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Mariage d'Anne de Culan et d'Homme des Bois

Wilgeforte
[Note HRP :
La cérémonie se déroulera sur plusieurs jours HRP mais ne dure qu’environ une heure RP, et a lieu le 2 avril.
Les joueurs des personnages des fiancés et de leurs témoins sont priés de faire rester leurs persos sur le perron jusqu’à ce que Wilge leur dise d’entrer. Les autres peuvent prendre place à l’intérieur directement.]




Wilgeforte avait passé la matinée à fleurir la petite église de Vienne. Ce mariage, bien qu’intime, devait être fastueux et le bâtiment de Dieu devait traduire toute la joie qu’un tel événement comportait.

A l’heure prévue, elle ne fit nullement sonner les cloches : les seules personnes attendues allaient venir d’elles-mêmes. La Sicilienne sortit et attendit les premiers arrivants sur le perron.




_________________
Anne de Culan
Ce matin-là, Anne avait longuement prié. Agenouillée, non sur le prie-dieu de feue sa mère, mais au pied de son lit, elle avait d'abord invoqué la mémoire de son père, qu'elle n'avait pas connu, puis celle de son frère Gabriel. En vain.
Le jour de son mariage était arrivé. On ne peut pas dire que la toute jeune fille était passée par les affres ordinaires en pareil cas. Sa décision, elle l'avait prise en connaissance de cause, elle l'avait débattue avec Tante Terwagne, avait demandé - et obtenu - l'approbation de son parrain.
Elle avait à plusieurs reprises visité le baron d'Aupic en son monastère, les deux fiancés avaient prié ensemble. Tout allait pour le mieux.
Puis, prise par ses multiples tâches de bourgmestre, Anne avait refusé de trop s'interroger. Elle savait que Messire Walan n'approuvait pas. Alors, elle cherchait dans la prière un signe, quelque chose qui lui démontrerait que son père aurait été d'accord.
Feu Valatar était muet. Le Très-haut fut mis à contribution, sans plus de succès. Qui ne dit mot consent...

A l'heure convenue avec Mère Wilgeforte, Anne se rendit à l'église, suivie à deux pas par Bacchus, en grande livrée, et Matheline, l'air moins revêche qu'à son habitude. La servante furetait à droite et à gauche de ses petits yeux malins, cherchant si par hasard quelque commère ne serait pas encline à suivre, histoire d'avoir quelqu'un avec qui bavarder pendant la messe.

Anne marchait lentement, très droite, vêtue aussi simplement qu'à l'accoutumée. La seule différence, c'est qu'elle allait tête nue, si bien que pour une fois ses joues n'étaient pas enserrées dans sa guimpe blanche, mais encadrées des souples bandeaux de sa chevelure brune. Matheline l'avait tressée de fleurs blanches.


Ma Mère...

Elle s'inclina devant l'officiante, qui attendait sur le parvis, et baisa son émeraude.
homme_des_bois
Le baron d'Aupic étreint les mains du supérieur de son monastère. Ce brave homme de moine lui a été d'un grand secours ces derneirs temsp. Il l'a aidé à voir clair en lui.
Au lit de mort de Valatar, odieusement assassiné par un inconnu dont on n'a jamais découvert l'identité, il a juré de protéger sa veuve et ses enfants. Les fillettes étaient encore à naître. Dès qu'il a pu il a rejoint la famille de Culan à Vienne. Il a vu grandir Anne, chaque jour il a apprécié davantage cette petite fille qui s'est frayé un chemin toute seule dans la cour des grands.
C'est parce qu'elle lui a raconté tout ce qu'elle devait au vicomte Walan qu'il l'a demandé pour témoin.
Il se rend à l'église d'un pas décidé. Arrivé en vue du parvis, il s'arrête. Il est a demi dissimulé par l'ombre du mur de l'hotel de Culan. Il voit Anne, splendide, qui s'incline devant la mère Wilgerforte.
Il est intimidé. Lui qui s'est battu contre les Lucioles, les Tourangeaux, les Auverngats et contre Georgepoilu, il se sent tout intimidé par cette fragile silhouettte devant lui.
Il la rejoint pourtant, s'incline a son tour devant la mère Wilgerforte.
Puis il sourit à Anne.


