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[RP-privé] C'est le printemps... tout fout le camp

--Mahelya
Postée devant sa fenêtre, la petite silhouette frêle de la Baronne de Quekepart guettait un signe de son aimé.

La jolie brunette, attendait inlassablement que son baron de mari daigne enfin rentrer en son domaine. Le couple, des jeunes mariés, attendait en effet un heureux évènement. La belle le portait en son sein, oui enfin plutôt en son ventre, et les nouvelles courbes qui l'accompagnaient à présent, laissaient entrevoir une mise à bas éminente.
Leur amour était fort, leur amour rimait avec toujours et le Très Haut dans sa grande miséricorde les faisait parents.
Oui mais voilà, rares étaient les fois ou ledit couple vivait sous le même toit.

Le jeune Baronnet épris de liberté aimait à vagabonder aux grès des vents et des rencontres, laissant celle qu'il disait être sa moitié, en pauvre âme esseulée dans son manoir déserté, mortifiée à l'idée que l'enfant chéri pointât le bout de son nez en l'absence de son père. Lorsque cette pensée l'assaillait, la jeune Baronne tombait inéluctablement en pamoison, joues rouges, fièvre suintante et corset distendu sous la respiration haletante.

Pour l'heure, elle se maitrisait. Son regard émeraude portée au loin sur la nature renaissante, l'oreille aux aguets du moindre son de sabot martelant un sol terreux et sec, la Brindille ne délogeait pas de son observatoire. De temps à autres ses lèvres purpurines appétissantes se pinçaient d'impatience. Inévitablement les heures du jour filaient et l'astre diurne déclinait emmenant avec lui dans les entrailles ténébreuses de la nuit, l'espoir que le Baron foulât, ce jour, le sol de son royaume de Quekepart.

L'idée bien trop déplaisante, voilà que le palpitant de la future maman entamait à présent des percussions irrégulières et bien trop fortes, signe que la jeune Mahelya, la Baronne esseulée, - comme ses sujets aimaient à l'appeler dans son dos, - comprenait avec effroi qu'elle dormirait probablement une nuit de plus loin des bras de son soldat.

Toute femme normalement constituée, sous pareil tambourinement en son sein de son organe de vie, se serait évanouie. Oui mais voilà, la Brindille Mahel avait de l'entrainement, son Baron, bel homme viril et fier, avait pour habitude de filer à l'anglaise, faisant fit des ressentiments de sa jeune épouse.
Il arrivait donc bien souvent à notre noble femme de se réveiller au petit matin et de n'avoir pour compagnie dans le lit conjugal, qu'un minuscule morceau de vélin l'informant qu'il était appelé pour quelconques affaires urgentes.
Il faut dire aussi que la Brunette était bien sotte, pardonnant chaque fois les écarts de son baron de mari, confortant celui-ci dans le fait qu'au sein du couple il avait tout pouvoir. Il ne faisait donc plus aucun effort, bien trop sur de lui et de l'amour que lui portait sa femme.
Pourtant au fond d'elle Mahelya savait, que bien mal habile était celui qui faisait trop confiance à l'eau calme du ruisseau, un seul souffle d'Eole (*) et le timide court d'eau pouvait se déchainait en un violent torrent.

Les pensées de la Brunette en étaient là, qu'un jour peut être elle oserait hausser la voix, lorsque le bruit d'une poignée de porte qu'on tourne, raisonna dans son dos.
Regain d'espoir, sourire de bonheur se dessinant sur ses lèvres et Mahel se retourna vivement, prête à bondir dans les bras de son baron d'amant. Mais point de Baron en vue ... juste ... sa dame de compagnie Silvine...
Une grimace de dégout tira les traits de la femme déçue.
Silvine, Silvine toujours Silvine, celle que son mari avait choisi pour "palier" à ses absences. Ses yeux verts habituellement étincelants perdirent en un claquement de doigt tout leur éclat.


Dame Silvine ! Je ne me souviens pas avoir entendu frapper à la porte. Ni même vous avoir invité à entrer en mes appartements. Enfin !... Puisque vous estes là, asseyez-vous donc et conversons.

(*) Dieu du Vent.
--Silvine
" Bonjorn Ma Dame ! Ooooh de Grace ne soyez donc pas si fachée. Nous sommes amies et je m'inquiète de votre état. "

Silvine sur ces quelques mots passa le pas de la porte, prenant le semblant d'invitation de la Baronne pour argent comptant. La silhouette charnue d'une petite rousse s'avança vers la frêle Baronne, se courba à peine puis prit place sur la méridienne couleur ambre assortit aux couleurs dorées qui décoraient cette chambre d'apparat.

Bien que contrariée de devoir une fois de plus occuper sa journée à faire la conversation à cette Baronne déprimée, la jeune Silvine afficha un sourire radieux mais bien plus qu'hypocrite sur son visage rubicon.

Ma Dame ! Moi votre amie, laissez-moi vous dire qu'il n'est point bon de trop gamberger en votre situation. Cessez donc de guetter à la fenêtre. Nous nous faisons du soucis pour vous.

