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[RP] Comme une aiguille dans une botte de foin.

Ceraphin
Le défi était de cet ordre.
Pas plus aisé de trouver aiguille dans un tas de foin : retrouver Fourmi dans Paris.

Enfin Paris était déjà circonscrit à un quartier: les Halles ou quartier LaFayotte.
Ceraphin ignorait l'origine de ce nom mais il s’en amusait assez, imaginant derrière ce nom pittoresque quelconque général à bottes, portant belle redingote et chapeau en poils de marmotte, filant vers Paris afin d’y dépenser toute sa cagnotte... entre autres...
LaFayotte… drôle de nom quand même, hein.

On s’amuse d’un rien, parfois, surtout lorsqu’on est seul au milieu d’une foule.
Et ça rassure aussi, comme certaines litanies qu’on chantonne pour lutter contre l’angoisse naissante.

A bien y regarder, finalement même conscrite à un seul quartier, la tâche allait être ardue.
S’étant immobilisé au milieu de l’artère principale, voici que le fameux quartier s’étendait sous ses yeux.
Que de boutiques et d’étals, d’échoppes et d’arrières cours… autant de fourmilières potentielles.
Et encore…
Encore fallait-il qu’elle soit encore là.
Car sa missive parlait d’un départ possible.
Ceraphin s’en voulait un peu d’avoir tardé mais… mais maintenant il y était, donc plus question de reculer.
Si ce n’est qu’il ne savait par ou commencer.
Entrer en la première boutique et demander ?
Et poursuivre ainsi de suite jusqu’à pleine réussite ?
Aléatoire et hasardeux, non ?

Mais faute de mieux, c’est donc ce qu’il ferait.
Mais avant de se lancer à l’assaut de cette quête, il prit le temps d’observer un peu autour de lui, des fois que.
Ne sait-on jamais, un visage avenant ou encore un indice quelconque.
Un coup de main d’Aristote peut être ?
C’était pour la bonne cause, tout de même !

Que de visages inconnus défilaient devant lui, dans un mouvement presque incessant… chacun croisant l’autre, l’ignorant presque systématiquement, emprisonné dans sa propre individualité égocentrique.
Comme une foule de gens solitaires.

Un vent léger semblait les emporter.
Une brise printanière, encore un peu froide, qui soulevait en prime quelques fumets citadins peu engageants.
Paris n’avait pas que des charmes à distiller et ses fragrances étaient parfois peu ragoutantes.
Le Béarn et son air pur lui manquaient cruellement, d’un coup.

Au passage tonitruant d’une troupe de gamins des rues, Ceraphin sourit à demi.
Ceux là venaient mettre un peu plus la pagaille dans le dédale parisien, probables tire laines exploités par plus malandrin qu’eux et surtout plus vieux et plus cruel.
Pourtant l’adopté d’Azayes envierait presque leur oisiveté... s’il en occultait le prix : la liberté volée.
Mais non, non il n’était pas à plaindre et surement pas envieux de ces gamins… il salua symboliquement leur passage comme on salue des compagnons d’armes.
Un plus loin, un étrange couple attirait les regards.
Mais l’attention de Ceraphin s’était elle, déjà reportée sur les boutiques qu’il allait visiter, en quête d’une Fourmi.


RP ouvert.

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Constantcorteis
Outre le léger vent qui lui ébouriffait les cheveux, la journée s'annonçait plutôt agréable, et Constant était de bonne humeur.
Enfin, on ne pouvait tout de même pas dire qu'il versait dans la joie extatique dans la mesure où il était au kilomètre zéro d'un trajet Paris-Aquitaine, perspective qui n'était pas sans lui faire éprouver une certaine lassitude anticipée. Mais, bon gré mal gré, le jeune homme se faisait une raison, et profitait des quelque derniers moments qu'il avait devant lui avant de devoir sérieusement songer à se mettre en route.

Le quartier des Halles n'était pas son favori, pour tout dire. D'ailleurs, Constant n'avait pas de quartier favori. Mais il lui trouvait néanmoins un certain charme, loin des excentricités symétriques qu'offraient trop souvent les autres. Il avait eu son compte de discussions sérieuses lors de la conférence de l'Académie, la veille, et aspirait à cet instant à ne pas trop devoir réfléchir. Rien de tel qu'un quartier commerçant, donc.

S'appliquant inconsciemment à se fondre mécaniquement dans l'attitude corporelle du badaud standard, Constant offrait le spectacle d'une déambulation sans histoire, sacrifiant à l'authenticité l'exotisme de la démarche. Il en singeait même la chorégraphie, s'arrêtant fréquemment pour observer quelque spectacle dont il n'aurait pas hésité un instant à décréter l'insignifiance s'il lui avait plu de réfléchir quelques secondes.
Il fallait bien reconnaître que cela fonctionnait, et Constant épousa même subrepticement les préoccupations futiles d'un touriste en vacance.

Son regard voguait sur le paysage avec la nonchalance d'un navire laissé à la dérive par la volonté démissionnaire d'un amiral contemplatif.
Les boutiques, les maisons, les gens, encore les boutiques. Autant d'éléments dont la seule vertu était la moiteur gluante de leur manque d'intérêt sur lequel les yeux de Constant pouvait glisser sans jamais qu'il ait à forcer son esprit.
Un élément, toutefois, finit par le retenir, et le jeune homme commença par s'y râper le regard en passant. Quelque chose faisait sens, par delà le lisse anonymat qui émanait du reste.
Constant avait cru reconnaître quelque chose, ou quelqu'un, tout du moins un objet qui faisait sens, singulièrement.

