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Info:
A l'intérieur des murs d'Arles, durant l'occupation française (Guerre de Provence)

[RP]Arles la belle, et ses ruelles, et ses rebelles...

Maelie
Ce RP est ouvert à tous, pour peu que vous soyez à l'intérieur des murs d'Arles, que vous soyez dans le camp provençal ou français. Par contre, merci de respecter le RP de chacun, de rester courtois entre joueurs et de ne pas oublier de prendre du plaisir. Nos persos peuvent se détester, mais nous, joueurs, devons nous amuser ensemble !
Enfin, n'oubliez pas : le MP est notre ami, indispensable outil pour se coordonner et ne pas se marcher sur les pieds.

Au plaisir de vous lire


Ses pas claquaient sur le pavé d'une façon qui la mettait particulièrement mal à l'aise. En d'autres temps, elle aurait surement eu grand plaisir à visiter Arles, notamment son fameux amphithéatre. Mais l'heure n'était pas au tourisme. La jeune femme marchait d'un bon pas, jetant des coups d'oeil fréquents par dessus son épaule : la vigilance était de rigueur même en plein jour, car tous les jours que le Très-Haut faisait voyait des groupuscules d'Arlésiens se révolter contre l'occupation. Maëlie ne pouvait pas les en blâmer, elle aurait fait au moins autant pour sa ville. Pourtant, qu'elle les comprenne ne signifiait pas qu'elle les laisserait faire, ni qu'elle se laisserait décapiter pour faire joli.

Elle pressa le pas, tentant de s'orienter en repérant le sommet de la Cathédrale. Encore deux ou trois virages, et elle y serait...

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Occitania per totjorn !
Armoria
La nuit s'était enfin faite vieille, et sitôt que les premières lueurs s'étaient montrées à l'horizon, elle s'était rendue à l'église avec Loreleï pour ses actions de grâce. Elle avait ses coutumes, et celle bien connue du bain vespéral, si plus ancienne, comptait bien moins que celle de la prière matinale. Rien de tel que le silence frais et humide de la maison de dieu pour faire la part des choses, rien de tel qu'avoir sous les yeux ce que les mains de l'homme pouvaient construire par amour du seigneur pour se sentir humble.

Restait qu'à présent, flanquée de sa fille qui la suivait en - presque - tous lieux, il était grand temps d'aller se restaurer et dormir une heure ou deux avant d'attaquer sa montagne quotidienne de parchemins.

Mère et fille se tenaient par la main, goûtant le plaisir simple d'être ensemble, sans prêter énormément d'attention au bruit de pas qui se rapprochaient.

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Maelie
C'était un tableau stupéfiant, pour la languedocienne, qui se fit jour au tournant d'une rue, alors qu'elle débouchait en face de la Cathédrale. Stupéfiant de simplicité et de cette complicité qui lui faisait tant défaut. Elle vit d'abord deux femmes, l'une jeune et l'autre moins, main dans la main, partageant la sérénité du recueillement. Sortait-elle de la Cathédrale ?
Ce ne fut que dans un second temps qu'elle reconnut la Princesse Armoria. Qui était donc la jeune femme qui l'accompagnait avec, apparemment, tant de familiarité ? Etait... Etait-ce sa fille ? Etait-ce elle, l'Autre abandonnée ?
Maëlie s'était arrêtée, d'abord par curiosité, puis pour saluer respecteusement les deux promeneuses. Elle hésita un instant entre le salut militaire qui seyait à sa tenue et celui, plus habituel, de la cour, puis se contenta finalement d'un sourire et d'une inclinaison de tête.


Adissiatz, Votre Altesse, Ma Dame, fit-elle en saluant chacune à son tour.
Je vois que je ne suis pas la seule à avoir eu l'idée de venir quérir toute l'aide que l'on peut, en ce joli matin. Allez-vous bien ?