Demoiselle, vos parents et votre tante seraient fiers de vous. Et moi, je suis honoré de faire de vous ma femme. Nulle autre n'est plus digne d'Aupic.
Walan
Un mariage. A nouveau. Les pensées de Walan avait connu le même cheminement que quelques semaines plus tôt lors de celui de Thiberian et Sabine, oscillant entre passé et présent.
Cette fois néanmoins, il ne serait pas simple spectateur mais témoin du marié. Il avait accepté ceci par respect et affection pour Anne, et même s'il restait quelque peu réticent à l'idée de la voir faire ce mariage il n'en piperait plus mot. Il avait dit ce qu'il en pensait il y a un moment cela suffirait.

Pour l'occasion, il avait à nouveau revêtu une tunique d'une qualité supérieure à ses tenues habituelles, cette fois aux couleurs sable et argent d'Ancelle. Arrivé sur le parvis, Sans Repos salua d'une légère inclinaison du buste les personnes présentes, observant Anne un peu plus longuement comme pour s'assurer que tout était parfait dans sa mise.


Bonjour Mère, Anne, baron.
Terwagne
Avertie par sa nièce de la date et du lieu de la cérémonie de mariage qui allait unir celle qu'elle considérait comme sa nièce et celui qui avait fait d'elle-même sa vassale quelques années plus tôt, la Dame de Thauvenay se rendit sur place et fit une arrivée sur le parvis qu'elle aurait voulu plus discrète.

Ne pas se faire voir quand il n'y a que quelques personnes, c'est impossible... Et donc, dans ce cas de figure, totalement utopique d'y croire un seul instant.

Son état d'esprit suite à cette décision qu'elle avait pourtant encouragée Anne à prendre était des plus noirs et des plus tristes, puisqu'elle ne pouvait s'empêcher de se répéter en boucle que même sa nièce qui était pourtant bien plus jeune qu'elle serait bientôt mariée alors qu'elle-même avait vu ses trois projets d'épousailles voler en éclats pour des raisons certes différentes les unes des autres, mais avec toujours autant de douleur.

De plus, le fait de savoir qu'elle risquait fort de se retrouver en présence des deux derniers hommes qu'elle avait aimés : Walan et Hugoruth, puisque ce dernier était le parrain d'Anne, n'arrangeait rien à la tension qui était en elle... Elle se disait que sans la proposition du sieur Kernos de l'accompagner lorsqu'elle lui avait fait part de son angoisse la veille au soir, jamais elle n'aurait eu la force de venir, malgré toute son estime pour les deux mariés.

Evitant de croiser le regard de Walan, qui était déjà là, elle resserra inconsciemment sa main sur le bras de celui qui l'accompagnait par amitié récente, et salua dans l'ordre le futur marié, soeur Wilgeforte, sa nièce avec un semblant de sourire d'encouragement, et enfin celui qu'elle avait fuit en quittant Vienne.


Cher Baron d'Aupic, ravie de vous revoir enfin.

Votre excellence, vous aussi.

Ma nièce... Je me suis permise de me faire accompagner, j'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je ne me sentais pas en état de faire la route seule.

Vicomte d'Ancelles...
Kernos
Vienne, son église, un autre jour pour un autre mariage, un mariage différent, plus intime que le précédent, il en avait été informé par la Dame de Thauvenay, la veille au soir, quand il avait appris d'ailleurs la nouvelle de ces épousailles, en même temps que ses craintes de s'y rendre... En gentilhomme qu'il était, il s'était empressé de proposer à la Demoiselle de l'accompagner et de la soutenir, tout autant par courtoisie que par désir de chasser les sombres pensées d'une personne qu'il, certes, ne connaissait que depuis peu, mais qu'il avait appris à connaître et appréciait la compagnie, un peu plus de jour en jour.

Bien que le départ fut quelque peu précipité et hâtif, Kernos avait quand même tenu à faire bonne figure, malgré une soirée fort animée en taverne et un sommeil écourté par ses préparatifs de voyage... après tout, il était un étranger au milieu de ce petit cercle de convives et en tant que soutien, il ne souhaitait pas faire mauvaise impression, ni faire honte à la Demoiselle Terwagne auprès de ses proches. Il avait donc revêtu l'un de ses plus élégant ensemble, tout de rouge et d'or brodé, auquel il avait associé une cape bleue nuit, fermée par une broche d'argent en forme de chêne, laissant de côté ses vêtements habituels, de sable et d'argent, pour l'occasion. C'est ainsi vêtu qu'il s'apprêtait à rencontrer des personnes qui n'étaient jusqu'alors que des noms apparaissant sur ses notes, lorsque bien des années plus tôt, il était ambassadeur en Berry pour le compte du Lyonnais-Dauphiné.