Il observa un moment le garçon qui se tenait quelques mètres devant lui.
Il n'eut pas à réfléchir bien longtemps pour le reconnaître.

Et pourtant ! Le moins que l'on pouvait dire c'est qu'il revenait de loin, le souvenir du jeune Céraphin. Il était enterré avec tout ce qui restait des quelques mois que Constant avait passé au Béarn.

Outre la surprise, la première réaction de Constant fut de sourire. Après tout, le jeune garçon lui avait laissé un souvenir plutôt agréable. Il se lança à sa poursuite en pressant quelque peu le pas. Rien de bien spectaculaire, somme toute, l'enfant n'avait pas spécialement de raison de se mettre à courir droit devant d'un instant à l'autre, et Constant n'était pas pressé au point de se faire violence en s'imposant de rompre trop explicitement sa marche touristique.

Le jeune homme fut d'abord tenté de rire de son inconséquence, et se fit la remarque amusée qu'il n'avait pas été très correct de condamner le pauvre garçon à se noyer dans l'oubli. Ce n'était certes et heureusement pas l'existence réelle du petit qui était en cause, mais tout de même. Chaque rencontre que l'on fait nous multiplie en nous faisant pondre des images de nous dans la mémoire de ceux à qui l'on se fera connaître. C'est cela aussi, l'existence, et un homme n'est jamais tant ce qu'il est que ce qu'il aura donné à penser de lui. Oublier quelqu'un consiste strictement à l'assassiner un peu.
Sur ce point Constant fut satisfait de voir que, malgré cela, le jeune garçon était encore en vie. Mais cette réflexion lui laissa un goût étrange. Après tout, y avait-il seulement une raison que l'enfant ne le soit plus ? Quel étonnant réflexe avait été le sien en envisageant spontanément pareil cas de figure...
Sans mesurer sa témérité, Constant se laissa aller à reconstruire, de fil en aiguille, le déroulement des évènements qui le mirent en relation avec le jeune Céraphin. Quelques éléments lui revinrent, ses magouilles avec le maire d'Orthez, son baptême officié par une diaconesse qu'il appréciait sincèrement, ce qui n'est pas fréquent, et qui connaissait parfaitement sa situation, les modalités originales qu'il avait instaurées pour l'élection de la comtesse du Béarn. Jusque là rien de fondamental.
La première chose pénible qui lui revint fut le souvenir d'une promesse, qui, pour honorable qu'elle fut à l'époque où il la fit, n'était pas sans le plonger dans un certain malaise à l'heure actuelle.
Il avait promis, un jour, qu'il s'occuperait du jeune garçon qui déambulait à présent dans les rues de Paris quelques pas devant lui. Il en avait pris l'engagement, quelque peu à la légère, lorsque celle que le garçon considérait comme sa mère était décédée.
Désormais, l'acte de se réjouir spontanément de la survie du gamin prenait des allures de désaveu.

Dire qu'il se sentait coupable de n'avoir pas activement honoré sa promesse aurait été exagéré. Concrètement, Constant ne l'avait semble-t-il pas laissé entre de plus mauvaises mains que les siennes, il avait donc tout loisir de penser qu'il avait fait au mieux.
Pourtant, une gêne lancinante et obscure se laissait sentir dans le fond, et il n'était pas tout à fait dupe de ses justifications.

Cette première contrariété lui fit ralentir le pas. L'enthousiasme qu'il éprouvait à l'idée d'apostropher le gamin s'était alourdi d'un lest de scrupules naissants. Le jeune garçon n'était pourtant probablement au courant de rien, et il n'y avait quasiment aucune chance qu'il lui tienne rigueur de quoi que ce soit, mais la mauvaise conscience de Constant menaçait de se faire trop palpable, à en devenir suffocante.
D'autant plus qu'il avait fort bien connu celle que le petit considérait comme sa mère. Et là encore, il se surprit à constater qu'il l'avait parfaitement oubliée, celle-là même qui lui avait, une fois, sauvé la vie.

Ce n'était d'ailleurs pas tant un oubli véritable, dans la mesure où la moindre sollicitation qui le pousserait en ce sens le conduisait sans heurt à en retrouver le souvenir intact, mais une insidieuse occultation, laquelle le mettait en face du fait qu'il ne lui venait jamais à l'esprit de se remémorer de sa propre initiative. Que fallait-il donc conclure si ce n'était que tous ces gens, pour présents qu'il soient encore dans sa mémoire, lui étaient devenus totalement étrangers ? Avaient-ils seulement cessé de l'être un jour ? Est-il vraiment proche de nous celui qui se doit rappeler à nous pour toujours exister ?

Nous en arrivons au moment où Constant éprouva l'envie de faire demi-tour. Le jeune Céraphin était une substance dangereuse, innocent et inconscient vecteur de souvenirs embarrassants.
A son contact, Constant sentait son esprit s'imbiber comme un papier buvard ternirait l'innocence de son rose en se noircissant d'encre.

Constant n'était plus qu'à quelques pas du jeune garçon, mais il n'était d'ores et déjà plus question de continuer plus loin.
Le pauvre garçon suppurait malgré lui, et Constant en souhaitait pas se salir les mains en pressant ce bubon à souvenirs.
Mais il ne pouvait pas non plus faire demi-tour, il ne faisait jamais demi-tour. Revenir sur ses pas revient à admettre qu'on a eu tort. Ce n'était pas à lui de partir.

