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[RP] Et vogue la galère... Heu roule la chariotte

Milo
- Bon, alors, l'attend où, ton « Vaxou » ?

Avec la voix haut perchée s'il vous plaît.

Quoi de plus normal, quand on a une voix grave de basse, d'essayer de prendre la voix la plus aiguë possible, afin d'imiter sa moitié, toutes proportions revisitées, bien évidemment. Aussi, juché sur leur nouvelle acquisition, il attendait, plutôt avec une impatience qu'il ne cachait pas - en massant sa senestre - que le duc daigne se montrer. Mais, pour comprendre pourquoi le blond en était à jouer les cochers, il faut revenir de longs mois en arrière.

La petite n'était pas encore née. La rouquine n'avait pas encore fini son premier mandat, on en était seulement à la moitié. Et déjà, les routes reprenaient vie dans les Azurs impatientes, qui rongeaient leur frein silencieusement. Il n'avait rien dit, au tout début. Et puis, à mesure que le temps passait, qu'il s'enracinait dans ce duché, il avait parlé.

L'envie de revoir la blonde, tout d'abord. Les Emeraudes lui manquait, plus qu'il ne voulait bien l'avouer en public. Retrouver la frêle jeune femme pour discuter de tout et de rien au coin du feu, rire parce qu'elle voulait lui apprendre à aimer le vin, liquide gorgé de soleil, rougir parce qu'il avait enfin trouvé une femme, non pas juste pour baiser et se détendre*, mais bien pour refaire sa vie.

Le désir d'être à nouveau sur les routes, aussi. Etre libre, ne pas savoir où aller, rester à un endroit quelques jours pour repartir plus loin par la suite. Tout cela lui manquait. S'engueuler avec les autochtones, se faire traiter de rustre et de gueux, ça lui manquerait presque. Peut-être même se prendre un ou deux procès, histoire de renouer avec le bon vieux temps.

Et puis, un mandat était passé. Pas l'ombre d'un nouvel horizon à l'ouest. Un second mandat était entamé, en même temps qu'un ventre rond se formait. L'obligation de repousser une fois de plus son voyage, sa vision s'effritant à mesure que s'égrainait le temps. Il aurait pu partir seul, comme le lui avait suggéré plusieurs fois la rouquine. Mais à quoi bon passer de longs mois en solitaire, sans rien à partager, peut-être même courir après le vide, tant la blonde était de plus en plus fatiguée.

Elin était née et avec elle, ses projets de voyage. Faire découvrir à la rouquine ce qu'elle n'avait jamais pu ou voulu voir. Et puis, un miracle, inespéré, peut-être même un prodige. Rien de moins qu'une invitation à escorter un ducaillon qui partait pour une histoire louche en Béarn. Pas qu'il aimait la région, il la détestait même, mais au moins cela sonnerait-il comme le début de leur aventure. Pour la rouquine qui n'avait quitté - son couvent – son duché, c'était une belle occasion que de découvrir le reste du pays.

Ni une, ni deux, le géant avait sauté sur l'occasion – pas Vaxou, rassurez-vous – pour prévoir sa ballade. Au petit bonheur la chance, comme de coutume. Sauf que la tâche risquait d'être plus compliquée que d'habitude, mais cela il ne le savait pas encore. Il n'était guère habitué à traîner femme, enfant, beau-fils et nobliau derrière lui. Son cheval par contre, si. Même s'il était plutôt dessus qu'à côté, mais là... Attelage oblige.

Peut-être même pour lui prouver sa bonne volonté, la rouquine avait commandé une roulotte chez un quelconque charpentier, roulotte dont il n'avait pu voir grand-chose durant la nuit et qui accueillait son séant. Cela lui suffisait, même s'il n'avait osé avoué qu'il ne savait pas du tout conduire ce genre d'engin. Mais l'aventure, c'est l'aventure, et il avait appris, après plusieurs cahots, à maitriser la bête d'une main sinon sûre, au moins ferme.


- Faut p'tet aller l'chercher au bordel ?




*Phrase qu'Ilmarin a balancé un jour au blond, à propos d'une possible aventure entre lui et la Comtesse Daresha de Jeneffe Riddermark : "On te demande pas de tomber amoureux, mais de baiser pour te détendre !"
Breiz24
S’il est au bordel, c’est toi qui y va ! Faut reposer les chevaux de toutes façons, si Poup voyait comment que tu leur tires sur la bouche elle serait folle ! J’suis sure qu’elle t’attend déjà au Paradis Solaire pour te botter l'cul !

Sourire tendrement amusé de la rouquine, qui a serré les dents pendant une bonne partie du trajet, le temps que son blond d’époux se familiarise avec la conduite d’une roulotte. Se retenant de râler sur les cahots qui faisaient que son fondement toujours fragilisé par la naissance d’Elin était au supplice, et se retenant de même de lui prendre les rênes pour conduire elle-même la roulotte. Elle aurait su, du moins mieux que lui, enfin, c’est ce qu’elle pensait. Les grands chevaux, elle connaissait. Pour avoir été un temps la dresseuse unique de Lugh, étalon gigantesque, qu’elle voulait voir devenir son cheval de guerre. Ca remontait si loin, cette époque.

