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[RP] Le déclin ...

--Garderapprocheedugouv
"Je ne veux pas vous avoir toujours sur le dos" qu'elle avait dit la gouv... Ben voilà, du coup, ils s'étaient éloignés un peu ! A peine les gardes avaient-ils émis d'aller en taverne se prélasser un peu, pendant que la dame festoyait avec son fiancé et un ami, qu'un incroyable tapage se fit entendre... L'un des gardes s'arrêta net et regarda son vis-à-vis, quelque peu inquiet...

Morbleu, on dirait que ça vient d' chez l' gouv ! Tu vas voir c' qu'elle va nous mettre la Bienveillante comme y disent...

L'autre garde ne répondit pas de suite, préférant rebrousser chemin fissa et finit par dire tout en courant :

Et l'capitaine, tu crois qu'y va dire quoi ? Interdit de la laisser seule une minute qu'y nous a ordonné... Si on finit pas devant l' juge et entre les mains du bourrel, on aura d' la chance...

Tout en continuant à palabrer, ils arrivèrent au coin de la rue et reconnurent la Berta et le Léon qui s'étaient encore mis trop de clairette dans l'estomac certainement ! Les deux gardes se regardèrent, le premier reprit la parole, l'air franchement désespéré :

Ils sont en train de défoncer sa porte... Je donne pas cher de notre peau... Allez, faut qu'on essaie de les calmer, sinon, on est morts avant la fin de la nuit...

Les deux hommes se précipitèrent sur le couple d'ivrognes en criant :

Dites donc, les deux là ! Vous savez à la porte de qui vous frappez ? Arrière coquins !

Brandissant leurs épées, ils allèrent se placer entre la porte et le couple... Heureusement, le gouverneur n'avait pas eu l'idée saugrenue de sortir... Elle était peut-être moins écervelée qu'elle en avait l'air !

Z'avez tout gagné... Une nuit à la prévôté pour cuver votre vin et certainement une bonne fessée du bourrel ! C'est qu'on va enfin s'marrer...

Les gardes empoignèrent les deux poivrots du village, z'allaient bien ensemble ces deux-là...
Mirandor
Après avoir passé quelques instant en leur compagnie, Arwel alla voir la cuisson du dîner... Curieux de savoir ce qu'il allait manger, Antoine demanda :

Qu'est-il donc prévu au repas pour que mes narines soient autant en alerte ?

Mirandor sourit et répondit :

Nous avons fait simple pour ce soir, mais tu ne manqueras pas à manger... Il y aura du Boeuf aux Epices... Ca mijote depuis un bon moment, ça dégage beaucoup de parfums... Mais avant cela, nous pourrons déguster quelques pâtés !

Le médecin s'interrompit, entendant des cris au dehors... Il fronça les sourcils, puis peu de temps après, on tambourina à la porte ! Intrigué, il se leva et regarda à la fenêtre... Il pouvait y voir le Léon, illustre ivrogne, mais pas celui qui frappait... Sans aucun doute la Berta...

Mirandor se tourna vers Antoine et Arwel, et haussa les épaules... Il hésitait à ouvrir, il connaissait bien leur tendance à chercher des querelles... Et à vrai dire, il n'avait pas envie d'en faire les frais... En plus, la maison était cernée de gardes, il était même étonnant qu'ils aient pû s'en approcher dans leur état... Mirandor restait sur ses gardes, allant chercher un bâton pour se défendre s'ils parvenaient à entrer...

Puis d'autres cris se firent entendre... Ah ! La garde rapprochée d'Arwel... Ils mettaient fin à ce vacarme... Bien entendu, les deux acolytes protestaient, mais étaient entraînés loin de la maison... Reposant son bâton, Mirandor dit :


Bien, désolé pour cet événement... On va pouvoir passer à table... Tu peux te laver les mains, et prendre place, dit-il à son invité en désignant la bassine près de la table...
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Arwel
Après s'être assurée que le boeuf aux épices mijotait convenablement, Arwel vint rejoindre Antoine et Mirandor. Alors qu'elle écoutait tout sourire les explications de son fiancé concernant le menu du repas qu'ils allaient partager, un tapage impressionnant s'éleva de la porte... La Vicomtesse sursauta et crut un instant que la porte allait s'écrouler sous la violence des coups portés contre elle... Arwel allait pester contre sa garde qui semblait-il ne remplissait pas sa tâche mais elle se souvint qu'elle lui avait demandé de se faire discrète, du fait de la visite d'Antoine... Du coup, elle se mordit la lèvre pour ne rien dire et s'admonesta intérieurement... La prochaine fois, tu te tairas Wel !

