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[RP]Allô Sa Seigneurie? Ici vilain petit canard en détresse.

Naelhy
[Une fugueuse complètement paumée.]

Assise sur sa chaise elle rédigeait une lettre. Début banal pour une blonde toute aussi fade qui rêvait d'une vie moins morne. Son écriture faisait bonne élève, mais la forme était sans classe. La jeune blonde n'avait donc rien appris pendant toutes ces années où on s'était efforcer de lui mettre quelque chose dans la tête? Il fallait croire que non. Le résultat était une adolescente revêche qui était aujourd'hui complétement paumée en Rouergue, à Millau plus précisément.

Millau, parlons-en, l'ennui, aucunes distractions, niet, le vide total, nenni. Les mouches qui volaient en taverne aurait pu représenter un intérêt certain si la sotte ne détestait pas autant les écrabouiller. Alors, après des jours à penser à une issu, un moyen quelconque de sortir d'ici elle se rendit compte qu'elle n'avait nulle part ou aller, elle qui aimait la solitude trouvait que la compagnie lui faisait cruellement défauts dans cette ville.

La chaise manqua de partir en poussière sous le poids plume de la môme. S'efforçant de placer son postérieur de façon à préserver ce siège le temps qu'il faudrait elle se maudit d'avoir dépensé tout l'argent de sa fuite dans les auberges grands luxe, nourritures pour les palais les plus fins et autres futilités d'un confort qui lui semblait à des années lumières. Elle finit par relire la lettre qu'elle avait proprement écrit sur le papier le plus convenable qu'elle avait pu trouver dans ce trou.




A Luna Wolback de Chambertin,

Chère cousine, cette lettre va te paraitre dérisoire qu'elle sera, je l'espère, utile. Si je t'écris c'est parce que je pense que tu es la seule personne susceptible de m'aider aujourd'hui.
Cela fait maintenant deux semaines que je suis ici, à Millau, où je n'ai rien d'autres à faire que compter les heures. J'ai fui la Rochelle il y à un mois, le voyage fût d'autant plus long que je ne supporte pas les chevaux et que j'ai eu beaucoup de mal avec la monture que j'ai emprunté à ma mère.

Je n'ai, je pense, que des raisons valables qui m'ont conduites à partir. Tu dois être au courant que mes parents, si je puis encore les nommer ainsi, m'ont promise à un certain noble au nom imprononçable tellement il est long et les titres y font tâches bien qu'ils soient beaucoup plus rare que ce que je mérite. Cela fait un an que je fais tout mon possible pour éviter cette comédie, tu me diras sûrement que la fausse grossesse n'était pas tellement intelligente et la crise spirituelle m'a conduite tout droit à me faire virer du couvent ou l'on m'avait placé pour un mois. Il parait que je suis beaucoup trop égoïste pour plaire à l'être Divin, tu m'en direz tant.

Le fait est que je me retrouve maintenant seule à Millau, j'ai eu la bonne idée de tomber sur la seule auberge au plafond qui manque de s'effondrer avec vue sur leur lac qui me donne l'occasion d'avoir chaque matin l'odeur intenable de poissons pour me réveiller. Si j'ai mis autant de temps à réagir c'est que je viens de comprendre que si la vie d'épouse n'est pas faîtes pour moi, celle de paysanne l'est encore moins.

Donc pour en revenir à mes affaires j'ai grandement besoin de toi, l'idée que je m'occupe de légumes le restant de mes jours vêtu de vêtement rapiécés parait fatalement meilleure que de rester enfermer dans un grand château avec un homme donc je me contre-fiche sans pouvoir mettre l'orteil dehors à ma convenance.

de Naelhy Wolback


Une fois le courrier terminer elle s'occupa de l'envoyer. Elle avait mis du temps à se décider de laisser son orgueil de côté et du temps à relâcher le pigeon de son emprise sous l'hésitation qui persistait. Si elle était partie c'était bien pour se débrouiller toute seule comme une grande. Elle détestait l'idée d'avoir besoin d'aide, mais la blonde semblait être le cul par terre, elle ne pouvait tomber plus bas. Les jours semblaient de plus en plus long. Rien, ici, ne pouvait satisfaire ses envies, à par une folle se prenant pour la fille de Satan elle n'avait rien trouver dans ce bled qui ne lui donner pas l'envie de fuir une nouvelle fois. Même la progéniture de Satan s'était tirée, il semblait qu'il n'y avait plus rien à faire.

Jouant avec sa bague, une alliance volée à sa mère avant son départ sur le cheval qu'elle avait abandonné trois lieux plus tard. La jeune effrontée sourit en pensant à qu'elle point elle devait s'en mordre les doigts, à l'ennui dans lequel elle l'avait mis, elle et le reste de cette famille qui semblait si propre. Admirant le bijoux qu'elle avait décidé de porter à son majeur gauche, qui parfois se retrouvait autour de son cou elle sourit de sa décision d'avoir fuit cette vie qui lui aurait peint des rides beaucoup trop vite.

_________________

nombrilisme nm FAM forcément singulier Tendance à ramener tout à soi-même.
--El.vix



[Un peu de romance dans ce monde de brutes]

Les yeux rivés sur la jolie brune assise à coté de lui, sur la berge de la rivière dans laquelle leurs pieds trempaient, le barde souriait comme un ange, ravi de partager ce moment d'intimité avec une jeune femme aussi charmante. Elle était vraiment d'une grande beauté. Ses cheveux soyeux s’écoulaient en cascade sur l'arrondi de ses épaules et traçaient d’élégantes rivières d’ébène sur sa peau de lait, qu’il devinait aussi douce qu’une caresse. La brise aux senteurs printanière jouait avec les arabesques sombres rehaussant la délicatesse d'un visage aux traits fins, qu'il avait envie de couvrir de baisers. Elle était belle et désirable.

Son regard aux tons ambrés croisa les azurs du barde, qui l'observait avec des yeux étincelants. Rougissant légèrement, un sourire se dessina sur ses lèvres, auquel la jeune femme répondit avant de poser doucement sa main sur la sienne. La scène aurait pu être touchante ou romantique, s'il n'y avait pas eu cette énorme pile de linges sales trônant à coté du barde.


- Ma bella... yé souis couragous, ma avéc tout cé linge quand y'aurais finitos y'aurais des chéveux blancs. En plous yé souis sour qu'il y a dé brochettes dans la riviére. Yé pas envie dé mé faire dévorer les doigts dé pieds !

Une moue boudeuse se dessina sur le visage féminin, provocant le lâché d'un soupir amouraché de la part du barde. Comment pouvait-il lui résister ? Elle était si craquante et si gentille avec lui. Il ne voulait surtout pas la décevoir et risquer de la voir s'éloigner de lui. Se levant donc à contre cœur, il agrippa une chemise sale et fit quelques pas vers le milieu de la rivière avant de plonger le vêtement dans l'eau et de commencer à le frotter vigoureusement. Qu'est-ce-qu'il ne fallait pas faire pour s'attirer les faveurs de l'être convoité !

- Tou sais bella, ça mé fait penser à oune ôde dé mon crou. Elle parle d'oune romance qui nait au bord d'oune rivière, oune pétit peu comme cella-là. Si tout veux yé vais la chanter qué pour toi...

Et de commencer à se racler la gorge pour s'éclaircir la voix. C'était vraiment un honneur qu'il lui faisait là. Elle allait avoir le privilège de l'écouter chanter une ôde rien que pour elle. Après ça, elle ne pourrait que succomber à son charme légendaire ! Foi d'El'vix !
Lilo-akao
[Vous connaissez l'histoire d'un barde et d'oune brochette ?]


C'était jour de lessive chez les Fauchards. Il fallait bien trouver de quoi s'occuper au campement pendant ces longs jours d'attente et d'inactivité. Cela n'allait surement pas durer. Autant mettre à profit ce temps libre pour faire disparaitre cette énorme pile de linges sales qui s'entassait dans un coin de la tente et commençait sérieusement à faire plisser du nez lorsqu'on passait à coté d'elle. En plus, pour meubler son désœuvrement, le chef Barrique serait encore capable de faire une inspection surprise et de décréter que le "dortoir des filles" ressemblait à une véritable porcherie. Encore un coup à se voir infliger une corvée supplémentaire en somme de punition. Pourquoi ne pas faire aussi la lessive des hommes, tant qu'on y était ?