C'est à peu près à cet instant qu'elle se rappela du peu de convenances qu'elle savait : zut ! Elle n'était pas sensée questionner la Princesse... Pas même sensée prendre la parole en premier. Mmh... Optons pour la parade du "même pas peur". Elle maintint fermement un sourire tout ce qu'il y avait de plus cordial sur son visage un peu crispé.
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Occitania per totjorn !
Armoria
Elle sentit la petite main fraîche de sa fille se crisper dans la sienne et tourna la tête vers l'arrivante, lui souriant en retour et la saluant d'une légère inclinaison de la tête. Elle tiqua quand sa fille lâcha sa main et saluant à peine, s'éloigna vivement.

Je pense que vous évoquez trop le Languedoc pour elle, commenta-t-elle non sans gêne. Vous m'en voyez navrée... Depuis que le chien qui a détruit son coeur l'a trahie en donnant le sien à une autre, elle est devenue fort sauvage. Mais je la raisonnerai : après tout, ce n'est pas comme si vous étiez responsable de ce que ce vaurien a fait, ce n'est pas à vous qu'il a conté fleurette, n'est-ce pas ?

Ignorante des faits réels, elle considéra l'affaire comme classée et regarda en direction de l'église, pour répondre, sereine.

Je tiens à ma prière matinale, si-fait... Le soir, je reçois trop de visites pour pouvoir m'éclipser.
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Maelie
Le sourire de Maëlie disparu dès que la jeune femme - qu'elle savait désormais avec certitude être Dame Lorelei, la promise rejetée de son parrain honni - s'enfuit. Celle qu'il avait rejeté avant de la rejeter, elle.

Du regard, elle suivit la jeune fille qui s'éloignait et disparaissait vivement hors de vue. Maëlie aurait pu se sentir blessée mais elle savait déjà que ce n'était pas elle que Lorelei fuyait.
Lorsqu'Armoria prit la parole, Maëlie perdit toutes ses couleurs et frémit comme si on venait de la frapper au visage, son regard glissant avec un mélange d'horreur et de culpabilité sur la Princesse. Elle détourna vivement les yeux.


Vaincue par le fantôme d'une Sainte... Je compatis, fit-elle, d'une voix blanche, à peine audible.
Elle bénissait le ciel qu'Armoria et sa fille ignorent ses liens avec Cristol, qu'elles ignorent même que Maëlie avait été sa filleule, même si elle se refusait aujourd'hui à lui accorder encore ce lien. Un frisson de sueur froide traversa son échine, songeant combien elle était proche de se faire une ennemie mortelle de la femme la plus puissante du Royaume de France.

Mais déjà Armoria avait changé de sujet, chassant ce maudit souvenir d'une chiquenaude dont elle enviait la nonchalance. Elle toussota pour reprendre son sang froid, le visage encore pâle.


Òc, j'imagine que vous devez être assaillie par les temps qui courent. Je suis heureuse qu'il vous reste du temps pour votre fille et vous-même. J'allais de ce pas suivre votre exemple, mais si vous le désirez, je peux vous escorter où bon vous semblera.

L'attitude de la soldate disait clairement sa méfiance et son inquiétude à voir la Princesse se balader seule dans une ville ennemie perpétuellement au bord du soulèvement. Elle avait fait un pas en avant, révélant sans le vouloir sa boiterie, comme si elle n'attendait qu'un geste pour se placer derrière Armoria et la servir.
Ses frayeurs ne l'empêchaient pas de mesurer le danger que courrait également Lorelei, mais elle ne se sentait plus la force de l'affronter aussi. Mieux valait encore croiser deux ou trois insurgés...