Il s'arrêta au milieu de la rue, à peine trois pas derrière Céraphin, pour le regarder s'éloigner. Il ne courrait pas pour fuir son passé, quiconque pense pouvoir gagner cette course est un fou. Il s'arrêterait juste, tournant le dos à l'avenir pour éviter les gouttes de son passé pluvieux. Il attendra que passe l'orage pour pouvoir repartir, sans même souffler sur les nuages.
L'éponge est plus légère sèche.

Ne restait qu'à espérer que l'enfant ne se retournerait pas...
Karyl
Des claquements de chausses heurtant le pavé au rythme d’une course effrénée, voilà tout ce qui pouvait témoigner de la présence de Karyl dans la cité parisienne et plus particulièrement dans le quartier des Halles. Petit blond dépenaillé à l’allure malingre, Karyl était un gamin des rues approximativement âgé d’une huitaine d’année qui, aux vues de la course folle qu’il menait à travers les ruelles et places parisiennes, était plus que pressé. Essayait-il d’échapper à un maréchal après avoir joué les tire-laines ? Non, l’enfant avait depuis longtemps cessé ce genre d’activités au profit de l’aventure provinciale. Un an pour être exact, depuis qu’il avait rencontré le jeune Arnaud de Malemort au détour d’un menu larcin avorté et décidé à quitté Paris, sa mère nourricière pour suivre un quelconque rêve d’aventure loin de la misère aussi crasseuse que nauséabonde dans laquelle il évoluait. Et le voila pourtant, aujourd'hui, en train de courir de nouveau dans la cité, prit d’un sentiment de nostalgie qui le poussait à revenir sur les traces de son passé.

Les Joutes maritales en l’honneur d’Elianor de Vergy et de Chlodwig Von Frayner d'Azayes finies, le petit blond avait profité que le sommeil ait emporté chacun de ses amis pour quitter le campement Alterac en douce. Il prit juste soin de laisser à Maeve une courte lettre rédigée la veille ainsi que ses armes et le voilà parti à la redécouverte de Paris avec seulement en poches quelques écus et croutons de pains, tout ce qu’il possédait pour ainsi dire.
Et c’est ainsi que dès l’aube, il commença à déambuler dans les rues, arpentant les quartiers sourire aux lèvres, insouciant. Car, bien qu’il ne montrait rien, les derniers mois avaient été éprouvant pour Karyl entre la mort de Georges, celle de Jules et le départ de Félina. Il avait alors ressenti le besoin de rentrer chez lui, retrouver l’effervescence parisienne, les odeurs et senteurs si particulière à la ville et pourquoi pas rendre visite à ses parents. Il avait aussi espoir de retrouver ses camarades d’infortune, leur raconter toutes ses aventures quelles soit angevines, lochoises ou bourguignonne et enfin si possible les aider avec la maigre bourse qu’il possédait.

C’est avec ces idées en tête que le petit vagabond traversa le quartier des halles dont il ignora une partie des boutiques, flâna devant d’autres, entra enfin dans certaines à la recherche de petites bricoles à offrir avant de poursuivre ses projets. Mais à trop trainer, il en oublia que le temps passait vite et que, s’il voulait arriver à tout faire avant la nuit, il devait se dépêcher ce qui le conduit à entamer cette course folle qui faisait raisonner ses pas sur le pavé.

Tout occupé à ses pensées, il courrait pour rejoindre l’autre côté de Paris laissant son esprit divaguer sur ses projets, imaginant déjà comment seraient ses diverses retrouvailles. Courant, courant toujours plus vite comme autrefois lorsqu’il fallait détaler pour échapper poursuivant, le petit parisien en fit tomber le briquet qui avait dans la poche. Le sentant tomber plus qu’il ne l’entendit, karyl tourna la tête avant même de s’arrêter pour suivre la chute de l’objet. Juste une faction de seconde, laps de temps bien court direz vous mais hélas suffisant pour percuter de plein fouet l’homme qui se trouvait devant lui sur son passage.

Sonné, le séant venu caresser le pavé des halles, le petit blond mit quelques secondes à réaliser ce qui venait de se passer et de songer à se relever… Sans le savoir il venait de faire un bruit relativement monstrueux qui risquait peut-être de bouleverser les souhaits et projets de Constant Corteis.

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Un simple gamin des rues.
Ceraphin
Enfonçant son chapeau jusqu'aux yeux, Ceraphin avança, pourfendant la foule, parfois dense parfois éparse, d'un pas alerte.
Faut dire qu'il ne tenait pas à trainer, ayant comme la désagréable impression d'être observé voir même suivi... mais il refusait à se retourner pour le vérifier.
Gageons que ce ne soit précisément "qu'une" impression.
Le manque d'habitude de vivre dans telle promiscuité, avec tant de monde, tant d'inconnus.

La main crispée sur la garde du poignard paternel... ayant choisi d'abandonner épée et écu d'Azayes momentanément à Margency, jugeant ceux-ci plus dangereux que salvateurs en pleine capitale... le gamin était aux aguets.
Son chapeau, offert par le Ruffian en d'autres temps, le préservait un peu des yeux croisés, restreignant toute paranoïa supplémentaire: chaque regard un peu appuyé pouvant facilement s'interpréter comme signe avant coureur de danger à venir.

A peine aperçut-il l'enfant galopant à contre sens... faisant une brève analogie avec son propre petit frère Romain, en un peu plus vieux tout de même.

Son regard se portait sur l'échoppe d'un tisserand, se demandant s'il n'allait pas entamer là son investigation et quitter cette foule oppressante par la même occasion, lorsque bruit et mouvement dans son dos le firent sursauter.
La main tétanisée sur son arme, Ceraphin se retourna vivement... pour constater la banalité de l'évènement.
Un enfant maladroit ayant peut être fait chuter bruyamment quelque objet métallique sur les pavés de la ruelle dans sa propre chute.

