flanc de la tour, j’embrochais, je taillais, je coupais du brigand comme on élague un arbre malade. Pour la plupart ils n’avaient qu’une petite dague à la ceinture, le bruit de l’épée, les gargouillis sanguinolents des gorges tranchées finirent par donner l’alarme au corps de garde, l’étage au dessus. J’entendis les tables et les chaise se renversées, et les cris de : - « Aux armes, trahison, le Prince nous fait attaquer ».

Alors mes amis mineurs, avec leur fourche et leurs manches se précipitèrent à ma suite dans la salle de garde où quatre bandits armés nous attendaient. Les mineurs ne savent pas manier l’épée et ces brigands étaient experts à ce jeu. Moi j’avais appris théoriquement et pour la première fois je me retrouvai avec en face de moi des hommes résolus à défendre leur vie les armes à la main. La bataille fit rage dans la salle des gardes. Mes amis mineurs tirent en respect deux brigands avec leurs fourchent et leurs manches, mais les gardes avaient déjà coupés deux manches avec leur épée. Manon qui était entré dans la salle se saisit d’une arbalète et d’un carreau. Elle banda l’arbalète, et je fus surpris qu’elle sache y faire. Elle tira et le carreau s’enfonça dans la gorge du premier garde. A la vue de cela le second mis un genou en terre et demanda la grâce. De mon côté j’avais deux brigands armés face à moi. Et le premier allait me transpercer de sa lance, quand je me souvins de mes leçons d’armes. Je pris ma dague à l’envers dans ma main et la lançai comme à l’exercice vers le malandrin, qui reçu le coup dans l’œil assez pour qu’il lâche sa lance et porte les mains à son visage. Avant que le second ne prenne sa place le premier avait déjà mon épée qui lui avait ouvert le flanc par une taille bien ajustée. Le second leva son épée avec pour but de me pourfendre. J’étais à découvert et devait ressortir mon épée du premier garde. Je vis son mouvement et ne du mon salut qu’à la présence d’esprit de lâcher mon épée et de rouler vers le second garde. En roulant vers lui je pus saisir ses jambes au moment où son épée frappa le sol juste à quelques centimètres de mon côté. C’est alors que je le fis tomber par terre et me précipitai sur lui. A califourchon sur lui, je tenais sa tête entre mes mains, et je martelai le sol de son crâne jusqu’à ce qu’il éclate comme un potiron trop mûr.

C’est alors que le chef des brigands entra dans la salle. Il Vit ses trois gardes morts, et le quatrième prisonnier. Il se savait perdu, et son regard croisa le mien.
- « Toi je te connais, je t’ai vu tomber à Namur. Ce n’est donc pas le bavarois de Liège qui nous attaque, mais un petit mineur. Vous pouvez être 10 ou 50, aucun de vous ne m’auras, vos fourches et vos bâtons ne peuvent rien contre moi. Et je vais commencer par celui qu’on appelle Tchantchès. »

Il se précipita vers moi l’épée levée. J’étais encore au sol, et je vis ma mort dans son regard. Tout à coup j’entendis un sifflement et un choc. Le chef des brigands s’arrêta net et son regard devint vitreux. Il voulut dire quelque chose mais un gargouillis de sang et des bulles d’air sortirent de sa bouche. Il tomba à genoux, me regarda très surpris et tomba face contre sol. Manon apparu à mes yeux avec l’arbalète dans ses mains, elle avait rechargé l’engin et ainsi obtenu sa deuxième victoire sur les bandits.

Tous nous hurlèrent de joie et la portèrent en triomphe, c’est alors que je lui dis.

- « Manon, toi une jeune fille, tu nous as tiré d’un bien mauvais pas. Comment as-tu fait, alors que quelques minutes avant je t’ai vue terrorisée par l’intendant. »

- « Tchantchès, le nobliau qui habite la campagne d’Oreye, où je me rends tous les étés à la ferme de ma tante, m’emmène à la chasse depuis mes 15 ans. Cela fait donc deux ans, que j’utilise l’arbalète avec cet ami, sans que personne ne le sache étant donné sa condition et la mienne. »

Je conclus sur cette phrase : - « Qu’il est heureux que la noblesse liégeoise soit galante, ce la nous a valu une prise d’assaut sans perte. Mais mettez cela sur le compte de la surprise, nous avons eu beaucoup de chance. »
Puis je me tournai vers mes amis mineurs qui tenaient le prisonnier. Et je criai avec une horrible passion haineuse.

- « Amenez-le moi. »

Ils le poussèrent sans ménagement jusqu’à moi.

- « Toi, tu auras la vie sauve. Tu devras délivrer un message au Prince. Tu diras que la vengeance de Datin s’abattra sur lui, un jour ou l’autre. Que sa puissante famille ne le protègera pas toujours. Liège est une ville où les métiers ont voix au chapitre, et il devra bien le rendre un jour. Tu diras que ce sont les amis de Datin de Namur qui ont vengé sa mort. Et tu diras bien tout ça avant de quitter la ville. Sinon, ville créature, tu n’auras point d’asile dans aucun bâtiment de toute la principauté, fut-ce même la cathédrale nous te retrouverons et te viderons de ton sang au goutte à goutte. Mas tui bien compris.
- « Oui messire, je le ferai. »

Mon allure n’était pas celle d’un mineur de Liège, mais celle d’ »un fils de bonne famille. Je su que le Prince ne penserait pas à se venger sur les mineurs liégeois.

- « Déshabillez cet homme et enfermez le dans le cachot de la tour, puis tous dispersez-vous. Je repasserai un jour à Liège en revenant de ma mission et je verrais alors si vous êtes tous à l’abri de la vengeance du Prince. Toi Manon, tu retourneras à Namur, te mettre à l’abri chez mon Père. Tu en as trop dit sur toi-même, et je gage qu’en te voyant, mon Père te prendra sus son aile afin de remplacer dans son coeur sa fille perdue.

2. Tchantchès adoubé.

Après de telles aventures, J’avais repris la route vers Liège. Mes accompagnateurs me quittèrent pour aller chercher les chargements prévus pour l’empire. Il y avait là des armes à feu de toutes sortes et du dernier cri. Mais pas uniquement. Le tout avait été chargé sur bateau et descendait la Meuse vers Maëstricht. Je rejoignis mes compagnons à Visé où j’embarquai. Par bateau et par route nous arrivâmes en Bohème. Le seigneur chargé de l’achat des armes était un petit baronet buté. Il trouvait nos armes trop modernes et ne croyait pas à leur efficacité.

Je m’étais retrouvé dans une salle obscure du grand palais de Prague. J’essayais en vain de convaincre ce petit baron et que les temps avaient changé et que les armes aussi. Je lui rappelai l’efficacité de leur usage en lui rappelant la grande victoire Hussite contre la chevalerie impériale. L’artillerie, bien utilisée est une force concentrée qui défait les charges de cavalerie. Vous verrez que les polonais affectionnent ce genre de charge et que vous pourrez les briser.

Derrière moi une voix se fit entendre. : - « Il a raison baron Guillaume, commandez-lui ce qu’il vous offre. Et vous dite moi qui vous êtes. »

- « Je ne suis personne que le Fils de Charles de Ruremonde Messire, mais je n’ai pas l’honneur de vous connaître ? »

- « Je vous comprend les pièces de monnaies ne sont pas encore frappées à mon effigie, Je suis Albert II et votre audace me ravi, j’ai bien trop de fonctionnaires habitués à leur confort autour de moi. »

- « Sire, je suis honoré d’avoir l’honneur de vous parler. Au-delà de la transaction, je vous promet avoir pour vous le moyen de favoriser votre victoire. D’ailleurs regardez les ottomans, ils excellent dans l’art de l’usage des armes à feu et bousculent toute la Transylvanie dans le but d’atteindre Vienne. »

- « Je veux bien vous croire, et nous en utilisons aussi, mais pas encore en suffisance peut-être. Je manque de personnes qui en comprennent la stratégie, pouvez-vous nous être utile à préparer la bataille à venir, avez-vous suffisamment de matériel avec vous ? »

- « Sire, j’ai avec moi une longue caravane, mais nous avons aussi remplis plusieurs entrepôts de Prague en prévision de la bataille, nous savions que ceci allait jouer un rôle essentiel. »

- « Si cela est vrai messire de Ruremonde, je vous nomme grand intendant des armées Impériales en campagne, et pour votre récompense vos armes vous seront payées sur le butin ennemi si nous avons la victoire. »

La Grande victoire d’Albert II contre les polonais et les Hussites près de Tabor permit aux Habsbourg d’asseoir leur pouvoir Impérial de manière éclatante sur la Bohême et la Moravie. La secte Hussite avait pourtant remporté une grande victoire quelques années auparavant, mais cette fois l’Empire faisait d’une pierre deux coups. Elle assurait sa dominance sur la Région et faisait triompher la vraie Foie. Je sentais que je réalisais ma promesse faite à ma Margueritte.

Pour me récompenser, l’Empereur me fit adouber Chevalier de Tabor. J’étais rouge de confusion mais fier et heureux de faire ainsi entrer mon humble famille dans la noblesse d’épée.

L’Empereur me faisait confiance et mon Père à Namur comptait sa fortune, il faisait fabriquer de grandes quantités d’arme en vue d’une expédition contre les Ottomans que Projetait Albert II.

Mais la Peste mit un terme à son magnifique Règne ; et les Habsbourg avaient trop à faire pour s’occuper d’un petit liégeois. Il me fallait retourner chez mon Père. Mission en partie accomplie. Constantinople avait reçu le soutien de l’Eglise, les ottomans avaient été maintenus sans que les armes de mon père y jouent un rôle majeur.

Sur le retour vers le Rhin, nous eûmes des escarmouches avec des fous hussites qui plusieurs fois attaquèrent notre convoi. Tchantchès, comprenait que les religions hérétiques ne vivaient que par le brigandage, encore et toujours. Les hussites attaquaient et disparaissais, quand les chevaliers les poursuivaient, les femmes hussite les attendaient pour les faire tomber avec des filets ou ces chariots couchés sur la route, elles fondaient sur les chevaliers et plantaient leurs dagues dans les interstices des armures de chevaliers. Pour défendre mon convoi j’utilisais des mousquets mis en équilibre sur une fourche dans chaque chariot et j’interdisais à l’escorte de poursuivre l’ennemi. Je n’eu à déplorer qu’une seule mort. C’était un brave chevalier teutonique qui trouvait mon attitude lâche, et qui finis par poursuivre les hussites jusque dans un bosquet. Ses cris résonnent encore dans ma mémoire. Il découvrit l’incroyable résolution des bohémienne hussite en pleurant Dieu de mourir ainsi plutôt que dans un valeureux assaut.

Que pouvais-je faire, je convoyais les trésors de mon père, et je n’avais que peu d’hommes aguerris. Partir vers ce bosquet aurait signifié la fin de notre voyage. Je n’eu d’autre choix que d’abandonner ce brave chevalier à son funeste sort. Mais je fus très troublé par la tenue des ordres chevalier monastique et je sentais là un appel à ma foi que je retrouverai bien plus tard.


Aux alentours de Liège (je n’osais toujours pas rentrer dans la cité) je reçu ne récompense de mon père ma valeureuse Nanesse. C’était une épée lourde à deux mains, qui avait été forgé à mon intention pour honorer mon adoubement. Il y avait gravé dessus le perron de Liège et ma devise, choisie lors de mon adoubement. Tchantchès Fidèle à Marguerite et à la foi. Elle était lourde, mais d’une résistance à toute épreuve, elle avait été trempée selon un procédé unique au monde et seulement connu de la métallurgie liégeoise, qui depuis toue son histoire, avait toujours été en avance dans ce domaine.


Notre arrivée à Namur Fut dignement fêtée, mon, père m’accueilli à bras ouvert. Et Manon, la douce Manon était là. Elle me regardait avec beaucoup d’intensité. Elle me proposait, je le voyais bien, son amour et elle s’approcha de moi pour me dire :

- « Mon Grand Chevalier, Tchantchès, j’ai beaucoup parlé à ton Père, et il me veut bien comme fille, si j’obtiens de toi que nos nous marrions. »

Mon regard s’embua, je savais que Manon était douce et belle. Sans hésitation, en le regardant dans ces yeux je lui fit part de ma réponse.


(Suite au prochain numéro)


Chapitre quatrième : La peste, les loups, les noires idées

1. Tchantchès et l’Eglise

Manon regardait Tchantchès dans les yeux, elle attendait sa réponse.

Tchantchès regardait Manon, il n’avait pas prévu cela. Il vit comme elle était belle et amoureuse, il pensa un instant à se laisser aller, mais un éclair traversa son esprit. Il vit le dernier soupir de Marguerite comme un présage. Il comprit qu’il appartenait à Marguerite pour toujours et à jamais.

- « Manon, notre père vous prendra pour fille de toute façon. S’il ne le fait pas maintenant je gage qu’il le fera sous peu. Je suis flatté de votre amour pour moi, je ne pense pourtant pas le mériter. Soyez heureuse avec un homme à votre hauteur, ma sœur. Soyez ma sœur plutôt que ma femme, car une femme j’en ai déjà une. »

Manon avait un regard changeant. Ses yeux s’embuèrent, tristes et en même temps colériques. Elle exprima une foule d’expressions dans son regard et son visage en quelques secondes. J’appris ce jour là qu’on paye le prix fort de dire non à une femme amoureuse.

- « Tchantchès, tu es un imbécile, me dit elle, tu refuses la vie en glorifiant les restes putrides d’une morte. Que va-t-elle t’apporter celle là. Moi je t’apporte la vie, des enfants à venir, de l’espoir. En quoi notre vie commune t’empêcherait-elle de tenir ta fameuse promesse de défendre Dieu ? Tu vas foutre ta vie en l’air pour un fantôme ? »

-« Manon, pour toi Marguerite est peut-être un fantôme, mais pour moi c’est ma femme pour la vie, qu’elle soit vivante ou morte ne change rien, elle habite mon cœur et mon âme. La promesse n’est pas liée à ma vie conjugale, c’est vrai, mais il y a la promesse que je lui ais faite et celle que je me suis faite. Ma vie sera dédiée à Dieu et ni toi ni aucune femme n’aura sa place dans cette vie là. Alors, je te demande d’abandonner l’idée même de me séduire. C’est peine perdue, mais je te respecte Manon et je t’aime bien. Je ne veux pas me fâcher avec toi, je veux bien contribuer au bonheur et te protéger mais en tant que Frère et non en tant qu’époux. »

A ces mots elle tourna les talons et parti en courant et en pleurant afin de se retrouver loin de moi. Je ne revis jamais Manon, je ne sus jamais ce qui lui arriva, car elle disparut ce jour là sans que personne n’eut plus jamais de ses nouvelles. Pendant des jours j’allai voir les corps qui parfois s’échouaient sur les bords de la Meuse, mais jamais je ne reconnu le sien.

