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Elle sombre... Du haut de son piédestal, en chute mémorable et prévisible. L'Hermine ne brille plus. Trahison, outrage... L'esprit du mal qui se glisse dans la vie de la jeune blonde. Qui s'y loge pour ne plus en repartir ! Pars, jolie blonde ! Galope vers ton destin ! Ta perte te sauvera.

[RP] Ysengrin, Tanche Jugulum!

Attila_caligula
- Bourgogne! BOURGOGNE!
La porte vole d'un coup de botte porté avec art: le loquet s'ouvre sans se briser. C'est que c'est la dèche chez le Vicomte en ce moment. Les serruriers sont tous des escrocs, comme tous les bourgeois d'ailleurs.
- BOURGOGNE!
Les épais carreaux de verre semi opaque tremblent sur le châssis de la fenêtre. Si les serruriers sont des escrocs, les vitriers sont des écorcheurs! La voix baisse d'un ton.
- Sergent, qu'est ce qu'il nous reste?

C'est le petit jour, le Vicomte rentre après une nuit passée Dode sait où. Pas au bordel, même s'il aime traîner sur le port, les belles ne font pas crédit d'une part, même à un vicomte. A Vannes, il avait essayé de gager ses terres Limousines. Cruelle déception, le breton n'entend pas créer des colonies de peuplement en Limousie. On lui en avait offert deux tonneaux de chouchen, mois cher que l'eau de source. Par respect pour son Nom, et par peur de la réaction de Mère, il avait renoncé.
Bourgogne lui se lève, tiré du lit relativement confortable du Vicomte qui se fout de tout en ce moment. Même le bonnet de nuit estampillé "A.C.Y." par Môman Dhéa en mal de broderie est juché sur son crâne cabossé. Les yeux encore cachés dans d'épaisses valbondes de fatigue, le soudard titube pour faire son service d'Aide de camp-Intendant-Valet-Cuisinier-Messager-Confident.

- Beuuuh, quelques miches, quelques tonnelets, deux voiles, et un foutu tas de bois aussi gros que la Griet. Et la Crochette.... Mon Vicomte! Votre épée!!! La Tolède!
- Ta gueule!
- Gagée? J'pensais pas qu'vous iriez si bas. L'épée de feu vot Saint paternel...
- Père était tout sauf un saint. Et non elle n'est pas gagée, merci de la haute opinion que tu as de moi. Ingrat! Elle est en bonne garde. Chez Blanche.
- Oh... elle va en faire quoi? Tailler ses rosiers?
- La ferme!
- Ou plus sûrement l'oublier dans la cabane du jardinier, qui lui la gagera pour une topine de merdasse.
- Les lettres à la famille?
- Envoyées...
- Meerde!
- ...
- Pourquoi t'es tu précipité pour une fois! Ça veut dire quoi ce zèle subit?
- Qu'enfin vous vous occupiez de vot mesnie, qu'c'était point trop tôt!
- Mère est catatonique, ma soeur a disparu... de nouveau! Bopapa me tire la gueule, et ma Promise veut ma peau.
En descente de lit!

Le sergent bedonnant plisse ses petits yeux bleus enfin en face des trous. Il a remembrance d'un épisode assez similaire dans un passé encore proche. Avec précaution, il se recule d'un pas et tâtonne vers son haubert. La dernière fois, le Vicomte l'avait presque coupé en deux.
- On va partir Bourgogne. La Mer et ses abysses, la Course et ses exploits. A terre je ne vaux rien.
- Le Vicomte de Lannion vous veut sur sa..
- Dis oui, dis n'importe quoi, je lève l'ancre.
- Si la Florenti...
- Je lève l'ancre!
- Si Mademoiselle Blanche...
- Dis lui qu'une crise subite de gonorrhée m'a emporté. Ça lui fera plaisir.


Le vicomte farfouille dans une cantine de guerre, en extrait une lourde hache de mer, une arme laide et brutale, faite pour esmoigner plus que pour tuer, broyer plus que trancher, une arme de viandard, de boucher.