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Adriendesage
Les blessés avaient été évacués à l'intérieur de l'enceinte de la ville, peu avant l'arrivée des troupes provençales, mais un nouveau camp s'était rapidement dressé sous la muraille. Le général Desage avait été emmené dans le lot et malgré ses protestations, les médicastres refusaient de lui laisser enfiler le heaume à nouveau.
Encore une semaine qu'on lui avait répondu. Car son crâne était trop faible et risquait de laisser passer les humeurs et les démons invisibles qui rôdaient nombreux dans les airs, selon les prêtres du campement. Car le Sans-Nom profitait toujours des horreur de la guerre pour s'insinuer dans la lumière, disaient-ils. Le rugueux général languedocien avait eu beau leur répondre que sa caboche était assez solide pour stopper les mauvais esprits, rien n'y avait fait.
Cependant, aucun infirmier n'avait le cran de l'empêcher à empoigner l'épée à nouveau et à s'exécuter de quelques passes d'armes contre un pilier de bois qui tenait les chevaux. Il y fit quelques fentes, mais il dû se rendre à l'évidence, la douleur qui lui tenaillait encore le crâne était trop forte lorsqu'il encaissait un choc. Alors, il convînt qu'il fallait mieux encore prendre du repos. Pas avant d'avoir été parler stratégie dans une demeure qui avait été investie pour l'Etat-Major. Il rencontra dans la soirée, la princesse Armoria et il prit ensuite quelques dispositions pour que des messages soient envoyés à qui de droit.

La nuit avait été longue, car derrière les murs, des clameurs montaient et elles étaient provençales. Aux premières lueurs, il voulu s'enquérir des évènements de la nuit. Elle? Etait-Elle toujours de bonne forme? Ilprit ses information auprès d'un soldat languedocien qu'il croisa et qui redescendait des remparts. Le jeune homme lui indiqua que Maëlie avait été chercher l'église. Elle était donc en bonne forme et le général eu du mal à contenir son sourire. Il se fît accompagné du soldat et alla s'armer de son épée. S'il ne combattrait pas encore, il irait faire pénitence, puisque c'est à l'église que se trouvait la lumière, sa Lumière.
Le printemps se faisait doux et c'était dans une chaleur matinale engageante qu'il déambula, col du mantel bien ouvert, dans les rues arlésiennes. L'on ne les regardait pas d'un bon oeil, lui et son soldat. Mais ils n'essuyèrent nulle agression.
Lorsqu'ils parvinrent devant l'église, il fût surpris d'y voir la princesse et... Maëlie...
Il s'inclina:


"Votre maj... *quinte de toux feinte* hem... Votre Altesse. Pardonnez-moi de vous suivre jusqu'ici, je n'ai nul autre dessein que celui de reposer mon âme... et de..."

Il termina en levant les yeux sur Maëlie. Et un sourire malicieux autant qu'empreint de tendresse se dessina dans sa courte barbe désordonnée...

"Sergent Maëlie, vostre général vous cherchait..."
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Maelie
Maëlie, tendue comme un arc, faisant tout son possible pour garder un air neutre en attendant la réponse de la Princesse, sursauta comme un diable hors de sa boîte lorsqu'elle entendit la voix d'Adrien. Perdue dans les méandres de ses angoisses - elle était douée pour ça - elle ne l'avait pas du tout entendu approcher.

Elle le regarda saluer la Princesse, ressentant un pincement de jalousie en songeant à tout ce temps qu'ils partageaient et auquel elle n'avait pas droit. Ce sentiment étrange et étranger s'effaça aussi vite qu'il était venu, tandis qu'elle répondit spontanément au sourire malicieux du nouvel arrivant.


Adrien... l'accueillit-elle, avec une joie palpable, avant de se reprendre, tandis que ses joues passaient successivement par toutes les couleurs dérivées du rose.
Mon Général, avec cette fois un salut militaire digne de ce nom.Qu'il est bon de vous voir en si belle forme.

Elle glissa un regard gêné vers la Princesse, tandis que ses "roseurs" s'estompaient. Avait-on idée de réagir à son âge comme une enfant de dix ans plus jeune ?
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PC HS !
De l'art de recevoir...
Occitania per totjorn !
Armoria
Le sien, de sourire, se fit amusé.

