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[RP] Sa Grandeur et Décadence

Gnia
Embrassant l'horizon verdoyant, le regard se posa sur les contreforts de la villeneuve de Montauban. Depuis Agen, les deux cavalières avaient suivi la Garonne puis le Tarn, remontant le fil de l'eau. Voyage aussi placide que le courant teinté d'émeraude de la rivière, si l'on excluait un traquenard mémorable à la sortie d'Agen qui valait un mal de crâne persistant à la Saint Just.

Menant les cavales au pas pour jouir de ces paysages qui n'avait rien de commun avec les foutues montagnes du Béarn ou avec les vastes plaines du Nord, l'on avait fini irrémédiablement par croiser au détour d'une halte un brave cultivateur de prunier d'Ente. S'il s'était contenté de faire sécher ses fruits au soleil, l'on eut pu aisément deviner que de cette rencontre ne naitrait certes pas un mal de cheveux retentissant mais quelques haltes d'urgence supplémentaires en cours de route.
Or il s'avérait tout simplement que le vieux fabriquait sa "clème de pluneaux" qu'il métissait d'alcool de pêche de vigne...
Faisant honneur à la bonne réputation des gens du Nord en matière de lever de coude, la Saint Just avait largement abusé des petits godets "pour goûter" du vieux à la face tout aussi desséchée que ses prunes. En bref, elle s'était soigneusement torchée.

Après tout, c'était pas ça qu'on était venu faire ?
Visite du terroir, tourisme gastronomique, abuser des spécialités.
Voilà.
Bon. Tenir une promesse, aussi.
Surtout ?

A cette évocation, un sourire étrange se dessina sur le visage blême, les yeux ourlés du halo sombre des nuits sans sommeil s'éclairèrent d'une fugace lueur.

Tenter de profiter d'une liberté enfin retrouvée qu'un état de nerfs et de fatigue passablement avancé ne permettait pourtant pas de goûter à sa juste saveur.


De fait, la suite du voyage s'était déroulée dans une sorte de mirage ouatée aux tons verts, ceux du paysage et de l'eau, et ce n'est qu'une fois les voyageuses en vue des murs de Montauban que Sa Grandeur en ballotage - le cul entre deux comtés, celui sur lequel on avait péniblement régné et celui qu'on lui octroierai pour seule récompense d'en avoir autant chié. Que Sa grandeur en ballotage donc, émergea de la douce torpeur de l'assassine "clème de pluneaux" pour observer d'un regard devenu étonnamment vif l'enceinte de la ville.

L'on avait arrêté un instant les montures, le temps de prendre la mesure de la ville. Instant mis à profit par la Saint Just pour triturer nerveusement la cicatrice qui courait le long sa mâchoire.
Soupir, haussement d'épaule imperceptible, regard coulé à sa compagne de voyage avant d'asséner un verdict sans appel.


Allons-y !
Le temps n'est plus vraiment aux hésitations.


Poste de garde passé, péage payé, les montures s'engouffrèrent dans les entrelacs des ruelles de la ville portant leurs cavalières empoussiérées vers une auberge convenable aussi surement que les guidaient le besoin de trouver stalle accueillante.
Et l'on trouva.
Après s'être assurée que l'on goûterait tout le confort d'un baquet d'eau chaude et de literie sans vermine, que l'on prendrait soin des montures, une poignée d'écus jetée sur un comptoir plus tard, Sa Grandeur choppa le premier garçon d'écurie qui passait, lui fourra d'autorité une pièce dans la paume accompagnée d'un message à livrer. Une autre l'attendrai au retour.
Et ainsi, l'on envoya un éclaireur débusquer le fauve.

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Nicolas__eymerich
La porte de la taverne fut presque arrachée de ses gonds lorsqu'une violente poussée lui fut imprimée, ce qui la fit tourner sur elle même si vite qu'on eut presque cru qu'elle était devenu invisible. Dans l'embrasure apparut une silhouette massive, obligée de se courber pour passer sous le plafond bas de l'entrée, et prenant soin de tenir l'arme accrochée à sa ceinture - une pelle...- d'une main pour l'empêcher de le gêner dans sa progression.

