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[RP] Prise de fer et lois de l'acier

Davia
[Au petit matin dans une plaine, au saut du lit]

Depuis peu, Davia était entre deux eaux. Elle cherchait sa voie. Elle était d'une famille de soldat et depuis toujours elle rêvait de combattre. Depuis peu, elle se trouvait aux côtés de son parrain mais elle savait que ça ne durerait pas.

Seul souci, elle n'avait pas d'armes, si ce n'est son petit bâton d'écolière. La veille au soir, un inconnu envoyé par le Très-Haut, lui avait offert sa première épée, baptisée Sognir, et ce même soir, elle avait aussi rencontré celui que son Parrain lui destinait qu'elle comptait rejeter avec perte et fracas.

Pourtant, c'est un jeune homme sympathique avec qui elle avait pu deviser en taverne et rapidement, un franche camaraderie était née. Très vite, ils avaient convenus de se retrouver au petit matin pour qu'il puisse lui enseigner le maniement de armes.

Le soleil venait de se lever et la jeune fille avait vite fait un petit brin de toilette au camp avant de revêtir sa tenue toujours aussi immaculée. Il n'était pas question d'être en retard. D'un pas alerte, elle s'était rendue au point de rendez-vous convenu. Un peu d'appréhension et le coeur battant, elle s'était mise à se dérouiller quelque peu, tentant de faire quelques moulinets de sa nouvelle épée.

Céraphin ne tarderait pas, elle le savait. Lentement, elle sentait ses muscles se réchauffer et se laissait gagner peu à peu par l'envie d'apprendre.

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Ceraphin
Lorsqu'il entendit le coq chanter, Ceraphin ne percuta pas de suite qu'il n'en était surement pas à son premier chant, ce matin.
Ce n'est qu'après avoir flemmarder un peu, qu'il remarqua que le fond de l'air était moins frais qu'à l'habitude... et la luminosité plus intense.
C'est là qu'il se leva d'un bond!


Nom d'un chien!

Le sommeil lui était venu tardivement la veille et du coup, tout décalé qu'il était il ne s'était pas réveillé à l'aube comme d'ordinaire.
Et il fallait que ce soit CE jour là!

Un peu en panique et surtout mal éveillé, il tenta tant bien que mal d'activer le mouvement afin de se préparer prestement.
Tant pis pour la toilette, et c'était là un sacrifice pour Ceraphin que de ne pas la faire, il sauta dans ses braies et ajusta sa chemise au mieux.
Les bottes furent enfilées aussi vite que possible... enfin une botte parce que la seconde manquait, à première vue, à l'appel.

S'en suivit une véritable battue sous la tente, durant laquelle tout finit par valser littéralement jusqu'à ce qu'il finisse par la retrouver, à moitié dissimulée sous un pli de la tenture.
Que pouvait-elle donc faire là, si loin de sa sœur jumelle... mystère, mystère.
On finirait par croire parfois que les objets prennent vie, une fois la nuit venue!

Trêve de tergiversation, il est plus que temps pour le jeune homme de s'activer pour espérer encore honorer son rendez-vous.
Car rendez-vous il y avait.
Non, non tout de suite... il ne s'agit point de ces rendez-vous là.
Oui certes c'est une jeune demoiselle mais il s'agit là de choses sérieuses... une leçon de maniement de l'épée.
Quoi de plus normal au sein d'une troupe de gens d'armes?
Et pas n'importe quelle troupe... la Memento Mori!

Chemin faisant, jusqu'en la clairière convenue, aux abords de Polignac, Ceraphin se dit que tout de même, en parlant de rendez-vous... il devait demeurer sur ses gardes.
Car, à bien y réfléchir, certaines personnes semblaient chercher à précisément provoquer ce genre de rendez-vous là, de ceux dont Ceraphin ne veut pas même entendre parler.
Trop jeune pour mourir en justes noces.

Tout à ses funestes pensées, le jeune d'Azayes ne vit pas de suite le drame qui se jouait déjà.
Le piège parfait.
Un ours béarnais s'y serait fait prendre.
Sa ceinture, serrée à la hâte, comme tout le reste d'ailleurs, était par trop lache et laissait donc son épée ballotter un peu trop... jusqu'à ce qu'elle vienne entraver ses jambes, en pleine course.

Et paf!
Ceraphin gouta la rosée d'Auvergne, de tout son long.
L'écu qu'il portait au bras fit un joli vol plané, quelques pas plus loin.
Mais n'eut été encore que la rosée... mais le terrain traversé ayant été récemment labouré par les sabots des chevaux de la compagnie, le gamin eut plutôt le droit à un bain de boue.
Très bon pour la peau, parait-il... nettement moins pour l'égo.
Et voici un jeune bretteur maculé, tentant de se redonner un semblant d'allure en se frottant vigoureusement... mais, avouons le, c'était peine perdue.

Il reprit donc et de plus belle sa course folle, jusqu'à ce qu'il l'aperçoive enfin.
Une fois la damiselà en vue, il cessa de courir pour à la fois reprendre son souffle et se donner une certaine constance.
La mèche en bataille, encore plus que d'ordinaire, le visage grêlé de taches brunes qu'on ne lui connaissait pas d'ordinaire et les vêtements méchamment maculés, il s'en vint néanmoins conquérant, écu d'Azayes au bras et épée de Brantôme au côté... sifflotant hardiment un air vif et entrainant.