Allons, je m'en voudrais de vous empêcher d'aller vous recueillir... Et ne dit-on pas que prière partagée est d'autant meilleure ? Quant à moi, je m'en vais aller retrouver ma jeune sauvageonne : que les souvenirs qui lui sont revenus à l'esprit servent au moins à ancrer en elle l'idée que mariage et amour s'excluent mutuellement... Après tout, un vieux Duc attend en Bourgogne de la prendre pour épouse.
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Adriendesage
Le général languedocien s'inclina à nouveau lorsque la princesse les quitta. Derrière eux, les ruelles s'animaient à mesure que le jour se faisait plus éclatant. Pourtant, Arles restait timide, paralysée par la peur, les enjeux et l'occupation. Les étals ne s'ouvraient que discrètement, et les cris des marchands étaient rares. Alors, l'on croisait plus souvent des uniformes français sur les places et dans les rues. Dans l'avenue qui se faisait le prolongement de l'église, quelques charriots de ravitaillement circulaient. Les conducteurs s'arranguaient joyeusement, car malgré la guerre et l'état de siège de la cité, les coeurs étaient toujours emplis d'espoir. Les langues parlées étaient multiples: certaines avaient l'accent cru du Nord, tandis que d'autres chantaient l'Oc.

Sur le perron de l'église, Maëlie et Adrien restaient seuls. Les yeux du général brillaient de fierté, en avisant les galons qui décoraient à présent les épaules de la Lodévoise:


"Mes féliciations pour cette promotion. Ce sont désormais de nouvelles responsabilités qui vous pèsent sur les épaules, mais vous les porterez à merveille, comme toutes celles que vous avez déjà endossées auparavant." dit-il en souriant.

"Quand à moi, je vais mieux oui. Mais l'on m'interdit encore d'être à vos côtés pour guerroyer. Ce n'est qu'une question de jours, heureusement. Je n'ai rarement ressenti aussi grande détresse que celle de ne point pouvoir être à vos côtés ces dernières semaines..."

Il leva les yeux vers le fronton qui ornait l'entrée de l'église. Y était grâvé une représentation d'Aristote, bercé par sa Sainte Mère. Alors, Adrien ressassa un instant les dernières paroles de la princesse Armoria. Sa vérité était-elle si universelle? Le baron douairier de Le Voulte voulait se convaincre du contraire. L'Amour, n'était-est-ce point la valeur prêchée par le Seigneur, celle qui devait conduire les âmes? Guidé par cette conviction, le général défit sa ceinture à laquelle pendait son épée et la confia au soldat qui l'avait accompagné. Lors, il prit délicatement la main de Maëlie dans la sienne, et ouvrit la lourde porte de la Maison du Très Haut.

"Irez-vous prier avec moi?" l'interrogea-t-il avec tendresse.

"C'est la première fois que je me rends à cet église, pourtant, il n'est point un jour qui s'est passé depuis la première bataille d'Aix, sans que je n'ai remercié le Très Haut de vous avoir gardé auprès de moi..."

Le bandage qui couvrait encore le front d'Adrien, jurait à présent avec sa forme physique et sa détermination affichée. Il se sentait plus fort encore qu'avant et à ses côtés, elle était la douceur au milieu de l'horreur guerroyante, l'Amour devant la Destruction, la rose parmis les chardons, la soie sur la laine brute, le miel sur le sac de sel, le pet d'Ange parmis les rots de Diables... Hum... Quand l'humeur poète vous tient... Adrien se garda bien d'énoncer à haute voix ces comparaisons qui devenaient douteuses à mesure que son esprit guerrier naviguait sur une marée de mots...
D'une main tendue vers l'obscurité rassurante de l'Eglise, il l'invita à entrer...

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Maelie
Maëlie se garda bien d'intervenir. Et pour dire quoi ? Elle se voyait mal interdire à la Princesse de partir, surtout maintenant que les gardes Français commençaient à se faire plus nombreux dans les rues, et que sa fille se promenait toute seule. Oui, mieux vallait qu'elles se retrouvent. D'un autre côté, ses propos sur l'Amour et le mariage la glaçaient au plus profond d'elle-même : il y avait trop de malheurs liés à ces deux mots dans sa vie pour qu'elle entende ces paroles sans frémir. Et cet amour naissant qui battait dans sa poitrine, qu'elle savourait autant qu'elle le craignait, lui paraissait à nouveau comme une épreuve du ciel, une nouvelle promesse de douleur et de deuil. Etait-ce une mise en garde ? Elle secoua doucement la tête pour s'extraire de ses pensées : inutile de se laisser aller à ce genre de pensées aussi déprimantes qu'inutiles. Reprends-toi.
Elle la salua donc d'un nouveau sourire, en lui souhaitant une excellente journée avant de se tourner vers Adrien, lequel observait en souriant ses nouveaux galons : la soldate demeura imperturbable, si on excepte la nouvelle rougeur de ses joues.