Soudain, elle entendit d'autres personnes arriver et fut soulagée que ce fut sa garde... Le tapage paraissait s'éloigner... Elle soupira et sourit de nouveau... Alors que Mirandor invitait Antoine à se laver les mains avant de passer à table, elle se glissa un instant dans ses bras, préférant être sous sa garde très très très rapprochée que sous celle des hommes qui la suivaient comme son ombre pour assurer sa protection... Puis elle murmura à son oreille :


Tu n'as pas à être désolé pour cet incident... C'est ma faute, j'ai demandé à mes gardes de se faire discrets... Ils ont dû confondre discrétion et absence... J'ai eu un peu peur tout de même...

Elle se serra un peu plus contre lui mais relâcha vite son étreinte afin de ne pas mettre Antoine mal à l'aise par ses démonstrations d'affection... Les joues rosies, elle se lava les mains après Antoine et prit place à table, en oubliant d'apporter le repas... Les événements qui venaient de se produire l'avaient un peu déstabilisée... Un rien l'affolait depuis son agression, même si elle tentait de se contrôler...

De temps en temps, elle jetait un oeil vers la porte, craignant de voir le couple infernal revenir... Puis elle reprit la conversation là où elle l'avait laissée... Regardant Antoine d'un air facétieux, elle lui dit :


Excuse-moi de revenir sur le sujet... j'étais occupée avec le boeuf... Enfin, façon de parler... Bref... Le fait que ta fille ait un précepteur n'aurait pas dû t'empêcher de l'amener avec toi... Il te suffisait de demander à l'homme de venir avec vous... Il aurait ainsi pu continuer son enseignement...

Un autre coup d'oeil à la porte, puis un regard émeraude qui coule sur sa garde très très très rapprochée... Sans savoir pourquoi, Arwel ne se sentait pas plus rassurée que cela...
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Pouilleux
"Nous avons fait simple pour ce soir, mais tu ne manqueras pas à manger... Il y aura du Boeuf aux Epices... Ca mijote depuis un bon moment, ça dégage beaucoup de parfums... Mais avant cela, nous pourrons déguster quelques pâtés !"

Antoine arbora un grand sourire. Mis à part le boeuf aux carottes, que l'on trouvait aisément au Bon Sens, les épices étaient la meilleure façon d'accommoder le boeuf, bien que ces dernières ne furent pas fort nombreuses à cette époque.

Cependant, les rêveries culinaire du Seigneur de Sinard ne durèrent pas longtemps, un tambourinement intempestif abattu sur la porte du jeune couple brisant toute convivialité dans le bâtiment.

Alors que Mirandor se levait et se préparait à l'éventualité des combats, l'invité restait ainsi, ne sachant que faire, sachant pertinemment qu'il ne pouvait se battre dans l'état de délabrement que traversait sa santé physique.

Fort heureusement, l'intrusion ne dura pas longtemps. Le fracas disparut d'un coup, et les hurlements s'étouffèrent peu à peu. L'incident pouvait donc être considéré comme clos, à la grande satisfaction de tous les occupants de la maison.

Lorsque le médecin invita Antoine à aller se laver les mains, ce dernier s'exécuta, ne souhaitant pas accommoder leurs mets délicieux d'un quelconque virus qui le prenait alors.
Laissant la place à Arwel, il retourna ensuite s'assoir.
Faisant courageusement face aux démonstration du couple, le Seigneur de Sinard en profita à nouveau pour déguster un peu plus de clairette.

Heureux coup du sort, il finit son verre au moment où la Vicomtesse décida de reprendre la conversation.


"Excuse-moi de revenir sur le sujet... j'étais occupée avec le boeuf... Enfin, façon de parler... Bref... Le fait que ta fille ait un précepteur n'aurait pas dû t'empêcher de l'amener avec toi... Il te suffisait de demander à l'homme de venir avec vous... Il aurait ainsi pu continuer son enseignement...

- Oh, déjà que vous me faites l'honneur de venir chez vous, je ne vais pas vous encombrer, d'une part d'une enfant - qui vous obligerait alors à un régime spécial - et d'autre part d'un homme que vous ne connaissez pas. Une prochaine fois donc !"