Mesdames et messieurs, bienvenue à la Brouette Occidentale. Je suis le caporal Eymerich de Tramecourt, commandant de l'Equator, et je suis venu vérifier l'identité de tous les voyageurs. Si l'un d'entre vous est un brigand, qu'il se dénonce sur le champ, je lui promet un duel honorable et une fin rapide.

D'un geste de la main, il donna l'ordre aux hommes restés dehors de pénétrer dans la taverne. Bientôt, une demi douzaine d'arbalètes vinrent appuyer ses propos, bien que négligemment tenus en direction du plafond, prêtes à êtres rabattues au moindre signe suspect. Voyant que personne ne se dénonçait, le soldat soupira bruyamment, sortit un parchemin de sa poche et le déroula pour le montrer aux personnes présentes.

Regardez bien ces visages, si l'un d'entre eux vous ressemble, ça va barder. Alors dénoncez vous fissa. Pour info, on cherche deux portugais et un groupe de 4 individus dont l'on sait avec certitude que l'un d'entre eux ou elles s'appelle phoebee.

Et il attendit, tandis que ses hommes comparaient la liste avec les visages présents. Ce n'était guère que la Troisième taverne de la matinée, et il avait quand même peu de chances de trouver des malandrins dans une auberge aussi respectable, mais qui ne tentait rien n'avait rien.
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Gnia
Il était des petits luxes inhérents à la condition noble dont la Saint Just avait le plus grand mal à se passer et le bain fumant dans lequel faire trempette était de ceux qu'une bourse dodue aidait toujours à voir se matérialiser.
L'appétit évidemment ouvert par ce décrassage en règle, elle descendit dans la salle commune de l'auberge, une table à l'écart. Si la simplicité de sa tenue sombre de cavalière lui conférait un tant soit peu d'anonymat, la missive qu'elle avait reçue à peine arrivée par retour de coursier, laissait douter sur le fait qu'icelui durerait.

Les coudes posés sur le bois poli par le frottement de centaines de coudes, Agnès lisait le pli tout en finissant une collation faite de pain et fromage, le tout arrosé de copieuses rations de rouge local lorsque la porte de l'établissement s'ouvrit à la volée.
D'instinct la main avait lâché le quignon de pain qu'elle tenait et avait filé à la ceinture, à la rencontre du fourreau d'une courte lame qui ne la quittait jamais.
Geste aussitôt suspendu par l'annonce de l'identité du "visiteur" et surtout par sa flagrante inutilité. L'on avait de très maigres chances d'échapper à un carreau d'arbalète tiré à moins de deux pas.
Juste une descente, pas de quoi s'affoler.

Sourcil haussé et discret sourire amusé, la Saint Just toisait la masse trapue du caporal évoluant dans la salle commune.
Foutu destin.

Goguenarde, elle interpela le seigneur artésien d'une voix rauque qui n'était toujours pas parvenue après près d'un an à vivre dans le Sud à se défaire de ses accents du Nord


Tramecourt, je ne pense pas que vous me cherchiez, mais en tout cas, vous m'avez trouvée...
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Iban
« A la bonne heure ! » s’exclama Iban, son sourire narquois aux lèvres, en poussant la porte de La Fambloyante. Assurément, cela faisait des semaines qu’il n’avait entendu de conversation si amusante. A vrai dire, tout le monde gémissait à l’intérieur de la taverne: un groupe de femmes, dont certaines fort éminentes, se répandait en larmes sur des peines de cœur, s’arrachait les cheveux pour des enfants abandonnés, maudissait jour de naissance et appelait jour du trépas comme d’antiques figures de tragédies. Tout cela avait été fort comique…et fort enrichissant : le Basque ne se doutait pas qu'un de ses anciens commanditaires fut aussi un impitoyable briseur de cœurs.