Plusieurs moi avant sa rencontre avec le blond. Quand elle était en colère, et veuve. Quand sa seule colère était le ciment qui maintenant la Ruse unie. Quand sa haine du monde entier permettait au petit groupe de croire encore que l’époque du Pi n’était pas révolue. Que la Ruse armée avait encore de beaux jours devant elle. A ce moment là, elle avait voulu un cheval de guerre, un cheval noir comme la nuit. Et elle l’avait nommé Lugh, la lumière divine. Elle serait le courroux des Dieux sur le champ de bataille. Sa rencontre avec le blond l’avait apaisée, en une journée.

Une mèche de cheveux échangée contre un lacet bleu, le pacte était scellé. Un mois plus tard, le blond s’installait chez elle. Elle était élue pour la première fois au conseil ducal. Et pour la première fois elle devait voyager régulièrement. Le blond avait-il jamais réalisé que leurs minuscules pérégrinations étaient pour elle le plus long voyage qu’elle ait jamais fait ? Au point que, son ventre s’arrondissant à l’aube de son second mandat, ils décidèrent de louer une maisonnette à Sémur. La rouquine abandonnait progressivement son passé à Mâcon, et se tournait résolument vers l’avenir et le blond. Passionnée, passionnelle, la rousse. Trop peut être. Qu’importait. Elle était plus heureuse qu’elle ne l’avait jamais été, et la petite fille endormie contre son sein, dans l’écharpe de laine soyeuse, n’y était pas pour rien. Tout comme le blond, qui les secouait tous beaucoup, pour la plus grande joie du rouquin miniature, qui riait aux éclats dès que sa mère échappait malgré elle une bordée de jurons à faire rougir un marin.

C’est elle qui l’avait voulue, cette roulotte. Pas question de partir à l’aventure avec une toile de tente roulée sous la selle de son cheval alors qu’il y avait deux enfants de la partie. L’argent de la vente de ses champs avait été réinvestit, un peu. Et son amour du bois, beaucoup. Elle avait presque harcelé le charpentier, dessinant elle-même les plans du véhicule qu’elle voulait. Le pauvre homme n’avait pu que se plier au difficile exercice, n’espérant qu’une chose, c’est qu’elle ne vienne pas, enceinte jusqu’aux yeux, mettre la main à la pâte.
Et, enfin, elle était là, dans leur cour, la roulotte. Vernie, luisante, aux grandes roues cerclées de fer, la rouquine était tombée amoureuse de la réalisation, laissant un large pourboire à l’artisan.
Elle avait fini l’aménagement elle-même, rajoutant matelas de paille sur la grande couchette, sur la gauche, et sur la petite au dessus, celle de Gauvain qui, ravi, jouait à grimper et descendre la petite échelle. Elin, elle, dormait dans son couffin. De l’autre coté, des placards. La rouquine avait collé des rangements partout, dans chaque interstice vide.
Les petites fenêtres étaient entourées de rideaux rouge foncés, couleur bourgogne. Même couleur que les édredons. La rouquine craignait le mal du pays. Cela transpirait dans toute la structure de leur roulotte, laquée de vert et de rouge.
Mais ce dont elle était le plus fière, c’était l’acquisition, avec la bénédiction de Poup, alors encore en vie, d’une paire de juments de trait, des Auxoises pure race, lourde à souhait, et puissantes, leurs larges poitrails bais tirant avec entrain la petite famille, au son de leur sabots frangés de fanons noirs.
A l’arrière, le noir Sombrelance et le doré Grani cheminaient paisiblement, le frison supportant placidement le mouflet surexcité qui venait parfois agiter sa longe pour le faire approcher de la roulotte.


On va l’attendre là, à la frontière. S’il est au bordel je vais pas le chercher, il a bien le droit de se vider les bourses lui ! Non ?

Et de sourire, radieuse, imaginant déjà une clairière à l’orée de la ville frontalière, entre l'Auvergne et le Limousin, avec un joli ruisseau où Gauvain pourrait se baigner pendant qu’elle se reposait. Et se reposait encore. C’était la première fois depuis des années qu’elle n’avait rien d’autre à faire que se reposer. Et elle en profitait éhontément. Un ruisseau, une clairière pour les chevaux, un feu de bois et un canard à la broche. La soirée serait parfaite.

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***** L'atelier des Doigts d'Or : couturière *****
Vaxilart
C’est à Nevers que le Duc s’était réveillé le mâtin du grand départ; en fait il ne s’était jamais endormi. Tournant à gauche et à droite sur son lit de paille, le sommeil ne vint pas le trouver. Et, bien qu’il pu sans doute trouver un bordel digne de ce nom à Nevers pour se vider la bourse, il ne comprenait pourquoi mais l’envie de s’y vider s’était totalement dissipé depuis quelques semaines déjà. Ruisselant de sueur, le Duc avait finit par se relever et s’était contenter de fixer son reflet dans la glace jusqu’aux premiers rayons du soleil. Dans l’obscurité de sa chambre, il ne distinguait pas grand-chose, mais son âge ressortait avec force et vigueur, ces 36 années étaient pour lui tant d’échec, de pertes, et de faillites.