Ceraphin soupira de soulagement, amusé de la scène mais surtout de ses inquiétudes infondées.
Lorsque ses yeux se portèrent sur la silhouette qui se tenait à peine au delà de l'enfant maladroit, une drôle d'impression de déjà vu le saisit brusquement.
Associée à l' image récurrente d'une fleur de tournesol.
Allez savoir pourquoi...

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Constantcorteis
Sans vouloir donner l'impression de céder trop explicitement à la pression d'une société procédurière à outrance, l'auteur du court récit qui suivra souhaiterait se prémunir de toute poursuite et garantir son impunité en se fondant dans le moule rassurant d'une procédure officiellement définie.
En effet, prenant acte de ce que le propos général de la narration collective qui s'opère au sein de cet espace d'expression virtuel s'oriente résolument du côté du sinistre ou, à tout le moins, de l'incident, il considère opportun de se dédouaner de toute responsabilité légale en montrant bien que sa responsabilité propre n'est pas clairement engagée, fut-ce même par l'intermédiaire de son personnage.

Voici.


Citation:
Constat d'accident circulatoire.

Véhicule A :

Le titulaire :

- NOM : Corteis
- PRENOM : Constant
- ADRESSE : Périgueux (la plupart du temps, enfin, officiellement)
- CODE POSTAL : (néant) PAYS : Royaume de France


Le véhicule :

- DESCRIPTION : Dispositif céphalo-rachidien prolongé en tissus musculaires, soutenu par un système respiratoire et digestif chargé d'en assurer l'approvisionnement en carburant.
- MARQUE : (la spécificité de la situation présente nous oblige à noter que, en vertu des mystères de l'Incarnation, l'identité du titulaire se confond résolument avec celle du véhicule)
- PAYS D'IMMATRICULATION : Royaume de France (ben oui, en quelque sorte)


Le conducteur :

NOM : (Là encore, à moins de verser dans le spiritisme débridé, force est d'admettre que la spécificité de la situation nous entraîne à considérer la consubstantialité nécessaire des trois personnes établissant la Sainte Trinité du Code de la Route : Le conducteur, le titulaire et le véhicule)

Dégâts apparents au véhicule A :

Rien de notable.

Mes observations :

- Ayant considéré que l'hypothèse selon laquelle Constant, malgré l'absence de référence nominale explicite, était bel et bien l'innocente victime de l'accident en question, il me semble important de réduire toute responsabilité de sa part en soulignant une circonstance simple. Lorsque deux corps se percutent, le bon sens veut que le corps en mouvement soit cause du choc. Cette clause s'applique semble-t-il avec d'autant plus de force lorsque l'on complique la situation en prenant en compte que les corps en question 1) sont automoteurs, 2) sont dotés d'un système perceptif. Selon le point numéro 1, on peut considérer que la responsabilité du choc est à mettre sur le dos des corps eux-mêmes, dans la mesure où, ayant la capacité de présider rationnellement à leur déplacement, ils auraient été en mesure de l'éviter. Cette capacité à éviter le pire est renforcée par la possession d'un système perceptif.
Dans le cas présent, nous avons deux situations distinctes, A, l'innocente victime, est au repos. B, le tumultueux vecteur de contrariété balistique, est en mouvement de translation rectiligne uniforme en direction de A. Qu'en devons-nous conclure ? Notons dès à présent la différence, fondamentale, suivante. Pour un corps au repos, étant de vitesse nulle (par rapport à un référentiel galiléen posé arbitrairement comme étant lui-même au repos pour la commodité de la compréhension) est susceptible de voir des corps en mouvements dans sa direction selon n'importe quel axe. En effet, étant au repos, l'addition de sa vitesse est absolument négligeable. Le corps B, en revanche, se meut, et doit donc retrancher à la vitesse de tout corps qui souhaiterait le percuter dans un axe identique à celui sur lequel il se meut lui-même sa vitesse propre, ce qui réduit d'autant les risques. Qu'est à dire ? Que le corps A, pour éviter le pire, devrait idéalement employer sa perception en toute direction, ce qui n'est pas humainement possible, tandis que le corps B, en vertu de son déplacement, peut se permettre de négliger une dimension, afin de se concentrer préférentiellement sur celle qui prolonge l'axe de son déplacement, d'où, vraisemblablement, les seuls dangers peuvent venir. Ceci n'a manifestement pas été fait dans le cas présent.




Bien, libérés que nous sommes à présent des formalités essentielles de la vie administrative, volons donc guillerets vers le miel enivrant d'un récit plus léger.

Appliqué qu'il était à subir patiemment le cours du temps, et tâchant de faire l'épreuve opiniâtre du rugueux déroulement qui le mettait en phase avec l'éloignement que prenaient les contrariétés passagères, Constant ne faisait guère attention au monde extérieur.
Enfin... Il y prêtait attention, en quelque sorte, mais de manière vague et diffuse. L'important n'était pas de voir des gens, ou toute autre forme d'objet défini, mais de saisir le mouvement de ceux qui acceptaient bêtement d'épouser la marche en avant du présent qui empiète sur l'avenir.

Du coup, fatalement, il ne s'intéressa au gamin qui lui fonçait droit dessus qu'à l'instant même où il en prit connaissance d'un point de vue tout à fait charnel. A ce moment là, du coup, il s'imposa par réflexe de le prendre pleinement en considération, comme n'étant plus une entité quelconque à travers laquelle il se sentait immobile, mais cette entité précise, ou plutôt, de façon plus prosaïque, ce sale petit chiard qui venait de le percuter avec un entrain manifeste qui plaidait presque pour la préméditation.