L'odeur se faisait de plus en plus alléchante. Antoine frémissait d'impatience.
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--Berta_et_leon
La Berta perdait patience, tambourinant de plus belle sur la porte elle hurlait , faisant de Dié un village soudainement très bruyant. Aucune des personnes assises dans la salle, ne bougeait, écrasant son nez sur la fenêtre, elle regardait si y’avait de quoi se nourrir et assouvir leur soif ! Le Léon commençait à sérieusement bougonner, l’appel de la vinasse devenait de plus en plus importante, perdant patience il allait empoigner la tignasse de la Berta pour se défouler quand il entendit des cris venants de l’arrière.

Dites donc, les deux là ! Vous savez à la porte de qui vous frappez ? Arrière coquins !

La Berta les regardaient, que voulaient-ils ces gueux ? Elle les ignora superbement et dit au Léon…

Hé Léon, tu crois qu’il y’a le gratin dauphinois dans c’te bicoque?

J’aime pô l’gratin, ça colle aux dents pis j’suis pas d’humeur à manger du gratin moi… J’veux à boire ! ! !


A peine avait-elle finit sa phrase, que des épées étaient sous son nez… Le Léon quant à lui regardait toujours à travers la fenêtre, sans voir de gratin… Il entendit la grosse Berta hurler… Se tourna et vit les gardes à son tour...

Oh ! Oh ! Pas touche mes mignons !

Une frappe sur le bras du garde et elle leur rit au nez… Le Léon commençait a avoir le gosier en feu et dans ces cas-là il devenait imprévisible… Voir même dangereux… La Berta continuait de narguer les gardes…

Rêvez rêvez bons sirs, je ne recevrais jamais fessée de personne, sauf du Léon, vous voulez voir ce qu’il vaut le Léon ?

Les gardes n’eurent même pas le temps de réagir qu’elle avait déjà descendue ses braies leur montrant son séant, morte de rire, elle les nargua un peu plus… Puis les remonta...


Croyez pas que vous allez nous enfermés comme ça, vilains !

Les gardes étaient bouche bée. Le Léon en profita pour s’approcher d’eux, ils l’avaient un peu oublié. Tant mieux. C’te rue était trop propre il avait rien trouvé de mieux que l’crotin d’un superbe cheval qu’avait des armoiries avec du bleu d’ssus. Il visa et balança c’qu’il avait trouvé sur les gardes, en loupa un mais l’autre pris une bonne dose du projectile sur le tabard…


Alors on fait moins le fier maintenant ? Hein ! Alors vous voulez voir c’qu’il vaut à la bagarre le Léon ? Venez-y voir que vous montre c’que c’est qu’un Dauphinois en manque de boisson ! ! ! A qui le tour mes mignons ?
--Garderapprocheedugouv
Crévindiou ! V'là que nos deux ivrognes faisaient de la résistance... La grosse Bertha vociféra et tapa sur le bras de l'un d'eux... Puis elle se mit à les narguer et le summum se produisit... Par Aristote ! Quelle vision d'horreur ! Avoir ainsi exposé sous les yeux le séant de la grosse Bertha qui ne devait pas avoir approché d'un bain depuis des années... Pourvu que le Gouverneur ne voie pas ça... Les deux gardes en restèrent muets de stupéfaction... Ils n'avaient jamais vu une telle chose... Après avoir échangé des regards effarés, l'attaque en règle de Léon remit nos deux gardes en de meilleures dispositions belliqueuses !

Alors on fait moins le fier maintenant ? Hein ! Alors vous voulez voir c’qu’il vaut à la bagarre le Léon ? Venez-y voir que vous montre c’que c’est qu’un Dauphinois en manque de boisson ! ! ! A qui le tour mes mignons ?

Le premier garde échangea un regard entendu avec son compagnon et lança :

Cette fois, pas de quartier... Même si on doit les découper en morceaux, ils vont fiche la paix au Gouverneur ces deux-là ! Foi de garde !

L'homme mit alors la pointe de son épée sous le cou de Léon tandis que son homologue faisait de même avec la Bertha... Le second enchaîna :

Fais-moi plaisir la Bertha... Bouge ne serait-ce qu'un orteil et ton sang aviné va nettoyer le pas de la porte de notre Gouverneur ! ça fait longtemps que j'ai pas vu une goutte de sang... ça me manque...