Lui qui avait été militaire devait s’y résoudre, il n’avait jamais eu le courage dans sa vie privée de foncée, de charger arme en main contre vents et marrées vers ce à quoi il tendait. Sa raison l’avait jusque là emporté, et c’était cette fois sa propre raison qui avait constaté son propre échec. C’est pourquoi il fonçait; vers le Béarn.

Vaxilart avait fait le voyage entre Joinville et Nevers seul, sans apparat; une chemise, un pantalon et une paire de botte, sans oublier un mantel brun boue en cas de pluie. Si ce n’était de la qualité supérieure du tissu, on aurait pu jurer un charretier, quoi qu’après trois jours à camper en nature rien n’y paraitrait plus. Et c’était tant mieux ainsi, il était venu sans coche, sans domestique, et presque sans le sou. C’était assurément ce qui pouvait s’apparenter le plus à un pèlerinage de bourgeois.

Arrivé plusieurs jours avant Breiz et son compagnon à Nevers, il en fallut de peu pour qu’il ne partit seul. Chaque jour il allait longer la frontière, hésitant. D’un côté il se voyait empressé de prendre sa route, de l’autre, c’était l’angoisse de quitter la Bourgogne seul. Voilà des années qu’il ne l’avait pas quitté en solo, cela remontait à sa prime jeunesse, alors qu’il n’était que Capitaine des unités d’élites bourguignonnes, qui n’avaient au fond rien d’une élite, tout au plus une milice armée de piques. Mais au-delà de ces considérations purement personnelles, c’était surtout la crainte d’être attaqué, pillé ou tué, la crainte de n’arriver jamais à bon port qui le retint de franchir la ligne. Cette fois, nul échec n’était permis, il ne pouvait se le permettre. Prenant son mal en patience, il attendit, attendit et attendit encore l’arrivée de la famille qui l’accompagnerait.

La route aux côtés de Breiz aurait été prévu bien bavarde, arrosée et ponctuée d’engueulade. Mais le Duc n’en avait guère le goût. Il passait la majeure partie des journées seul, à l’avant ou à l’arrière de la charrette familiale. La solitude ne lui pesait pas, même qu’il la recherchait en ce moment; il lui fallait puiser tout son courage, toute sa fugue, mais surtout, il lui fallait entretenir la folie qui le prenait. Quand ils s’arrêtaient pour manger, il ne prononçait que le minimum : merci, oui, non. Et si on tentait de le piéger dans une question auxquels un développement était attendu, il faisait bref, ou détournait simplement la question.

Assurément, il n’était guère compagnon agréable, mais il avait la tête trop pleine pour s’en rendre compte.

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Milo
Il tique à la phrase prononcée, mais il n'en montre rien. Il préfère serrer les dents, un instant, petite veine palpitant dans son cou, signe de colère chez le géant. Tout plutôt que de s'engueuler encore en pleine rue, même si cela ne le dérangerait pas outre mesure. La rouquine ne l'a sûrement pas fait exprès, pour ce qu'il en sait.

Et les jours suivants, aussi mornes l'un que l'autre, se chargerait de toute façon de ressortir la phrase honnie, celle qui le rend furieux, celle qui le faisaitt sortir de ses gonds et ressembler à un taureau furieux : aller dans un bordel et se payer du bon temps, puisqu'elle ne pouvait pas remplir son office d'épouse. Conneries, sujettes à de nombreuses disputes.

L'arrivée jusqu'en Perigord ne se fait pas sans mal. Retards, loupés, ratés, la troupe avance d'un pas pour reculer de deux, ce qui a le don d'agacer le blond. Parce que les villes qu'ils traversent sont encore plus mornes que dans ses souvenirs. Le paysage qui défile inlassablement, lui, par bonheur, change du tout au tout, selon qu'ils quittent les coteaux bourguignons pour aller à la rencontre des monts d'Auvergne et finissent par apercevoir les vallons du Périgord.

Et c'est là, dans une forêt comme il les chérit tant, qu'ils ont fait halte, pour le repas du midi. Une clairière jouxtant le chemin principal, assez grande pour pouvoir garer le véhicule et leur permettre de faire un feu. Quelques buissons éparses, des souches pourries, le roulis d'une rivière non loin, l'humidité étouffante des bois et, juste derrière, les ombres épaisses des arbres centenaires.

Chariote arrêtée d'un geste sec, accompagnée d'un claquement de langue, et voilà le géant sautant à terre, tendant les mains vers le petit rouquin qui n'attendait que cela pour pouvoir lui sauter dessus. Clignement d'yeux du blond, tandis qu'il cale l'enfant sous un bras, avant de se tourner vers la rouquine pour l'aider à descendre, tout en lui indiquant du menton le duc, un peu en retrait, comme à son habitude.


- J'vais aller voir « Vaxou », faut qu'on cause entre hommes, femme.

Nouvel clignement d'yeux et fondement qui se déplace jusqu'au duc, gamin laissé au sol. Il tapote l'encolure du cheval, avant de relever la tête vers Vaxilart, à demi-moqueur.