L’année 1439 fut une année extraordinairement troublée. L’Eglise avait été réunifiée entre Orient et Occident l’espace de quelques mois. Mais les russes et les byzantins dénoncèrent la réunification.
La peste faisait des ravages, les loups entrèrent dans Paris pour chercher de la nourriture, la seine, la Meuse étaient gelés par l’hiver le plus rude que l’on vit jamais.

Tchantchès fit de nombreuses affaires pour son père. Il vendit bons nombres d’armes aux chrétiens. Il s’illustra particulièrement dans les Balkans. La présence des Turcs en Serbie ne laissait personne indifférent. Chaque année ; Tchantchès faisait dire une messe pour Marguerite. Il ne revenait plus guère à Namur. Son père le laissait se battre car en même temps Tchantchès oeuvrait pour ses affaires. Un jour Tchantchès apprit que son « père » était mort à Namur et qu’il était à la tête d’une immense fortune. Amis de grands de ce monde il avait assisté aux défaites des polonais en Moldavie.
Il avait admiré la belle presse améliorée avec les caractères mobiles de Gutenberg. Il savait lire, écrire, il s’était mis aux lectures des nouvelles techniques et avait admiré la transmission du mouvement alternatif en mouvement rotatif grâce à l’invention de la bielle.

Il décida d’aller à Rome, car il n’était pas satisfait de sa condition actuelle. Il obtient grâce à ses amis de rencontrer Nicolas V. Rome est sans dessus dessous à cause d’un mouvement de foule qui a provoqué la mort de plus de cent personnes sur le pont Saint-Ange lors du Jubilé. La ville déborde de pèlerins.


Le pape accepte donc de le recevoir en visite privée.

Tchantchès s’avance et se prosterne, baise la bague du Saint Père et attend que celui-ci lui adresse la parole.

- « Mon fils que souhaitez-vous me demander ? »

- « Très saint-Père, j’ai fais il y a longtemps une promesse importante à ma défunte épouse. Je souhaite aider l’Eglise dans sa lute contre les infidèles et les hérétiques. J’en ai maintenant les moye
Tchantches
Le 10 février 1456, Tchantchès arriva transi de froid dans la bonne ville de Fribourg. Il ne possédait même plus un manteau ni un cheval.

Il était venu d’Espagne dans ce lieu inconnu de lui à cause d’une vie Fribourgeoise qui était en danger. Son ordre, celui des templiers était en disgrâce et fidèle à son Eglise il l’avait quitté avec détermination mais sans regret. La route avait été longue et éprouvante et il n’avait guère pu se reposer, car il lui fallait arriver avant les horribles personnes qui voulaient assassiner une fribourgeoise bien connue de tous.

Etant un moine soldat pauvre il arriva démuni comme un vagabond à Fribourg. Il lui avait fallu vendre le peu qu’il possédait pour pouvoir voyager et se nourrir. Dés le premier jour il reçut en prêt une masure que l’on réserve aux vagabonds d’habitude. Cela lui suffisait car cela n’était guère plus confortable que sa cellule dans sa commanderie ibérique.

Il était à peine !installé qu’un frémissement se fit sentir dans la paille qui lui servait de litière.
Un petit museau apparu subrepticement au travers de la paille et deux petites noisettes le fixaient dans la semi obscurité de sa masure. Il y avait bien là une petite souris qui semblait le fixer sans peur.


- Allez vas t’en lui dit-il.

La souris ne bougeait pas et continuait à le fixer.


Je vois c’est l’hiver et tu as faim. Toute les créatures sont du très haut et tu as le droit de te nourrir aussi, mais je ne possède que ce croûton de pain que voici, en veux-tu un morceau ?

L’animal avança vers lui pour toute réponse. Tchantchès avait le sentiment que ce petit animal comprenait le sens de ses mots.
Il déposa le morceau de pain sur le dos de sa main et dit ceci :


- Si tu as faim, monte sur le dos de ma main et mange donc ce petit morceau de pain sans crainte.

De façon incroyable, la souris lui obéit.
Il s’en alla le lendemain pour aller en taverne se renseigner sur celle qu’il était venu prévenir, puis il réussi à se faire engager à la mine. Le soir venu, fourbu, il revint dans sa masure et il revit la petite souris. Il sortit le morceau de pain de sa poche et il fit le même cinéma. Puis il sortit quelques grains de maïs. L’animal manifestait une sorte de contentement. Mais Tchantchès était subjugué par la force du regard de cet animal. On aurait dit qu’une intelligence habitait la créature. Il fut intrigué et pensa à une quelconque sorcellerie.


- Vas t’en petite souris, je n’ai pas besoin d’un animal de compagnie, tout ce dont je rêve c’est de revoir un jour ma marguerite.

A ces mots l’animal devint très animé. Il se mit à courir à gauche puis à droite, puis il s’immobilisa et regarda à nouveau Tchantchès dans les yeux. Tout en faisant cela la petite bête se mettait sur ses pattes arrière et restait dans cette position.
Tchantchès était interdit. Que signifie cela. C’est bien le mot Margueritte qui avait provoqué cette réaction.


- Laisse moi tranquille je te dis, je veux dormir maintenant.

A ces mots la souris disparu dans un recoin de la masure et il ne la revit plus pendant plusieurs jours.
Un soir cependant il priait seul et comme à son habitude il implorait le très haut.


Ô Seigneur, ne pouvez-vous me permettre de mourir au combat ?
Sans ma belle Margueritte ma vie n’a plus aucun sens.
Que fais-je ici dans cette ville froide mais accueillante ?
Ne pouvez-vous m’envoyer un signe ?
Je voudrais revoir ma tendre et chère Margueritte.


C’est alors que la souris apparu encore une fois, refaisant le manège qu’elle fit la dernière fois. En fait Tchantchès remarqua qu’à chaque fois qu’il prononçait le nom de son aimée, la petite souris refaisait le même manège. Plus tard il vit bien d’autres choses émaner de cette petite créature toujours en lien avec sa bien aimée.

Depuis ce jour il se mit à observer l’animal et même parfois en rêve il lui semblait qu’elle communiquait avec lui, renforçant le message d’amour de sa Margueritte. Alors il résolu d’adopter l’étrange créature et de lui donner un nom : Choupette.

Etrangement celle-ci se comportait de manière contradictoire. Elle adorait finir les chopines en taverne. Elle ne semblait pas craindre les chats avec qui au contraire elle semblait s’entendre.

Tchantchès n’avait aucune explication de ce que cette bête voulait, mais il s’y était attaché. Il l’emmenait partout avec lui et même en campagne militaire. Elle lui portait chance, bien qu’a chaque charge ou combat il ne s’épargnait pas.

Car avec ou sans choupette, le bonheur lui est toujours interdit. Il ne rêve que d’une chose, rejoindre celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer. La belle et vertueuse Margueritte. Elle était douce, aimante et un modèle de piété et de vertu, jamais il n’avait pu voir ou rencontrer une seule femme qui avait la moitié de ses qualités.

Enfin, qui sait, un jour peut-être ?

Il avait quand même remarqué déjà une autre femme d’exception.
Au milieu de la masse des femmes de petites vertus et sans religion, il en avait remarqué une différente. Il y avait aussi des femmes d’exceptions, comme sa marraine et de braves bourgeoises de Fribourg, mais elle semblait avoir quelque chose de différent…

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Tchantches
La capture de Tchantchès

En 1440 et 1441 les écorcheurs ravagent le royaume de France. En Castille, Tolède la capitale Espagnole fait de son mieux pour maintenir les hérétiques et surtout pour redonner à la religion Aristotélicienne les territoires qu’elle n’aurait jamais du perdre.

La castille et l’Aragon ne sont pas encore réunifiée (1472) Seule la grenade Hérétique survit à la Reconquista Aristotélicienne. (Le Royaume Aristotélicien Espagnol ne sera complet qu’en 1492).

Jean II D’Aragon s’occupe d’avantage de politique des frontières contre ses concurrents que de la reconquête sur les hérétiques. Les ordres religieux font la plus grosse part du travail à ce moment là. Son futur fils (Ferdinand II) ne naîtra qu’en 1452.


Tchantchès patrouillait loin de son fort, sur les frontières de la Grenade si convoitée.
Il n’avait qu’ 5 chevaliers à ses côtés. Les hérétiques n’avaient plus osés attaquer depuis un bon moment des troupes croisées, une paix de fait régnait sur les frontières. Les hérétiques se sentant esseulés et les aristotéliciens n’ayant provisoirement plus le support de la noblesse et des rois d’Espagne.

Tchantchès avait pu admirer la splendeur des remparts de l’Alcazar à Tolède. Le roi y avait reçu tous les ordres religieux et leur avait demandé de garantir les frontières. Le Portugal avait quitté le Royaume et les disputes intestines faisaient rage.

Tchantchès fulminait, il s’était promis de conquérir la grenade et de se reposer dans les célèbres jardins de l’Alhambra. La Reconquista stagnait. Parfois des escarmouches avaient lieux, il perdait des hommes qui n’étaient que très rarement remplacés. En Occident l’esprit des croisades était mort, depuis Philippe Auguste, les seigneurs préféraient l’argent à la foi.

Tchantchès patrouillait donc en avril de 1441. Il était à la recherche depuis plusieurs mois d’un passage qui permettrait à une bonne troupe d’entrer en grenade et de faire diversion. Il ne savait quand les nobles d’Espagne reprendrait la lutte, mais une fois ce jour venu il serait utile d’avoir un expert dans la topographie des lieux. Il annotait tous les passages et défilés

Entre Tolède et Grenade, il y avait la cordillère Bétique, Grenade elle-même adossée à la Sierra Nevada, toute la région d’Andalousie était sous contrôle des hérétiques. Tchantchès avait quitté la Castille de la « Manche » depuis quelques jours. Il avait évité plusieurs garnisons ennemies et avait repéré un passage qu’il serait aisé d’emprunter vers la ville de Grenade.

C’est dans les alentours de Jaén à l’est de Cordoue près du rio de las Juntas, que Tchantchès avait repéré le passage possible pour un bon corps d’armée. Il suffisait de tenir en aval la ville de Oscuro qui tenait toute la région. De cette manière « Granada » serait alors accessibles aux chevaliers montés sans possibilité d’embuscade pour autant que des troupes aguerries tiennent les vallées des Rio Cubillas et Rio Bianco à l’est et le Rio Genil à l’ouest.

Ils s’étaient déguisés en maures. Ils avaient tout bien relevé et comptabilisé, les déclinaisons du terrain les largeurs des vallées, les hauteurs des cols. Avec un tel rapport les armées espagnoles pourraient quand elles le voudraient investir la Grenade. Il ne suffirait qu’une union entre l’Aragon et la castille pour que cela soit possible.


Tchantchès se retrouva dans une grande ouverture plus large mais encaissée dans un cañon aux parois haute. Tout à coup une cinquantaine de cavaliers se présentèrent dans la vallée obstruant tout issue devant lui. Il voulu tourner bride, mais derrière eux tout autant de cavalier se tenait déjà à l’entrée du défilé.

Il était encerclé. Il voulu tenter de parler Arabe et de faire illusion mais le capitaine ennemi s’adressa à lui.


- Cela fait 2 jours que nous vous observons et vous suivons, nous avons bien compris ce que vous faites ici. Déclinez votre identité ou bien nous chargeons.

- Je suis Tchantchès de Tolède. Commandeur des templiers.

- Ah vous êtes le valeureux et mortel chevalier qui de sa main a pourfendu tant de noble croyant de la foi ?

- Si vous l’entendez ainsi, je le veux bien, je me vois plutôt comme le libérateur de l’Espagne d’un envahisseur hérétique.

- Seigneur Aristotélicien, le très haut auquel tu crois n’est pas le bon, vois comment il t’a abandonné. Ta main impure devrait être séparée de ton corps avant que tu ne reçoives d’autres supplices.[/b]

Les cavaliers maures se jetèrent sur lui, le jetèrent bas de sa monture et le rouèrent de coup au fouet et à la cravache. Ils tournaient autour de lui en criant, mort à l’hérétique que sa furie se retourne contre lui, qu’il connaisse les tourments qu’il a infligé à nos braves.

- Comme on se retrouve, Jubila le fils du sultan du haut de sa monture. Le très haut aujourd’hui, ne t’a point porté secours. Au contraire à ce que je vois. Il a pointé son doigt accusateur sur ta petite personne, vermine, et Il a désigné ton serviteur pour te conduire en enfer. Mais n’espère pas une mort douce. Cela nous serait à tous une grande injustice. Toi-même, fidèle d’entre les fidèles de ton maître Aristote, tu as donné la mort à nos frères d’une poigne généreuse. Examine là, cette main, petit chevalier, elle transpire encore du sang de nos martyrs. Oh oui je voudrais qu’elle te soit tranchée à la seconde, mais peine perdue, elle n’est pas seule coupable. L’esprit maléfique qui l’a guidée se doit aussi d’être extirpée de ton crâne.

Tchantchès releva la tête pour affronter le regard de son juge. Puis il cracha dans sa direction. Quelques coups de bâton le jetèrent au sol. Mais il se redressa aussitôt, en chantonnant.



Ave Maria Stella
Dei Mater Alma
Atque semper Virgo
Félix coeli porta …


Un vigoureux coup de cravache, en plein visage, le renversa en arrière.

