[RP] Entre deux portes, entre deux mondes, entre blondes

Et allez. Elle l'avait refait. Où, quand ? Allez savoir... Si ceux qui l'entouraient, dans la tente de soins, le savaient, elle, elle ignorait que cette fois, c'était arrivé sur les remparts d'Arles, elle ignorait que c'était un 16 avril à l'aube que c'était arrivé. Elle n'avait ni froid ni mal. Elle n'avait pas peur, non plus.

Remarquez que les lieux lui étaient familiers, avec cette fois, au fond d'elle, une certitude qu'elle n'aurait jamais avoué en étant bien au chaud dans son enveloppe corporelle : elle avait appelé ce moment de ses voeux. Elle y avait toujours retrouvé Asterius, et à chaque fois, il lui avait tendu la main pour la ramener du côté de la vie. Depuis, il avait disparu : de quel côté serait-il, cette fois ? Elle savait que s'il se trouvait du côté de la mort, lui qui seul avait réussi à la faire revenir... Elle le suivrait. Parce que là, enfin, ils se retrouveraient, et rien ne se mettrait jamais plus entre eux, ni les aléas de la vie, ni la froide indifférence du devoir.

Réunis, à jamais.

En avait-elle envie ? Elle en était arrivée à ce point où l'âme hésite et fait le tour des possibles. Là où l'esprit ne se joue plus de tours de passe-passe. Oui, elle en avait envie. Envie qu'il soit mort, envie d'être enfin de nouveau à ses côtés. Le reste ? Quelle importance ? Qu'est-ce qui aurait bien pu compt...

Mère ? Où sommes-nous ?

L'esprit d'Armoria partit à tâtons. Et rencontra celui de sa fille.

Nous sommes... Là où se fait le choix, ma chérie. Ne crains rien, je suis là.

Force de l'esprit, qui à partir de rien parvint à se créer des bras pour serrer contre elle ce petit bout de femme. S'inventer des lèvres pour embrasser son front. Tout recréer, tout refaire.

Elles étaient là, la mère et la fille, l'une contre l'autre, les deux blondes de Bourgogne tombées sur les remparts d'Arles par une aube de belle victoire. Et qui n'en savaient rien.

Les voix ne se faisaient pas encore entendre, ni de l'au-delà, ni de la terre des vivants. Il était encore trop tôt, mais cela viendrait. Armoria le savait, cela viendrait.

Mais où était Asterius ?
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Tandis que son absence de mains calinait sa fille et faisait mille caresses sur l'absence de cheveux de celle-ci - pur esprits, certes, mais ô combien de façons de sentir et faire ressentir, hors des barrières tristement contraignantes et dépourvues d'imagination du corps ! - son absence d'oreille se tendait désespérément, attendant un signe, et surtout, l'appel de la voix tant chérie.

Là... Quelque chose approchait. Non, pas quelque chose, quelqu'un.

Ce n'est pas lui, songea-t-elle, déçue et attristée.

Ce n'est pas encore lui, répondit sa fille, laquelle, outre qu'elle connaissait à présent tout des pensées de sa mère, aurait deviné de qui il s'agissait, même si elles avaient encore été sur terre.

Quelqu'un que nous connaissons, tu crois ? Mais de quel côté ? La voix m'est familière... Nous sommes ici !

Elle entreprit de se composer une apparence, de façon à ressembler à l'enveloppe qu'elle avait laissée sur terre. L'espace d'un instant, elle songea que si l'arrivant(e) faisait partie de ses ennemis, il valait sans doute mieux rester dans l'anonymat des âmes. Puis, avec une absence de sourire, elle haussa, fataliste, son absence d'épaules.

Bah... Hostile, ami ou indifférent, aucune importance : l'on ne me peut faire mie icelieu que l'on ne m'aie déjà fait là en bas. Allons, ma chérie, rends-toi présentable.

Et le temps d'une pensée, au sommet de la nébulosité des âmes, se dessinèrent les deux visages.
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L'avantage d'être décapité, c'est que jouer à la soule de l'autre côté du miroir est quand même un brin plus facile. Des pendus, des noyés, des enterrés ressuscité, y en a plein partout... de temps à autre il y a même ceux qui s'étouffent avec un bout de saucisson, mais alors des décapités, ça c'est plutôt rare.