Prenant les devants, la brune s'était rendue au bord de la rivière en compagnie du barde blond, cadeau souvenir de leur petite escapade Orléanaise. Mais était-ce vraiment un cadeau pour les Fauchards, qui devaient à présent se le coltiner dans les basques à longueur de journée ? Sa Seigneurie avait de légers doutes - pour ne pas dire "sérieux" - mais puisqu'il faisait à présent parti des leurs - en témoignait la couronne encore douloureuse qui ornait sa fesse gauche et le faisait s'asseoir de traviol - autant le faire participer à la vie du campement. Cela aurait au moins le mérite de l'occuper et d'éviter qu'il ne pousse la chansonnette de sa voix de crécelle à faire crisser des dents. Encore heureux que sa mandoline soit décédée lors des puces d'Orléans. Paix à son âme et à celle des fauchés !

A coups d'œillades aguicheuses et de sourires enjôleurs, la brune était parvenue à convaincre le barde de se mettre à la lessive. Pourquoi user de la violence quand on pouvait user de son charme ? Et puis, plutôt que de taper sur un compagnon d'infortune, mieux valait se le mettre dans la poche. Ce serait toujours plus utile que s'il passait ses journées à lui lancer des regards noirs ! La preuve, El'vix frottait le linge avec vigueur et entrain, sous les yeux satisfaits de la jeune femme, qui s'amusait du bout des pieds à faire des remous dans l'eau. L'instant était paisible et prêtait à la détente, mais le barde menaçait de se mettre à chanter et de tout gâcher. Vite ! Trouver quelque chose pour l'en empêcher !

- « El’vix… Je te déconseille de faire ça ! Tu connais l’histoire des sirènes, qui chantent de leurs voix mélodieuses pour attirer les marins dans leur piège et faire couler leur bateau ? »

La brune eut la satisfaction d'entendre les raclements de gorge s'interrompre, alors que le blond se redressait et lui lançait un regard ou se mêlaient inquiétude et curiosité. Se levant, Lilo s'avança dans l'eau et vint se placer à coté de lui. Elle observa rapidement à droite à gauche, avant de se pencher vers lui et de continuer à parler d'un ton plus bas, comme si elle craignait qu'on l'entende :

- « Et celle d’un homme aussi talentueux qu’un dieu qui se met à chanter et rend les créatures marines tellement jalouses de sa voix, qu’elles finissent par l’attaquer et le dévorer tout cru, tu la connais ? »

Et de s'amuser à lui frôler discrètement les mollets du bout du pied en se penchant encore un peu plus pour lui murmurer à l'oreille :

- « Je me demande bien ce qu'un brochet ferait à un barde aussi doué que toi. Mieux vaut ne pas les attirer... »
_________________
--Le_crotteux
Ce post a été rédigé par LJD Naelhy et LJD le crotteux.


[Une foire.... Millau... Une blonde]



Depuis plusieurs jours, des mois même p’têtre, Fernand dict Fernand l’Crotteux, par ceux qui l’connaissaient bien, errait sur les routes du Royaume, essayant de vendre, tant bien que mal, quelques pauv’ cochons à engraisser par les restes de festins des riches mais tristes sires.

Mais, malheur à lui, les riches hommes n’avaient point l’temps de s’occuper de ces pauv’ bêtes. Ces gentilshommes, comme il convenait de les appeler, préféraient, pour ne pas se salir les mains, prendre des métayers pour s’occuper de leur propriété et de leurs bêtes, pendant qu’eux festoyaient et goutaient de la jeune soubrette bien en chaire.

Donc, not’ pauv’ Fernand usait ses vieilles chausses sur les routes. Des chausses, c’était vite dit. Des morceaux de vieux tissus, à la couleur indéfinissable, pendouillaient au bout de ses pieds. Ses orteils, noirs et crasseux en sortaient, chassant les mouches rien qu’à l’odeur.

Faut dire que l’Fernand, il se sentait plus depuis longtemps. Son dernier bain, pris dans une rivière, remontait à la soirée de ses vingt ans, qu’il avait à l’époque, arrosée abondamment en compagnie de ses amis. Il avait alors glissé, malencontreusement, le long des berges, et nulle branche n’avait pu arrêter sa chute. C’est trempé, de la tête aux pieds qu’il était ressorti de cette rivière, en râlant, bien entendu. Il avait maintenant pas loin de soixante dix ans…

L’crotteux avait ouïe dire qu’une énooormeee foire se préparait à Millau. Il avait demandé, en chemin, la route pour aller dans cette ville qu’il ne connaissait point, même pas de nom. Des garnements l’avaient orienté dans la mauvaise direction, se moquant de lui ouvertement. Il leur avait alors jeté un regard dont il avait l’secret pour faire fuir les plus résistants. Mais, c’était peut être plutôt ses dents jaunies qui les avaient fait fuir, lorsqu’il leur avait sourit méchamment.

Un homme lui avait dit qu’à Millau, il y avait une vénus, une femme… L’crotteux, qui ne savait ni lire ni écrire, savait pas c’que c’était qu’une vénus, mais à la tête de l’homme, cette femme devait en faire rêver plus d’un. Il peignerait donc un peu sa barbe pour faire meilleur effet, et qui sait, peut être pourrait il la séduire, et enfin faire un bon mariage !

Il n’était plus très loin, lui avait dit une vieille femme tirant une charrette emplie de sacs de maïs. Tout droit, puis la route à gauche, jusqu’à l’intersection suivante, et encore à gauche. Là, il longerait un lac pour enfin se retrouver sur la grand’ place de Millau.

Il aperçu enfin le lac, se reculotta d’une main, pendant que l’autre, à l’aide d’un bâton, forçait les cochons à avancer.

Il arriva à la place tant prometteuse, cracha pour conjurer le mauvais sort, et commença à regrouper ses bestiaux qui sentaient autant que lui.


Bon… Y a plus qu’à attendre l’client….

Il s’installa, la bouteille pas trop loin pour se rincer la goule de temps en temps, et observa les autres marchands qui prenaient également place.

Parmi la foule de badauds qui déambulaient entre les étals, il aperçu une blonde de bonne famille, il en était sûr, à voir l'allure fière qu'arborait la donzelle.
Un rictus se dessina sur sa bouche à l'idée des écus bien sonnants qu'il allait se mettre dans la poche, même si elle était percée depuis bien longtemps.


De vielles bottes sales, une robe qu'elle avait trouvait ce matin, Naelhy tombait de haut, de très haut même, elle qui avait toujours vécut dans le luxe n'avait maintenant que son maintient pour rappeler d'où elle venait. Elle se baladait donc dans la foire, l'ennui montait, ses yeux se baladaient sur les étals, inintéressant. Continuant sa route parmi tout ces étalages elle en remarqua un troupeau de porcs qui capta son attention. Mais bon dieu qu'est ce que ça puait...


Fallait qu'il capte son attention. La blondasse devait avoir des sous, ça, c'était plus que sûr. Il attrapa sa brosse en soie de cochon et se mit à leur faire briller le poil, énergiquement, tout en surveillant du coin de l'œil sa future proie. Elle approchait. il releva la tête, lui présentant un visage tirant sur le noir, de petits yeux sombres injectés de sang à force de boire du soir au matin, et du matin au soir, de sa boisson à la recette secrète, dont lui seul connaissait la composition. il se déplia lentement, des relents de sueur et d'odeurs diverses suivants chacun de ses mouvement, tourna la tête légèrement sur le côté pour éructer un liquide jaunâtre et s'adressa à la jeune femme.

