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[RP] Des Fauchardes en mode faucheuse

Agnia
[Un champ quelque part dans le royaume]

Il était tôt. Très tôt. Le soleil pointait à peine son nez à l'horizon et une fraîche petite brise de printemps caressait le visage de la brune, mêlant ses cheveux au vent.

Bien campée sur ses deux jambes, chaussée de ses vieilles bottes de cuir, la jeune femme attendait, appuyée sur son épée. Derrière elle, son canasson mâchouillait dédaigneusement l'herbe du champ.

Bon, ça n'était pas le matériel de l'ost, mais au grand air, avec une solide arme bien forgée, rien de mieux pour faire un peu d'exercice et se rappeler le bon vieux temps. Le temps de ses seize ans et de son apprentissage de soldat. Il était loin. Et les crises de nerfs piquées par l'adjudant parce que la brune était un peu saoule ou complètement ivre morte résonnaient pourtant encore dans ses oreilles.

Hmm. Cerdanne allait-elle être ponctuelle... Les deux jeunes femmes s'étaient trouvées. Chieuses à souhait toutes les deux, plutôt indépendantes, elles avaient une fâcheuse tendance à ronchonner souvent. Leur différence majeure était que Cerdanne avait plus de tact et parlait moins, là ou Agnia mettait ses gros sabots dans le plat et où elle pouvait jacasser comme une pipelette. On est du sud ou on l'est pas! Leur point commun où plutôt ce qui les avaient réunies, c'était Théo bien sûr!
Compagnon de l'une et meilleur ami de l'autre, elles se détestaient cordialement et s'aimaient haineusement. Une belle paire.

Bref, les deux brunes se complétant et partageant quelques passions communes, comme faire chier le monde. Elles avaient décidé, d'un commun accord, de partager leur savoir.

Agnia était donc, de bon matin, à se geler les miches dans un grand champ paumé au milieu de nulle part, à attendre sa cothurne pour lui enseigner l'art de la guerre, où le maniement de l'épée.

Pour ce qui était du maniement de l'épée sur un canasson... il faudrait attendre un peu tout de même. Et puis se dérouiller un peu, ça ferait pas de mal! C'est que ça faisait un bail qu'elle ne s'était pas entraîné la gueuse!

Un peu impatiente, elle se mit à faire des moulinets avec son arme pour se délier le poignet. Cerdanne... si tu es en retard, je vais devoir te fesser...

Sourire sadique au coin des lèvres, la petite brune s'étira faisant craquer muscles et os, elle se mit à siffloter, le coeur content et l'âme en paix.

_________________
Cerdanne
[ Tu seras guerrière..en dix leçons]

La soirée avait duré, duré. duré….
Fallait bien aller des baffes aux sourires.
Un chemin qui prend du temps.
Tant en absorption de bières qu’en paroles dures et parfois drôles.
Même qu’elle avait eu droit aux léchouilles « Agniannesque ».
Rien que d’y repenser, Cerdanne grimaçait et machinalement s’essuyait les joues.

Oui ! Belle et longue soirée jusqu'aux balbutiements d’un accord, voire d’une amitié.
En tout cas rendez vous fut pris pour le matin tôt, très tôt, trop tôt.

Fallait-il qu’elle est sacrement picolé pour accepter de quitter son coin douillet, son bout de rêve…
Elle sortit sans bruit, la mine furieuse d’un jour « sans » et enfila rapidement sa chemise et tout le saint frusquin.
Elle grommela tout en enfilant ses bottes et son épée trouva le chemin de sa ceinture parce qu’elle le voulait bien…
Seule sa dague eut droit à quelques égards.

Elle la glissa contre sa hanche et jeta un œil vers son arc.
Petit sourire alors qu’elle pensait à Djen qui le lui avait offert et qui depuis un bout de temps se morfondait dans un couvent…
Elle lui manquait …

La brunette, les cheveux en bataille, le bleu du regard assortit à l’humeur, se rendit en trainant les pieds et en râlant vers le champ de bataille…

En plus...ca caille…
Elle repéra la brune impétueuse et grimaça..
En plus là avant moi…Pas idée de tenir aussi bien l’alcool…B’jour Agnia…Bien dormi la Brune ??
Son regard inspecta la demoiselle qui paraissait drôlement bien en jambe pour une heure aussi matinale...Pas bon signe ça pour elle ….

T’es sure qu’on commence par les leçons...épées et baffes...
Un ‘tit cours de savoir vivre avant…Ca te tente pas ??


