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[RP] Un fantôme aux yeux de brume...

Karyaan
Musique

-

[Limoges, début d'année 1458]

- Vous partez ?
- Oui
- Mais pourquoi ?
- Parce que je ne conçois pas le travail d'ambassadrice en restant dans le Comté qu'on représente.


C'est à La Trémouille que celle qu'on surnomme la Brindille était arrivée. Et c'est à La Trémouille qu'elle disparue.

- Vous avez de ses nouvelles ?
- Non aucune.
- Ce n'est pas normal ça.
- Oui mais en attendant elle a abandonné son poste.
- C'est bien ça qui n'est pas normal. Elle n'est pas du genre à abandonner comme ça les choses sans raison.
- Vous la connaissez si bien ?
- Non...
- Alors qu'est-ce que vous en savez ?
- ...



[La Trémouille, début d'année 1458]

- Excellence ?
- Oui ?
- Un message pour vous de Bretagne.
- De Bretagne ?
- Oui... Message privé.


Silence..,
La Brindille renvoya le jeune messager et s'assit à son bureau. Elle qui était déjà si pâle, blêmit d'autant plus en lisant les mots couchés sur papier froissé. Elle qui restait le plus souvent de marbre, calme et posée, se leva d'un bond, empoigna sa besace, son bâton de marche et disparue dans la nuit qui commençait déjà à avaler l'horizon.
Plus personne n'eut de ses nouvelles.



[Bretagne, quelques semaines plus tard]

- Tu arrives trop tard 'Anon


La petite chose s'effondra alors, épuisée par la route, la course folle qu'elle avait fait pour arriver aux abords de Rieux. A cause de soucis politiques, elle avait du prendre les chemins de traverse. A cause de ces satanées querelles de débiles profonds elle était arrivée trop tard. Elle s'effondra, sombrant dans les bras de l'homme qui lui faisait face.
Elle se réveilla trois jours plus tard. Ce n'était qu'un rêve, un cauchemar. Mais elle se rendit compte que non, sans même ouvrir les yeux. Ces odeurs, ces odeurs ne pouvaient pas la tromper. Ces odeurs de plantes, de cuisines si particulière et cette ambiance, cette énergie qui affluait de partout. Elle se savait chez elle, et c'était la dernière chose qu'elle voulait. Car ça signifiait que tout était réel. Qu'il n'était plus, que son dernier lien était rompu. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux, enfouissant son visage dans l'oreiller, pleurant la rage et la peine qui l'inondait. Suffoquant sous le poids de l'impuissance. Elle aurait du être là, elle n'aurait jamais du partir, elle n'aurait jamais du l'abandonner. Ils l'avaient eu... Et comme sa mère, il l'a rejoint dans les pires souffrances qui soient. Elle l'avait abandonné.


- 'Anon... tu devrais manger un peu
- Non...


Le visage dans l'oreiller de plumes, cherchant à oublier, cherchant à revenir dans le passé. Tenter de tout changer, tenter de ne plus refaire les même erreurs. Elle ne veut pas, elle ne veut plus. Elle veut sa mère, elle veut son père. Elle ne veut pas être seule. Elle ne comprend pas... elle n'y arrive pas.

- 'Anon... tu n'aurais rien pu faire. Tu aurais risqué ta vie aussi et tu sais bien que ce n'est pas ce qu'ils voulaient.
- Tais toi...
- 'Anon...
- TAIS TOI !!!


Elle se redressa vivement et le fusilla du regard. Un regard plein de haine, de rage, de violence. Ce genre de regard qui fait des gens comme elle des êtres dangereux. Des êtres qu'on pourchasse et qu'on brûle. L'homme, assit sur le coin du lit fronça les sourcils mais soutint son regard.
Elle se leva alors, nue comme au premier jour de sa vie. Elle se leva et n'enfila que sa cape, puis sortit. L'homme resté assit soupira en baissant les yeux, et fini par la suivre.
Elle s'enfonça dans la forêt aux abords de la petite maison isolée. Elle savait qu'il la suivait, mais elle s'en moquait. Pieds nus, elle marchait, d'abord d'un pas vif, puis fini par se calmer, ses doigts frôlant les grands chênes. Elle s'arrêta alors, main posée sur l'écorce, tête baissée. L'homme s'approcha et posa sa main près de la sienne. Restant dans son dos, son visage frôlant le sien. Il lui murmura ce qu'il s'était passé.
Il lui murmura comment son père avait aidé un vieux seigneur en l'accompagnant au seuil de sa mort. Comment ses enfants l'avaient accusés et comment l'Inquisition l'avait jugé.
Tête baissée, yeux fermés, les larmes inondant ses joues diaphanes, elle écoutait son ami d'enfance lui narrer les derniers jours de l'homme qu'elle aimait plus que tout. Et tout se déchirait en elle, tout se décomposait. Plus rien avait de sens, de raison d'être. Plus rien...

Nuit de pleine lune.

Treize silhouettes marchaient en silence dans la forêt. Rejoignant un point connu d'eux seuls. Cercles de pierres sacrées. Les capuches se relevèrent, les robes de bure glissèrent sur leurs peaux nus. Ils s'avancèrent alors en cercle. Ils entamèrent des litanies dans une langue païenne et interdite. Ils s'offrirent à la Déesse Mère, sous leur lune protectrice. Ils rendirent hommage à l'un d'entre eux que la vie leur avait retiré.
Une femme, la plus âgée, entra dans le cercle et s'approcha d'elle. La vieille femme lui sourit, et caressa sa joue, comme une mère aurait pu faire, bienveillante, calme, rassurante. Puis lentement, elle lui tendit une dague. Poignard au manche de bois d'amourette et à la lame aiguisée comme un rasoir. Poignard qui avait appartenu à son père. Athame rituel dont il se servait. Un flot de souvenirs l'envahie alors, mais son regard de brume resta impassible. Son visage froid, elle prit lentement la dague et l'effleura.
Levant ses yeux de pluie, ils plongèrent dans la pâleur de la lune. Les douze autres entamèrent de nouveaux chants, charges à leur Déesse, alors qu'elle restait silencieuse. Ils se dispersèrent lentement et en silence. On évite de se déplacer en groupe quand on est comme eux. Elle resta là, les yeux rivés sur la lune.


- 'Anon... rentrons...

Elle ne répondit pas, mais suivit celui qui l'avait recueillit. Elle resta auprès de lui de longues semaines, de long mois. L'Ensemble était complet. Treize. Et souvent ils se réunissaient pour s'offrirent à leur croyance. La vie semble-t-il avait repris son cours. Normale, ou presque...
Il lui avait même demandé de s'unir à lui. Elle avait dit oui, sans un sourire, sans une once d'émotion, comme on accepte d'aller chercher de l'eau au puits. Il s'était fait une raison, il la sentait éteinte et s'était promis de lui redonner le goût de vivre.
Il était prévu qu'ils s'unissent durant la fête de Belthane, le trente avril.
Mais quelques jours avant...


- 'Anon... qu'as-tu fait ?

Silence...
Il l'avait cherché partout, et il l'avait retrouvé dans la forêt près du cercle de pierres sacrées. Il était essoufflé et affolé, la regardant comme on regarde une étrangère. Elle était assise sur l'une des pierres, têtes baissées, la dague de son père dans les mains.