- Cette fois ci c'est la bonne!" dit il comme s'il parlait de l'épouse idéale.
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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Blanche_
Elle se lève, douce torpeur qui l'envahit depuis la pointe du jour, ecchymoses sur les bras et les lèvres bleues. Qu'elle s'est mordues avec violence pour le pas pleurer, paumes tordues dans une position inconfortable sans doute imposée par la brune qui sommeille près d'elle.
L'Hermine a mal dormi ; mais dormi quand même, et c'est presque un miracle quand on sait dans quel état elle avait pénétré le lit tiède.
Les joues sont sèches d'avoir trop pleuré. Au petit matin elle ne peut plus, mais les cheveux en bataille et l'air hagard trahissent les larmes de la veille. Quoiqu'elle ne pleurait pas vraiment ; Blanche ne savait pas pleurer.
Et si je la tuais ?
Et si je le tuais ?
Et si... je me tuais moi ?

Regard fuyant vers Ana, qui survole les mèches brunes sans s'y attarder. Ne rien laisser paraitre, ne rien avouer ; jusqu'à l'instant fatidique où elle se laissera tomber, écrasée du haut d'une falaise peut être, empoisonnée sinon. Quoique la corde reste une option envisagea
Wait a minute.
Dans quel état elle serait, après une défenestration, une pendaison, ou un empoisonnement ? Broyée, bleue ou verdâtre ? Inenvisageable. Perdre l'honneur, la vie, l'amour. Oui.
Mais la beauté ? Par Doué, ça n'était pas possible.

Elle se jette hors du lit, réajuste mèches et chemise, exhibe sans pudeur aucune son corps de gamine-femme aux valets et à sa cousine.


Attila m'a trompée avec une pétasse. 15 centimètres de plus.
5 en hauteur, 10 en tour de poitrine.
Chaque jour en Bretagne, les fiancés trompent leur promise avec des garces brunes et italiennes. Mais que fait Myrlin ?
Quand je pense aux quelques hommes qui m'ont draguée depuis des semaines et que j'ai envoyé bouler, les quelques uns, une petite dizaine... centaine.
Certains sentaient bon. Et moi un homme qui sent la femme, je peux pas.


Elle se redresse, parcourt la chambre en long, large, travers.


Mais quand je pense à tout ce que j'ai fait avec Attila ! Il était presque fini d'être dressé. Bordel, il devenait supportable ! Savait tout faire !
Accrocher une étagère, nettoyer les sanitaires, faire durer les préliminai
Elle devrait me verser des dommages et intérêts pour la formation reçue !
Mais moi, JAMAIS je volerais un homme marié. Quoique maintenant...

Mais qui ?
QUI ?
Pas les maris de mes amies, après tout ce qu'elles m'ont raconté sur eux...

Pourquoiiiiii Ana ?
Je m'occupais bien de lui, je lui donnais à manger matin-midi-soir. je surveillais son taux de cholestérol, 5 fruits et légumes par jour... Je vais envoyer des endives à la pétasse.

Il est revenu, m'a demandé de lui pardonner cette monstrueuse erreur, ce crime à l'humanité.
Je lui ai dit "Attila, faut être patient, je n'ai pas encore les idées en place, et tout ça mérite que je m'y intéresse avant de te répondre, tout ça. C'est très déstabilisant pour l'éducation de Ken, d'être ainsi balloté, j'ai besoin de savoir ce qui est le mieux pour son équilibre psychique".
C'est vrai, je lui ai pas dit, mais il y a, en ce moment, un autre homme dans ma vie.
Alexandro, artiste très doué de 22 ans, peintre de talent qui... repeint ma salle de bain. Enfin voila.
Peut on pardonner l'infidélité ?
J'ai entendu delarue dire... Ça se discute.


[Vive Anne Roumanoff !]
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"- Mais que faites vous ici, Princesse ? Vous n'avez pas encore connu les souffrances de la vie !
- Manifestement Docteur, vous n'avez jamais été une jeune femme amoureuse."
Anastriana
Ana ouvre les yeux et se pose une question conséquente à la douleur qui lui étreint un poignet et sa hanche droite. Mais pourquoi donc a-t-elle mal? Et c'est quoi ce poids mort qui l'écrase à moitié?

