Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Dans une chambre du château de Saint-Omer, après les joutes en l'honneur de la naissance de l'héritier, et la veille du banquet de clôture.

une visite impromptue

Esquerrier
HRP : le début est ici
http://sainct-omer.realbb.net/salle-du-grand-bal-f31/grand-fracas-pour-une-petite-decoration-t207.htm#2057



Il évitait les domestiques, cherchant comment rejoindre la sortie. A pas de loups il entre dans le petit salon, personne. Non, du bruit ! vite, à gauche !
Il avance, les escaliers, on vient de l'autre côté, il monte, à droite un coude que se perd dans les ailes du château mais.. on vient en face, s'il en croit la lueur qui s'avance. C'est décidément son soir.

Pas le temps de penser il entre dans la première salle dont la porte s'ouvre : c'est une chambre, il ne sait pas laquelle. Cri de surprise : il est découvert. Le timbre est féminin il n'en sait pas plus, et la pénombre ne l'aide pas à savoir plus pour le moment...
Béatritz
S'étonnera-t-on de ce que cette chambre fût celle de Béatrice de Tapiolie ? La jeune héritière s'était vu attribué des appartements au château, et c'était chose bien normale pour une délicate vierge de haut lignage.
Dans l'obscurité de la nuit, dans la solitude du sommeil, la fille des deux Pairs ne conservait presque aucun de ses rictus dédaigneux, de ses airs de princesse. Elle était l'orpheline, la solitaire, l'ignorante. Jamais elle ne l'aurait avoué au grand jour... Jamais elle n'aurait osé faner l'image impérieuse qu'elle voulait imposer aux gens ; l'image d'une femme forte et fière, sûre de son rang et de sa valeur. Sûre de son rang, de sa valeur, elle l'était certes - mais forte, non point messire. C'était un frêle oisillon tombé du nid, sans parents pour la secourir. Désirait-elle que son père revînt à la vie, comme dans l'Eclipse d'Aristote ? En son coeur c'était là grand duel ; être orpheline tout à fait, mais Duchesse si vite... Ou apprendre à connaître son nom et son sang, dans l'ombre d'un père qui n'avait eu que faire d'elle durant les quinze dernières années - mais une ombre protectrice, mais un guide.

L'avenir la fascinait, l'avenir la terrifiait... Ses nuits en étaient troublées. Elles le seraient, au moins jusqu'à ce qu'elle sache, résolument, si son père était mort pour de bon, ou non.

En cette veille de banquet et de ripailles, la pensées de ces bonnes choses à manger avait réussi à apaiser un tantinet la demoiselle, qui s'était endormie - d'un sommeil léger, mais dont rien n'aurait dû rompre le fil.

Pourtant une présence se fit, un bruit de porte - et surprise, elle s'éveilla, et cria.

Une silhouette... Le fantôme de son père ? Elle cligna des yeux, il fallait qu'elle s'habituât au noir, mais n'était pas certaine de vouloir attendre de le mieux voir pour congédier l'importun. Les draps remontés contre elle, s'y cramponnant comme à sa vie, elle demanda :


-« Qui... Qui êtes-vous ? Que faites-vous dans mes appartements ? Sortez, sortez ! »
_________________
[Humour inside ~~ Béatrice n'est pas blonde et ne s'appelle pas Paris]
Esquerrier
De grâce ! De grâce !

Il chuchotait, et espérait qu'elle lui réponde sur le même ton, il se fallait être discret, il n'avait pas pris la précaution d'être masqué et en plus de l'embarras de la situation il serait découvert, son voeu d'humilité rompu.

Je vous en pie Dona. De grâce !
Je ne vous veux aucun mal je vous le promet et m'excuse de troubler si brusquement votre sommeil.


Oui enfin, mon grand ta parole vaut celle d'un voleur ou d'un assassin pour elle pour le moment.

Je suis, je suis, je suis....


Mon dieu, qui était-il ? Lui si éloquent d'habitude bredouillait car pris de court. Gagne du temps, gagne du temps. ce serait plus facile de savoir qui il avait en face de lui. La chambre était grande il pouvait supposer qu'il s'agisse de l'une des invitées aux festivités mais pour le reste...Si au moins elle pouvait légèrement se décaler dans ce rayon de lune qu'il mette un visage sur cette voix qu'il ne reconnaissait pas.

Je vous en prie, Dona. Accordez-moi le temps de m'expliquer avant d'alerter toute la maisonnée. Je vous en prie, laissez-moi donner un sens à ma folie d'être en ces lieux à cet instant.

Oui, elle était noble ou au moins riche, n'était-ce pas des fanfreluches qu'il voyait là, des draps et couvertures de belle facture. Pense, pense. Si elle est noble elle tient à sa réputation à conserver les apparences à éviter les scandales. Oui, joue la-dessus ! Avec un peu de chances elle est mariée : que dirait son mari si on lui apprenait qu'alors qu'elle était en visite chez une amie un homme la visitait le soir ? Oui, joue la dessus.

Oui, folie qui n'a d'égale que l'inclination que j'ai ...