- Finis-en avec moi ! Jura-t-il. Et cesse donc tes imprécations. Cela est sans effet sur moi. Tu es une des créatures de la bête sans nom. Et je n’ai point à baisser les yeux devant Belzébuth. J’ai appris à le combattre. Le sang que j’ai versé au nom de notre très haut m’a purifié. Et cette main que tu veux trancher, elle fut l’arme du très haut contre les hérétiques. Ce n’est pas mon esprit qui l’a guidée, mais notre très haut seigneur. Car je suis tout à lui, son combattant fidèle et dévoué, son sacrificateur et son esclave. Si son aide me fait défaut, dans ce moment, ce n’est point qu’il m’ait abandonné. Il veut me rappeler à lui, maintenant que mon œuvre est accomplie sur la terre. Je mourrai donc la tête haute, l’esprit en paix.

Le fils du sultan l’écoutait sans broncher. Cela lui était égal que Tchantchès fut empreint de bravoure. Les fous de Dieu sont semblables dans la guerre qui les oppose, aussi bien dans le courage et dans la mort. Rien ne peut ébranler leurs certitudes. Ils vont d’un même pas allègre sur les chemins de l’horreur, avec à la bouche des chants et des prières.

- Moi Fils du sultan Nasride, Boabdil de mon nom, j’ai tué tes frères et tes sœurs de mes propres mains. Et je te tuerai aussi. Vois donc ce qui m’inspire. Cela brille dans mon regard, la vérité du très haut. Que dis-tu de cela ?

- J’ai hâte de rejoindre mes frères et mes sœurs, ainsi que celle que j’ai aimé. Et ne te réjouis guère. Le moment viendra aussi où il te faudra rendre des comptes à la table des juges. Les tourments seront encore plus grands encore que ceux que tu veux m’infliger. Et ceux-ci dureront une éternité.

Le Capitaine Boabdil fit emmener Tchantchès et ses hommes enchaînés et sous bonne garde. Ils iraient à pied ver la ville de Grenade, à genoux devant le sultan, ils écouteraient la sentence du guide suprême des croyants. Finalement Tchantchès verrait l’Alhambra, mais ce ne serait pas pour goûter un repos bien mérité comme il l’avait souhaité, une période terrible de captivité commençait pour lui.
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Tchantches
La Captivité en Syrie de Tchantchès

Chap I ; Le Magrheb (Introduction)

Tchantchès arriva au Maghreb après une courte traversée dans un état pitoyable.
Il avait été fouetté et mis aux fers à fond de cale dans une embarcation où les prisonniers étaient entassés mal nourris et malades.

Tchantchès, lui-même, était couvert de parasites et avaient des infections sur ses plaies dues au fouet et au bâton.

Tous les prisonniers étaient enchaînés les uns aux autres. Ils marchaient au soleil après l’ombre de la calle.

Tchantchès se retrouvait donc au Maroc et ne savait pas du tout ce que l’on allait faire de lui.
Il avançait, et aidait parfois un de ses camarades à se relever, car déjà trois prisonniers affaiblis avaient été passé au fil de l’épée et enlevés de la chaîne.

Ils se dirigeaient hors de la ville et en plein désert. Après une journée de marche sans presque rien à boire ils arrivèrent à une sorte d’Oasis.

Au bord de ce magnifique Oasis, il y avait un immense palais avec une forteresse et une énorme tour déjà ronde.

Ils furent introduits dans des cellules qui se répartissaient dans les hauteurs de la tour.
Pas de fenêtres dans ces cellules.
Impossible de se tenir debout pour un homme qui faisait un mètre quatre-vingt.
Dans le noir total, Tchantchès découvrait sa cellule. A peine pouvait il s’allonger. Les murs étaient si épais, qu’il n’entendait aucun son creux ni aucun bruit venant de l’escalier ni même de l’extérieur.

Il avait remarqué à l’entrée l’épaisseur incroyable des murs de cette tour prison. Impossible de se frayer un chemin ou de desseller des pierres. Il ne s’évaderait pas de cette tour.

Après quelques semaines, Tchantchès commençait à s’habituer à ses dures conditions de détentions. On les envoyait parfois une semaine dans les carrières de pierres qui étaient à une demi-journée de marche de l’oasis. Ils y creusaient la roche pour en extraire les pierres qui servaient à la fortification de la forteresse et aux extensions du palais.

Les hommes mourraient mais étaient régulièrement remplacés. Les chrétiens étaient fournis par les pirates de la méditerranée. Tchantchès devait sa survie à sa force incroyable. Il avait déjà réussi à attraper des rats et à les manger, pouvant ainsi améliorer l’ordinaire. Il mangeait aussi des plantes dont un prisonnier lui avait vanté les vertus. Ils avaient pu en cultiver quelques unes en bordure de la carrière où ils étaient rassemblés avant de partir le soir.

Sa petite parcelle était cachée derrière un monticule et il avait réussi à créer une petite rampe d’irrigation. Les plantes ne subissaient le soleil que la fin de journée et étaient à l’ombre tout le jour. Elles recevaient l’humidité de la rosée et de rares pluies des pieds de la chaîne de l’Atlas.

Il avait quelques oignons, est des légumes, qu’il avait pu obtenir du gardien contre des travaux supplémentaires qu’ils pouvaient parfois fournir.

Tchantchès était respecté par ses frères d’infortune car plusieurs fois il avait reçu des coups de fouets à la place d’autres prisonniers qui n’auraient pas survécu à ce châtiment. Par trois fois il s’était accusé d’un larcin commis par un autre.

Les gardes le tenaient à l’œil. Ils avaient parfaitement vu son manège avec son potager et par deux fois l’avaient complètement ravagé. Tchantchès tenait bon, il priait le très haut tous les jours et pensait à Marguerite.

Son calvaire maghrébin dura plusieurs mois, presque un an au total. Et c’est vers 1442 qu’il fut vendu à un nabab syrien qui cherchait les plus grands et les plus forts des esclaves chrétiens pour un projet bien particulier.

De sa prison, ils fuirent trois à être ainsi transféré vers la Syrie.
Tchantchès traversa tout le Maghreb des bords de l’atlantique jusque dans les montagnes de l’Alep. Lors de son voyage en caravane il traversa le pays de Canaan et pu se recueillir sur le tombeau de Christos.

Mais cette longue traversée du désert est une autre histoire. Il sera d’abord question ici de sa longue captivité chez le Sultan Syrien. Les Ottomans lorgnaient sur la Syrie qui était toujours aux mains des descendant des célèbres mamelouks.

Ce que Tchantchès ne savait pas c’est que les mamelouks recrutaient leurs membres parmi les étrangers non croyant*

Citation:
*Les Mamelouks recrutent leurs futures élites parmi des enfants capturés dans des pays non croyant, ce qui permet par exemple de contourner les règles interdisant aux croyants de se faire la guerre entre eux. Ces enfants viennent notamment de territoires turcophones (plaine Kipchak, Caucase cirassien) et sont sélectionnés sur des critères de capacité, d’absence de liens, et de résistance. Élevé loin de son pays d’origine, le futur Mamelouk reçoit une éducation religieuse et militaire (furusiyya notamment). Arrivé à l'âge adulte, le sultanat ou l'émir (chef militaire) l'affranchit et lui fournit un équipement et une solde. Il conserve toute sa vie l'esprit de corps ou asabiyya qui caractérise les Mamelouks. Chaque Mamelouk, en effet, est lié à sa maison, c'est-à-dire à son chef et aux Mamelouks qui ont été formés en même temps que lui. On cite des cas où, le sultan étant mort, des Mamelouks refusent, par fidélité à leur ancien chef, d'être affranchis par son successeur et renoncent ainsi à leur carrière.



Tchantchès arrivé en Syrie fut surpris de voir ses conditions de captivité s’améliorer.

Il était toujours attaché en permanence, mais il fut nourris et soigné correctement.
Il était utilisé comme main d’œuvre sur les vastes chantiers que les mameluks érigeaient dans la zone d’Alep.

Il participait à l’agrandissement de la grande mosquée. Il était étonné de voir une telle église et de voir que ces mécréants étaient finalement si croyants. Parfois après le travail, il priait sans recevoir de coups. Les gardiens respectaient la prière des Aristotéliciens.

Il y avait des églises chrétiennes dans ce pays. Et les fidèles priaient en liberté, cela étonna Tchantchès de voir les spinozistes si tolérants.

Les jours et les semaines passant, il reçu l’autorisation de se promener sans être enchaîné et il pouvait aller à la messe. Mais toujours sous surveillance armée. Il apprenait à lire et étudiait les textes en bibliothèque. Il commençait à découvrir une culture étonnante. Les Syriens étudiaient les mathématiques, pratiquaient une bonne médecine, bien loin des connaissances chrétiennes en la matière.

Personne ne l’avait encore entretenu de son destin, on aurait dit que ses gardes chiourmes essayaient de l’intégrer dans leur culture. Mais quel était leur but, ne savaient-ils pas que Tchantchès ne rêvait que d’hégémonie pour la foi Aristotélicienne ? Soit il était impressionné de leur civilisation, de leur savoir.

Soit ils n’étaient pas les barbares qu’il avait cru reconnaître en eux. Mais ils restaient des ennemis de la foi. Et il ne se laisserait ni convertir ni amadouer.

Tchantchès apprit qu’il allait être convoqué chez le Sultan en personne. Il ne savait vraiment pas à quoi s’attendre. Le lendemain, il fut lavé et habillé correctement. Il avait la barbe taillée et était parfumé. Tchantchès n’appréciait pas ce luxe et ce raffinement. Il se demandait ce que le Sultan pouvait bien lui vouloir, il n’allait pas tarder à le savoir.


La proposition indécente.

Tchantchès entra sous bonne escorte dans le palais du Sultan.

Au moment où il entrait dans la salle d’audience il y vit une dizaine de prisonniers aristotéliciens comme lui. Tous étaient gardés mais sans entrave, de bonne tenue et propre.

De l’autre côté de la salle il y avait une quarantaine de femme aristotéliciennes également, habillées à l’orientale et mises en rang comme pour une inspection.

Tous les aristotéliciens furent mis à genoux devant le Sultan qui prit la parole.


- Bienvenue en Alep, ville sœur de Dams de Syrie qui demain dominera le monde avéroïste.

Vous êtes tous là pour accomplir un grand dessin de puissance, ma puissance.

Vous tous êtes de grands soldats et bien bâtis.
Vous avez tous au moins une très grande taille et une aptitude exceptionnelle au combat.
Tous vous avez résisté à des conditions de vies particulièrement difficiles. Tous, vous avez fait preuve d’inventivité et d’adaptation.

Notre tradition est d’enlever des enfants aristotéliciens pour en faire les Janissaires des mameluks. Ils sont élevés dans nos traditions religieuses et forment les corps d’élite des sultans de Syrie et d’Egypte.

Dans 20 ans mon Fils aura la plus belle et la plus forte armée de Janissaires grâce à vous mes amis.
Tous autant que vous êtes, vous devrez prendre femme dans votre religion et me donner des enfants mâles.
Vous resterez fidèle à vos croyances mais votre descendance devra être fidèle à la nôtre pour ce qui est des garçons. Les filles elles seront les futures épouses des Janissaires qui à nouveau leur donneront des enfants.

Des centaines et des centaines de vos frères ont déjà accepté cette vie confortable que je leur ai proposée. Cela sera comme je l’ai dit ou bien cela sera la mort.


Le Sultan promena son regard sur l’assemblée. Mes compagnons réagissaient peu et regardant les damoiselles en rang, certains salivaient déjà au monde de délice que leur promettait ce traître de Sultan.

Tchantchès était scandalisé de se voir propulsé au rôle de poulain reproducteur pour ces hérétiques. La mort valait mieux que ce sordide rôle que l’on voulait lui faire jouer.

Le sultan fit défiler les hommes devant les femmes en leur donnant ordre de choisir parmi-elles. Tchantchès fut poussé avec les autres mais une fois au bout de la rangée des femmes il n’avait fait aucun choix.


- Et alors, toi le roumi templier, fais ton choix.

- Cela m’est impossible seigneur, répondit Tchantchès

- Et pourquoi cela ? Demanda le Sultan.

- J’ai fait promesse à Dieu d’honorer ma défunte épouse jusque ma mort par ma chasteté, Seigneur, renier cette promesse serait renier Dieu, je ne peux m’y résoudre.

Le Sultan se leva et vint vers Tchantchès.

- Tu es un vrai croyant et un homme d’honneur.
Tu es aussi un valeureux combattant à ce qu’il m’a été rapporté.

Accepte-tu de devenir un instructeur de mes armées et de me servir par ce biais et me promettre de ne pas chercher à t’évader ?


- J’accepte de vous servir comme instructeur et de ne pas chercher à m’évader pour une durée de 5 ans Seigneur.

Le Sultan le regarda et il se mit à rire.

- Ha Ha Ha Ha, tu es un homme qu’il sait ce qu’il veut et qui accepte difficilement les compromis, ou alors à sa sauce.

Tu auras donc droit à 5 ans de vie libre dans mon royaume avec un titre particulier. Tu seras le précepteur aristotélicien de mon Fils. Il doit tout savoir de tes coutumes et de ta religion. Car on ne peut vaincre un ennemi que si on le connaît bien et le Roi D’Espagne nous mène la vie dure.


Tchantchès sourit en son for intérieur, car déjà un projet funeste se développait dans ses pensées les plus noires.

- Je serai donc votre serviteur Mon Seigneur.

Et il s’inclina devant le Sultan.
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Tchantches
Tchantchès avait retourvé un portrait dessiné par un artise Templier lors de ses combats dans son jeune temps.

Il le mit en rouleau dans son coffret espérant que personne ne puisse le voir.





La vie Syrienne de Tchantchès

C’est en 1444 que Tchantchès avait donc prêté serment de ne pas s’évader pour 5 ans.

Il était devenu l’un des précepteurs du fils du Sultan.
Le Sultan pour le tenter et se moquer de lui, lui avait attribué une femme en son logis ainsi qu’un serviteur. Elle était européenne et très jolie. Une petite vingtaine d’année et Blonde comme l’était marguerite. Elle avait de grands yeux bleus magnifiques avec un élan de sincérité prompt à désarmer la plus grande des violences. Mais Tchantchès était animé d’un grand projet secret et ne se laisserait pas distraire si facilement.

Tchantchès n’avait jamais été servi et cela le gênait profondément de se voir ainsi servir.
Au bout de quelques jours il alla parler à « sa femme » et à son serviteur.


