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[RP] Les boucs émissaires au pays du fromage de chèvre.

Lilo-akao
[Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes.]


- « Hé ! Oh ! T'as la barbiche qui trempe dans mon encre ! »
- « Bèèèèèèèèèèèèh ! »

La jeune femme se pencha en avant et tenta tant bien que mal de repousser l'animal, qui se bornait à vouloir renifler le pot au sombre contenu. Dans sa précipitation à vouloir éloigner l'envahisseur, la brune manqua de renverser l'écritoire reposant sur ses genoux. Le vélin vierge y trônant glissa au sol et fut piétiné par la quadrupède bêlant de mécontentement. Les sabots agités rencontrèrent le pot d'encre qui roula au sol et déversa son précieux contenu dans l'herbe, provoquant l'envolée d'une flopée de cris rageurs, se mêlant à ceux de la biquette outrée, qui s'écarta enfin de quelques pas.

- « El'viiiix ! Bon sang ! Éloignes cette chèvre de là ! »

L'éclopée posa l'écritoire à terre et se leva prestement pour ramasser le pot à présent presque vide. Elle pestait entre ses dents contre le barde s'étant improvisé berger pour la journée. La somme proposée en échange de ce service était coquette, mais bon sang ! Le blond aurait mieux fait d'aller brailler sur la place publique pour gagner quelques piécettes ! Sa compagne d'infortune aurait eu la chance d'être tranquille pendant ce temps là !

- « Di-diou ! Elle va bouffer mes parchemins ! Sale bête ! »

Le pot d'encre vide vola soudain en direction de l'animal, qu'il heurta à la naissance des cornes. La chèvre surprise fit un bond sur le coté et détalla en courant. Alarmé par les braillements, le barde approchant à vive allure eut juste le temps de faire un écart pour ne pas se faire renverser au passage de la vieille bique. Son regard azuré était gêné lorsqu'il croisa celui de la jeune noble furieuse :

- « TOI ! Si je reste je vais commettre un meurtre ! T'as de la chance que la rouquine t'aime bien. 'spèce de bouseux incapable ! »

La brune vit volteface et ramassa brusquement sa besace avant de le planter là avec ses foutues chèvres. Elle prit la direction de Vendôme en espérant se trouver un endroit un peu plus calme, où elle pourrait rédiger ses missives en paix.




A Sire Ruthenix,
Seigneur de Saint-Avit,
Procureur de Touraine,

Je ne sais quel accueil les Tourangeaux réservent habituellement aux étrangers, mais la manière dont notre petit groupe de voyageurs a été reçu est des plus déplorable, pour ne pas dire musclée. Depuis quand vos armées attaquent-elles les honnêtes personnes qu'elles croisent sur les chemins ? Il me semble pourtant que vos frontières sont ouvertes et que la loi martiale n'a pas été déclarée. Je souhaite avoir des explications sur cette infâme conduite.

Nous avions dans l'unique intention de traverser votre duché pour rentrer chez-nous en Bourgogne, mais mes compagnes et moi-même avons dû battre en retraite pour ne pas nous faire passer une lame au travers du corps par vos hommes armés et ce sans explication aucune. L'une des notre se trouve en ce moment même entre la vie et la mort. Nous exigeons réparations pour cet acte calomnieux ! Je souhaite poursuivre en justice le dirigeant de cette armée. On m'a dit qu'il se nommait Thegreatbeny. J'espère que mon appel sera entendu.

En espérant que Justice soit faite,
Respectueusement,

Luna Wolback de Chambertin,
Dame de St-Quentin-les-Anges.




A la Barrique fauchée,

J'ai envie de t'écrire une petite histoire. J'espère qu'elle te plaira, bien que j'en doute fort.

Un jour de printemps, un Étourneau piaillant et ses quatre muses décidèrent de quitter le nid familial pour prendre leur envol et se dégourdir les ailes, qu'ils avaient engourdies par le désœuvrement. Ravis de découvrir des paysages inconnus et grisés par cette nouvelle sensation de liberté, ils ne virent pas la meute de crevards aux crocs acérés qui les guettait en pleine campagne tourangelle avec la ferme intention de se les mettre sous la dent. Effrayés et sentant le piège se refermer sur eux, les malheureux volatils eurent juste le temps de rebrousser chemin pour se mettre à l'abri.