_________________
Davia
Toute à ses pensées, la donzelle sursauta en entendant du bruit. Vive, elle se retourna et ouvrit de grands yeux à la mine du jeune homme. Dépité... Il était tout barbouillé de boue et avait un air de circonstance, l'air d'un conquérant qui vient de se prendre une grosse gamelle.

Davia tenta de contenir son rire, mais même en y mettant tout sa bonne volonté, elle ne put retenir un gloussement étouffé. Il avait bonne mine le prétendant que son cher Parrain voulait lui faire épouser.

Amusée, la jeune fille lui fit un immense sourire.


Bonjour Céraphin l'archange! alors tu as dormi dans le té à cochon???

Rire frais, elle inclina la tête pour le saluer.

Tu es tombé de ta couche dis-moi? C'est pas avec ça qu'on va conquérir le monde! Tu es sûr que tu ne veux pas aller te laver un peu avant qu'on commence? Non parce que là... mon professeur a une drôle de tête!

Riant de plus belle, elle lui appuya sur le bout de son nez boueux et d'un air dubitatif, inspecta la boue à moitié séchée.

Tsss, si ta mère te voyait!! Allez viens, à l'eau, sérieusement je peux pas te laisser comme ça! Pis après tu m'apprendras à me battre hein? parce qu'il est déjà tard et que la journée file à toute allure!

C'était étrange ce sentiment, bien sûr, l'idée de l'épouser ne lui plaisait guère et elle était prête à envoyer paître son parrain. Pas question qu'on décide pour elle de sa vie. Mais, alors qu'elle s'apprêtait à détester ce Céraphin avant de le connaître, elle avait découvert un ami, un frère d'arme. Elle s'en sentait le coeur plus léger.

Le tirant avec virulence par le bras, elle l'entraîna, tant bien que mal, vers la rivière la plus proche. Mi-autoritaire, mi-amusée, elle lui jeta un coup d'oeil enfantin.


Allez, hop, hop! Un maître d'arme tout boueux, ça va pas du tout!! Monsieur d'Azayes, vous devriez prendre plus soin de vous tout de même!!

D'un geste vif, elle lui attrapa son chapeau et se mit à courir devant.

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Ceraphin
La voici donc, la Davia.
Cheveux portant légèrement sur la flamboyance, perdus au beau milieu d'une vesture blanche ou proche de l'être.
Un coup à vous éblouir sous les moindres rais du soleil... une arme secrète de fille, assurément.
Et le sourire en prime, qui vous achevait du même effet.


Adishatz Dav... hein? l'archange, pourquoi l'archange?
Moquerie ou compliment?
Encore une arme de fille pour vous déstabiliser, ça.

Ignorant comment le prendre, il n'osa donc relever.
De toutes façons elle était déjà passée à autre chose, lui collant un doigt sur le nez pour mieux, l'instant d'après, lui embarquer le bras.
A ce train là, allait-elle donc lui donner le bain?!
Mais voici, alors qu'il n'avait pas encore pris le temps de protester, que son chapeau s'envolait, otage d'une damiselà bien espiègle depuis que tout risque de noces s'était évaporé.

Et la regardant s'éloigner comme une follette, il laissa choir son bouclier à terre pour mieux lever les deux bras au ciel, outré et s'écriant...


Oh là!
Pas le chapeau, misère!
Ca ne se fait pas, ça!
C'est sacré, bon sang.
C'est une relique ce chapeau, celui du Ruffian, le funambule, Marlowe... ça ne te dit donc rien!?


Puis plus bas, dépité...

De toutes façons, les filles ça ne respecte rien...

Et puis, comme il n'est pas encore assez vieux pour rester là à bouder sur ce constat d'échec, ses yeux s'éclaircissent à nouveau, enflammés d'une revanche à prendre.
Ecu repris en main, il se lance donc à sa poursuite puisque c'est précisément le but recherché par sa fuite en avant.
Car ce que femme veut...

Un peu loin, un peu plus tard... aux abords d'un petit cours d'eau vive et fraiche, de ceux dont les auvergnats sont si fiers qu'ils tenteront bien de nous en vendre des tonneaux, un jour... il la rejoint donc.

Un peu essoufflé de sa poursuite, mais pas plus que ce que la jeunesse autorise... il articule à l'intention de l'effrontée de Corsu...

Sachez d'abord, damiselà Davia, que ceci... ample geste désignant son allure maculée... est votre toute première leçon.
Croyais-tu donc que c'était pur accident?
Que nenni
... la toisant de haut, du moins au mieux qu'il put vu qu'elle le dépassait un peu.
L'art du camouflage, jeune damiselà.
Se fondre dans la paysage ambiant pour mieux surprendre son adversaire... prenez exemple!
... mimant la posture immobile d'une sorte de phasme humain.

Pas crédible?
Peu importe, ça vous sauve la face l'imagination, combien même celle-ci serait maculée de boue.
M'enfin, tout de même, il finit par accepter de revenir à la dure réalité... et tente de se débarbouiller un peu.
Et bon sang qu'elle est froide cette eau!
Pourraient pas la réchauffer un peu leur flotte ces maudits avernes?!


Jugeant qu'il serait bon de faire partager cet instant de fraicheur, Ceraphin opte pour éclabousser la jeune fille.
Puis sentant rapidement qu'elle pourrait chercher à se venger des quelques gouttes reçues, il aboie...


Attention!
Si vous m'embêtez encore, damiselà princessà de Corsu, je fais appeler mon oncle cardinal pour qu'il nous marrie sur le champ!
Ici même, dans la rivière!