- Tu serviras ta maîtresse avec Zèle, tu t’occuperas que le logis soit propre mais tu ne me serviras pas. Par contre je t’utiliserai pour la seule fonction de coursier à l’occasion, sauf si tu me trouves un gamin qui a besoin d’aide pour cela.

- Madame Souffrez que je m’installe dans la petite chambre de rue, je n’ai ni besoin de confort ni d’être servi. Disposez donc de ce serviteur à votre guise. Sachez que si je ne vous prends pas pour femme, ce n’est point à cause de vous et que vous ne devez pas en souffrir. (C’est qu’à ce moment là, Tchantchès n’a que 28 ans et il est plutôt bel homme). Mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites le moi savoir, Le Sultan est généreux de son argent pour ses précepteurs et rien ne doit vous manquer.


Les besoins de sa vie Domestique étant réglés Tchantchès pu se consacrer à une partie de l’éducation du Jeune Prince Abdel El Edressi.

C’était un jeune homme intelligent et ouvert. Il aimait apprendre et étudier. Agé de 13 ans quand Tchantchès le connu, il était déjà très sportif et avait un regard de braise étonnant. Bien qu’il avait tout de l’homme civilisé, Tchantchès devinait en lui une force d’esprit particulière et devinait une propension à la cruauté raffinée.

Tchantchès lui parla de son Pays de Liège et des mines de fer et de charbon. Il lui enseigna les principes d’Aristote et du livre des vertus.

Pendant ce temps, Tchantchès étudia les livres Avéroïstes et la signification des origines divines pour cette croyance. Il apprit l’arabe et l’araméen. Les Syriens disposaient de bon nombre d’ouvrages magnifiques introuvables en occident, ils maîtrisaient l’astronomie et la médecine.

Pendant ces 5 années Tchantchès voyageait librement en Syrie. Il étudiait Damas et Alep la ville préférée du Sultan. Il commençait à être connu de tous. Il avait ses ouvertures dans les écoles avéroïstes, où on espérait le convertir et dans les bibliothèques, il visitait les prisonniers aristotéliciens qui arrivaient régulièrement et obtenait le droit d’adoucir leur sort.

Les gardes l’aimaient pour son humanité et, grâce à lui, considéraient moins les aristotéliciens comme des animaux qu’il fallait brimer. Tchantchès faisait de son mieux pour être apprécié des gardes de toutes les prisons d’Alep. Il apportait de petits cadeaux pour soudoyez les gardes afin d’améliorer l’ordinaire des prisonniers. Une chose était sûre, être garde chiourme était très mal payé à Alep et Tchantchès fut vite apprécié pour ses largesses qu’il pouvait se permettre, toujours grâce à l’argent du Sultan.

Bref Tchantchès faisait un travail d’intégration remarquable. Nul ne savait qu’en secret il étudiait la ville, les plans du palais d’été. Car si le sultan aimait Alep c’était pour la douceur de l’air de montagne en été au moment ou l’air de Damas était étouffant. Deux mois par an, le Sultan vivait donc à Alep et Tchantchès le fréquentait à l’occasion de fêtes ou de réceptions où il était convié car le sultan voulait savoir « comment allait sa femme ».

Le sultan aimait se moquer de Tchantchès qui avait promis de ne jamais aimer, mais qui parfois se laisser aller au plaisir de la chair avec des prostituées. Le Sultan savait tout de lui et le taquinait pour cela. Ce qu’il savait moins c’est que Tchantchès se servait des prostituées pour préparer son grand projet et que l’été de la sixième année serait une grande surprise pour le Sultan. Les prostituées étaient très généreuses avec les gardes chiourmes de la ville. Tchantchès connaissait les forces et les faiblesses de tous les hommes chargés des prisons depuis le gouverneur jusqu’au simple balayeur.

Ce sera donc en 1450 que Tchantchès pourra mettre en place son grand projet de révolte des prisonniers Aristotéliciens d’Alep. Pendant 6 ans Tchantchès préparera ce qui sera sans nul doute la plus mauvaise aventure que les Syriens auront connu dans le XVème siècle tout entier.
Car enfin, un homme sous surveillance permanente peut il vraiment préparer un tel projet sans que personne ne sache rien ?

Acheter des armes, les cacher partout dans la ville. Correspondre avec Constantinople afin d’avoir un soutien des grecs le jour J. Avoir un réseau de renseignement grâces aux européennes vendues à la soldatesque syrienne. C’est par leurs faiblesses que les Syriens verront venir leur défaite annoncée.

Mais 1450 est encore loin. Tchantchès doit faire encore tellement de choses. Il faut surtout apprendre à déjouer les ruses de ses surveillants et leur laisser croire qu’il aime à rencontrer des prostituées, les rassure et surtout donne au sultan l’espoir qu’un jour Tchantchès fera des enfants.

La seule chose qui attriste Tchantchès, c’est l’immense respect qu’il développe pour le jeune prince, le frère cadet de celui qui l’avait arrêté promettait d’être un grand chef de guerre et un puissant monarque, si un jour il avait la possibilité de monter sur le trône. Mais le plus grand danger pour Abdel était Boabdil, son frère aîné mais pas du même lit. Il était le successeur désigné du Sultan et détestait Abdel, car il voyait en lui un concurrent dangereux. Tchantchès devait trouver le moyen de se venger de Boabdil, car c’est lui qu’il l’avait enchaîné et si mal traité avant qu’il ne parvienne à Alep.



Lors de ces différentes visites dans tous les coins du pays Tchantchès aprenait à son élève, l'histoire de Canaan et de son peuple.

Il parla de l'Egypte ancienne et du temps des anciennes croisades.

Avant d'arriver au détour d'une vallée qui allait leur montrer un magnifique spectacle, Tchantchès aborda la problématique des ordres Religieux.


Tu vois jeune apprenti, au début les odres religieux avaient pour mission de défendre et protéger, mais au fils des années, il durent tout faire y compris les guerres et les batisseurs.

Ce que tu vas voir ici est le travail de mes frères hospitaliers, n'oublie jamais ce spectacle.

Et en voyant l'immense château se présqenter au loin devant eux, Tchantchès ajouta :

Le Krak des Chevaliers (le terme « krak » dérive du syriaque karak signifiant « forteresse ») ou Krak de l'Hospital nous sommes ici, comme tu le sait à l'ouest de la syrie sur les derniers contreforts du djebel Ansariyya.

C'était donc idéal pour bloquer les hommes de Damas et verrouiller la région.


Tchantchès regarda le visage stupéfait du jeune prince et repris de plus belle sa leçon.

Les chevaliers de l'Hôpital (ou hospitaliers) gérèrent le fort de 1142 à 1271, date de sa conquête par Az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari (Baybars Ier), sultan des Mamelouks. Cette conquête mit fin à 129 ans d'invincibilité du fort.

Au début du XIIIe siècle, plusieurs attaques furent repoussées (1207, 1218) et, en 1223, la forteresse servit de point de rassemblement à une armée franque réunie pour attaquer Hama. D'autres attaques eurent encore lieu, toutes aussi stériles que les précédentes.

Vers la seconde moitié du XIIIe siècle, cependant, l'essoufflement du mouvement croisé avait réduit la garnison à moins de 300 hommes, la citadelle étant tenue par l'ordre militaire des Hospitaliers et, avec l'arrivée au pouvoir de Baybars, sultan des Mamelouks, les territoires sur lesquels le krak levait traditionnellement tribut étaient passés en mains ennemies. Ce n'était désormais plus qu'une question de temps avant que Baybars lui-même ne vienne attaquer la forteresse, ce qu'il fit en 1271.


Tchantchès marqua une pause pour boire un peu d'eau à son outre, tant la chaleur était intense en ces régions.


La première enceinte céda mais le sultan ne put malgré tout s'emparer du krak que par la ruse : il envoya une fausse missive, émanant prétendument du Grand Maître des Templiers, enjoignant aux assiégés de se rendre. Ceux-ci négocièrent leur vie contre la promesse de retourner dans leur pays d'origine et, le 8 avril, la citadelle changea de mains.

Tchantchès regarda son élève dans les yeux et lui posa derechef une question.

Dis-moi jeune prince ce que tu peux retenir de cette leçon ?

Le jeune prince réfléchit quelque peu et après un moment il sourit et dit ?

que la foi des aristotéliciens est grande et leur permet de faire des grandes choses, mais pas de les garder ?

Tchantchès ne put s'empêcher de sourire à cette moquerie que lui faisait son élève.

Non jeune prince, je ne pensais pas à ça, mais ton analyse est sage tout de même, l'orgeuil ne suffit pas pour alimenter une grande fois.

Non la leçon est la suivante, il ne sert à rien de faire une forteresse imprenable, et de sacrifier des centaines de vies pour la défendre ou l'attaquer, alors que c'est la force de l'esprit qui fait gagner les plus grandes batailles. Car la chute finale de la forteresse s'est faite sans bataille.

De même qu'elle a tenu si longtemps sans presque jamais avoir été assiégée, tant elle faisait peur. Dans les deux cas, c'est la force de l'esprit qui a joué et non la violence.

Retiens ceci jeune élève, c'est très important.


Et Tchantchès descendit la pente au petit trot pour rejoindre la vallée, laissant en arrière un élève pensif et médusé par le spectacle.



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Tchantches
Les pensées intimes du vieux Tchantchès



Tchantchès avait beaucoup pensé à Marguerite toute la nuit.

Elle avait hanté ses nuits.
Depuis 1428 il avait rencontré d'autres dames, mais son épouse ne le quittait pas dans son esprit.

Sa mort n'était pas seuvenue quand on le lui avait dit.
Il était parti à la guerre pendant qu'elle donnait la naissance à son fils Binamé.

Neuf mois de vies dans un semi coma, pendant lesquels il aurait pu la voir et lui parler.

Dix-huit ans de la vie de son fils qui lui avaient été volés.

Sa vie en eut été changée, s'il avait su tout cela.

Binamé à Berne qui s'instruisait sur la politique et les brigands.
Il se forme à l'usage des armes et des mots.
Bientôt il pourra reprendre le flambeau et qui sait, redonner à notre famille sa place à Liège ?

Tchatnchès avait écrit un beau texte pour la mémoire de Marguerite. Il l'avait déjà chanté une fois au bal de Fribourg.

Dans sa tente encore en tenue légère il enfila prestement un manteau et une ceinture. Il plaça la dague de chasse dans la ceinture par sécurité.
Il s'était rendu vite au torrent avec son cheval bayard pour s'y laver et s'isoler avant le départ de l'armée. Il se plongea à mis le corps dans l'eau glacée et utilisa son morceau de savon de massilia.

Il ne se lavait pas souvent, mais il savait, qu'avant le combat, c'était mieux pour les belssures d'être propre. Les Syriens lui avaient appris cela.

Une fois propre et après avoir véfifié qu'il était seul, il s'était mis à chanter à nouveau la chanson de Marguerite.




Marguerite

Surtout, ne m'en voulez pas trop
Si ce soir je rentre chez moi
J'ai tellement de choses à faire
Avant que le jour se lève

Et pendant qu'elle dormira
Moi, je lui construirai des rêves
Pour que plus jamais, au réveil
Elle ne se lève les yeux en pleurs

Et pour que cette longue nuit
Ne soit plus jamais noire et profonde
Je demanderai à la lune
De remplir le ciel tout entier

Et pour que je puisse encore la voir
Me sourire comme avant
Je demanderai au soleil
De brûler, même en plein hiver

Et pour qu'elle puisse encore chanter
Les chansons de notre bohème
Je construirai un silence
Plus grand que ceux des cathédrales

J'irai réveiller les amants
Je parlerai des heures entières
Et je sais qu'ils me suivront
Tant que nous resterons amants

Alors on se promènera
Tous ensemble on dansera
D'incroyables sarabandes
Et elle oubliera sa peine

Et pour que la ville danse
Et pour que la ville chante
On inventera des couleurs
Et elle oubliera ses larmes

Nous irons dans les campagnes
Pour cueillir les fleurs des champs
Pour en faire un grand lit blanc
Où l'on s'aime tendrement

Et puis nous irons au fond du ciel
Pour lui choisir une étoile
Parc'que Marguerite est bonne
Parc'que Marguerite est belle
Parc'que Marguerite est vraie
Parc'que Marguerite est douce
Parc'que Marguerite m'aime
Moi, je ne vis que pour elle

Marguerite est ma raison
Mon lendemain, mon idéal
Marguerite qui est le vent
Ne sait pas qu'elle peut me faire mal

Parc'que Marguerite est celle
Que je veux toujours près de moi
Marguerite est Marguerite
Marguerite est tout pour moi

Marguerite est tout pour moi



De retour à sa tente, au bivouac de l'armée, il avait rangé son écritoire et ses affaires simples dans le coffre de campagne, qui fermait avec une serrure de belle facture. *(Voir explication du meuble)



Il avait pris dans son coffre sa cotte de maille fine pour le voyage et sa chasuble noire, car il ne mettait plus guère celle des templiers. Il avait enfilé son baudrier portant l'épée lourde à deux mains et la dague de combat rapproché. Il avait enfilé son heaume de voyage. Il avait été placé son coffre dans le char à boeufs de l'armée.
Le carquois , l'arc et les flèches étaient attachés à son fidèle destrier Bayard ainsi que sa lance.



Il était prêt à prendre la route et à affronter une fois de plus son destin


Citation:

*Coffre Helvète Bernois.


Peinture au pochoir, petit coffre bernois du XVIè siècle

Jusqu’au XVIIe siècle en régions alpines, dans les campagnes et plus particulièrement dans les vallées, les menuisiers et les paysans souvent eux-mêmes, construisaient leurs meubles pour la plupart en sapin et en arolle (essentiellement des coffres qui servaient à tous usages). Les résineux se trouvaient en abondance et étaient faciles à travailler. Parfois, ces meubles étaient décorés de sculptures simples (rosaces, étoiles, etc.).

Dès 1600 environ, la Renaissance italienne apporta le goût du faste et du décor en Helvétie, importé par le mercenariat qui a fait découvrir le monde à des capitaines revenus fortunés. Les familles riches commandaient de magnifiques meubles ornés d’incrustations et de marqueteries (paysages en perspective, motifs géométriques ou fleurs stylisées…). C’est pour imiter ces marqueteries que les plus pauvres et les artisans moins habiles commencèrent à peindre au pochoir, sur leurs meubles plus simples, des motifs géométriques foncés et monochromes. Ainsi, au début la peinture sur meuble était la marqueterie du pauvre.