De sa main potelée, elle tapota le coussin à ses cotés, invitant ainsi la brunette à s'installer et à se livrer aux confidences. Silvine savait très bien utiliser les secrets que la future maman lui dévoilait. La peste, une fois sa maîtresse le dos tourné n'hésitait pas à raconter tout et plus encore à qui l'écoutait, rajoutant des touches de-ci de-là de son cru. En y pensant la Rouquine arborait un sourire malveillant satisfait. Combien de fois sa maîtresse était-elle passée pour Simplette aux yeux des domestiques grace à ses croustillantes histoires où finalement le Baron était un homme bien bon d'avoir épousée pareille niaise ?

Son sourire s'élargit lorsqu'elle constata que la femme enceinte se posait à ses cotés. Décidément elle en faisait bien ce qu'elle voulait. A comme le Baron avait eu raison de lui demander de s'occuper de sa femme en son absence. Silvine la Rousse ne pouvait que comprendre l'agacement de ce dernier devant une femme si collante. La Garce le savait elle, le Baron avait besoin de liberté, d'histoires sans lendemain mais avec derrière lui la présence d'une femme aussi sournoise et manipulatrice que lui... et non pas d'une vie bien rangée de père de famille.
Oh comme elle regrettait qu'il ne l'eut pas choisi en son temps. Et elle était d'avis que lui aussi le regrettait.
Une rencoeur amère remonta à la surface lorsqu'elle posa ses yeux noirs sur le profile de la Baronne. Sentiment qu'elle balaya rapidement. Pour l'heure elle devait être sa meilleure amie.
C'était le Baron lui même qui lui avait dit un jour : "Divine Silvine, garde ce conseil près de toi, et pense à moi à chaque fois que ton esprit se remémorera ces mots : "soit proche de tes amis mais encore plus de tes ennemis.""
Précepte que la Rouquine s'était empressée d'appliquer aux cotés de la femme du Baron chevalier.
Elle afficha de nouveau ce sourire hypocrite dont elle avait le secret. Puis doucement et non sans une pointe de dégout, elle posa sa main, dans un geste faussement compatissant, sur la cuisse de la Brune baronne toujours vêtue de sa chemise de nuit.

Ma Dame ! Les gens parlent et se font du soucis... Sans compter que certains colportent de vilaines rumeures. Il faut vous ressaisir Ma Dame ! Je vous en conjure ! Rendez-vous compte Ma Dame. Certains disent que si l'on ne vous voit plus en public, c'est parce que vous folâtrez avec le garçon d'Eccuries de votre pauvre Epoux. Ces gens vont même jusqu'à remettre en doute la filiation du petit en vos entrailles

La satisfaction la gagnait peu à peu, à mesure que le visage de la Brune devenait livide. Elle y était arrivé, elle l'avait blessée, touchée en plein coeur. C'était comme une drogue, elle ne pouvait pas s'arrêter là.

Ma Dame ! je suis votre amie, et je m'en veux terriblement de porter de si terribles nouvelles. Mais je le répète ! Je suis votre amie. Je suis là pour vous aider à retrouver l'entrain qui plait tant au Baron... Tsssssss... Imaginez le mal que cela lui ferait s'il entendait de pareille sornettes. Pensez à lui Ma Dame. Pensez à votre Enfant.
--Mahelya
L'art et la manière d'asticoter les nerfs de quelqu'un. Voila ce que la Brune Baronne se disait au sujet de Silvine. La rouquine de nouvelle noblesse avait le don de mettre les personnes qu'elle cotoyait mal à l'aise. Même son Baron de Mari était génée en présence de l'importune. Nombre de fois il rougissait de ses comportements vulgaires, nombre de fois il semblait agacé de ses leçons de moral. Pourtant c'était bien lui qui l'avait choisi pour être Dame de compagnie de sa jeune épouse.

Elle se souvenait dans les moindre des détails le jour ou son Soldat de Baron lui avait annoncé son choix. Le Baronnet lui avait déclaré sans préambule : "Mahel ma mie, je suis fort décontenancé de lire dans vos yeux cette si grande tristesse. Souffrez-vous de solitude ma Chère ?"

La Brindille, voulant croire à un certain arrangement de la situation, avait répondu avec sincérité : "Mon Tendre Epoux ! vos absences me laissent un grand vide. Il est vrai que dans mon etat j'ai besoin de votre présence à mes cotés."
Le Baron avait alors pris une minute de fausse reflexion, toisant sa femme avec rigueur. Puis son regard ambré s'était éclairé et c'était avec un sourire béa qu'il lui avait annoncé la nouvelle : "Mahel ma mie, j'ai peut-être là la solution à nos problèmes. Savez-vous que je vais faire de Dame Silvine, ma vassale ? Et bien sa charge, sera de vous accompagner et de vous réconforter lors de mes déplacements. Vous verrez ma mie, elle deviendra rapidement votre meilleure amie. Cela ne peut en être autrement."
La Baronne alors, pantoise, assomée par celui qu'elle aimait c'était contenté pour seule réponse d'une onomatopée : "Ah !"
Depuis ce jour-ci, la Rousse Silvine trainait ses guêtres, constament derrière la frêle Brunette.


