Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Le Vol de l'Aigle -I

Natale
Retour en Albigeois.
Depuis bien longtemps il n’avait parcouru ces paysages vallonnés, ces maisons de briques roses, ce parfum, ce pays ! Tout cela le rappelait à un certain temps que les moins de vingt ans ne peuvent point connaitre… Cela le rappelait également à une période de Lumière sans égale ainsi qu’à une période Noire qui l’avait vu partir sur les routes de l’Ouest, du Nord et de l’Est… bref un peu partout quoi.
… Ce qui faisait qu’il était de Rabat, mais également d’un peu partout.

Ha Albi ! Tout le rappelait encore ici ! Une fête un jour, des retrouvailles sur le marché et la naissance d’une passion pour son Étoile.
Puis le Noir étouffa la Lumière. Partir était devenu une nécessité afin de garder espoir et pourtant il avait fallu se séparer.
Une guerre en Berry, un mal hivernal et son étoile s’en était repartie briller dans le ciel et pourtant elle vivait dans chacune de ses pensées. Dès lors il avait fallu trouver le plus court chemin pour la rejoindre. Il cru bien s’abimer et se perdre corps et âme, il parti à la guerre lui aussi dans le seul but de finir empalé aux pieds des remparts d’une lointaine cité. Et pourtant à son grand dam, il n’avait reçu que blessures.
La jambe droite claudiquait légèrement comme souvenir de ses moments de guerre et de famine. Les cris des combats hantaient encore ses rêves la nuit, si bien que ses nuits étaient des plus courtes et qu’il avait pu poursuivre facilement la route jusqu’ici.

Albi-Castres… il passa ainsi par devant les domaines de Lautrèc. Lautrèc !
Le Vicomte passa bien vite son chemin.

Jamais il ne pourrait, jamais ! Et pourtant… savait-il ce que ce refus pourrait impliquer ?
Lui qui voulait se perdre, quel paradoxe.

Passage en Castelnaudary, « la Belle Chaurienne », puis Foix et enfin remonté de l’Ariège, les mines de fer, les forges, passage du guet et montée sur le versant.

Ça y est ! Il était revenu chez lui en son nid d’aigle. Le Vicomte de Rabat retrouvait sa maisonnée, ses terres et ses gens.


-Hola Monsenh ! Vous y ici enfin !
Ramon Sanche, Chambellan du domaine était venu à sa rencontre.
-Bonjorn… Dis à mes gens qu’il ne leur sert en rien de venir me quémander justice pour quelques vaches perdues entre deux montagnes et quelques autres litiges de la sorte.
Bien… visiblement le Vicomte était bel et bien revenu.
-Hum… il y a quelque chose que je puis faire pour vous ?
-Non !
Puis il se ravisa :
-Pas pour le moment.
Nouvelle hésitation puis reprise du vicomte qui en avait profité pour commencer à se changer :
-J’ai bien reçu tes nouvelles et descendrait en Toulouse une fois que j’aurai fini mes affaires céans. En attendant je souhaite être seul.
-Bien…
Le Chambellan décida donc de s’éclipser.
-Ramon !
Un bref silence.
-Oui mon Maître ?
-Merci pour ton accueil et pour tout ce que tu as fait jusque-là en mon absence.
C’était assez rustre pour le vicomte qui d’habitude abondait toujours en paroles et autres jovialités, mais pour le moment, il le ressentait bien, que ces quelques paroles valaient tous les remerciements du monde de la part du vicomte.