"Mes féliciations pour cette promotion. Ce sont désormais de nouvelles responsabilités qui vous pèsent sur les épaules, mais vous les porterez à merveille, comme toutes celles que vous avez déjà endossées auparavant."
Elle baissa modestement les yeux sous ces louanges.
En tout cas, je ferai tout mon possible pour qu'il en soit ainsi.

"Quand à moi, je vais mieux oui. Mais l'on m'interdit encore d'être à vos côtés pour guerroyer. Ce n'est qu'une question de jours, heureusement. Je n'ai rarement ressenti aussi grande détresse que celle de ne point pouvoir être à vos côtés ces dernières semaines..."
Maëlie marqua un petit temps d'hésitation : le souvenir des combats et de la situation qui en avait découlé était tout sauf agréable, et l'évoquait la crispait encore... mais au delà de ça, elle se sentit subitement réchauffée en entendant Adrien exprimer aussi simplement et franchement ses sentiments. S'y ferait-elle jamais ? Une timidité subite la fit bredouiller lorsqu'elle répondit.
Vous m'avez manqué aussi, mais vous n'avez pas quitté mes pensées. Je suis vraiment heureuse de vous savoir presque guerri.
L'émeraude de ses yeux se mit à briller d'amusement, un sourire malicieux adoucissant ses paroles lorsqu'elle poursuivit.
Réjouissez-vous que je ne sois point celle qui vous soigne, sans quoi je crains bien que j'aurais été encore plus intraitable.

Elle suivit Son regard vers le fronton de la Cathédrale, imposante et magnifique.
"Irez-vous prier avec moi? C'est la première fois que je me rends à cet église, pourtant, il n'est point un jour qui s'est passé depuis la première bataille d'Aix, sans que je n'ai remercié le Très Haut de vous avoir gardé auprès de moi..."

Nouvelle roseur sur les joues de la Sergent. Elle s'en voulait d'accepter cette situation qu'elle savait insoluble, et pourtant, son coeur battant à tout rompre et ses lèvres qui souriaient sans qu'elle ne sache comment lui interdisaient de faire autrement. Elle n'y pouvait rien, elle était heureuse voilà tout. Maëlie était consciente du nombre d'obstacles qui rendaient leur avenir irréalisable, mais elle ne se sentait ni l'envie, ni la force de briser le rêve qu'ils partageaient.
La Provence m'a au moins donné cela, ces instants qui n'appartiennent qu'à nous.


Puisqu'il a plu au Très-Haut de nous réunir ici, et que j'ai de bonnes raisons de lui rendre grâce également, je vous accompagnerai, meu amic. C'est ma première visite également, et je n'aurai pu souhaiter meilleure compagnie que la vôtre.

Son sourire se fit l'écho de la tendresse qu'elle lisait sur le visage d'Adrien. Elle leva la main pour effleurer Son bras, simple contact évanescent, pudique et tendre, avant de s'avancer pour pénétrer dans la Cathédrale.

La fraicheur du lieu saint lui fit du bien, comme un voile de sérénité qui serait venu l'envelopper et l'accueillir. Leurs pas claquaient dans le silence recueilli de la Cathédrale tandis qu'ils s'avançaient vers les premiers bancs. En silence, Maëlie s'arrêta près de l'un d'eux et s'agenouilla avec un sourire à Adrien, avant de fermer les yeux pour prier. Ses lèvres articulèrent sans bruit le credo avant de s'immobiliser dans le recueillement.