Passons sur le plan purement mécanique, la réaction du corps spongieux qu'était Constant à cette sollicitation externe étant parfaitement contenue dans l'application élémentaire de la loi enfantine de conservation du mouvement, il serait oiseux de s'y attarder outre mesure.

Sur le plan psychologique, où tout est toujours délicieusement plus irrésolu (en attendant, du moins que Saint Jean Pierre Changeux ait fini de gravir le nouveau Sinaï des neurosciences pour nous apporter les nouveaux commandements du Dieu Déterminisme (soyons chics, ne nous moquons pas et souhaitons lui tout de même bonne chance)), Constant eut tout d'abord le réflexe de puiser un certain mécontentement dans ce petit évènement anodin.
S'il avait été d'un naturel bagarreur, il se serait tenu disposé à lancer une flopée de jurons hauts en couleurs au responsable de sa contrariété. Toutefois, étant un jeune homme bien éduqué, et légèrement adepte du principe selon lequel tout ennui devait être évité, à plus forte raison lorsqu'il menace de se dégrader en manifestations physiques, il s'en tint à opposer un regard franchement mécontent.
Dans un premier temps, du moins, car vint ensuite le moment où il identifia clairement son agresseur comme étant un enfant, ce qui fut, de manière à vrai dire plutôt étonnante (du moins s'en serait-il étonné, voire même défendu lui-même si une enquiquinante lucidité l'avait mis devant le fait accompli) à atténuer singulièrement son agacement.

Il rangea son regard méchant (suffisamment tôt pour que personne n'ait à se rendre compte qu'il n'était absolument pas crédible dans ce rôle), et afficha même un petit sourire. N'ayant pas eu à consacrer plus qu'une seconde ou deux à l'amortissement facial de la douleur suscitée par le choc, il était libre de ses mouvements, et usa de son bon vouloir pour s'approcher du garçon qui se trouvait par terre.

Il lui adressa même quelques mots, dont la banalité lui aurait arraché un frisson de honte s'il s'était réellement entendu :


Eh bien, jeune homme, vous devriez regarder devant vous.
Karyl
Karyl, futur très grand aventurier super fort, avait toujours le séant par terre lors que Constant Corteis s’approcha de lui. Ses esprits retrouvé, le ridicule de sa situation le frappa alors ce qui fit naître sur sa bouille une moue des plus boudeuses. Comment avait-il peut faire preuve d’autant d’inattention ? Voilà qui n’était pas digne de ses grandes aspirations d’aventurier. Il balaya cependant bien vite cette interrogation et se releva prestement. Après tout, même les plus grands peuvent commettre quelques erreurs hein. De nouveau sur ses deux pieds, il tourna sur lui-même à la recherche de sa possession égarée et ce n’est que lorsqu’il la localisa enfin qu’il regarda Constant pour lui répondre enfin. « Moi je crois ce est aussi un peu vous hein » fit-il en guise d’introduction avant de filer à quelques pas de là pour récupérer son briquet. Il vérifia minutieusement que celui-ci ne s’était pas brisé dans la chute puis, satisfait, le fourra de nouveau dans sa poche avant de revenir, souriant, vers Constant.

Je t’ai pas fait mal ? S’enquerra-t-il finalement tout en détaillant l’homme pour se faire sa propre opinion sur le sujet. A première vue son interlocuteur ne semblait pas avoir souffert de la collision, ni même être fâché de son intrusion dans son espace vital. Ravi par cette constatation, le petit moulin à Parole qu’était Karyl reprit du service et voilà le mioche lancé une nouveau fois dans un de ces monologues pour un parfait inconnu qui n’avait surement que faire de ses histoires, mais cela lui passait totalement au dessus de la tête au petit blond.

Moi je sais que faut pas trop courir sans regarder mais c’est parce que mon briquet il est tombé et faut pas que le perd parce que c’est Ceridween qui me l’a donné et que c’est un beau cadeau. Mais je ai la chance parce que il est pas cassé alors je vais pouvoir le utiliser encore pour quand je vais aller à l’aventure. Dis tu as un briquet toi ? Si tu as pas je peux te prêter le mien un peu pour que tu essayes mais après faut que tu me rends hein !


Le petit, d’un air très sérieux, posa ses onyx sur le brun en attente d'une réponse. Il avait déjà oublié la mésaventure qui l’avait conduit à rencontrer cet homme et tout ce qu’il voyait à présent c’était une opportunité de faire une nouvelle connaissance à qui il ne manquerait pas de conter toute ses aventures en échange d’une histoire où d’une nouvelle découverte. Bien loin de se rendre compte que le jeune Céraphin les observait, oubliant qu’il était pressé, le minot décida d’entamer une vraie conversation. Il reprit alors la parole avant même que l’homme n’ait pu ouvrir la bouche pour répondre à sa question.


Et je te ai pas dis mais moi je suis Karyl, je ai huit ans, tu sais comment le sais ? Et ben c’est parce que Louis il a 7 ans, c’est son papa qui a dit et que je faisais la même taille mais félina elle a dit que je ai grandit beaucoup alors maintenant je ai huit ans. Et toi c’est quoi ton nom ? Pourquoi tu es dans les halles ? Toi aussi tu veux faire un cadeau ? C’est pour ton amoureuse ? Moi j'en ai pas de amoureuse parce que je suis aventurier alors je ai pas le temps mais toi tu as le droit de avoir hein, alors tu as?