Affichant un visage amène et un léger sourire, malgré la fatigue qu'il ressentait, il accompagna la Dame de Thauvenay aux portes du saint édifice, essayant ainsi de la rassurer du mieux qu'il pouvait, sans dire mot. Kernos ne savait que trop l'angoisse qui pouvait étreindre le coeur de la Demoiselle en cet instant, malgré l'affection qu'elle portait aux futurs époux, venir était une épreuve, une rude épreuve, et il s'était promis d'être à ses côtés afin qu'elle parvienne à la surmonter. Aussi, ne fut-il pas étonner quand il sentit l'étreinte de sa main sur son bras quand ils s'approchèrent du petit groupe. Dans un geste qu'il espérait apaisant, il posa sa main sur celle de Terwagne, avant de saluer les personnes présentes tour à tour.


Bonjour Ma Mère, honoré de vous revoir.

Demoiselle Anne, c'est également un plaisir de vous rencontrer à nouveau.

Baron, nous n'avons pas le plaisir de nous connaître, Kernos Rouvray, Sire de Glandage et de Roynac, enchanté de vous rencontrer.

Walan, je suis également heureux de te revoir à nouveau.

_________________
Anne de Culan
Quelques semaines plus tôt, lors du mariage de Messire Thiberian et Dame Sabine, Anne avait demandé à sa voisine pourquoi les mariées semblent toujours effrayées. La dame n'avait pas répondue, trop occupée qu'elle était à surveiller ses enfants. Anne n'avait pas reposé la question, et l'avait même oubliée.
Elle lui revint en tête alors que, sur le parvis de l'église, elle attendait de Mère Wilgeforte l'autorisation d'entrer dans le saint édifice, et elle s'interrogea. Avait-elle peur ?
La réponse fut négative. Sa seule appréhension provenait de quelque chose de bien extérieur à ses noces. Derrière Mère Wilgeforte, il y avait le portail, la nef qu'il lui faudrait remonter jusqu'au chœur, l'autel. Et derrière l'autel, l'image de Gabriel. Nulle autre qu'elle ne la verrait. Aurait-il approuvé ce mariage ? Il avait admis, des années plus tôt, lorsqu'il s'était ouvert à Anne de sa vocation, qu'il ne resterait plus qu'elle pour relever le nom des Culan, puisque Blanche se vouait elle aussi au Très-haut. Il avait admis qu'Anne refusât l'amour pour se réfugier dans la raison, parce qu'il n'avait d'autre choix que d'accepter sa sœur telle qu'elle était. Aurait-il admis HdB ? Anne n'en saurait jamais rien.

Le baron arriva presque en même temps qu'elle. Sous le regard de ses yeux bruns, elle rougit comme ... une jeune mariée. Il y avait tant d'affection, dans ces yeux-là ! Serait-elle à la hauteur des espoirs d'Homme_des_bois ?


Demoiselle, vos parents et votre tante seraient fiers de vous. Et moi, je suis honoré de faire de vous ma femme. Nulle autre n'est plus digne d'Aupic.

"... votre tante" ... Anne se renfrogna quelque peu. Elle savait que le baron avait été lié à la dame de Baugy par un amour si fort qu'elle ne l'avait jamais appelée autrement que "mon âme". Elle avait entendu, petite, la sœur de sa mère se gausser de cette appellation. Sottise ! Dans la bibliothèque du château d'Aupic, un portrait en pied des deux amants, réalisé par une Sancerroise de talent, toisait les visiteurs. L'artiste avait su rendre l'unité de ces deux êtres, plus parfaite que s'il se fût agi d'une seule âme en deux corps. Main dans la main, ils portaient sur le monde le regard triomphant de ceux qui savent qu'ils ont touché l'éternité.

Un pincement au cœur... Jalousie ? Non. Anne avait choisi sa voie en toute connaissance de cause. Renoncement, plutôt. En acceptant, en allant au-devant de ce mariage dicté par la raison, elle savait qu'il ne lui restait plus qu'à renfoncer au plus profond d'elle-même les élans qui l'avaient portée vers son jeune collègue de l'Institut d'Histoire, à l'Académie.