Pourquoi son époux avait-il imposé cette vulgaire insolente surtout que sa présence semblait le déranger en moins autant qu'elle ? Ne pouvait-elle pas choisir elle-même les personnes en qui elle plaçait sa confience ?
Ses questions furent interrompues par la voix nasillarde de la nouvelle noble.


Bien à contre coeur la Brunette s'écarta de la fenêtre pour venir se poser avec grâce, résignée, à coté de sa visiteuse. Malgrè tous les ressentis envers cette jeune rouquine, force est de constater que Silvine était la seule à s'adresser à la Baronne esseulée, avec encore un peu de respect. Tandis qu'une vague de culpabilité naissait dans le coeur de la Brune, un soupire s'échappa de ses lèvres purpurines, une fois de plus Silvine avait raison. Une fois de plus Mahel tomba dans la toile tissée avec habileté de l'araignée de feu...
La belle brune porta ses fines mains sur son visage étouffant un sanglot. Et c'est la voix brisée par les pleurs que la Belle Mahelya reprit la parole.


Ohhhhhh ! Silvine que je suis bien ingrate avec Vous ! Pardonnez-moi cette impolitesse je vous en conjure. Au nom de notre amitié !...
Vous avez raison ! je suis une bien piètre épouse pour le Baron. Comment puis-je lui faire autant de mal moi qui l'aime tant ?


Mahel sentit le bras réconfortant de la Dame de Quekechose l'enlacer dans une étreinte rassurante.

Oh ! Silvine ! savez-vous que l'on dit de moi que je suis une idiote ? Et que le Baron est bien bon de m'avoir choisie pour moitié ?

La jeune femme enceinte, prit le petit carré de soie posé sur le guéridon en noyer, afin d'effacer les quelques gouttes d'eau salées qui perlaient sur ses joues. Ses émeraudes se posèrent alors sur les yeux noirs de la Rousse.

Peut être que finalement, ils ont tous raison... Peut être que c'est pour cela que mon époux s'enfuit de nos terres.
--Silvine
Allons ! Allons ! Madame la Baronne ne laissez pas ces Gueux vous abaisser plus bas que terre. Crénom de non ! Vous êtes une Baronne. Montrez-vous digne de votre rang.

La jubilation habitait la Rouquine, cependant elle devait rester sur ses gardes. L'ombre d'un sourire sur son visage en pareilles circonstances et la Baronne se douterait de la cruauté qui était sienne. Elle tapota donc l'épaule de la Frêle femme enceinte et lui sussura d'une voix, douce et fausse de se calmer.

Allons ! Douce Baronne... Chuuuut... ça va aller... Il faut vous ressaisir.

Mais la Silvine luttait ardement contre elle-même. A chaque nouveau gémissement de la femme épleurée, les perles noires de la rouquine roulaient dans leurs orbites. Silvine détestait les chouineuses, et la Baronne... c'était la Reine des chouineuses.
N'écoutant plus les complaintes de la Brune déprimée, Sil' laissa vagabonder son esprit sur les bonnes histoires qu'elle aurait à raconter d'ici quelques heures à tous les domestiques du Domaine que Quekepart, oubliant certainement de préciser que le terme "Gueux" employé, ne l'eut pas été pas la Belle Baronne.
Soudain les gérémiades s'interrompirent, signe qu'il fallait que la perfide rousse prît la parole... Vite une idée... Vite trouver une idée...
Le cerveau de la Rouquine, tournait à plein régime, elle s'était laissé emporter par ses idées perdant le fil de son rôle de confidente.

"Oh ! Ma Dame ne bougez surtout pas ! J'ai un petit présent pour vous de la part d'une villageoise. "

Silvide avait fait quelques emplettes avant de prendre sa place sur la scène du l'imposture au domaine du Bon Baron et de la Stupide Baronne. Elle s'était donc offert, avec les rendements des quelques terres qu'elle faisait cultiver par des pauvres paysans qu'elle rémunérait à peine, des douceurs au cacahuettes, graine si l'on peut dire assez rare directement importée de pays lointains. La Sil' incendiaire n'y résistait pas. C'était là, la seule idée qui lui soit venue pour reprendre le cours de la conversation. Lui offrire les gâteries tant désirées.
Silvine se leva donc et se dirigea vers la boite en porcelaine. Elle la regarda non sans un pincement au coeur. Puis, résginée, la tendit à la Baronne.

Voilà Ma Dame, j'espère que cela vous fera plaisir. Voyez que tous ne vous dénigrent pas.

Elle reprit sa place aux cotés de Mahelya, posant sa main sur le tissus ambré de l'accoudoire de la méridienne. Une vague de jalousie monta en elle en touchant l'étoffe si douce, dont la couleur était réhaussée de fils d'or. Si seulement le Baron l'avait choisi elle... Tout ceci lui appartiendrait...
Luttant de toutes ses forces pour ne pas giffler cette pauvre niaise ridicule, Silvine inspira en profondeur et rapporta son regard plus noir que jamais sur sa maîtresse.