Oh non ! Mais ça n'a aucun sens ! Il regrettait ses paroles, quelle idée stupide qu'il venait d'avoir ! Assume ! Tu sais parler aux femmes, non ? Oui enfin, dans l'idéal la femme il sait qui c'est pour commencer... et elle ne le prend pas pour un brigand ou un violeur ! Mais pourquoi diable ne l'aidait-on pas !? Au moins voir son visage en espérant et en redoutant de le reconnaître. Le mal est fait : continue !

L'inclination.. j'en perds mes mots. De grâce laissez moi m'expliquer, vous regretteriez que je sois découvert dans votre chambre sans savoir ce qui m'y amène.

Pour peu que ce soit une vielle mégère, ce sera compliqué de parler de ses yeux ou son sourire ! Non... la voix semblait jeune tout de même... et touchante à dire vrai.

Inclination née de l'observation de vos qualités...

Si elle boite pour la grâce c'est raté.. si elle est grosse pour la légèreté c'est raté... Evite de nommer ces qualités ça vaudra mieux ! Et puis tu n'as pas encore menti. Tu aimes les femmes pour peu que tu leur trouve une qualité. Tu les protèges, tu les défends tu mourrais pour elles, n'est-ce pas la preuve d'amour des femmes ?


de vos qualités naturelles. C'est ainsi que ne trouvant pas le sommeil, j'errais distrait du côté de la salle de bal caressant l'espoir de vous y faire tournoyer la nuit prochaine

Ouh.. elle a intérêt à ne pas boiter ! Ca serait gênant pour la danse. Après tout c'est vrai qu'il avait imaginé ce que ce serait de faire danser gentes dames à ce bal.

C'est donc en ignorant toute forme de raison que mes pieds m'ont mené jusqu'à vous comme attirés par vous.

C'est pas faux... il a marché et il y est allé à l'instinct. Et surtout il se sentait stupide d'être ici à cet instant !

Vous me demandez qui je suis : je ne suis qu'un homme embarrassé de vous avoir réveillé au milieu de la nuit poussé par sa folie qui désormais redoute d'être découvert, maintenant que vous connaissez ce qui m'amène ici et maintenant.

Plaidoirie achevée. Il avala difficilement sa salive. Quel serait le verdict de cette inconnue ?
Béatritz
Grâce, grâce... Était-ce elle que l'on appelait ainsi ? Non, on implorait la sienne. C'en était presque aussi flatteur. Émergeant lentement de son était embrumé, elle resserra bien les draps contre elle, qui portait une cotte blanche, et habitua ses yeux à l'obscurité.

Cette voix, l'avait-elle déjà entendue ? Peu, très peu - peut-être pas du tout. Il avait peu de raison, lui dit-il - et cela laissa à Béatrice de Tapiolie le temps de rassembler la sienne. Sa respiration était forte, sa peur, quoiqu'elle voulût la cacher, très grande.


-« Monsieur si... Si vous avez la présence d'esprit de parler de votre... de votre déraison, alors... alors vous avez recouvré le bon sens, alors... alors vous sortirez, car c'est fort discourtois de... d'entrer nuitamment dans les quartiers d'une jeune fille de si haut... si haut lignage. Vous la mettez... en péril, et sa réputation, autant que vous encourrez de risques d'en... d'en être châtié. »
_________________
[Humour inside ~~ Béatrice n'est pas blonde et ne s'appelle pas Paris]
Esquerrier
Je.. Oui, vous avez raison, Dona, je vous remercie p.. Je suis terriblement confus de vous avoir mis dans cette situation. J'ai à coeur plus que vous ne pouvez l'imaginer les valeurs de la courtoisie et celles de la chevalerie.
Regagnez rapidement le sommeil, peut-être demain je ne serai qu'un rêve. Je sors donc.


Etaient-ce les domestiques réveillés par les caprices de leur maitre, ou du monde réveillé par le cri de surprise venant vérifier ce qu'il se passait ? Il y avait de la vie alors que notre chevalier allait sortir. A moins que ses sens lui jouaient des tours tant il mourrait d'envie de savoir qui était son interlocutrice ?

On vient. Je ne peux sortir : permettez que je reste le temps que ça se...

Prestement, il s'était éloigné de la porte et cherchait un endroit où se dissimuler. souvenez, vous, chaussé, ou plutôt non chaussé comme il était, le sol était pour lui glissant et lui joua un nouveau tour: il se rattrapa tant bien que mal, son genou tapant contre un coin de mobilier. Depuis qu'il était en ces terres, il semblait poursuivi par le sort. Seules finalement sa qualification en demi finales des joutes l'empêchait de se croire maudit. Il fait de grands efforts pour ne pas crier, mais la douleur vive doit s'échapper d'une manière ou une autre. Il se mord la main alors qu'une larme parcourt sa joue. Inspiration, expiration, désormais c'est lui qui maitrise cette douleur. Il se tenait maintenant dans un coin d'ombre, normalement invisible pour qui ouvrirait la porte.


...le temps que ça se calme, que je puisse sortir sans être vu.