Agnia
[Et un, et deux, et trois, on danse ma belle?]

La petite brune guettait son élève. Si elle arrive en retard, elle va en chier dans l'entraînement! Hum... de toute façon elle va en chier...

Sourire sadique au coin des lèvres, elle regarde la jeune femme, encore un peu endormi qui s'approche, la tête dans le cul visiblement.


Alors c'est à cette heure-ci qu'on arrive?

Petite bourrade amicale à l'autre chieuse et Agnia lui tend une fiole de gnole.

Tiens prends ça, c'est un mélange détonnant, ça fait carburer je te dis pas! Ya plein de trucs chouettes dedans, du lait, de la gnole, des plantes. Avec ça tu vas assurer jusqu'à minuit, au moins!

Sourire malicieux et la brune se met en position.

Bon, Cerdy, on perd pas de temps. Tu te mets à côté de moi et tu te positionnes de la même façon, pour le moment, je vais éviter de t'attaquer de front, on va voir ce que tu sais déjà et réviser - ou apprendre - quelques passes.

De profil, les jambes fléchies, le pied gauche en avant, l'épée bien en main, la gasconne, se mit en garde.

Alors, leçon numéro un. c'est pas la force qui compte, c'est ce que tu as dans la tête. Si tu ne réfléchis pas, tu meures. Donc la technique, l'agilité, la concentration, tout ça c'est bien mais sans ton petit cerveau, c'est rien.

En garde maintenant et mets ton épée bien devant toi pour parer les coups, n'oublie pas que tu as un adversaire en face de toi.


Avançant de quelques pas, elle lui montra quelques passes, en pas chassés, afin qu'elle puisse attaquer l'ennemi supposé.

Tierce, quinte... puis seconde, prime... Ensuite en retraite, on recommence de la même manière mais en reculant.

Allez, vas-y et enchaîne les passes sans relâche pour le moment.

Continuant à encourager Cerdanne, Agnia faisait comme elle afin qu'elle garde le rythme.

Malicieuse et à moitié pouffant de rire, elle jeta un coup d'oeil à la jeune femme.


Tu n'as qu'à imaginer que tu danses avec Théobalde!!!

Lâchant un gloussement ridicule, la petite brune adorait taquiner son amie, et là l'occasion était rêvée.
_________________
Cerdanne
[Un pas en avant ! un pas en arrière !…un pas sur l’côté !…Trois pas de l’aut’e côté !..]

La fiole au breuvage miracle effleura doucement les lèvres de la brunette endormie et une gorgée franchit enfin sa gorge.

Arghhhh !!!
T’es ravagée toi !!!
C’est dégueu ta mixture !…Pire que le pire !…Du lait. C’est du lait ! Pouah !!!!


Son regard déjà bien sombre se chargea d’un éclair de rage supplémentaire...
Et de voir son Agnia se transformer en petit chef et te démarrer un cours accéléré...


Oui...Oui…
Pas la force qui compte…l’agilité, le cerveau…la mort, sinon.
Mon cerveau ou qu’il est lui ??…
Il est resté là bas...Au camp dans la douceur, la chaleur…
Théo...T’es ou….


Tandis que Agnia devenu -GI Jane-(pardon) Soldat instructeur commence un entrainement de Malaaaaaaade, Cerdanne n’a d’autre choix que de tirer son épée et de prendre position.

Les moulinets...Oui.
Le poignet …souple...Oui.


Et boisson des druides ou pas,
froidure du matin où pas,
effet pervers du plaisir du pommeau de l’épée qui se réchauffe doucement dans ses mains ;
Va savoir !
Cerdanne peu à peu suivit la brunette dans ses mouvements.


Tierce, quinte... puis seconde, prime... Ensuite en retraite, on recommence de la même manière mais en reculant.

Plus de froid tout à coup dans cette pâture encore jaunie par les gelées de l’hiver.
Juste le bruit des souffles et des craquements de l’herbe foulée.
Et le sourire qui revient peu à peu sur le visage de la grommeleuse.
Un avant gout de bataille et de sang…
Les mirettes se piquent d’étoiles et le bleu redevient bleu azur
.

Tu n'as qu'à imaginer que tu danses avec Théobalde!!!

Cerdanne en reste l’épée figée et regarde Agnia d’un air ahuri.

Danser ?? Théo...Danse ??