Allez ! Ma Dame prenez donc une de ces petites douceurs et faite moi un sourire.
--Mahelya
La jolie brunette haussa son délicat sourcil. La Rousse lui proposait donc des Douceurs pour palier à son manque d'affection. Saisissant la belle boîte en porcelaine que lui tendait sa confidente, Mahelya l'ouvrit et rien qu'à l'odeur, elle reconnut le principal ingrédient de ses gourmandises : La cacahuette. Petite graine venue de contées lontaines. Esquises ... mais ... Oui mais voilà la Douce Baronne ne les supportait pas.

Encore jeune enfant insouciente, les nobles parents de Mahelya avaient décidé de récompenser les progrès en latin de leur progéniture, qui avait étudié toutes les sciences et lettres auprès d'un précepteur, par divers douceurs. Ils avaient espéré ainsi lui faire oublier leurs absences. Et la petite cacahuette était déjà très prisée par les nobles et noblios de l'époque. L'enfant brune comme l'ében, était connu de tous comme gourmande, aussi personne ne fut surpris en voyant les boucles sombres se jeter sur la boîte de douceurs comme Pandore l'avait fait sur la boîte des maux au commencement du monde. La belle enfant Mahel avait choisi une pate d'amande avec en son coeur une cacahuette. La réaction fut rapide, la gorge de la jeune enfant avait doublé, et son conduit respiratoire obstrué. Au départ les médicastres avaient cru à l'apparition des premières humeurs, bien que l'enfant fut encore très jeune. Mais les sangsues n'y firent rien sinon empirer l'état de la jeune enfant Mahel. Au bout du compte, les hommes de sciences furent bien obligés de se rendre à l'évidence que la petite douceur avidement dévorée par la douce enfant devait être la cause de son état de santé faible. C'est ainsi que la Baronne n'eut plus jamais le droit de gouter à ces petites graines exotiques.


Il lui semblait pourtant en avoir déjà parlé à la Silvine. C'est en tiquant légèrement que la Douce Brune mit la boîte de coté sur le guéridon, se gardant bien de préciser encore une fois qu'elle ne supportait pas l'ingrédient de cette gourmandise. Le Brunette sentait bien que chacun de ses gestes étaient épiés avec une grande attention par la Rousse Silvine.
Mahelya ne put s'empêcher alors de penser que la Dame de Quekechose l'avait peut être fait exprès. Etait-il possible que l'envahissante rousse soit aussi cruelle et manipulatrice ? La belle baronne refusait de le croire, cependant elle resterait sur ses gardes, prête à retourner le mauvais sort contre son assaillante.
Après tout ne dit-on pas ? La ruse la mieux ourdie Peut nuire à son inventeur ; Et souvent la perfidie Retourne sur son auteur.(*)


Devant le regard interrogateur de la Dame de feu, la Douce Baronne esquissa un faible sourire, les yeux encore rougis par les émotions d'un peu plus tôt.

L'appétit me manque. Mais permettez-moi de garder vos friandises pour plus tard lorsque j'irai me mettre dans le lit... Seule... encore...

A ces dernier mots, la gorge voluptieuse de la femme enceinte se serra d'émotion. Son Baron de mari n'ayant toujours pas daigner donner signe de vie. Parfois la Baronne pensait que c'était à cause de l'enfant qu'elle portant en son ventre, si son mari la fuiait... Ce n'est pas pour autant cependant qu'elle le regniait. Non cet enfant était bien la seule chose qui la retenait encore dans cette vie qui ne lui convenait guère.
Les larmes coulaient de nouveau, et les yeux émeraudes étaient à présent noyer de perles d'eau salée.


Dame Silvine ! vous ne m'avez point répondu, suis-je une horrible femme pour mon merveilleux époux ? J'ai ouie dire que vous vous entendiez bien, il est votre seigneur il est vrai. Mais on m'a fait part d'une certaine complicité entre vous. Dame Silvine je vous en conjure, vous a-t-il dit quelques confidences à mon sujet ?...
Ohhhhhh je vous en prie dites moi ! Vous estes mon amie.


(*) Jean de la Fontaine, extrait de la fable la Grenouille et le Rat.
--Silvine
Silvine fut étonnée de voir la grimace de la Baronne lorsqu'elle lui remit son présent, cadeau inestimable à ses yeux tant elle appréciait les divines cacahuettes. Elle essaya de se remémorer les conversations soporifiques d'avec la Brune afin de savoir si cette esquise petite graine avait été évoquée. Cherchant encore et toujours dans les méandres de son esprit, rien pourtant ne lui revint, si ce n'est vaguement l'évocation d'une intolérance à un ingrédient dont elle avait oublié le nom.
Il faut dire aussi que n'aimant pas son rôle de confidente il lui arrivait souvent de perdre le fil des conversations.

La Rousse incendiaire détaillait chaque mouvement de la Baronne engrossée. Force est de constater que même enceinte jusqu'aux dents la Brindille gardait grace et volupté, ses formes étaient devenues plus qu'appétissantes et ce même une femme - jalouse ? - pouvait à son grand regret le noter. Malheureusement pour notre rousse volcanique, la Baronne esseulée, hormis ses horribles yeux rougis par le chagrin, n'avait rien perdue de sa superbe, pire encore la maternité la rendait magnifique, plus qu'elle ne le fut déjà. Malgré ses désagréments, Silvine se rassurait, ce n'était vraiment pas le genre de beauté qui plaisait au Baron absent.