- 'Anon...

Elle se leva alors et le fixa de ses yeux gris, le visage froid comme le marbre. Elle le fixa comme on toise une petite chose insignifiante, sans aucune émotion. Décontenancé, l'homme la regarda un long moment et un frisson le parcourut quand il comprit que ce qui était arrivé était bien le fruit de celle qui lui faisait face.
La famille du vieux que son père avait aidé. Cette famille qui l'avait accusé de sorcellerie et fait juger par l'inquisition. Toute la famille, décimée. La fille et le fils, ainsi que leurs époux et leurs cinq enfants respectifs. Lors d'une fête anniversaire d'un des leurs. Une salade, du laurier rose, rien de plus, rien de moins. Tellement facile. Une servante comme une autre, une cuisinière insignifiante qui s'immisce et qui dispose des cuisines comme bon lui semble. Une servante à la peau diaphane et aux yeux gris comme les nuages.

Elle s'avança alors et effleura la joue de celui qui aurait du être son époux. Elle lui sourit doucement, un sourire comme il n'avait plus revu depuis tant d'années. Elle l'embrassa tendrement puis s'en alla, le laissant planté là. Quand il rentra à la maison, elle n'y était pas. Ni elle, ni le peu d'affaires qu'elle possédait. Elle était de nouveau partie, sans rien dire, sans message.
Il comprit alors pourquoi elle lui avait demandé de lui apprendre à monter à cheval et à manier l'épée. D'abord réticent, il avait fini par céder. En même temps, difficile de résister...
En y repensant, il sourit. Levant sa main au médaillon qu'il portait. Pentacle, signe de sa croyance. Il ferma les yeux et murmura.


- Rien arrive sans raison. Puisses-tu trouver la paix... Qu'Elle te pardonne...


[Mois de mai 1458]

Silhouette fine sur les routes du royaume. Silhouette capée et capuche relevée, marchant lentement, le pas sur, malgré la boue s'amassant sur ses chausses crottées. Bâton qui claque le pavé quand elle entre dans les villes. Fantôme qui hante les tavernes et se fait discret.
D'abord Limoges. Elle doit la retrouver. Elle doit savoir où elle est.
Pourquoi elle ?
Elle n'en sait rien elle-même. Elle doit la revoir. Elle verra bien à ce moment là.
Limoges où personne ne la reconnait et c'est tant mieux. Limoges où on lui apprend ce qui se passe dans le nord. Bâton en main, besace pleine de pain et de quelques écus, elle reprend la route.
Et c'est à la moitié du mois de mai qu'elle foule le pavé du Mans.
Elle apprend rapidement qu'un campement de l'équidé légendaire s'est établis aux abords de la ville. Possible qu'elle en croise d'autres qu'elle a connu dans une autre vie. Possible... mais elle s'en moque. Elle n'est là que pour elle.
Elle n'a de toute manière plus rien. Elle n'est plus rien. Qu'une coquille vide de sens et de raison.
Elle a bafoué toutes ses croyances en se vengeant sans regret ni remord. Elle a vacillé, elle a dépassé ces limites que son éducation lui avait fixées. Elle n'a plus aucun ancrage.
Sans doute honnie par les siens de ce qu'elle avait fait, conspuée par ces bons penseurs Aristolétiens. Qu'a-t-elle encore mis à part ce semblant de vie où finalement plus rien a de saveur ni de goût ?
Alors elle avance, comme attirée vers cet être, sans réellement savoir pourquoi.
Peu importe, elle verra bien.

Et c'est après quelques jours passés au Mans qu'elle se décide à aller dans ce campement. Toujours vêtue de noir, lourde cape sur les épaules et besace en bandoulière. Bâton dans la main gauche. Épée à la ceinture, cachée par le pan de tissu.
Elle y entre dans ce campement où la vie grouille. Où tout se mêle et s'entremêle. Fantôme errant, invisible à tout ce monde qui s'agite, restant un long moment à les contempler dans leur fureur de vivre comme étonnée de les voir s'ébattre pour construire un éphémère.
Des gamins courant dans tous les sens, des capes licorneuses flottant aux épaules des chevaliers pressés. Elle n'était pas à sa place, mais elle s'en moquait. De toute façon, elle n'a sa place nul part.
D'un geste vif, elle tendit son bâton devant elle, stoppant net la course d'un môme surpris de voir un bout de bois barrer sa route. Il leva les yeux vers son propriétaire qui lui parla avant même que l'enfant n'ait dit un mot.
La voix était calme, posée, mais froide, tranchante et déterminée.


- Je cherche le Chevalier De Vergy. Dis moi où je peux la trouver.

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Si quelqu'un veut jouer l'enfant, le RP est ouvert donc n'hésitez pas ^^

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
Karyl
[Mi-mai 1458 - Campement Licorne]

    - Ben si hein que je sais faire !
    - moi je suis sure que non !
    - Si même que je apprends avec Cerridween et Gaspard alors hein !
    - T’es trop petit, je suis sur que tu mens….
    - je ai huit ans alors je suis pas petit et toi tu es que un nul !
    - C’est toi le nul de boiteux et t’as même pas d’épée et que tu sais pas faire !
    - C’est pas vrai je boite et je vais te montrer que je sais faire et après et ben tu seras obligé de dire que c’est vrai et tu seras jaloux parce que moi je la ai déjà et pas toi !

Bras croisés sur le torse, mine boudeuse peinte sur la trogne, le petit homme de Léard ne peut s’empêcher de toiser son jeune camarade. Lui, ne pas savoir manier l’épée… qu’elle idée! Bon d’accord il a peut-être encore quelques « légers » progrès à faire pour devenir excellent mais il est certain qu’il ne ferrait qu’une bouchée d’une horde de bandits venue l’attaquer, c’est qu’il s’entraine lui. « Et même que moi et bien je ai un bouclier et un casque que je mets sur ma tête. Et je suis un dagueur et même je fais le bâton et je gagne alors hein» poursuit-il tentant toujours de convaincre le septique qui le regarde d’un air soupçonneux. La vérité voudrait qu’en réalité karyl arrive à peine à tenir correctement son épée courte à une main mais cela, il n’est pas prêt de l’admettre. Aussi le voilà qui pose ses poings sur ses hanches, plonge ses onyx dans les prunelles qui lui font face et lance : « Faut que on fait la bagarre avec le bâton et si je gagne alors et ben tu me crois pour l’épée d’accord et si c’est … »