Là, dans le silence béni de la maison du Très-Haut, à côté Lui, Maëlie ressentit un puissant élan de gratitude, qu'elle exprima avec une allégresse sans demi-mesure au tréfond de son coeur. Elle avait cru être morte, et Il était venu lui rendre le goût de vivre. Elle avait cru son coeur mort, et elle le sentait vibrer et chanter dès qu'elle était en Sa compagnie. Elle avait cru Le perdre, tout perdre à nouveau, et le ciel Le lui avait rendu. Elle était consciente que cela ne durerait pas, que de retour en Languedoc leurs devoirs et leurs rangs les sépareraient aussi surement qu'un mur de pierre ou un gouffre sans fond. Mais elle n'en était que plus heureuse de pouvoir vivre ces instants de bonheur et d'engranger toute cette joie pour continuer à Le chérir dans son souvenir.
Elle oublia totalement ce pour quoi elle était venue au départ, la guerre, le siège et toutes ces choses qui n'avaient aucune place dans son bonheur.

Elle se redressa avec un soupire de bien-être, attendant qu'Adrien fasse de même, échangeant un regard chargé de cette gratitude et de cette tendresse sans limite et sans arrière-pensée avant de sortir de concert, dans un silence complice.

Après la fraicheur du lieu saint, la douceur du jour lui réchauffa plaisamment le visage, provoquant un sourire joyeux.


C'est une si belle journée...
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Adriendesage
Lorsqu'ils entrèrent dans l'édifice vaste, froid et résonnant, quelques souvenirs douloureux vinrent frapper son esprit, tant bien qu'il en ressenti une violente douleur au front. Sa blessure n'avait plus été douloureuse depuis la veille pourtant... La dernière fois qu'il avait marché sur l'allée centrale d'une église aux côtés d'une femme, cela remontait à quinze années. C'était pour un mariage, le sien. Un bonheur qui avait été abrégé au terme d'une longue souffrance, par la Mort...
Sa gêne pourtant ne dura pas. Car s'il avait durant ces quinze dernières années porté un deuil long et attentionné, aujourd'hui, à Ses côtés, il sentait son coeur battre librement à nouveau. Et si la Mort avait déjà tenté de les séparer, cette fois ci, elle avait échoué. Alors Adrien Desage bu chacun des sourires que Maëlie lui adressa, sans crainte aucune. Car à cette idée que le la Faucheuse n'avait su défaire leur Amour, c'était un optimisme brûlant qui le dévorait par tout l'intérieur de sa poitrine.
Ils s'agenouillèrent devant l'autel et se recueillirent silencieusement. Quelques cierges dégoulinants éclairaient la scène de leurs flammèches vacillantes. Tout autour, les ombres des statues d'Aristote et des grands Saints projettaient sur les murs colorés, leurs grandes ombres bienveillantes. Le silence à aucun moment ne fût brisé, car c'était celui de la pénitence et du recueillement.

Le général languedocien adressa ses premières pensées à sa fille, qui devait patrouiller en ce moment dans la cité arlésienne, avec les troupes françaises. Il espérait la voir bientôt, mais n'arrivait pas à la faire trouver. Il pria pour Maëlie ensuite, et comme chaque jour depuis deux semaines, remercia le Très Haut pour chaque instants qu'il lui offrait de vivre à Ses côtés. Puis enfin, il récita le Credo.

Lorsqu'ils tirèrent les portes de la cathédrale, le soleil se faisait ardent. Radieux, il boucla sa ceinture, que venait de lui rendre le soldat resté dehors. Il se sentait des ardeurs nouvelles et les médicastres auraient bientôt encore du mal à le contenir.


"Oui, c'est une magnifique journée. Nul ne sait comment elle se terminera" , dit-il en levant les yeux vers les remparts, "mais à nous de l'occuper pour l'heure! Si vous n'êtes pas astreinte de garde pour l'heure, peut-être pourrions nous flâner un peu? Je n'ai guère l'envie de m'enfermer déjà dans les tentes des Hospitaliers..."
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--La_mome


Trouvère, tralalère,
Le cul par terre
Gare au derrière
Ca s'ra tout vert...


Zut. Elle ne trouvait plus de rime en 'ère' pour continuer sa chanson. Elle enfourna pensivement un doigt crasseux dans sa bouche, sans tenir compte de son ventre qui continuait à chanter tout seul.
Vite vite vite, elle allait perdre le rythme ! Euuuuuh...


C'est beau la mer !