Elle sourit à HdB, résista à la tentation de glisser dès à présent sa main dans la sienne. Celui qu'elle avait si longtemps appelé affectueusement "mon oncle" serait dans moins d'une heure son époux. A ce moment-là seulement elle lui prendrait la main, pour sceller leur accord.


Bonjour Mère, Anne, baron.


Anne répondit sobrement au sobre salut du Vicomte d'Ancelle. Point d'espiègle révérence, ce jour-là. Une inclinaison de tête, un sourire, un battement de cil sous le regard inquisiteur de Walan. Elle vérifia machinalement, d'une main légère, la perfection de ses bandeaux, le tombé de sa robe blanche.

Un autre sujet d'inquiétude fit son apparition. Tante Terwagne arrivait à son tour. A la grande surprise d'Anne, elle n'était pas seule. Eblouie par les rayons qu'un soleil généreux dispensait sur le parvis, et à cent lieues d'imaginer que le chevalier servant de sa tante était Messire Rouvray, elle ne le reconnut pas immédiatement.


Ma nièce... Je me suis permise de me faire accompagner, j'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je ne me sentais pas en état de faire la route seule.


Faire bonne figure, en toute circonstance, y compris au cœur de la plus grande surprise, c'était quelque chose qu'Anne avait appris très jeune de feue sa mère. Elle ne put cependant empêcher ses lèvres de s'entrouvrir sur un "Oh!" informulé, avant de les étirer en un sourire un peu trop rapide.

Demoiselle Anne, c'est également un plaisir de vous rencontrer à nouveau.

Un élan de gratitude et d'affection poussa Anne vers Terwagne. Elle se réfugia un bref instant contre elle, le front contre sa joue. Elle devinait par quelles affres était passée la Dame de Thauvenay à l'idée de rencontrer et Messire Walan, et le Vicomte d'Angillon. Mais elle était venue. Anne, si prompte à s'imaginer mal aimée, seule, incomprise, se serait répandue en remerciements si elle avait été capable de laisser s'exprimer ses plus intimes sentiments.
Elle se détacha aussitôt de sa tante, répondit au salut de Messire Rouvray.


Je vous sais gré, Messire, d'être présent en ce jour. Comment se porte votre ... famille ?


Elle espérait que l'infime hésitation passerait inaperçue. Elle avait entendu des rumeurs, avait saisi des regards, des attitudes, lors de la remise des colliers de St-Georges. Il lui semblait que demander des nouvelles de Dame Axel, en particulier un jour d'épousailles, n'était pas la meilleure chose à faire. Elle ne pouvait cependant s'en dispenser, sous peine de grave discourtoisie.

Laissant Messire Rouvray et le baron d'Aupic faire connaissance, elle scruta la rue, tendit l'oreille à la recherche d'un bruit de roues. Elle avait souhaité un mariage intime, qui réunirait les gens comptant vraiment pour elle. Il en manquait trois, et elle n'était certaine de l'arrivée d'aucun.
Terwagne
En réponse à l'étreinte incontrôlable de ses doigts sur son bras, il avait simplement posé sa main sur la sienne... Un geste de réconfort qui la toucha et auquel elle répondit par un rapide baissement de cils, se promettant de le remercier verbalement plus tard, sur la route du retour.

Se concentrant sur le visage de sa nièce, elle aperçut ses lèvres qui semblaient s'ouvrir sur... aucun son. Sans doute était-ce la surprise de la voir arriver accompagnée, et aurait-elle du en effet prévenir par une missive, mais elle avait craint que celle-ci n'arrive de toute façon trop tard.

Heureusement, le sieur de Rouvray prit à son tour la parole, saluant les uns et les autres, et s'en suivit un geste auquel la Dame de Thauvenay ne s'attendait absolument pas, ni aujourd'hui ni jamais... Un élan affectueux de Anne! Son front se posant contre sa joue à elle lui fit une sensation étrange, qui la laissa sans voix tellement cela ne leur ressemblait à aucune des deux.

Anne... Aussi froide que ce que l'avait été Mentaig, et pourtant aussi sensible derrière cette apparence presque de marbre.

Mentaig... Comme Terwagne l'avait appréciée, comme elle lui manquait encore si souvent, elle qui avait été sa plus proche confidente en Berry, elle avec qui elle avait combattu le Poilu jusqu'à l'épuisement, elle avec qui elle avait partagé tant de douleurs et de chagrins, mais aussi de bonheurs et de soirées en taverne ou encore en réunion que ça soit au conseil municipal, au sein du NORF, à l'académie berrichonne...