La colère l'assaillit lorsqu'elle vit la Baronne poser la boîte aux délices sur le guéridon à ses cotés. Elle eut toute les peines du monde à contrôler son émoi. Comment pouvait-on refuser pareille tentation. Silvine bien qu'Aristotélicienne n'était franchement pas un model de vertue. Il y avait au moins trois vices auxquels elle s'adonnait régulièrement : l'envie, la gourmandise, et la luxure...

Le controle de la respiration était la base à apprendre quand on voulait paraître ce que nous n'étions pas vraiment. Après deux ou trois profondes inspirations, la Rouquine afficha le sourire hypocrite dont elle avait le secret.

Biensur Ma Dame ! ces friandises sont votre à présent. Disposez-en comme bon vous semblera. Nouveau sourire de la Dame de flemme qui ne put s'empêcher de penser * Garce ! si j'avais su ça, je me les serai gardées pour moi ! oui ... *

La volcanique bouillonnait intérieurement et ne manquerait pas de se venger dès que l'occasion se présenterait. Et cette opportunité tant espérée ne tarda pas et se qui ajoutait à son contentement fut que ce soit la Baronne elle-même qui lui tendit le bâton pour se faire battre. Malgrè la satisfaction qui dansait dans ses entrailles elle devait afficher la neutralité et la compatissance imputé à son rôle.

Ma Dame ! Il est vrai que votre Epoux s'entend bien avec ma personne. Beaucoup de points communs font que je suis devenue au fil du temps une oreille fiable qui l'écoute. Silvine fait alors semblant de détourner le regard afin de faire croire à une certaine gène.Bon puisque vous insistez et que je suis votre amie, je vais vous dire ce qu'il m'est permis. Le Baron s'est plaint, en effet, il vous trouve parfois un peu ... comment dire ? ... exigente avec lui. Ma Dame je crois sincèrement que vous lui en demandez bien trop. Et si vous désirez que je sois honnête. en vous regardant ce jour, vous lui faites honte, votre accoutrement n'est pas digne de son rang.

Cette fois le coup de grace était donné. Qu'allait-il se passer à présent ?
--Mahelya
Le douce Baronne était assomée, poignardée en plein coeur. Les mots avaient été lachés avec une telle violence. Elle faisait honte à son mari et celui-ci trop bon refusait de le lui dire. Le Barronnet avait préféré passer par sa Dame de compagnie.
La fine main blanche se porta à son coeur, puis à son ventre joliement arrondi. Son coeur ne battait plus ou alors bien trop vite pour qu'elle en distingue tous les battements. Comment pouvait-elle faire honte à son mari alors qu'elle portait son enfant, fruit de leur amour. Qu'elle aurait été prête à tout pour lui.

La respiration de la Douce brunette se faisait de plus en plus difficile, un léger sifflement accompagnait chaque inspiration. Les yeux émeraudes sans éclat étaient posés sur la rousse incendiaire. Les larmes perlaient au bord des cils eben de la future maman. Aucun mot ne put sortir de sa gorge voluptieuse, elle se recroquevilla alors sur sa méridienne ambrée. Les lèvres sérrées en une grimace de dégout, oui la Baronne se répugnait elle-même. Elle joignit les mains et adressa une prière au Seigneur. "Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance - Comme un divin remède à nos impuretés.(*) La souffrance nous rappelle que nous sommes en vie mais indigne de cette vie. Paronnez-moi cet oubli, Paronnez ma vanité de croire que j'étais une bonne épouse, et que je serai une bonne mère, faites que mon mari soit heureux. Guidez-moi Seigneur ! Aidez-moi à m'améliorer. Faites de moi ..."

Les larmes coulaient à présent avec abondance, la Belle noble n'arrivait plus à formuler ses idées, ses pensées, une seule chose l'obsedait, elle avait rendu son mari malheureux et c'est sans doute pour cela qu'il la fuyait en partant loin, qu'il ne la touchait plus. Voilà des mois qu'ils n'avaient pas partagé un moment d'intimité. Elle le répugnait, il ne l'aimait plus. Une nouvelle vague de larmes vint souiller ses joues transelucides. A taton, elle chercha un petit carré de soie afin d'essuyer ses jades larmoyantes.

Le silence dura encore quelques minutes, la Rousse incendiaire ne bougeait pas et la Baronnes enceinte se doutait que son amie était autant dépitée qu'elle. Silvine ... Pauvre Silvine, Mahelya n'avait pas été des plus aimable avec elle, lui rappelant souvent sa condition de nouvelle noble mais force est de constater que la Rousse avait toujours été là, dans les moments de joie comme ceux de malheur. Toujours de bon conseils et attentionnée. La Baronne s'en voulait. Plus de doute, elle était vraiment horrible avec ceux qui l'aimaient. Tremblante, le coeur affolé, La brune releva les yeux vers sa confidente.


Pardon ... Un souflle à peine audible, cependant le sourire compatissant de la Rouquine lui indiqua qu'elle avait bien entendu. Mehalya soupira une nouvelle fois. Puis se ressaisit et se redressa.