Se promenant de nuage en nuage, se prélassant dans son cocon de coton, le Chian, profitait de la vie après la mort. Il aurait du suivre les enseignements religieux avec plus d'attention: les curés ont raison!
Le seul ennui du paradis, c'est justement cela, l'ennui. Des nouveaux? Y en a souvent, en ce moment ils quittaient la terre ensoleillée de Provence à destination des cieux. Pas terrible comme arrivage. Ils faisaient penser aux bout de bois qui s'échouent sur le rivage balancés au rythme des vagues.


C'est donc un jour de grand soleil, au dessus des nuages, il est rarement masqué, sauf en période d'éclipse... il devra interroger Aristote à ce sujet d'ailleurs. Des bruits couraient que c'était la tête du maitre des lieux qui enflaient à tel point qu'elle masquait la tâche lumineuse accroché au plafond mais le Chian voulait en avoir le coeur net.
C'est donc un jour comme les autres que le Chian se promenant non loin des portes du paradis, entendit une voix.

Tiens? Une nouvelle. Bonne nouvelle! Cela manque de femme par ici.

Il aurait pu repartir comme il était venu, mais le son venait d'une voix lui rappelant celle qu'autrefois l'on surnommait "l'hystérique d'Anjou".
Arf, si la racaille Angevine venait à se pointer au Paradis en plus grand nombre, cela allait vite devenir un enfer.
Croisant les doigts, il espéra ardemment qu'elle repartirait dans l'autre sens.
C'est alors qu'une voix répondit.

C'est agité par ici sacrebleu!

L'ennui éternel du paradis fut troublé par une nouvelle voix. Et celle là, Chuichian la connaissait.
Il délaissa son bout de paradis et franchit les grandes portes pour se pointer auprès des nouvelles arrivantes.

Tu t'es encore cassé un ongle?

[Les limbes, c'est quatre blondes au mètre carré.]

A croire que comme les aimants, les blondes s'attirent. Tiens, en parlant de satyre... La porte côté sans-retour venait de s'ouvrir. Mais pour l'heure, l'attention d'Armoria était fixée sur leur imprévue et imprévisible compagne d'attente post-mortem.

Fitz ? Mais... Que diable faites-vous là ?

Elle eut à fournir un effort insensé : que l'on sache qu'à qui vient de mourir et n'a pas encore choisi son chemin, la mémoire est capricieuse, et ne révèle pas ou peu les événements les plus récents. Sagesse de dieu, qui dans sa miséricorde voulait empêcher que l'on revoie sa propre mort ? Perturbation chimique venue du corps charnel et qui persiste à envoyer des messages de même pas mort ? Allez savoir...

Toujours est-il qu'elle eut bien du mal à évoquer les derniers rapports reçus de France.

Oh... Craon, non ? Nous, c'est Arles.

Elle fronça le nez - oui, maintenant, elle en a un, suivez un peu, bon sang.

Et je ne sais même pas qui a gagné. Enfin, quoi qu'il en soit, oui, c'est moi. Enfin, je pense. Et ma fille, que vous connaissez... Votre chaperon.

Marmonnement de ladite, qui avait assez mal vécu cet épisode.

"Tu t'es encore cassé un ongle?"

Les éthérées attentions se tournèrent vers le nouvel arrivant. Armoria reconnut dans ces contours plus précis que les leurs - ah oui, quand on a choisi, on devient plus précis - l'apparence typique - ah, vous voyez ? Je vous l'avais bien dit - d'un véritable trépassé ayant pris un aller simple. Lequel aller simple se justifiait somme toute par la tête qu'il portait, non pas sur son cou, mais sous son bras, comme un jouteur fait avec son casque au sortir de la lice. De fait, elle regarda sous le bras du sieur pour savoir de qui il s'agissait.

Et hop, une autre blonde, l'élément indispensable à un carré. Surtout quand on est trois.

Bonté divine, c'est l'au-delà des Feudataires, ici, ou bien ?
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[Une Princesse, une Chaperonne, une Muse, et un Emmerdeur]

La Duduche fofolle et originale- hystérique diront certains jaloux, ouais ouais, toi, le vilain, je t'ai vu !- en reste bouche bée. Et comme elle est creuse, c’était une vision d’infini. Elle papillonne des paupières (jour-nuit-jour-nuit), avant de reprendre ses esprits.