Mentaig... Celle qui avait aimé plus que tout cet homme que Anne épousait aujourd'hui.

Mentaig... Celle qui avait été le témoin direct de l'amour naissant entre elle-même et Hugoruth, celle qui avait vu Terwagne se débattre et fuir cet amour contre lequel elle avait lutté durant des semaines entières, celle qui l'avait vue enfin baisser les armes et laisser la vague l'emporter, celle qui avait assisté à sa demande en mariage, celle qui n'était déjà plus là quand bien plus tard il l'avait abandonnée dans ce Duché inconnu qu'était alors le LD, avec pour seule connaissance sa nièce Anne.

Hugoruth... Comme elle appréhendait de le voir arriver.

Mais au-delà du fait que ce geste de la jeune fille venait de faire ressurgir bien des souvenirs en elle, il eut aussi pour effet de la rassurer sur une de ses plus grandes craintes depuis des semaines : Anne la considérait bel et bien comme sa tante et non pas comme une étrangère, malgré son départ de Vienne.

Elle tourna légèrement la tête pour poser ses lèvres sur le front de la jeune fille, mais n'en eut pas vraiment le temps car déjà celle-ci mettait fin à ce contact entre elles avec la même rapidité que ce qu'elle ne l'avait provoqué.
homme_des_bois
Jeune damoiselle, je suis votre serviteur, je me suis engagé devant la dépouille de votre père à assurer protection à sa famille, et c'est pour accomplir ce serment que je suis là aujourd'hui

Ce sont les mots que le Baron a prononcé quelques année plus tôt, en arrivant à l'hotel de Culan, genou en terre devant Anne. Elle n'était alors qu'une petite fille mais déja son regard était limpide. On y lisait toutes ses pensées.
Hdb se mord la lèvre. Il a été bien maladroit d'évoquer la mémoire de sa douce Mentaig. Il l'a aimée ! Par Dieu, qu'il l'a aimée !
Anne va croire qu'il ne l'épouse que parce qu'elle lui rappelle sa défunte. Ceux qui la connaissent mal trouvent qu'Anne ressemble à Mentaig. HdB sait que c'est faux. Il se souvient de la douceur des cheveux de la jeune femme, revoit les durs reflets aille de corbeau qui y jouaient au moindre rayon de soleil, ses yeux verts qu'elle plantait droit dans ceux de ses interlocuteurs, son visage lisse qui ne laissait rien deviner de ses sentiments. Dans les cheveux d'Anne ce sont des reflets roux qui apparaissent, ses yeux virent du bleu de ciel au gris ardoise quand elle est en colère, au violet quand elle a envie de rire, au vert de jeune bourgeon quand elle est fatiguée. On lit tout dans ces yeux là.
La tendresse qu'il éprouvait pour la jeune enfant s'est peu à pue transformee en quelque chose de plus profond.

C'est avec grand plaisir que le Baron voit arriver sa vassale. Il est plein de remords a l'idée qu'il ne s'st guere soucié d'elle depuis de longs mois.


Dame Terwagne, votre présence aujourd'hui est un honneur, à l'heure où je viens accomplir la promesse faite autrefois.

Il est ému de voir Anne embrasser la jeune femme. Quand l'homme qui l'accompagne se rpésente il reconnait son nom pour l'avoir entendu souvent prononcé par Mentaig. Elle apréciait beaucoup ses echanges avec l'ambassadeur.

Messire Rouvray, enchanté de vous connaitre enfin.

Le baron report e son attention sur son temoin. Il contmple la jeune Anne avec affection. Hdb sourit, heureux de pouvoir penser qu'en l'absence d'un père Anne a pu se reposer sur cet homme dont tous connaissent la droiture.
Marie Alice
Marie avait reçu une missive d'une jeune fille qu'elle connaissait depuis longtemps déjà et qu'elle avait suivi de loin, vaille que vaille, entre joies et peines. Voici pourtant un moment qu'elles n'avaient échangé des nouvelles.

Elle rompit le scel et déroula le parchemin, laissant courir des noisettes curieuses sur les mots couchés. Ses sourcils se haussèrent et son nez se fronça au fur et à mesure qu'elle suivait l'encre. Un mariage donc. Bonne nouvelle que cela. Mais ce nom, le nom de son promis, où donc l'avait-elle déjà entendu.... Machinalement elle enroula le vélin, le posa sur son bureau tandis que son esprit se mettait à réfléchir mais que rien ne lui venait.