B'jour Dame, ça vous dit pas un joli cochon pour festoyer ? sont bien él'vés mes cochons, grassouillets à point pour ouvrir l'appêtit des fines goules, et non pas pour leur fermer, pour une fois. R'gardez comme ils ont l'poil qui brille, c'est signe de bonne santé, j'vous l'dis moi.
L'crotteux désignait du doigt les bestioles, tout en se grattant les fesses de l'autre main et en reluquant la bague que la blonde portait à son doigt


On lui causait! La jolie donzelle toisait d'homme, de la tête aux pieds, des pieds à la tête. Mais qu'est c'que c'était que ce bordel? Et puis cette odeur? Infecte...Elle daigna néanmoins regarder ses bestiaux. Et l'autre marchand d'immondice qui beuglait à coté. Pas gâtée la blonde. Portant sa main à son nez, prenant bien soin de laissant aussi peu d'odeur y venir que possible elle remarqua quelque chose d'intéressant parmi la foule de bêtes roses. Là, ici même. Un mini cochon à l'air intelligent mais la propreté n'y était guère. Sa bague reluisait au soleil pendant qu'elle s'affairait à bloquer cette odeur infâme, la même qu'elle avait volé à sa mère.
j'vous donne quinze écus...
dix de plus pour le lavage...



La bague qui étincelait de milles feux avait capté son regard et son attention. L'crotteux avait toujours eu du mal à faire plusieurs choses à la fois, et là, ses yeux fixaient intensément la main de la jeune fille. Il l'entendit vaguement lui proposer un prix, pour le tout p'tit cochon qui se trouvait au milieu des autres. "L'aurait du passer inaperçu c'lui là... C'est pas lui qui va m'rapporter l'magot" Tout en essayant de le pousser derrière lui, du bout de ses orteils, l'crotteux se gratta la tête, puis la barbe, d'où s'échapèrent quelques étranges bestioles qui finirent sur la tête d'un de ses cochons.
Quinze écus... dix de plus si j'le lave... Vous m'prenez pour qui ? Sont propres mes cochons, si j'les lave, vont mourir de froid. Voulez pas les faire mourir quand même ? Pis, j'peux pas vous vendre l'plus p'tit, va être malheureux sans sa mère... A moins que vous n'montiez l'prix, là, j'pourrai pas résister...


Parce qu'en plus il voulait lui en vendre deux? Non, on ne rigolait pas avec la blonde. Trêve de plaisanterie.
25 écus pas plus...
elle regardait de nouveau le petiot, le seul qui avait un peu de gueule, il lui ferait une bonne compagnie en attendant de partir de ce trou. Elle croisa les bras, le pied commençant à s'activer au sol. C'était surtout qu'elle n'avait pas plus de vingt cinq écus, sa seule fortune, maintenant qu'elle devait se salir les mains à bosser pour les autres elle ne pouvait compter que sur les quelques vêtement prit à la va vite pour lui assurer une parure convenable. Elle reposa son regard sur l'homme, il était sérieux le bougre!
Vous pensez vraiment que vot' bestiau vaut plus que ça?
Naelhy regardait l'crotteux, feignant d'être étonnée, on lui avait déjà dit qu'elle était forte en bluff, autant essayé, il lui fallait bien de la compagnie.


La blonde essayait de marchander ! Il n'en revenait pas. Il lui fit son plus beau sourire, celui qui dévoilait ses dents jaunes et noires.

Bien sûr qu'il vaut plus que ça ma p'tite dame. L'amour d'une mère, ça n'a pas d'prix ! Pensez bien ! J'peux pas les séparer. C'est à peine s'il s'débrouille tout seul. Pis, z'avez une bague là qui m'fait dire qu'z'avez plus décus que c'que vous voulez bien m'céder. Alors un p'tit effort. Laissez la moi l'temps d'aller chercher vot' bourse si c'est c'qui vous manque, j'vous prêt'rai bien les miennes, mais j'pense pas qu'vous appréciez....
L'crotteux partit d'un rire fort qui se termina en toux bien grasse, lâchant quelques postillons en direction de la blonde.



On se fichait de la donzelle! diantre! Ou plutôt bordel. Elle n'en revenait pas, sa main vient vers l'autre pour toucher la bague. Belle alliance que tu avais la maman. Et puis son argent elle l'avait sur elle.

Encore faudrait il que vous en ayez. Je me vois mal laisser en votre possession une bague que vous ne serez même pas capable de payer avec tous l'argent que doivent vous rapporter vos porcs...


L'crotteux sentait que ça tournait mal. Il n'arriverait pas à tirer un écu de plus à la donzelle. Il en avait pourtant besoin, les gargouillements de son estomac lui rappelaient que cela faisait plusieurs jours maintenant qu'il n'avait pas fait de vrai repas. Et il était hors de question qu'il mange une de ses bestioles.
Bon... C'est bien parc'que vous m'êtes sympathique. J'vous l'fais à vingt cinq écus, mais j'le lave pas, il est déjà tout propre, son poil peut pas briller plus, j'vous l'garantis. c'est ça ou rien... Pouvez pas r'fuser, r'gardez comme ses yeux vous supplient d'l'emm'ner...


Regardant la bête du regard elle trouvait que l'offre bien que généreuse avait tout de même une grosse lacune, on en revenait au même point, l'hygiène! Elle avisa la bouteille qui se tenait vers le crotteux, et bien et bien...elle se jeta rapidement dessus pour la prendre en otage. Il fallait dire que le bougre n'était pas d'une rapidité exemplaire.
Le nettoyage ou rien!


Il n'avait même pas eu le temps de réagir que la blondasse lui avait subtilisé sa bouteille. Sacrilège ! Elle voulait à tout prix qu'il nettoie l'cochon, et sa bouteille ne lui serait rendue qu'à cette condition.
Bah ma p'tite dame, vous m'en d'mandez d'trop. Ce sera rien ! On ne touche pas à mes biens, surtout ma bouteille ! Rendez la moi, et allez voir ailleurs si vous trouvez meilleure affaire...
L'crotteux lui aurait bien donné une bonne leçon, mais la foire avait attirée trop de monde pour qu'il puisse se le permettre. Quoi qu'il fasse, on lui donnait toujours tort, allez donc savoir pourquoi.


donc je pars avec la bouteille? Ou sinon je vous la rends avec vos écus si vous me rendez cette bête propre...


La bougresse voulait garder sa bouteille ! Manquait pas d'air celle là ! Prenez la bouteille si ça vous chante, mais savez pas c'qu'il y d'dans" L'crotteux esquissa un sourire narquois "Savez... des fois... j'ai pas l'temps d'm'arrêter lorsqu'j'ai une envie pressante.... Gardez la, j'vous l'offre....


Sale puant...
Elle garderait néanmoins la bouteille. Naelhy avait un certain orgueil, bon bien sur si on oubliait qu'elle venait d'essayer d'acheter un cochon, l'affirmation passerait certainement mieux. La môme tourna les talons, levant le bras elle offrit au crotteux une vue sur sa bague et sa bouteille s'en allait vers icelieux.
--El.vix



[El'vix, l'ennemi poublic nouméro 1]

Aux mots prononcés par la jolie brune, un frisson d'angoisse parcouru le barde de tout son long. Loin d'être courageux - bien que sa naïveté et son inconscience l'aient déjà mis dans des situations où même les plus téméraires auraient eu les chocottes - il goba l'histoire de la jeune femme, comme une grenouille gobe un insecte : sans se poser de questions. Il était de toute façon évident, que le monde entier lui enviait son immense talent. Tout le monde lui en voulait pour ça ! Se faire attaquer par des brochets jaloux de sa voix n'avait rien pour l'étonner, puisqu'il est bien connu que la poiscaille est muette comme une carpe.

Sentant quelque chose lui frôler les mollets, il sursauta et s'écarta d'un bond, projetant autour de lui une myriade d'éclaboussures. Ses yeux scindaient le fond de la rivière, guettant l'ombre éventuelle d'un poisson prêt à lui dévorer les pieds. Rien en vue, mais mieux valait rester prudent et suivre les conseils de la brune.


- Yé... Yé crois qué tou as raison... Yé té chantéré mon ôde quand on séra dé rétour au feu dé camp, hé! En plous, les autres y pourront aussi en profiter commé ça.