- Faut qu'on cause. Et j'vais pas y aller par quatres ch'mins, voyez. On va où, pour voir qui ou pour faire quoi ? Il plisse les yeux, scrutant le visage buriné de l'homme, massant sa senestre. Et surtout, quels sont les risques ? J'me fous pas mal d'passer sous les lames des soldats, j'suis plus à ça près. Mais la rouquine et les mouflets, ça m'f'rait plus chier, d'jà.
Vaxilart
L’arrivée au Périgord du groupe réveillait peu à peu le Duc de son hermitage. Il lui fallait retrouver langue et paroles pour convaincre et corrompre, c’était la première étape à franchir. Vaxilart, tout bonnement, avait fait confiance à l’aide de son fils, Flex, mais leurs derniers échanges de lettres n’étaient guères prometteurs, bien qu’il eut remplie sa part du contrat, voilà que l’indigne se défilait sous quelques excuses bidons; bien franchement il s’était fait avoir sur le coup. Mais au fond, il se savait bien idiot d’avoir fait confiance à un tel impudent qui n’avait d’yeux que pour sa propre personne et ses intérêts. Dieu, Dieu, qu’as-tu fait de mon fils…

À l’arrivée de Milo, le Duc sourit en coin. Lui et sa femme avaient été plutôt discrets jusqu’à date, et ne l’avaient pas trop enquiquinés sur les raisons de son voyage. Mais après tant de semaines passées ensemble, et puisque le voyage tirait à sa fin, il devait être normal que la curiosité finissait par l’emporté sur la pudeur que l’homme se garde vis-à-vis les secrets.


-Vous me croyez en exil? Recherché? Ce n’est certainement pas Breiz qui vous a dit cela…

Mais si cela vous rassure, les risques ne sont pas plus grands que ceux d’un voyage ordinaire, m’enfin, parce que c’est un voyage ordinaire. Si nous devions passer sous une lame de soldat, ce serait assurément le fruit du hasard ou de leur folie.

Toutefois, j’ai de la famille au Périgord, vous avez déjà été généreux de m’accompagner jusqu’ici. Si d’autres projets vous appellent, je trouverai bien quelques connaissances pour m’accompagner jusqu’au Béarn… Surtout, je crains que quelques imprévus, ou quelques cachotteries, ne m’obligent à m’arrêter à Bergerac plus longtemps que je ne l’eus désiré… Maudit soient ceux qui n’ont guère de parole…

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--Gauvain.



Lui, c’était simple. Depuis qu’ils étaient partis avec la roulette… chariote ? euh… dans le machin avec les chevaux, bin il rigolait tout-le-temps ! Déjà, Maman bin elle travaillait plus dans le grand bureau où il s’ennuyait, et puis elle avait plus le gros bidon maintenant alors elle pouvait jouer avec lui comme avant. Bon, y’avait bien la petite sœur qui l’occupait un peu, mais ça ça allait encore. Il savait pas trop d’où elle venait d’ailleurs cette petite sœur. Déjà, lui, on lui avait dit qu’il allait avoir un petit frère. Alors il voulait un p’tit frère ! Y’avait eu tromperie sur la marchandise là, et ça allait pas du tout. Maman avait disparu toute une nuit quand il avait dormi dehors avec Milo, même que c’était vachement rigolo comme maintenant, dans la chariole… carette ? Dans le truc avec les chevaux. Puis le matin, maman elle est restée au lit alors il avait même pas eu son petit déjeuner préféré, les crêpes, mais avec Milo ils avaient été au marché et il avait eu autre chose. Pis après ils avaient été voir Maman, puis y’avait une petite sœur, et même qu’au début Maman elle avait vachement peur qu’il lui fasse mal. N’importeuh quoi hein ! Puis bon quand même la petite sœur elle était pas trop casse pieds, elle pleurait pas tout le temps comme le petit frère de Grid son copain du château, celui avec qui il jouait quand Maman elle s’occupait des moutons avec son gros bidon.

Maintenant elle avait plus le gros bidon, et elle avait le temps de jouer avec lui dans la rouliote… ralette ? Dans le truc avec les chevaux. Pis y’avait les deux gros pour tirer la cariette, mais y’avait aussi le tout beau de Milo et son copain le Noir. Maman elle montait pas encore dessus, mais elle avait promis que bientôt ils iraient faire un tour tous les deux.
N’empêche, les voyages en charielle, c’était trop rigolo. Ah ! Ils étaient arrivés ! Ouéééé ! parce qu’il avait un petit peu faim là quand même alors hein ! Vite, il sauta sur ses pieds, avant Maman et la petite sœur – elle est trop nulle cette petite sœur quand même, elle sait même pas marcher ! – et hop ! Dans les bras de Milo ! Et par terre, pendant qu’il aide Maman à descendre avec la petite sœur – qui ne sait pas courir non plus, d’ailleurs ! – et puis il va explorer les environs pendant que Maman s’occupe des deux gros gros chevaux, et Milo de Vaxou. Il est bizarre ce Vaxou quand même, il est toujours tout seul. Pis d’habitude, Maman fait bien gaffe qu’il aille pas lui parler, il se demande bien pourquoi… C’est pas un ogre quand même hein ? Parce que les ogres et bin ça fait peur, et Vaxou bin… Il fait pas trop peur hein ! Ah ! Il a trouvé son épée ! Elle était tombée par terre quand il a sauté de la chariette. Han naaaan ! Il manquait un petit bout ! Son épée ! Sa belle épée toute-en-bois !