Silvine ! Ô Silvine ! par pitié dites-moi tout ce qu'il vous à dit ! j'ai besoin de le savoir pour m'améliorer. Silvine vous aimez le Baron comme ami, aidez-moi à être meilleure pour lui et qu'il ne souffre plus par ma faute. Je vous en conjure Silvine ! Aidez-moi et soyez franche ! Qu'importe le mal des mots si j'arrive à lui redonnez le sourire...

Le ton était implorant... Les mailles du filet se refermaient sur la pauvre Baronne. En était-elle seulement consciente ?

(*) Charles Baudelaire, Extrait du Poème Bénédiction, Les Fleurs du Mal.
--Silvine
La Rousse Silvine telle une araignée se délectant de l'agonie de sa proie regardait chaque geste, mimique, larme de la Douce Baronne, comme s'ils s'agissaient de son hydromel de vie. Comme si la souffrance de sa victime lui permettait à elle de vivre et de se sentir bien. Une vague de satisfaction montait en elle au fur et à mesure que la Brune se recroquevillait sur sa méridienne. Cela en devenait jouissif si bien qu'elle avait du mal à respirer correctement, son souffle était saccadé, ses pupilles dilatées. Dans ses songes les plus fous jamais elle n'aurait penser toucher à ce point la Baronne. Elle pensait atteindre le summum du bonheur lorsque la Femme enceinte, plus maligne qu'il n'y paraissait se ressaisit et souhaita améliorer la situation de son mariage.

En un claquement de doigts le bonheur ressentit par la Rouquine s'évapora, une grimace de dépis devait à présent souligner les traits de son visage boudiné. Se ressaisir... Ne pas se laisser abattre... Le Baron étalon serait sien coute que coute. Doucement, pour ne pas trahir ses sentiments, la Dame de feu se retourna vers la fenêtre tout en réfléchissant à la meilleure façon de faire renoncer à son époux cette gourde de Niaise Brune. Déjà le plan machiavélique de la Rousse se mettait en place dans son esprit tortueux. Là à l'abris du regard de la Baronne esseulée, un sourire carnassié se dissinait sur les lèvres carmin de la Garce...

Silvine fit semblant d'affaisser les épaules et lacha un soupire exprimant consternation, tristesse et lassitude.

Ma Dame. J'avais promis à votre Epoux de ne rien dire... Nouveau soupire de l'incendiaire. Votre époux... un soir agacé de votre comportement... est venu me trouver... au début il souhaitait uniquement me parler... Je ne sais ce qu'il s'est passé mais...

Silvine se retourna vers la Brunette, un air faussement dépité sur son visage. La rousse pensa qu'il fallait ajouter du dramatique à cette scène. Pour sur elle aurait fait une merveilleuse comédienne.

Ô divine Mahelya ! je vous en conjure pardonnez-lui, pardonnez-moi ! ce n'était qu'un instant de faiblesse. Penser à la fois ou elle n'avait pas pu obtenir les petites chausses carmin qui allaient si bien avec sa robe en velour réhaussée de rubis, pour faire naître dans ses grands yeux noir, ce qui s'apparentait à des larmes.
Divine Baronne ! il ... Votre Epoux a posé ses lèvres sur les miennes... dans une étreinte d'une douceur que je n'avais jamais connu... Penser à sa robe en soie de chine déchirée par sa servante lorsqu'elle l'avait nettoyé, afin que les larmes deviennent plus abondantes.
J'ai eu grande peine à le repousser... Ô divine Mère ! Pardonnez-nous... Plus jamais cela ne s'est reproduit... Plus jamais nous ne nous sommes touchés.

C'était bien là un vrai mensonge, Silvine n'avait pas tout dit. Cependant elle était largement récompensée de ses efforts d'actrice. La Baronne était livide, au bord de l'évanouissement. Le Coeur de feu s'emballait à tout rompre tellement la Rouquine était fière d'elle et du chaos qu'elle venait de causer. Elle allait en rajouter un couche lorsqu'elle remarqua un silhouette de noir vêtue dans l'encadrement de la porte. Des yeux semblables à un gouffre sans font la fixaient.
--Le.baron.sans.nom
[sur la Route... ]

Le Baron de Quekepart tenait fermement à la main la missive qu'il venait de recevoir, adessée par sa maitresse et qui ne laissait rien présager de bon. Sa Rousse coquine voulait mettre un terme à son mariage d'avec la Brune frigide. Le Baron en réalité n'y voyait aucun inconvégnient si ce n'est que son épouse portait en elle son héritier, et que femme éconduite était bien capable du pire...
A cette pensé le Baron talonna plus vivement son déstrier. Hors de question de perdre cet enfant légitime. Le vélin était froissé dans ses mains gigantesques. Son soufle était sifflant et la rage montait en lui.
Si Silvine ne maitrisait pas sa divine langue de vipère, il le ferait pour elle de bien des façons, une particulièrement serait éfficasse. Laissant son esprit vagabonder sur les courbes appétissantes de sa Dame, il talonna de plus bel, son pur-sang, pressé d'arriver... Oui mais pour qu'elle raison ? Silvine ? ou son mariage à sauver ?...