Un sourire narquois, un regard lancé à son compagnon :

Bon, s'ils sont obéissants, on essaiera peut-être d'obtenir la clémence de la Bienveillante... Pas de fessée en public par le Bourrel... Pour le bien des Dauphinois... Une telle vision risquerait de faire des victimes parmi l'asssistance...

Les deux gardes éclatèrent d'un rire gras... Le Léon et la Bertha n'en menaient pas large, l'épée coincée dans les bourrelets de leur cou... Ah ! On les entendait moins d'un coup ! L'un des gardes reprit la parole...

Allez... Direction la prison... On verra si on trouve un petit coup à boire à vous donner là-bas, si vous ne faites pas les zouaves en chemin... Sinon, vous irez boire de la clairette sur le Soleil aristotélicien...

Même si c'était en prison, la perspective d'un coup à boire amadoua le couple infernal et cette fois, ils se laissèrent conduire à la prison, tentant encore de faire quelques blagues douteuses aux gardes, mais ces derniers savaient où appuyer avec leur épée pour calmer les ardeurs de la grosse Bertha et du grand Léon !
Arwel
Arwel se rendit soudain compte qu'elle avait oublié l'essentiel... le repas... Elle fit plusieurs voyages pour ramener pâtés et boeuf aux épices... Au dernier voyage, elle faillit lâcher le plat qui contenait le boeuf, effarée par le spectacle qu'elle aperçut en passant de la fenêtre... La jeune femme devint rouge écarlate et lança à son fiancé et à son ami :

Euh... Je vous interdit de tenter de jeter ne serait-ce qu'un coup d'oeil par la fenêtre...

Elle déposa rapidement le boeuf aux épices sur la table en ajoutant :

Je reviens, je vais aller chercher un peu de boisson pour accompagner tout cela...

En fait, elle voulait regarder discrètement comment s'en sortait sa talentueuse garde rapprochée... Parce que pour l'instant... On aurait dit de vulgaires débutants... Dire que sa vie était entre leurs mains... Ramenant un peu d'eau et beaucoup de clairette, elle s'arrêta un instant au niveau de la fenêtre et fut, cette fois, satisfaite de voir que le Léon et la Bertha avaient été maîtrisés et devaient prendre la direction de la prison qui calmerait pour un temps leurs ardeurs...

Elle s'installa à nouveau à table et gratifia ses commensaux d'un joyeux :


Bon appétit !

Normalement, plus rien ne devrait venir troubler le bon déroulement de cette charmante soirée... La jeune femme servit à boire et trinqua avec Mirandor et Antoine :

Santé ! A l'amitié... A l'amour... Qu'Aristote nous garde de revoir un jour le séant de la Bertha...

Elle leur tendit enfin les plats, afin qu'ils se servent... Elle était heureuse que la soirée retrouve un peu de calme...
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Pouilleux
Au bout de quelques instants, la Vicomtesse revint, affublée d'un plat impressionnant, lequel était certainement responsable de la délicieuse odeur dont toutes les narines présentes raffolaient.
Un couvercle cachait la nourriture, mais celui-ci n'étant pas hermétique, de la fumée s'échappait par les bords, accroissant - s'il le fallait encore - le volume des gargouillis dont le pauvre estomac du Seigneur, torturé par l'annonce de cette pitance qui ne venait pas, était le responsable.

Un voyage supplémentaire ajouta à la peine du ventre d'Antoine, lorsque plusieurs pâtés, tous plus appétissants les uns que les autres, vinrent s'accumuler sur cette table des merveilles.
Rien ne troublait cette vision onirique : l'invité ayant eu la chance de se retrouver dos aux fenêtres, l'affreux spectacle du séant boueux de la grosse Berta se répandant dans les rues de Dié lui fut épargné.
Il prit donc avec réserve les mines effrayés de ses hôtes n'ayant pu échapper au triste spectacle, et préféra recadrer son attention sur les trésors qui se présentaient face à lui.

Ce fut une bouteille de clairette qui le fit patienter davantage. Cette dernière semblait parfaite, le goût devait en être identique.
Il trinqua volontiers avec ses amis, faisant écho aux dernières paroles du Gouverneur.
Il trempa ensuite ses lèvres dans le verre par politesse, puis ouvrit rapidement le couvercle du plat.
Il eut d'abord l'idée de remplir son assiette et de se dépêcher de déguster, mais il se rappela qu'il était en société. Contrarié mais faisant honneur à sa condition par un sourire sympathique, il s'adressa à ses hôtes.