Arles ? La Provence ? Mais je vous croyais Maire… Enfin… On dirait que c’est plus l’cas…

Elle plisse le front, elle ne peut pas l’éclairer quant à ses questionnements, puisqu’elle-même, trop préoccupée par la situation de l’Anjou, n’avait pas participé aux débats concernant la Provence chez les Feudataires. Les prunelles autrefois bleutées et à présent irisées se posent alors sur le doux minois de Loreleï. Elle rosit légèrement (oui, bon, faites un effort d'imagination...), se souvenant le vilain tour qu’elle lui avait joué avec Erik, alors qu’ils avaient échappé à l’attention de la jeune femme. Il parait qu’il n’est jamais trop tard pour se repentir et elle souffle, comme une môme prise en faute :

Ah oui, Loreleï, désolée pour la situation créée lors de notre dernière rencontre, je n’étais pas moi-même…

Soudain, un drôle de bonhomme sans tête se pointe et interpelle l’Altesse. C’est pas les portes de l’autre Royaume, c’est un vrai moulin… Elle ne se souvient pas de cette trogne, ça ne lui dit décidément rien. Elle n’a pas beaucoup de mémoire, et la plupart du temps, oublie très vite les gens qui ne l’intéressent pas. Elle ne réalise même pas que c’est un Poitevin.
De toute façon, sa fade présence est bien vite éclipsée par une apparition divine, une vision de rêve… Un ange… qui s’exprime comme une poissonnière. Sa muse, son autre, sa sœur jumelle. Et alors qu’elle la rabroue, Fitzy regarde Beli avec une infinie tendresse et une émotion non feinte.

Belialith d’Ypriex ! Cesse de me gronder ! Je t’aime !

Elle se jette sur elle, et sa présence vaporeuse s’enroule autour de la Séraphine :

Et je veux rester pour toujours avec toi ! Oui, restons tous ensemble pour la vie ! Euh... la mort !

Effectivement, l’on ne se souvient pas de tout, quand on est là. On n'est même pas soi même, une sorte de mièvrerie et de déni l'ont envahie.
On ne pense pas aux autres, à ces êtres chers qu’on a laissés. Pour que la transition soit moins douloureuse ?
Elle n’a même pas une pensée pour l’enfante qu’elle vient de mettre au monde…
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.

- ARMORIA !???!!

Ben ça ! c'est bien Armoria. Des souvenirs flamands plein la tête, la douce jeune femme s'approche et fait un effort pour essayer de ressembler à celle qu'elle a été ... qu'elle ... quelle ... qu'à elle ... Kaelle ! Depuis tout ce temps elle retrouve enfin son nom.

Elle l'avait oublié comme tout ce qui faisait elle. Timide face à ces gens important, elle s'approche doucement. Un sourire sur les lèvres. Et la blondinette de se porter à la hauteur d'Armoria.

Souvenirs de ses débuts, de l'aide qu'Armoria lui avait apportée ... de la tristesse de son départ. Mais que fait elle ici Armoria ? Ce n'est pas son heure. Elle a tant de choses à faire encore. Mais la vaporeuse blondinette sait bien que seule Armoria décidera. Alors elle s'approche et fait fit des convenances, après tout entre choses vaporeuses, plus de convenances ... si ? peut être que si. Bon ben un vous alors ...

Armoria ? c'est bien vous ? Je ne suis pas sure que vous vous rappelez de moi, c'est moi Kaelle ... Nous nous sommes croisées à mon arrivée en Flandres ... houla il y a longtemps. Il était alors question, quelques temps après mon arrivée de vous garder enfermer au conseil pour ne pas que vous partiez.

Et la blondinette de rougir ... elle en avait peut etre trop dit ... c'était peut être malpoli, mais elle sortait de l'état de chose vaporeuse sans non, à un état moins vaporeux et avec un nom. Alors curiosité oblige ...

Douce voix filiale à la maternelle oreille.

Mère ? Vous en connaissez encore beaucoup, des gens, dans le coin ?