Le regard se veut sérieux mais menace d'exploser de rire à chaque instant, ce qui ne manque pas d'arriver hativement.
Puis, une fois cet instant moqueur passé, Ceraphin reprend un visage moins enfantin et déclare...


Attention, les lames et l'eau ne font pas bon ménage.
Il faut l'en préserver
... désignant l'épée de la Villandry.

Puis, s'éloignant de quelques pas, il prononce, presque obséquieux...

Il est temps.

Et se positionnant pied droit en avant sur genou fléchi, Ceraphin étendit légèrement sa dextre pour pointer son épée bastarde droit devant lui, presque horizontale en direction de son adversaire en jupons.

En avant, damiselà!

_________________
Davia
[Là où l'archange mène la danse]

Course poursuite dans les fourrés d'Auvergne. Rire à gorge déployée, la jeune fille se rappelait son enfance heureuse passée entre la Vieille Bâtisse de Loches et le Domaine de Villandry. Heureux temps de l'insouciance. Jetant un petit coup d'oeil en arrière pour s'assurer que Céraphin joue le jeu, Davia s'arrêta net au bord d'une rivière et se mit allègrement le chapeau sur sa tête, prenant la pose, telle une guerrière androgyne.

Elle planta ses yeux gris-bleus dans ceux de Céraphin écoutant son baratin. Tssss, comment il jouait le beau parleur... mais contrairement à la plupart des hommes, il avait un petit côté touchant et encore enfantin que Davia appréciait. Il se donnait bonne contenance par orgueil, mais au fond, elle voyait bien son ardeur juvénile.


Elle se reconnaissait un peu dans ce jeune garçon déjà un peu homme mais encore enfant aussi. L'amitié quelle lui portait était profonde et sincère. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance et peu de gens pouvaient se targuer de l'avoir pleinement apprivoiser.

Elle le regarda, les yeux brillants de malice et un petit sourire au coin des lèvres, tandis qu'il essayait de se débarbouiller.


Eh bien, messire d'Azayes! Je vois que vous pensez à tout!! Ainsi à mon premier combat, j'y penserai je me roulerai dans la boue pour faire illusion et passer inaperçue.

Elle l'écoutait, amusée. Lorsqu'il parla mariage, elle fit la grimace. Elle savait très bien qu'il plaisantait mais elle revoyait l'accrochage avec son oncle à propos de l'homme qu'elle aimait et un nuage sombre passa sur ses yeux. Elle ne préféra par répondre, de peur de s'emporter et chassa ses noires pensées.

Alors qu'il l'éclaboussait, entendant ses conseils, elle posa sa lame au sol et s'avança dans l'eau à mi-cuisse et à deux mains, se mit à l'arroser en riant.


Et voilà!! tu es fin prêt pour m'apprendre à me battre!!

Lui tendant la main, elle en profita pour lui remettre son chapeau sur la tête.

Allons, frère d'arme, apprends-moi!

Le suivant, docile, elle se mit en position, le genoux légèrement fléchit, l'épée au poing, elle s'apprêtait à riposter. En effet, il était temps.

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Ceraphin
Entrons dans la danse...

Faisant maintenant fi tant de l'eau que de la boue qui séchaient là, tantôt épars, tantôt mêlés sur son visage d'adolescent, Ceraphin n'était désormais plus que concentration.
Plus d'insouciance et d'enfantillages, son regard s'était, non pas durci, mais figé dans une expression froide et attentive.
Comme si tout son être s'en allait réciter une leçon vitale, de celles qui pouvaient se révéler cruciales au détour d'une mauvaise rencontre.

Sans mot dire, il fait faire vivement à son poignet un quart de tour puis revient à sa potion initiale, aussitôt.
Par ce geste furtif, il a légèrement décalé la lame de son adverse qui s'en revient aussitôt se recoller à la sienne, dans un léger tintement sonore et musical.
Les armes se saluent, Brantôme et Sognir se sont parlés.

Les yeux du jeune homme fixent ceux de Davia, et s'humanisent un peu... sans se départir de leur sérieux pour autant.


Je ne suis pas un expert, Davia.
Mais voici ce que je sais...
Et ce que je sais
... semble t'il se reprendre alors qu'il allait passer à l'action... je le tiens de deux personnes.
La première était l'homme de Maman, Maman l'Azayes
... précise t'il pour plus de clarté dans sa généalogie complexe... le père de son fils, Lucas.
Un homme étrange, discret voir fantomatique tant je le vis peu, et que d'aucuns murmurèrent être l'incarnation d'un prince démon... mais ça... j'ignore si c'était véridique
... haussant les épaules.
Lucius Carpadant m'apprit donc ceci...

Son pied gauche s'enracine un peu au sol, tandis que la droit semble demeurer juste à fleur de sol, prêt à s'envoler au moindre influx nerveux.

La position que nous tenons, puisque tu as adopté la même que moi, est une garde efficace.
L'épée pointée vers la gorge de son adversaire, tu l'obliges à garder respectable distance... il ne peut t'approcher facilement, du moins pas sans prendre le risque de se mettre en danger.
Par contre
... faisant la démonstration de ce qu'il ne fallait pas faire... ton bras ne doit pas être tendu mais rester légèrement fléchi, dans la position qui te sera la plus confortable afin d'être capable de la garder le plus longtemps possible.
Car un combat
... levant son index gauche... peut se gagner sur la durée, il faut donc savoir se ménager.