[Au Castel de Quekepart...]

Il y a beaucoup d'hommes dont le coeur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme: pour eux la douleur semble être une promesse de constance et d'amour.(*) Et c'était bien le cas de notre Baronnet, qui avait découvert sa femme mal traitée, et abattue. Pas de doute, le Brune enceinte était folle de lui, et par certains cotés lui aussi l'aimait. Disont qu'il avait été plus convenable de présenter une Mahelya pour épouse à ses parents qu'une Silvine, ainsi il ne risquait pas d'être répudié et déshérité. Il éprouvait aussi une certaine tendresse de la voir l'aimer autant, prête à tout pour lui, même supporter l'insupportable. Il lui avait fait croire en son amour et la Niaise s'était faite avoir...

La scène qui se jouait devant lui le rendait heureux, emplis d'une joie insoupçonnable. Sa femme pleurait, blessée, trahie... Tandis que sa maitresse, perfide jouait là son plus beau rôle, elle excelait dans le mensonge.
Ne pas perdre l'enfant, voilà ce qui revenait en tête du Baron.
Ne pas perdre l'héritier.
Ne pas perdre son Nom.
A lui maintenant de montrer toute l'étendue de son talent. Là debout dans l'embrasure de la porte, il fixait de ses yeux insondables la scène qui se jouait devant lui, quand sa maîtresse le vit. Nul crainte dans ses perles noires, la Rouquine ressentait presque une certaine excitation de la situation, cela en rajoutait à son charme, elle en devenait irrémédiablement désirable.


Garce !...

Il s'était manifesté. Le mot était laché.

(*) Honoré de Balzac, La Femme de trente ans
--Mahelya
La Douce Brunette n'avait point remarqué la venue de celui qu'elle aimait, enfin... si toutefois elle pouvait encore l'appeler ainsi. Aussi au son grave de sa voix, la belle sursauta. Elle se retourna doucement et toisa son Baron de Mari. Il était là droit, ni tendu ni décontracté, le visage impassible et les yeux d'un noir de jais comme à l'acoutumée. En fait rien dans son apparence ne laissait penser qu'il était troublé. Mais la future maman aurait du à ce moment là regarder la Dame Silvine car c'est bien elle qui affaichait une exprisson de délectation, et qui laissait transpirer sur son visage rubicon toute la cruauté dont elle était capable. Mais la femme amoureuse n'avait d'yeux que pour son Baron élégant. Quel dommage...

Avec le peu de dignité qui lui restait après pareil affront la Douce brune se leva doucement, un main posée sur son ventre joliement arrondi. Elle s'avança et posa la main sur l'épaule de sa Dame de compagnie, mais ses émeraudes étaient toujours rivées sur le Baron immobile. Elle sentit l'épaule de Silvine frémir au contact de sa fine main pâle. La Dame de feu, pensait-elle devait être terrorisée. Si seulement elle savait...

La Douce Baronne s'éclaircit la voix.


Silvine ! Douce Silvine, n'ayez crainte ! Il ne vous fera rien. Les jades fixaient toujours intensément le Baron. Si vous le souhaitez vous pouvez prendre congès j'ai à m'entretenir avec mon mari... Seule...

La Rouquine passa près de la Baronne, elle lui obéïssait et l'air de rien la Brunette était rassurée de mettre son amie en lieu sur.
Mais avant qu'elle ne put atteinte la poignée de la porte, la main gigantesque du Baron se referma sur le bras de la Rousse et la maintint avec force, l'attirant à lui brusquement.
Quelque chose dans se geste, qui était pourtant d'une violence extrème, mit mal à l'aise la Belle Mahelya. Comme si, se toucher pour lui comme pour elle, avec cette certaine sauvagerie était une habitude...

La Baronne se recula de quelques pas. Quelque chose clochait, elle en était certaine à présent. Une douleur aussi soudaine qu'ardente se fit sentir en son coeur. Si bien qu'elle du prendre appuis sur le bord de la fenêtre pour ne point perdre l'équilibre. La brunette murmura pour elle même alors qu'elle sentait ses jambes se dérober doucement sous son poids.

Blessures du coeur, votre trace est amère ! Promptes à vous ouvrir, lentes à vous fermer.(*)
Elle se voyait tomber.


CLAC

Qu'était-ce donc ? impossible de réfléchir, bientôt elle serait sur le sol glacé de sa chambre d'apparat. Deux mains fermes vinrent se glisser sous ses bras et la maintinrent debout.

(*) Alfred de Musset, Extrait de Le Saule
--Le.baron.sans.nom
[Dans la Chambre d'apparat aux couleurs ambrées...]

La Baron, impassible n'avait pas bougé d'un pouce, il regardait tour à tour sa maîtresse dépravée, et son épouse qui s'était à présent levée et se tenait doite, le menton fier.
La volonté que cette dernière montrait à ne pas se laisser abattre, à ne pas se comporter comme un animal blessé à l'agonie, le fascinait, le satisfaisait et faisait naître en lui ce cruel désir, de voir jusqu'où elle tiendrait.