Oh oui... Entre ceux que je n'ai pas regrettés et ceux qui me manquent, beaucoup... Et si la porte vers le soleil et le lune ouvre en plein, nous allons être serrés comme des harengs dans un tonneau, ma chérie.

Un effort pour les souvenirs les plus récents, encore une fois, et les plus anciens, même fugaces, qui revenaient comme si venant tout juste de se produire.

Tiens, là, tu vois, c'est Kaelle... La mie de cher vieux Radek : ils ont parcouru les Flandres je ne sais combien de fois. Et la rousse, là-bas, se nomme... Neottie. Tiens, mais Neottie, vous êtes toujours en transit ? Vous n'avez pas fait votre choix ?

Et là... Ce fut le drame. La terrible révélation.

Pas de bouteille ? Même pas un Nuits Saint George ou un Corton-Charlemagne ? Mortec... Ahem.

Jurer si près de la porte... Non non. Avec sa déveine, le Très-Haut allait justement passer dans le coin.

Pas de soif non plus ? C'est fâcheux. Quoique maintenant que vous le dites, effectivement...

Le... la... Enfin l'escogriffe qui était passé s'occuper de Neottie refaisait un tour, passablement perplexe. Elle le saisit au passage.

Dites... Un grand brun vêtu de bordeaux, avec une canne, et qui boîte... Vous ne l'avez pas vu, hein ? Vous ne le connaissez pas, n'est-ce pas ?

Elle se tourna de nouveau vers sa fille. Pas facile, en fait, un esprit éthéré : les idées passaient sans cesse du coq à l'âne faute de barrières.

Mais au fait, qu'est-ce que tu fais encore là, toi, hmmm ? Tu vas me faire le plaisir de redescendre, mademoiselle ma fille, et au galop, encore ! Alors quoi ? On a à peine commencé sa vie, et on hésite à choisir sa porte ? Ah non, alors !

Pas sans vous, mère.

La peste soit de l'entêtement... De l'entêtement... Oui, bon, de l'entêtement familial.

Moi, je dois attendre. Je ne sais toujours pas où il est. Et toi, tu dois retourner t'occuper d'Aimée. Qui le fera, sinon ?

Son père le fera, mère. Aimée est revenue en Bourgogne, vous le savez bien. Mère, s'il était mort, il serait déjà venu vous voir : regardez ces gens qui ont reconnu votre voix ! Moi, je ne pars pas sans vous.
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- Ecoutez, puisque je vous dis qu'il n'y a jamais rien eu avec votre fille ! Oui, l'étable c'était moi...Vous n'allez pas me dire qu'un sac de blé c'est....Ecoutez on ne va pas en parler pendant toute l'éternité non ? Non parce que si c'est ça, moi je préfère mour...Enfin, façon de parler...Nom d'un chien !

Le spectre vêtu d'une élégante redingote datant du siècle précédent aurait probablement reculé d'un bond si ses pieds avaient été clairement définis par l'éther.

- Je suis condamné à ce que vous me courriez après ? C'est un genre de fléau divin ou quelque chose comme ça ? Vous savez les choses du genre "jusqu'à ce que la mort nous sépare" et tout le tremblement, ça ne marche pas si bien que ça...J'ai déjà du mal à fuir mes anciennes conquêtes, si en plus je dois me garder de mes assassins...

Neottie regardait Armoria, accablée puis elle prit conscience de toutes les autres personnes qui étaient là...mais ... c'était que des blondes !! Elle arqua un cil, pourquoi que des blondes ? Ah, il y avait un homme aussi et puis elle, elle qui était rousse. Neottie secoua la tête pour chasser ses pensées saugrenues. Qu'elle pensait à des choses futiles,c'en était honteux. Se reprenant elle dit à Armoria

- Si ! J'ai choisi mais ils me font lanterner !! Pourquoi êtes-vous ici ?