Petit haussement d'épaules, elle finirait bien par s'en souvenir, sinon c'était que l'importance de ce qui lui titillait le cerveau était des plus minces.

Le jour j, la brune était à l'heure, comme quoi elle faisait quelques progrès tout de même. Un petit groupe se tenait sur le parvis et parmi eux, la mariée. Elle s'approcha donc, salua les présents avant de venir embrasser Anne.


Bonjour damoiselle. Ravie de vous revoir, qui plus est en un tel jour.

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Kernos
Kernos observait l'élan d'affection qui se saisit de la jeune Culan. Surprenant, la demoiselle lui avait toujours paru comme une jeune femme pleine de retenue, comme il seyait à une fille de noblesse, et de la voir ainsi se serrer contre sa tante, il en fut ému pour les deux demoiselles... nul doute que ce geste apaiserait une part des craintes et de la tension habitant la Dame de Thauvenay. Son sourire s'agrandit d'avantage encore que lorsqu'il avait constaté la surprise de la Demoiselle Anne, tandis qu'elle se séparait de sa tante pour se tourner vers lui.

Ma famille se porte bien je vous remercie.

Il inclina la tête légèrement, reconnaissant qu'elle ne lui ai pas demandé directement des nouvelles de son épouse, car il aurait été bien incapable de le dire, celle-ci ne lui adressant que rarement la parole... mais il écarta cela de son esprit, il était là pour soutenir, non pour être lui-même soutenu.

Il se tourna donc vers le futur époux qui s'adressait à lui, oui il le connaissait de nom également, tout comme il n'ignorait point qu'il fut maintes années le compagnon de feue Dame Mentaïg, avec qui il avait eu le plaisir de travailler et d'entretenir une correspondance, du temps où il officiait aux ambassades, mais ce n'était pas l'endroit et le moment pour évoquer ce souvenir, alors qu'il s'apprêter à se marier.

Une nouvelle invité se présenta alors sur le parvis, rejoignant le petit groupe qui se tenait à l'entrée de l'église, pour saluer la fiancée. Kernos en profita pour jeter un regard discret à sa "cavalière", afin de s'assurer qu'elle n'était pas en proie à quelques appréhensions du fait de la proximité du Vicomte d'Ancelle, ou de l'arrivée prochaine de Hugoruth Cornedrue.

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Walan
Si Sans Repos éprouva quelque chose en voyant Terwagne arriver, qui plus est avec un homme, rien ne fut visible sur son visage. Impassible, la mine neutre, réfugié à nouveau derrière son armure glacée, il salua chacune des personnes arrivant à la suite d'une légère inclinaison de la tête associé de brèves paroles.

Dame de Thauvenay ... fit-il simplement avant de répondre à son collègue conseiller militaire sobrement.
Bonjour Kernos, c'est toujours un plaisir de te voir également.

S'il était resté de marbre en voyant celle qui avait réussi durant quelques mois à le défaire de son impassibilité, Walan ne put cependant empêcher un léger et bref sourire d'apparaître tandis qu'Anne étreignait sa tante tout aussi brièvement. Sans sembler se rendre compte de l'examen dont il était l'objet de la part du baron d'Aubic, le vicomte d'Ancelle observait les alentours de ses yeux couleur gris acier. Peut-être, inconsciemment, s'inquiétait-il que quelque chose n'arrive comme à son propre mariage il y a des années de cela.
Mais rien aux alentours ne semblait pouvoir créer d'incident et c'est naturellement que le regard de Sans Repos se porta sur la dernière invitée arrivée. Sans l'avoir jamais véritablement fréquentée, ni même avoir pu discuter vraiment avec elle, il connaissait néanmoins Marie Alice pour l'avoir croisée de temps à autre et par ses discussions avec Anne, qui lui parlait régulièrement d'elle. De l'un de ses signes de tête respectueux habituels, il lui rendit son salut avant qu'elle n'aille embrasser la future mariée.
Blanche_Anne
Montée sur une robuste jument, affublée du costume de laine noire des novices, Blanche fendait la cohue des rues de Vienne au pas. Les premières douceurs du printemps avaient amené du monde sur les pavés, et l’on ne dépassait pas une place ou une cour sans peine.
Il faisait chaud. Les crieurs de vins et les taverniers avaient quantité de pratiques, et l’on croisait force trognes illuminées. Une certaine joyeuseté montait de la foule légèrement vêtue, portée à la plaisanterie, et quelques peu excitée par l’odeur de renouveau qu’apportait la belle saison. Des femmes égrenaient des rires badins, les hommes leur contaient fleurette. Des enfants, qu’on ne surveillait plus, couraient en piaillant entre les jambes des adultes et les pattes des chevaux.