« Aller oust les mômes, allez jouer ailleurs et laisser les hommes s’entraîner ». La voix rocailleuse d’un garde raisonne soudain derrière les dits mômes interrompant le petit blond dans ses négociations. Regard mauvais est alors porté sur l’intrus suivit d’un ronchonnage en règle teinté d’une ribambelle de jurons bien colorés comme savaient si bien les faire le vieux George. Et bien oui quoi, ils ont bien droit de s’entrainer eux aussi, pourquoi toujours que les grands! De mauvaise fois le petit homme ? Mais non, qu’allez-vous donc chercher, il boude juste. Petit coup d’œil est alors jeté vers l’autre gamin, un sourire malicieux vient remplacer la mine boudeuse et aux deux gamins de se lancer dans un concours de grimaces plus laides les unes que les autres avant de déguerpir moqueurs sous les invectives du garde rageant contre les mœurs de la jeunesse actuelle.
    - Moi je crois on le a bien eu.
    - Mais on peut plus s’entrainer au bâton maintenant…
Quel dommage vraiment… sourire faussement contrarié peint sur sa bouille et à Karyl de proposer de remettre sa « leçon » à plus tard préférant retourner les autres gosses du coin pour une partie de cache-cache et autre loup, jeux auxquels le petit vagabond excelle après des années de pratique. Faut avoue que repousser le combat contre martin n’est pas pour lui déplaire. Non pas qu’il ait peur de perdre mais sait-on jamais, c’est qu’il a l’œil sournois et l’air vif le petit brun, quelques conseils de ces amies licorneuses ne sera donc pas de trop. Pas vraiment envie d’avouer une défaite à Cerridween en rentrant se coucher, lui préfère nettement entrer en trombe dans sa chambre, grimper sur le lit s’en servant allègrement de trampoline et enfin lui raconter son triomphe en mangeant des pâtes de fruits tout en éviter de se faire disputer grâce à un sourire charmeur et quelques câlins. Le mioche s’y voit déjà…

Il s’y voit tellement qu’il en oublie totalement de regarder son chemin et ce n’est que la morsure du sol sur son tendre fessier qui lui fait reprendre pied dans la réalité. Onyx mécontents qui se portent alors sur la responsable de la sa gracieuse chute, mine bourgeonne en prime. Quelle idée de barrer la route avec un bâton… A les filles je vous jure ! Tout occupé à râler, c’est à peine s’il écoute ce que la femme lui dit. Crotte hein ! , il s’est encore laissé surprendre, et par une fille en plus. Nouvelle salve de jurons, redressage plus ou moins élégant parce que allez essayer de passer pour un futur aventurier super fort avec les quatre fers en l’air et lancer enfin : «
Je te ai vu tu as fais exprès de mettre le bâton !! ».

Tête de la jeune femme qui se penche la tête de coté et fixe, impassible, ramenant le bâton à elle. «
Si tu ne sais pas tenir sur tes quilles jeune homme, évite donc de te mettre à courir. Réponds donc à ma question, et qu'on en reste là. » Répond-t-elle toujours sur le même ton tranchant le faisant rouspéter davantage. Certes, il est possible d’émettre l’hypothèse qu’au vue de la situation et des positions de chacun il avait en réalité toutes les chances de demeurer debout et de s’arrêter simplement en avant du bâton. Encore eut-il fallut pour cela qu’il le voit et plus encore qu’il ne s’emmêle pas lui-même les pieds entrainant la malheureuse conséquence qui l’amena à embrasser la terre, et dire qu'il jouait encore quelques minutes avant les caïds devant martin. Vexé autant que contrarié, Karyl fixa froidement la jeune femme jusqu’à ce que les premières paroles de celle-ci ne viennent heurter son cerveau -Cerridween de Vergy- Sourire qui vient gommer les traces de contrariété et au mioche de reprendre : « Ben en premier il faut dire son nom hein et moi je sais parce que je apprends la politesse avec Bérénice et je crois faut tu viens apprendre aussi avec moi. Et moi je suis Karyl et je suis un futur très grand aventurier et si je suis tombé c’est euh… ben c’est parce que… toute façon ce est de ta faute parce que tu as mis le bâton. Et pourquoi tu la cherches Cerridween ? Faut tu me dis sinon et ben moi je te dis pas où tu peux la trouver et faut aussi tu dis pardon pour m’avoir fait tomber ».

Sourire charmeur bien en place et onyx qui expriment toute sa détermination braqués sur Karyann, voilà notre Karyl qui tente de faire oublier sa maladresse tout en se retenant, pour le moment, de quémander quelques bonbons et de poser trop de questions. Si la jeune femme est « dans le bien comme ça lui plait » alors il aura tout le chemin vers Léard pour… Et bien être lui-même si vous voyez ce que je veux dire….

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un simple gamin des rues...
Karyaan
Elle haussa un sourcil étonnée de la verve du petit d'homme qu'elle venait de faire choir. Surprise de la franchise de la petite chose qui s'agite devant elle. Elle ramena son bâton à elle, le serrant de sa main gauche, droit à ses coté, comme un pilier immuable auquel elle se raccroche pour ne pas partir à la dérive.
Elle pencha la tête de coté, comme pour mieux détailler l'asticot poussiéreux qui s'ébrouait. Le fixant un instant, impassible, le laissant haranguer comme seuls les gamins savent le faire avec leur franc parlé tout naturel.


- Je te ai vu tu as fais exprès de mettre le bâton !!

Un bref sourire qui s'éteint aussi vite qu'il était apparu, ses yeux de brume plantés dans ceux du petit mâle, le fixant impassible. Elle resta quelques secondes à le toiser, le détaillant de chausse en gavroche. Puis sur le même ton calme mais tranchant.

- Si tu ne sais pas tenir sur tes quilles jeune homme, évite donc de te mettre à courir. Réponds donc à ma question, et qu'on en reste là.

Et le voilà qu'il se remet à grogner, la petite chose en face d'elle. Ronchonnant de plus belle. Rouspétant dans la barbe qu'il n'avait pas encore. Et ce petit d'homme lui fit penser à une autre. Cette jeunesse là qui est si fière et n'a aucune peur de le montrer. Cette jeunesse là qui n'hésite pas à frapper les pires des hommes de mains avec des livres Aristoléciens.
Elle leva un instant ses yeux du gamin et regarda autour d'elle. Tant de licorneux. Tant de capes et de guerriers. Sera-t-elle là, la merdeuse à qui ce môme là lui fait penser ?
La merdeuse, fille de Chevalier qui voulait devenir Inquisitrice. Elle sourit à ce flot de souvenirs qui venait de l'envahir et reporta son attention sur le gamin qui semblait toujours aussi vexé, comme si elle lui avait fait le pire affront qui soit.
Dans un sens, ça n'en était pas loin. Elle sait que pour ces jeunes là, la vie est dans l'instant. Le passé n'a que peu d'importance, l'avenir, ils l'imaginent en grand et sont impatients de le découvrir. Impatients, l'imaginant comme seuls les mômes savent le faire. Le présent par contre, est leur univers. Rien à comparer, rien à vraiment jauger. Ils l'encaissent avec toute la violence de leur jeunesse sans réelle expérience. Alors oui... c'était sans doute le pire affront qu'elle venait de lui faire, à ses petit yeux de gamin de la boue. Mais un affront qu'il oubliera aussi vite qu'un papillon sait s'envoler d'une fleur, si on vient le déranger.

Elle pencha de nouveau la tête de coté quand il se mit à sourire. Haussant un sourcil, léger sourire à son tour de le voir passer si aisément d'une rage folle, rouspétant comme un damné qu'on égorge, à une bouille d'ange à faire fondre les neiges des montagnes les plus hautes.