Son regard s’assombrit et devant la mine rigolarde de son amie
saisit la lame de son épée à pleine main et d’un coup sec, porte le pommeau vers les jambes toujours en mouvement de la moqueuse.

Regarder s’aplatir un piaf moqueur de bon matin, le nez dans l’herbe mâchée et gelée ça réconcilie avec la vie..

Cerdanne partit d’un grand éclat de rire, et pointa sa lame sur les fesses rebondies de son amie…


Belle croupe, soldat !!

Et de s’aplatir près d’elle …et de regarder les nuages, le rire dans la gorge...
Leçon numéro deux….
L’art de sourire en toutes circonstances…..


Agnia
[Les fesses dans l'herbe: l'apprentissage de la sagesse?]

La tête dans le cul la Cerdanne, mais bon c'est une question d'entraînement aussi, avec le temps elle sera aussi fraîche après cuite et nuit blanche qu'après une longue nuit de sommeil dans un bon lit. Cela dit elle se défendait, elle était agile, et manquait visiblement de technique mais ses mouvements trahissait une souplesse déjà travaillée et une capacité à intégrer rapidement les passes.

Elle avait déjà eu quelques élèves et Cerdanne faisait partie de ceux avec qui on prend plaisir à enseigner, ceux avec qui on s'amuse même en travaillant. Ceux qui...

Pétard de bois! V'là Agnia, quatre pattes par terre, le nez dans l'herbe fraîche. Mais qui avait la tête dans le cul au final! Eclat de rire généralisé. Une épée dans le derrière, charmante!! L'élève s'en sortait pas mal et Agnia la regarda avec malice.


Gnagnagna, mais ouiiiii, je riiiiis, vilaine!!!

Petite tape sur la tête et clin d'oeil appuyé.

J'aurais ma vengeance Cerdy, je l'aurai!!!


Les bras tendus, Agnia se releva, posée sur son séant en regardant sa compagne de jeu.

Alors voyons voir... maintenant qu'on a du plomb dans la cervelle, qu'on sait rire de nous-même... tu pourrais m'apprendre à "diplomatiquer!!!!" je crois que je suis pas très douée...


Petite moue chafouine, jouant doucement avec son épée, les yeux grands ouverts, la brunette regardait Cerdanne avec intérêt et soif d'apprendre.

_________________
Cerdanne
[L’art ou la manière]

J’y crois pas...Ma brunette qui réclame de la diploplo…

Cerdanne enveloppa d’un regard bleu bleu bleu –GI Agnia- qui la regardait et grimaça.
Marmonnant pour elle-même …Son Excellence Agnia...Plissa les yeux, se recula, plissa plus encore ses mirettes et grimaça encore.
Un dernier froncement de sourcils, opine du chef, et après s’être convaincu que son idée était la bonne, se lance.

Bon !

Un doigt accusateur s’agite autour de la crinière de la brune.

Déjà ! Ca ! Va falloir le discipliner un peu hein…le démêler, bien brosser et ptet même attacher.
J’ai pas dit couper ni raser hein !
T’emballes pas !
Ensuite !
Son doigt repris sa danse et flotta un moment devant la tenue soldatesque.
Hemm, ptet une robe hein…un jupon ?
Au moins un joli chemisier qui met tes…enfin…qui te féminise un peu…

La grimace tentait tant bien que mal de maintenir le rire au fond de sa gorge et elle toussota.
Ensuite !
Le sourire. !.
Encore, Encore et toujours et toujours...
Tu imagines ce que tu veux, un homme, un bon gâteau, un bon morceau de viande, un cheval, une bataille….
Ca que tu veux dans ta tite tête mais tu souris.
Tu imites pas la godiche Comtessa hein…sinon t’auras l’air de rien.
Juste un truc qui te transporte.
Et ton sourire comme çà il est beau et il a l’air vrai.
D’ailleurs il l’est ; pas besoin de dire qu’il est destiné à un bouchée de lapin rôti.
Quoiqu’on te dise hein…
Et quelque soit l’abruti ou pas que tu as en face.
Tu peux même sourire en pensant que tu es en train de l’éventrer, lui et son con de duché de mes deux.
MAIS !! Tu souris.
Un air grave et compassé ça peut le faire aussi.
Bon des fois tu te forces pas…Y ‘ a heureusement des gars chouettes, même des filles chouettes…bon c’est plus rare…
On va faire un essai…………..


Regard sombre tout à coup sur la brunette jolie

T’sais quoi ma belle… je me sens plutôt en baffe en ce moment...
Apprends moi plutôt à esquiver et à distribuer efficacement.
La diplo…j’en ai soupé. J’voudrais la guerre , la vraie….la paix...plus tard..