En visitant le marché à Fribourg, Tchantchès était stupéfait d'avoir trouvé une gravure sur bois représentant Fribourg au XIII ème siècle.

Il décida de l'acheter pour la mettre dans sa mâsure, cela serait probablement le seul ornement qu'il aurait, mais il aimait cette gravure.



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Tchantches
LA Lutte de Tchantchès contre le Lion de Juda

Reginae a écrit:
Pourtant elle se pensait invincible, pourtant elle n'avait pas peur...Reginae avait poussé de toute son âme à la création de cette armée, dans le seul but de se battre pour la Réforme et pour la République.

La Sicaire pensait affronter durant la nuit une armée Comtoise. La surprise fut de taille quand elle vit l'oriflammme "Pontus fortis et liber" se joindre à celui de "Ost Parangon". Mais cela ne fit que galvaniser ses sens, pour mieux pourfendre ceux à la solde de Dôle.

Alors qu'elle sort sa lame fumante et sanglante du corps de Djedje59, un accent Hélvète dont elle ne se méfie pas se rapproche dans la furie des combats. Sans doute des soldats de l'Armée du Salut, qui d'autres? Concentrée sur le carnage en cours, l'oriflamme Hélvète "Sicut Aquila" lui est invisible, et même si ce n'était pas le cas, comment imaginer que des soldats Hélvètes se laissent manipuler par la Franche Comté?

Acnia, une Fribourgeoise, profite de la confiance de Reginae en son peuple d'adoption pour lui infliger une sérieuse blessure à la jambe gauche, qui la contraint à se plaquer au sol.

La douleur est intense, mais est un temps oubliée par la surprise de voir Tchantches, penché sur elle, un rictus violent et malsain barrant son visage. Dans son fanatisme, Reginae soutient son regard, le toisant. Aucun allié autour, Tchantchès lui demandant de renier sa foi, l'insultant à son habitude...la lucidité l'emporte: la mort s'approche.

Cette mort, elle n'en avait pas eu peur jusqu'à présent, sachant qu'elle serait omniprésente dès son franchissement du Gué de Lion de Juda. Se dévouer à la cause, et mourir pour la Réforme, tel était son destin. Le Sénéchal de la Noblesse Noire prend visiblement du plaisir à ainsi tenir la Sicaire sous la lame, la faisant glisser sur son torse alors qu'elle est au sol. Puis la lame atteint son ventre, et alors qu'elle sent la pointe s'y enfoncer lentement, avec toute la cruauté dont est capable Tchantches, Reginae dans un un instinct de survie, celui de la perpétuité des espèces, crie:

- Non ! je suis enceinte !

Trop tard, la lame a sans doute déjà ôté deux vies.

Ses yeux se révulsent, et la blessure abominale provoque un reflux sanguin vers la bouche. En même temps que des larmes glissent de ses yeux, un filet rouge sort de ses lèvres. Sa dernière pensée part vers Aileron, et cet enfant qu'ils auraient du avoir..il ne savait pas..elle n'avait rien dit, peu sûre elle même de son état jusqu'à ces derniers jours.




Tchantches a écrit:
Tchantchès depuis son arrivée à Fribourg avait toujours eu la même conduite.

Traquer le félon lion de juda, et sauver leur âme si possible ou bien les faire trépasser.

Ainsi il pouvait hâter leur présence au jugement divin qui lui saurait quoi faire de ces âmes perdues.

Tchantchès lui-même souhaitait rejoindre sa défunte épouse Marguerite décédée en 1438 et que depuis il pleure sans goûter la vie avec joie et en se réfugiant dans sa foi sans faille.

Pressé d'en finir il avait chargé en tête sabrant de gauche et de droite avec sa lourde épée à deux mains.

Comme d'habitude, il avait les flancs découvert mais en face de lui tous reculaient et tous avaient peur de sa grande taille, de sa garde haute et de son habit entièrement noir, sans parler de ces cris de guerre.


Pour Aristote, pour la foi, pour Fribourg et que meurrent les païens

Tout à coup il vit celle qui avait osé brûler la taverne de sa soeur à Lausanne, celle qui insultait les croyants de la vraie foi, celle qui simulait sûrement une blessure pour le prendre par le flanc avec sa Sica, il vit Reginae, la pire raclure qui ait arpenté les trues en Helvétie.

Il avait combattu le pio et aussi aileron à Fribourg et là il tenait la femme d'aileron le primus du Lion de Juda. Il connaissait leur fourberie et tous leurs travers.


- Femme Reginae abjure ta mauvaise foi et demande pardon au très haut, pour tes crimes et pour ton hérétisme.

Pour toute réponse il eu un sourire sarcastique et il la vit prête à bondir sur lui telle un félin.

Alors il planta son épée de rage dans le ventre de la pire engeance qu'il ai jamais rencontrée en lui criant.


- Alors meurs donc, chienne, déchet de l'humanité, âme putride de la bête sans nom, tu vas devoir te présenter devant le très haut et abjurer de tes crimes, impies, courtisane du ruisseau meurs avec ta haine du bien.

Mais il fut perturbé par un cri qu'il n'attendait pas

M.Reginae a écrit:
- Non ! je suis enceinte !


Emporté par son élan il ne pouvait plus arrêter le mouvement, il lui sembla pourtant avoir retenu son poids et ne pas trop appuyer, si bien que l'épée ne ressortit point de l'autre côté et ne la traversa pas de part en part.

Mais voyant le sang couler de sa bouche, il pensa que la pauvresse était morte.

Alors il se dit.


- C'est aussi bien, car si elle porte le lionceau du Primus, celui-ci voudra se venger et je pourrai, le jour venu, le présenter, lui aussi, devant son créateur

Il ne courra plus devant moi pour m'échapper, il viendra à moi et je lui ferai subir le même sort.


C'es à ce moment qu'il entendit un cri Strident

Tchantchèèèèèèèèèèèèèès

Mais c'était la voix d'Edwige, c'était un cri de mort, il quitta prestement les lieux sans se préoccuper de l'hérétique et partit à la recherche d'Edwige en faisant des moulinets avec son épée afin de se faire ouvrir un passage.
M.Reginae a écrit:




Lettre à Aileron :

Tchantchès a écrit:
Messire,

Je vous envoie un pigeon personalisé afin de vous avertir que j'ai eu l'occasion de pénétrer votre épouse dans son intimité.

En faisant cela j'ai mis un terme à une erreur de la nature. Un avorton semble avoir souffert de l'aventure, sachant que vous devriez en être le géniteur, (mais peut-on croire une catin ?)

J'ai donc nettoyé la surface de ce monde de deux erreur de la nature que le très haut pourra dés ce soir évaluer dans le poids des âmes.

L'avorton n'en avait pas encore et la femelle encore moins.

Je suis votre homme pour réparer une autre erreur que le très haut me remerciera de lui envoyer.

vous savez où je réside, une fois que sforza sera mort, venez chercher la vôtre

Tchantchès, Sénéchal de la Noblesse Noire




Réponse d'Aileron :

Citation:
Expéditeur : Aileron
Date d'envoi : 2009-03-26 23:15:41

Mon cher Tchantches,

Si par cette missive vous espérez m'avoir fait perdre mon calme, je dois malheureusement, à mon grand regret, vous décevoir.
Je ne vous promets pas l'enfer lunaire, ce serait encore bien trop douce punition pour vous. J'avais promis à Zefa de raser Fribourg pierre par pierre s'il arrivait quoi que ce soit à ma douce. Mais finalement, les fribourgeois n'ont pas à payer pour votre bassesse sans nom.

Aussi, je me contenterai de vous trancher bien lentement la gorge. Peut-être pas que la gorge d'ailleurs... Et amenez donc votre ami Zefa, Sanctus viendra avec moi de son côté, cela devrait vous faire plaisir, non ? Deux contre deux, le Trés Haut pour arbitre... Ainsi vous aurez deux sicaires pour le prix d'un, et vous pourrez mesurer tout le fossé qui nous sépare. Et vous comprendrez que c'est le Lion de Juda qui lutte pour la Vraie Foy.

Au plaisir de bientôt vous voir,

Aileron
Primus du Lion de Juda




Tchantchès avait appris que sa "victime" avait été emportée à Pontarlier et qu'elle y était soignée dans un lieu tenu secret. Il la pensait morte, mais le corps avait disparu du champs de bataille quand il y était revenu après avoir fait évacuer Edwige.

Rien ne pouvait échapper à ses agents, lorsqu'il s'agissait de trouver un lion réformé, qu'il fut en bonne santé ou non. Et Gégé, la plus opiniâtre de ceux-ci, avait reçu des informations formelles, Reginae était vivante.

Dans ce cas, la suite avait été facile, une bande de gamin soudoyés par Géraldine avait suivi toutes les directions depuis les officines médicinales, au second jour Elle avait repéré l'emplacement de Reginae et s'était empressé de prévenir le Sénéchal de la Noblesse Noire de l'emplacement où se trouvait la sicaire.

Il s'y rendit avec un cadeau qu'il allait lui laisser et surtout il voulait connaître son état. Elle était soignée dans une maison de bourgeois réformé dont Tchantchès s'empressa de garder l'adresse pour la communiquer aux autorités Pontarliennes pour que celles-ci puissent surveiller le dit bourgeois plus tard.

Il s'était déplacé avec deux autres Nobles Noirs de l'armée de Sicut Aquila.
La "Fouine" restait au carrefour pour surveiller les allées et venues et "Jepavu" garderait la porte.

Il avait attendu que le bourgeois sorte et que seule, reste la servante. Il s'approcha de la demeure.

Il frappa et entendit le Judas s'ouvrir et un visage ombragé le scruter derrière la porte. Il avait laissé son épée à Jepavu qui était hors de vue.


- Qui est là ?

- Madame, je suis envoyé par le Messire Aileron l'époux de dame Reginae afin de constater de son bon état.

- Je n'ai reçu aucune consigne, repassez quand mon maître sera là.

- Ne soyez pas stupide, je risque ma vie dehors, et si je voulais entrer de force j'aurais déjà défoncé la porte. Sur mon honneur, je ne suis pas là pour faire du mal, juste pour rapporter d'un état de santé et laisser un message pour son réveil. De plus si j'étais Romain, j'aurais déjà la garde avec moi.

La servante devait hésiter, mais Tchantchès entendit le verrou bouger derrière la porte et celle-ci s'entrouvrir.

- Entrez vite vous avez 5 minutes et puis je ne veux plus vous voir

Tchantchès entra et suivit la servante vers les combles ou était couchée Régina. Il fut surpris de la trouver belle une fois bien lavée (^^) Il vit que sa blessure avait bien été refermée.

Tchantchès dit à la servante en parlant à voix basse.


- Elle était enceinte paraît-il ?

Celle-ci le regarda, stupéfaite : - comment savez-vous cela ?

- Elle l'a crié au moment d'être blessée sur le champ de bataille, je n'étais pas loin d'elle mais je n'ai rien pu faire. Il se pencha sur elle et lui caressa la tête avec compassion.

Puis se retournant vers Reginae

- Alors son enfant ?

La servante fit un non de la tête en baissant les yeux.

Tchantchès eut le regard brillant, une lueur matinale frappa son visage au travers de la lucarne, un observateur aurait pu croire à un sourire sadique, tant son visage venait de s'éclairer et que sa bouche formait comme un sourire.

En réalité il était touché par la compassion et le regret de cette mort innocente. Il ne l'avait pas souhaité, mais il l'assumait comme sa longue vie de misère humaine que lui avait coûté la défense de la foi qu'il avait promis à sa femme sur son lit de mort.

Il prit le livre des vertus qu'il avait pris avec lui et l'ouvrit à la première page. Il en relut le texte à la lumière de la lucarne


Citation:
" Dame Reginae", le très haut a permis que vous ne trépassiez pas, mais il n'a pas permis que votre enfant survive. Interrogez-vous sur le sens de ce message divin.

Puisque vous avez une seconde chance, renoncez à votre foi absurde et préparez votre passage afin de gagner la voie du soleil.

Soyez bonne, soyez juste, et profitez de cette seconde chance, car elle ne se représentera pas. Embrassez la vraie foi et rachetez vos fautes dans l'amour d'Aristote.

Puisse le très haut éclairer votre nouvelle vie vers une voie sans tâche.

Tchantchès, qui fut la main du très haut sur votre destinée.

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Tchantches
La vie Syrienne de Tchantchès (Suite)

Tchantchès avec les années était de moins en moins surveillé, il jouissait d’une assez bonne réputation et les gardes le voyant souvent avec le fils du Sultan ne se formalisaient plus trop de ces déplacements.

Tchantchès savait toutefois qu’en vaste réseau de renseignement informait le sultan de tout ce qui se passe à Alep et pas que pour lui seul.

Comme tous les chefs d’Etat dictatoriaux le Sultan était paranoïaque et voulait tout savoir sur tout le monde.

Tchantchès ne relâchait donc jamais sa vigilance quotidienne et donnait le change. Il avait même fait croire au sultan qu’il avait eu un fils en recueillant un nouveau né dans une famille Aristotélicienne qui allait mettre cet enfant en esclavage.

Il empêcha le forfait en donnant une rente au couple et en le confiant à « sa femme » qui en fut très heureuse.

Tchantchès recevait bien plus d’argent qu’il n’en avait besoin et pendant plusieurs années il avait mi cela à profit pour préparer son coup.

Il avait des armes cachées dans une bergerie à la campagne où les bergers lui étaient fidèles après qu’il ait sauvé la bergerie d’une attaque de brigands.

Les spinozistes avaient bien travaillé, le jour venu tous les prisonniers seraient libérées et prendraient les armes alors que leurs gardiens auraient été endormis par de puissants somnifères versé dans leur pitance.

Le grand soir approchait, Tchantchès avait fait son quartier général dans une boutique sur la place du marché. Il avait constitué des groupes de combats qui seraient dirigés par des chevaliers francs.

Chaque fois q’un groupe de prisonniers arrivait, Tchantchès les attribuait à leur chef et il allaient se préparer discrètement vers leur objectif, un palais ou une caserne.