Observant son élève assimiler ses préceptes, il sourit discrètement.
Ce rôle d'enseignant lui plaisait, il en savourait donc chaque instant.


Bien!
Maintenant, partant de cette position, voyons donc comment te défendre et parer les coups de ton rival... car il te faut déjà apprendre la défense avant l'attaque.
Survivre aux attaques de ton assaillant est la base pour emporter un combat
... plissant les yeux pour donner plus d'effet à ses propos...

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Davia
[Gardez l'rythme!!]

Et un, et deux, et trois... Grands yeux gris ouverts sur Archange en mode enseignant. Le cerveau de la brune tentant d'ingurgiter les préceptes militaires du jeune homme. Non content de lui faire une leçon d'escrime, v'là qu'il se mettait à la généalogie.

Alors, Maman d'Azayes ouii, sa mère adoptive c'est vrai, alors l'homme de sa mère... euh... c'est donc plus où moins son père adoptif quelque part et s'il est le père du fils de Maman d'Azayes, ça signifie en quelque sorte que c'est un peu comme son mari...

Plissement de front, tentative désespérée d'une concentration accrochée au bout des lèvres du Céraphin.

Oui, oui je suis, je suis!!

Combattre, fléchir son bras... Tsss Sognir, par tous les Saints, tu es lourde ma grande!! Concentration, gagner sur la durée, oui, oui!! je suis toujours!


Survivre aux attaques de l'assaillant... c'était la moindre des choses! En gros, faut tout faire pour pas mourir quoi! Davia, campée sur ses deux jambes, profitant de la souplesse de son jeune âge, enserrant bien le pommeau de Sognir dans sa main fine, repoussa avec force la lame de son adversaire.

Mou... Son bras était mou! Mais du nerf, voyons!! DU NEEERF!!! Le son métallique de l'acier, le souffle court, haletante, la jeune fille passait du regard de son compagnon d'armes,aux deux épées étincelantes.

Attaque, défense, attaque à nouveau. Parer ses coups, quarte, sixte, petit pas en arrière, un coup en taille un coup en tranche... Davia se souvenait des passes qu'Ellana lui avait montré dans son enfance et peu à peu, son bras endolori se renforçait. Il faudrait des jours d'entraînement pour qu'elle acquiers des muscles solides et des réflexes dignes de ce nom. Mais elle y croyait. Illusions de jeune fille. Elle avait toujours rêvé de devenir guerrière et Céraphin, sans le savoir, l'aidait à réaliser son rêve. Les yeux brillants, elle s'y donnait à coeur joie la petite Corsu, elle se battait pour son père, pour sa terre, pour sa Foy. Rien ne l'arrêterait plus.



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Ceraphin
Ainsi donc de la leçon on passait si vite à la confrontation?
La demoiselle s'était enflammé, faisant étalage de tout son panel de passes d'armes précédemment acquises.
Donc elle n'était pas totalement vierge de tout apprentissage épéiste.
Soit...

Laissant passer l'orage, attentif à sa défense pour ne pas faillir en dessous... il y aurait perdu beaucoup de crédibilité, sinon... Ceraphin n'avait répliqué que par réflexe, mesurant ses attaques pour ne pas se laisser entrainer dans une confrontation avant l'heure.
La princessà semblait y mettre tant d'ardeur que le gamin se demanda, un instant, si ce n'était elle qui désirait lui faire la leçon.
Mais la puissance n'y était pas... à moins que ce soit une botte secrète pour mieux l'endormir.
Non, même l'enchainement des coups était un peu désordonné et sans totale logique, comme quelqu'un qui récitait sa leçon sans vraiment vivre et comprendre ce qu'il faisait.
Elle lui faisait l'état des lieux de ses aptitudes et connaissances ne matière d'escrime et force était de constater qu'elle n'était pas ignare mais aussi qu'elle était capable d'une ardeur assez surprenante.

Profitant d'une reprise de souffle de la jeune fille, il intima, gentiment...


Doucement, Davia, doucement...
Ne gaspille pas toute ton énergie d'un coup, n'oublie pas d'en garder sous la semelle... il te faut pouvoir durer, il ne te livre jamais complètement d'entrée.


Reprenant également son souffle, car faudra t'il l'avouer, elle l'avait un peu malmené par tant d'énergie...

Bien, si tu me promets de retenir ce précepte de préservation, je peux te montrer autre chose.
Regarde... et n'essaye pas de m'assommer cette fois, je te prie!
Du moins, pas tout de suite
... sourire ironique.

Relevant son épée en garde, il l'invite à faire de même et lui intime l'ordre de porter une attaque, une seule, et d'observer comment il effectue sa parade.
Puis s'en viennent les explications.


A l'attaque répond la défense, et à la défense succède l'attaque.
C'est un cercle perpétuel qu'il ne faut jamais rompre, sous peine d'être blessé voir pire.
As-tu vu?
Dans ma parade, j'ai gardé l'énergie pour porter l'attaque suivante.
Pour cela il faut aussi que ton mouvement te le permette, donc il faut déjà te placer de manière à enchainer
... démonstration du poignet qui se place en contre de taille puis qui prolonge le geste, dans un moulinet, en attaque du même ordre lancée maintenant de haut en bas.

Vois-tu?
Et idem pou l'attaque, garde toi la force de prolonger ton mouvement pour te remettre en garde, de manière à ne pas te laisser dépourvue face à la contre attaque de ton adversaire... au cas ou ton attaque soit stérile.
Comprends-tu?