Constant n’était pas au bout de ses peines, il ne restait plus qu’à espérer que Karyl se souvienne des nombreuses choses qu’il avait à faire avant que la nuit ne vienne emporter tous ses projets.
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Un simple gamin des rues.
Horkos.
Pfiou... C'que c'est grand ici...

Premiers mots du garçonnet dans la capitale. Voilà des heures qu'il marche, tourne. Les rues semblent ne jamais finir, s'enchaînant dans un labyrinthe infernal.

Et les regards qui de temps à autre l'effleurent l'inquiètent. Il se sent traqué depuis des semaines. En vérité il est traqué depuis des semaines par les loups comtois. Et maintenant par ceux de la Bourgogne qui ont rejoint la meute assoiffée de vengeance. Sans le connaitre ni rien savoir de lui. Un nom placardé sur toutes les places bourguignonnes parmi les pires racailles du royaume.

Et si l'un d'entre eux le trouvait ici. Que ferait-il ? L'expédierait-il dans l'autre monde sans sommation ? Les loups auraient-ils le courage d'exécuter basse besogne une fois le visage de la victime dévoilée ?

Tant de questions qui s'entremêlent dans la tête de l'enfant alors qu'il continue de se perdre dans les rues. Hésitant à demander son chemin ou si quelqu'un connaissait sa mère.

Se rapprocher des enfants peut-être ? Sa vesture impeccable en dépit de la poussière du voyage devrait sans doute lui attirer les bonnes grâces de certains. Mais à qui faire confiance ? Ceux là en profiteraient-ils pour simplement tenter de lui voler sa bourse ?

Certes il pourrait se défendre face à quelques marmots crasseux. Entrainé au mieux pour un gamin de son âge et équipé sur mesure. Si maman est souvent absente, enfin presque tout le temps serait plus approprié, elle n'en est pas moins prévoyante et méticuleuse. L'épée miniature qui pend à son flanc gauche est tout aussi piquante que celle des grands.

Planté au milieu de la rue, laissant les badauds le heurter dans le brouhaha régnant, il embrasse la foule du regard, cherchant encore visage qui lui inspirerait suffisamment confiance pour engager un minimum de conversation.
--Leviathan_l_encapuchonne


[Rue Saint Martin. Les cuisines.]

J'ai faim.


Le fils du Diable lâcha un furieux carreau d'arbalète dans la porte d'une armoire, qui se dévissa de ses gonds. Dérangés en plein coït, deux rats détalèrent vers un repère moins hostile. Quelques croûtes de fromage, seules, attestaient de l'abondance passée qui régnait en les lieux dans des temps désormais révolus.

J'ai faim j'ai faim j'ai faim j'ai faim.

Grognements sourds.
Léviathan, Prince des Ténèbres, est ramassé sur lui-même dans un fielleux mélange de résignation et d'attente tandis que son âme pourrie, aux tréfonds de lui même gronde tout autant que son estomac. Il est loin le temps béni où il n'avait qu'à claquer des griffes pour se voir servir sur une table de treize pieds de long, autour de ses chiens de confrères, des âmes damnées en sauce et du sang de pécheresse.

Seul à présent.
Il a dévoré les serviteurs depuis longtemps.


Put'vierge. Tant pis ! J'irai aux courses !



[Les Halles.]



Le furieux s'avance d'un pas musclé entre les badauds. Il heurte les épaules et écrase moult panards, car tel est son bon plaisir. Sa faim est trop belle pour se contenter du premier morceau de chair venu — on ne laisse pas au hasard le droit de décider d'un bon repas — aussi se fit-il à son flair en la matière.
Sous le masque, son oeil injecté roule dans son orbite.


Bordel. Mais ça shlingue l'âme damnée ici.

Il lui fallait de l'innocent. Et visiblement ce n'était pas le genre du péquenaud moyen dans le quartier. Il avait bien reniflé une ou deux vierges, mais les octogénaires ne lui revenaient pas à la texture. Allons bon ! Il continua.

Un moment plus tard, la salive lui monta en bouche — qu'il avait pâteuse et fétide — et goutta en longs filets le long de ses bajoues. Signe avant-coureur de la présence d'enfants en bas-âge.
L'Hargneux secoue le plastron de ses côtes, dans un rire contenu.

Sept pas. Sa carrure osseuse se dresse au dessus d'une petite tête qu'il plonge dans la pénombre. Une voix... qui marque.


On a perdu sa maman ?

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Horkos.
Et l'ombre s'abattit sur lui...

Il leva le nez pensant à un passage nuageux dans le ciel parisien. Mais alors qu'il découvrait la silhouette lui faisant face, dont l'ombre l'enveloppait, il entendit la voix. Rauque. Gutturale de derrière le masque.

L'enfant frissonne. Mais maman lui avait souvent fait la leçon quand elle lui apprenait à chasser en forêt. Ne jamais montrer sa peur. Les animaux la sentent. Et certains humains s'en délectaient de même.

S'il est grand pour un enfant de son âge, il est aussi d'un naturel taciturne. Allez savoir pourquoi. Sa nourrice qui désespérait souvent de le voir si posé, encore qu'elle avait été fort étonnée de son unique bêtise, forcément en avait fait part à sa mère. Celle-ci avait souri, posant un regard bienveillant sur lui. Un de ces regards qu'elle avait quand elle lui parlait de son père.

Pour l'heure le regard de l'enfant interroge. Circonspect. Réfléchi.


Oh...