Le Baron aimait à faire souffrire sa femme, car plus elle souffrait et plus elle lui appartenait corps et ame. Il était bien conscient qu'elle n'était rien sans lui, il ne se génait d'ailleurs pas pour le lui dire. Aie ! Aie ! Aie ! Qu'avait-il du faire pour satisfaire ses parents et ainsi toucher son héritage...


[Au creux des souvenirs...]

Notre imbécil de Baron, se présentait comme riche, à la fortune sans égale qui lui permettait de s'offrir tout ce qu'il désirait. Et bien dans la théorie, c'était vrai, mais les parents de notre Bougre connaissaient que trop leur progéniture aussi dans leur testament avaient-ils mis une close rédhibitoire : "Pour toucher pleinement sa fortune le Baron Sans Nom devrait se marier et donner un héritier à la ligner des Sans Nom."
En ayant rempli une partie du contrat le Baron avait touché une coquette petite somme, qu'il s'était enpresser d'investire dans les meubles et la décoration de son Castel de Quekepart. Poudre aux yeux pour les éventuels invités
Voilà pourquoi une Mahelya était bien mieux qu'une Silvine.

Une sorcière aux talents occultes, qui logeait dans un endroit reculé au coeur de la forêt, lui avait prédis que la Brune donnerait naissance à deux garçons, tandis que la Rouquine ne serait qu'une procréatrice de pisseuses. Cela l'avait donc décidé et c'est Mahelya qu'il avait présenté à ses parents, peu de temps avant que ceux-ci ne décèdes... Mystèrieusement d'ailleurs...


[Retour dans la Chambre d'Apparat... où : La cruauté est le remède de l'orgueil blessé.](*)

Sa femme venait de demander à sa désirable traitresse de sortir de la chambre. Mais le Baron se délectait bien trop de la situation pour y mettre un terme tout de suite. Il avait attrapper la rouquine avec violence, comme il le faisait lors de leurs ébats, s'apprétant à lui hurler dessus pour que la Rousse incendiaire ne se maitrise plus. Mais il se ravisa, un faible mouvement de sa femme avait attiré son attention. Le bébé... Le bébé... l'Héritage...

CLAC

La Dame de feu venait de se prendre une giffle magistrale qui la fit tomber sur le sol, tandis que le Baron se précipitait sur sa femme pour la retenir. Il avait tellement peur que sa fortune ne lui passe sous le nez que c'est avec une réelle méchanceté qu'il s'adressa à sa maîtresse.

Aides-moi à l'allonger ! Petite Sotte ! Qu'as-tu fait ?!...

(*) Friedrich Nietzsche Extrait de Le gai savoir
--Silvine
Garce !...

A ce mot si doux à son oreille la Rouquine ronronnait presque de plaisir et d'envie. Une excitation sans pareille naissait en elle, créant un frisson enivrant qui lui donnait la chair de poule. Elle aimait qu'il se montre violent tant dans les gestes que dans la parole, elle aimait qu'il prenne le pouvoir et la tienne à sa mercie, même si cette fois-ci la situation était un peu renversée, puisque le pouvoir c'est elle qui l'avait... Tout avouer à la niaise au risque qu'elle en trépasse de chagrin ... ou pas ...

Son émoi fut au comble quand la Baronne imbécile se montra compatissante avec elle. Pauvre Baronne crédule si seulement elle savait que presque tous les soirs son Baron de mari venait à la retrouver dans ses draps de coton, avide de sa peau, désireux d'elle, cherchant à la posseder.
La Rousse flamboyante avait toutes les peines du monde à ne pas hurler de plaisir. Elle se mordait la langue bien fort mais de legers tremblements la trahissaient... ou pas...
Silvine fut surprise de constater que la Niaise brune prenait ça pour de la peur. Peur ?! Elle ?! Du Baron ?! Elle se mordit plus fort. Le goût acre du sang coulant dans sa gorge. C'était le paradis...
Mais il fallait encore faire un peu illusion.

Bien Ma Dame je ... je vous laisse seule ... êtes-vous certaine ?...

Le regard résigné de la brunette, ne laissait pas d'autre solution à Silvine que de sortir. Dommage, elle aurait bien joué encore un peu. Elle se dirigeait donc déçue vers la porte, lorsque la main ferme du baron se referma sur son bras. Frisson, son corps qui imperceptiblement se penche vers lui. Se donner à lui, n'être qu'à lui. Qu'elle aimait sa brutalité. A peine eut-elle le temps de formuler sa pensé que...

CLAC

L'autre main titrée s'était abattue sur sa joue, la projetant violement au sol. Un regard d'incompréhension vers le Baron et elle vit que la Brune chancelait et s'affalait sur elle-même. La chute fut évitée par le mari. Incompréhension... Pourquoi l'avait-il aidé elle ?...

Aides-moi à l'allonger ! Petite Sotte ! Qu'as-tu fait ?!...

Les mots lui assenèrent une deuxième giffle. Jamais il ne s'était exprimer avec tant de hargne à son égard. Penaude, elle tituba tant bien que mal pour l'aider à allonger sa femme sur la méridienne.
Elle planta alors ses perles noires dans celles du Baron, cherchant à comprendre ce qu'elle avait fait.
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