Hop, retour en arrière, mémoire s'éveille et lui envoie le flash info de la veille. Une animatrice de JT apparait sous ses yeux et l'air faussement neutre lui décline les gros titres.

"Hier soir, vers 23h30, Blanche-Anne de Walsh-Serrant est venue frapper au chateau de Coëtlogon où réside sa cousine/marraine/maman d'occasion/amie-pour-la-vie, la dénommée Anastriana de Walsh-Montfort.
Les yeux larmoyants et la voix tremblotante, elle lui a expliqué le forfait perpétré par son futur époux, qui semble l'avoir trompée avec la jeune florentine Al..."


Ana balaie de la main sa vision informelle et ouvre les yeux pour découvrir une Blanche toute dépenaillée. Et bien croyez le ou non mais ça lui fait un choc à la brune. Gwenn est une jeune fille à l'allure toujours nickel. Pas de faux plis dans son jupon, les joues toujours bien roses, les cheveux coiffées avec la rigueur presque religieuse d'une Augustine.
Et là, ben dame la jeune fille elle est pas fraiche et Ana n'est pas habituée à la voir ainsi. ça l'émeut un peu la brune parce que sa petite Gwenn elle l'aime fort, comme elle aime son fils. Et que ce garnement d'Attila devrait bénir le ciel de ne pas se trouver dans les parages...

Bon voila que Gwenn s'extirpe du lit, douleurs articulaires un peu soulagées. Doué, que tu vieillis, ma pauvre Ana... C'est moche la trentaine.

Elle observe la jeune Blanche faire son numéro du "je vais bien tout va bien", feignant d'aller sinon bien en tous cas pas trop mal. Elle sourit en coin et l'écoute déverser sa colère.

"Boh, que les fiancés trompent leur promise avec des garces brunes ça c'est sûr j'en sais quelque chose. Qu'elles soient italiennes c'est accessoire je pense. Une option supplémentaire. Pour un écu de plus il a eu les air-bags premium qualité. Mais tu sais plus ils sont gros moins ils se conservent sur la durée. Tu verras dans dix ans quand elle aura deux vieux trucs mous qui pendouillent comment qu'elle fera la tronche, pendant que toi tu arboreras toujours fièrement une gorge souple et délicate. Et oui, tout se paie un jour!"

Ana se lève également, enfilant une robe de chambre en satin qui glisse sur sa peau, avant de s'asseoir avec la nonchalance du réveil devant sa coiffeuse.

"Un homme qui sent la femme tu ne peux pas, mais une femme qui sent l'homme ça les dérange pas t'as vu. Parce que la florentine me semble qu'elle est... Ouverte à tout. A tous."

Elle entend les pas de Gwenn qui font craquer son parquet, se poudre tranquillement les joues.

"Dresser un homme comme Attila c'est impossible et tu le sais nous en avions parlé. C'est un loup sauvage. J'ai le même genre à la maison. Fais comme moi, si tu en as marre. Arrête les frais."

Ana arrête un temps son geste, sa main qui se dirigeait vers ses joues pour y apporter une touche de couleur, reste en l'air comme suspendue. Elle se tourne vers Gwenn, les yeux écarquillés, comme surprise par ses propres paroles.

"Gwenn... Je dois le quitter, tu crois?"
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Blanche_
Elle hésite, scrute les yeux inquisiteurs de son reflet vert pour y puiser réponse.
Qui ne vient pas.
Ô Ana ? Est ce ça, la réponse ? Le quitter lui, quand je ne puis supporter d'être loin de lui très longtemps ? Le tuer, quand une seconde sans lui me parait insupportable ?

C'est assez problématique, tout ça. Je propose de l'enfermer dans un sombre cachot, et de lui autoriser quelques sorties quand sa simple vision cessera de me provoquer réflex vomitif.

Elle s'installe près de la brune, poudre à la main, y plonge un pinceau pour se transformer en talentueuse artiste. L'ocre rejoint les lèvres, et les joues opalines gagnent en fraicheur. La môme revit, sourit même.
Chagrin d'amour est vite oublié.