C’est donc de bonne humeur qu’Iban quitta l’auberge pour s’engouffrer dans les ruelles animées de Montauban. Il fallait à présent qu’il vaque à ses affaires. Réputé mécréant, le Lynx s’était quelques jours auparavant trouvé une ferveur aristotélicienne toute neuve et puissante lorsqu’on lui avait annoncé que le montant de sa mission à Montauban s’élèverait bien au dessus de tout ce que ses basses œuvres lui avait rapporté jusque là. L’Eglise était prête à payer grassement pour qu’on entreprenne de bâtir dès à présent le royaume des cieux ici bas et dans le sang : le Basque se moquait bien du royaume de Dieu, se plaisait à verser le sang, qu’il soit papiste ou hérétique, et appréciait particulièrement ce métal sonnant et trébuchant qui annonce bien souvent la boisson et les filles. C’est donc avec l’ardeur d'un néophyte qu’il préparait son mauvais coup.

Au détour d’une rue, pourtant, son passé le rattrapa soudain. Là, devant le porche d’une auberge, juchée sur son cheval, se trouvait une femme qu’il n’avait croisé qu’une fois dans sa vie mais dont la vue éveilla un souvenir bien vivace. C’était pendant cette terrible guerre qui ravageait une nouvelle fois la Champagne et l’Artois. Compiègne était assiégée. Il faisait froid et faim, et les combats s’éternisaient. Il avait rencontré la jeune femme, alors connétable d’Artois, pour négocier avec elle. Négociations qui s’étaient d’ailleurs fort mal terminées. Il ne l’avait jamais revu, cependant il avait un temps conservé le souvenir d’une jeune femme fort différente de ses semblables. Le Basque, qui n’estimait les êtres guère que selon leur virilité et n’envisageait pas la femme en dehors de murailles, s’était trouvé fort décontenancé lors de leur entrevue face à ce guerrier dont la beauté n’avait rien à envier aux plus charmants spécimens de son sexe. Par la suite, il avait appris qu’elle s’était mariée à un noble prétendant et en avait conclu qu’elle était sans doute devenu une épouse aussi sage et inintéressante que les autres. Il l’avait oubliée.

Agnès de Saint-Just descendit de son cheval. Promptement, Iban disparut au coin de la ruelle pour qu’elle ne l’aperçut point. La jeune femme avait peu changé. Elle avait toujours cet air fier et résolu qu’il lui connaissait. Une magnifique chevelure brune dégringolait encore en cascade de boucles sur ses épaules. Son visage semblait peut être un peu plus sévère et marqué par les ans.

Que venait elle donc faire à Montauban ? "Gnia" disparut à l’intérieur de l’auberge. Le visage d’Iban s’illumina un court instant. Voila une connaissance qu’il aurait bien plaisir à retrouver. Quand il serait temps. Il faudrait prévoir son couteau.

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Nicolas__eymerich
Alors qu'il déambulait entre les tables, regardant d'un air rogue les trognes abruties des ivrognes et les faces replètes des marchands, le caporal entendit une voix aux accents chantants l'appeler par son patronyme ( en tout cas, tout ce qui vient du nord est beau à ses oreilles !), et volta d'un geste vif, se demandant qui avait pu le reconnaître dans ce bouge immonde au marches de la civilisation.

La main négligemment posée sur le manche de sa pelle, la bouche tordue par un rictus trop lippu pour être honnête, il fouilla des yeux l'assistance et trouva ce qu'il cherchait. En même temps, au milieu de la défection, une perle brille toujours d'un éclat particulier. Sans même se rendre compte de ce qu'il faisait, il ploya l'échine devant la dame et mit genou à terre, disparaissant aux yeux de ses hommes qui, un instant désemparés, cédèrent à la panique et le hélèrent, avant de le découvrir dans une posture soumise aux pieds d'une dame magnifique, comme sortie d'un rêve.