Puis de conclure...


Ca c'est l'enseignement de Knud Magnusen, le garde personnel de mon oncle cardinal.

Il oublia, pour cette fois, l'allusion à un hypothétique mariage célébré par ce dernier, la dernière allusion avait vu les yeux de son amie s'assombrir.
Oublions donc l'humour, l'instant est sérieux.
Quoique...
S'en venant l'inspecter de près sans crier gare, il l'observe d'un œil inquisiteur, presque nez contre nez.


Eh!
Faudra m'attacher cette broussaille avant de combattre!


Et de lui rabattre sur les yeux, les quelques mèches qui trainent à porter de main.

Regarde moi ça... tu n'y vois surement plus rien avec tout ça!
Ou alors faut couper court... sourire narquois, avec petit pas de retrait pour se mettre à l'abri de quelconque contre attaque.

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Davia
[Folie douce, folie furieuse...]

Elle haletait la gasconne, diantre, il avait raison!! il fallait s'économiser sur la durée et elle, pauvre idiote se sentait déjà vide de son essence.

Elle attaquait et il parait fort bien ses coups. Elle tentait de suivre, d'agir et de l'écouter, mais tout se mélangeait dans sa tête. Elle se rappelait ce qu'Ellana lui avait appris dix ans plus tôt. C'était beaucoup plus simple!!!

Elle soupira.


Ne pas gaspiller son énergie, l'attaque répond à la défense et à la défense succède l'attaque... Pfff...

Elle finissait pas se demander s'il n'aurait pas mieux valu qu'il lui fasse la cour plutôt que de l'exténuer sur un champ de bataille illusoire. Bien vite, elle chassa cette pensée saugrenue de sa tête et se re-concentra comme elle pouvait.

Ne pas l'assommer et maîtriser la portée de ses coups...

Elle s'appliquait à ce qu'il disait. Attaquant, puis se remettant en garde et parant les coups de Céraphin, jouant de son poignet comme il le faisait.
Diantre, il était dextre! et elle manquait sérieusement d'entraînement!

Elle poussa un soupire, sourire aux lèvres, heureuse de pouvoir se battre, même si son bras lui faisait mal, même si elle sentait ses muscles se contracter.

Ton oncle cardinal? Mais dis donc, c'est pour ça qu'on voulait me marier avec toi? Parce que tu es entouré de gratin?

Petite moue boudeuse, elle planta son regard opale dans les yeux du jeune homme, avec impudence. Elle resta cependant pantoise, lorsqu'il lui remit ses cheveux en place. Décidément, il la désarmait toujours avec son air angélique.

Elle fit un léger sourire à sa réflexion.

Oui tu as raison, je devrais me faire couper les cheveux et m'habiller toujours en garçon, ce serait beaucoup plus pratique et puis... c'est tellement plus facile d'être un homme!

Elle plissa son front et tenta de remettre sa longue tignasse en place.

Tu me les couperas les cheveux?

Air mutin, elle posa sa lame et s'étira.

Fi'd'garce, il fait soif!

Elle attrapa sa besace, négligemment posée par terre et en tira une flasque dont elle but une grande rasade avant de la tendre à Céraphin.

Santaaat!!

_________________
Ceraphin
Lui couper les cheveux, quelle drôle d'idée.
En même temps ce n'étais pas la première fois qu'elle faisait allusion à une éventuelle transformation masculine.
Son genre lui pesait-il lui tellement?
Lui le trouvait plaisant le genre féminin, même si les filles et pire encore le mariage n'était pas à l'ordre de ses priorités et aspirations.
Mais dire qu'elles lui étaient indifférente, non, évidemment non.

Or voici que Davia prenait une pause et arrosait ça de surcroit!
Ben voyons.
Et puis quoi encore?
Un p'tit casse-croûte aussi?

Oh et puis qu'importe, Ceraphin saisit la flasque généreusement tendue.
Qu'était-ce?
Il y porta déjà le nez pour tenter d'identifier le breuvage.


C'est quoi, princessà?

Puis quitte à prendre pause, autant le faire complètement aussi le gamin s'assit-il au sol.
Son arme s'échoua non loin et tenant toujours la flasque en main, Ceraphin s'alongea même carrément dans l'herbe grasse.

Il suivit un nuage des yeux puis, sans se retourner vers son amie, demanda...


Dis moi... pourquoi voudrais-tu être un homme, Davia?

Puis tournant cette fois-ci son visage vers elle...

Non, non je ne te couperai pas les cheveux.
Déjà je ne saurais pas le faire et puis tu ne serais plus vraiment toi sans tes cheveux, je crois.
Alors à quoi bon?

_________________
Davia
[Etre ou ne pas être, là est la question...]

Elle s'assit par terre, à côté de lui, le regard sombre.

Hum... c'est de la bière, Céraphin, avec un soupçon de whisky pour en relever le goût. Moi je trouve ça très bon!

Elle se cala sur ses bras, la tête en arrière, regardant le ciel. Son bras droit lui faisait mal, elle sentait ses muscles contractés. Elle poussa un petit soupire. Elle aimait être une fille, mais parfois, elle aurait voulu avoir le choix. Parfois sa famille lui pesait. Elle devait plaire, faire ce qu'on disait, obéir, ménager son père, sa mère adoptive et tout le reste...

Détachant ses cheveux et jouant négligemment avec, comme lorsqu'elle était enfant, elle se mit à ronchonner.