Tu ne devrais pas le quitter ; je t'ai déjà dit lui avoir parlé. Il t'aime. Ne gâche pas, c'est trop précieux. Qui d'autre peut se vanter de lui avoir jamais ôté ces mots de la bouche ?
A toi il les offre sans attendre ; le sauvage se fait docile et domestiqué. C'est un ours, une brute, étrangère à toute forme de discipline. Entre tes bras il devient agneau.
Et puis, le fait que tu sois mal en étant mariée ne veut pas dire que tu seras bien en étant libre. Tu seras peut être un peu moins mal, ce qui serait un moindre bien.
Tu me suis bien ou tu me comprends mal ?


Et puis elle repart sur une considération d'une soudaine importance, louchant sur sa gorge pâle.
D'un point de vue pratique... Il faut trois mains pour tenir l'un des siens. Les miens sont pile poil la taille d'une paume. Serait ce un fait exprès ?
D'autant que je suis fort aise de pouvoir courir dans les champs sans sentir une paire grosse comme une montagne valdinguer d'un bout à l'autre de mon cou. Les siens battent une mesure délicieuse ; la réflexion me fait y préférer les miens.


Elle soupire bruyamment, masse un bas du dos endolori. Tousse un peu, les phalanges gagnent le front pour s'y loger et caresser la peau avec douceur. Comme si le contact apaisait son mal. Un mâle pour un bien...
La tête se tourne subitement vers l'autre, énième conclusion indubitable.

Je serai soulagée quand je connaitrai le montant de ma pension.
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"- Mais que faites vous ici, Princesse ? Vous n'avez pas encore connu les souffrances de la vie !
- Manifestement Docteur, vous n'avez jamais été une jeune femme amoureuse."
Anastriana
Ana éclate de rire, d'un rire spontané, un rire qui vous détend réellement les zygomatiques, qui vous muscle avec ardeur tous les muscles faciaux. C'est un rire qui fait du bien. Le bien le mal... Non on en parle déjà au-dessus ça suffit!

Elle s'apprête à répondre à la blonde et à ses considérations mamellaires et pensionnaires, lorsque Catherine sa jeune gouvernante lui dépose un plis sur la coiffeuse. Ana cesse aussitôt de rire, elle reconnaitrait cette écriture entre mille.


"Ma Doué Gwenn, une lettre de lui..."

Elle ouvre délicatement la missive, et déroule le vélin, souriant comme une jeune adolescente. Il faut savoir que le Rowenda est d'une espèce qui ne vous écrit que très peu.
Son sourire se fait plus tendre au fur et à mesure de la lecture. Il a le don de la calmer en quelques mots.


"Comment peut-il être aussi tendre et doux avec moi, et me faire autant de mal à la fois... Enfin, voila une missive apaisante. Est-ce que c'est ton cas également? Sait-il te calmer en quelques mots, en un simple pardon, en une bouleversante sincérité dans ses propos? Tu sais quoiqu'on pense de moi, car j'imagine que chacun se dit que je suis une parfaite idiote pour rester avec lui, je m'en fiche. Certaines s'imaginent être mariées au meilleur des époux, qui peut-être les trompera, mais n'en dira jamais rien, certains feignent même leur amour.
Moi j'ai un homme toujours sincère. Quand il te parle, il n'y a que la vérité qui sort de sa bouche. Vérité parfois qui blesse, qui fait du mal, mais au moins, on sait exactement ce qu'il pense, on sait ce qu'il fait, on peut finalement, paradoxalement... Lui faire confiance."


Elle sourit à Blanche et repose la missive sur sa coiffeuse, entamant de démêler ses longs cheveux.