Agnia
[Plume dans le derrière et sourire en bouche... BEEERK]

Une tornade, oui une tornade en pleine gueule. Agnia s'était pris une belle bourrasque de phrases dans la tête. C'était ça la diplo?

Se coiffer?? Comment ça se coiffer? Un coup d'oeil négligeant sur sa tignasse et une moue boudeuse. Mais elle était déjà coiffée!!!

Une robe??? Comment ça une robe?? ou une jupe? AAarf encore pire!!! Non mais! Regard désespéré sur sa tenue de vagabonde-guerrière. Jamais de jupe! JAMAIS!!!

Petit sourcil froncé, mains sur les hanches.


En gros, je dois me saper comme une dame et avoir une tête de conne, c'est ça? Un sourire béat sur les lèvres et je peux dire au type d'en face qu'il aille se faire voir, si je lui dis en souriant avec ma tête de conne, c'est bon?

Pas pour elle la diploplo... bien trop directe la brunette, et puis faire des ronds de jambe et lécher le cul des gens, c'était pas son truc non plus.

Se relevant d'un bond, la petite Gasconne attrapa son épée au passage et campée sur ses deux jambes tendit sa main à Cerdanne.


Tu es sûre que ça va? Tu veux du combat? Bon d'accord, tu vas en avoir ma belle!!

Debout, jambes à demi-fléchies, épée bien en main, mirettes émeraudes plantées dans les yeux de Cerdanne.

En garde, Madomaisèla!

Petit pas, coup en quinte et bruit d'armes qui s'entrechoquent. Agnia en mode attaquante enchaîne les passes afin d'obliger Cerdanne à se positionner en défense.

Pare les coups et remarque que je ne porte pas les miens pour ne pas te blesser, toi quand tu attaqueras pour de bon, il faudra les porter et que tu n'aies qu'une chose en tête: "tuer" sinon c'est toi qui mourra, il n'y a pas de demi-mesure, Cerdanne.

Enchaînant les coups, s'agitant et écumant comme deux diablesses, les bras engourdis par le poids de la lame, les deux jeunes femmes s'en donnaient à coeur joie.
_________________
Cerdanne
(Un temps pour rien..un temps pour tout...]

La pâture était devenue champ de bataille et l’on entendait juste le crissement des lames.
Agnia, lentement mais surement la forçait à se retrancher un peu plus à chaque coup et cette attitude défensive finissait par l’agacer.
Elle avait beau mesurer ses lacunes, la chaleur de cette douce journée qui pointait, les assauts qui s’enchainaient, lui faisait perdre le peu de lucidité qui lui restait.
Quelques instants auparavant, elle souriait, esquivait, se replaçait et à nouveau rompait, reculait.
Pourquoi alors tout à coup, elle perdit pied.
Les mots d’Agnia rebondissaient en elle, véritables billes infernales…


, "Tuer" sinon c'est toi qui mourra, il n'y a pas de demi-mesure, Cerdanne. …

Les mots d’Agnia qui lui en rappelait d’autres…semblables…répétés encore et encore jusqu’à la nausée.
Bien à l’abri dans un coin de sa petite tête.
Il avait suffit de cette phrase…


Je sais bon sang ! Je sais !
C’est lui ou moi !


Et la lame glissa trop fort et le poignet fatigué laissa le bras s’abattre trop près.
Trop près de la main d’une brunette souriante et d’humeur joueuse.

Cerdanne, stupéfaite en jeta l’épée violemment dans l’herbe foulée et resta silencieuse. Avant de réagir comme une affolée, comme une coupable qu’elle était.

Réalisant tout à coup l’immensité silencieuse autour d’elle, elle attrapa un pan de sa chemise qu’elle se dépêcha de poser contre la main blessée.
Le visage baissé, évitant de croiser le regard d’Agnia, elle finit par abandonner la chemise entière à la belle brune.
Muette, le regard encore voilé et l’esprit pas tout à fait là, encore, elle oscillait, marmonnait et s’acharnait sur la blessure de son amie.

Se posait là comme soigneuse...la Cerdanne.

D’un mouvement furieux, elle se recula et respira un grand coup…
Pour marmonner d’une voix sourde

Désolée Agnia…
Tout ce qui pu sortir de cohérent …
Les yeux perdus dans le vide, Cerdanne tentait de recoller les morceaux éclatés de sa mémoire.