- Ben en premier il faut dire son nom hein et moi je sais parce que je apprends la politesse avec Bérénice et je crois faut tu viens apprendre aussi avec moi. Et moi je suis Karyl et je suis un futur très grand aventurier et si je suis tombé c’est euh… ben c’est parce que… toute façon ce est de ta faute parce que tu as mis le bâton. Et pourquoi tu la cherches Cerridween ? Faut tu me dis sinon et ben moi je te dis pas où tu peux la trouver et faut aussi tu dis pardon pour m’avoir fait tomber

Sa main dextre vint alors rejoindre la senestre liée au bâton. S'appuyant dessus, le collant à son cœur, elle fixa le gosse. Elle était toujours aussi émerveillée par la fougue et le franc parlé qu'on peut avoir à cet âge là. Elle fini par se radoucir, oubliant tout ce qui pouvait avoir autour d'eux. Oubliant toute cette agitation, ces mondes qui s'entre-déchirent pour des raisons qui ne regarde qu'eux. Là, elle avait en face d'elle quelque chose de simple et d'encore innocent. Oh non pas qu'il soit un petit ange qui ne fait jamais de bêtise, il n'en avait pas vraiment la bouille ni le regard. Mais innocent car pas encore tâché de toutes ces stupidités de grands, comme on dit à son âge. Naïf encore de croire que la politesse est une chose essentielle dans ce monde qui s'humilie à tour de bras et qui ne se respecte que parce que ça leur est profitable.
Elle marqua néanmoins un temps avant de répondre, le scrutant encore, comme s'abreuvant de son innocence rafraichissante. Inspirant et expirant profondément, elle fini par lui répondre d'une voix toujours aussi calme, mais bien plus douce et posée.


- Et bien jeune futur grand aventurier... Vous avez milles fois raison. Il est de convenance de se présenter avant. Surtout quand on a pour dessein de faire gouter la boue à celui qu'on interpèle...

Son sourire se fit plus franc, visiblement amusée. Nulle moquerie sur son visage cependant. Nulle condescendance, bien au contraire. Elle continuait de le fixer dans les yeux, son regard gris cendre se fondant dans le sien. Continuant alors, sur un ton de profond respect, comme si elle parlait à un Duc, un Comte... quoi que... si ce petit d'homme savait comme elle parle à la Haute parfois...

- Vous me voyez enchantée Sir Karyl, je me nomme Karyaan Lómàlas. Et votre Dame Bérénice a raison. Il est cependant si rare de nos jours de croiser des gens comme vous qui ont ce respect des convenances.

Elle lui souriait toujours. Vu de l'extérieur on aurait pu voir ce tableau comme sortie de toute logique. A la limite du rocambolesque et pourtant, seule la sincérité transpirait de sa voix et de son regard. Aucune arrogance, aucune condescendance à l'égard du gamin. Elle lui parle oui, étrangement pour un enfant de son âge. Mais de ça elle s'en moque. Elle a devant elle quelqu'un qui réclame du respect et un respect qu'il mérite. Respect donc qu'elle doit lui offrir.

- Pour ce qui est de vous dire pardon, je n'en ferais rien par contre. Car vous apprendrez jeune futur grand aventurier que toute conséquence a multiples causes. Et surtout... qui s'excuse... s'accuse.

Elle se redressa alors, sa main dextre lâchant le bâton. Son regard restant ancré dans celui du gamin et sa voix se faisant un chouilla plus tranchante.

- Pour ce qui est du pourquoi je cherche le Chevalier, cela ne vous regarde en rien. Et j'ai coutume de dire que trop de curiosité nuit au respect que je pourrais vous accorder. Alors... Jeune futur grand aventurier... soit vous me menez à elle, soit j'irais quémander ailleurs ce que d'autres pourront me dire sans aucun questionnement indiscret.

Elle le toisa alors un instant, scrutant sa réaction de gamin curieux comme seule la jeunesse peut vraiment l'être. Elle continua...

- Cependant... si vous me menez à elle... il est possible que votre curiosité soit assouvie. A vous de voir...

Et le tableau se fit encore plus burlesque. Tableau d'un gamin crotté faisant face à une vagabonde vêtue de noir. Tableau surréaliste dans ce campement où les gens vont et viennent sans même les voir. Duel de regards et de sourires charmeurs. On pourrait même presque dire, duel de deux gamins qui se toisent et se cherchent.
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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
Fauconnier
De l'une des fenêtres de l'hostel de Vergy on observait la rue pavée du Mans où prenait corps cette grande comédie françèse, avec des décors à la françèse, et des acteurs à la françèse, qui n'étaient autres que les passants de cette ruche humaine qu'était Le Mans cette année-là. Car malgré les mouvements de troupes et les pillages, malgré les inquiétudes qui avaient fuis sur les relations entre bretons et français, une saine activité demeurait dans la capitale du Comté du Maine. Et c'était donc sous la protection de l'Ordre de la Licorne que s'épanouissait à nouveau le Comté, alors que Adrian allait vivre sa deuxième fin de saison en Maine. Tant de temps était passé, qu'il ne l'avait pas vu fuir. Et c'était en l'occurrence celui-ci qui penché à moitié hors de l'hostel de Vergy scrutait la foule grouillante de vie qui était à ses pieds, observant d'un oeil de rapace comme qui choisirait sa proie future pour s'en repaître et s'en délecter les babines. Les chariots avançaient, les mendiants mendiaient, les coupeurs de bourses travaillaient, les prostituées s'exhibaient, et les artisans et marchands exhibaient leurs créations. Le jeune Vicomte, vêtu du bleu de Isle et Montbarrey arborait aux épaules de petites épaulettes, sur lesquelles on pouvait constater la présence du blason du Chevalier de Vergy, celui des quintefeuilles barrées de la bâtardise. Il observait ainsi placidement les passants, prenant là un repos bien mérité de sa matinée d'entrainement avec les quelques hommes d'armes de l'Ordre à l'animal cabré qui n'étaient pas de garde. L'entrainement avait été rude, personne ne retenant sa peine, et le jeune Vicomte s'en était tiré avec une vive douleur à l'épaule causée par une arme d'entrainement, qui n'avait heureusement pas rouvert la blessure qu'il s'était occasionné lors des joutes du mariage du Frayner avec la Vergy(1). La blessure avait ainsi bien cicatrisé, formant une marque de couleur blanchâtre violacée qui prenait vaguement la forme d'une étoile, là où la lance d'arçon maniée par Estienne Morkar, le meilleur jouteur du royaume, lui avait percé l'épaule. Mais comme un vieillard qui aurait trop vécu, lors des matinées pluvieuses, la douleur le relançait encore de temps à autre, malgré l'absence de gêne dans les mouvements du bras gauche. Le muscle infra-épineux et le petit-rond avaient perdus de leur masse musculaire lors du choc, et le jeune Faucon avait ainsi prit un peu de temps pour leur faire reprendre bonne consistance, qui n'handicaperait pas trop sa pratique de l'épée. C'était donc ce beau matin, alors qu'il serrait un peu les dents à cause de la douleur, qu'il observait la rue. Puis, apaisé par un peu de calme, il sortit de l'hostel, suivi par deux hommes d'armes, pour se diriger vers le campement de base de l'Ordre, qui se situait à proximité de la porte Ouest de la ville. Il sortit ainsi du Mans par la porte principale, et emprunta la route du Lavoir sur sa gauche, qui l'emmena jusqu'au campement. Il cherchait quelqu'un. Quelqu'un qu'il savait trouver là-bas.