A 4 heures du matin tous les groupes fondèrent sur leurs objectifs, c’est pas moins de 300 hommes qui ainsi massacrèrent les forces avéroïstes d’Alep.

Tchantchès était entré dans le palais par une porte dérobée et avait surpris la garde du sultan dans leur dernier sommeil. La garde, puis le corps des mameluks furent ainsi massacrés sans coup férir, tant la surprise fut totale. Les différentes complicités et préparations avaient porté leur fruit.

Arrivé dans le harem du sultan, la confusion avait commencée, certains chevaliers francs se laissant aller à des exactions sur les concubines qui effrayées couraient dans tous les sens comme les poules d’un poulailler qui auraient été attaquées par un renard enragé.

Tchantchès n’avait pas le temps de faire justice, il savait aussi que certains prisonniers étaient en captivité depuis plus de 20 ans et que de telles forces hétéroclites seraient difficiles à discipliner, il lui fallait arriver le premier devant le Sultan.

Il arriva dans sa chambre et celui-ci terrorisé tenait son cimeterre dans une main tremblante. Abdel et Boabdil ses deux fils étaient tenus maîtrisés par des chevaliers francs qui avaient reçu des consignes.

Le sultan invectiva Tchantchès en ces termes :


- Tu es un traître.
Tu as osé attaquer la main de l’homme qui t’a nourri et qui t’a permis de vivre dans le confort.
Tu as renié ton serment.


Tchantchès déposa son épée ensanglantée sur le sot et appuya ses deux mains sur le pommeau. Il avait revêtu sa tenue de chevalier du temple pour l’occasion et avait encore le capuchon de sa bure qui avait servi à le dissimuler avant l’attaque. Devant lui se trouvait un coffre rempli des trésors les plus précieux du sultan que celui-ci avait tenté d’offrir aux chevaliers francs.

- Sultan, tu as oublié que mon serment est à terme.
De plus je ne suis pas libre chez toi, ainsi que mes frères.
Tu es coupable de meurtre et de torture, tant sur ton peuple que sur le mien.

Tu vas mourir de mes mains.
Ton fils aîné pourra mourir les armes à la main en duel avec moi et ton fils cadet est assez sage pour sauver ta dynastie.

Accepte tu ton sort ou préfère tu que ton sang disparaisse à jamais ?


Le sultan blêmit à cette idée.
Il se reprit et fit tout à coup preuve d’une certaine réalité politique.

Il se tourna vers son fils cadet et lui dit :


- Vois, que l’homme faible est celui qui manque de cruauté face à son ennemi, voit aussi que la trahison est le pire des châtiments que subira le chef d’état qui ne se préserve pas du mal. Mon sang vivra par le tien et préserve notre nom dans le futur.

Puis se tournant vers son fils aîné…

Toi, tue le roumi et venge ma mort et la tienne qui surviendra quoi qu’il arrive.

Tchantchès l’avait laissé parlé, il s’approcha de lui et d’un seul coup lui décolla la tête du tranxhant de son épée, il avait pu récupérer sa nanèsse et elle fit merveille sur le col du Sultan.

- Pour toute ces années et pour ta cruauté, que le très haut t’accueille auprès de lui s’il tel est son choix.

- Meurt donc Païen


La tête roula au sol et le sang se répandit dans toute la pièce, tant il fusait du tronc encore debout.

Le corps du sultan finit par s’écrouler, les spasmes sanguins continuaient d’affluer sous la pression de la pompe du cœur et les chevaliers francs furent copieusement arrosé par le sang du sultan.

Voilà ce qu’il est est de ceux qui prennent plusieurs femmes, leur sang se gaspille et se répand sans discernement.

Tchantchès regarda Abdel.


Mon garçon, tu seras un grand Sultan, je n’en doute pas, personne ne touchera à un seul de tes cheveux, tu seras sous ma protection jusqu’à ce que je puisse embarquer avec tous les citoyens de ce pays qui le souhaitent.

Nous irons à Saint Jean D’acre, attendre la flotte qui nous embarquera, une fois parti, tu seras libre, tu seras jusqu’a ce moment notre sauf conduit.


Abdel ne répondit pas, il fixait tchantchès des larmes dans les yeux et avait un regard de haine.

Quant à toi Boabdil, demain matin nous nous affronterons, et quoi que dise ton père, si tu me terrasses, tu pourra partir vers Damas librement.

Boabdil n e répondit rien, mais il fixait Tchantchès avec un regard sarcastique et son sourrire en disait long. Pas une larme dans ce regard là, pas même de la haine.

Et maintenant, allons arrêter ce bruit de poules qui cancanent et protéger la vertu des dames qui ne sont pas encore égorgées.

Tchantchès entra dans le harem et fut troublé par tant de nudités. Le spectacle de ces femmes dévêtues qui courraient dans tous les sens failli le dérouter l’espace d’un instant, mais son sens de l’honneur reprit vite le dessus et de sa voix puissante il cria :

Asseeeeeeeeeeeeeez

Une fois que la ville fut sous contrôle, Tchantchès fit enfermer les plus dangereuses personnes dans les geôles de la ville.

Avec la plupart des chevaliers réarmés, il fit un escadron d’éclaireurs qui aurait pour but de reconnaître la route et un autre de protection qui protègerait la colonne.

Il avait avec lui des spinozistes, des aristotéliciens et même des avéroïstes modérés qui fuyaient la justice du Sultan.

Tout le monde en colonne. Siant-Jean D’acre est à une bonne semaine de marche, nous devons faire vitre avant que Damas ne soit informé et n’envoie des cavaliers. Le fils du Sultan nous servira d’otage mais on ne sait jamais, à la chute d’un tyran les ambitions se réveillent.

Et enfin il cria :
Maaaaaaarche.

La colonne très hétéroclite se mit en branle, il y avait des chariots et chameaux de caravane, des piétons et des cavaliers. En fait, il se doutait bien qu’à ce rythme il lui faudrait au moins 4 semaines pour arriver à bon port.

Il restait à savoir s’il y aurait des bateaux pour le prendre à Saint-Jean ou bien s’il lui faudrait se retirer dans la forteresse et tenir jusqu’à l’arrivée de vénitiens ou de génois.

Il regarda les membres de la colonne, des prisonniers émaciés, quelques femmes, quelques enfants, et des vieillards. Il était responsable de la destinée de tous ces gens, c’est lui qui les avait entraîné dans cette galère.

Rémy de la Grove un chevalier français chevauchait à ses côtés.


- Dis moi Tchantchès d’où viens tu en réalité ?

- de la Principauté épiscopale de Liège mon ami.
- ah oui ? Mais n’est-ce pas de là que venait aussi Godefroid de Bouillon ?

- Oui et non, avant sa terre n’était pas liégeoise, mais il la vendit pour financer la croisade. Donc on peut dire que sa terre est devenue liégeoise après son départ.

- Ah bon, dis-moi, voilà une région qui fabrique de bien braves chevaliers.

- Tout doux Rémy, Tous els chevaliers sont braves par définition, et puis je ne suis pas en train de conquérir le royaume de Kristos, juste m’enfuir avec des femmes et des vieillards.

- Quoi qu’il en soit, nous te remercions Tchantchès, car tu aurais pu t’évader seul.

- Allez, trêves de bavardage, en route.

Tchantchès espéra que sur la route de Saint-Jean, il n’y aurait pas de problèmes majeurs.
Le chemin était parcouru de bons nombres de villes prospères, mais seraient-ils bien accueilli par les autochtones ?


les jours se suivaient et avec eux les petites joies et les grandes tristesses.

Ils avaient eu des jours heureux avec la possibilité de se ravitailler en eau et en vivre, mais aussi, ils avaient subi des attaques de brigands sur les traînards.

Des hommes des caravanes, qui savaient qu'ils étaient étranger, avait fait de fausse attaques pour dégarnir l'escorte.

Tchantchès avait eu beua crier de ne pas les poursuivre, mais à peine l'escorte avait elle disparut que les berbères attaquèrent sur l'autre versant.

Tchantchès ne pouvait être partout et il arrivait souvent trop tard dans l'endroit de la colonne où l'on avait tué ou pillé.

ces escarmouches là provoquaient la peur et la panique, et il ne faisait pas bon séloigner du camp la nuit.

De jours en jours, les hommes étaient fatigués et se demandaient quelle attitude adopter.

Ma réponse ne variait jamais. Restez près de la population et ne paniquez jamais. Tuez sans hésitation et ils auront peur de revenir.

Heureusement ce n'était pas tous les jours, et parfois il arrivait que le temps fut clément et la route bonne.

Bientôt les tours de Saint-Jean d'Acre, apparaitraient au détour d'une vallée, et enfin je pourrai espérer.

Mais comment entrer dans la ville sans se faire massacrer ?

Le fils du Sultant devra jouer son rôle, sinon nous sommes perdus.




Devant les mur de Saint-Jean D'Acre

Tchantchès avait regroupé les troupes et les civils en une grande colonne, il fit placer avancer la colonne à bonne distance de la ville puis, il fit mettre les civils sur un promontoire qu’il entoura des militaires afin de protéger l’ensemble.

Il avança ensuite avec 3 chevaliers et son prisonnier au pied de la tour de garde Sud de la ville.

Il attendit qu’on le remarque et que l’on envoie un émissaire.

Apparemment les défenseurs d’Acre savaient ce qui se passait car ce fut tout de suite un émir sous bonne escorte qui se présenta à lui.

L’émir une fois à une vingtaine de mètre devant Tchantchès se détacha de son escorte et avança seul.


- Chevalier Tchantchès ?

- Oui c’est moi, vous connaissez donc mon nom ?

- Si fait, vous êtes l’assassin du sultan et de son fils et maintenant vous détenez le seul héritier légitime. Je vous somme de le libérer et de vous rendre.

- Je n’ai fait qu’occire un tyran qui me retenait prisonnier contre mon gré, moi et mon peuple. Le nouveau Sultan est avec moi pour garantie de ma sécurité, il n’est donc en danger que par votre faute.

- Que demandez-vous.

- Aide et hospitalité jusqu’à ce que les bateaux génois nous fassent partir définitivement d’ici.

L’émir regarda le sultan qui derrière Tchantchès hocha la tête, l’air grave.

Tchantchès regarda l’émir et ajouta.


- Laissez nous camper aux pieds de la ville, seul quelques chevaliers, le Sultan et moi-même devont recevoir votre tour SUD et l’accès à la poterne de celle-ci.

De cette manière le Sultan est à l’abri dans vos murs, mais sous notre garde. Je tiens la sécurité de la ville dans mes mains en tenant la porte, et de ce fait nous sommes obligés de nous entendre. Si vous envoyez une demande expresse à Gènes dans 15 jours un mois nous serons parti et vous pourrez couronner votre nouveau Sultan.

Il faudra approvisionner mon peuple, et leur fournir des tentes, des vivres et un peu de bétail pour le lait et la viande.

L’émir était très fâché d’entendre un roumi lui donner ainsi des ordres, son cheval trépignait en sentant la nervosité de son cavalier et l’émir avait du mal à le maintenir calme. Il regarda encore le Sultan qui, à nouveau, Hocha la tête sans dire un mot.


- Bien Chevalier Tchantchès, je vous donne ma parole que vous pourrez quitter le pays, pourvu que pas un cheveu de la tête de notre Sultan ne soit abîmé.

Il tourna Bride et Tchantchès attendit sur place qu’un détachement vienne les chercher pour les mener à la tour sud, pendant qu’une caravane avançait vers le promontoire, chargée de vivres et suivie de chèvres et moutons.

Tchantchès regarda le Sultan et lui dit :


- Tu vas bientôt régner sur ton pays et je ne serai bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

- Tu es déjà un mauvais souvenir, lui répondit le jeune homme au regard de braise.


La sortie de Syrie se passa finalement sans accroc notable.

Les marins génois vinrent chercher les gentils à Saint-Jean d’Acre. Tchantchès rendit la liberté au sultan et celui-ci laissa partir « ce mauvais souvenir » comme il l’avait promis.

La traversée se fit sans encombre et le seul problème notoire fut la négociation du prix de la traversée, car aucun des croyants n’avait de fortune propre.

Tchantchès fut obligé d’engager son ordre.

Les templiers préfèrent amasser les fonds plutôt que de les distribuer
Il aura toutes les peines du monde à garantir le paiement de la traversée aux génois.

Tchantchès devra donc rester un an à Gènes dans une famille de banquiers italiens qui s’assureront de sa personne en attendant le paiement des templiers.

Une année à Gène pour Tchantchès, c’est une nouvelle aventure qui commence.


A venir : Les tribulations Génoise de Tchantchès
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Tchantches
Une traversée sans encombre, cela n'existe pas.

Un jour peut-être celle-ci vous sera racontée.

Sachez cependant, que certains meurent d'être sous-alimenté ou de dyssenterie à bord d'un bateau et que la promiscuité ne favorsise pas le confort sur des galères si mal équipées pour le bien-être des passagers.




Généalogie des Grimaldi :

Grimaldo
Consul de Gênes
Ambassadeur auprès de l'empereur Barberousse et de l'empereur de Constantinople
Son nom devient le patronyme de sa descendance
|
Oberto Grimaldi
Amiral, Commissaire de Gênes (1188)
|
Grimaldo Grimaldi
Membre du Conseil de Gênes


Luchetto Grimaldi
Amiral de la flotte Lanfranco Grimaldi
Ambassadeur de Gênes


Barnaba Grimaldi Borgognino Grimaldi Branche de Monaco

| |
Branche de Beuil
Filippo Grimaldi
|
Borgognino Grimaldi
|
Conrado Grimaldi


Luca Grimaldi Odoardo Grimaldi
| |
Ansaldo Grimaldi Branche d'Espagne
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Luca Grimaldi
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Gio-Battista Grimaldi


Benedetto Grimaldi Ansaldo Grimaldi
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Geronimo Grimaldi
Devint archevêque et cardinal (1527) après le décès de sa femme.
d.1543


Luca Grimaldi
de Beaufort
Sa femme lui apporte Beaufort.
b.1504 d.1580 Gio.Battista Grimaldi
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Branche della Pietra
de Gênes
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Geronimo Grimaldi
de Beaufort
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Ansaldo Grimaldi
de Beaufort
d.1643
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Alessandro Grimaldi
de Beaufort
b.1598 d.aft.1634
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Giuseppe Maria Grimaldi
b.c1632 d.1683
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Alessandro Maria Grimaldi
Exile en Angleterre
d.1732
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Alexander Grimaldi
b.1714 d.1800


Alexander Grimaldi
b.1742 d.1780 William Grimaldi
b.1751 d.1830
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George Grimaldi
b.1771 d.1841 Stacey Grimaldi
b.1790 d.1863
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Frederick Grimaldi
b.1804 d.1862 Guillaume Henry Beaufort Grimaldi
b.1831 d.1907
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Alfred Grimaldi
b.1833 d.1885 Stacey William Beaufort Grimaldi
b.1867
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George Frederick Grimaldi
b.1857
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Ernest George Grimaldi
b.1885
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George-Frederick-Ernest Grimaldi
b.1908


L'histoire des Grimaldi est inextricablement liée à celles de Gênes, dont ils participèrent au gouvernement dès le XIIe siècle, et de Monaco, dont leur Maison obtint l'indépendance et la souveraineté. Aujourd'hui encore, l'écho de leur nom réverbère sur les côtes européennes les plus distantes, de la mer noire jusqu'aux polders des Flandres, le long des routes maritimes qu'ouvrèrent les flottes de galères génoises.