"Alors pour ton Attila, qu'en est-il. Est-il un monstre sincère, ou un monstre parfois hypocrite. Est-ce que tu fonds pour ses propos ou ses écrits ou bien garde-tu chaque fois une certaine rancoeur contre lui?"
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--Bombastus_troubalduc
[Quelques jours plus tard, Domaine des Walsh Serrant]




D'un pas bonhomme, la silhouette éléphantine cheminait en tenant la longe d'une mule hors d'âge, à l'échine curieusement avachie. Une lourde sacoche pendouillait à son flanc décharné, ainsi qu'une cantine brinqueballant de l'autre coté. L'affaire semblait d'importance assez puisqu'on demandait ses inestimables services auprès d'une princesse, rien de moins.
Loin derrière le triste passé parisien où il se perdait dans les ruelles tortueuses, peuplées d'une faune plus dangereuse que la Peste et tout aussi puante. Même son court passage sur les quais d'embarquement pour veiller à la bonne santé des intestins engagés à partir en mer semblait faire partie d'une autre vie.
Une Princesse! Tout de même!

Par contre, aucune information sur l'état de la princière patiente. Le curieux personnage qui avait envoyé écus et instructions n'en avait soufflé mot dans sa missive. Mais le prestigieux pedigree du Dr, à la faculté de Montpellier, son diplôme en Proctologie, était assez éloquent. L'embarras devait être conséquent, le flux confiner au déluge. avec un peu de chance, il y aurait des complications, convulsions, colorations, inondations, gazifications, liquidations... toutes choses éminemment savantes pour lesquelles bien entendu il avait le remède souverain: le Clystère!


- Mon brave, tu annonceras derechef l'éminent Pr Bombastus Troubalduc, Docteur en Médecine de la Savante faculté.
- Y a point d'malade à c't'heure mon Docteur."
dit gravement le palefrenier, chapel dûment et respectueusement tenu entre ses mains épaisses.
- Je viens porter le salut et le soulagement à ..;" commença le gras savant en dépliant la lettre accompagnant la coquette bourse de ses honoraires, "son altesse Herminée Blanche Anne de Walsh Serrant, présentement en grand désarroi". Le ton est sans appel, nullement interrogatif, pure formalité destinée à hâter le processus qui doit le mener au chevet de sa patiente. Les petits doigts boudinés tapotèrent le couteux papier avec un agacement perceptible. Que le vilain est lent!!!
- C'est que son altesse ne reçoit pas. Sa porte est aussi close que le conet d'une nonne.
Peste! Le ras de marée devait être effroyable! Le médicastre rangea mentalement ses instruments, sous dimensionnés selon son premier diagnostic, et caresse d'une pensée émue l'arme souveraine, la reine des batailles contre le flux de ventre des destriers des nobles maisonnées. Un lavement au calibre à la mesure de la tâche à accomplir.
- Menez moi sans plus tarder à ses appartements. J'ai là de quoi extirper le mal dans ses moindres recoins!" dit l'obèse Praticien en déballant amoureusement une mini bombarde à piston au diamètre herculéen.
- Votre Altesse! Je suis médicastre et j'apporte votre salut, fruit de la science la plus moderne bien que venant des antiques les plus sages.
Blanche_
Elle gisait parmi eux, des protecteurs et amis fidèles, des amants de passage en provenance directe de Kastell Paol ou de la réserve de sa Grand Mère Aliéniore ; et avachie sur le sol, à moitié folle ou endormie, elle contemplait sa descente aux enfers avec une distance incroyable.
Les caisses de prune étaient arrivées la veille ; commandées à grands cris lorsque la réserve avait fondu comme neige au soleil. Il avait fallu en faire parvenir depuis la distillerie la plus proche, les ramener au plus vite et alimenter sa soif soudaine de nouveaux breuvages. Payés au centuple de leur valeur, elle n'en avait profité qu'un court instant. Le temps que le liquide froid la réchauffe en s'engouffrant diaboliquement aux confins de sa gorge.
Alors oui, elle se trouvait là, muette de désespoir et de honte, à regarder son reflet dans le verre sombre des bouteilles ; considérer ces ramassis d'immondices comme ses nouveaux-meilleurs-amis.

Griet toqua à la porte et s'effaça.
Le médicastre entra en premier ; elle le suivit, choquée que depuis l'intérieur, on lui ouvrit. Car elle était restée close, cette barricade, depuis le point du jour quand elle s'était postée devant l'entrée avec la ferme intention de traverser les lignes ennemies.
Blanche avait résisté. Pas ici. Qu'est ce qui avait changé ?