Observant toujours l'eau autour de lui d'un œil méfiant, il se remit néanmoins à frotter la chemise qu'il avait eu le bon sens de garder en main au lieu de la lâcher sous l'effet de la surprise. Sinon, il aurait encore été bon pour courir après le vêtement, emporté par le courant.
Frottis-frotta, il ne tarda pas à se redresser pour essorer l'étoffe trempée. Pestant contre les cales qui allaient se former sur ses mains de musicien, il s'approcha de la jolie brune et lui tendit la chemise propre.


- Tiens, elle est propré cellé-là. Tou peut aller l'accrocher ? Tou sérais oune ange, bella.

Un sourire se voulant charmeur éclaira son visage, alors qu'il fourrait le vêtement dans les mains de la jeune femme sans lui laisser le temps de réagir. Le blond veut bien faire la boniche, mais faut pas le prendre pour un nigaud non plus ! Qu'elle lui file un coup de main ne serait pas de refus. Sinon, il allait passer son temps à faire des aller-retour. En plus, en gentilhomme qu'il était, il lui laissait le plus simple à faire ! Elle n'avait plus qu'à aller suspendre le linge sur la corde qu'ils avaient tendue entre deux arbres et solidement nouée autour de leurs troncs.

S'apprêtant à se diriger vers les fripes sales pour continuer sa besogne, il eut un hoquet de surprise en apercevant un horrible volatile, perché au sommet de la pile de tissus crasseux. La bestiole semblait le regarder d'un œil menaçant, roucoulant ce qui devait probablement être des injures destinées au barde le plous faboulous dé tous les temps, et plous encore !


- Señorita, y a oune pigeous à l'air malveillous qui mé régarde avéc ses gros yeux globoulous. Yé crois qué si y'approche ma main pour prendre dou linge, y va mé sauter déssous. Il doit être yaloux pacqu'il sait qué yé chante comme oune rossignol alors qué lui il né sait qué faire des "rou-rou" disgracious...

S'approchant de Sa Seigneurie Faucharde, il posa une main sur son bras, la mine inquiète. Il ne pouvait pas s'approcher de la berge. C'est sauvage un pigeon furieux ! L'oiseau pourrait lui crever un œil, qu'il avait d'un bleu parfait - même qué lé ciel il m'a copié - ou pire que ça ! Il pourrait lui pincer un doigt au point de lui trancher une phalange. Le drame pour un joueur de mandoline ! Le blond n'avait vraiment pas de chance ! C'était la terre entière qui lui en voulait pour son talent ! C'est ça d'être un béni de Dieu.
Lilo-akao
Le barde était encore plus blond que ce qu'elle ne pensait ! Avait-il vraiment peur d'un pigeon ? Son visage inquiet et sa main crispée sur le bras de la jeune femme laissaient à deviner qu'il ne plaisantait pas, ce qui provoqua le haussement d'un sourcil niais de la part de la brune. Les aventures d'El'vix chez les Fauchards promettaient d'être riches en surprises, crises de panique et chutes dans les pommes. Pourquoi s'étaient-il encombrés d'un froussard pareil ? Il ne pourrait qu'être un poids sur leurs épaules et un boulet dans leurs pattes ! Dès qu'elle croiserait le couple de chef-tains, Sa Seigneurie allait leur suggérer de se débarrasser de ce parasite. En attendant, elle ne put résister à l'envie de se jouer de lui encore un peu. Il était si naïf que s'en était risible !

- « C'est vrai, tu as raison... Il va falloir qu'on mette en place une stratégie élaborée pour que tu puisses t'en sortir indemne. Les pigeons sont bien plus pernicieux que ce qu'ils en ont l'air. Va falloir jouer la carte de la ruse. »

La main était tellement crispée sur son bras, que la brune sentait la douleur poindre. Une grimace discrète se dessina sur ses traits, aussitôt transformée en un sourire se voulant rassurant. Elle posa sa main sur celle du barde et la caressa en un geste protecteur, comme s'il s'agissait d'une "brave bête". Elle s'attarda sur ses doigts, qu'elle desserra doucement un à un en continuant à lui parler d'une voix un peu plus basse. Faudrait quand même pas que le pigeon les entende !

- « Ne t'inquiète pas El'vix. On va te sortir de là. J'ai un plan... Tu vas prendre la chemise et tu vas aller l'accrocher sur la corde à linges. Pendant ce temps, je vais m'approcher du pigeon et détourner son attention. Il ne me fera rien, c'est après toi qu'il en a. Moi, je chante comme une casserole. Y a pas de quoi être jaloux. »

Elle adressa un sourire au barde, qui semblait aussi tendu que la corde d'un arc. L'air de rien, elle était parvenue à lui refiler la chemise humide qu'elle était censée aller suspendre pour lui donner un coup de main. Souriant toujours, elle lui tapota légèrement l'épaule pour l'encourager dans cette épreuve, avant de le pousser doucement dans le dos pour le faire avancer vers la berge.

- « Courage El'vix... On va y arriver. »

Se détournant enfin de lui, elle retint difficilement un éclat de rire en se dirigeant vers la pile de linges sur laquelle trônait le "terrifiant" volatile. Celui-ci était porteur d'une missive, qu'elle détacha de sa patte avant de s'asseoir sur la berge pour la lire, les pieds trempant toujours dans le cours d'eau.

La lettre venait de sa cousine, qu'elle pensait toujours à La Rochelle, avec ses parents, voire même, mariée à son promis croulant sous les titres de noblesse. Sa fuite ne l'étonna guère. La brune entêtée en aurait fait de même. Elle fut toutefois surprise de recevoir cette demande d'aide. La jeune fille pensait-elle que sa cousine saurait la comprendre ? Elles ne se connaissaient pas beaucoup. Qu'attendait-elle exactement de Lilo ? La brune n'avait pas grand chose à lui offrir, si ce n'est la liberté que la cadette semblait chercher, mais en la prenant sous son aile, cela reviendrait à soutenir sa fuite et à se dresser contre la volonté de sa tante et de son oncle. Encore une histoire à se mettre une partie de la famille à dos. Le plus raisonnable serait de convaincre Naelhy de rentrer chez elle et d'accepter le destin qui l'attendait. Rien qu'en y pensant, la brune fut convaincue que la chose serait impossible. Sa cousine semblait au moins aussi têtue qu'elle, si ce n'est plus.

Poussant un soupire, elle plia la missive et la glissa dans l'une de ses poches, avant de se lever et de jeter un coup d'œil en direction du barde. Il était occupé à étendre la chemise sur la corde à linge se trouvant à quelques pas de là.


- « El'vix, faut que j'aille parler aux têtes pensantes ou pas... Je te laisse finir la lessive en compagnie du pigeon. Fais attention il t'a à l'œil ! Si tu besognes pas assez vite il risque de voler dans ta magnifique chevelure de blé pour y faire son nid... Aller! A plus tard ! »

Et de lui faire un signe de la main en ignorant l'air paniqué du barde avant de se pencher et d'agripper ses bottes. La brune prit la direction des tentes, en sifflotant entre ses dents. Elle parlerait aux chefs de la nouvelle pique-assiette plus tard. D'ici qu'elle arrive, elle avait encore le temps de voir venir. Pour l'heure, elle allait s'atteler à lui répondre :



A Naelhy Wolback, la fugueuse qui me mettra surement dans de beaux draps.

Comme tu peux le constater, ta lettre m'est bien parvenue. Peut-être aurait-il été préférable qu'elle se perde en cours de route. Cela m'aurait évité d'avoir à prendre une décision que j'espère ne pas avoir à regretter. J'aurais aussi bien pu ne pas te répondre. Ne recevant pas de mes nouvelles, ton esprit égaré aurait peut-être retrouvée la voie de la raison et peut-être serais-tu rentrée chez toi. Tes parents doivent t'y attendre, morts d'inquiétude. Je suppose que tu ne leur à pas donnés signes de vie, depuis ton départ...

Bref ! Je ne vais pas te faire une leçon de morale. Je suis bien mal placée pour ce faire. Je suppose que tu as bien réfléchi à ta situation et que tu es en âge de prendre tes décisions toi-même. Cependant, n'oublies pas que tu seras la seule responsable de la tournure que prendra ta vie. Si tu as des remords, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même également. Je veux bien te tendre la main et t'apporter mon aide dans le choix que tu prendras, mais tu seras la seule à assumer tes actes. J'ai déjà bien assez à faire avec les miens.