Agnia
[Où quand on cumule les cicatrices...]

D'humeur joueuse, Agnia l'était, mais toute à son entraînement, elle ne relâchait pas son attention. Bonne petite soldate, des années d'entraînements, de rabrouements, de complicité aussi et la guerrière aguerrie était revenue au galop. Le goût du sang, la soif du combat, les cris du champ de bataille, tout lui revenait en mémoire et avec acharnement, elle tenait Cerdanne en joue, luttant, écumant, la repoussant avec frénésie.

Cerdanne se fatiguait mais pourtant, elle tenait bien la distance, courageuse et souple. Elle parait les coups, parfois comme elle pouvait et parfois, avec une dextérité étonnante. Le combat s'intensifiait, jusqu'à ce que...

Etourdie par le choc, la main ensanglantée, la jolie brune n'avait pas vu le coup venir ni la rage sortir de Cerdanne avec une telle fureur et sans raison apparente. Agnia, le coeur au bord des lèvres, s'assit sans mot dire, regardant sa main gauche. Décidément, elle en prenait en ce moment cette main là. Elle la bougea doucement afin de vérifier qu'elle n'était pas cassée. Un gros bleu et une nouvelle entaille sur le dos de sa menotte. Elles étaient quittes, pensa la gasconne.

Ses doigts n'étaient pas cassés et elle laissa Cerdanne penser sa blessure. Elle n'avait pas desserré les dents depuis le coup fatal. Amour propre blessé, la quête d'une raison qui aurait poussé Cerdy à devenir aussi agressive et violente.

Elle regarda sa main à nouveau et, du bout du doigt, elle caressa l'entaille plus ancienne qui tailladait sa paume, soupire au coin des lèvres.

Elle releva ses yeux émeraudes vers son amie.


Pas grave, Cerdanne, ce sont les aléas de l'entraînement. Mais que Diable, t'es-t-il arrivé pour t'énerver comme ça sur moi? Je t'avais dit de ne pas porter tes coups, non?

Sourcil levé, un peu radoucie, le professeur réapparaissait et elle foudroya un peu son élève, ne sachant trop comment la prendre.
_________________
Cerdanne
[le flux et le reflux...]

Cerdanne avait la nausée…
De celles qui viennent du tréfonds des angoisses et des non dits.
Cerdanne avait le sel qui perlait au coin des yeux.

Cerdanne avait la nausée...
Elle fixait la main blessée et par delà la blessure récente voyait les autres, les siennes…
Le silence autour finissait de l’enfoncer dans ses terreurs.
Juste un bruissement du vent qui lui apportait le murmure d’une eau tranquille qui s’étirait pas loin...

Elle prit le temps de calmer la tempête qui tournoyait en elle.
Repoussant les flots dévastateurs.
Un reflux de cette marée puissante qui ne demandait qu’à éclater. Un jour, elle affronterait ses démons.
Elle le savait.
L’entrainement était juste là pour laisser échapper le trop plein de cette rage…

Cerdanne s’efforçait de redevenir Cerdanne et c’est une brune au visage contrit qui s’avança vers la soldate perplexe.


Bah… Ses yeux fixés sur la main blessée,
elle prit le temps de regarder attentivement l’entaille qu’elle avait provoqué et releva deux billes étonnamment limpides sur Agnia.

Juste un tit souvenir…tout petit. Quand ça grattera de trop, t’auras qu’a râler après la folle qui t’as fait ça…

Le sourire n’avait pas encore retrouvé le chemin habituel, mais doucement le visage finit par s’adoucir et l’étrange brune s’évapora avec lui.
Son regard s’attardait sur la campagne environnante, mortellement, désespérément vide et se posa sur la lame posée non loin.La voix lointaine murmura.

On va ptet arrêter l’épée pour aujourd’hui.
Une noyade ça te dit...Alcool, rivière, alcool…j’entends déjà couler l’eau. Doit pas être loin la source...

_________________
Agnia
[Entre deux eaux, bras dessus, bras dessous.]

Agnia était quelque peu consternée, non pas qu'elle en voulait à Cerdanne de l'avoir ainsi blessée, mais elle avait ressenti une fureur et une rage, l'espace d'un instant, qui l'inquiétait. Elle ne connaissait que trop bien, la douleur qui atteignant son paroxysme se muait en une violence exacerbée et c'est, à son grand dam, ce qu'elle avait cru déceler chez Cerdy.