Vicomtesse, vous ici ! Me voici comblé au delà de toute espérance.
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Melina
Mélina Avait très hâte de retrouver une bonne couche, il y avait longtemps qu'elle avait voyager ainsi. Elle prit le temps de de changer en arrivant, laissant la vicomtesse seule après s'être assurer qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin. Elle prit le temps de regarder les dessins que ses enfants avaient prit soins de mettre dans son paquetage. Lui soutirant un grand sourire, reconnaissant chacun d'eux sous les traits d'encre qu'ils avaient tracer. Puis elle passa la porte de sa chambre.

Elle toqua à une porte, car elle cherchait Gnia, mais elle n'était déjà plus dans sa chambre. Elle avait apprécié le voyage, et encore plus le bain ou elle avait tremper jusqu'à ce que l'eau soit froide à nouveau. Elle était souriante de nature, et en arrivant dans la salle commune, elle ne broncha pas à la vue de ces hommes armées. Dans ses habits de voyages propres, enfin elle venait de trouver Gnia en parcourant la salle des yeux. Elle s'approcha et prit place à sa table, toujours en silence. Elle connaissait le désire de Gnia de rester incognito, et se doutait que cela serait difficile. L'échange entre sa dame et cet homme semblait l'intriguer. Peut être un visage connu! Croisée durant ses multiples voyages... Mais elle finirait par se souvenir de lui tôt ou tard.
Au parole de Gnia
'Tramecourt, je ne pense pas que vous me cherchiez, mais en tout cas, vous m'avez trouvée...' elle reconnu le nom à tout le moins.
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Mélina Avis-Bragança
Dame de Croisilles
Gnia
Ah bah pour être discret, c'était discret comme arrivée...

Voilà que le seigneur artésien avait failli lui faire perdre contenance. Elle avait assisté médusée à la volte face du caporal de l'Ost et à son obséquieuse courbette. Trop poli pour être sincère mais, décontenancée, le rose lui était tout de même monté aux joues. Personne n'était exempt d'une pointe de vanité, et mine de rien, se retrouver avec un bonhomme genou à terre à ses pieds, en dehors du cadre des allégeances, ça n'arrivait pas tous les matins.

Du coin de l'oeil, elle aperçut Melina s'avancer pour la rejoindre à table. Parfaite diversion qui lui permit de reprendre la mine cynique qu'elle avait arboré depuis qu'elle avait reconnu Eymerich. Elle marmonna entre ses dents


Sans déconner, Tramecourt, vous trouvez pas que vous en faites un poil de trop ?
Relevez vous, asseyez vous, il semblerait que l'on doive parler affaires vous et moi.
Vous me raconterez après les dernières nouvelles d'Artois et comment vous vous êtes fourré dans ce qui semble être un sacré merdier, si j'en crois ce qu'on peut lire en place publique...


Et de désigner la place en face d'elle, l'invitant à s'y asseoir.

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Nicolas__eymerich
Sans laisser passer le moindre signe qu'il avait des rhumatismes, Eymerich se releva un sourire toujours obséquieux aux lèvres et le port impeccable. Il rentrait d'une semaine de patrouille dans le fin fond de la campagne guyennoise à patauger dans les marais et la boue des hameaux crasseux, sans parler du voisinage des hommes d'armes tous plus vulgaires les uns que les autres, mais il savait rester digne et impeccable jusqu'au bout.

voyons vicomtesse, je ne fais que marquer mon respect envers ma marraine devant Dieu, car même si la religion qui avait permis ce lien s'est évaporée depuis lors, je reste fidèle par nostalgie ou naiveté, je ne sais.

Sans plus un mot, il prit la chaise que lui désignait la vicomtesse et, au moment d'y prendre place, fit une légère révérence à l'intention de ce qui devait être la dame de compagnie de l'artésienne.

Ma Dame, je suis Nicolas Eymerich de Tramecourt, commandant de l'armée guyennoise l'Equator, et originaire d'Artois comme vous le devinez sans doute.