Déjà Armoria parlait à une toute jeune fille qui s'avérait être sa fille. Heureusement pour Neottie qui à peine avoir fini sa phrase se rendit compte de la stupidité de celle-ci. Bien sur si la Princesse était là c'était qu'elle s'était faite occire par une armée. Neottie pour se faire oublier ne pipa mot et regardait les autres blondes, elle ne le connaissait pas, ah si une de vue, Fritzounette. Neottie l'avait aperçu une ou deux fois alors que ni l'une ni l'autre n'étaient encore duchesse.
Le grand escogriffe arriva tenant une bouteille et un plateau avec des fruits, Neottie en saliva, elle avait soif et faim. Bon elle eut préféré autre chose que des fruits, une bonne fondue ou alors une estouffade de bœuf à la bière mais bon, fallait pas trop demander.
La rousse sourit, le grand escogriffe avait du mal à comprendre la réunion de blondes qui était sous ses yeux et la soif de toutes ces personnes, Il était complètement dépassé, et c'était visible. Alors l'ex duchesse de Luserne le déchargea rapidement de son plateau et de sa bouteille. Un grand sourire se dessina sur la bouche de la belle rousse, du Chignin, Il avait porté son vin préféré.

Neottie but une grande rasade au goulot, l'escogriffe avait oublié que les humains pour boire utilisaient des timbales. Elle tendit la bouteille vers la foule de blondes

- Qui en veut ? Il est excellent !

Puis hélant l'escogriffe

- Dites ! Vous pouvez-nous dire ce qu'on fait tous ici ?

Qu'était-ce que tout ce raffut ? Généralement les gens étaient plutôt "calmés" en arrivant là : le doux silence, le mystique, la crainte... Enfin sauf lors des guerres bien sur. Une guerre alors ? Mais avec qui ?

Il abandonna sa compagnie du moment et en y regardant de plus près, il fini par découvrir... mais ?!

Mais vous êtes mort : vous ?!

Hum, ce serait curieux de voir la réactions des deux dames en présence. Sa chère nièce Fitzounette et si visiteuse de prison, Armo. Visiblement pas terriblement inquiète et elles semblaient avoir une contenance étrangement convenable pour la circonstance.

D'accord, Armoria avait toujours eut une certaine contenance. Même lorsqu'il l'avait mise dans des situations assez lugubre. Cependant, il se souvenait d'une Fitzounette bien plus timide... l'âge surement.

Il resta un long moment dans sa contem...méditation, puis il lança joyeusement

Et dans quelle guerre je vous prie ?

[Cake part dans l'coin pas loin de tous les autres après une rude nuité]

Un sifflotement accompagné de temps à autre d'un fredonnement. Lexhor se baladait dans un endroit qu'il connaissait maintenant comme sa poche. A chaque fois on lui disait que ce n'était pas le moment, que c'était trop tôt, qu'il avait encore des choses à faire. Alors il revenait à la vie mortelle.

Mais cette fois il avait une autre mission. Il devait ramener quelqu'un avec lui. Pas moyen de la laisser là.
Un vacarme assourdissant de voix entre-mêlées se faisant entendre. Ha! Il touchait au but -avant de toucher autre chose, qui sait- et se dirigea donc, à l'oreille, -le GPS médiéval- vers où qu'ça causait.

Passant la tête au coin du mur, il sourit largement. Il avait bien atteint son but! Il se rajusta, se passa la langue sur les doigts puis tenta d'enlever le plus de sang possible maculant son visage et s'avança d'un pas sûr. enfin pas sûr.

Humm...Le bonjour à tous! Hum je sais je tombe comme un poil de fion sur le potage... Froncement de sourcil. C'était bien ça l'expression? Je ne voudrais pas perturber cette petite réunion qui a somme toute l'air amicale mais j'ai une mission. Et je ne compte pas trainer ici, je connais ce lieu par coeur et l'on m'en chasse à chaque fois.

Il se tourne vers la Princesse et s'incline.

Votre altesse Armoria, aller hop, on dit au revoir et on me suis, on y va. Les vacances c'est bien beau mais comme toutes les bonnes choses elles ont une fin. Alors maintenant c'est l'heure!

[Les limbes, c'est le dernier endroit où l'on cause.]

La blonde angevine ne pipait mot depuis un moment. Armoria n'était pas habituée à fréquenter cet endroit en si nombreuse compagnie, aussi se bornait-elle à supposer qu'elle tendait l'oreille vers les mots qui s'adressaient à elle depuis le plancher des vaches. Bonne fille, elle lui souhaita bon retour, au cas où. Pour rien, d'ailleurs, puisque quand l'on décidait de revenir à la vie, l'on perdait quasiment tout souvenir de l'entre deux mondes. (*) Une impression d'avoir fait des songes confus, tout au plus... Et la concernant, un réconfort dû à la voix d'Asterius. Lequel se faisait attendre, d'ailleurs, se dit-elle en fronçant le nez.