"Je vous sers ?"
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Arwel
Arwel acquiesça malicieusement à la proposition d'Antoine de les servir... Depuis un petit moment, elle pouvait entendre les plaintes du pauvre estomac affamé de son ami, qui, contrairement à la plupart des habitants du Lyonnais Dauphiné, ne devait manger à sa faim tous les jours !

Elle prit d'un geste peu empressé l'assiette de Mirandor pour la tendre à Antoine... C'était pour faire durer le plaisir... Elle prit le temps de boire un peu de clairette avant de tendre également la sienne... Lorsqu'elle fut servie, ele fit tout d'abord mine d'avoir oublié le pauvre Seigneur affamé après une demi-journée d'un jeûne intensif ! Enfin, elle prit son assiette pour qu'il puisse également la remplir...

Satisfaite d'avoir pu taquiner Antoine sans avoir à ouvrir la bouche une seule fois, elle l'invita à goûter au savoureux repas...


Bon appétit Antoine !

Puis elle se tourna vers son fiancé et lui souhaita également un bon appétit, avant d'ajouter à l'adresse de leur invité :

J'espère que ce repas saura répondre aux exigences de tes papilles expertes... C'est Mirandor qui l'a préparé ! Il excelle dans l'art culinaire... Heureusement pour lui, sinon, vu le peu de temps que j'ai, le pauvre mourrait de faim !

La jeune chipie n'ajouta pas qu'elle s'amusait toujours à repasser derrière lui pour rectifier l'assaisonnement de ses plats... Quand elle pensait qu'il avait le dos tourné... En bon médecin qu'il était, il respectait toujours scrupuleusement les prescriptions faites dans les recettes culinaires. Arwel, elle, préférait la surprise du goût laissé par le hasard des alliances épicées... Et son pauvre fiancé de toujours se demander pourquoi un même plat qu'il réalisait n'avait jamais le même goût... Et Arwel de jouer l'ignorante quand il soulevait le problème...
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Pouilleux
La fin grandissait. Malgré les efforts surhumains d'Antoine, son estomac gargouillait.
Le Gouverneur lui faisait là endurer un supplice. La bienveillante, comme on disait, était en fait une vulgaire psychopathe, affameuse du peuple. Qui l'eût cru ?
Elle prenait un malin plaisir à repousser l'heure de son repas, ayant perçu en lui la faim comme un aigle perçoit la peur du lapin. Sadique ...
Elle buvait sa clairette lentement, comme elle buvait le sang d'Antoine, dénué pourtant de toute protéine ... L'impératrice du mal ...

Il fallait être décontracté. Montrer qu'il n'avait pas faim. Qu'il pouvait vire sans son boeuf aux épices ... Ce délicieux boeuf ... cuit à point ... saupoudré des meilleurs arômes d'Afrique ... Accompagné de quelques légumes verts ... fondants à souhait ...
Un bruit sourd s'échappa du nombril du Seigneur de Sinard. Ainsi, il était démasqué. Le rouge lui vint aux joues. Un sentiment de honte se mélangeait subtilement à l'impuissance face à son destin de jeûne.

Enfin - enfin ! - elle lui tendit l'assiette. Il put alors se servir une copieuse part du dîner tant désiré. L'assiette se trouvait face à lui. Sans attendre davantage, il planta sa fourchette dans un large morceau de boeuf et le tendit à sa bouche.
Il mâcha.
Il avala.
Il toussa.
Il toussa beaucoup.

Sa maladie revenait, indubitablement. Sa toux se transformait en des cris glaireux tant que douloureux.
Sa gorge s'enflamma.
Sa poitrine s'enflamma.
Sa bouche s'enflamma.
Tout s'enflamma, et il criait. Il avait mal. Il souffrait.

Le morceau de boeuf s'en était allé. Il l'avait avalé. Mais la douleur persistait. Elle se propageait.
Son ventre s'enflamma.
Son crâne s'enflamma.
Ses jambes s'enflammèrent.
Son coeur s'enflamma.

Antoine s'écroula, cédant à la douleur, sous le regard médusé de ses hôtes.

Que lui arrivait-il ?

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Mirandor
Mirandor n'eut rien à faire : Arwel se saisit de son assiette afin que Pouilleux puisse le servir... Il patienta que tout le monde fut servi, en regardant son assiette fumante... Hmmmm... Ce boeuf avait l'air bien épicé, à en croire l'odeur qui lui chatouillait les narines... Pourtant, il avait mis moins d'épices que la première fois ! En effet, cela avait été bien relevé et il avait eu peur de trop en mettre encore une fois...