Puis, les politesses finies, il prit enfin place, retenant in extremis un soupir en sentant ses jambes prendre une position autre que verticale pour la première fois depuis bien trop longtemps.
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Gnia
La tirade de l'homme faillit lui arracher un de ses rires sonores qu'elle retint in extremis. Ce n'était point le moment de le vexer et, qui sait, peut-être y avait-il du vrai dans ce qu'il disait. La nostalgie du pays l'avait bien menée à faire alliance politique avec d'anciens champenois, installés comme elle en Béarn. Faute de grives, l'on mangeait des merles.

Tandis qu'il prenait place et saluait la Dame de Croisilles, elle replia avec soin la lettre qu'elle lisait et la glissa d'un geste leste dans son corsage. Puis elle fit signe à la matrone qui virevoltait entre les tables avec une souplesse défiant les lois de la nature pour un tel gabarit. Une fois de quoi rincer trois gosiers déposé sur la table, elle se départit enfin de sa moue moqueuse et plongea son regard à l'azur sombre dans celui de l'artésien.


Votre sentimentalisme vous honore. Je suis touchée de tant de fidélité à un lien qui de fait n'existe plus.

Elle leva un instant son verre à son adresse avant d'en boire une gorgée.

Venons en à l'affaire qui nous intéresse tous deux. Leoniidas.
Donnez moi des détails.


Pragmatique, la Saint Just.
L'esquisse d'un sourire mauvais souleva furtivement la commissure droite de la bouche avant que le visage ne retrouve cet air hautain et de cette sévérité implacable qui avait fait la réputation de Son Infâme Grandeur du Béarn.

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Melina
Ne désirant déranger la conversation en s’immisçant dans celle-ci, Mélina ne fit qu'acquiescer en souriant et saluant l'homme de la tête. Puis elle répondit courtoisement:

- Enchanté, je suis Mélina, dame de Croisilles, aussi Artésienne de naissance.


Puis, elle prit sa choppe et en but en prenant un petit bout de pain. Elle écouta ensuite les paroles de sa dame en mangeant. Elle essaya de se faire le plus discrète possible, bien qu'elle aurait désirez disparaitre sous la table pour ne point les déranger, c'est la curiosité qui la prit lors de la mention de Leonidas. C'était elle après tout qui avait mis cette personne sous procès... Oui un mandat et elle avait déjà des cheveux gris... Mélina secoua sa tête pour chasser ses pensées, et pour poursuivre son repas et la suite de la conversation.
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Mélina Avis-Bragança
Dame de Croisilles
Nicolas__eymerich
Ah. Léoniidas, évidemment.

Pas de chichi avec les artésiens, on ne trainait pas autour du pot, on ne faisait pas mille circonvolutions avant d'arriver à la signature du traité, on exposait les conditions épée sur la table. D'une main, Tramecourt sortit un torchon de son pourpoint et le déposa sur la table.

Voila tout ce qu'il en reste...un bout de sa misérable tunique que j'ai arraché à sa vile carcasse d'un beau coup de...euh...pelle...avant de m'en servir pour essuyer la lame. C'était un coup en bas du dos, car l'infâme s'est enfui et m'a tourné le dos dès qu'il a vu le magnifique étendard de l'Equator. Mon aide de camp...

gloussa en disant ces derniers mots

... le lieutenant Maelis, a aussi réussi à le blesser. Mais ce n'était guère qu'une égratignure au bras.

Se renfonce dans sa chaise en souriant aux deux dames, et constate que l'une d'elle, celle qui l'intéresse en fait, ne s'est pas vraiment départi de son regard froid.

Ah vous voulez des détails aussi ?

Avant de passer aux choses sérieuses, il s'éclaircit un peu la gorge avec ce fabuleux nectar écarlate qu'on trouvait à la brouette.

Et bien, je venais d'arriver à Cahors avec le lieutenant pour des manoeuvres à travers la zone est. Nous avions installé nos quartiers en dehors de la ville, et avions entrepris une petite patrouille autour des murs de la ville quand nous avons vu un petit groupe essayer de se faufiler dans l'enceinte de la cité de nuit, alors que les portes sont bien évidemment fermées. Ne saisissant que notre courage, que vous savez immense en ce qui me concerne, nous leur avons bondi dessus. Et dans le groupe, j'ai reconnu le tristement connu leoniidas, mais pas ses comparses, qui devaient être des camarades de bagne recrutés pour l'aider à transporter son butin.