Blanche traversait cette presse avec une certaine mélancolie. Le temps passant, l’habit monastique pesait plus lourd à ses jeunes épaules, et la perspective d’avoir un jour à prononcer des vœux définitifs –comme elle en avait eu pendant fort longtemps le projet- la terrorisait soudain.
Au milieu du peuple en joie, la jeune religieuse soupira. Comme elle aurait voulu, tout à coup, céder aux divertissements de son âge ! Se mêler à cette foule ! S’abandonner à la liesse générale !

Non pas que son caractère fut porté à la frivolité. Non. En cela, comme en tant d’autres choses, les enfants de Culan ne ressemblaient pas à leur mère.
Blanche, comme sa sœur et son frère, préférait les livres à la danse. Mais si la jeunesse en elle était plus encline à l’étude qu’aux jeux, elle n’en demeurait pas moins la jeunesse. En passant son regard bleu sombre sur les gens qui l’entouraient, Blanche se souvint qu’elle aimait la gaieté, la musique, les promenades et les bliauds de soie vive.

Il fallut traverser encore une place, puis l’église de Vienne fut en vue. Blanche aperçut un petit attroupement sur le parvis. Elle mit pied à terre, confia sa monture à un jeune clerc, et gravit les marches du parvis lentement, affichant déjà un sourire à l’attention de sa sœur, dont le visage était identique au sien.

Comme d’habitude lorsqu’elles se retrouvaient, il semblait à Blanche qu’elle n’avait jamais quitté sa jumelle, et c’est d’un geste tout naturel qu’elle alla poser sa joue contre celle de son aînée, le cœur plein d’une tendresse débordante, soufflant dans son oreille ces quelques mots :



« Anne, chère sœur. Quel bonheur de se retrouver en pareil moment. Je vous sais grée de m’avoir prévenue. »

_________________
Wilgeforte
Les deux fiancés étant arrivés, Wilgeforte passa la tête par la porte de l’église, jeta un dernier coup d’œil afin de vérifier que tout était prêt, avant de frapper trois coups de ses mains. Aussitôt, les orgues déchaînées entamèrent un air d’entrée triomphale cher à la Sicilienne.
Celle-ci se tourna alors vers les quatre jeunes gens, qui ne savaient trop que faire, et eut pour eux un sincère et grand sourire.


Allons, mes enfants, avancez jusqu'à l'autel... moi et les clercs vous suivront en procession.

Et Wilgeforte, à la suite des deux mariés se tenant le bras, entra dans l’église au son des orgues et dans un nuage d’encens et de clercs.



Arrivés devant l’autel, les fiancés et leurs témoins s’arrêtèrent, tandis que Wilgeforte gravissait les marches y menant.
Là, elle prit la parole :


Mes très chers frères, mes très chères sœurs... si nous sommes réunis aujourd'hui en ce jour sublime Anne et HdB le plus beau jour de leur vie de fils et fille du Très-Haut : le jour de leur union. Devant cet élan d’amour nous ne pouvons que nous émerveiller, car de tels sentiments qui lient deux êtres sont sans doute les plus beaux que le Seigneur nous ait donné. L’amour, l’amour d’une vie, d’une âme, d’une femme, d’un homme…

La Sicilienne avait terminé son introduction avec un tremolo... elle se contenta donc d'enchaîner avec la demande de pardon :

Avant toute chose, purifions-nous l’âme en demandant pardon pour les péchés commis depuis la dernière confession ou messe. Prions, mes enfants !


Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes frères, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute.
C'est pourquoi je supplie tous les Saints, et vous, mes frères, de prier pour moi le Créateur notre Dieu. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.


Comme un seul homme, les fidèles se levèrent de leurs sièges et récitèrent le confiteor en même temps que la jeune vicaire, les fiancés et leurs témoins.
Ensuite, Wilgeforte poursuivit :


Maintenant, que tout le monde reprenne en chœur notre Credo, symbole de notre foi !


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.