Remarquant la petite personne qu'il cherchait en pleine conversation à l'entrée du camp, Adrian sortit ainsi de son mutisme pour s'en aller observer plus directement ce qui retenait Karyl dans ses obligations.

Car pour qui ne l'aurait pas encore sû, le petit bonhomme et le grand benêt qui était l'écuyer de Cerridween de Vergy étaient depuis une ou deux semaines comme cul et chemise, depuis que le chevalier avait fait la demande explicite au Faucon de prendre soin du petit bout d'homme blondinet. Ceci n'avait rien de bien compliqué ; le Karylus mousticus étant, comme on le sait, une espèce animale ayant une grande propension à aller se fourrer dans les pattes de tout ce qui bouge, dès que l'on a le malheur de squatter un peu son champ de vision. Ainsi y avait-il eu échange de savoirs entre le jeune Faucon et le gamin, et qui portaient sur globalement tout et n'importe quoi. Des histoires de Chevaliers fameux aux fables ayant des dragons et des damoiselles en détresse pour personnages principaux, les deux acolytes avaient déviés sur l'équitation, l'épée, la marche militaire, l'entretien des cuirs et des armes, la cuisine, la lecture et l'écriture, l'héraldique, la façon de tenir une terre, la façon de parler aux gens, la façon de se comporter face à du beau monde, l'habillage, et toutes ces sortes de choses, en passant par l'avenir, le passé, le futur, et le présent. Autrement dit : on pouvait globalement se dire que les deux jeunes garçons, sans pour autant être devenus de grands amis, avaient fait connaissance de façon approfondie ; ceci, paradoxalement, sans que Karyl ou Adrian n'en sachent beaucoup sur qui était l'autre. Karyl n'ayant jamais entendu parler de la famille du Faucon, et celui-ci ne sachant rien de la vie de Karyl ; même de sa rencontre avec le Chevalier.
Et ce matin était un matin un peu particulier ; car les deux jeunes gens allaient partir en tout début d'après-midi pour Léard, porteurs d'outils et de lettres de change sur les recettes des dernières moissons, et accompagnant un chariot d'équipement à destination du campement de trefs Licornes qui s'étendait à Léard, bien que beaucoup plus maigre que ce qu'il était auparavant. C'était ainsi un jour un peu spécial ; car Adrian allait faire voyage pour la seconde fois avec le petit homme. Et Karyl, à ce titre, était recherché pour récompense dans toute la ville, car ils devaient déjeuner et se préparer avant de partir sur la route pour deux bonnes heures...

Avançant à grandes enjambées dans la direction du gamin, le jeune Faucon s'avança ainsi dans la "cour" du campement, qui menait à la tente de commandement, comme un cow-boy à la Sergio Leone dans un saloon empli de personnes connues. Mieux : un saloon dont il serait propriétaire. Et c'est ainsi que, avançant paisiblement, le Faucon se porta au-devant des deux personnes qui devisaient, les interrompant d'un simple :


- " Karyl. "

Et, le petit bonhomme se retournant, le Faucon de s'avancer en disant :

- " On doit aller déjeuner avant de partir, et t'es sensé passer à l'étuve. Tu l'as oublié ? " Question idiote compte tenu du petit bonhomme : bien entendu, du genou, qu'il avait oublié... T'étais comment, à son âge ? Puis, observant de pied en cape la jeune femme, il ne dit absolument rien de plus, s'attendant à ce que le jeune garçon démarre des explications, ou elle ; et s'il n'y en avait pas ? Il n'en avait rien à faire ; des clochardes, il en voyait assez régulièrement passer dans le coin.

Bien que... Cette clocharde-là, on pouvait dire qu'elle était... Agréablement tournée ; c'était le cas de le dire.


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(1) : Lors des joutes, face au Duc d'Evreux, Estienne Morkar, Adrian fut vaincu et blessé lors d'une passe, se prenant la lance du Duc dans l'épaule gauche en traversant son écu.
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Karyl
Tout occupé à émettre des hypothèses sur les raisons pouvant expliquer la présence face à lui de la jeune femme, le môme, de fait, ne l’écoute plus vraiment. Seuls les onyx continuent de la détailler comme si un examen minutieux de sa silhouette pouvait lui fournir quelques précieux indices pour résoudre son énigme féminine. Ainsi distrait, ce n’est que l’emploi répété du vouvoiement qui le fait finalement sortir de ses réflexions. Petit gamin des rues à l’aspect bohème, vous imaginez bien que ce n’est pas souvent que cette forme de politesse lui est adressée ; Aussi est-il surpris le môme et le voilà alors qui fixe enfin son attention sur les dires la vagabonde. Vif intérêt tout d’abord alors qu’elle donne son nom qui tend cependant vers la franche bouderie à mesure que les paroles défilent. Elle ne s’excusera pas et en plus elle refuse d’expliquer ce qu’elle lui veut à Cerridween…. Les filles j’vous jure !

Les poings du gosse viennent se poser sur ses hanches tandis qu’une moue qui se veut sévère tente de se faire une place sur ses traits juvéniles. L’onyx se plante dans les pupilles féminines d’un air très sérieux et au môme de reprendre alors : «
Ben moi je trouve ce est bien tu dis vous, Bérénice elle dit que ca fait la politesse. Moi je te dis pas vous parce que tu m’a fait tombé hein et en plus je sais pas ce que sait une convanence alors faut pas du dis les mots comme ça. Et aussi et ben quand on a fait la bêtise et ben si, il faut dire pardon, sinon et ben on est pas pardonné… Faut je te dis tout décidément ! Voix qui gronde d’exaspération suivit d’un petit temps d’arrêt avant que le môme ne reprenne plus calmement : Moi je te pardonne mais c’est parce que tu es une fille et que je suis le gentil homme mais si tu refais et ben je te gronde et je pardonne plus alors faut pas tu refais c’est tout ! Le ton est calme certes, mais autoritaire et ne laisse place à nulle négociation. Prudence Karyann, c’est qu’il ne rigole pas le minot, te voila avertie.

«
Et toute façon ce est moi qui va gagner parce que moi je sais où elle est Cerridween et que pas les autres alors tu peux aller leur demander mais ils pourront pas te dire et tu seras bien embêtée. Et moi et ben comme tu me auras pas dit pourquoi tu la cherches et ben même si tu reviens me chercher et ben je te dirais pas c’est tout alors je crois il faut tu me dis maintenant sur la route mais pendant que on va la chercher et faut tu me suis sans faire trop la fille hein ! »

Et au môme de la regarder tout sourire persuadé d’avoir remporté là une écrasante victoire. C’est qu’il a fait les yeux noirs très sérieux, mis les poings sur les hanches et fait la grosse voix comme le frère à Cerridween... Elle ne peut qu’abdiquer ! Pas de pitié ! Ben oui hein quand on est un aventurier, on ne lésine pas sur les moyens à employer même face à une fille et puis tant pis pour elle, elle n’avait qu’à dire tout de suite. Sur de lui le petit homme décide alors de donner le coup de grâce en un : «
maintenant que je ai gagné la joute tu verbe il faut tu dis que tu es d’accord ! » dans le but déclaré de scellé son incontestable victoire sur la représentante de la gente féminine face à lui.