Natale redécouvrait son castel, cette salle de repas, cette funeste annonce à la famille.
Des fenêtres on pouvait voir la cour intérieure et les écuries. Les mérens ! Toute sa vie !
Puis les chambres. Il passa rapidement dans la sienne pour rejoindre celle de sa douce… de feue sa douce.
Il ouvrit un volet intérieur, ce qui laissa percer un éclair de lumière blafarde dans la pièce. Tout était encore là, rien n’avait bougé. Même son parfum n’avait pas été atténué, du moins lui le devinait encore.
Le collier italien sur une table… les robes dans l’armoire.
Les robes… le vicomte en prit une, la regarda les yeux mouillés, puis la serra délicatement dans ses bras comme un croyant qui détient une relique ou quelque autre livre saint. Il s’effondra sur la couche et pleura tout en serrant ces quelques morceaux de tissu.
Le vicomte était revenu.
.
.
.
.
Un frisson le parcouru et le réveilla. Il pu voir que dehors le soleil déclinait déjà. Combien de temps était-il resté ici ?
En bas il pouvait entendre les bruits du castel : les animaux de la ferme dans la basse cour, les saluts des paysans, les cloches de l’église au loin, le bruit du feu dans les cheminées qui montrait que l’on s’affairait aux cuisines.
Assit sur le lit, un peu dépité, il se frotta les yeux avec les paumes, puis enfin tout le visage. Il devait faire bonne mesure, toujours.
L’on servi une soupe et quelques pâtés en croute. Durant le repas frugal le Vicomte prit soin de rédiger un petit mot.




Tolosa,
Il me faut t’informer de mon retour en Rabat. Nous ne nous sommes point revu depuis Santa-Maxima. Et pourtant je m’en rappel comme si c’était hier.
Qu’est-il advenu depuis ? Quelles sont les nouvelles de France ?
J’ai là quelques choses à te confier et qui vous appartiennent également. Peux-tu me rejoindre ?
Et si en chemin tu rencontre Nane et Castelreng invite-les également.

Natale di Foscari Widmann d’Ibelin


-Tiens Ramon, tu fera porter ce pli à Tolosa par l’intermédiaire du Service des Missives du Sud.
_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
[Hérauderie Toulousaine]

Sara, ou plutôt Tolosa, oui car c'est le nom qu'elle porte dans l'enceinte de la Hérauderie Toulousaine, marchait de long en large dans la salle d'apparat de la-dite hérauderie.

Dire qu'elle était en colère est en deça de la vérité. Elle avait envoyé maintes consignes pour que tout soit prêt pour la cérémonie d'allégeance du XIème Coms. Oui, c'était beau, oui, c'était ce qu'elle avait demandé : les blasons, les oriflammes et tutti quanti !

Mais ... Par les choppes vides de Sainte Boulasse ! Elle n'avait jamais ordonné à ce que le mobilier soit déménagé !

Oui, elle avait exigé que la salle d'apparat soit débarrassée de tout le superflu pour accueillir la noblesse toulousaine et leurs invités ... mais jamais elle n'aurait cru qu'ils oseraient vider entièrement la-dite salle ! Comment allaient-ils s'asseoir ?

Le personnel de la hérauderie se tenait à bonne distance du héraut. Ce fut avec beaucoup d'appréhension que l'un d'eux eu le courage de s'en approcher pour lui remettre un pli. Déjà en colère, Tolosa alla vertement tancer l'opportun qui osait la déranger dans son ire quand elle vit le scel de Rabat. Après lui avoir arracher le pli des mains, elle parcourut le message, rumina quelques instant et, sur un coup de tête, lança :


Je m'absente quelques heures ! A mon retour, je veux que des bancs ou fauteuils soient disposés un peu partout dans la salle ! Compris !
Si non, certains vont devoir apprendre à se passer de leur tête !


Sans un mot de plus, Tolosa sortit et se rendit directement aux écuries pour récupérer Marguerite.

[Rabat]

Elle n'avait pas oublié le chemin ... et pour sure. Trop de mauvais souvenirs se rattachaient aux lieues. La présence d'une nièce adorée hantait encore l'endroit. Sara se demandait si c'était bien là une bonne idée d'avoir répondu en personne à l'invitation de Rabat, surtout qu'elle ne lui avait pas encore pardonné d'avoir vidé la moitié de sa fiole de liqueur de carotte et voulu la lui dérober en douce la dernière fois qu'ils se sont vus.

C'est donc d'une humeur assez sombre que la Peste de Lescure arriva à Rabat. Sans attendre qu'Amar l'annonce comme en temps normal, elle fit avancer son cheval devant le factotum et lui lança :


Ola, toi ! Vas dire à ton maître que Tolosa est là ! Immédiatement !
ordonna-t-elle devant l'hésitation du garde. Tu oserais faire attendre une personne portant le lys royal ?
_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
Il lui avait fallu trouver un truc pour faire passer la chose, il ne pouvait décemment attendre en tournant en rond entre quatre murs. Nenni !