Il lui fallait un réparateur d’épée tout de suite ! Viteuh viteuh ! Ah ! Vaxou il en avait une d’épée, il savait surement comment les réparer, et puis Maman elle lui en voudrait pas d’aller le voir pasque Milo lui parlait déjà. Alors hein ! c’était po lui qui avait commencé à le déranger !
Hop, ni une, ni deux – ni même trois, parce qu’il ne sait pas compter jusque là ! – le voila parti direction Vaxou. Objectif atteint, il tire sur le manteau brun, pour attirer l’attention du vieux – il est plus vieux que Maman et Milo celui là hein dis donc ! – et voila que les larmes si bravement retenues à la découverte de l’épée à l’éclat de bois manquant qui débordent.


Monépélécasséééééééééééééééééééééééééééééééééée

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Vaxilart
Ancré sur ses pieds, les mains discrètement crispé, le Duc fustigeait de mauvaises pensées son fils maudit. Alors qu’il avait presque terminé de lui lancer un mauvais sort, voilà qu’le jeune venait le déranger détournant par là même toute cette énergie négative catalysé envers l’indigne borgne. Maudit soit-ce les fils, les enfants et les filles – surtout les filles. Bête à problème, à bruit et à désagrément… C’est un regard empli de compassion qu’il jeta alors au faux-père avant de se retourner vers celui qui le réclamait fermement.

Prenant la branche qu’on lui tendait, il en fit rapidement le diagnostic.


-Mais, ce n’est qu’une brindille!

Paroles secs et sans équivoques qui furent suivit d’un ample mouvement se terminant sur un vol plané du jouet vers la forêt. C’était inutile de se faire des à-croires.

Toutefois, c’est l’échine du Duc qui se raidit, présumant le regard meurtrier que Breiz devait lui lancer de loin… N’osant même pas relevé les yeux vers le père, le pauvre Vaxilart était pris au piège entre sa conscience et son envie… Ne souhaitant guère être abandonné à mi-chemin, il se ressaisit rapidement et d’un naturel fulgurant (une âme de menteur sans conteste) il sortit sa propre épée de son fourreau.


-Voilà de quoi t’occuper réellement…

Phrase qu’il ponctua d’un faible sourire se voulant sincère mais étant loin de l’être… Maudit soit-ce les fils, les enfants et les filles – surtout les filles pardi!
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Milo
Le sourcil se hausse, à mesure que le duc lâche sa logorrhée. Et la senestre est massée, Azurs amusées lorsqu'il a l'impression d'entendre l'un des discours de campagne que l'homme pourrait prononcer s'ils étaient en pleines ducales. Aussi se contente-t-il d'un silence poli, préférant prendre son temps pour répondre.

- Breiz n'm'a rien dit. J'lui ai rien d'mandé. Mais... Il se penche encore un peu, penchant la tête sur le côté, comme le ferait un faucon pour mieux évaluer sa proie. Vous pouvez garder vot'ton cond'scendant quand vous êtes avec les vôt', les cu...

Et de se retourner vivement alors qu'une voix fluette et enfantine, emplie de larmes, se fait entendre. Gauvain, en digne fils de sa mère, entre en action pour éviter au duc une remarque des plus acerbes. Mais ce qui suit, en revanche, n'est pas réellement du goût du géant.

Le sourcil se rabaisse tandis que l'homme lui jette un regard étrange, de ceux qui semblent osciller entre pitié et compassion. Du moins pour le blond. La senestre est cessée de masser quand ledit duc prend l'épée, paroles froides s'échappant de sa bouche. Les Azurs deviennent peu à peu neutres, pendant que l'épée est tout simplement jetée au loin comme une vulgaire chaussette. Et le corps de se tendre, une veine palpitant légèrement à la base de son cou, lorsque la lame est sorti, flirtant avec les airs dans un drôle de bruit cristallin. Tendant simplement l'épée à l'enfant, comme si c'était un jouet.

Mais la colère elle, l'aveugle. L'empêche de voir ce qui est. Lui susurre une seule et unique chose, que l'enfant de son amante est en danger. L'image est nette. Celle d'une épée fendant les airs, un fourreau malmené par le geste, un bras tendu à l'extrême et un homme au sourire étrange. Le reste est flou, noyé par la fureur qui le submerge un instant.

Le corps se déplace pour se mettre en l'enfant et le duc. Le bras droit se recroqueville contre son flanc pour être propulsé la seconde d'après, en direction du ventre du duc. Il ne se rend même pas compte de son geste, tout ce qui lui importe, c'est cette main tenant la lame, main qu'il bloque de sa senestre, serrant à s'en faire mal, afin d'abaisser la lame. Et le bras de revenir en place, alors qu'une petite voix lui intime l'ordre de s'arrêter. Peut-être est-ce celle de la rouquine, à moins que ce ne soit sa conscience. Qui lui remet en tête les images d'un Grimoald inconscient, le visage en sang, un poing ganté prêt à s'abattre de nouveau.