Pourquoi je voudrais être un homme? Déjà parce que ma famille arrêterait de s'inquiéter pour ma vertu! C'est lassant parfois! Ensuite parce que je pourrais faire bien plus de choses! Je pourrais m'imposer, taper du poing sur la table, je n'existerais pas en tant que fille de... ou femme de... Je pourrais être moi! Je pourrais être libre!

Tu vas me dire que même si je suis une fille, je peux être libre et m'imposer, mais je ne veux pas décevoir ma famille, ni leur faire de la peine. S'ils n'acceptent pas Richard et si mon père me l'ordonne, je ne pourrais que renoncer à lui, pas parce que je suis faible, mais parce que ce serait ingrat de ma part de ne pas obéir ou respecter mon Père. Pis t'imagine que Pabbu soit excommunié? qu'il doive quitter les chevaliers francs à cause de moi?


La jeune fille fit la grimace. Pourquoi lui disait-elle tout ça dans le fond? Oui, elle l'aimait bien et il était gentil son Archange mais v'là que la tourangelle-gasconne se mettait à faire des confidences!

Un grognement et elle s'allongea à son tour, profitant de l'air frais.


Bah oublie, p'tit seigneur. Ce ne sont que des états d'âme de jeune fille, comme dirait ma mère...

Elle tourna un peu la tête, redevenue malicieuse.

Alors tu crois que... si je me coupais les cheveux je ne serai plus moi? Bon, je serais peut-être un peu moins féminine mais je ne serais pas forcément moins jolie et ce serait diablement pratique!

Mais dis-moi, l'Archange? toi, cela te convient d'être un homme? tu ne préfèrerais pas être une femme?

_________________
Ceraphin
Il s'était donc redressé pour goûter ce breuvage.
Plus par politesse que par envie puisqu'il n'aimait pas la bière, mais bon...
Et l'amertume qui envahit sa bouche lui confirma ce qu'il savait déjà et qui s'exprima sur son visage malgré tous ses efforts: la bière n'était pas vraiment sa boisson favorite.


Erf... s'cuse moi mais... je te rends ta flasque volontiers... secouant la tête comme pour décrocher l'amertume collée à ses papilles.

Mais qu'importe puisque déjà la jeune fille s'envolait dans un monologue expiatoire.
Elle en avait apparemment gros sur le cœur.
Sur le coup Ceraphin se dit que ça lui apprendrait à poser de telles questions à une fille.
Il aurait du se méfier, il manquait un peu d'expérience le jeune homme.
Parce que lorsqu'une damoiselle entamait tel sujet de conversation existentiel et que vous vous y engouffriez tel un lapereau de l'année, l'esprit plein de candeur... couic!

Le gamin détourna donc le regard, histoire de laisser l'orage... la chasse visuelle aux nuages était un bon compromis et la position allongée s'y prêtait fort bien.
Mais pour autant, l'air de rien, il l'avait écoutée.
Aussi, doucement et l'air de rien, lorsqu'elle fit silence, il articula...


Bah, tu sais, qu'on soit fille ou garçon, ne pas décevoir sa famille... c'est pareil.
Moi des fois je me demande si je fais bien vis à vis de la famille de Maman.
Les d'Azayes.
Je porte désormais leur nom et je sais qu'un jour mes actes pourraient bien leur porter atteinte, tu sais.
Mais bon
... haussement d'épaules... il faut vivre tout de même, sans pour autant avoir peur de mal faire à chaque instant.
Mais oui... ça fait souvent réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose.


Et puis... la regardant à nouveau, libérant du coup ce petit cirrus floconneux qu'il suivait depuis quelques minutes...

Je suis sûr que tu sauras être quelqu'un juste par toi même, sans devoir forcément être la femme de quelqu'un.
Mais pour ça... sourire narquois... faudrait déjà arrêter de vouloir te marier à tout prix, hein!

Le rire qui suivit brisa le semblant de sérieux qu'il avait voulu donné à sa remarque.
Roulant sur le côté, il se mit à l'abri de quelconque réplique musclée.
Puis, tendant un index impératif, histoire de reprendre le contrôle de la situation...


Eh!
Mais je suis sérieux, tu sais.
Tu feras quelque chose de ta vie si tu l'as décidée, et ça personne n'y changera rien.
Moi je t'en crois capable, princessà.


Une pause.

Moi, je veux faire de grandes choses.
Déjà, dès que je serai "petit seigneur", je veux jouter et devenir champion.
Tu verras... je le deviendrai
... le regard décidé mais sans arrogance.
Mais pas que... je veux me battre pour une grande cause... ou alors peut être réaliser quelque chose d'extraordinaire.

Il s'était redressé, assis, sous l'influx soudain de l'adrénaline.

On pourrait même faire quelque chose ensemble si tu veux... regard un peu flou, perdu dans un horizon imaginaire.
Puis...


Pabu?
C'est qui?
Ton père?


Froncement furtifs de sourcils.

Bah, de toutes façons, ils ne vont pas l'excommunier pour une bêtise qu'il n'a pas faite.
Et puis Aristote peut pardonner bien des choses, alors...
Et en plus, n'oublie pas que mon oncle est cardinal, je suis sûr qu'il l'aiderait si je le lui demandais.


Dans l'affaire, il avait délibérément occulté l'affaire de la vertu à préserver.
Terrain non maitrisé, donc prudence.
Oubliés aussi les cheveux, de toutes façons mêmes coupés ça repousserait et tant mieux.
Car non elle ne pourrait pas être plus jolie avec des cheveux courts, il en était convaincu.