Elle doit pas être bien loin... Vous ne l'auriez pas vu par hasard ? Elle porte le même genre d'habit que vous... Marron qu'elle est sa bure. Mais elle a pas de masque. L'est bien trop jolie !



La vérité sort de la bouche des enfants ne dit-on pas ? Et sa génétique l'a conçu ainsi. Incapable de mentir vraiment. A peine de quoi déformer suffisamment la verité pour se sortir d'un mauvais pas. Jouer des mots. Parait que ça aussi ça vient de son sang. Drôle de mélange.

Il sourit. Pas d'un sourire béat qu'arborent les benêts du village. D'un sourire poli, froid.

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De Thunes.Même si maman veut pas que je le dise.
Constantcorteis
Décidément, les enfants de Paris semblaient s'être dotés de l'épouvantable habitude de mettre involontairement le doigt là où il ne faut pas.

Cerridween...
Clairement, le nom n'était pas inconnu à Constant. Il pouvait même se rappeler quelques éléments épars qui ne demandaient qu'à se développer en souvenirs concrets sous l'impulsion d'un acte minimal de remémoration.
Mais non, concrètement, ce n'était pas vraiment l'ambiance.

La seule chose dont Constant voulait vraiment se rappeler était l'image d'une jeune femme rousse à Carcassonne. Le reste menaçait explicitement de devenir compliqué. Ouste!
Il se demanda quand même, à la dérobée, si la personne dont parlait le petit était bien la même que celle qu'il avait connue. A priori, peu de chances de se tromper.

L'esprit de Constant étant d'une volatilité quasi-féminine, il avait déjà complètement occulté la présence de Céraphin, et se piqua l'envie de défier inconsciemment tous les risques en discutant avec le garçon qui se tenait devant lui.


Bonjour à toi, jeune Karyl.

Voilà, ça c'est pour la politesse.
A vrai dire, Constant n'avait retenu que peu de choses de ce que lui avait dit le marmot. Il semble possible de considérer l'approximation suivante pour figurer ce qu'il en retint :


Citation:
"Blablabla Cerridween, patati truc machin je m'appelle Karyl gnagnagna bidule chouette amoureuse."


Amplement suffisant pour lui dicter sa réponse.
Considérant qu'il n'y avait aucune raison que le petit en vienne un jour à connaître son nom, et que, à tout prendre, se moquer gentiment d'un esprit sans défense en lui racontant des bobards faisait partie de ces petits plaisirs faciles de la vie dont il serait tout de même idiot de se priver, il poursuivit ainsi son propos :


Ouep, j'ai une amoureuse, elle s'appelle.... Cerridween.
C'est rigolo, hein ? Si ça se trouve c'est la même que celle que tu connais. C'est possible, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue.
--Leviathan_l_encapuchonne



Si je l'ai vue ? Une bure ? Crétin.
Y'a pas marqué Bureau des Renseignements ici.


S'impatiente le Colérique en postillonnant, le doigt pointé vers son front masqué. Il n'a jamais eu de tact avec les enfants... Ni avec qui que ce soit d'autre d'ailleurs, étant donné que les règles de paraître en société, il s'en frotte les gonades.

Mais il ne voudrait pas que son goûter lui échappe, aussi se rattrape-t'il grâce à une ruse d'apache.


Hihihihihihihihihihi. Ca me revient. De brun vêtue, une grande catin ouais ! Ta mocheté courrait vers ailleurs.
Mon petit chiard, il faut en convenir : elle t'abandonne à ton sort.


Et de se pencher dangereusement sur l'enfançon pour mieux le respirer. Dur dur était de résister à l'attrait de cet être chétif, blanc et potelé. Pourtant contre toute attente, le Diable fait preuve de patience. Léviathan a tout son temps. Et l'on ingurgite pas les enfants en public.
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Horkos.
Le nez du garçon se plisse, accusant le flot d'injures. Il serre les poings autant que les dents. Qu'on pourrait presque entendre grincer. Un léger tremblement le saisit. Penser à ce que maman a dit. Se maîtriser. Ne pas se laisser gagner par la laideur du monde.

Battements de coeur qui s'accélèrent, imperceptiblement.



Oui... Une bure... Face de craie !

Oops... Ca, c'est le genre de chose qui déplairait à maman. Et à papa, pour autant qu'il sache. Mais les mots au sujet de sa mère, s'il ne les a pas tous compris, le langage de charretier ne faisant partie de son éducation, il a saisi que ce n'était pas gentil, lui ont fait aussi mal que lorsque ces sales petits bouseux dolois l'avaient traité de bâtard.

Le garçonnet pose un regard froid et méprisant sur l'odieux personnage.



Et maman, elle m'abandonnerait pas d'abord ! C'est juste qu'elle sait pas que j'suis là...

Et si vous dites encore du mal d'elle, ben j'lui dirai et elle engagera des gens pour vous rosser ! Et mon papa il vous sortira les tripes et vous les passera autour du cou !


Un poil énervé sur la fin tout de même. Déstabilisé le marmot. On le serait à moins. Et ses gênes stoïques qui commencent à céder à ceux plus passionnés de son autre côté. Pas encore assez pour qu'il envisage de crier ou de sortir sa petite épée du fourreau.
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De Thunes.Même si maman veut pas que je le dise.
--Leviathan_l_encapuchonne


Léviathan, suprême tentateur, jubile derrière son masque imperturbable. Un rictus euphorique étire sa face à mesure que la colère fait bouillir un sang frais aux joues de son juvénile gibier. C'est trop facile...

Ah ah.

Non, ne pas dévoiler l'étendue de son contentement.
Léviathan referme une main griffue sur la tignasse du bambin et lui impulse une secousse bien pesée, telle une poupée de chiffon qu'on déleste de sa poussière.