- Pauvre con ! Ne refaites jamais ça, c'est clair ?!

Azurs qui deviennent Opales, tandis que la voix est sèche et froide. Le poignet est serré au plus fort, la main droite prête à se lancer à l'assaut du cou juste avant de revenir prendre place près de son flanc et le corps de l'homme repoussé prestement. La veine sur le cou, elle, a encore grossit un peu.

- Bordel, mais vous passe quoi par la tête ? Vous vous croyez où ? C'est un gosse de deux ans, pas un soldat surentraîné ! Et après vous osez d'mander p'quoi j'm'inquiète ? Il tremble de fureur, baissant la voix avec difficulté pour ne pas effrayer plus l'enfant que ça, enfant qu'il prend dans ses bras, fusillant du regard le riche homme. Et j'veux réponses à mes questions. On r'partira pas tant qu'j'les aurais pas eues.

Azurs fielleuses, pleines de défi. Alors ducaillon, quelle parade vas-tu inventer ?
Breiz24
Elle nourrissait les juments, Elin lovée contre elle, dans la soyeuse écharpe de laine grise. Un sac d’avoine noué à leur licou, les braves auxoises ruminaient presque, goutant à un repos bien mérité après une matinée à tracter la roulotte de la petite famille. Elle s’attardait près des chevaux quand le hurlement de son fils la fit bondit, réveillant un instinct atavique. D’un bond, elle fut près de lui, un minuscule instant après avoir reconnu le sifflement caractéristique d’une épée sortant du fourreau. Le blond avait déjà bloqué le danger, avait déjà frappé un duc, avait déjà le voile rouge de la colère, qu’elle ne lui avait vu qu’une fois, devant les yeux.
Elle avait déjà la pointe d’une dague appuyée délicatement sur la glotte de Vaxilart. La menace planant sur son fils, depuis sa naissance, résonnant à nouveau devant ses yeux. Le tuer. En le torturant. Parce que son père était le Pi. Le duc ne le savait certainement pas. Mais les yeux de la rouquine envoyaient un message très clair : « bouge et je te saigne comme un porc, tout duc que tu sois, Vaxou »

Elle se tait, tant que le blond parle. Elle se tait et elle réfléchit, à toute vitesse. Pourquoi faisait-il ça ? Voulait-il vraiment du mal à l’enfant ? Sa haine pour le père l’avait-il poussé à s’en prendre au fils ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Elle se tait, et sa dague reste appuyée sur la peau tendre de la gorge ducale. Jusqu’à la fin du laïus de Milo. Lentement, elle pose sa main libre sur le bras de l’époux, glissant jusqu’à la jambe de l’enfant, qu’elle presse légèrement. Geste d’apaisement, malgré le fait que sa dague n’ait pas quitté sa place.
Elle ne peut le croire capable de pareille vilenie.


Laisse, Milo. Sa Grâce va aller chercher le jouet de mon fils, ensuite il reviendra nous expliquer les raisons de son emportement.

Le ton était calme, neutre, et plat. Il ne souffrait aucune contradiction, ni de l’un, ni de l’autre. Elle se pencha légèrement vers Vaxilart, sifflant entre ses dents :

Ne présentez plus jamais de lame nue à mon fils. Jamais.

La pointe de sa dague s’éloigna un peu de la glotte du bourguignon. Pour lui permettre de s’esquiver. Parce qu’elle en était certaine, elle serait obéie, il irait chercher le jouet perdu. Quand il reviendrait avec, elle lui fourrerait un verre de marc de Bourgogne entre les mains, et il finirait bien par vider son sac.
Un rousse en colère, ça doute de rien.

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***** L'atelier des Doigts d'Or : couturière *****
Vaxilart
Sursautant, frissonnant, puis expiant, le Duc finit par relever les yeux au ciel pour remercier le Très-Haut d’avoir préservé sa vie saine et sauve.

Toutefois, cela n’atténua pas son rythme cardiaque qui c’était accéléré pour la peine cette fois. Il se pencha d’abord pour ramasser sa lame tout doucement, puis se relevant fixa les deux parents d’un regard plutôt intense! Nul besoin de mascara pour y arriver là. Puis, levant l’index, regardant d’abord Milo, puis Breiz.


-Vous êtes unes bande de… MALADES!

Une légère fumée s’échappa de son oreille gauche avant qu’il ne fasse demi tour marchant à grande enjambé vers son propre cheval.

-Pardi, vous êtes totalement fous.

Serrant sa selle bien solidement,

-Détraqués!

Passant son pied dans le premier étrier,

-Totalement givrés!

S’élançant d’un coup de jambe pour monter cette fois,

Des malpropres, des vas-nu pieds, deux vilains, des parents indignes, des violents, des sans-classes, des défavorisés, des oubliés de Dieu, des malformations vivantes… Seigneur Dieu!

Se retournant vers sa compagnie,

-Des animaux, rien d’autres que des animaux. Non de non, une brindille bordel de merde! Vous… Vous…

Agitant l’index à bout de mot…

-Tout ça... Yah!