Une fois qu'ils furent sous couvert des bois, ils se rendirent compte qu'ils avaient perdue l'une des leurs. La cousine de la plus vieille des Sizerins n'avait pas réussi à les suivre jusque là. Elle avait les plumes trop fripées suite à sa rencontre avec la meute. Ses compagnons supposèrent qu'elle avait dû faire un atterrissage forcé sur un bas coté. Ils prièrent pour que son rétablissement soit prompte avant de se coucher, rompus de fatigue.

Au petit matin, la Linotte au cœur noble et l'Étourneau naïf décidèrent de s'installer au calme pour mener une vie paisible dans les verts pâturages de Vendôme. Les deux autres muses choisirent de reprendre leur envol et d'essayer de gagner des terres plus accueillantes, bien que les loups continuaient à roder sur la route et constituaient toujours une menace pour elles.

C'est ici que s'achève mon histoire. Le sort des deux intrépides reste inconnu et laisse libre cours à notre imagination. Quant au couple resté sur place, ils vécurent heureux, à l'abri du danger. Comme mon récit n'est pas un conte de fées, ils n'eurent pas une flopée de marmots à la bouille d'anges. Ils n'eurent pas de gamins du tout et n'essayèrent même pas d'en faire !

Sa Seigneurie

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--El.vix



[Quand on arrive en ville, on fait fuir les passants...]


L'air embaumait le chèvre chaud. L'odeur alléchante faisait saliver d'impatience le barde se tenant devant l'étalage sur lequel étaient exposés les fromages frais. Au sortir de l'auberge vendômoise où ils avaient passée la nuit, la jeune noble qui l'accompagnait lui avait proposé de faire un tour sur la place du marché pour découvrir les produits locaux et renouveler sa réserve d'encre et de parchemins, que les aventures bergères de la veille avaient grandement mise à mal. El'vix vu là l'occasion de goûter au fruit de sa dure labeur. Il s'était empressé d'accepter l'invitation à prendre l'air, non sans oublier de prendre sa mandoline avec lui. Sait-on jamais ! Peut-être aurait-il l'opportunité de gagner quelques écus grâce à sa voix de rossignol. Après tout, il était le barde le plous faboulous dé tous les temps - et plous encore !

Ah ! Yé sens qué yé vais mé régaler ! Mérci mon brave !

Les piécettes posées dans sa paume changèrent de main contre une large tranche de pain, généreusement tartinée de fromage. Le barde y croqua à pleines dents avant de se tourner et d'observer la place du marché. Mâchant bruyamment, il parcourut les lieux de ses yeux azurés pour essayer de repérer sa Muse, qui lui avait faussée compagnie sans même qu'il s'en rende compte. Il ne parvint pas à l'apercevoir parmi l'animation qui régnait. Son regard fût tout de fois attiré par un attroupement qui commençait à se former devant un cavalier. Celui-ci tenait un parchemin à la main et semblait en faire la lecture à voix haute. Curieux, le barde s'approcha pour voir de quoi il retournait.

El'vix était arrivé trop tard pour entendre le début de l'annonce, mais il comprit aisément que l'homme juché sur sa monture était un messager ducal. Le barde sursauta légèrement lorsqu'un main se posa soudain sur son épaule. Il avala de travers la bouchée de pain qu'il était encore entrain de mâchouiller, tout en se tournant brusquement pour faire face au visage familier de la brune.


La loi martiale a été mise en place. Après nous avoir attaqué sur la route, voila qu'ils veulent nous foutre dehors, El'vix. La missive que je viens de recevoir du Connetable ne fait que confirmer les propos du messager.

La jeune femme secoua un parchemin devant le nez du barde, comme pour souligner ses propos. La mine sombre qu'elle abordait fit froncer les sourcils à son compagnon de voyage. Il lui arracha la lettre des mains et la froissa en boule avant dans la fourrer dans sa poche.

Yé vais leur répondre à ma manière, à ces sacripants ! Tiens moi ça, bella !

Le blond lui fourra dans les mains sa tartine entamée. Il agrippa la mandoline qu'il avait attachée dans le dos avant de se frayer un chemin parmi la foule et de prendre la place que le cavalier venait de quitter. Fier comme un coq, il se redressa, torse bombé, bec en avant. Sa voix portante surplomba le brouhaha ambiant :

Ôyez ! Ôyez ! Braves gens ! Approchez ! Vous avez entendou lé messager ? Yé l'impression qu'ils sé foutent vraiment dé la tête dé étrangers ! Yé souis oune barde itinérant et yé trouve scandalous qu'on veille mé mettre déhors ! Yé fais comment pour vivre si on mé dit dé quitter lé territoire dans chaque Douché qué yé traverse ? Yé pas dé domicile ! Yé souis un homme dou voyage ! Y en a marre !