Est-ce que cela signifiait qu'il était mort ? Pas forcément : la présence de la Vouivre et de Gomoz montrait bien que l'endroit était accessible aux trépassés. Alors, en vie ? Pas forcément non plus... Puisque les autres fois, elle l'avait entendu. Parce que, autant une fois revenu dans son corps, on n'avait aucun souvenir, autant dans cet endroit, les souvenirs des précédents passages étaient bien vifs.

Elle ne savait toujours rien de lui... Soit : elle attendrait. En revanche... Quand Lexhor arriva, elle songea aussitôt à sa fille.

Tss tss, encore mort, vous ? Mais cela devient une habitude, ma parole !

Elle s'approcha de lui, tenant bien ferme sa douce pucelle. Enfin, astralement parlant, pour la fermeté.

Enfin, cette fois, vous avez fort bien choisi le moment, je dois dire.

Vlan ! Elle poussa sa fille dans les bras de Lexhor - en tout bien tout honneur, cela va de soi.

Tenez-la bien, et redescendez vite : allez, allez, allez ! Moi, je reste.

"Euh... où... tendez ?"

Une pensée furtive. Pour qui ? De qui ? Aucune idée. Pas de quelqu'un qui avait la carte du club très sélect des presques morts, des déjà morts, et des j'attends-quelqu'un. Donc, quasi inaudible.

Ta vie t'attend, ma chérie... Elle ne doit pas dépendre de la mienne, sans quoi je serais une bien mauvaise mère. Et n'oublie jamais combien je t'aime.

Elle alla se caler dans un coin, loin, bien loin de sa fille, après avoir effleuré sa tempe d'un baiser de pure tendresse.

Elle attendait.

(*Hommage à la tour sombre)
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Il attendait. Il attendait...Il s'attendait surtout à rencontrer de la résistance.
Et...Comme la princesse était prévisible! Ha! La fille? D'accord! Mais la mère aussi! C'po elle qui commande ici. Lui il avait reçu une mission. Une mission émanant de quelqu'un qu'il craignait bien plus que la princesse. Alors non, non, ça serait pas si simple...

Il avait la fifille dans les bras. Il lui passa la main sur la joue puis la prit par la main et l'entraina vers Armoria.

Il réfléchissait à ce qu'il allait faire. Il aimait pas ça, ça piquait trop. De toute façon il savait à quoi s'attendre alors...Pis elle se souviendrait de rien...ou presque...

Il regarda Loreleï puis...

Cours Loreleï! Cours!

Sur ce, il attrapa la Princesse qui venait de lever la tête et se la colla -non pas derrière l'oreille gros dégoutants, mais- sur l'épaule comme un vulgaire sac à patate.

Désolé princesse, mais j'ai des ordres divins! Croyez-moi croyez-moi pas, j'vous ramène! Epicétou...

Et il se mit à courir comme un dératé...serrant la princesse de toute ses forces. Ben oui, elle se laisserait pas faire...C'est farouche la Princesse...Souvent on la voit rouler de la croupe au loin mais on la t...heu on l'attrape jamais!

Se retournant vers la fifille à sa maman.

Ne t'arrête pas de courir elle risque de s'échapper! Au bout c'est à droite puis à gauche ensuite. Et pour finir faut foncer dans l'mur! Et hop, on retourne d'où qu'on vient!

Yataaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!

Pas le temps de causer chiffons avec Armoria, qu'un espèce de gus prit la blonde vanillée sur l'épaule et l'emporta loin, très loin. Poupoule eut à peine le temps de souffler :

Hé toi là bas, repose la Princesse tout de suite, ou je t'arrache les yeux !

Que déjà, Armoria reparut plus loin de lui, mais plus près de Poupoule... Oh mon Dieu !

Votre Altesse... Vous n'avez quand même pas mis l'âme de votre enfant entre les bras de ce satyre ? De vous à moi, je sais que je n'ai pas toujours eu bon goût, mais là...