- Par tous les Saints ! Mademoiselle Blanche ! Mais... Mais lâchez moi ça, vous allez vous faire ma
BLANCHE ! ON NE MANGE PAS SON MAQUILLAGE !! Crachez ! Crachez tout !


Assise au milieu de son lit, une femme blonde, en chemise, ni propre ni gaie, un peu plus petite que la normale, à la silhouette auréolée de lumière et de crasse. Elle les accueillit sans sourire, moue éberluée et fâchée, de celle qui pense s'en sortir seule.
Griet ne la reconnut pas. Elle la savait surprenante, amusante, pimpante et fraiche ; à cause de la détresse qui rayonnait de son visage, tel qu'elle ne l'avait jamais vu.
Quant aux lésions blafardes qui entouraient ses yeux, elle ne les avait jamais vues. Toujours, avant qu'elle s'y attarde, une étincelle pétillante qui saisissait le regard affectueux ; mais la flamme ne brillait plus.
Blanche s'était éteinte.

La surprise la rendit silencieuse un moment, puis tapant dans ses mains elle attendit l'arrivée des autres. Et retrouvant sa respiration, elle ordonna.

- En avant, Monsieur le Messie. C'est le ciel assurément qui vous envoie.
Avant toute chose... Êtes vous vacciné contre le tétanos ? C'est des fois, si elle vous mord.


[En effet, tout le monde sait que le Professeur Troubalduc est à l'origine de la découverte du vaccin en 1458, invention volée ensuite par les grecs, chinois, coréens, et indiens. Et par Pasteur, ce gros vilain, qui fit ami-ami avec les microbes. source : La santé pour les Nuls.]
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"- Mais que faites vous ici, Princesse ? Vous n'avez pas encore connu les souffrances de la vie !
- Manifestement Docteur, vous n'avez jamais été une jeune femme amoureuse."
Attila_caligula
La visite de l'Ysengrin à sa Promise Epousée avait été une épreuve à la mesure d'un Orphée parti à la recherche d'Eurydice aux Enfers.
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- Blanche! Dode! Reprenez vous! Vous avez l'air complètement folle." Et par le fait, l'Hermine Walsh Serrant était dans un état lamentable, échevelée, crasseuse, hagarde et prostrée au dessus de quelques bouteilles dont les tessons brisés lui avaient lacéré les pieds.
- Qui êtes vous? Que voulez vous? Sortez ou mon Promis vous chassera comme un vilain!
- Blanche! C'est moi bordel! Secouez vous! Et quelle sotte vanité vous fait ainsi vous couvrir d'ordure? UN BAIN GRIET!"

Un éclair de raison fusa à travers les iris azuréens, les lèvres framboises se colorèrent quelque peu en tremblant doucement. Des mots hésitants s'égrenèrent d'une voix plus posée:
- Oh Attila! Je vous ai attendu... attendu... attendu et vous ne veniez plus, comment pourriez vous d'ailleurs?
La colère montante du vicomte, prompte à prendre les commandes d'un corps et d'une cervelle qui s'y adonnent le plus clair du temps avec volupté, tomba en un instant alors que la jeune femme en hardes froissées et défraîchies se blottit dans ses bras hésitants.
- Blanche, venez avec moi, j'embarque bientôt, laissons les chiennes enragées se sauter à la gorge ou mimer Dode sait quelle amitié contrefaite. Toute cette haine ne vous vaut pas plus que vinaigre pour la perle.
- Oh mais vous ne savez pas mon aimé..."
la petite voix se craquelle en un rire trop aigu. "J'ai été si vilaine! Bien sûr vous ne savez pas... "
- Allons, un bain et il n'y paraitra plus, quelques jours en mer et l'ombre restera à terre. Les embruns laveront mieux que n'importe quelle misère les tourments qui vous agitent.

Un instant le visage de la jeune femme s'ouvrit à la lumière de sa beauté passée, puis soudain les yeux s'éteignirent en s'agrandissant de stupeur.
- Comment osez vous! Maraud! Je vous ferai bailler le baston! Grieeeet! Un vilain s'est permis! Je vous préviens! Mon futur époux n'est point si charitable que moi!
La folle expression dévora le visage lisse, le déformant d'épouvantable façon. Atteré le vicomte laissa filer la jeune bretonne qui se réfugia dans un coin de la pièce, de nouveau prostrée et marmonnant.