Sourire victorieux, bientôt ponctué d'un gargouilli sonore auquel elle ne fit pas plus attention qu'avant. Elle observait la rue, assise au pied d'un mur, suivant du regard ces grandes personnes couvertes de trucs en métal brillant et tranchant. Elle le savait, parce qu'elle s'était coupée la main en essayant d'en attraper un. Le vilain monsieur l'avait grondée comme si elle était une voleuse. Mais c'était pas vrai, d'abord : elle voulait juste toucher !
Maman la laissait toujours toucher les jolies choses, quand elle promettait de faire très attention, mais le monsieur n'avait pas voulu l'écouter. Si Maman était là, le vilain monsieur ne se serait pas fâché. Maman était très jolie, c'était la plus belle des Maman, et les monsieurs lui souriaient toujours; ils étaient toujours contents quand Maman était là. Maman était partie un jour en lui demandant d'être bien sage. La môme avait dit que oui, elle serait très sage, elle inventerait des poésies pour Maman et les lui chanterait à son retour. Maman était partie chercher du pain pour manger, mais elle n'était pas revenue. Pas encore.
Ses yeux s'emplirent de larmes, qu'elle essuya de sa manche sâle.


Air, terre, fer, mer, vert, guerre, hier, flair...

Tiens, où était passé le chien qui lui avait tenu compagnie, hier ? En y repensant, elle ne l'avait plus revu depuis qu'il était parti en aboyant derrière le monsieur pas gentil. Mais elle avait oublié, parce qu'une madame était venue lui donner à manger juste après. Elle avait refusé, parce que ce n'était pas Maman, et que Maman disait toujours de ne pas accepter à manger d'un étranger. La môme avait hésité, parce que c'était une etrangère, et pas un étranger, mais après un long débat avec elle-même, elle avait décidé que c'était pareil.
Son ventre se tordit en une protestation bruyante, sans qu'elle ne réagisse, les yeux soudain lourds d'une fatigue qui n'en finissait plus. Se pelotonant comme un chaton, les bras autour des genoux, elle laissa tomber sa tête en avant et se laissa emporter. Se réveillerait-elle jamais ?
Maelie
Maëlie suivit le regard d'Adrien vers les remparts... Oui, nul ne pouvait dire comment se terminerait leur séjour provençal, et c'était cette incertitude même qui lui donnait la force de vivre l'instant présent aussi intensément, de repousser au loin ses craintes et ses deuils, de repousser les conséquences inévitables de ses choix.
Elle sourit à son compagnon en répondant, d'un ton guilleret.


Òc ben ! Profitons donc un peu, ma garde est pour cette nuit aussi suis-je libre comme l'air pour la journée. Et ainsi, je pourrais m'assurer personnellement que vous ne mettez pas en danger votre santé inutilement.
Elle ponctua sa phrase d'un sourire d'une effronterie taquine avant de descendre se mettre en marche comme une gamine à la fête.

J'ai cru voir votre fille il y a quelques jours, mais je n'en suis pas sûre... Cela m'étonne, je la croyais à la mairie de la Capitale, en sécurité. J'espère qu'elle va bien.
Elle laissa échapper un petit soupire pensif avant de continuer comme si de rien n'était.

Avez-vous déjà déjeuné ? J'ai une de ces faims ! fit-elle avec un large sourire enthousiaste.
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Adriendesage
Et les voilà donc, qui s'élançaient dans les rues arlésiennes. La joie apparente de Maëlie comblait le général languedocien et il se laissa ainsi transporter par l'élan de sa compagne. Curieux jeu du destin que de faire d'une guerre terrible, le temps du bonheur pour deux coeurs érodés par la vie. Le claquement des bottes d'Adrien sur les pavés suivait fidèlement le cliquetis des armes de Maëlie. Ils étaient comme deux instruments reglés sur la même partition.

"Vous avez vu Liloïe? Mordious... J'aimerai tant la pouvoir serrer dans mes bras. Cela fait si longtemps que je ne l'ai vue..."