Poupoule fronça à nouveau les sourcils. Décidément, même morte, elle n'avait pas fini de râler et de donner des conseils à deux deniers. Bon... Et puis de toute manière, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire, à elle, si Armoria décidait de confier sa môme entre les mains d'un type bizarre, qui avait failli l'enlever d'un lieu qu'elle n'avait pas envie de quitter ?

Enfin bon, vous faites ce que vous voulez... Mais personnellement, je ne confierai pas ma... ouais enfin bon... même si je voulais, j'aurais pas l'choix...

Poupoule haussa les épaules. Dans le monde des vivants, les morts avaient rarement droit à la parole. Et quand on leur demandait leur avis, c'était au cours de séances conviviales autour d'une table ronde, pas lors des négociations pour la dot des enfants. Enfin conviviales... c'était plus souvent pour demander si le père de la tante du neveu était bien l'assassin de la cousine Rachel du Prince du Danemark. Ce dont, bien souvent, nul défunt n'en avait la moindre idée, Poupoule encore moins que la cousine Rachel. Krystel prit un air dégagé et demanda à Armoria :

A propos Princesse... vous êtes de passage ou vous avez l'intention de donner une raclée au pas beau qui vient de partir avec votre fille ?

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Poupoule Van Hoedezee.
Aux dernières nouvelles, toujours aussi morte.

On ne la voit pas, on ne l'entend pas, pourquoi voit-elle ces ombres qui s'agitent et parlent?

Là-bas deux silhouettes... Elle se déplace vers elles, cette chevelure, ce port, c'est elle , appuyée contre une jeune femme.

Ma Daaameeeee, je vous en prie, revenez parmi nous, ce n'est point votre heure, par Aristote le tout puissant, reveneeeeeeeeeeeez

Elle crie mais ses mots semblent se perdre dans cette brume elle veut tendre la main, pour essayer de lui prendre le bras........

Loin, très loin, Dami s'agite dans son sommeil, soupire, la corde se tend brutalement arrachant son double au monde des brumes, descente vertigineuse.

Elle ouvre les yeux, frissonne en s'apercevant qu'elle a repoussé la chaude fourrure qui la couvrait.... Réminiscences d'un rêve... un rêve? Ou est la frontière entre rêve et réalité?
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Elle était restée tout ce temps tout contre sa mère, écoutant, attendant, et maudissant Asterius dont la réponse qui tardait allait peut-être les condamner toutes les deux. Toutes les deux ? Oui, sûr : quand d'autres disaient "jamais sans ma fille", pour elle, c'était "jamais sans ma mère".

Sauf que...

Sauf que c'était sans compter sur la volonté de fer de cette dernière à la protéger. Quand elle passa la frontière avec Lexhor, et qu'elle sentit qu'ils n'étaient que deux, elle comprit. Dans les derniers instants avant de totalement réintégrer son corps, elle se retourna vers ce mur mille fois maudit qu'elle venait de franchir, et le frappa de toute la force de ses petits poings de frêle pucelle.

Mère ! Mèèèèèèèèèèèèère ! Maman, ne me laisse pas !

Trop tard... Trop tard. Son corps déjà lançait son appel impérieux, et elle sentit son âme y revenir.

Rha, la Vouivre (*) qui remettait son grain de sel... Aussi irritant post-mortem qu'il avait pu l'être de son vivant. Elle allait le tancer avant de prendre le temps de répondre à la bonne Poupoule.

Hé, ho ! Vous savez ce qu'elle vous dit, la harp...

Brusque silence : elle huma l'air. Une odeur de... Non, pas de sainteté, non... Une odeur de vétyver.

Chhuuuttt... Il est là. Il est là, je le sens.

La tête penchée sur le côté, tous ses sens à l'écoute, à la recherche du moindre signe, le coeur battant alors même qu'il était occupé à faire circuler avec difficulté son sang dans son corps étendu, là-bas, si loin, tout en bas... Elle attendit.