Petite chiure. Je t'ordonne de te taire !

C'est vrai quoi, il n'aime pas recevoir des menaces d'un panier-repas. Même les Princes Démons ont une sensibilité à ménager, surtout par temps de famine.
Prunelles rétrécies par la hargne, il relâche la frêle chose en lui ôtant une touffe de cheveux épaisse comme une souris, noire et légèrement grasse avec ça — ces pré-adolescents vraiment — provoquant larmes et moult couinements.

Flegmatique, entre deux doigts raffinés, il époussette le crin noirâtre qui tombe en pluie sur le pavé. Il guette l'étincelle de haine qui voit le jour dans l'oeil de la demi-portion.


Alors, on se courrouce ?

Ricanement odieux. Parfaitement dosée, la formule de la Colère agit à point nommé.
Le Furieux se sauve au petit trot vers son repère, poursuivit par sa proie.


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Horkos.
S'il est d'un naturel relativement taciturne et conciliant, il n'en reste pas moins un gamin. La vie retirée que sa mère lui a fait mener ne l'a pas préparé à ça. Certes il sait lire et écrire, sans faire trop de tâches d'encre. Certes il a appris à chasser et même à manier l'épée face à un rondin ou à maman qui le laissait gagner chaque fois. Mais tout cet enseignement n'était resté que théorique, et la réalité le remet face à lui même et à ses peurs. Il est seul. Et l'autre l'énerve. Et le ton monte.

Petite chiure.

Enchanté... Moi c'est Horkos ! De Thunes !

Je t'ordonne de te taire !

Même pas en rêve... Spèce de Sc



Il coupe court, tout secoué qu'il est, extraction capillaire en marche et larmoiements en réaction physiologique obligatoire.


Lâchez moi, sale bonhomme puant...

Pas encore très au point au niveau du langage local faut croire. Il peine à maîtriser ses poings qui rêvent de s'abattre sur l'odieuse face blanche et brassent l'air devant lui quand l'autre continue de le narguer... avant se détaler comme... aucun mot pour décrire la scène, qui en serait presque comique s'il n'était aussi rouge de colère.


Pourrez courir, z'êtes trop gros, j'vous aurai.. Et j'vous piquerai votre derrière tombant de mon espadon...

Crie-t-il avant de s'élancer, épée en main, dans les ruelles à la suite de la grosse masse noire qui s'enfuit.
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De Thunes.Même si maman veut pas que je le dise.
Ceraphin
A bien y regarder, c'était bien lui.
Cette allure élégamment nonchalante, cette posture à la fois contemplative, voir détachée, et attentive.
Constant.
Souvenirs d'un autre temps, déjà.
Celui-ci s'était envolé un jour, sans annonce ni préavis.
En même temps qu'était Ceraphin pour lui?
L'enfant d'une amie... à peu de choses près.
Envolés les tournesols... le temps se chargera d'en disperser les graines, au gré du vent.

Pour autant, nulle ressentiment dans les pensées du gamin.
Là encore les choses étaient telles qu'elles étaient, il les acceptait.
Et donc c'est d'un sourire amusé qu'il observe le sieur Corteis se dépatouiller avec un marmot... le connaissant un peu, il devait être ravi de cette nouvelle confrontation enfantine.
Et cela fit gentiment ricaner Ceraphin.


Eh Con... commença t'il à articuler en direction de l'homme qui ne le voyait pas encore, tout attentif à la tête blonde présente à mi chemin entre eux deux.
Non pas qu'il cherche à insulter quiconque, mais son interpellation s'avorta d'elle même lorsque le gamin d'Azayes vit son attention détournée par un étrange face à face, ayant lieu là bas, un peu plus loin.

Un face à face improbable entre un gamin, un de plus... spécialité parisienne ou bien?... et un étrange personnage qui ne l'inspirait guère.
Or voici que le ton monte entre les deux, or force est de constater que l'affrontement est inégal à tous points de vue.
Encore surpris par tel spectacle, Ceraphin en était encore à se demander si finalement tout cela le regardait vraiment lorsque l'encapuchonné saisit le p'tiot par la tignasse.
Les choses prenaient une tournure qui ne plaisaient au jeune homme nourri de romans chevaleresques et son envie de quitter sa neutralité précédente fut totale lorsqu'il entendit un nom qui lui semblait connaitre, mais sans certitude...


Moi c'est Horkos ! De Thunes !

De Thunes... un visage s'y associa dans l'esprit de Ceraphin.
Mais il n'eut point le temps d'approfondir et confirmer cette impression... l'autre gamin s'en allait furieux, bras armé à la poursuite du sinistre hère.
Telle fuite était illogique et convainquit Ceraphin de ne pas fermer les yeux plus encore sur les suites de cette obscure affaire.

Il demeurait néanmoins un point délicat qui contrariait l'Azayes.
Constant à peine retrouvé, il devait déjà s'en éloigner à toutes jambes... sans avoir le temps d'une explication, ou d'un mot.
Qu'à cela ne tienne il y avait probablement urgence mais Ceraphin eut le temps de lâcher, à hauteur de Constantcorteis...


Saludi Constant!...
Venez vite, y a du grabuge!
... en tentant d'accrocher furtivement son regard, qu'il sache au moins qui venait de l'interpeller.

Veneeeeez... lâcha t'il encore sans se retourner, parti à la poursuite des deux antagonistes inégaux, déjà sortis de son champ de vison au détour d'une maudite ruelle.

Fougue et inconscience...

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