Enfin, peu importait... Antoine était enfin servi, après avoir laissé échapper un gargouillis qui n'avait échappé à personne... Ils se souhaitèrent mutuellement un bon appétit, et Arwel ajouta :


J'espère que ce repas saura répondre aux exigences de tes papilles expertes... C'est Mirandor qui l'a préparé ! Il excelle dans l'art culinaire... Heureusement pour lui, sinon, vu le peu de temps que j'ai, le pauvre mourrait de faim !

L'homme rougit, comme à son habitude... Il savait bien faire la cuisine, mais de là à dire qu'il excellait ! Toutefois, il n'était pas le seul responsable des plats sur la table... Il ajouta alors :

Les pâtés sont d'Arwel en revanche ! Ils sont fantastiques, n'hésite pas à en prendre...

Mais à peine eut-il fini sa phrase qu'Antoine toussait d'une façon plus qu'inquiétante... La maladie du Seigneur de Sinard n'avait pas disparu, malgré le traitement que Mirandor avait conçu, mais la progression avait été ralentie... Mais le mal était toujours là, prêt à ressurgir à tout instant... Et c'était malheureusement ce qui se produisait...

Antoine, ça va aller ? demanda-t-il, très inquiet...

Visiblement non... Quelques secondes après, Pouilleux s'écroula en hurlant... Très vite, Mirandor se précipita vers ses placards, où il stockait les plantes qu'il ramassait tout au long de l'année... Romarin, thym, serpolet... Les branches étaient suffisamment sèches pour bien brûler... Il s'activait, allumant dans la foyer les branches déséchées...

Agitant les fumées dégagées près du visage de Pouilleux, il pria Aristote pour que cela apaise son ami... C'était en temps normal redoutablement efficace, mais il n'était plus sûr de rien...

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Pouilleux
Le Seigneur de Sinard, qui avait passé sa vie à rester calme en toutes circonstances, posé, même dans l'agressivité, se retrouvait alors à hurler comme la plus sauvage des bêtes blessées.
L'heure étant peu avancée, un certain nombre de diois parcouraient encore les rues. Il aurait été plutôt intéressant de connaître leurs pensées en entendant de tels mugissements venir de la maison du Gouverneur. La bienveillante torturait-elle d'honnêtes Dauphinois afin de leur arracher leur consentement ? Les rumeurs pouvaient aller bon train.

Alors qu'Antoine se tordait de douleur au sol, Mirandor n'avait pas perdu de temps. Le médecin s'empressa de faire brûler quelques feuilles desséchées et de les faire sentir à l'invité, qui restait toujours aussi incontrôlable.

Ne nous méprenons pas. Antoine n'avait pas perdu connaissance. Il voyait toujours ce qui se passait autour de lui, et il parvenait à l'interpréter. Son esprit se portait toujours à merveille. Malheureusement, le corps ne suivait pas, et le Seigneur de Sinard aurait été bien incapable de proférer quelque parole que ce fut.

Cependant, la fumée dégagée par la combustion eut un effet plutôt apaisant sur la douleur, qui s'estompait peu à peu.
Les hurlements s'étouffèrent, et la respiration reprit peu à peu son rythme normal. L'intervention avait été bénéfique au plus au point.

Le Seigneur de Sinard sauvé in extremis jeta un oeil vers le Gouverneur, puis vers le médecin.
Il leur adressa un sourire rassurant, avant de s'évanouir.

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Arwel
Arwel sourit en voyant le feu monter aux joues de son fiancé à l'évocation de ses talents culinaires... Cela ne le déstabilisa cependant pas suffisamment pour l'empêcher d'ajouter un petit compliment à sa douce...

Les pâtés sont d'Arwel en revanche ! Ils sont fantastiques, n'hésite pas à en prendre...

La jeune femme allait protester quand Antoine fut pris de malaise... Elle se décomposa littéralement... Heureusement, Mirandor, en bon médecin qu'il était, réagit prestement... Ce fut une véritable bénédiction qu'il se trouvât là à cet instant, car Arwel était paralysée par l'angoisse...Ce fut avec soulagement qu'elle vit antoine lui adresser un sourire rasurant, même s'il s'évanouit ensuite... Un regard inquiet vers son compagnon, elle le questionna d'une voix voilée par l'appréhension :

Dis... tu vas réussir à le guérir hein ?