AMEN

_________________
Anne de Culan
Ma famille se porte bien je vous remercie.

Une ombre dans les yeux de Messire Kernos rappela à Anne que le mariage n'est pas toujours de tout repos, même - surtout ? - chez ceux qui s'épousent par passion. Elle se rapprocha instinctivement de HdB.

Au milieu des saluts et du bruit de la foule qui s'approchait du parvis, attirée par la perspective d'une distribution de pain et de piécettes, Anne n'entendit pas l'approche de Dame Marie-Alice. Elle fut soudain là, debout devant elle, qui l'embrassait sans cérémonie.


Bonjour damoiselle. Ravie de vous revoir, qui plus est en un tel jour.

Il est vrai que leur dernière rencontre avait eu pour cadre une fort pénible affaire, jamais élucidée. Dame Marie-Alice avait tout fait pour aider Anne à prouver la culpabilité de l'assassin de son père. Mais le crime était si vieux que tous les témoins étaient morts un à un. L'amnésie de Tante Terwagne avait mis un point final à l'enquête. Anne s'en était voulu. Mais elle avait dû en prendre son parti : la justice des hommes ne ferait pas son œuvre. Le Très-haut s'en chargerait, en temps et heure. Certaine Etoile d'Argent n'était pas près de briller au paradis solaire.

C'est un honneur pour moi, Dame, de vous avoir pour témoin de mes épousailles.

Sa voix était chargée de gratitude. Qu'une Paire de France ait accepté de se déplacer à Vienne pour les noces d'une obscure Dame du Lyonnais-Dauphiné lui paraissait une sorte de petit miracle. Aux yeux d'Anne, c'était surtout la preuve que l'on reconnaissait les services rendus par sa famille, et cela ajoutait sur ses épaules un poids qu'elle doutait de savoir porter honorablement.

Il ne manquait plus que la famille, justement. Du moins, ce qu'il en restait. Oncle Hugo serait en retard, probablement, comme toujours, s'il venait. Pour peu que ses clercs ne lui aient pas rappelé à plusieurs reprises qu'il devait se mettre en route, il oublierait. Et rien ne disait qu'à la dernière minute quelque affaire urgente ne requerrait pas sa présence à la Cour d'Appel.
Anne n'était pas certaine non plus de Blanche. Ce n'est jamais une mince affaire d'amener une novice hors de son couvent. La missive qu'elle avait envoyée à sa jumelle était brève. Anne ne voulait pas que Blanche se sentît obligée d'être là.

Elle vint, pourtant. Il était dit que ce jour serait celui des embrassades. Les deux sœurs se retrouvèrent dans les bras l'une de l'autre, comme au temps de leur petite enfance, robe noire contre robe blanche, mais visages semblables.


Anne, chère sœur. Quel bonheur de se retrouver en pareil moment. Je vous sais gré de m’avoir prévenue.


La voix si semblable à la sienne, les mots qu'elle aurait pu dire. La gorge nouée par l'émotion, Anne ne sut répondre autrement que par un effleurement du front de sa sœur, pour remettre en place une mèche brune échappée, et un sourire en miroir au sien.

Et puis tout alla très vite. Mère Wilgeforte, qui jusque là s'était tenue un peu à l'écart, frappa dans ses mains. Les orgues ronflèrent.


Allons, mes enfants, avancez jusqu'à l'autel... moi et les clercs vous suivront en procession.


Sourire engageant, geste impérieux... Anne serait bien restée encore un peu dehors, dans le grand soleil, à profiter pleinement des dernières traces de l'enfance. La porte béante lui sembla soudain l'entrée d'un lieu mystérieux et inconnu, d'où elle ne sortirait jamais. Aux côtés de HdB, elle remonta la nef, droit vers la silhouette Gabriel. Il était là, tout au bout, qui la regardait avancer. Elle le savait. Il la regardait, et n'approuvait pas.

Il y eut le Confiteor, il y eut le Credo. Anne s'accrocha à la prière comme le naufragé à une épave. Elle était là par la volonté du Très-haut. Elle était née Cornedrue d'Ambroise de Culan. Père l'avait dit. La naissance n'est pas un hasard. Elle avait un rôle à jouer dans cette famille précise. Elle le savait, depuis toute petite.
Depuis toute petite, elle avait attendu cet instant.

Derrière elle se tenaient Marie-Alice et Walan, puis Blanche, Tante Terwagne, Messire Kernos, d'autres peut-être.
A sa droite, celui qui dans un instant allait devenir son époux.
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