Saches toutefois que je ne puis te promette un brillant avenir à mes cotés. Ma situation est des plus incertaine. Il te faudra trimer à la tache et vivre dans la simplicité. Je passe le plus clair de mon temps sur les routes et le maigre confort que j'ai à te proposer est celui d'une tente et d'un lit de camp. Si tu acceptes ses conditions, je t'offre la liberté que tu convoites tant, et le plaisir de vivre en compagnie de joyeux lascars.

Si tu veux me rejoindre, prends la direction du Berry et envoies-moi de tes nouvelles quand tu y seras parvenue. Je ne sais où mes pas me mènerons dans les jours à venir.

Ta cousine, Luna Wolback de Chambertin.

Elle ne lui donnera pas plus de précisions quant à la nature de ses activités, tout comme elle ne lui dira pas qu'elle se trouve en Alençon et que les armées rôdent à la recherche de la vermine qui a attaqué le duché voisin. Naelhy le saura en temps et en heure. Pour l'instant, la brune devait savoir si sa cousine était vraiment décidée à lui faire confiance.
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Naelhy
Retour à la case départ. Et même pas d'argent en plus, des véritables radins à la mine. Plus le courage de faire causette à l'aubergiste qui lui faisait de l'oeil depuis son arrivée ici, pourtant celui-ci c'était avéré être une brillante distraction et d'une utilité sans pareil - elle logait presque gratuitement dans le bâtiment délabré. Rentrant sans aucun cochon à sa suite elle ne gardait du crotteux que la bouteille à la mixture étrange. Nulle en affaire, aucun artiste pour être muse ni aucun talent pour gagner de l'argent. Il ne lui resterait plus qu'à faire philosophe à ce rythme.

Baladant ses yeux dans la pièce elle lâcha un profond soupire - était elle vraiment condamné à regarder des légumes pousser toute sa vie? Lamentable, elle refusait, autant retourner voir l'ingrat qui avait osé vouloir sa main, elle refusait aussi - Et toc. Sa seule consolation se trouva être un pigeon qui allait bientôt devenir borgne à force de rentrer dans les fenêtres, fidèle volatile. Elle abandonna la bouteille du crotteux à l'allure indescriblement infecte sur la table et s'occupa de la lettre dont il était le porteur.


«Esprit égaré...voie de la raison...»

C'est qu'elle connaissait le refrain à force, mais elle n'avait jamais posé un seul orteil sur la voie de la raison, pourquoi commencé si tôt? Trop jeune la môme. Elle s'en gaussait que ses parents l'attendent morts d'inquiétudes, l'idée lui plaisait davantage qu'elle ne comptait pas aller vérifier. Lisant la lettre elle laissait tout ce qui lui semblait désagréable de côté, se concentrant sur l'essentiel, oubliant le feu de camp et la tente elle trouvait que le voyage sonnait beaucoup mieux à ses oreilles que pauvre bergère.

La liberté... des joyeux lascars... jolie promesse pour une blonde qui avait ni raison ni morale, seulement quelques principes qui se couraient après. Prendre conscience de la réalité, vivre sa vie libre comme un électron, ce ne devait pas être si dur. Elle partirait ce soir, rien dans ses bagages, même pas un cochon au poil luisant. Marre de perdre son temps. Mais pour aller où? En Berry. Et où est-ce que tout ce souk la mènerait? On ne pouvait pas tout contrôler dans la vie.




A Luna Wolback de Chambertin,

Je mentirais en disant que le choix fût dur. Mes parents, n'en parlons plus, ma vie serait sans intérêt à leurs côtés. Mon esprit est parfaitement en place et mon âge trop subjectif. Tu ne regretteras pas ton choix.

Je ne prends pas le temps de t'écrire davantage, je préfère partir dès maintenant.

de Naelhy Wolback


Vous avez dit irréfléchi? Elle mit peu de temps à faire partir la missive avec le volatile et à réunir le peu d'affaires qu'elle avait jusqu'à maintenant pour partir de cette maudite chambre. La donzelle avait vécût seize ans près de ses parents, il était temps qu'elle prenne son envol. Elle descendait les marches avec soin, elle avait beau être mince on était jamais à l'abri dans ce genre d'établissements. L'aubergiste était là, ne se dispensa pas de la mater avant de comprendre ce qui se tramait.

«Vous partez?»
«Non, j'vais aux latrines avec tout mon bordel...»
«Et pour aller où?»
«J'viens d'vous l'dire.»


Bizarrement la réponse ne sembla pas lui plaire plus que ça, elle se dirigeait vers la porte quand elle vît l'âne attaché avec les autres chevaux. Hors de question qu'elle monte sur un cheval, ça lui filait la nausée et en plus d'être moche les équidés avaient une fâcheuse tendance à décoiffer leur maître. Alors, un âne? Ca lui éviterait de mettre de la boue sur sa robe, non? Millau avait vraiment eu un effet néfaste sur la môme.

«C'est l'votre l'âne?»
«Ouai ma p'tite dame, pourquoi?»
«J'vous l'prends alors.»

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nombrilisme nm FAM forcément singulier Tendance à ramener tout à soi-même.
Lilo-akao
[La paresse est un oreiller tellement moelleux...]


Il faudrait qu'elle réponde à la lettre de Naelhy... C'était ce que la brune avait prévu de faire en s'éloignant du camp des Fauchards, écritoire sous le bras. Elle avait besoin de s'isoler un peu pour se retrouver au calme et profiter d'un peu d'intimité. La vie et l'agitation qui régnait dans le groupe de fauchés plus barrés les uns que les autres n'était pas toujours de tout repos. Passer quelques heures en solitaire était un moment privilégié des plus appréciable. Il permettait à la jeune femme de se ressourcer et de ne pas se sentir étouffer parmi les caractères bien trempés de la plus part de ses compagnons. Étant elle-même de nature impulsive et bornée, ces moments d'isolement lui permettaient de se canaliser et d'éviter de faire des étincelles.

Allongée dans l'herbe, les paupières closes sur les yeux aux teintes ambrés, seuls les mouvements discrets de sa respiration témoignaient encore de la vie qui animait la brune somnolente. Son souffle était lent et régulier. Elle écoutait le doux clapotis de la rivière s'écoulant à quelques pas de là, et plus proche, juste dans le creux de son oreille, elle entendait le souffle de la brise légère faisant danser les brins de végétation, qui lui chatouillaient de temps à autre la joue ou les orteils dénudés.

Il faudrait qu'elle se rende au tribunal aussi. D'ailleurs, c'était pas cet après-midi qu'elle y était attendue pour assister à son procès ? Tout ça pour une histoire de laissez-passer... Dommage qu'elle ait tellement la flemme. Elle était bien là. Pas envie de bouger, juste de profiter de l'instant présent. Et puis, elle allait devoir se pointer au procès de la Barrique pour y témoigner. Ordre du chef ! Impossible d'esquiver. Une visite au tribunal dans la semaine, ça lui suffisait amplement à la brune. Elle avait vraiment la flemme... mais faudrait quand même qu'elle écrive à la fugueuse... Soupir...

La paresseuse ouvrit les yeux et cligna plusieurs fois des paupières pour s'habituer à la lumière du soleil. Elle roula doucement dans l'herbe pour se mettre sur le ventre et attraper l'écritoire, laissé à portée de main. Elle le tira vers elle et s'installa en appui sur ses coudes pour l'ouvrir et en extraire plume et encrier. Étalant un parchemin vierge sur la surface en bois, la brune se mit à réfléchir à ce qu'elle allait pouvoir dire à sa jeune cousine. Devait-elle lui révéler la nature des activités peu recommandables qu'elle exerçait avec ses compagnons de voyage ? Naelhy était en droit de savoir dans quoi elle se lançait en rejoignant les Fauchards. Sans parler des risques qu'elle encourait...

Fronçant les sourcils, la jeune femme plongea la plume dans l'encrier et se mit à rédiger la missive, les pieds battant distraitement l'air.