Elle fit comme si de rien n'était et attendant que la brune jeune femme se calme, elle lui décocha son plus joli sourire.


Un souvenir?? hum hé bien ma joli bougresse, méfie toi de tes souvenirs parfois, je ne voudrais pas les laisser me prendre ma vie tout de même!

Eclat de rire jovial et bonne bourrade à son amie, la gasconne voulait la rassurer et que l'ombre qu'elle avait pu apercevoir dans ses yeux disparaisse au loin.

On va se reposer un peu, on reprendra l'entraînement plus tard et ma foy... une noyade ça ne me déplaît pas! mais va savoir qui va noyer l'autre!

Petit sourire malicieux et oubliant sa blessure récente, la p'tite brune s'accrocha au bras de son amie.

Et attention, on se baigne sans épée!! Sinon ça rouille et on coule!

Agnia avait décidé de chasser ses inquiétudes, il y en avait trop qui la taraudaient et, sa première inquiétude, c'était Cerdanne. Mais ne valait-il pas mieux passez de bons moments avec elle et profiter de l'instant présent plutôt que de se faire du mouron sans aucune raison certaine?

Il doit,, en effet, y avoir une rivière pas bien loin, allez viens...

Bras dessus, bras dessous, les deux amies se rendirent en courant près d'un petit ruisseau suffisamment conséquent pour pouvoir y faire ses ablutions et se chamailler comme des gamines.

Agile et rapide, la brunette ôta rapidement ses frusques à toute vitesse, gardant une simple chainse afin de couvrir sa nudité et ses vieilles cicatrices. Balançant ses bottes à droite, ses braies à gauche, sa chemise dans le fourré le plus proche, sa chevelure de jais éparse un peu partout autour de son minois et des ses épaules moitié dénudées, elle n'était plus que rire et amusement et taquinant Cerdanne, elle alla se jeter dans l'eau froide.


Ben alors Cerdy! Lambine! Tu m'ébouilles et ensuite tu restes en rade faignasse! Ramène ta fraise, vieille courge!

Parfois la vie parait si simple, qu'on voudrait que ces doux instants soient une éternité.
_________________
Cerdanne
[l'eau est la source..]

Agnia la généreuse, Agnia la discrète qui d’un revers joyeux tentait de balayer les ombres.
Il ne restait plus à Cerdanne qu’à suivre le mouvement qu’elle avait déclenché.
Tout sauf rester plantée comme un piquet sur cette herbe foulée.
L’envie de parler restait douloureusement coincée dans le fond de sa gorge.

Elle se laissa guider, chaque pas devenant plus léger et regarda avec amusement la brunette pétillante.
La rivière….
Un bout de temps qu’elle ne s’attardait plus sur ses berges.
Un sourire posa enfin un peu de lumière sur son visage et elle se rappela qu’en d’autres temps heureux elle était sirène.

Gagnée par la bonne humeur, elle ne fit pas attendre plus longtemps son amie, Cerdanne enfin redevenait Cerdanne.
Enlever la fine chemise et les braies dans un mouvement rageur et rapide et plonger sans plus réfléchir….

Outch……..
L’eau glacée la frappa violemment et l’espace d’un instant, son corps gracile retrouva le chemin de son âme….
Lentement elle disparut de la surface, laissant couler la Cerdanne fatiguée….s’enfoncer doucement dans les remous brunâtres….

Silencieuse, elle remonta du fond tout contre la gasconne à la langue bien pendue.

Vieille courge!...hein……
T’sais ce qu’elle te dit la vieille courge...À l’abordage !!


L’instant d’après dans une grande gerbe d’eau, deux mains s’agrippaient sur une tête de mule et la faisait disparaitre de la surface de l’eau. …
_________________
Agnia
[Lorsque boire la tasse ne rime pas avec boire la bière... ]

La bunette adorait l'eau, depuis sa première noyade elle était devenue imbattable à la nage. Ben oui, se noyer, saoule, dans dix centimètres d'eau... ça craint quand même!!!

Se prélassant dans l'eau, elle laissa la courge venir à elle... impassible, mais sans imaginer qu'elle puisse se déchaîner!!

Surprise, sans l'avoir vu venir, elle se retrouva noyée dans une masse sombre et sentant l'eau s'engouffrer dans sa bouche, dans son nez, le souffle coupé, étouffant.

Agnia colère. Une bouffée de rage l'envahit. C'était un jeu, certes, mais se retrouver ainsi, prisonnière en train de suffoquer, ça faisait beaucoup pour une seule petite bonne femme. La haine.