Quant à la question finale...

Etre une femme?
Pour quoi faire?
Moi j'suis un homme et c'est bien ainsi!


Elle a de ces question parfois...
Oh misère, pourvu que ça ne soit pas encore un piège... !?

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Davia
[Entre vagues et torrents quand l'amitié est bien partagée]

Davia dodelinait de la tête, amusée dans un premier temps, en voyant le visage déconfit de l'Archange alors qu'il trempait le bout de ses lèvres dans le liquide qu'elle appréciait; puis, elle était devenue sérieuse, attentive, à l'écoute.

Oui, elle écoutait et elle aimait son bon sens. En fait, il était bien plus sage qu'elle, l'était même plus mûr qu'elle, le p'tit Seigneur. Mais trop orgueilleuse, trop "corse" pour le reconnaître.

Elle acquiesca.


Oui, tu as raison, fille ou garçon, c'est sans doute la même chose et même si c'est lourd, il nous faut faire de notre mieux, suivre notre instinct et ce que nous ont légués nos parents. Il faut vivre... certes, conscients de notre devoir et de nos responsabilités.

Petite moue boudeuse, moue rebelle d'une fille qui parfois aurait voulu naître dans une botte de foin. Elle le regarda, étonnée, il n'était plus sarcastique, ni ironique, ce qu'il disait... c'était sincère. La gasconne le regardait, son élan, sa fougue, son ambition, encore un peu enfantine, la façon dont il confiait ses aspirations... étrangement, elle se sentait émue, émue par tant de hardiesse, de vaillance.
Elle lui décocha un de ses sourires comme elle savait les faire, un peu malicieux et très mutins.


Faire de grandes choses? Oui... je serai Dame Blanche, je ferai tout ce que je peux pour y arriver, pour être dignes d'elles, pour être acceptée par elle et devenir l'une des leurs, à part entière. Et puis, m'occuper de Villandry, du domaine, soulager un peu ma grand-mère. J'aime cette terre, Villandry, la Gascogne et la Corse.
Et puis, arrête! c'est pas vrai, j'veux pas me marier à tout prix, dis! tsss le mariage... l'amour... tout ça... je sais pas trop ce que c'est, ou ce que ça veut dire, j'en sais que ce que j'ai vu de mes parents et, je crois qu'en fait, c'est avec l'âge qu'à ce niveau là on trouve son équilibre.


En riant, elle attrapa à nouveau son chapeau, jouant délicatement avec.

Tu as de l'ambition, Céraphin d'Azayes, mon cher Archange, je suis sûre que tu feras des grandes choses et oui... faire quelque chose ensemble, ce serait merveilleux.

S'allongeant à son tour dans l'herbe, le chapeau entre les doigts, ses yeux gris se perdait dans l'azur des cieux, elle rêvait... un peu... faire quelque chose de grand. Ah ça!

Pabbu? c'est mon père, tu sais je t'en ai parlé, c'est le roi de Corse, enfin ça devrait l'être...

Petite moue boudeuse, fière et un peu triste aussi.

Si, tu sais, les Chevaliers Francs sont strictes, c'est pour ça que je ne peux pas épouser qui je veux, et certainement pas un hérétique! Mais bon, en tout cas, merci beaucoup pour ta proposition, je me rappellerai que ton oncle et cardinal. Tu crois qu'il voudrait me baptiser? Ton oncle? Et puis, tu sais, je cherche un parrain... je pensais...
Tu ne voudrais pas? toi...


Davia pâlit un peu, elle a du mal à mettre ce foutu orgueil de côté! Pas faute d'essayer! Pourtant, elle l'aime bien son archange et mis à part lui, elle ne voyait pas trop à qui elle pouvait demander d'être son parrain. Bafouillement juvénil, un peu mal à l'aise de s'être montrée vulnérable, elle, si peu sûre d'elle et qui tente de si bien cacher ses faiblesses.

Elle sourit, se relevant légèrement, reposant le chapeau sur la tête de Céraphin, la donzelle croisa ses jambes sous elle, pensive.


Sans doute que le Très-Haut a bien fait les choses. Sans doute que c'est bien comme ça, chaque chose est à sa place. Et puis, ça a du bon aussi d'être une femme, je t'avoue. Ne va pas croire que je regrette! Pis, j'peux pas y faire grand chose!

Soupire enfantin, yeux baissés sur ses mains, jouant négligemment avec les herbes vertes folâtres tout autour d'elles.

Etre femme, c'est souvent être faible, subir, et moi je voudrais être forte, être maîtresse de mon destin, c'est tout, tu sais... c'est tout...

Haussement d'épaules, jettant ses mèches en arrière, elle regarde Céraphin, l'air rieur.

Mais dis moi? C'est comme ça que tu m'entraînes toi?

Davia, d'un bond, était sur ses guibolles, lui tendant la main.

Allez, relève toi vieux frère, la prochaine fois, je t'apporterai du cognac, ça plaira peut-être plus à votre palais, mon p'tit Seigneur!