La Maison Grimaldi — portant des armes fuselées de gueules et d'argent (losanges rouges sur fond blanc) — descend de Grimaldo, un homme d'état génois à l'époque des premières Croisades, qui passera son patronyme de père en fils à plus de vingt-cinq générations.

Les Annales génoises les plus anciennes — que l'on doit à Caffarus — mentionnent que Grimaldo ainsi que son père et son frère avaient été consuls de Gênes. Peu nous est connu, avec un quelconque niveau de certitude, sur les faits antérieurs à ces chroniques.

Les racines des Grimaldi: La République de Gênes
En dépit de guerres intestines sanglantes — qui ne sont pas sans rappeler les Capulet et les Montaigu de William Shakespeare — les Génois étaient unis dans l'exploitation d'opportunités commerciales et financières. La puissance de leur flotte et la sécurité de leur port les mettaient dans une position enviable pour négocier des termes privilégiés avec les princes du Moyen Age actifs dans le bassin méditerranéen.

Gênes avait peu d'égales dans la Méditerranée et manquait rarement une occasion de consolider sa position chaque fois que l'opportunité se présentait. Sa puissante flotte écrasa les ambitions maritimes de Pise (1284) et affronta les galères de sa jumelle et rivale, Venise, dans quatre guerres aussi retentissantes que sans effet conclusif.

L'empire commercial génois, qui représentait initialement l'extrémité occidentale de la Route de la Soie, devait se répandre à travers la quasi totalité de l'Europe. On retrouvait les Génois à Byzance, en Syrie et en Afrique, en Champagne, en Chine, et jusqu'au Nouveau Monde, toujours en quête d'une bonne affaire. Leurs routes maritimes régulières s'étendront de la Mer Noire à la Mer du Nord, de Caffa, Chypre, et Chios à Londres, Bruges et Anvers.

Durant les Croisades, les Grimaldi émergèrent très tôt comme l'une des principales familles de la noblesse citadine génoise; guerriers, armateurs et banquiers des Croisés, dont Saint Louis. Au milieu de l'un des nombreux bras de fer politiques, l'albergo – terme qui qualifiait une famille patricienne et son clan – dut fuir Gênes et se répandit dans la région niçoise, créant de nouveaux rameaux à Antibes, Beuil, et Monaco au cours des XIIIe et XIVe siècles. Dès 1333, la Famille Grimaldi recense déjà plus d'une centaine d'hommes.

L'épopée de cette Famille est remarquable par sa concentration de personnages hauts en couleurs et de faits politiques, militaires et économiques qui donnent une vision inhabituelle, voire inattendue, de l'Europe sur la longue durée.

Grimaldo, tige de la Maison des Grimaldi
La République de Gênes essaya plusieurs modes d'organisation politique et, vers le début des Croisades — à l'époque des Communes — la cité était dirigée par un comité de consuls. Grimaldo, qui donna son nom patronymique à sa descendance, était le plus jeune fils d'Otto Canella, un consul de Gênes en 1133. A son tour, Grimaldo devint consul en 1162, 1170, et encore en 1184. Il fut notamment envoyé en ambassade pour négocier au nom de la Commune de Gênes avec l'empereur Frédéric Barberousse et l'empereur de Byzance.


Oberto Grimaldi, le fils de Grimaldo, est le premier membre de la famille connu sous ce patronyme. Au sein de la cité-Etat, les Grimaldi et une autre famille de l'ancienne noblesse féodale, les Fieschi, menaient la faction guelfe pro-papale, alliée de la France, durant le conflit entre la papauté et le Saint Empire Romain dont les intérêts étaient appuyés par les alberghi gibelines Doria et Spinola.

Lorsque les Gibelins étaient au pouvoir, le parti guelfe fut occasionnellement conduit à l'exil, poussant les Grimaldi et nombre de leurs alliés à trouver refuge dans les villes et fiefs guelfes de la Riviera occidentale et de Provence orientale, aux alentours de Nice. Au regard de l'histoire, l'exil de 1270 se révéla être le point de départ prépondérant des grandes branches de la Maison Grimaldi qui firent souche dans ces régions.

Le tableau des principales branches
La fortune des familles génoises en exil, telles que les Grimaldi qui nous concernent, reposait notamment sur le commerce maritime et l'accès à des ports fortifiés, comme Monaco et Antibes, où ils pouvaient entre autres lever leurs armées. De ce fait, à la fin du XIIIe siècle, un groupe de Grimaldi et autres alliés guelfes exilés se lancèrent à l'assaut de la forteresse génoise de Monaco à la pointe de l'épée. Ils la saisirent des mains des Gibelins et tournèrent la place forte en une base pour leur activisme politique et leurs opérations militaires contre leurs rivaux génois. Au cours des siècles suivants, cependant, ils perdirent et regagnèrent alternativement le contrôle de Monaco durant une période d'instabilité et de guerres dans la région.

En 1429, les Grimaldi parvinrent à s'assurer la possession de Monaco de manière permanente et s'entêtèrent à en défendre l'indépendance, parfois au prix de leur liberté personnelle et de leur vie. Comme souvent parmi les familles patriciennes génoises qui possédaient alors des fiefs en Ligurie, en Corse et en Provence, ces Grimaldi étaient connus en tant que seigneurs, et n'assumèrent le titre princier qu'à partir du XVIIe siècle. On retrouve également ce titre princier parmi les distinctions d'autres branches de la Famille Grimaldi, quoique traditionnellement les Grimaldi, et les Génois en général, se soient peu encombrés de titres nobiliaires. Cependant, du fait de sa longue indépendance et du prestige découlant de sa souveraineté, Monaco s'élevait indubitablement au rang de joyau de la Maison des Grimaldi.

L'histoire de Monaco et des Grimaldi fut largement symbiotique jusqu'au XVIIIe siècle, quand une première succession controversée vit Jacques de Goyon Matignon monter sur le trône de la principauté. La vague révolutionnaire ne tarda pas à déferler sur l'Europe, annexant la principauté à la jeune République française. Monaco fut néanmoins réinstituée en principauté après les guerres napoléoniennes. Au XXe siècle, une nouvelle affaire de succession investit cette fois la dynastie actuelle issue des Polignac.

Dès le Haut Moyen Age, le royaume de Naples et de Sicile jouissait de terres fertiles et d'une position enviable en Méditerranée qui n'avaient pas échappé aux marins génois. La longue présence en Sicile de la Maison Grimaldi remonte au XIVe siècle, où on les retrouve comme conseillers et capitaines de justice, ou combattant aux côtés des rois angevins.

Coincée au sein des Alpes entre la France, la Savoie, et la Provence, Beuil (Boglio, en italien) était un large fief d'importance stratégique. Par un mariage au début du XIVe siècle, Beuil tomba sous la protection des Grimaldi. Ils se lancèrent immédiatement dans une expansion farouche qui les mit souvent en conflit avec leurs voisins.

Avec la complicité de ces mêmes Grimaldi, Nice — privée de la protection de son seigneur, le roi de Hongrie — ouvra ses portes au comte de Savoie en 1388, qui en assura dès lors la défense. Le comte gagnait ainsi une voie d'accès permanente vers la mer, les Grimaldi reçurent plus d'une vingtaine de fiefs et ils renforcèrent leur position incontournable à la tête du pays niçois.

Avec une détermination devenue légendaire, ces Grimaldi assemblèrent au fil des siècles un véritable petit "royaume" pour lequel ils cherchèrent, au XVIIe siècle, à obtenir l'indépendance. A la nouvelle de ces manœuvres sécessionnistes, le duc de Savoie mit une fin brutale aux ambitions de cette branche comtale, dont le chef de file fut publiquement exécuté.

Le XIVe siècle vit aussi les Grimaldi prendre possession de la cité antique d'Antibes — initialement reçue en gage pour un prêt fait à un Pape de Provence. Près de deux siècles plus tard, un rameau d'Antibes s'établit au Piémont, près de Cuneo. Ils furent investis de Puget-Théniers (Poggetto, en italien), dont ils portent toujours le nom, et manifestement plus d'épée que de robe, ils s'illustreront notamment au service de Napoléon ou combattant pour l'indépendance de l'Italie dans le Risorgimento. La campagne de 1848 ne tourna malheureusement pas à l'avantage de ces révolutionnaires éclairés, et plusieurs des leurs prirent la route de l'exil pour s'établir à Bruxelles où ce rameau a fait souche.

Représentants d'une noblesse internationale d'affaires, les Grimaldi sont présents, dès le Moyen Age, dans tous les grands centres politiques et économiques d'Europe, notamment en Romanie (Byzance), France, Espagne, Pays-Bas et Angleterre.


A Gênes, ces nobles banquiers participèrent à la création de la Banque Saint George, l'une des plus anciennes sociétés bancaires au monde, fondée en 1407. Ils financèrent, parfois très largement, les causes de nombreux papes, rois, empereurs, et entrepreneurs, dont Saint Louis, Charles Quint, et Colomb.

Lors de la réforme constitutionnelle de 1528 — qui donna naissance, avec l'appui du souverain habsbourgeois, à la république aristocratique de Gênes — les Grimaldi se retrouvèrent à la tête de l'une des vingt-huit alberghi officielles. Ils participèrent au gouvernement de la République et se présentèrent régulièrement — non sans succès — dans les élections bisannuelles du Doge, le chef de l'Etat génois. Ces patriciens — dont la liste de noms était conservée dans le Liber Civilitatis (plus tard, renommé Liber Nobilitatis) — exerceront la souveraineté sur la République jusqu'à la chute de leur pays face aux troupes de Napoléon.

On retrouve ainsi les Grimaldi derrière la plupart des grandes entreprises de l'époque, y compris les premières aventures coloniales du Nouveau Monde, jusqu'à la banqueroute de Philippe II d'Espagne. Nous leur devons de nombreux palais parmi les plus importants de Gênes, notamment le palais Tursi, qui abrite actuellement le siège de l'hôtel de ville.

Après la réforme de 1576 qui abolit les alberghi, la Famille Grimaldi continua à gérer le patrimoine commun de l'ancienne albergo — constituée de descendants d'Oberto Grimaldi ainsi que de leurs alliés agrégés, telles que les Cibà et Oliva — et ses membres eurent encore de nombreuses années de gloire jusqu'à la chute de leur République en 1797. Les Grimaldi continuèrent à servir dans la finance ainsi que dans les appareils de la République de Gênes, de l'Empire espagnol et de l'Eglise, s'élevant fréquemment aux plus hautes fonctions. On voit notamment en Espagne, Charles III dépêcher un Grimaldi de Gênes — qui deviendra son premier ministre de 1763 à 1777 — pour négocier une alliance avec le roi de France, Louis XV, causant ainsi l'entrée en guerre de l'Espagne contre l'Angleterre et facilitant l'insurrection des colons américains (1776).

D'autres branches méritent également de figurer dans ce survol de l'histoire des Grimaldi. Elles se sont, par exemple, établies à Londres, Bologne, Carignan, et Régusse, cette dernière branche produisant plusieurs présidents au Parlement de Provence, à Aix.

Certains auteurs font aussi état de rameaux dans des régions parfois assez reculées, pour lesquels le manque de documents rend malheureusement difficile toute étude généalogique approfondie.

Paradoxalement, cette ancienne et grande famille a presque totalement disparu. D'après les généalogistes les plus avertis, la plupart des branches masculines décrites dans ces lignes sont en effet éteintes.

Un autre paradoxe est que le joyau de la Maison des Grimaldi, Monaco, ait pu préserver son indépendance en dépit des évènements qui ravagèrent l'Europe ces deux derniers siècles. Blottis entre des sommets enneigés et une mer étincelante, Monaco et ses Monégasques sont une preuve tenace que les petits Etats ont leur place parmi le concert des nations.



[1450 : Tchantchès otage d'une grande famille de Banquiers Genois]

Tchantchès arriva à Genes en automne 1450



Tchantchès fut conduit dans un des Palais les plus important de Gènes, ce palais était la propriété de la Famille Grimaldi, qui était une des plus grande famille de Gènes et qui remontait aux croisades.

Les Grimaldi avait déjà fourni des doges à la république et ils étaient de grands adversaire de la famille des Spinola. Les Grimaldi avaient fondés un banque, la Banque Saint-Georges en 1407 et étaient devenu très influents et cela même en Espagne.

En fait , personne en Europe ne pouvait faire un grand ptrojet sans être financé par cette illustre famille.

Tchantchès fut introduit chez Luca Grimaldi. Lucas était un homme petit et mesquin d'apparence, il était Doge de la Cité de Gènes.

Derrière ce physique disgracieux se cachait un homme de culture et de savoir, un homme qui avait placé les ambitions de sa famille au dessus de tout le reste.

Il s'agissait aussi d'un homme traqué qui avait déjà échappé à de multiples attentats, car diriger Gènes c'était avoir beaucoup d'ennemis partout en Europe. L'Espagne qui avait perdu la sardeigne, Venise et toutes les têtes courronées qui n'aiment pas qu'on meur rappelle leurs dettes.