La cathédrale avait bientôt disparu derrière l'angle d'une ruelle et ils se trouvèrent alors sur une petite place sur laquelle quelques étals tentaient d'attirer des clients aux maigres bourses. Il n'y avait que peu de marchandises à vendre car en ce domaine la guerre faisait bien son office de privations.

"Je n'ai point déjeuné encore. Mais si vous avez faim, alors moi aussi! Ma bourse est encore assez pleine pour vous offrir un repas si les marchands de cette ville sont assez commerçants pour nous laisser profiter de leurs provisions!" s'exclama-t-il avec allant.

Et le général dénoua le lacet qui tenait sa bourse de cuir à sa ceinture. Quelques pièces en argent s'y trouvaient encore. Il se dirigea vers un étal de charcutier. Y trainaient quelques saucissons et un gros morceau de jambon. Avec un bon pain, ce serait là un bon repas. Peut-être trouveraient-ils quelque jardinet pour y déjeuner sous l'ombre reposante d'un arbre?
Derrière eux, contre un mur, une petite fille dormait, recroquevillée contre un mur...

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Maelie
Maëlie accepta d'un hochement de tête, refoulant son inquiétude face à la morosité de la place du marché. Comme Lodève et ses cris animés lui manquaient...

Òc ben, voilà longtemps que je n'ai plus visité un marché, quoique celui-ci ne vaille probablement pas celui de Lodève.
J'ai effectivement cru voir Dònaisela Liloïe. Elle a tellement grandi ! Je ne peux m'empêcher de la revoir toute enfant, alors qu'elle vous suivait avec cette adoration si touchante. Que le temps passe... Vous devez être fichtrement fier d'elle.


L'image de Liloïe enfant se superposa à celle de la jeune adulte qu'elle avait laissée à Montpellier il y avait deux mois de cela. C'était une chose étrange que les sentiments que Liloïe lui inspiraient. Maëlie était tout de suite tombée sous le charme de l'enfant, la choyant et l'adorant en lieu et place du père qu'elle se refusait à approcher, tant par pudeur que par respect pour la défunte Esmée, mère de Liloïe et épouse du Baron veuf. Son esprit se cabrait sous la pensée qu'elle empruntait une voie déjà prise et qu'elle piétinait le territoire d'une défunte, mais son coeur ne l'entendait pas ainsi.
Maëlie n'était plus une jeune fille en fleur; elle était une femme mure, qui aurait déjà dû être plusieurs fois mère, et elle mesurait le peu de chance qu'il lui restait de réaliser un jour ce voeux. C'est pourquoi, envahie par le remors de la mort d'Esmée - dont le fantôme l'avait souvent maudite dans ses cauchemars - et par l'affection qu'elle vouait au veuf Baron de la Voulte et qu'elle s'interdisait, Maëlie avait reporté toute son affection sur Liloïe, avec la timidité de la découverte.
Bien sûr, elle n'en avait jamais rien dit à personne, ç'eut été stupide de sa part. Aussi avait-elle toujours gardé un oeil de loin sur les Desage, s'enorgueillissant de leurs victoires et souffrant de leurs blessures.

L'isolement de la Provence avait permis à Maëlie d'oublier pour un temps qu'Adrien était père, et qu'elle-même ne serait jamais qu'une imposture. L'évocation, maladroite de sa part, de Liloïe vint creuser à nouveau le petit fossé qu'elle entretenait entre eux jusqu'alors.

Sans s'en rendre compte, ses pensées avaient crispé ses muscles et accru sa boiterie au point de la rendre douloureuse. Elle ralentit peu à peu.


Pardonnez-moi, je crois que j'ai présumé de ma jambe. Pouvons-nous aller un peu moins vite ? fit-elle avec un sourire d'excuses.

A ce moment-là, l'alerte retentit dans l'air, appelant les soldats aux remparts pour contrer un nouvel assaut ennemi. Assaut extérieur ou intérieur ? Pas le temps de se poser de questions.
Maëlie se redressa et fixa sur Adrien un regard soudain durci par l'imminence du combat.


Mon Général, le rassemblement est sonné. Quels sont vos ordres ?
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PC HS !
De l'art de recevoir...
Occitania per totjorn !
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