Mais ces malandrins étaient bien plus malins qu'on ne le pensait et, au lieu de se jeter sur nos lames, ils se sont carapatés fissa. Mais ce brave leoniidas, trop fatigué par les excès commis dans les bordels et tripots de sarlat, n'a pas réussi à s'enfuir assez vite et nous avons pu le rattraper. En quelques coups, c'était réglé, et nous l'avons laissé pour mort sur le pavé de Cahors. Ces comparses ont du aller le ramasser plus tard pour aller le soigner, si tant est qu'il se remette de mon coup, ce qui est peu probable quand on me connait.

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Gnia
Imperturbable, Agnès écoutait le rapport circonstancié du caporal. Elle posa un instant les yeux sur l'infâme bout de tissu maculé de sang qu'il avait négligemment jeté sur les miettes qui jonchaient la table avant de les lever à nouveau sur le visage de l'artésien.

Si son expression ne laissait rien paraitre de ce qui se tramait sous la dense chevelure de jais, l'agitation y était pourtant dense comme dans une fourmilière, s'imaginant la scène non sans une certaine délectation, recoupant les informations avec celles qu'elle possédait déjà.

Lorsqu'il finit de narrer par le menu ses exploits, silencieuse, la Saint Just savoura à petites gorgées son vin. De temps à autres, son regard s'échappait en direction de la porte d'entrée, guettant le retour du garçon d'écurie qu'elle avait chargé un peu plus tôt d'une course. Et justement le voilà qui entrait, clignant des yeux dans la pénombre de la salle commune, rougeaud et essoufflé.

Reposant lentement son gobelet sur le bois de la table, Agnès consentit un sourire satisfait à son interlocuteur.


Il faudra évidemment que je parle à votre... aide de camp, ce lieutenant Maelis. Toutefois, partira aujourd'hui missive pour le Béarn contant par le menu votre action. Je gage que nous aurons réponse sous peu.


Les mains à plat sur la table, elle se leva à l'instant où le garçon d'écurie qui l'avait enfin logée s'approcha, lui tendant timidement un billet. Elle parcourut rapidement les quelques lignes des yeux avant que celui-ci rejoigne la missive reçue plus tôt dans le giron douillet de son corsage. Un pièce changea rapidement de main et Agnès reporta son attention sur le seigneur de Tramecourt.

Mon cher Tramecourt, j'ai été fort aise de vous revoir dans de si joyeuses circonstances. A ces mots, son regard reprit la lueur cynique qu'il avait arboré plus tôt. Mais je me dois de vous laisser si vous voulez que cette affaire trouve résolution rapidement.
Je gage que nous nous recroiserons très bientôt et aurons alors le temps d'évoquer avec nostalgie, ou pas, notre belle province d'origine.


A ces mots, elle salua d'un hochement de tête et prit congé, après avoir signifié à Melina qu'elle n'avait point besoin d'elle dans l'immédiat. L'heure était à la sieste. D'autant que la nuit risquait de s'avérer longue.
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Nicolas__eymerich
Comprenant qu'il était congédié, Tramecourt vida le godet de vin qu'on lui avait servi, et ramassa le torchon taché de sang qui ramassait les miettes sur la table. Puis il se leva, une main posée sur l'arme passée à sa ceinture pour éviter qu'elle ne se prenne dans les meubles.

Bien, je vous laisse à vos affaires vicomtesse. Je ne pouvais guère espérer que votre visite en ces lieux n'aient pour objet que ma simple présence, aussi suis je satisfait de ces quelques instants passés en votre compagnie.

Il s'inclina, et veilla du coin de l'oeil à ce que ses hommes soient prêts à repartir pour investir une autre taverne.

Dame Melina, enchanté de vous avoir rencontré.

Redressant les épaules, balayant les tables de sa cape écarlate, le caporal reprit la tête de sa troupe.
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