Qu'un Roi ou qu'un empereur vous doive de la'rgent et votre vie est menacée. L'histoire de Philippe le Bel avec les templiers faisait un bon précédent.


- alors qui êtes vous messire Tchantchès pour me devoir 100.000 mark ?
Un quelconque Prince de sang, un héritier inconnu ?


- que nenni messire, un humble chevaliler qui vient tout juste de s'évader de Syrie avec les pauvres hères et autres chevaliers qui étaient en captivité du Sultan.

- En voilà une histoire palpitante, il me plairait que vous me la racontiez.

L'homme se mit à sourire et l'on pouvait voir à cet occasion son visage s'illuminer et ainsi transparaître toute son intelligence.

Il frappa dans les mains et un serviteur apparu de derrière une énorme tapisserie.


- Valentino, apporte du vin pour Messire le Chevalier ainsi qu'une chaise et une bonne collation, et préviens mon chambellan que le conseil est reporté d'une bonne heure.

- Et bien Monsieur Tchantchès avant de parler d'argent et de dette, expliquez-mmoi donc un peu comment vous en êtes arrivé là, je vous prie. J'aime comprendre les choses, car plus que l'argent voyez-vous l'histoire et les hommes ont de la valeur vous pouvez me croire.

Tchantchès vit arriver prestement une petite armée de valets ui lui dressèrent une table l'installère avec force vin, fruits et mets délicat.

Le doge resta cependant assis sur son trône de justice et mis un coude sur son genoux, façon de montrer qu'il l'écoutait sans plus attendre.



Citation:
Désolé Tchantchès est mort avant d'avoir terminé d'écrire toute sa biographie.

Olaf Le Garde

_________________
--Olaf_le_garde_de_la_nn
[Brignoles, en dehors de la ville dans une masure où s'est réfuigié Olaf avec la dépouille de son maître.]

Olaf fut réveillé par l'abominable odeur.
Il n'avait pas enterré son maître à cause des réclamations de l'ACF et de la Noblesse Noire.

La provence elle-même avait parlé de funérailles nationales.

Olaf ne fit rien de tout cela, il voulu respecter le désir d'humilité de son maître.

De plus il devait prendre une décision rapide.


- Ah mon maître déjà que vous ne sentiez pas la rose de votre vivant, mort c'est devenu insupportable. Je vais devoir vous enterrer prestement. Mais avant, afin de satisfaire tout le monde, j'ai encore une tâche à accomplir pour vous.

Il prit son couteau et se baillona le visage afin d'aténuer les mauvaises odeurs. Il écrasa des feuilles de menthe et s'en mit dans les narines.

il approcha de la dépouille et il ouvrit le cadavre au niveau de la poitrine.

Une poche d'air s'échappa des poumons déchirés par l'épée ennemie et faille faire tomber de peur et de dégoût le brave slave.

Il reprit son courage à deux mains et entra les mains et le couteaux dans la poitrine de son maître afin d'y récupérer le coeur.

Il coupa le coeur en deux morceaux égaux et les mis chacun dans une boîte qu'il avait préparé à l'avance.

Enfin il coupa d'autres entrailles qu'il mit également dans une boîte particulière, car il savait que Edwige et le fils de Tchantchès, Binamé, réclameraient leur part de ce grand homme.

Le coeur de Tchantchès avait une taille aussi importante que l'homme avait été grand et, coupé en deux, il paraissait avoir deux coeurs entiers.


- Voilà mon Maître, je n'ai plus qu'à vous ensevelir dans votre linceul de templier, une tenue de pauvre chevalier, vous qui n'avez jamais voulu ni honneurs ni richesses pour vous même.

Olaf porta le cadavre de son maître craint et respecté, il l'ensevelit à l'arrière de la masure, dans un petit pré carré où il avait déjà creusé un trou profond la veille. Il reboucha le trou et ajoute quelques pierres remarquables pour délimiter la scépuluture.

Il planta une croix sur laquelle il avait gravé une courte épitaphe.


Citation:
Ici git "Tchantchès" le chevalier de TABOR.
Brave droit et fier, il mourru comme il a vécu dans le respect de la foi et sans regarder derrière lui.
Il fut fidèle à sa foi et à son amour
Que maintenant ici poussent les marguerites ...


Il ajouta sa banière militaire :



Et également ses armoiries :



Olaf se recueilli sur la tombe de Tchantchès, il récita le crédo de tout bon Aristotélicien et il comprit qu'il était enfin libre.

Tchantchès l'avait capturé à la bataille de Tabor et au lieu de le brûler l'avait converti et obligé à quitter la foi des Hussites.
Olaf repartirait vers sa Bohème (Actuelle Tchéquie) natale et laisserait la confédération Helvétique sombrer sous le joug de la médiocrité.


- Maintenant il me faut remettre le coeur de Tchantchès aux membres de l'ACF et à Véro de la Noblesse Noire, afin que les uns et les autres puisse ramener le fier Helvète dans sa patrie.

Olaf reprit les trois boîtes et son léger Barda et retourna vers Brignoles le coeur à la foi triste et joyeux.

- Après tout, cela faisait longtemps que le vieux disait être fatigué de la vie, qu'il monte vers son soleil que moi je retrouve ma liberté.

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Olaf Chien de garde de la Noblesse Noire

--Biname
[Namur le 05 avril 1458]



Messire Olaf de la ville de Tabor,

Si je vous écrit cette lettre c'est parce que je suis Binamé, le fils caché de Tchantchès.

Lors de son marriage, mon père a cru que ma mère était morte. Il n'en fut rien. Elle survécut enfermée au couvent par mon grand-Père qui préférait faire croireà Tchantchès que sa Fille marguerite était morte.

A elle il lui fit croire que Tchantchès était parti et à luii qu'lle ne viviat plus. Je suis donc né dans un couvent et tout de suite enlevé à ma mère qui finalement mourru de ses blessures.

Tchantchès avait appris la vérité, de la bouche d'un moine il y a seulement un an. Sa douleur fut immense et le désir de revoir ma mère encore plus fort.

Entre mon père et moi ce ne fut pas la grande passion, il me trouvait trop mou et trop pacifique.

Mon père était un saint homme, mais sa passion pour brûler l'hérétique me gênait. Je pense que la bonne manière de convertir une âme perdue passe par l'exemple d'une fois pure et pacifique dnas l'amour du prochain.

Maintenant que mon père est mort, je ressens une déchirure profonde et un regret de ne pas avoir tenté de mieux le comprendre ni de l'aider dans la voie du salut. Je n'ai pas 20 ans, et ma jeunesse fut impressionée par son immense force de caractère.

Vous avez vécu de nombreuses choses avec lui, vous devez comprendre ce que je veux dire.

Olaf, bien que contraint, vous lui fûtes fidèle jusqu'au bout.

Je pense que vous avez recouvré le droit à votre liberté.

Toutefois, sans vous commander, j'aurais aimé avoir une part de mon père.

Cette part me permettrait de réunir dans l'éternité mes parents.

Marguerite ma mère git à Namur et je pense y ensevelir la part de mon père que vous aurez peut-être l'amabilité de me faire parvenir.

Avec mon père, meurt une époque. J'espère que le fanatisme religieux fera partie du passé et que ce que je redoute n'arrivera jamais.

Car j'ai eu des visions cher Olaf. J'ai vu la terre se déchirer en d'innombrables guerre de religion. A côté de ces guerres à venir l'ancien conflit des Hussites, que vous avez connu et qui fut si sanglant, ne serait qu'une simple escarmouche.

Mes visions me parlent de deux siècles de guerre qui brûleront l'europe en la laissant exhangue sans qu'unacune partie ne gagne si cen 'est celle de la haine.

J'espère me tromper et je ne veux voir que le pardon et la paix. C'est pourquoi je vous demande de me laisser donner à mon père le seul sens qu'il avait oublié dans ses sentiments.

Celui de la paix dans le recueillement.

Pour le colis que je vous mande, veuillez penser à l'adresser au couvent des récollets, rue d'Oane le premier, Comté de Namur.

que le très haut vous garde et vous récompense de votre vaillance et de votre fidélité.

binamé de Tabor.


Bien respectueusement Binamé.
__________________________

Binamé Jeune clerc
Lothem
[Aix : Lettre à Sigrid de Tabor Fille de Tchantchès]



Très chère,

j'ai bien reçu votre missive et c'est l'âme chagrinée que je vous répond.
Je n'ai pas tenu la promesse que je vous ai faite de veiller sur votre père et vous m'en voyez peiné

Oui j'étais de la bataille de Toulon.
Oui je me portais à l'assaut des murs de la ville pour bouter le francois.
Oui j'étais dans la même armée que Tchantchès.

Mais je n'étais point proche de votre défunt père lorsqu'il a reçu le coup fatal.
J'étais moi même entrain de batailler dans un autre lieu avec une autre section de notre armée.
Ce n'est que bien après la bataille que j'ai appris cette bien triste nouvelle.

Quand je suis arrivé sur place, son fidèle Olaf avait déjà pris sa dépouille.

Je ne cesse de me demander si j'aurais pu faire quelque chose, si il n'y avait pas une solution.
Mais c'est en vain que je prie depuis lors le Très Haut pour trouver une réponse.

Le lendemain, Toulon était à nous. Les gens acclamaient l'armée et la fête, bien que courte car la guerre n'est point finie, gagnait toutes les ruelles de la ville.
Je n'ai cependant pu me réjouir, maudissant le francais qui avait arraché la vie à cet homme de foy.

Quelques jours sont passés maintenant et je ne cesse pourtant de repenser à cet homme courageux et fidèle à sa croyance qu'était votre père.
Il a accompagné ma vie dès mon arrivée à Fribourg et le vide qu'il va laisser sera immense.
J'espère que mes concitoyens se rendent comptes qu'il y aura un avant et un après Tchantchès.
Quant à moi, je ferais ce qui est en mon pouvoir pour faire de notre canton le phare de l'aristotélicisme en confédération.

Depuis bien trop longtemps nous avons laissé se rependre un mal qui a causé toutes nos misères.
Depuis bien trop longtemps coule des idées misérables et contraire à la volonté du Très Haut dans les pâturages helvètes.

Dès ce jour, j'en fait la promesse, je n'aurais de répis que lorsque l'engeance du mal aura quitté le territoire de la confédération et de tout autre lieu pour de bon.
Que le Lion, que je maudis et qui est l'incarnation du Malin sur terre, meurt et brule sur les buchers qui se dresseront.
Que les réformées, égarés par les paroles mielleuses des sicaires, rentrent dans les rangs de la vrai foy.

Je ne le nie guère, l'Église traverse des troubles en ce moment, mais n'est ce pas dans l'adversité que nous devons montrer notre capacité à survire ?
N'est ce pas dans la difficulté que nous devons faire ressortir notre force qui est l'unité ?
Je ne le cache pas, bien que fidèle à l'Église de Rome, je me méfie de certains de ses représentants. Ceux ci restent cependant des hommes et comme tout homme ils sont faibles. Je ne leur en tiens donc pas rigueur malgré leur charge. Au contraire, il nous faudra nous rassembler, combattre ensemble le mal qui ronge le monde, ramener dans l'amour d'Aristote, de Christos et du Très Haut les égarés.

Il nous faudra être fort, il nous faudra être pieux, il nous faudra faire preuve d'humilité aussi car notre mission pourra demander certains sacrifices. Ce n'est pas pour la gloire qu'il faut arracher la mauvaise herbe, c'est pour aider la rose à grandir sans parasites à ses cotés qu'elle puisse s'épanouir dans toute sa splendeur.

Je ne peux vous apporter conseil à vos questionnements que je trouve juste.
Ils sont le reflets d'une époque sombre ou les gens ne se posent même plus les questions dont la réponse se trouvent dans leur cœur, seul les instincts malsain de l'homme ressortent alors.
Pourquoi des vrais croyants tels que vous et moi sommes appelés à nous demander si croire au Très Haut est singulier ?
Deos est amour, Deos est lumière, il ne faut pas l'oublier. Les personnes qui nous entourent ne savent plus ce que le Très Haut peut leur offrir, à ceux la il leur manque la conscience du plus beau des cadeaux, l'amour de leur créateur.
Il est juste en contre partie de s'offrir au Très Haut et son enseignement que nous transmet l'Église et le livre des Vertus et amener les âmes perdues à s'ouvrir celui-ci.

Voila ce qu'il ne faut pas oublier, voila ce qui est juste et n'oubliez pas que seul les justes seront récompensés du paradis solaire.
C'est aussi ce qu'a toujours voulu transmettre votre père, c'est aussi ce que je transmettrais à mon tour dès lors que l'occasion se présentera.

En attendant, me voila encore pour quelques temps en Provence. Il me tarde de retrouver Fribourg.
Mes prières vous accompagne et je suis sur que votre père veille sur vous de la haut.

Surtout, prenez soin de vous.

Lothem
--Olaf_le_garde_de_la_nn
[Lettre à Binamé le Fils de Tchantchès]



Messire Binamé,

J'ai bien reçu votre lettre et je vous confirme avoir prévu un organe de Tchantchès pour la bonne ville de Namur.

J'avais pensé aux poumons, mais perforés ils n'étaient pas en bon état.
Le foie. Oui le foie qui sera bien le témoin de sa vie de buveur de bière et de péket.

Ne soyez étonné ni de la taille ni de la couleur.

Afin de mieux vous rassurer, recvevez ce portrait de votre père lorsqu'il avait encore son bouclier de Liège.



Ensuite l'image de votre père libérant les otages en Syrie.



Gardez de lui une haute esstime et gardez vos idéaux de paix.

Olaf Bechyňská


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Olaf Bechyňská

Lionelpsl
Cela faisait plusieurs jours qu'il poursuivait les français et qu'il n'avait plus de nouvelles des Fribourgeois. Mais des nouvelles comme ça il pouvait s'en passer. Il avait croisé lothem la mine défaite qui lui avait appris la terrible nouvelle: tchantches était tombé devant toulon, son corps serait à Brignoles.

La guerre se passait bien, les français allaient de défaite en défaite, les provençaux pourraient bien se passer de lui pour quelques jours.
Le vieux serait mort? Il fallait qu'il aille s'assurer de la réalité de la nouvelle et voir s'il pouvait faire rapatrier son corps.
Il avait tant donné à Fribourg qu'il aimerait surement y reposer.
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