Le barde leva le point en l'air et s'interrompit un instant pour juger de son effet sur la foule. Il se racla la gorge et gratta un accord grinçant sur son instrument avant de reprendre :

Moi, El'vix, lé barde lé plous faboulous dé tous les temps, yé vais vous chanter mon mécontentément à travers oune ôde dé mon crou.

Et de commencer à pousser la chansonnette, convaincu de son immense talent et de la porté de son message. Il ne pourrait que remporter un franc succès au près des badauds attroupés là. Peut-être gagnerait-il le soutien des autres voyageurs se trouvant dans le même cas que lui.

Lé vent soOOuffle dans les roueeelles,
Dé toutes les viiilles Touranyeeelles.
Cé matin lé message a été passéééé,
Lé Douc va mener lé combat dans la vallééée.

Lé Conseil nous a sortie la loi martiaaaale,
Téllément qu'ils caguent dans leurs futaaaals,
Depuis qué lé Douché voisin a été attaquéééé,
Par oune bande dé bras-casséééés.

Tous les égaréééés et tous les voyageeeurs,
Vont sé faire tailleeeer en chou-fleeeur.
Aux étrangers sans laisser-passeeeer,
L'armée va leur péter lé neeez !

A tous les braves gens, courez !
Il est encore temps ! Fuyez !


Le barde fier de lui acheva sa prestation par une révérence maladroite. Si avec ça, il n'avait pas gagner le soutien et l'admiration de la foule...
Ruthenix
le seigneur de sainct avit etait en train de s empiffrer de cerises quand un vilain volatile vint picorer dans son plat . petit coup de massu pour endormir le voleur .


hum pris sur le fait mon gaillard ,je vais te passer a la question ,nul procés ,la sentence sera appliqué dans la foulé ;ah hum un message

le procureur le déplia et le lut rapidement , il alla farfouiller dans ces dossiers direct pour chercher information plus ample sur l auteur de celui ci .quand ces foutus cerises commencerent a faire chanter son ventre


blouuuuuuuu bluuup blouuuuuuuu

pas le temps de réflechir il attrapa le pigeon et le parchemin et se précipita dehors ,les braies sur les chevilles ,le sourire niais d un homme qui vis un grand moment ,il se vida . pour sauvegarder quelques peu ses braie hop premier passage avec le parchemin ,cela ne suffisant pas pour donner a son seant le rutilant qu il mériterait ,deuxieme passage avec le pigeon .
son affaire faite il retourna a son bureau pour répondre a cette lettre

Citation:
a lunawolback de chambertin
dame de saint quentin les anges
pourvoyeuse en parchemin hygienique


bonjour

j ai bien reçu votre parchemin et je vous remercie pour la qualité soyeuse de celui ci .pour une fois j ai pu me torcher le cul sans m irriter .

pour le reste c est a dire le contenu ,c est plutot nauséabond ,vous nous prenez vraiment pour des truffes en nous faisant croire que vous etes une simple voyageuse ainsi que vos compagnons de route .
notre maréchaussée et nos armées échanges avec leur voisin ,les informations ,les descriptions ,tout circulent.j ai moi meme plonger mon nez dans votre dossier orleanais .
le pillage du chateau d orleans ca vous dis rien ?
on ne vous a pas pris en traitre car une liste de personne non gratta est affiché a nos frontieres .vous avez voulu jouer les téméraires ,mal vous en a pris .

d apres nos rapports militaires je croyais votre amie morte . apparemment c est pas le cas .amenez moi donc ca charogne que j abrège ses souffrances .

enfin madame. pour le bureau des pleurs ,adressez vous a notre capitaine .pour ma part bien sur je ne donnerai pas suite a votre demande que je trouve insultante alors que notre cher vicomte zebracolor se remet difficilement de ses blessures .

madame je devine le sourire narquois que vous avez du avoir a écrire votre lettre . je vous laisse deviner le mien lors de l utilisation que j en ai faite

ruthenix de montignac
seigneur de sainct avit
procureur de touraine.


puis il arrosa la dite lettre de poivre au cas ou la dame veuille faire subir le meme sort a cette lettre que le sort qu a reservé le procureur a celle de la dame .

il attrapa le pigeons ,lui fit engloutir quelques goutes de gnole pour le réanimer et il lui attacha le message . le volatile zébré par le séant de ruthenix pris t en bien que mal son envol
_________________
Le Fou de Bassan, incarné par Lilo-akao