- " Karyl. "

Cette là toute comme le bâton un peu plus tôt il ne l’avait pas vu venir. Le voilà qui se retourne alors ronchon vers Adrian qui vient d’oser interrompre ses pourparler… Maintenant elle allait trouver une excuse pour dire qu’il n’avait pas gagné, c’est malin !

- " On doit aller déjeuner avant de partir, et t'es sensé passer à l'étuve. Tu l'as oublié ? " Oups…

«
Ben non hein que je ai pas oublié moi je savais que il fallait que on fait hein » De mauvaise fois le petit menteur ? Meuh non… Comprenez le il ne va tout de même pas admettre cet oubli devant une fille ! Impensable. Le voilà alors qui prend un air outré en regardant Adrian - genre : comment-peux-tu-croire-que-je-ai-oublié ! - avec l’envie plus que forte de ronchonner de nouveau. Est-ce le moment de lui parler d’étuve alors qu’il gère une affaire de la plus haute importance ? Adrian voyons ! Il va devoir tout recommencer la négociation maintenant… Bouderie qui s’égare cependant dans les méandres de l’esprit enfantin alors qu’une idée bien plus intéressante vient titiller le garnement qui se retourne vers Karyann et reprend : «Faut je vais prendre le bain parce que je ai les choses très importantes à faire aujourd’hui et quand on fait la gestion de le manoir et ben il faut être propre même dans les oreilles. Tu as vu hein que je suis très occupé mais je veux bien que tu viens avec nous à Léard pour voir Cerridween mais il faut tu me dis pourquoi tu veux la voir sinon et ben on te amène pas. Hein Adrian il faut que elle nous dit pourquoi elle veut voir Cerridween sinon on lui dit pas ou on peut la trouver ?»

Loin de se rendre compte qu’il vient de révéler malgré lui la « cachette » de la capitaine Licorne, le petit continue son petit manège bien décidé à montrer à la vagabonde qui c’est qui commande !

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un simple gamin des rues...
Karyaan
Penchant la tête de coté, ses mains tenant toujours son bâton de marche, comme accrochée à une corde pendue à on ne sait quelle réalité des choses. Elle fixait le petit d'homme qui s'expliquait, bombant le torse, petites mains sur ses hanches tout aussi menues. Léger sourire en coin quand il se met à ronchonner, amusée de voir cette jeunesse si fraiche, loin de toute la fange du monde des grands et qui pourtant, semble s'y baigner déjà et y nager de manière presque confortable.
Amusée et attendrie de voir ce petit être singer de manière si singulière les pseudos grands de ce monde burlesque. Elle aimerait tant lui dire qu'il a le temps, et de profiter de ce qu'il est aujourd'hui au lieu d'espérer déjà être un autre. Mais ce n'est que lorsqu'on a perdu cette jeunesse innocente qu'on se rend compte de la chance que l'on pouvait avoir. Et puis, les rêves font grandir. Les rêves font naitre d'autres rêves. C'est quand on cesse de rêver qu'on fini par être vraiment un grand... comme ils disent.

Elle lui sourit d'avantage quand il se vante de sa réussite incontestable sur la gente féminine, tout en restant galant car, par tous les Dieux de la création, elle n'est qu'une fille après tout.
Si tu savais petit homme comme les femmes de ce monde sont moins faibles que tu ne le penses. Ce n'est pas pour rien qu'elles sont maintenues en laisse et brisées par ces mâles qui se pensent indispensables et invulnérable quand ils ont leur épée de chair entre leurs mains. Ils en oublient bien vite que sans fourreau, une épée s'émousse et s'abîme. Elle n'a plus le tranchant qui fait d'elle une arme habile et dangereuse. Elle n'est plus qu'un amas de ferraille bonne à attiser le feu dans l'âtre pour permettre parfois, à un forgeron de frapper une toute autre lame qui honorera d'avantage le fourreau auquel elle est destinée.


- Maintenant que je ai gagné la joute tu verbe il faut tu dis que tu es d’accord !

Elle se redressa alors, lâchant le bâton de sa main dextre et la posa sur sa hanche. Un sourire toujours attendrie aux lèvres. Jamais elle n'avait cédé clairement devant un homme. Aussi grand et imposant soit-il. Peu importe les conséquences, même quand il s'agissait d'une vie. Cependant elle avait aussi appris par la force des choses, qu'une brindille peut plier pour atteindre son but. Plier jusqu'à se tendre à l'extrême, plier pour devenir fouet cinglant quand le moment est venu de frapper et rendre coup pour coup voire... d'avantage même.
Mais là, là il s'agissait d'un petit gars. Trois pommes qui se pense être un grand arbre au tronc volumineux. Là, il s'agit d'une petite chose et qui plus est, un proche d'elle. Un jour mon garçon, tu apprendras. Mais il est encore tôt, et tu as le temps.

Le problème étant, qu'elle aimerait lui répondre à ce gamin curieux. Mais elle ne sait pas elle-même pourquoi elle est ici. Elle ne sait pas elle-même pourquoi elle doit la retrouver. Elle est juste là, comme un papillon éphémère attiré par une bougie. Difficile de lui faire comprendre sans soulever chez lui des soupçons de mensonges. Elle inspira et expira profondément et répliqua.


- Ce que j'ai à faire avec le Chevalier ne vous regarde pas. Et je doute qu'elle apprécie grandement que vous vous mêliez de ses affaires privées sans qu'elle en sache...

Stoppée nette dans sa phrase par l'adolescent qu'elle n'avait pas vu arriver, elle reporta son attention sur lui et le détailla de pieds en cape. Murmurant à elle-même, son visage se refermant quelque peu.

- V'là aut' chose...

Elle haussa un sourcil devant la dégaine chaloupé du jeune mâle qui lui faisait face à présent. Au vue de ses habits, elle en conclue rapidement qu'il n'était pas un gueux. Elle fronça alors un sourcil, fixant le visage du jeune homme avec attention. Elle l'avait déjà croisé mais où ?
Elle avait déjà vu ce visage, ce regard, et surtout, cette assurance malhabile, arrogance d'un bien né qui prend les autres pour de la lie. Où l'avait-elle vu ?
Elle réfléchit alors que les deux gamins parlaient entre eux, sans quitter l'ainé des yeux. Elle fut sortie de ses pensées quand le gavroche l'interpela une nouvelle fois.


... mais je veux bien que tu viens avec nous à Léard pour voir Cerridween mais il faut tu me dis pourquoi tu veux la voir sinon et ben on te amène pas. Hein Adrian il faut que elle nous dit pourquoi elle veut voir Cerridween sinon on lui dit pas ou on peut la trouver ?

Elle haussa les sourcils surprise et se mordit les lèvres pour ne pas rire. Se raclant la gorge pour tenter de dissimuler et surtout chercher à se calmer.

- Oui je vois... je comprends bien même.

Elle reporta son attention sur le jeune homme, toujours intriguée et pensive. Une lumière se fit... un Hôtel à Limoges, des capes licorneuses et tant et tant d'inquiétude. Ambiance pesante de tout un groupe partie à la recherche de celle qui s'était perdue. Et lui... oui, il en faisait partie. Voilà où elle l'a croisé. Elle reporta son attention sur le gamin et plongea ses yeux de brume dans ses onyx.