Alors du coup il avait trouvé une vieille souche dans la cour et frappait dessus de toute sa force.

-HAN !
-HAN !

Chaque entaille réduisait un peu plus le bois mort en allumette, qu'importe il ne voulait point faire du bois de chauffage, il voulait juste se défouler un peu.
C'est alors qu'il décida de s'entrainer au lancé de hache et prit un peu de recul pour s'entrainer à viser avec cette arme d'appoint.


-Monsenh on m'informe de l'arrivée du...
-HAN !
-... Héraut de Toulouse.

La sueur perlait dans les cheveux du vicomte et aussi dans son dos humidifiant sa chemise, même autour du col.

-Bien, fais la venir.

Ramon, tout en livrée rabatienne : d'or et de gueules, se porta donc jusqu'à l'entrée du castel où le Héraut patientait avec un homme au visage pour le moins bronzé.

-Bienvenue céans !
puis :
-Si Votre Seigneurie veut bien avoir l'obligeance de me suivre.
_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
-Si Votre Seigneurie veut bien avoir l'obligeance de me suivre.

Aaah pas trop tôt ! Sara sauta à terre de sa jument et remit les rênes à Kémar. Elle se retourna vers l'homme vêtu des couleurs de Rabat et lui demanda :
Pouvez vous montrer à mon garde du corps où se trouve les écuries ?

Se retournant vers Kémar :
Je vais tacher de faire le plus rapidement possible.

Kémar prit les rênes et s'inclina en silence.

Je vous suis, amenez moi auprès de votre seigneur et maître. Elle et Amar suivirent l'homme en silence. Les lieues étaient vraiment trop familiers. Elle sentait encore la présence d'Alchie ici. Elle serra les poings jusqu'à s'en blanchir les mains. Maudit soit ce Rabat qui n'arrêtait pas de lui faire rappeler le souvenir de sa tendre nièce !
Amar perçut la tension de sa Khânom. A chaque fois que cette dernière était proche de ce vescoms, elle était tendue. Qu'y avait-il entre eux deux ?


Khânom ?
chuchota-t-il.

Sara sursauta au son de cette voix, tant elle était plongée dans la douleur. Voyant l'air inquiet de son garde du corps, elle se dépêcha de le rassurer :

Cela va passer, Amar. Rien de grave. Le fait de penser à la tentative de ce Rabat de me dérober ma précieuse fiole de liqueur de carotte me met encore hors de moi. mentit-elle. C'était assez douloureux comme cela de se retrouver à l'endroit où une précieuse fleur avait choisi de faire fleurir son amour, mais avait été empêchée par la faucille acérée du devoir, si elle devait en plus le narrer pour expliquer sa nervosité. Il en était hors de question.

Justement en parlant de Rabat, elle le découvrit tout en sueur.

Elle fronça les sourcils.


Holà, tonseigneur ! Elle lui adressa un sourire un poil provocant. Elle savait que l'étiquette exigeait d'elle qu'elle lui donne du "monseigneur" à toutes les sauces, vu son titre de Vescoms. Elle savait aussi qu'elle pouvait se le permettre avec lui. Dis moi, il y aura un jour où je te verrais propret sur toi ? Si je ne te vois pas assommé par terre, c'est avec les cheveux hirsutes et le regard hagard causés par une gueule de bois carabinée ... Et là, le visage rouge, en sueur ...La blonde s'interrompit soudain. Elle venait de remarquer la hache qu'il tenait et ... visage parcourant autour d'eux ... la cible !

Hééééééééé, excellent ! Tu t'entraines au lancée de hache ? Euh ... dis moi, ce n'est pas pour ça que tu m'as fait venir à Rabat, Natale ? N'est-ce pas ? Ma foi, je ne refuserais pas.
As-tu une autre hache de lancée pour moi ? Ou je peux utiliser ma hache à deux lames ?

Sourire de la blonde.
_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
Le vicomte entendit l'exclamation du Héraut à sa venue, pourtant même si son Chambellan lui avait annoncé son arrivée, il resta silencieux, presque interdit un tout petit moment devant elle.

Quand un blond rencontre une blonde c'est comme si les pôles identiques de deux aimants se rencontrent, alors forcément ça fait des frictions dans l'air quelquefois.