Le fou commençait à fatiguer...Sa belle brune allait et venait et ne s’arrêtait plus...Depuis l’Alençon, qu’il suivait les brunes en balade.
Et bien sur la sienne, ben elle traçait toujours la route… Bien loin le temps des bureaux feutrés du Rouergue…Et en plus il arrêtait pas de bosser…Et les câlins ! Pouvait toujours se brosser le bougre. Elle desserrait pas les dents…se contentant de tenir fermement la bride de son foutu canasson Orléanais, le regard fixé sur un point que même lui ne voyait pas.
Et puis ce matin, va savoir ! ptet un excès d’ombre et enfinnnnn…ils sortent des bois.
Le fou sagement perché la regardait faire et comprit…Cà soupire un fou ?? Ouais …à vous déclencher un vent violent. Mais bon ! À la voir sortir tout le bardas de sa besace, il avait compris….



Citation:
Ma belle seigneurie,
Quelques nouvelles des deux brunes fêlées. La route fut belle. Pas un rat ; ni même avons croisé souris ou autres rongeurs des bois du Domaine Royal. C’est donc en toute tranquillité que nous avons franchi la frontière.
Les bois, ici, bien que touffus, laisse passer les pigeons et des nouvelles de la silencieuse et de la belle gitane me sont enfin parvenues. Un coup à vous fouetter le moral…C’est donc avec un sourire en coin que je pose enfin les pieds dans une taverne… Boire un coup en attendant la cuite promise par Tata... Sans compter toutes celles à suivre.
Donc ….Todo esta bien !!
Bon et toi ?
J’ose espérer que le blondinet blafard donne enfin de la voix et la bonne !, et qu’il se préoccupe de ta précieuse personne.
Ah et pi pense à lui rappeler qu’il a un chant à nous soumettre…Qu’il imagine pas que malgré les derniers évènements , j’ai oublié le marché passé un certain soir de feu ardent.
Sinon va passer son temps à laver les chemises et les braies de la troupe….
Donne donc des nouvelles nobliette …
Cerdanne.


Viens là toi….

Bassan baissa doucement la tête et attendit patiemment…
Même pas une caresse d’encouragement et le fou fonça vers sa destination dans une rage terrible…La première chose qu’il vit ,fut taches rouge sur arbre vert ;petite secouée des branches histoire de faire couler un peu de sang et dans un cri railleur piqua vers la tache blonde et gueularde qui grossissait dans son champ de vision..
Ptit frôlement qui décoiffe et en douceur pacque la brunette, elle était jolie, il se posa tout contre Sa Seigneurie…
Burrich
[Ouvrez la cage aux oiseaux... On l'y reprendra!]


Perché sur son destrier, la relecture d'une curieuse missive soustrait le Basque à l'impatience d'une lente progression en terres Tourangelles. Quelques jours de trot depuis l'Alençon, et la troupe de pillards en comité réduit se retrouve à nouveau retardée. L'incessant contretemps soldatesque n'a de limite qu'entre quatre planches. Qu'il en soit ainsi. Sa Seigneurie évoque dans sa correspondance les déboires de ces derniers jours. Quelle idée avait-il eu de laisser quartier libre à ces quatre donzelles... Le Brun mal embouché rumine au gré du défilé de mauvaises nouvelles qu'offre le vélin plissé dans sa sénestre. Seul éclaircissement, sa paranoïa pathologique a été entendue par Sa Seigneurie qui a eu la présence d'esprit de rendre cette lettre presque complètement abstruse, même pour lui...

Des piafs en veux-tu en voilà! Les insouciantes ont pris leur envol par désoeuvrement, ce qu'il ne faut pas lire. D'où peut bien venir ce stérile besoin d'envoyer ses miches à droites et à gauche sans but si ce n'est celui de se les faire tailler en pièces par la première bleusaille venue?.. Le cheftain ne le comprend guère. Péché de jeunesse dira-t-on. Elles apprendront de leurs erreurs, comme tout le monde, mais à quel prix? La cousine sizerine leur est parvenue à Mortagne en plusieurs fois, déplumée jusqu'à l'os. Quand aux deux téméraires, aucune nouvelle. Quoiqu'il en soit, le Fauchard est solidaire mais revanchard. Au secours des volatiles, et au grand dam des bouchers ducaux, la cavalerie débarque, frontières fermées ou pas.