Tel Orphée le chemin du retour fut un tourment sans nom, Eurydice perdue semblait il, à tout jamais dans les limbes de soeur Folie ou cousine Mélancolie.

Car il est des batailles qu'Ysengrin ne peut que perdre.


[Merci a LJD Blanche]
_________________
Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Blanche_
[Visite d'Attila, point de vue de Blanche]

Il sait.
C'est évident, et ça lui saute aux yeux, tandis qu'elle entend le leu s'époumoner à l'entrée de la chambre, faire trembler chambranles et tressaillir les tentures. Ça s'envole en tous sens, farandole joyeuse dans un paysage apocalyptique.
Blanche au milieu d'un champignon nucléaire ; et le pétard semble avoir autant explosé en sa tignasse folle qu'au centre de la pièce. La vie s'est effacée dans la chambre, poussée en des recoins sombres. Et quand les pieds marchent sur les cristaux de verres luisants, le sol se teinte de rouge. C'est la vie qui s'enfuit, qui s'envole de ce corps qui n'en veut plus, qui file sous les meubles et recouvre les tapis.


Ouille.

L'onomatopée déclenche une effervescence incroyable, ridicule quand on constate un instant le déclencheur. Bandes, saignée, prise de tension et pics à glace... La môme est installée sur un fauteuil un bref instant, suffisant pour entourer son orteil entaillé d'une protection blanche.
Et puis la tornade se relève, et parcourt à nouveau la chambre avant qu'enfin il se décide à entrer.


Attila !
Les bras s'ouvrent et entourent en se jetant dedans, le vicomte moustachu qui a franchi la porte. Et puis, les yeux vagues d'avoir déjà oublié, elle le repousse brutalement, époussète sa robe, comme souillée d'une proximité insupportable, et reprend cet air hautain qui la rend si détestable.

Mais je ne vous connais pas, Monsieur !


Douce ironie. Grâce au ciel, elle ne sait pas. Que celui qu'elle s'obstine, celui qu'elle se refuse pour mieux s'en préserver, celui-là seul la mènera à son salut.
Et si le salut se trouvait dans ton trépas, belle blonde ?

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"- Mais que faites vous ici, Princesse ? Vous n'avez pas encore connu les souffrances de la vie !
- Manifestement Docteur, vous n'avez jamais été une jeune femme amoureuse."
--_ankou_


- Eh bien Blanche, viens tu maintenant?
- Non je ne vais nulle part!
- C'est inutile en effet, tu te perds. Tu es perdue!
- Du tout du tout du tout!!! Je ne suis jamais perdue! Juste un peu de bazar, guère plus que d'habitude!
- Et tu chois. De douce chute il y a peu, tu te précipites maintenant dans l'abîme. Et au fond il n'y a que moi. Toujours à ton service.
- J'ai plein de gens à mon service. GRIET! GRIIIIEEEET!
- Cela fait des heures, des jours et des nuits que tu hurles en vain. La pauvre femme en a sa claque. Tous en ont leur claque. Moi seul demeure auprès de toi.
- HIIIIII! Je ne vous aime pas. VOus faites peur et vous sentez mauvais. Mon cher et tendre! Il vous bottera les fesses!
- Il t'a laissée là! Il n'entend rien au mal qui te ronge. Ne rêve que pillage et meurtre. Bientôt j'irai le chercher lui aussi.
- Mère! Mère est puissante. Elle... elle... elle vous exorcisera. Elle vous brulera! Elle adore bruler les vieux bonshommes en bois qui puent!
- Ta Mère... Oui elle lutte contre moi. Tous les jours. Et pourtant je suis là. Étrange. Je pensais que tu pourrais m'échapper grâce à elle, à son amour de mère et à la voie qu'elle suit. Et pourtant je suis là.
- Mamy! Mamy me protègera! C'est une grande Dame et elle sait ces choses là! ...je vous en prie...
- Tu as fait l'enfant toute ta courte vie. Ne veux tu pas décider pour une fois en femme faite? Il est temps Blanche. Les liens qui te retiennent à ce monde se rompent tous un à un. Il ne reste... il ne reste qu'Aliéniore...