Passé le moment de flottement il reprit :

-Hache ?
Il en avait presque oublié son occupation primaire... Le blond vénitien remit ses idées en place et continua.
-Hache !
-Oui !

... Effectivement, il valait peut-être mieux qu'elle puisse extérioriser un peu à sa façon elle aussi... et puis une hache dans une vieille souche c'est toujours une arme en moins. Il ne souhaitait point voir le Héraut détruire son mobilier à grands coups de hache biface.

-HAN !
Ni une, ni deux il fit son dernier lancé d'un geste presque machinal en prenant pourtant soin de bien viser.
-Vise au plus près et nous verrons si cela vaut une goutte de ta liqueur...
... Liqueur ? il avait fait exprès pour la déconcentrer et la titiller un peu.
Puis un regard alentours.

-Je vois que tu as amené ton personnel, tu aura certainement besoin de bras pour la suite.
Cependant il évita de parler des affaires sérieuses de suite, si le Héraut avait une hache sous la main, c'était pas trop le moment de l'énerver.
_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
A son grand étonnement, Natale lui fit apporter une hache. Sara n'en revenait pas. Elle s'était déplacée pour ça ?!? Il l'avait venir pour ça ?!?

Machinalement elle prit la hache que l'on lui présentait. Une fois l'arme dans sa main, la blonde passa de l'incrédulité à un vif intérêt. Elle n'avait jamais lancé de hache. Elle la soupesa : oui, plus légère que son arme à double lame.

Amar s'approcha d'elle et lui murmura :

Lors de vos entraînements au maniement de votre hache à double lame. Il s'interrompit et prit la main droite de sa Khânom. Puis-je ? demanda-t-il. Hochement de tête de la blonde attentive aux conseils de son garde du corps. Le perse versa de la terre sur sa paume et lui désigna l'autre main du menton. Sara comprit aussitôt, donna la hache à Amar et se frotta les mains pour bien répartir la terre avant de reprendre l'arme. Amar continua : Pour la hache à double lame, je vous ai dit d'utiliser votre corps pour accompagner votre arme afin de lui donner plus d'impact. Pour ce type de hache, le secret réside dans votre poignée et votre épaule. Prenez bien appui sur vos pieds. Profitez de la force de l'élan que vous allez créer avec votre épaule pour augmenter la puissance de votre lancée. Votre poignée se doit d'être souple et ferme à la fois, c'est par elle que vous atteindrez votre cible.

Cela devrait suffire. Je vous laisse vous exercer.
rajouta-t-il avant de reculer de plusieurs pas.
Sara vérifia l'adhérence de sa main sur le cuir qui entoure le manche de l'arme. La terre avait enlevé toute trace de sueur, parfait. Elle suivit les conseils d'Amar, du moins, essaya : un moulinet ... personne qui risque de se prendre la lame. Deuxième moulinet ... Oui, elle n'avait pas besoin de ses deux mains pour tenir cette arme.
Elle était prête. Elle attendit que Natale lance la hache qu'il avait à la main avant de faire pareil.

Viser ...

Mouliner ...

Viser ...

Mouliner ...

Et lan-

-Vise au plus près et nous verrons si cela vaut une goutte de ta liqueur...

Hein, il a dit liqueur ?

-cer ...

La hache s'envola pour atterrir à 3 mètres de la buche, se figeant dans une porte en bois.


Furieuse d'avoir manqué sa cible par la remarque du blondinet, la blonde l'apostropha :


Natale ! tu n'avais pas le droit ! ME parler de MA liqueur de carotte que TU as essayé de ME dérober, pour me déconcentrer au moment où je faisais mon lancée ... c'est inadmissible ! Inadmissible et Indigne ! ponctua-t-elle en tapant du pied.

-Je vois que tu as amené ton personnel, tu aura certainement besoin de bras pour la suite.

Froncement de sourcils lescuriens.
Aaah mais tu ne vas changer de sujet ! Laisses mon garde du corps en dehors ! Cela ne concerne que toi et moi. Non, cela ne concerne que toi et ta conduite indigne d'un gentilhomme ! Nan mais, regardes où la hache a atterri ! Un peu plus et il y aurait eu du sang partout ! Tu te rends compte de la dangerosité de ta manoeuvre de perturbation ?
_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
Le vicomte leva les deux mains comme s'il battait en retraite, pourtant il affichait un sourire espiègle.
-Allons ! Tu te rend compte ! Tu aurai tué une poule dans mon domaine alors que j'ai droit de vie et de mort sur mes terres ! Allons, allons !