- Et bien tant pis pour moi Jeune Grand Aventurier. Je me contenterais d'errer de ci de là avec l'espoir que La Pivoine passe ici. Gageons alors qu'elle ne sera pas trop en colère d'apprendre que vous m'avez laisser choir tel un fruit possiblement trop mur, juste parce que vous pensez qu'il peut être plein de vers.

Elle lui claqua son plus beau sourire, mi-angélique, mi-crapuleux. Papillonnant des cils visiblement amusée par la situation des plus singulière.
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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
Fauconnier
Un instant de réflexion suivit cet énoncé calme et posé.

Revenons à nos moutons, et à ceux de la plus élémentaire politesse. Le Faucon s'était-il présenté ?

Non. Il avait bien entendu autre chose à faire que de se présenter toutes les minutes, tel un poisson rouge dans son bocal, à toutes les personnes qu'il croisait ; tout particulièrement aux hommes d'armes et aux gueux de Léard ; sinon, il y aurait passé sa journée. Alors on lui avait appris à sélectionner quelque peu ses présentations, et à tout particulièrement le faire au moment opportun. Car révéler son nom, il fallait tout de même le comprendre, n'était pas un acte anodin en soi : c'était donner une information essentielle à son interlocuteur sur qui vous étiez ; sur votre famille, sur vos ascendances, votre niveau social et même votre niveau de noblesse. Et dans un Ordre Royal, où le degré de noblesse servait principalement de torche-cul dans les latrines de Ryes, le nom s'abrégeait souvent en prénom ; et encore plus souvent, pour les hommes d'armes, en sobriquet.
On avait ainsi à Ryes un "tire-fesse", un "torchepot", un "chavrier", un "grande-échine", un "rougeaud", un "boiteux", un "Humbert", un "Gauthier", et un "Merlu". Alors vous pensez bien que dire son nom à la première gueuse qui se présentait...

Adrian observa ainsi. Il observa cette jeune femme (fort séduisante au demeurant, mais ce n'était pas le propos) qui disposait d'une assurance tranquille et fière, mais qui lui déplût direct. Attention préliminaire, lecteur : ne pas interpréter cela comme un machisme primaire et complexé qui s'occasionne instinctivement à la vue d'une femme fière. Parce qu'à ce compte là, Adrian ne pourrait déjà plus blairer son maistre et l'Errante de Saint-Yriex.
Non. Ce qui le dérangea considérablement, c'était ce besoin que la jeune femme instaura tout du long de ne jamais se montrer en position de faiblesse ; ce qui, face au petit Karyl, avait le don de l'énerver. On pouvait rentrer dans son jeu ; mais le prendre de haut, il avait un peu plus de mal. Alors il regarda, comme dit ; il observa, et se questionna intérieurement. Et il faut bien comprendre qu'il n'y avait aucune retenue pour la mener au Maistre d'arme : car même avec une main inutilisable, la science du combat de Cerridween était toujours suffisante pour combattre deux hommes de front. Alors pour une pécore, qui était mignonne, mais semblait avoir surtout un élément de décoration à la ceinture... Non, il ne s'inquiétait pas de la mener à elle.
Non ; la seule chose qui le turlupinait, c'est "est-ce qu'elle mérite qu'on la conduise à Cerridween" ? Car là était réellement la question qui tarabustait ; le Capitaine de la Licorne organisait toute la défense actuelle du Maine ; il avait autre chose à faire que de rencontrer la première pécore venue. En valait-elle le coup ?

Réflexion terminée. Adrian, de son retrait habituel, frappa.


- " Parce que vous pensez vraiment rencontrer un Capitaine d'Ordre Royal rien qu'en claquant des doigts ? "

Eh oui, ma vieille ; si tu veux la rencontrer, il te faudra faire autre chose que t'affirmer importante ; il te faudra aussi le montrer. Alors Adrian finit le jeu qui s'était instauré entre l'enfant et la jeune femme, en se posant clairement face à elle.

Au final, pour qui se prenait-elle, cette femme ?


- " Si vous pouvez attendre, c'est que la raison de l'entrevue n'est pas importante. "Et à l'heure actuelle, le chevalier ne s'occupait que de l'important.

" Sans autres explications sur ce que vous voulez, oui, vous errerez de ci de là. "

Et ainsi Adrian parla-t-il, alors qu'il la regardait, le ton parfaitement neutre. On pouvait lire sur son visage des tendances diverses et contraires, qui montraient des signaux assez contradictoires : tristesse, qui y était présente en permanence, allure blasée, de celui que peu de choses étonnent encore, mécontentement légèrement constipé, introversion, froideur, avec un léger soupçon d'amusement. Et ainsi se retourna-t-il, s'attendant à ce que Karyl lui emboite le pas.

Mais néanmoins... Ne sois pas trop dur, bonhomme. Après tout, tu représentes quand même dans tes actes un ordre de chevalerie. Alors la tête se retourne vers elle, alors qu'il annonce :


- " Mais si vous cherchez une paillasse, du pain et un cruchon, on peut toujours vous trouver ça. "

Puis il se retourna finalement, lançant par derrière son épaule :

- " Tu viens, Karyl ? "

Oui. Ca s'appelait le va-tout de la sortie. Toujours bien orchester une sortie, dans une négociation ; quand vous négociez dans un souk marocain, le fait de partir du magasin peut toujours suffire à faire baisser des prix. Alors si la jeune femme s'estime importante et haut-placée dans l'estime de Cerridween, elle payera ; sinon, elle risquait de l'attendre un moment ; rien que pour trouver l'Hostel de Vergy et se mettre en planque devant, compter une journée. Le temps de voir vraiment Cerridween ? Compter probablement deux jours. Si tu tiens vraiment à ne rien dire à personne, te sens-tu apte à te farcir trois jours d'attente, petite colombe ?

Telle était la question.

Et idem pour aller à Léard ; car en entendre parler était une chose ; trouver où le manoir se trouvait et y entrer en était une autre. Dans tous les cas, la solution la plus simple était au dialogue. Et c'est tout particulièrement parce qu'elle n'y était pas encline, et qu'il n'aimait pas du tout son genre, qu'Adrian y alla aussi sec.

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--Gamin_des_rues



Le petit homme ne peut s’empêcher de rester bête face aux derniers rebondissements de la situation. Lui qui, il y a quelques secondes encore, maitrisait parfaitement la joute verbale n’est plus très sure de maitriser quoi que se soit. Ses yeux, ronds comme des billes, se posent alors sur Adrian qui a déjà fait volte-face en lui demandant de le suivre. « Ben il a quoi ? » se demande-t-il surement tant il semble surpris de l’échange auquel il vient d’assister entre son ami et la vagabonde. Certes, il voulait lui aussi montrer à la jeune femme qui commande mais de là à la laisser totalement en plan…
Le gosse hésite alors, d’un côté il serait bien tenté de courir rejoindre Adrian et ainsi prouver à sa vis-à-vis qu’il est un grand comme le faucon, de l’autre, il n’a pas la moindre envie de laisser partir cette femme qui à aiguisé sa curiosité. C’est qu’il aimerait bien savoir ce qu’elle lui veut à Cerridween. Et puis, malgré son allure douteuse et ses réponses bizarres, il la trouve plutôt sympathique au point de la classer mentalement dans la catégorie des gens « intéressants », comprenez ici les personnes susceptibles de lui apprendre quelque chose. Dilemme, que faire…
Et voila le sourire du môme qui s’élargie tandis que ses yeux se mettent à briller dans nouvel éclat. « 
Adrian, attends moi !  » lance-t-il alors à son ami tout en prenant la main de sa voisine pour l’inciter à le suivre. Surprise, celle-ci n’oppose pas la résistance auquel le gamin s’attendait le faisant sourire d’avantage et le voilà entrain de courir vers le jeune faucon qui à stoppé sa marche mais dont l’expression montre bien qu’il désapprouve le choix du petit blond.