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Ceraphin
Une main saisie, certes mais...
Mais pour autant, le reste du corps ne suivit pas.
Comme un état de pesanteur absolue, de celles qui vous empêchaient résolument de vous arracher d'une positon statique jusque là si confortable.
Un peu comme lorsque la vie vous contraignait à quitter l'enfance pour un monde qui ne vous enchantait qu'à moitié, avec pour seul argument le fait que c'était ainsi pour tout le monde et que nulle dérogation n'était accordée.
Oui mais non.
Là, maintenant, Ceraphin eut la flemme de se relever, et se contenta de garder possession de l'amicale menotte dans la sienne... la regardant d'en bas.
Un soupir sonore retentit, puis...


Les dames blanches?
Certes tu as déjà la tenue qui va bien
... un peu moqueur... il ne te manque que l'écu vert.
Par contre... se redressant un peu mais pas trop, qu'elle n'aille pas s'imaginer qu'il allait déjà se relever... si on doit faire un truc ensemble, ça ne sera surement pas là bas parce que, jusqu'à preuve du contraire, il n'y a que des filles là bas.
Et je n'irai pas me déguiser en damisellà même pour tes beaux yeux, l'amie!


Sourire provocateur, lancé du raz du sol, du milieu des herbes folles à ce visage obscur car à contre jour.
Tant pis, il ne pourra que deviner l'expression de son indignation feinte.


Puis il se rallonge de rechef, tirant du coup un peu plus sur le bras de la Corsu, ce bras qui reste le dernier lien avec le monde d'en haut, celui des courageux qui se tiennent sur leurs deux jambes.

Te faire baptiser par mon oncle?
Eh mais dis donc toi, tout ça pour te faire baptiser par un cardinal!
Ouais, ouais... t'es bien une princessà toi... tssss...


Enfin, oui, ça peut surement s'arranger... tout se négocie, jeune fille.
Et forcément pour être ton parrain, la somme va sensiblement augmenter.
T'as des écus?
... goguenard.
Parce que sinon...

Mais... portant sa main demeurée libre au dessus de ses yeux, pour parer à la luminosité aveuglante du soleil... et Amyr Von machin n'est pas déjà ton parrain?
Je ne comprends pas tout...


Après une pause...

Bon enfin, il faudrait aussi pour cela que je sois déjà baptisé moi même.
Bah oui, ça serait nécessaire je crois, non?
Cela doit se faire, je te rassure mais... ma pastorale a pris quelque retard.
Mais sinon
... se relevant enfin... je suis d'accord.

A condition que tu aies assez d'écus, bien entendu... sourcil droit haussé unique et narquois.

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Davia
La brune le regardait d'en-haut. C'est qu'il ne voulait pas se relever le petit Seigneur? Elle s'amusait donc à lui tirer malicieusement le bras, pas trop fort quand même pour ne pas lui arracher... Elle posa son autre main sur sa hanche, comme pour donner un peu plus de poids à la position qu'elle avait prise.

Bah tu sais, on verra pour les Dames Blanches, mon plus gros souci, c'est l'idée de devoir obéir aux ordres! Tu imagines?

Un petit rictus amusé vint égayer ses lèvres alors qu'il lui parlait de se vêtir en fille. Elle l'imaginait accoutré de la sorte et ne put réprimer un gloussement amusé. Céraphin en fille... Ahhh avec la coiffe et tout!!! trop claassse!!! Elle retint l'envie de se payer sa tête qui la taraudait et lui rétorqua avec grand sérieux.

Rhooo! comme tu y vas, toi! Alors que ça te va si bien d'être un homme, si chevaleresque et pis galant et tout et tout... Garde ton accoutrement viril, ce serait dommage qu'on te prenne pour une jouvencelle!!!

Gloussement un peu plus contenu, elle accentua la pression sur la main qui se trouvait dans la sienne, tirant un peu plus sur son bras.

Bah... Tu sais, c'est pas parce qu'il est cardinal que je veux qu'il me baptise! C'est surtout parce que c'est ton oncle. Pis... je l'aime bien. J'le trouve drôle!

Tsss, Céraphin... je ne te savais pas vénal, mon ami! Payer... Payer... Ton oncle, oui je peux, en travaillant dur ça devrait pouvoir s'arranger. Mais toi... Tu es infernal mon vieux! Faire payer une amie pour être son parrain! Tu es parfaitement immonde!!!


Davia éclata de rire à gorge déployée. Décidément, il était désarmant, au propre comme au figuré!

Elle lui donna une petite tape sur la tête, amicale.


Bon je te paierai, promis, je te collerai ma lame dans le nez! et si ça ne te suffit pas, je te paierai une tournée après.

Elle se tut quelques instants, réfléchissant. Main posée sous son menton, l'autre toujours sur sa hanche et le sourcil relevé.

Hum... Amyr est mon parrain de naissance, mais en effet, si tu n'es pas baptisé je vais lui demander d'être mon parrain de baptême aussi. Et puis... Et puis, ce serait chouette d'être baptisée avec toi! En plus, moi j'ai fini ma pastoral à Noirlac! Je suis donc toute prête!!!

Alors magne toi de finir ta pastorale et d'en parler à ton oncle. Faudra que je rapplique dans le Périgord!! Ouaaah ça serait sympa de se revoir bientôt!!!


Tirant un peu plus son bras, tandis qu'il se relevait, elle tapota sur le pourpoint de Céraphin, recouvert de quelques herbes.

Hum... tu veux continuer l'entraînement, où peut-être veux-tu que nous fassions un tour à cheval? On pourrait s'entraîner comme ça aussi?

Regard désinvolte, un peu espiègle, elle l'entraînait par le bras vers leurs lames posées un peu plus loin et lui tendit la sienne, bonne joueuse.

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