Avec fureur, elle agrippa le bras de Cerdanne, y mettant toute sa violence et la lacérant de ses ongles. Elle ne se laisserait pas mettre à bas de la sorte, la fière gasconne! Profitant de la stupeur de son amie au coup de griffe profond, elle sortit la tête de l'eau, cherchant à reprendre son souffle, tout en serrant le bras de la jeune femme et en lui tordant dans le dos.


Non mais tu crois quoi toi? Hein? tu me tranches la main, maintenant tu me noies? tu veux que je me déchaine c'est ça?

Regard de fureur à Cerdanne. Toujours crachouillante, la petite brune, l'attrapa par la gorge, et tout à coup, elle sentit quelque chose lui échapper. Quelque chose qui se trouvait en elle et qui venait de céder. Elle ne voyait plus Cerdanne, elle ne sentait que sa main autour du cou de son amie, les doigts qui se serrent et qui, petit à petit, prennent le souffle de vie. Tout son corps était tendu, elle n'était pas Agnia, elle était Fureur, elle était Sang, elle était Guerre.

Une affreuse pulsion montait en elle, un désir si puissant qu'il dévaste tout sur son passage. Le besoin de tuer, le besoin de voir la vie filer entre ses doigts... la mort... cette mort qui laa fascinait tant, la goûter, là... maintenant, en savourer le goût amer et délicieux.

Elle ne ressentait plus rien que cette folie de destruction, ni le froid de l'eau qui lui fouettait les cuisses et le bas ventre, ni la petite bise qui soufflait dans ses cheveux. Jouissance ultime, les yeux exorbités, la voix étranglée, elle murmura:


Meurs...

Cet alors qu'un pincement violent lui laboura l'épaule, une douleur sourde et, furieuse, elle relâcha l'étreinte autour de la gorge de Cerdanne, mettant sa main à son épaule.

AAArf.... Ginette!!!

Sa petite genette s'était portée à son secours. Elle avait sauvé, non pas Cerdanne, mais Agnia. Elle l'avait sauvé de sa propre déchéance.

Prise de conscience. La brune se mit à reculer, regardant Cerdanne horrifiée. Qu'avait-elle fait? que c'était-il passé? Etait-il possible qu'elle veuille la tuer?? pourquoi ce violent désir?

Se reculant un peu plus, Agnia buta sur une pierre et se retrouva, séant dans l'eau, et resta ainsi, pétrifiée.

Comme si le ciel s'était accordé à son humeur, un éclair traversa l'azur qui depuis peu avait viré au gris sombre. Alors que la pluie commençait à tomber, Agnia s'effondra en larmes, sa genette collée contre son cou, à moitié trempée. Gros chagrin.

_________________
Cerdanne
[Amis-ennemis -A la vie- à la mort]

Jouer !
Juste chahuter…mot banni apparemment de la brunette.
Une vraie furie qui lacère son bras avec une haine palpable.
Sous la violence de sa réaction, Cerdanne lâche sa prise.

Tellement surprise de ce virement qu’elle se retrouve à sa merci.
La main comme un étau, serre encore et encore.
Ses yeux arrondis plongés dans les siens, elle renonce.
Agnia ne la voit plus…Agnia n’est plus là.

Cette manie qu’on prit les gens de se pendre à son cou et de le serrer.
Les doigts de la brune tels des serres s’enfoncent lentement dans sa chair…
En équilibre dans une eau glacée, Cerdanne ne résiste plus.
Sa seule chance est de tomber très vite dans le linceul verdâtre..
.La haine dans les yeux bleus contre la folie des émeraudes.
Déjà, elle perd pied et seuls les battements de son sang lui parviennent.
L’étau tout à coup se relâche et la violence de l’air qui tente à toute force de se trouver un chemin finit d’agenouiller Cerdanne.
Le cou déjà porte les marques violacées de l’étreinte mortelle et tandis que peu à peu elle retrouve les reflexes de vie et aspire avec avidité l’air si rare, sa haine enfle de même.

Ivre de rage, titubant encore tant l’attaque fut violente, elle se redressa pour faire face à une femme recroquevillée et muette.
Peluche câlin vivant lovée à son cou.

Elle se pencha comme une ombre et l’instant d’après la genette suspendue comme un chaton par sa mère changeait de propriétaire.
Les longues jambes éclaboussèrent une Agnia pétrifiées et prirent le chemin de la besace sans fond.
La dague rejoignit une main ferme.