Celui-ci, tout à coup surexcité n’y prête aucune attention, bien trop content d’être plongé dans une nouvelle aventure. Prenant alors la main d’Adrian sans lâcher celle de Karyann, le môme se met à avancer sur le chemin qui doit les conduire à la maître d’armes. Surement que celle-ci sera ravie de voir qu’il a su lui amener une invité si importante. Rien que l’idée le fait sourire et c’est avec une bonne humeur toute retrouvé que le minot entreprend un de ces monologues :


Moi je crois la journée elle va être bien en plus , commence-t-il avant de tourner la tête vers karyann et de reprendre : Mais tu as promis que tu allais me dire pourquoi tu veux la voir Cerridween et tu sais quoi ? Et ben ce est moi qui la protège hein parce que je sais faire le bâton et un peu la épée et même que Adrian il me apprend à faire la gestion du manoir, hein Adrian que ce est vrai ? Petit regard à Adrian, large sourire pour l’inciter à se détendre et avant qu’il n’ai eu le temps d’ouvrir la bouche, voilà karyl qui reprend déjà : Et en plus et ben ce est moi qui gagne quand on fait la bagarre des cuillères tu as vu que je suis très fort, mais c’est normal parce que je suis un garçon de l’aventure… Dis après que tu as vue Cerridween tu voudras venir pêcher avec moi ? Moi je sais attraper pleins de poissons et si on fait le concours je vais gagner mais ce est pas grave si tu perds hein d’accord ? Mais avant faut tu me dis pourquoi tu es venu !

C’est qu’il ne perd pas le nord le petit, après tout il a tenu sa part du marché et il entend bien que son interlocutrice en face de même… Question d’honneur comprenez !
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Un simple gamin des rues
Karyaan
- Si tu...

Elle avait le jeune adolescent en ligne de mire. Le détaillant de pieds en cape comme un tireur d'élite le ferait de sa cible avant de l'abattre sans la moindre émotion. Elle l'avait écouté cet arrogant aux manières de jeune noble qui semble mépriser la basse couche comme le font bon nombre de ses paires.
Elle l'avait écouté, mais surtout regardé faire. Elle allait lui répondre. Lui balançant sans véhémence que oui, elle peut rencontrer un Capitaine d'Ordre Royal. Et qu'il ferait bien de savoir à qui il s'adresse avant de penser qu'il a à faire à une gueuse.
Quoi qu'elle est une gueuse... mais ça... ce n'est qu'accessoire et depuis bien longtemps. Elle se fou comme de ses premières braies de la lutte des classes. L'inégalité fait tourner le monde. Sans ça, il resterait bien morne et poussif. Et puis elle ne les envie pas ces gens là. Perclus de devoir et de responsabilités.
Le jeune Faucon qui lui faisait fasse avait encore du lait au coin des lèvres, mais semble-t-il, déjà pas mal de charges qui pèsent sur ses épaules. Elle allait lui dire qu'elle peut attendre oui, elle n'est pas du genre à dépendre des gens pour arriver à ses fins.
Cerridween est connue comme le loup blanc, et elle trouvera sans mal quelqu'un qui pourra la conduire là où elle le désire et sans questionnement indiscret. Elle doit faire quelque chose et tant pis si elle doit passer par quelqu'un d'autre pour arriver à ses fins.
Ce n'est pas comme si elle n'avait pas l'habitude d'être confronter à ce genre de péteux qui pensent être le centre du monde autour duquel il tourne.
Elle allait lui dire oui... quand elle sentit une petite main chaude et ferme, prendre la sienne et l'entrainer, surprise, lui coupant la parole.

Elle se laissa entrainer par la force naïve et tranquille de la jeunesse. Elle se laissa tirer, un léger sourire aux lèvres, plus amusée qu'offusquée.
C'est une va-nue-pieds, ne l'oublions pas. Elle a certes des manières plutôt hautaine, mais elle n'en reste pas moins, fille de rien. Et ce geste tout simple du gamin, calma instantanément toute la verve qu'elle allait balancer au pauvre adolescent qui tentait, de manière assez maladroite, de se faire passer pour un homme.

Elle sourit, limite attendrie par la situation. Le petit môme tenant l'un et l'autre par la main, avançant nonchalamment comme se promenant gaiement avec ses deux parents.
Situation des plus burlesques. Tableau quelque peu surréaliste.
Elle jeta un rapide coup d'œil à Adrian, un sourit semi-navrée, semi-amusée.
Finalement, elle n'aura pas à attendre.

Elle reporta son attention sur le petit d'homme qui n'en finissait plus de parler. Comme une rivière qui ne se tarie jamais. Elle fini alors par rentrer dans le jeu du garçon. Tenant de sa main senestre son bâton, l'autre main dans celle du môme, elle avançait calme et sereine. Comme si de toute manière, rien ne pouvait vraiment l'atteindre.


- C'est toi qui la protège ? Tu as bien raison, elle en a besoin. Surtout du coté droit. Elle a besoin d'avoir un gaillard comme toi pour la protéger de ce coté là.

Elle lui sourit plus franchement en lui faisant un clin d'œil complice. Comme si elle comprenait et ne pouvait qu'encourager le petit dans son élan protecteur.

- Je suis plus agile avec le bâton. Je suis même sure que tu es plus doué que moi à l'épée. Il faudra que tu m'expliques la bagarre des cuillères. C'est un jeu que je ne connais pas. Je ne suis qu'une fille après tout.

Re énorme sourire qui claque et qui tente de faire oublier la curiosité de l'enfant sur le pourquoi elle cherche Cerridween.

- Par contre pécher, mon gars là, je doute que tu gagnes. Je suis très forte à la pèche et j'aime autant gagner que toi. Mais promis, si je perds ce n'est pas grave.

Elle fini par regarder devant elle, et inspira profondément.

- Je ne peux pas te dire pourquoi je dois aller chez elle. C'est une affaire entre elle et moi. Je sais qu'elle n'y est pas en ce moment. Mais je dois m'y rendre. Et je ne peux dire pourquoi qu'à celui qui gère son domaine.

Elle reporta de nouveau son regard sur le petit d'homme et lui sourit tendrement.

- Si tu la connais si bien, tu sais qu'il y a des choses qui ne peuvent être dites ou faites sans s'assurer de qui est en face de nous. Tu es bien méfiant toi non ? Et tu as raison. Ben moi aussi je suis méfiante.

Re re sourire étincelant sur visage diaphane et visiblement fatiguée.
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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
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