Blanche fixe l'horizon par la fenêtre, chantonnant d'une voix puérile quelques paroles douce amères.
- ...Fanchon ne se montre cruelle
Que lorsqu'on lui parle d'amour
Mais moi je ne lui fais la cour
que pour m'enivrer avec elle"

Son âme effrayée par les tourments qui la déchirent, vagabonde en quelque contrée riante et enfantine, où l'ivresse est la solution a tous les maux, la musique de toutes les danses.
A l'autre bout de la pièce, le vieillard à la peau tavelée s'immobilise devant l'autre fenêtre, en direction d'Ancenis par delà l'horizon.
Où réside peut être une dernière amarre à larguer pour qu'enfin la Blanche Hermine puisse aller son chemin vers un néant oublieux des larmes terrestres.
Blanche_
...où l'amour sera Loi, où l'amour sera Roy, et je serai Reyne...!

Elle se retourne soudainement vers lui, l'impalpable et funeste ange sombre ; et bien qu'elle se persuade qu'il n'existe que dans les vapeurs de l'alcool, elle le juge dangereusement réel.
Comme un instinct de survie qui s'éveillerait après que tout se soit évaporé, une envie de rester et de se battre. Fugace, sans doute, car déjà elle a oublié, et se braque en bloc muet devant la fenêtre.
Ne rien dire.
Fermer les yeux.
Juste oublier...

Et puis elle embrasse sa folie dans un rire insupportable.

Alors comme ça, je dois mourir ? C'est à ça que rimait ce harcèlement si peu agréable ? Diantre, moi qui me croyait votre envie ultime, amazone de vos rêves intimes, me voici soudain une simple cliente, une passagère de votre si mystérieuse carriole ?
C'est que ça ne me convient pas du tout, Monseigneur. J'ai vécu dans la lumière, et si je dois mourir, ce sera de la même façon.
Vivre ! Pourvu que ce soit en brillant !


Elle ricane, lisse ses cheveux dans une psalmodie enchanteresse. La pauvre devient folle, se surprend en tous cas à vouloir le devenir.
Je voudrais vêtir ma robe de mariée, rester debout devant ma fenêtre et ne plus jamais quitter ma chambre, et y vivre jusqu'à ma mort. Je voudrais que l'on m'appelle "la Fiancée", que l'on conte ma tristesse jusqu'en France, que partout l'on chante la terrible histoire de l'Hermine !

- Mais Madame, vous savez bien que vous ne pouvez pas. Avant tout ça, avant votre folie, vous devez vous marier. Vous devez enfanter, vous devez vivre !
Et puis de toute façon, vous n'avez pas encore de robe de mariée.

- Dieu que c'est injuste, seuls les vieux peuvent se payer le luxe d'une douce démence ! Je veux être vieille ! Sur-le-champ !

Elle lance alors à celle qui ose s'opposer, à sa fidèle Griet un regard sombre et cruel. Vois tu, comme je deviens ?
Et Griet, la forte et courageuse matrone, a peur. Le Malin peut être a gagné les yeux de son Adorée, et s'il n'est pas encore glissé en son âme il s'y adresse avec perfidie. Car c'est à lui sans doute qu'elle parle, lorsqu'elle annonce son trépas prochain.
Glauque, cet intermède blond. Pourvu que le temps des câlins, des bisous et nuages roses revienne vite ! Ça craint grave ici.


Et sinon, c'est comment les Enfers ? On dit que je vais y aller. Autant se préparer tout de suite. Climat tropical, travail à la chaîne ? Bordel, c'est terrible !
J'ai la peau si fragile ! Vous n'y pensez pas une seconde.

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"- Mais que faites vous ici, Princesse ? Vous n'avez pas encore connu les souffrances de la vie !
- Manifestement Docteur, vous n'avez jamais été une jeune femme amoureuse."
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