Tout en disant ces mots, la jeune demoiselle porta la main à sa poitrine, crispant ses doigts à l'endroit de son coeur... Depuis le début de son nouveau mandat de Gouverneur, dès qu'elle se sentait alarmée, elle ressentait de violentes douleurs à cet endroit, même si elle les avait tues à tout le monde... Elle espéra que son fiancé mettrait sa soudaine pâleur sur le compte de l'émotion provoquée par l'évanouissement de leur ami...
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Mirandor
L'effet avait été rapide et efficace, comme prévu... Cependant, la méthode présentait des risques, et Mirandor savait que ce n'était pas un traitement de fond... Les traités de médecine qui en parlaient rapportaient que ce remède pouvait même être fatal au patient si l'on en abusait...

Antoine s'évanouit rapidement, malgré l'arrêt de la toux... Mirandor soupira... Arwel, quant à elle, était très inquiète, comme en témoignait sa voix :


Dis... tu vas réussir à le guérir hein ?

L'homme se tourna vers elle, et lui fit un mince sourire...

Tout ira bien pour aujourd'hui, c'est promis... Mais assieds-toi, tu es toute pâle... Je m'occupe de lui...

Pour aujourd'hui, c'est tout ce qu'il pouvait promettre... Il se pencha vers Antoine pour le relever, et remarqua alors le filet de sang qui cherchait à s'écouler de sa bouche... De sa manche, il l'essuya, craignant qu'Arwel ne l'aperçoive...

Il ne pouvait plus se mentir à lui-même, en se disant qu'il trouverait un remède pour son ami... Il avait passé les derniers jours à la bibliothèque de l'Université, afin de trouver des cas semblables dans les manuels... Mais d'après ce qu'il avait pu lire, aucun remède n'avait été trouvé... Le sujet décédait plus ou moins rapidement... Mais ça, il n'en parlerait pas avant de l'annoncer à Antoine... Et il redoutait ce moment...

Il le souleva finalement, non sans mal, pour le transporter sur une surface plus confortable... Il y resterait jusqu'à son réveil, car il était imprudent de le ramener à cette heure-ci chez lui... Mirandor le laissa se reposer, et alla rejoindre sa fiancée...


Ca va toi ? lui demanda-t-il en posant sa main sur le front d'Arwel...
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Arwel
Tout ira bien pour aujourd'hui, c'est promis... Mais assieds-toi, tu es toute pâle... Je m'occupe de lui...

Arwel connaissait le mince sourire qui accompagnait ces paroles... Quelque chose le contrariait mais il ne voulait pas lui en parler... Cependant, la jeune femme ne se sentait pas la force de lui arracher la vérité et au fond d'elle, elle pressentait qu'elle n'aurait pas aimé ce qu'il lui taisait... Elle suivit donc son conseil et s'assit, essayant de rétablir un peu de calme dans les battements désordonnés de son coeur... Pendant ce temps, Mirandor continuait de s'activer près d'Antoine...

Quand il eut fait tout ce qu'il pouvait pour soulager Antoine, il vint la rejoindre...


Ca va toi ?, posant en même temps la main sur son front... Arwel détourna son regard... Devait-elle lui dire qu'elle s'était déjà sentie mieux, alors que la santé d'Antoine les préoccupait déjà suffisamment ? Non... elle ne le pouvait pas...

Elle tourna son regard émeraude vers Mirandor, tentant de maîtriser la peur qu'elle ressentait... Prenant sa voix la plus assurée, elle murmura :


Oui... ça va... j'ai juste eu peur pour Antoine...

Elle tourna ensuite son regard smaragdine vers Antoine, espérant le voir ouvrir les yeux... Elle eut un léger frisson... Baissant la tête, elle passa la main sur son front et soupira :

S'il devait... Enfin... S'il ne se réveillait pas... jamais je pourrais le supporter...

A cette seule pensée, le pincement qu'elle ressentait parfois dans sa poitrine refit surface et elle serra les poings à en faire blanchir ses articulations... Plus pâle que la mort, elle se leva précipitamment et alla près d'Antoine, chuchotant à son oreille des paroles réconfortantes, lui demandant de ne pas l'abandonner... Pas lui... Pas après tous ceux qu'elle avait déjà perdus... Son regard perdu chercha alors Mirandor...
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