A Naelhy Wolback,

Puisque tu sembles bien décidée à me rejoindre, soit. Je ne peux te refuser mon aide et mon soutien. Je comprends les motivations qui t'ont poussée à quitter la demeure familial. Je ne voulais pas t'influencer dans ta décision, mais pour être honnête avec toi, je suppose que j'en aurais fait de même si mes parents avaient eu la volonté de me lier à un homme que je n'aimais pas. La seule différence entre toi et moi, c'est que mes parents ne sont plus de ce monde depuis bien des années. Leur présence à mes cotés m'aurait peut-être évité de devenir un exemple à ne pas suivre, mais j'assume parfaitement la personne que je suis devenue. Certains diront qu'il n'y a pas de quoi en tirer une grande fierté. Je les conchie royalement !

Sur ce, j'attends ton arrivée avec impatience. Il me tarde d'en apprendre un peu plus sur toi. Notre dernière rencontre a été trop brève pour que nous nous découvrions réellement, mais tu as l'air d'être une vraie tête-de-mule au caractère bien trempé. Ça me plait ! Je crois que tu pourrais être moi, en plus jeune. Ne t'avise surtout pas de me faire de l'ombre ! Sinon, je ne me gênerais pas pour te botter le cul, que tu sois ma cousine ou non !

Avant que tu ne continues plus avant ton voyage, je dois te prévenir que les routes pour me rejoindre sont des plus dangereuses ces jours-ci. A l'heure où je t'écris cette lettre, je me trouve en Alençon. Le duché a fermé ses frontières et mis en place la loi martiale suite à l'attaque qu'a subi le duché voisin. Les mercenaires ayant pris d'assaut le château orléanais sont en fuite. Plusieurs armées sont à leur recherche...

Surtout, prends garde à toi !
Ta cousine, Luna Wolback de Chambertin.

Et voila ! Plus qu'à trouver un pigeon et c'est parti ! La brune n'avait pas dit clairement qu'elle faisait partie des assaillants du château, mais on ne pouvait pas faire sous-entendus plus explicites. Naelhy le prendra comme elle le voudra. Si elle n'était pas satisfaite, elle n'aurait plus qu'à se débrouiller toute seule ! Lilo lui tendait une perche, celle-ci n'était pas en or et couverte d'écharde, que sa cousine la saisisse ou non n'avait pas de réelle importance pour la jeune femme. La vie suivrait son cours quoi qu'il advienne.
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Naelhy
[Pauvre petite peste pourri gâtée...]

«Bordel! Mais tu vas bouger ton cul!»

Le problème avec les ânes c'est qu'ils sont lents. Assise sur le dos du quadrupède qu'elle avait affectueusement nommé "l'âne" elle regardait l'horizon qu'il lui semblait très lointain. Le mammifère qui semblait obnubilé par une mouche au loin avait néanmoins gagner quelques kilomètres au compteur. Quelle honte pour la jeune nobliote de se retrouver ainsi, les pieds par terre, à dos d'âne. Mais c'est les bottes trainant presque par terre qu'elle continuait son chemin, car oui, elle avait beau être bourrée d'orgueil elle restait aussi flemmarde et avait décrété que la bestiole restait plus rapide comme moyen de locomotion que ses simples pieds.

L'objet de son premier méfait ne serait donc pas une franche fierté, jeune fille de bonne famille condamnée à voyager sur un âne, voyez le tableau. C'était donc ça la liberté? On avait les cheveux poisseux et les bottes trouées? La blonde avait toujours eu ce qu'elle voulait. Elle voulait apprendre l'escrime, soit! Les chevaux lui fichait une peur bleue, dispensons-la d'équitation. Les lettres semble être d'une importance capitale? Et bien qu'attendons-nous! Elle voulait connaître les plantes? Qu'à cela ne tienne! La couture l'ennuyait? Pourquoi devrait elle en faire? Mais voilà, seule sur les routes tout ce baratin ne lui était d'aucun secours, aucunes bases de toutes ses bêtises lui servait. On vous enseigne les bonnes manières et voilà comment on parlait à un âne. Pauvre petite peste pourrie gâtée, désormais complètement paumée.


«Hi-Han!»
«Mais va te faire...Âââh! Mais m... alors!»


La donzelle filiforme qui n'était pas sans nous rappeler une certaine poupée se débattait contre un volatile. Du moins essayait. Se rendant compte qu'elle ne faisait que brasser de l'air et que l'âne avait profité de cette agitation soudaine de sa cavalière pour s'arrêter tout net elle empoigna sans retenue le pigeon qui venait de se mettre sur son chemin. Ses jurons une fois marmonnés elle se mit à lire la lettre. Tapant violemment dans les flancs de l'animal elle commença à écrire le plus calmement du monde, en prenant un sous main de fortune elle prit le plus grand soin à répondre.



A Luna Wolback de Chambertin,

Je ne sais pas si la nature de tes activités devrait m'ennuyer, ou au mieux me faire peur, à défaut que celles-ci m'inspire de pareils sentiments je trouve un intérêt encore plus certain à te rejoindre.

La monture sur laquelle je me trouve à beau rayonner par sa lenteur je pense néanmoins me trouver à Moulins avant la tombée de la nuit. Je ne te connais pas bien mais je doute te faire de l'ombre, je suis bien trop petite pour ce faire. Le danger ne présente même pas l'audace de me faire fuir, ce serait bien trop dommage que je retourne sous les jupons de ma mère pour une raison aussi stupide. Apparemment la prise d'Orléans ne fût pas assez bonne pour que je puisse espérer une fortune en te rejoignant mais puisque qu'il faut choisir entre la liberté et l'or je choisis la première solution, en espérant qu'avec le temps je remplirais la deuxième.

A très bientôt,
de Naelhy Wolback


Elle ne relit pas, l'âne lui faisait encore des misères, si ça continuait elle le ferait abattre à Moulins. Attachant le vélin à la patte du volatile qui lui faisait également des misères elle le lança dans les air avec négligence. La douce enfant prenait son envol, de môme bien élevée elle devra passer voleuse. Sur l'âne elle réfléchissait à tout ce souk, elle se demandait ou tout ceci allait la mener, toujours trop d'interrogation pour la demoiselle qui n'était finalement qu'une simple blonde.
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Lilo-akao
L'heure était venue de quitter le camp des Fauchards. Enfin ! L'attente et le manque d'action commençaient à saper le moral de la troupe, dont les membres ne rêvaient plus que de s'extirper du bourbier dans lequel ils s'étaient fourrés. Depuis que l'autorisation de mettre les voiles avait été donnée dans la matinée, les pieds de la brune fourmillaient d'impatience. Elle ne tenait plus en place et tournait en rond dans le campement, cherchant en vain matière à s'occuper jusqu'à la tombée de la nuit, moment où elle allait se mettre en route, accompagnée de ses comparses féminines.

Elles allaient devoir user de précaution. Sortir du territoire alençonnais ne serait peut-être pas une chose aisée. Les armées se trouvaient aux alentours. Elles semblaient faire le ménage sur les chemins pour les dépoussièrer des raclures y trainant. C'était du moins ce qui se racontait. Pour marquer l'événement, les oriflammes des troupes ducales avaient même été bénis lors d'une cérémonie religieuse officiée dans la grande cathédrale d'Alençon. La nouvelle était parvenue jusqu'aux oreilles de la brune un jour où elle prenait l'air au marché de Mortagne. Loin de la faire rire, l'événement avait commencé à faire germe une idée dans l'esprit de l'éclopée : Pourquoi les Fauchards ne recevraient-ils pas la bénédiction du Très-Haut, eux aussi ? Elle n'était surement pas la seule croyante dans la troupe. Leur situation irrégulière les empêchait d'assister aux offices, mais s'ils comptaient un aumônier dans leur rang, l'office pourrait venir à eux...

La jeune femme aurait tout le temps de cogiter à ce sujet en chemin. Pour l'heure le soleil commençait à décliner sur l'horizon. Le départ était proche et elle n'avait toujours pas répondu à la lettre de sa cousine pour lui dire de l'attendre. Décidant de s'y atteler, elle s'installa près du feu de camp, écritoire sur les genoux et plumes à la main.