Passant du chaud au froid, il glissa tout doucement vers le tiède.


-Nous reparlerons de cette liqueur plus tard, viens avec moi j'ai des choses pour toi.
Il s'essuya le visage avec un pan de sa chemise.
-Viens, suis moi.

Natale prit le chemin du castel et invita Toulouse à en faire autant avec sa suite. Il devenait de plus en plus grave au fur et à mesure qu'il avançait. Il poussa la porte de feue sa douce pour laisser contempler la pièce à Sara.
Lui affichait désormais un regard impassible, détaché, il se voulait serein. Du moins il voulait le paraître.

_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
Sara alla réagir avec sa fougue naturelle sur la façon dont le blondinet traitait ses protestations quand ce dernier quitta les lieues et l'invita à le suivre.

Une petite voix lui soufflait qu'elle allait connaître le motif réel de sa présence à Rabat. Un regard interrogateur sur Amar qui lui répondit silencieusement en haussant ses épaules, la blonde décida de suivre Natale.

Au lieu de l'amener dans la grande salle où la famille Dict a été reçue la dernière fois, il l'amena dans une autre aile. Ce n'était pas pour la rassurer. Le cabinet de travail ? hmm pas trop repéré les lieues la dernière fois. Pour sa décharge, elle essayait de ne pas perdre de vue le natale qui filait elle ne savait où. Mais en tout cas, cela ne lui disait rien, ces couloirs, ces pièces, ces armures, ces tapisseries ... non, pas un seul petit air de déjà vu.

Où donc l'amenait-il ?

Quand elle découvrit, Sara en perdit la voix : une chambre ?!? Nooon ! Pas possible ! Il n'oserait pas !?! Pas avec Amar qui la suivait comme son ombre !
Préférant lui laisser le doute, la blonde attendit les explications rabatesques, mais se tenant quand même sur la défensive.

_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
-Sara...
Allez savoir pourquoi ou comment mais il se senti soudain un peu gêné, sa voix trahie même son émotion au moment où il commença à parler.
Il se reprit rapidement, décida de ne point la regarder et avança dans la chambre en se postant près de la fenêtre.
Il regarda par dehors, le silence de la journée printanière, en bas la fraicheur des douves et les paysages pyrénéens à perte de vue.

Il reprit :

-Voici la chambre où a logé Alchi le temps de son séjour céans.
Il lui tournait toujours le dos.
-Tu trouvera dans l'armoire des robes qui lui ont appartenu, ainsi que quelques-uns de ses effets sur la guérite. Dont notamment un collier italien souvenir de notre escapade romaine.
Sa main courra sur la planche du volet alors qu'il tentait toujours de parler d'une voix des plus détachée possible.
-Prend les je t'en prie et remet les avant tout à Nane de ma part. Je suis sûr qu'après vous pourrez voir tout cela entre vous.

Quelques bruissements dans la pièce, il se retourna et remarqua un peu de poussière sur les colonnes du lit à baldaquin, chose qu'il n'avait encore remarqué la veille.
-J'ai eu son amour et pour moi ce fut le plus beau des présents, mais puis-je au moins avoir un souvenir d'elle ?
_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
La ch-cham-bre d'Alchie ?

Il l'avait fait venir pour ...

Sara parcourut des yeux la pièce.

C'est ici que ...

Elle devint soudain pâle comme du linge.

Non, non ...

La douleur, cette mauvaise herbe qui empoissonnait son esprit et son corps depuis la disparition de sa bien aimée nièce, refit surface en un rien de temps.

Pièce qui se mit à tourbillonner autour d'elle.

Depuis qu'elle a su sa disparition, la géhenne causée par la perte inestimable de cette étoile qui était sous sa protection n'avait guère diminué.

Petit pas titubant en arrière.