L'équipée restreinte pénètre les murs de la première cité en vue quand résonnent les douze coups d'un astre à son zénith. Mais le clocher vendômois est vite couvert par le terrible ramage d'un drôle d'oiseau à l'agonie. L'Etourneau! La Barrique reconnaîtrait le râle mélodieux du barde officiel de la troupe entre mille. La Linotte ne doit pas être bien loin...


-Barrique à Sa Seigneurie: fais moi taire cet idiot! Y a risque d'émeute là.

Arrivée dans le feutré donc. La marque de fabrique du Gascon. Les compagnons de l'équipée sauvage du chef de troupe met pied à terre, premier pas en terre hostile. Barrique leur adresse les consignes du jour.

-Restez groupés, on va s'trouver un bouge où crécher. Faites pas d'vagues.

Depuis le temps qu'ils passent leurs nuits sur les routes, le confort d'un toit sur leurs têtes devrait revigorer le moral. La troupe réunie pour le souper, Burrich prend la plume sur un coin de table entre la poire et le fromage.



A Sa Grâce Ingeburge, duchesse régnante de Bourgogne

Adishatz,

Tout d'abord, recevez mes sincères félicitations pour votre victoire politique. Nulle doute que vous saurez briller une nouvelle fois par votre profond dévouement envers notre duché. Trêve de flatteries, là n'est pas le but de cette missive. Voyez vous, les temps sont durs, tant pour le nomade que pour le casanier. Pour l'un comme pour l'autre, les tracas itinérants à son mode de vie sont nombreux, surtout en ces temps troubles. Ces deux créatures du Très Haut que tout semble opposer se mettent en porte-à-faux lorsque, retranchés dans l'exiguïté de leur huis-clos, ils s'abandonnent à l'idée commune qui veut les séparer, voire en faire des ennemis. Pourquoi céder à une telle bassesse d'esprit quand conjuguer leurs efforts peut apporter à l'un comme à l'autre la réussite nécessaire à leur entreprise? En digne enfant du Divin, vous abonderez sans doute dans mon sens si je vous dis que je nous crois capable de mettre nos différents de côté pour accorder nos volontés dans un but commun. De l'entêtement à survivre découle cette rare vertu d'union des genres, comme le mariage fécond qui offre à notre espèce un délai supplémentaire à son crépuscule.

Rassurez vous, il n'est nulle question d'unir nos corps, ou nos âmes. Par la présente, je vous propose une collaboration équitable, s'il en est, entre nos deux mondes. Un échange de services qui profiterait tantôt à l'un, tantôt à l'autre, aux deux autant que faire se peut. Ma mesnie et moi même avons trouvé en vos terres un foyer, loin des lames acérées étrangères, où nous avons nos habitudes, nos proches, peut-même une partie de nos coeurs, allez savoir. Et j'ai cru comprendre par ces même personnes qu'une menace pesait sur le territoire dont vous avez la charge. Je serais à même de vous fournir les bras de mes gens pour faire front contre l'envahisseur. Tous ont un profond respect pour la grande Bourgogne, leurs meneurs les premiers, et n'oseront jamais lui porter atteinte, ni la souiller d'aucun méfait qui ne soit dans son intérêt. Evidemment, tout cela n'est réalisable que sur engagement tacite que mes hommes et moi même pourront aller et venir à notre guise dans ce refuge que vous avez l'opportunité de nous offrir. En cela, je vois l'amorce d'une coopération entre nous. Et pour vous témoigner ma bonne volonté, je vous informe que nous sommes déjà en route.

Il m'est impossible de vous signifier une date d'arrivée tant notre route est parsemée d'embuches. Notamment cette bonne vieille Touraine qui sacrifie ses officiers sur nos fers. J'espère que vous n'avez pas d'attachement particulier pour l'ex-capitaine ducal, le malheureux fut gravement mutilé alors qu'il tentait de stopper notre avancée vers vous. Les chemins sont pavés de mauvaises fréquentations de nos jours, que voulez vous. Voilà pour l'anecdote, pour en revenir à notre affaire, je finirais simplement sur ceci. Tout est basé sur la concordance de nos intérêts, qui n'est plus à prouver mais également sur la confiance mise en jeu que nos intérêts ne divergeront pas. Sur ce point, un de nos amis communs pourra certainement vous déclarer toute la rigueur que j'emploie à remplir un engagement. Mon vieux Capitan, votre officier de guerre provençal, que sais-je encore. Méditez mon offre, je gage qu'il en sortira une juste décision de votre part.