A Naelhy Wolback,

Depuis que tu as pris la plume pour rédiger ta dernière missive, je suppose que tes pas ont dû te mener jusqu'en Berry. Si tel est bien le cas, indiques-moi la ville dans laquelle tu te trouves. Je t'y rejoindrais dans quelques jours. Je serais accompagnée d'une poignée de brunes piquantes, qu'il te plaira surement de rencontrer. En attendant, prends ton mal en patience et trouves-toi de quoi t'occuper utilement les mains.

Je te laisse sur ces quelques mots. Nous prenons la route dans l'instant.
Luna Wolback de Chambertin

Le pigeon est envoyé à la hâte et le nécessaire d'écriture est rapidement fourré dans le barda que la jeune femme balança sur son épaule avant de rejoindre ses compagnes de voyage. Le petit groupe de brunes fauchées s'éloigna silencieusement du campement. Elles abandonnèrent derrières elles les lueurs chaleureuses et rassurantes des flammes, pour se fondre dans les ombres de la nuit. Advienne que pourra...
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Cerdanne
[….Le club des cinq en vacances….]

Dernière veillée, dernier feu qui rassemble la troupe dans son ensemble. Le temps de la joyeuse dispersion.
Le temps de rassembler trois hardes dans sa besace précieuse.
Un dernier coup d’œil aux compagnons qui restent encore un peu.
Le sourire qui l’éclaire une dernière fois.
Le feu sacré qu’elle porte en elle la transporte et la brune monte souplement sur sa monture.


Vamonos chicas !

Et Mortagne disparait engloutie par l’obscurité.

Juste un regard pour un bel ancêtre aux branches majestueuses qui le temps d’une après-midi ensoleillée lui a offert un havre de paix et de confidences…

La route…
Sombre soirée d’un printemps qui rechigne à éclater à la face du monde. L’air est chargé de cette humidité poisseuse et froide...
Peu de paroles. Il y a lurette que les mots passent par les regards.

Un camp, une troupe, c’est aussi ça.
Les affinités, les préférences mais le même instinct de survie et le même regard sur les gens et les choses.
Elles étaient les premières à quitter le camp.

Le temps des vacances….
L’essentiel était de garder contact.
Après chacune partirait ou bon lui semble.
Pour certaines d’entres elles, retrouver le confort douillet d’un lit de soie, les études, les amis, les amours, une famille...

Les cinq brunettes s’étaient mises en route dès la nuit tombée.
Cinq femmes, cinq caractères, une seule envie...
Passer la frontière et fouler l’herbe au galop.
Cerdanne plissa les yeux devant la seule tête blonde qui éclairait la nuit. L’idée de trimballer le blondinet ne lui plaisait qu’à moitié.
Elle l’avait bien prévenu.
S’il ouvrait le bec, chantait sans y être autorisé, il finissait accrocher à une corde dix mètres en arrière des canassons.

La lune, timidement tentait de les éclairer et la touffe blonde et, ô miracle muette !, les signalait comme un phare.
Cerdanne grommela et l’apostropha...


Planque ta tignasse le chanteur !

Route tranquille, pas un chat…

Dormez dormez braves gens ….

La brune, visage tourné vers le ciel, retrouvait l'écriture des étoiles.
Un étrange sourire la traversait par moment…
Première halte aux premières lueurs du jour…

Un bon bout de route, déjà l’Alençon est loin...

Les cinq cavalières et le paquet cadeau qui chante pas descendirent des montures.
Jolie clairière à l’abri de l’épaisse forêt...
Et le feu qui flambe…et les corps qui s’étirent et les premiers sourires...


Jusque là….ben ça va…..
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Lilo-akao
[Ce n'est que partie remise.]


La lune était à nouveau haute dans le ciel. Elle perçait les nuages sombres et baignait le paysage campagnard de sa lueur blafarde. Sa pâleur diaphane éclairait faiblement les cavaliers qui cheminaient en direction de la capitale tourangelle. Ils étaient peu loquaces et tachaient de se faire toujours un peu plus discrets au fur et à mesure qu'ils approchaient de l'enceinte de la ville. Dans l'esprit de chacun, l'éventualité de tomber sur une armée qui les pourchasserait restait présente. Le moral de l'éclopée titrée en était assombri. La grande voyageuse qu'elle était n'avait jamais parcourus les chemins en de telles conditions. Elle découvrait là les joies d'être en cavale. La chose n'était pas vraiment des plus plaisantes...

Le silence et la torpeur de la nuit était uniquement brisés par le claquement des sabots dévorant les lieues qui les séparaient de leur destination finale. La brune savourait le calme ambiant, attentive à la vie nocturne qui se laissait deviner de temps à autre par le hululement d'une chouette ou un mouvement de fuite qui se faisait entendre dans les fourrés bordant le sentier. Son attention se porta vers un étrange bourdonnement, enflant un peu plus d'instant en instant. Le bruit sonnait bien trop familier à ses oreilles. Des cavaliers en approche !


- « On va pas tarder à avoir de la compagnie ! »

Le pas des montures ralentirent. Les regards se croisèrent rapidement avant d'observer les alentours. Impossible de se mettre sous couvert, il n'y avait que des champs à perte de vue. Les sens en alerte, la brune se crispa. La rencontre serait inévitable à moins de rebrousser chemin en vitesse. Il fallait faire vite. L'armée serait bientôt sur eux. Les fauchés étaient trop peu nombreux et pas assez entrainés au combat pour leur tenir tête. Inutile de réfléchir plus longuement, la troupe fit demi-tour et se lança sur la route au grand galop.

Ils cavalèrent à brides abattues près d'une lieue durant, ne s'arrêtant qu'une fois certains d'avoir mis une distance respectable entre l'armée tourangelle et leur petit groupe. Le campement fût établi sous couvert d'un bosquet éloigné de la route reliant Vendôme à la capitale. Ils étaient à présent installés autour du feu dont les flammes dansantes et les crépitements joyeux avaient quelque chose de rassurant après leur course folle. L'éclopée commençait à se sentir apaisée, bien qu'une pointe d'anxiété continuait à se faire sentir. Elle restait sur ses gardes tandis qu'elle devisait avec les deux brunes pour essayer de trouver un moyen de se sortir de ce guet-apens, sans tenir compte des lamentations incessantes du barde, qui étrangement, n'avait pas tourné de l'oeil sous l'effet de l'émotion. Commençait-il à s'endurcir ?


- « On risque de se prendre une bonne dérouillée si on poursuit en direction de Tours. »
- « Moi yé crois qu'on dévrait rétourner avéc les autres. C'est pas qué yé vous aime pas, hé... »
- « Ce serait ridicule de revenir sur nos pas. »
- « Ma avéc lé reste dé la troupe on sérait plous fort. On pourré leur coller oune bonne raclée ! »
- « Rien ne nous garanti qu'Barrique et compagnie soient toujours sur place. »

Un craquement de bois sec interrompit un instant la brune, qui tendit l'oreille en direction du bruit à quelques pas de là, sous couvert des arbres. Elle reprit à voix basse en posant une main sur la garde de son épée :

- « El'vix, continue à parler et à faire du bruit. Tu peux même chanter si tu veux... »

Son regard vif croisa celui de ses compagnes. Elle fit un signe de tête en direction des buissons avant de se lever et de sortir doucement son épée de son fourreau.

- « Ça sent la fouine dans le coin... »
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Attia.
[Allo dieu? Ici petite gitane en perdition... ]

Le silence, le sifflement du vent, le froid et le chaud su sang qui coule...
Les cheveux poisseux du fluide carmin, la tete en vrac explosée d'étoiles et corps brisé, meurtri entre les fourrés... La mort ? Dieu ?
Et ce souffle... Qui brule plus qu'il ne soulage , ce fil argenté qui dit non a la délivrance d'une âme fatiguée, blasée...

Bordel! Laisse moi crever... mais m'laisse pas la... pas toute seule... pas dans le noir... Non..

La nuit était pourtant si belle...