Nièce et tante. Elles étaient pourtant du même âge. Brune et blonde, sérinité et impulsivité. Elles étaient si différentes. Pourtant Sara n'avait pu s'empêcher de s'attacher à la fille adoptive de Nane. Plus qu'une nièce, c'était devenue une confidente, une amie chère à son coeur.


Khânom ? Khânom ? Vous allez bien ? Sons lointains. Qui me parle ? Emeraudes qui regardaient sans voir. Bras sous son coude, la soutenant. A-amar ? Est-ce sa propre voix qui lui parvient ? Pression sur son bras. Fais moi sortir d'ici. Souffrance et supplication. Vite !

Tout ce qu'elle se souvint par la suite, c'était d'avoir été soulevée comme un brin de paille et être transportée dans les bras de son garde du corps, le sol ou quelque chose y ressemblant, quelque chose contre ses lèvres et un liquide brûlant tout sur son passage. Elle recracha tout.
Buvez Khânom, cela vous fera du bien. Kémar ? C'était la voix de Kémar.
Faible comme elle était, elle ne put qu'obéir à l'injonction. La liqueur de Mirabelle, oui, c'était bien le gout, lui fit retrouver un peu ses couleurs.


Est-elle en état de prendre la route ?
demanda Amar à son frère.

J-je Voix rauque. Elle toussa pour dégager le chat qu'elle avait dans la gorge et repris : Hmm ... je suis là, Amar, je te le signale.

Emeraudes qui se posèrent sur la fiole que tenait Kémar. Dextre qui se leva et lui arracha la-dite bouteille. Goulot qui fut porté aux lèvres carmines. Nectar qui coula dans le gosier, brûlure salvatrice. Oubli. Elle recherchait l'oubli. Par cette offrande, elle priait Sainte Boulasse de l'accueillir sur ses terres léthéennes. Ne plus penser à Alchi ! Vrillande douleur qui lui coupa le souffle. Un sanglot s'échappa de sa gorge. Maudit Rabat ! Pourquoi me tortures-tu ainsi ? Main fébrile qui essaya de porter la fiole à sa bouche.

Non !

Mot tranchant, claquant comme un fouet, totalitaire, qui ne laissa place à aucune autre possibilité. Fiole qui lui fut arracher des mains. La réaction de Sara ne se fit pas attendre.

Kémar, rends moi ma précieuse bouteille ! J'en ai besoin ! Oublier ! c'est primordiale ! J'ai mal ! Je ne veux plus souffrir !

Paf !

Douleur vive et brulante sur sa joue. Souffrance physique, blessure sur sa chair. Des larmes montèrent à ses yeux. Les barrières qu'elle avait érigées pour se protéger après la mort d'Alchie se fissurèrent. Les quelques gouttes se transformèrent en un torrent de sanglots. Pour la première fois depuis bien des semaines, voire des mois, Sara se laissa enfin aller à son chagrin.


Edit pour correction d'orthographe et de concordance des temps.

_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
Paf !

C'était parti tout seul.

Amar, Kemar & co regardaient leur maîtresse de l'air de dire : "c'est pas moi, c'est lui". Le visage sombre, cela sentait déjà la vendetta des maures.

Le vicomte s'était rapproché guettant avec stupeur les réponses de Sara. Sara qui voulait fuir la vérité et les garder encore tous emprisonnés au milieu des effets de feue Sa chère et Tendre à lui.
Jamais il ne l'avait vu en de telles conditions. Jamais !

-Mais reprend toi voyons, reprend toi !
Ses paroles à lui allaient en diminuant, la voix éraillée, les larmes perlaient.

Le vicomte avait donc osé porter la main sur le Héraut.
Porter la main, porter la main, c'est vite dit.... il lui avait donné une bonne baffe, ho juste une légère claque, un pichenette, non vraiment rien... A vrai dire il n'était pas encore à se justifier de son acte, la seule chose qu'il s'avait c'est que ça lui avait fait du bien à lui aussi.

Passé "la baffe", le vicomte saisi le héraut par le col avant d'en venir à la serrer contre lui et à pleurer avec elle à chaudes larmes.

_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
[Quelques paquets de Kleenex plus tard ...]