Viens là toi…que je te dise merci…
A bout de bras, repliée tel un bébé, la Ginette ne bougeait pas. Observée, remuée de tous les côtés par deux yeux métalliques qui la décortiquaient minutieusement.

Son regard allant de la peluche à sa propriétaire…

Revenant vers elle, toujours assise dans l’eau, Cerdanne lui jeta un air méprisant et cracha dans l’eau.
La pluie doucement glissait sur elle, entrainant haine et violence.
Elle jeta la genette sur elle.


Putain Agnia…j’ai qu’une envie …te tuer... Levant son visage vers le gris du ciel elle respira profondément…

La main partie seule, soufflet violent contre la joue de la brune toujours assise. La dague lovée dans l’autre main glissa sur elle marquant la peau tendre du cou...

La prochaine fois je te saigne…

Son regard assombri se posa sur les perles de sang rapidement diluées dans l’eau qui se déversait en trombe du ciel…

Fait chier ce pays…fait chier….
Sors ton cul de là toi…. Je vais pas t’attendre trois plombes…


Déjà Cerdanne regagnait la berge, et le regard morne ramassait ses frusques.
Le froid commençant à l’engourdir sérieux et le campement n’était pas tout proche.

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Agnia
[De l'amour à la haine?...]

Le chagrin déferlant sur Agnia était tout aussi puissant que cette folie qui l'avait embrasée quelques minutes plus tôt. Recroquevillée contre sa petite bête plus qu'autre chose: les rôles étaient inversés.

Pourtant, sans avoir prévu le coup, Cerdanne s'était relevée de l'attaque qu'elle avait subie et, à son tour, lui rendait la monnaie de sa pièce. La haine au fond de ses yeux, sa dague qui frôle le cou d'une brune éplorée, une légère douleur et à nouveau l'orage qui gronde au fond de son coeur.

Impossible. Rien n'était plus possible, supporter Cerdanne... Cerdanne, cette petite pimbèche qui joue les saintes nitouches. Tout un coup, un éclair, de même que celui qui traversait le ciel, vint irradier dans la tête de la gasconne. Elle avait sacrifié beaucoup, trop, beaucoup trop. Un mot, un nom fleurit sur le coin des lèvres d'Agnia, elle le murmura doucement:


Théobalde...

Une folie furieuse, bien plus meurtrière, s'empara à nouveau d'elle, mais cette fois, elle était là, c'était bien elle, la fière gasconne qui se jetait à la suite de Cerdanne, la dague tirée de sa taille, au poing. Un hurlement de guerrière assoiffée de sang, Agnia bondit hors de la rivière, furibonde, plaquant la provençale au sol avec violence.

Pas un mot, c'était inutile, juste une excessive violence, une rage d'être la plus forte, cette fois là, un désir de la voir disparaître.

Les dents serrées, le visage contracté, un son grinçant sortit de ses lèvres.


Parasite, crève.

Tout en maintenant Cerdanne avec force, elle approcha sa lame, tentant de maîtriser la bougresse qui faisait résistance, une entaille à l'oreille, une griffure à l'épaule. Les deux diablesses se démenaient et se serait à qui aurait l'ascendant sur l'autre. Et pourtant, les forces étaient égales. Oui, mais jusqu'à quand?

Agnia savait qu'il lui fallait être plus rapide, plus agile. Elle était beaucoup plus petite que Cerdanne. Cerdanne la grande brune, fine, élancée... Une jalousie monstrueuse irradiait de la petite brune. Tout ce qu'elle avait combattu pendant les dernières semaines, tout ce contre quoi elle s'était rebellée en elle-même. Tout cela ressurgissait et plus aucun sacrifice passé ne pouvait avoir d'importance. Ce serait l'une ou l'autre.


C'est ça hein? Vipère! Tu m'as ensorcelée avec tes gérémiades!! PLeurant par ci, pleurant par là! Tu l'as fait pour t'accaparer Théo et moi, sombre idiote que j'étais, je me suis défilée, par peur de le faire souffrir, par peur de tout perdre!!! Tu parles!! Trop bonne, trop conne hein?

La rage de vaincre, la petite brune se démenait, ses yeux avait la couleur d'un feu ardent la consumant de l'intérieur; elle tentait de surpasser par son agilité, l'endurance de son adversaire. L'issue semblait fatale, l'une des deux, bientôt, ne serait plus.
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