Votre dévoué,

Burrich, chef des Fauchards




Lettre revue et corrigée par Sa Seigneurie, la plus éduquée de la troupe puis cachetée du sceau Fauchard incrusté de paille . Son pigeon vole haut, et ne s'arrête pas sur le bas côté pour prendre le thé durant le trajet. La discrétion est de mise, à la nuit tombée le volatile est libéré.

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Lilo-akao
[Barrique à Sa Seigneurie : Fais moi taire cet idiot!]


Bon sang de bordel ! Le barde ne savait décidément pas faire dans la discrétion ! Son timbre de voix grinçait dans les airs et faisait crisser des dents. Il n'allait pas tarder à se manger des fruits pourris en pleine poire que ça n'aurait rien d'étonnant. La brune avait beau le côtoyer depuis plusieurs semaines maintenant, elle n'arrivait pas à se faire à ses horribles braillements. Elle avait l'impression qu'un boucher était sur le point d'égorger une truie terrorisée, mais le pire dans tout ça, c'était peut-être bien les paroles qu'il massacrait ! Il était entrain d'appeler à la fuite au lieu d'inciter les voyageurs à se soulever contre le pouvoir en place. Tu parles d'une aide !

Furieuse, elle se précipita à ses cotés pour l'enguirlander en se retenant difficilement de ne pas lui écraser sur la face la tartine entamée qu'il lui avait confiée avant de se mettre à vagir la chansonnette.


- « El'vix ! C'est quoi ces conneries que tu nous beugles là ? Combien de fois je vais encore devoir te dire qu'on ne va pas prendre la fuite ? On est pas des lâches morbleu ! Faut que tu te mettes ça dans le crane maintenant que tu traines avec les Fauchards ! Sacredieu ! »

Il fallait vraiment refaire toute son éducation à ce couard ! Mais pourquoi s'était tombé sur elle ? Oui ! Pourquoi ? Avait-elle une tête à jouer les gouvernantes pour barde en manque de talent ? Il fallait une sacrée dose de patience pour supporter le brailleur à longueur de journée, et justement, la patience n'était pas le fort de la brune impulsive. De sa main libre, elle l'agrippa brusquement par la manche et l'entraina de force à sa suite. Se frayant un chemin entre les badauds ayant assistés à la scène, elle maugréa entre ses dents :

- « Tu vas nous faire une de ces réputations... Bientôt on nous appellera plus les Fauchards mais les Froussards ! »

La brune fut interrompue dans ses remontrances par une voix bourrue qui s'éleva soudain derrière elle et l'interpella pour lui demander de faire taire le barde. Un large sourire se dessina sur ses traits alors qu'elle reconnaissait les intonations devenues si familières. Son appel avait été entendu. En écrivant à Barrique elle était persuadée que la troupe rappliquerait pour venir en aide à ses vilains petits égarés. Elle ne s'était pas trompée !

Lâchant le bras du blond, elle se tourna pour faire face aux fauchés juchés sur leurs montures. El'vix ouvrait déjà la bouche en grand, s'apprêtant à riposter bruyamment comme à son habitude. Il n'eut le temps de produire qu'un faible gargouillis avant d'être coupé dans son élan par la brune qui en profita pour obéir de bon cœur aux ordres de Barrique. Elle enfourna brusquement dans le bec du barde la tartine de fromage de chèvre qu'elle tenait toujours dans sa main droite. Surpris, le blond manqua de s'étouffer et voulu recracher le bout de pain qui lui emplissait la bouche, mais la main de Sa Seigneurie était fermement plaquée contre ses lèvres, l'obligeant à mâcher difficilement.


- « Donnes-moi ta mandoline ! Sinon je te la fracasse sur le crane avant de t'en faire bouffer les miettes comme cette foutue tranche de pain ! Et je m'assurerais qu'il te reste pleins d'échardes dans la gorge ! Tu peux compter là-dessus ! »

Le barde au visage virant dangereusement rouge ne montra pas beaucoup de résistance lorsque la brune lui arracha l'instrument des mains.

- « Confisqué jusqu'à nouvel ordre. Je vais t'apprendre la discrétion, tu vas voir ! Et ce de gré ou de force ! »

Satisfaite, elle s'écarta de lui et le laissa se remettre de ses émotions avant de prendre la direction de l'auberge où ils avaient tous deux passée la nuit précédente. La troupe y serait tranquille jusqu'à ce qu'ils reprennent la route le lendemain avec la ferme intention de traverser le duché, coûte que coûte. Loi martiale ou non ! Les Fauchards sont pas des Froussards, qu'on se le dise !
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