Très chers lecteurs, nous sommes affreusement désolés de devoir sauter la scène. Entre nous, ce n'est franchement pas excitant de voir deux nobliots chialer comme des bébés.
Donc nous retrouvons les deux têtes blondes, à fond dans leur blondittude, assis côte à côte, les yeux bouffis, rouges et gonflés si vous préférez, vidant bouteille sur bouteille et se remémorant les souvenirs qu'ils avaient de leur tendre disparue.

[On disait : quelques sanglots et bouteilles plus tard ...]

Sara contempla la bouteille qu'elle venait de vider. Nez expressif de fruits rouges, un bel équilibre en bouche ... son bouquet lui rappelait quelque chose. Elle regarda de plus près et s'exclama :

Un coteau de Narbonne ! Par Sainte Boulasse, où as-tu pu dégoter une telle bouteille, Natale ?!? Là, mon estime à ton égard remonte d'un cran ! Soupire Dommage de l'avoir vidé aussi rapidement.

Khânom ? Une paire de bottes entra dans sa vision proche. Qui ? Une paire de jambes suivit. Un buste maintenant. Tiens, une barbe ... Moui, Amar ?

Il est peut-être temps de revenir à la Hérauderie Toulousaine, Khânom. Vous devez vous reposer pour la cérémonie de demain. Vous vous en rappelez, Khânom ?

Crotte de chèvre dysentrique ! marmonna la blonde. La cérémonie, c'est vrai ! Sara se leva, du moins, essaya de se lever tant bien que mal, prenant appui sur l'épaule du Natoucomplètementrondcommelle.
Une fois en station debout, elle tenta de retrouver un certain équilibre.
Quand elle se retourna pour regarder Natale. La souffrance de la perte d'Alchie était bien visible sur son visage.
Il y eut un clic dans sa tête. Si certains pensaient que la Blonde était complètement ivre, ils devraient savoir qu'il en fallait bien plus pour la voir dans cet état. Pourtant c'est avec une certaine lucidité qu'elle s'adressa à Natale :


Je te remercie Natale. Tu ne mesureras jamais le service que tu viens de me rendre. Tu m'as permis d'extérioriser ma souffrance et d'apaiser ma douleur. Mais, hélàs, le poison restera à jamais infusé dans mon âme, quoique je fasse. Peut-être qu'un jour ... où je pourrais penser à Alchi sans avoir mal. Petit sourire triste. Comme toi, je pense.

Emeraudes levées vers le ciel qui commençait à se colorer des couleurs rougeâtres du soir, la blonde continua :

Depuis la mort d'Alchie, je n'ai fait que fuir, nier cette douloureuse tragédie. Le poids du remord de ne pas avoir été là, à ses côtés, au moment de son trépas, a torturé mon âme nuit et jour.

Pause. Hésitation.

Et le pire dans tout ça ... Je n'ai jamais cessé de me poser la question de savoir ce qui aurait pu se passer si elle était restée à Rabat. Serait-elle encore en vie, vivant une hymen radieuse avec toi ? Rejetée peut-être, mais vivante et heureuse à tes côtés.

Le devoir et l'honneur de la famille sont importants pour les Dicts mais le bonheur de l'un d'entre nous compte encore plus.

Mais c'est trop tard maintenant.


Regard vers Natale.

Dois-je te présenter mes excuses pour t'avoir empêcher de vivre votre amour au grand jour ? Je ne sais ... Si cela pouvait nous la ramener, je le ferais sans hésiter.
Que tu nous en veuilles pas pour nous être dresser entre toi et elle, est ...
Hésitation. Ne trouvant pas de mot, Sara conclue :
Alchie avait bien trouvé l'homme qui lui fallait. C'est nous, les pauvres idiots aveugles. Nous aurions dû voir au-delà des apparences sociales et accepter sa foi en votre amour.

Cela n'est pas grande chose. Mais si un jour, tu avais besoin de parler d'Alchie, ma porte t'est grande ouverte. A sa mémoire, nous trinquerons et nous remémorons nos souvenirs d'elle, comme nous venons de le faire.


Soudain elle se souvint pourquoi Natale l'avait fait mander.

Pour ses affaires, je n'en ai pas l'utilité. J'ai pu récupérer ses outils héraldiques et cela me suffit. Et si tu penses que Nane voudrait récupérer ses affaires, je crois qu'elle te dirait la même chose que moi.
Donc gardes ce que tu chéris le plus et envoies nous le reste, à l'auberge de Nane. Je vais voir avec elle pour expédier le tout à son frère Marc Antoine.