Et de ce cri élança sa monture vers l’avant. Pas question qu’il reste une minute de plus prêt de ce duo aussi farfelu qu’immoral risquant à tout moment de se faire égorger comme un porc car ils ont plus de viande pour le souper... Pour sûr, il garderait ses distances à l’avenir, il avait bien fait jusqu’à date, voilà qu’un seul moment de faiblesse, de franchise, qu’ils en profitaient pour tenter de lui téter son sang bleu.

-Pourritures, cannibales, ennemis de la vertu, bêtes sans-nom...
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Breiz24
Nom de Dieu de nom de Dieu de nom de Dieu! Bordel de catin désséchée ! Vaxilart de la Mirandole ! Nom de dieu de nom de dieu !

Elle n’en revenait pas, la rouquine. Pour la première fois de sa vie, un homme lui désobéissait. Et, ça, ça lui sciait les pattes. Une fraction de seconde. Celle d’après, elle avait dénoué l’écharpe de laine, et déposé le tout, comme un vulgaire paquet de linge sale, dans les bras du géant blond.

Trouve l’épée de Gauvain. Moi, je me charge de lui. Paroles implicites, mais le ton de sa voix les révélaient très clairement au blond, qui connaissait la rouquine comme personne. Le Vax’ allait passer un –très – sale quart d’heure si la rouquine le rattrapait. Ce dont elle ne doutait pas une seconde, alors qu’elle se glissait prestement, à cru, sur le dos de Sombrelance. Elle se pencha pour dénouer le licou de son anneau à l’arrière de la charrette et serra les cuisses, lançant le palefroi au galop. Le cheval était rapide, la cavalière, légère. Ils rattraperaient certainement Vaxilart avant qu’il ne soit trop loin. Un duc tout équipé monté sur un lourd destrier, ça va moins vite non ?

Cataclop, cataclop, toussa, fouette cocher, le hongre fonce, rouquine plaquée à son encolure, pour rattraper le fuyard. Fuyard qui fuit seul en terre inconnue, et qui risque donc de se faire dessouder assez rapidement. La jeune femme, doublement en colère, voire triplement – il a mis son fils en danger, il se met en danger, il met tout le monde en danger en s’éloignant du campement – fonce à bride abattue, et finit par rattraper le duc, et se penche, pour saisir la bride du cheval, tirant pour le ralentir alors qu’elle se redresse lentement, furibarde, gueulant alors même que les chevaux ne sont pas arrêtés.


C’est pas bientôt fini vos conneries oui ? Vous en avez pas marre de faire n’importe quoi et de vous barrer sans assumer ? Vous vouliez quoi ? Tuer mon fils ? C’est Frim qui vous a payé pour éliminer l’enfant du Pi ? Qu’est-ce qui vous prend, par la Boulasse, de présenter une lame nue à un bébé ! Z’avez eu des gosses pourtant non ? Vous les avez tués aussi ? Pis vous vous êtes barré au galop en insultant les gens, pareil ? Z’avez vraiment un grain nom d’une pipe, pour agir comme ça ! Triple buse ! Duc de pacotille ! Ca vous sert à quoi, bordel à cul, d’être Vaxilart de la Mirandole, Duc de Saint Fargeau, Baron d’Auxonne et chambellan de Bourgogne, si vous vous barrez la queue entre les jambes à la moindre contrariété ?!

Avais-je précisé que la rousse était en colère ? Non ? Vraiment ? Pourtant, on aurait dit…

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Milo
Rouquin toujours fermement tenu, lequel est pendu au géant comme une moule à son rocher, il sursaute légèrement lorsque la rouquine pointe sa dague sur la gorge du ducaillon. Il devrait être habitué, pourtant, il aurait même du le deviner. Breiz n'est pas femme à rester tranquille, encore moins quand il s'agit de sa progéniture. Ce qui peut causer parfois quelques soucis.

Il retient sa respiration, suivant des yeux chaque gestes du noble. Manquerait plus qu'il veuille occire les parents. Mais c'est avec soulagement que « Vaxou » se dirige vers son cheval, l'enfourchant en les invectivant de tous les noms possibles et inimaginables, s'en allant au loin. Et la rouquine de le suivre, aussi bien dans les injures que dans sa fuite.

Le blond en rigolerait, si l'heure n'était pas si grave. Que le duc s'en aille, se fasse détrousser ou même tué par un quelconque vilain, peu importe. Par contre, que ce soit la rousse qui serve de dessert, c'est déjà plus compliqué à gérer.


- Fait attention, tout d'même. Il ne sait si elle l'a entendu. Ce qu'il sait, c'est qu'il est obligé d'attendre, avec enfants, chevaux restants et roulotte encombrante dans ce genre de situation. Fait chier ! Bon gamin, on va chercher ton épée.

Et le petit rouquin d'être déposé sur le marchepied de la roulotte, tandis qu'il essaie de nouer l'écharpe de sa fille autour de son torse, grognant comme un beau diable après les femelles, leurs idées saugrenues et leur faculté géniale à toujours mettre les hommes, les vrais, dans des situations ridicules. Echarpe enfin nouée, après un certain temps et un temps certain, il fait descendre Gauvain et se dirige vers les sous-bois, à la recherche de l'épée de bois.