Les fugueuses... Elle avait pas aimé ce terme... c'est qu'elle tenait a la beauté de son héritage capillaire. Mais la Sad avait promis de protéger le trésor de jais qui couvrait le crane des julien. Alors la gitane était partie. Regrettant son Elsie, legerement triste qu'elle soit partie si vite, triste aussi de pas avoir su lui montrer qu'elle allait bien... Enfin essayait... Bon bref elle s'était embarquée dans une cavale entre filles, ne pensant a rien d'autre que l'instant qui succedait a l'autre... A mille lieues de se douter du danger qui se cache au detour des chemins...

C'est pas comme si elles étaient de sages fifilles en ballade de santé... Aux yeux des gentils, c'était bouh les vilaines, joli regroupement de malfaiteurs, malvenues dans les patelins tranquilles ou fleurissent les champs arrosés a l'eau... pas au sang.

La nuit était si belle... Il y avait peut etre cette brise, de celles qui vous font frissonner sans vous donner froid... De celles qui vous mettent mal a l'aise sans vraiment vous alerter... De celles qui font que cellules de votre corps s'agitent sans que vous ne vous doutiez du pourquoi... De celles qui vous font tirer le châle quand le froid est dans les os, dans l'être.

Vous raconter une bataille sanglante serait plus mythomaniaque qu'autre chose pour la simple et bonne raison que la pellicule s'est coupée entre l'instant ou un frisson avait glacé son cœur et fait cabrer sa monture... Et l'instant ou seule le souffle en métronome rythmait l'étincelle de vie qui subsistait encore en la gitane...

En tombant elle a du se casser une jambe et se peter le crane sur un caillou ou un truc plus pointu... Elle a pas hurlé de douleur, bordel c'est pas qu'elle est wonderwoman, juste que bah le coup dans la caboche ça l'a a moitié assommée... Un peu stone la gitane...
N'a pas pu se relever... a essayé de se couvrir de son bouclier qu'un coup d'épée a fait briller en étincelles...

Oh des lucioles...

Coup d'épée dans le bras... Le bouclier est tombé... Coup d'épée dans le flanc...

Touché coulé amiral...

Le flanc ou les cotes? elle sait pas trop en fait... Dans la bouche ya le gout du sang... Un coup de pied...

Bordel jsuis deja morte ça va doucement!

C'est comme garder la tete dans l'eau sans s'étouffer, mais sans remplir ses poumons... Ne plus pouvoir bouger et aimer cette immobilité car le moindre mouvement serait revivre l'enfer...

Elle a roulé dans la poussiere le corps dechiré pour finir dans le fourré...
Les autres? Elle a pas vu... Peut etre tombées... peut etre passées... enfin... yavait plus rien...



[Petite gitane en perdition ici MOI... ]


un deux trois... Nous irons au bois...

Non...

Quatre, cinq, six... hihihihihihi

Non... pas toi...

Quoi pas moi ?

Va t'en... Laisse moi mourir... pis j'ai appelé dieu d'abord...

C'est ça... Dors ma jolie, je m'occupe de nous...



Pour info, Je profite du poutrage de ma belle pour relancer un RP experimenté dans le RP suivant http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=2543

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Cerdanne
[…Entre deux mondes…]

Deuxième journée de route pour les brunes...
Moins une ….
Rattrapée par une justice bornée qui avait attendu son heure, planquée sur le bord du chemin.
Pour elle les barreaux et l’enfermement…
Malgré tout, elles avaient continué leur route.
Chacune d’entre elles sait et assume.
Elle retrouvera leur chemin, la silencieuse , allumé par le feu sacré…

Quatre Une et Un...Enfin Un bout !
Un blondinet peureux qui se cramponne derrière leur nobliette …

La route…sombre et funeste.
Et le vent apporta la rumeur sourde des pas rageurs des soldats.
Cerdanne tourna son visage vers Lilo et sous la lune blafarde, murmura dans un souffle….

Tiens toi prête…
Elle l’était au fond la p’tite majesté…Une faucharde en bonne et due forme…

[…La camarde...]

Elles se réjouiront plus tard les brunes….
La belle blafarde à prélever son dû…
Le bruit des lames, les souffles, les cris rauques et l’acharnement.
La haine aveugle contre la rage de passer à tout prix.
A tout les prix…
Une brune à terre…la belle gitane, la secrète ne les suit plus.

Lorsque les chevaux sont enfin stoppés dans leur course, le jour s’est levé…
Trois brunes...
Elles ne sont plus que trois...
Trois à regarder le soleil qui tarde à venir…
Jour sombre, jour d’attente.
La belle brune tombée vivra envers et contre eux tous….

Et le soir se pointe sans avoir été invité et tombe sur les brunes et le blondinet qui claque des dents…



[….hasta siempre la victoria…]


Une brune reste ,gardienne du blond et phare de la troupe , tient le chemin éclairé et les regarde partir…

Deux ….
Elles sont deux brunes frapadingues.
Elles sont deux, elles ricanent et elles rient…

Le défi, la folie et la Gagne….

Les deux folies brunes tracent la route et dépasse la ville sous la lune complice….
Les bois, et le regard allumé de deux brunes ivres de fatigues mais vivantes….

Une qui salue Une…
Un sourire qui en appelle un autre et chacune son chemin..
Rendez vous prit en taverne….

Claquement de langue et caresse pour le canasson qui est le sien depuis Orléans…

Vamos… !
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Naelhy
Saint-Aignan. La chère barbie qui s'était déjà bien baladée remarquait que dans chaques villes visitées on retrouvait les mêmes personnages, ennuyeux, sales, fermés, clanique, dépourvu d'intérêt enfaite. A part "l'exception" qui faisait la règle peut-être. L'âne était finalement resté à ses côtés, sensible aux nombreuses attaques contre son fessier dont Blondie avait la maternité, elle avait simplement renoncé, il lui faisait pitié. Fatiguée d'une telle lenteur d'esprit qu'elle retrouvait dans la belle ville où elle logeait elle avait simplement abandonné. Mais il faudra bien qu'elle s'en sépare un jour.

Non, elle n'aimait pas, l'âne l'énervait, elle commençait à être fatiguée, obligé de bosser aussi, les gens l'insupportaient. Elle ne rêvait que d'une chose, recevoir des nouvelles de sa cousine, pouvoir répondre qu'elle arriverait bientôt, sa nouvelle vie commencerait enfin. C'est qu'il lui arrivait parfois, mais rarement, de tomber dans le pathos à la demoiselle, "commencer une nouvelle vie"? Oui, c'était ça, un nouveau départ, "l'envol" comme je l'ai déjà dis. Le cygne qui fugue pour devenir un vilain petit canard.

La missive se fît attendre, les journées à ne rien faire continuaient. Travailler pour manger? Elle n'avait tout simplement jamais connu ça. Et elle ne s'y contraindrait pas. Les jours commençaient à devenir long dans cette ambiance, mais elle eut le plaisir de recevoir la lettre le troisième. Elle se précipita sans attendre dans une taverne, la plus vide qu'elle puisse trouver car l'auberge était trop loin, et sans un "bonjour" de sa part, la malpolie se hâta de s'asseoir pour répondre.




Lilo,

Je viens de recevoir ta lettre, et puisqu'il n'y à absolument rien à faire là où je suis je ne puis que te répondre pour m'occuper utilement de mes mains.

Je me trouve à Saint-Aignan mais je pars vers Loches ce soir, j'y serais dans deux jours. Si je ne me trompe pas tu ne devrais pas être très loin de là-bas, j'espère t'y trouver à mon arrivée. J'espère simplement ne pas me sentir seule au milieu d'un trop pleins de brunes.

A dans deux jours,
Naelhy


Il lui faudrait juste passer au marché, se mêler aux gueux pour avoir de quoi manger, maintenant que les dorures n'étaient plus au quotidien il fallait s'y faire. Sortant sans "au revoir", car on ne déroge pas à la règle, même si c'est quand elle a décidé de se montrer malpolie. Elle prit donc la direction du marché. Cette fois-ci elle ne s'encombrerait pas du canasson, l'heure était venu de se séparer d'âne, il comprendrait, s'assurait t'elle.
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nombrilisme nm FAM forcément singulier Tendance à ramener tout à soi-même.
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