Cela te convient ?

_________________

"Par la Sainte Boulasse, la Blonde vaincra !" - Donà de L'Escura, héraut de Toulouse, dicte Tolosa
Natale
Ha c'est qu'au Castel y'avait pas beaucoup de Château Lapompe, mais d'autres breuvages fruits de la vigne et du travail des hommes : Narbonne, Gaillac, Fronton, Moissacs, tenaient le haut du pavé vicomtal.

Natale tentait de se remémorer les règles du savoir vire noblement : l'ivrognerie entrait en ligne de mire. Mais attention, il savait ses limites, ainsi quand on voit deux verres au lieu de d'un c'est simplement que le voisin a payé sa tournée. Quand au contraire il n'y en avait plus, là ça commençait à devenir louche !
Alors un dernier ptit coup pour la route ! dans les caves il y a du rouge, du blanc et du rosé, mais attention " blanc sur rouge, rien ne bouge, mais rouge sur blanc, tout fout le camp !"


-Héhé ! Si je te disais d'où je les sort ces bouteilles...
Il n'en dis pas plus, laissant toutes les supputations possibles et imaginables.

Il écouta alors la pesteuse de Lescure, ralala, on ne vous redira jamais assez tout l'intérêt d'une baffe. Heureusement que le Narbonne était passé juste après.
Malgré ses traits tirés, le vicomte réprima un sourire afin de rester sérieux et digne.

Dernière orgie ? Non il ne s'était point encore perdu totalement.

Alors que Sara continuait dans ses propos le vicomte songeait à ce qui se profilait devant lui. Parbleu ! Heureusement que les caves avaient donné.
Il allait droit au devant de l'inconnue, à mi parcours il ne savait encore que dire pour son arrivé en Gascogne. Oui ? Non ? Une prochaine fois ? Quand même !

Tout a ses idées il chercha à donner réponse aux paroles de l'Héroine. Elle disait quoi déjà ?
Ha, heuuu

-Oui...
Il ne voulait point la brusquer, si elle disait qu'ils étaient de pauvres idiots aveugles pourquoi aller à son encontre.
-... Vous vouliez agir pour son bien, c'est tout.
Il se reprit au dernier moment avant de poursuivre.
-J'aurai du moi-même l'accompagner jusqu'en Berry, si j'aurai pu.
Un soupire, il laisse la bouteille sur le côté.
Il regarda les bottes du maure.

-A la guerre je ne voulais qu'une chose, pouvoir la rejoindre le plus prestement au paradis solaire, mais je n'ai eu que blessure à la jambe et j'ai bien failli boiter autant que Sa Majesté l'Empereur.

Sara repris à la suite.
Le vicomte se releva tant bien que mal et poursuivi :

-Je... Je vais devoir me rendre en Gascogne encore une fois.
Les yeux pointèrent un moment quelque part en l'air, ce n'est qu'à ce moment qu'il se rendit compte que oui, en Gascogne l'attendait bien des choses et il ne savait s'il en reviendrait indemne. car c'est sur il en reviendrait.
-Je... oui, nous nous retrouverons alors.
Il se gratta les cheveux.
-Purée de purée








Et la suite alors !?
Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants !?
Qui ça ? Natale et Sara ?
Heuuuu



Mais non ! coupez ! On reprend ! Qui c'est qui m'a foutu un script pareil !

Allé ! En scène ! Action !



Le vicomte raccompagna donc le Héraut jusqu'aux écuries de son domaine. Il l'a salua d'un signe de la main, la regardant descendre dans la vallée pyrénéenne.
Lui même prit la route le lendemain, afin de prêter allégeance puis reparti en ses terres en direction du pays des bruyères et des landes. Là bas l'attendait d'autres aventures.


Fin de l'épisode

Y'a même un générique
Si un gentil censeur veut bien verrouiller s'il vous plais, merci

_________________
Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Saradhinatra
Naaaaaaaaaaaan ! Pas verrouiller !

Pas avant te remercier pour ce rp, ljd Natale Je me suis bien amusée. Merchi tout bien !

J'ai fini .... le verrou peut être mis.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)