Priant pour qu'il n'arrive rien à la rouquine, car ce serait folie que de partir à leur recherche avec les enfants.
Vaxilart
Parce qu’un cheval ça fait du bruit quand ça galope, le Duc tourna la tête pour voir la sans-âme le poursuivre. Il aurait bien mit lui-même sa propre bête au galop, mais comme elle n’était pas armée, le Duc ne vit pas l’utilité d’engager une course folle. Après tout, elle l’insulterait, gueulerait – elle était trop orgueilleuse pour reconnaître ses tords – et il s’en moquerait bien.

Enfin, ça c’était ce qu’il pensait, mais le Duc était bien incapable de ne pas enflammer n’importe qu’elle prise de bec – même, j’aurais tendance à dire qu’il adorait ça. Gardant toutefois ses distances, pas raison de se faire éventrer pour si peu, le Duc frétillait sur sa selle attendant une accalmie ou placer ses propres mots, c’est que la roussette avait un flot impressionnant. Voilà, enfin, c’était sa chance.


-Moindre ? Contrariété ? Quoi! Vous avez tenté de m’éventrer avec votre couteau à beurre pour me servir au souper! Et vous pensez que c’est une CONTRARIÉTÉ !?

Je ne me barre pas Madame, je préserve ma vie… Et, et..! Et ça ne sert à rien de discuter avec vous, vous êtes folles, simplement folles.


Petit rire nerveux du Duc qui commençait à ne plus rien comprendre. En fait, il ne comprenait rien depuis belle lurette, mais là il n’avait plus aucune chimère à se raconter pour relativiser sa réalité.
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Breiz24
[Red-haired DO have a soul! I have a soul!]

La cavalcade finit par s’achever, et la rouquine, déjà épuisée, peu habitué à galloper si vite, elle qui ne monte plus à cheval depuis des mois, qui n’avait fait que quelques balades avec Gauvain, suivant la roulotte, au pas, craignant pour son fondement et ses cuisses fragilisées par la naissance d’Elin quelques trois semaines plus tôt. Elle murmure, la voix lasse :

Je ne suis pas folle, Vaxou, je protège mon fils.

Elle leva les yeux vers lui, regard fatigué, comprenant enfin qu’il n’avait absolument pas idée que le fil d’une épée de guerre puisse être dangereux pour un bébé de deux ans à peine. Nouveau murmure, accompagné d’un petit sourire :

C’est vous qui êtes fou, Vaxou, de présenter une lame nue à un bébé, devant sa mère. C’est très dangereux, vous n’aviez pas réalisé, ou bien vous espériez sincèrement qu’il se blesse ? Comment avez-vous pu imaginer une seule seconde que je puisse ne pas réagir à cette vue ?

Elle avait fait tourner les chevaux, tenant toujours les rênes de celui du duc de Saint Fargeau, et ils allaient au pas vers la roulotte. Elle reprit, doucement :

On a menacé de tuer mon fils, Ta Grâce, quand il avait un mois. Son père venait juste de mourir, et à cause du nom qu’il portait, une femme, une amie de Frim, celle à qui on donnerait Aristote sans confession alors qu’elle ne se cache pas de ses amitiés avec le Lion soit dit en passant, a menacé de tuer mon bébé en le torturant.

Ca ferait bientôt deux ans, mais la vision du petit corps brisé, mutilé, sanguinolent, elle la vivait quotidiennement. Il ne se passait pas un jour sans que l’image odieuse ne surgisse.
Un soupir lui échappa, alors qu’elle faisait imperceptiblement accélérer le pas à leurs montures, et elle secoua la tête, chassant la vision de Gauvain torturé.


Allez venez Vax’, on va boire un coup pis vous nous direz ce qui va pas, vous dites pas un mot depuis qu’on est partis, c’pas normal pour un diplomate. J’ai du marc de Bourgogne, vous verrez, ça nous rappellera la maison.

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Vaxilart
Comme la bête prit dans un collet, le Duc ne chercha pas à sa débattre d’avantage. Le contraire ne servirait à rien de toutes manières; désormais il ne lui restait plus qu’à être plus prudent et changer la motivation avec laquelle il restait à bonne distance de voyage de la famille mâconnaise.

Haussant les épaules, les épées tuaient les ennemis, pas les enfants; il n’insista pas. Après tout, le simple fait d’avoir été enfanté par monsieur Pignon relevait de la folie – d’ailleurs, il ne comprenait pas non plus comme l’homme avait pu l’enfanté par en arrière… Les bêtes faisaient l’amour, heu fourniquaient pardonnez moi, comme des bêtes non? M’enfin, il ne se posa pas plus de questions sur les ébats et la provenance de la jeune progéniture, si jeune et déjà couvert de fange – l’avenir promettait!

Regardant alors Breiz avec condescendance à ces images, il accepta le verre.


-Va pour le marc, mais nous trinquerons à distance raisonnable… Je ne voudrais pas que cette fois votre mari tente de m’égorger par jalousie ou que vous m’éventriez parce que vous commencez à croire que je vous trouve charmante…
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