Ce qu'il ne sut pas, c'est que dans sa lutte contre les lois de la gravitation, son visage sortit de l'obscurité pour un instant plus court que celui de dire "Zut"
Béatritz
Les valeurs courtoises, la chevalerie... En était-ce, des manières, lorsqu'on entrait nuitamment chez une demoiselle, d'invoquer de tels idéaux ? Reprenant son sale caractère à mesure qu'elle comprenait mieux ce qu'il se passait, elle devenait maîtresse de la situation - ou du moins la maitrisait-elle bien mieux que les instants précédents. Peu lui importait qu'on vînt ! Elle avait encore, jeune brebis, beaucoup à apprendre sur la puissance des bruits de couloirs.

Du reste, elle se souciait bien peu que l'infâme intrus se fût blessé sous ses yeux ; bien mieux lui aurait-il plu qu'il se tuât tout à fait, car alors elle aurait senti combien le Très Haut veillait sur elle et combien il fallait le craindre et vivre vertueusement. C'était un mal, peut-être, qu'elle n'eut pas l'occasion d'être, cette nuit-là, transcendée par la fulgurance du Très Haut ; car toute ancienne béguine qu'elle était, elle voyait le Très Haut bien là où cela servait ses intérêts.

Peut-être était-ce lui qu'elle devait remercier, d'avoir cru saisir, l'espace d'un instant, un profil, un nez aquilin, une lèvre volontaire, un menton droit, un regard douloureux. On passa, en effet, dans le couloir, et les pas s'éloignèrent lentement, dans le silence feutré du clair de lune. Et le courroux de la jeune fille s'en était allé avec le passant noctambule. D'un ton bien davantage intrigué qu'impérieux, elle demanda alors :


-« Qui êtes-vous ? »
_________________
[Humour inside ~~ Béatrice n'est pas blonde et ne s'appelle pas Paris]
Esquerrier
Ah ça se complique. Difficile d'éluder une deuxième fois cette question. Le ton semblait moins marqué par la surprise et son sommeil interrompu : oui, plus difficile de contourner la question.
De là où il était, il voyait une partie de la garde robe de la belle, sa taille semblait fine, il essaya de se souvenir de ces éléments du mieux possible, les avait-il déjà vus ? Non, mais il faut avouer qu'il ne tenait pas compte de la plupart des efforts de toilette des gens qu'il croisait.
Bon c'était mal barré pour lui répondre en fonction de ce qu'elle est. Pense vite !
Une énigme.On garde ainsi une part du mystère. Il n'avait pas le temps de la faire correctement, il prit la paresse des rimes en -é, ce sont les plus simples.


Je vous ai avoué ce qui m'a attiré
Ici à vos côtés, en pleine obscurité
De grâce permettez d'ainsi me présenter
Par une énigme aisée que vous déchiffrerez.


Fuyant la vanité, désir d'humilité
C'est en homme discret, qu'ici on me connait
Ceux qui m'ont observé ont dû se demander :
Forme-t-il un reflet car tout est inversé ?


Il s'arrêta là, comprendrait-elle qui il est ? Il aurait au moins le temps de reconnaître les vêtements qu'il voyait, ou la silhouette qu'il devinait, ou mieux encore sa voix. Espérons que la fatigue ou la surprise ne la ferait pas le reconnaître immédiatement, qu'ils sachent tous deux autant, c'est-à-dire peu, sur le mystère de l'autre.

J'ai encore le fol espoir de ne pas vous avoir déçu, le fol espoir que lorsque vous trouverez quel est l'intrus qui a troublé votre quiétude vous saurez le lui pardonner, le fol espoir que vous ne fuirez pas sa compagnie...

Bon maintenant qu'il a rassemblé quelques éléments pour la reconnaître, qu'il doutait de la voir bouger attraper un rayon de lune il fallait penser à s'éclipser.
Béatritz
Elle ne répondit rien. A la vérité, ces vers étaient ennuyeux, et désormais que le calme était revenu, elle trouvait quelque humeur à ce que cet homme lui contât presque fleurette au beau milieu de la nuit, en des circonstances qui pourraient entacher son nom.

Elle bâilla sans en cacher le bruit, et elle se souciait bien peu que son bâillement fût crédible. Elle voulait qu'il partît, et le lui fit comprendre :


-« Peut-être aurons-nous de l'indulgence, si cet homme dont vous parlez comprend quelles limites il ne lui faut pas franchir, et sait se retirer quand il en est temps. Il n'y a plus personne, dans le couloir. Allez-vous-en. »
_________________
[Humour inside ~~ Béatrice n'est pas blonde et ne s'appelle pas Paris]
Esquerrier
Elle n'a pas pris, quelque part c'est tant mieux, mais n'était-ce pas là une forme de cruauté ? Il analyserait ça un jour peut-être, ce n'était pas le moment.

Il se déplace plus adroitement dans la chambre, tournant la tête au bon moment pour éviter d'être reconnu.

Qu'Aristote veille sur votre sommeil et vos rêves.

Il entr'ouvre la porte, rien puis plus franchement avant de sortir. Bon, il reste encore à trouver comment se retrouver dans ce labyrinthe.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)