Cela commença par une sensation sur son épaule. Chaleur, et comme une impression de poids et de poigne. Oh, pas lourd, le poids... Que pèse l'astral ? Sur l'autre épaule, la même sensation. Ses mains... C'étaient ses mains qu'elle sentait. Puis peu à peu, tout contre elle, le long de son dos, des picotements... Comme quand un corps s'approche du vôtre, tout près, tout près, sans le toucher. Les picotements allèrent croissants, jusqu'à lui faire sentir un contact. Les mains descendirent le long de ses bras, pour aller se croiser sur son ventre. Il la tenait serrée contre lui ; elle ferma ses yeux, où les longs cils s'humectèrent de larmes de soulagement, la gorge éperdue dans un bonheur d'une intensité que nul sur terre ne pouvait connaître. Elle laissa aller l'arrière de sa tête contre ce torse qui la recueillait enfin ; il se pencha pour lui parler, son visage au creux du cou d'Armoria. Sur ses bras qui la serraient, elle posa ses mains. Communion des âmes.

Philippe... Enfin, vous êtes là... Je commençais à croire que c'était fini, que jamais plus je ne vous rev...

Chut... Je suis là, maintenant, ma sirène. J'ai toujours été là.

Oh, cette voix... Mon dieu, cette voix, quel pouvoir elle avait sur la blonde altesse. Pouvoir intact, inchangé, ravageur. A vous détruire un monde, à vous en reconstruire d'un simple mot.

Je n'en puis plus, Asterius. Je n'en puis simplement plus. Où êtes-vous ? Où dois-je vous chercher ? Sur terre, ici ? Chez les vivants, chez les morts ? Dites-le moi, mon âme, et j'irai... Dites-moi où vous trouver. Est-il enfin venu, le moment de vous rejoindre ?

Ma douce, l'heure n'est pas venue encore. Vivons nos épreuves, et tirons-en des leçons. Je serai toujours là, mais il n'est pas temps encore.

Sur ses yeux clos, les paupières se serrèrent, et elle émit un soupir déchirant.

Je n'ai plus la force, Asterius... Je n'ai plus envie. Trop de poids... Trop de pourquoi...

Le rire chaud d'Asterius retentit contre son oreille.

Vous, plus de force, ma vie ? Je n'en crois rien. Allons, il est temps d'y retourner, vous le devez.

Blottie tout contre lui, il la rapprochait insensiblement du mur par lequel Loreleï avait disparu. Lentement, avec douceur, il l'invita à se tourner vers lui. Elle rouvrit les yeux. Oh, ce visage, ce cher visage qui peuplait ses nuits ! Le dévorer du regard, et baiser ces lèvres une fois, rien qu'une toute petite fois... Juste une fois encore, par pitié. Désir partagé : leur lèvres se joignirent, une seconde, une éternité, le temps d'entrevoir cette vie qui ne leur avait pas été offerte, ce qu'ils auraient pu, ce qu'ils auraient dû avoir. Tout ce qu'ils avaient manqué. Toute la félicité du monde le temps d'un souffle.

N'oubliez jamais que je vous aime aussi fort que j'aurais voulu vous haïr, et que je vous attendrai aussi longtemps que j'ai voulu vous oublier. Quand le moment sera venu... Nous le saurons. Et je serai là, je serai toujours là... Je ne suis jamais très loin de vous, ma sirène.

Non !

Il la poussa avec force et douceur au travers du mur frontière. Là où sa fille s'était révoltée, avait donné des coups de poings, elle posa le front et les mains contre la paroi, se laissant glisser jusqu'à se retrouver à genoux. Parallèle frappant, et qui pourtant lui échappa, avec cette nuit à Baulieu, cette nuit où ils avaient cessé de lutter contre l'évidence et où leur chair s'était connue. Cette nuit-là aussi, il n'y avait qu'une paroi entre deux âmes en perdition. Mais cette nuit-là, la paroi s'était effacée tandis qu'à présent, elle les séparait.

Philippe... Non, pitié, non... Pas sans toi... Pitié...

Rester là, devant ce mur, jusqu'à la fin des temps... Elle aurait vendu son âme, en cet instant, pour pouvoir le faire. Et pourtant... La vie avait gagné la partie, cette fois encore. L'âme retrouva le corps, portant un poids de plus. Lourde, si lourde, comme une grosse pierre à traîner.

(* vous aurez reconnu sous les traits de Diego qui a oublié de poster sous PNJ la Vouivre, évidemment.)
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