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[RP] Du jardin secret aux secrets

Sidfiala
C'est un trou de verdure où chante une rivière, accrochant follement aux herbes des haillons d'argent ; où le soleil, de la montagne fière, luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.*

Loin de la ville, seul le vent dans les branches, le clapotis de l’eau du petit ru et le chant des oiseaux meublaient l’air. Ce petit coin tranquille était le refuge de Sidie. Sous les branches de merisiers, d’érables et de hêtres, s’étalait un immense tapis de mousse épaisse, ci et là percé par quelques folles herbes ou fleurs de saison aimant le semi-ombrage. En ce mois d’avril, les dernières violettes piquaient le tapis vert de leur couleur vive et répandaient leur doux parfum enivrant dans l’air environnant. Les violettes étaient les fleurs préférées de la jeune femme. Simples, robustes, et au subtil parfum, elle les appréciait tout particulièrement, peut être était-ce dû à cet endroit qui avait quelque chose d’apaisant. Elle aimait y venir pour rêvasser, se reposer ou tout simplement se ressourcer.

En ce dimanche ensoleillé, peu avant midi, quatre pieds vinrent fouler le lieu. Elle, avait retiré ses bottes et ses bas et marchait les pieds nus sur cette douce mousse. Elle souriait face au soleil qui dardait son visage de ses rayons chauds et agréables. A son bras gauche pendait un panier d’osier rempli de quelques victuailles : un gros saucisson aux noix, une miche de pain toute fraîche et une bouteille de vin de myrtilles. Au bout de son bras droit, sa main en tenait une autre, la sienne, à lui. Beaucoup n’auraient sans doute pas compris. Elle même n’était pas certaine de tout comprendre, mais les faits étaient là : elle avait voulu lui montrer son jardin secret. A lui.

La cape toute neuve de Sidie étalée au soleil, ils y prirent place et le saucisson fut vite entamé pour combler la faim des deux jeunes gens. Ils mangèrent avec appétit parlant de tout et de rien, et appréciant simplement l’instant présent. La bouteille de vin fut ouverte et ils en apprécièrent tous deux la douceur sucrée enivrante. Après ce pique nique dominical, ils s’allongèrent dans la mousse au soleil pour faire la sieste, main dans la main. Lui, s’endormit rapidement. Elle, ne pu pas. Elle se leva pour marcher un peu et le laisser se reposer.

Ses pas la menèrent sur le chemin de son ancien logis où elle vivait avec son aïeule, dans la forêt. Elle gravit le coteau escarpé le long de la petite sente pour arriver sur les hauteurs, où la cabane où elle avait grandit commençait à tomber en ruines. Non loin de là, l’amas de pierres qu'elle avait érigé pour recouvrir la dépouille de sa grand-mère avait tenu bon. Elle s’en approcha, le cœur gros et s’agenouilla devant, soudain en prise avec un profond chagrin.

- Oh Grand-mère si tu savais comme tu me manques… Je ne sais pas si tu serais fière de la manière dont je mène ma vie tu sais. Et pourtant, je fais de mon mieux pour écouter tes conseils. C'est si difficile de faire les bons choix ! Toi qui m'as toujours mise en garde contre les hommes, je me trouve bien empêtrée. Peut être n'aurais-je pas ce choix à faire si je t'avais écoutée et pourtant, je ne regrette pas d'avoir à le faire. Oh Grand Mère, si tu pouvais depuis le Soleil me faire un petit signe, rien qu'un petit pour m'aider à choisir...

Le bruit des sabots d’un cheval lui fit lever la tête. Quelqu’un venait. Elle n’avait jamais vu quiconque venir jusqu’ici. Elle se leva, intriguée pour voir qui pouvait bien passer dans cet endroit désert.
--Gontrand_le_fidele
C’était la dernière fois qu’il repassait. Les trois mois précédents, il n’avait trouvé personne et les lieux lui avaient semblés désertés. L’amas de roches ne lui était pas apparu comme étant de bon augure, mais par esprit du devoir et par fidélité à sa parole donnée, il retentait sa chance aujourd’hui encore. Le chemin serpentait sur les cimes dénudées et caillouteuses, la journée était belle, un peu chaude même pour un jour de printemps. C’était la dernière fois qu’il repassait, enfin, il y songerait sérieusement s’il ne retrouvait personne encore cette fois ci. Mais ce jour de printemps ne fut pas comme les précédents mois d’hiver. Une jeune femme blonde se tenait là, debout au bout du sentier, devant les ruines de la cabane. Si ne ce fut pas une satisfaction qui pu se lire sur le visage du vieil homme, ce fut au moins une once de soulagement : celui de peut être ne pas rentrer bredouiller une fois de plus.

Sa monture fit halte à quelques mètres de la jeune femme. De là où il était, ses yeux reconnurent tout de suite les traits de celui qui l’employait, enfin en bien plus jeune et en féminin et ce, bien qu’il ne l’eut jamais revue depuis l’âge de ses sept ans. Par acquis de conscience et par sens du devoir bien fait, il héla la jeune personne :


- Le bonjour demoiselle ! Je cherche les personnes qui vivent ici : une jeune personne et sa nourrice. Sauriez vous me renseigner, je vous prie ?

Son destrier piaffa un peu sur place. Il le retint en tirant légèrement sur les rennes, il savait l'animal d'une nature fort impatiente.
Sidfiala
Sidie avait attendu que l’homme arrive à sa hauteur avec patience. Elle avait estimé son attitude se souvenant d’échanges qu’elle avait eus à Montbrisson avec deux personnes au sujet de son assurance démesurée, inconscience même, par rapport aux marauds possédant un cheval. L’homme ne lui semblait pas avoir de mauvaises intentions, aussi l’avait-elle attendu. Elle ne pu s’empêcher de froncer les sourcils en entendant la question posée par l’homme. "Une jeune personne et sa nourrice". L’homme devait se tromper. Elle lui répondit :

- Bonjour messire. Je crains fort que vous ne trouviez les personnes que vous cherchez icilieu. Ici aucune nourrice et jeune personne ne vivent plus, vos renseignements doivent être erronés.

Elle se retourna et montra l’amas rocheux de la main en poursuivant :


- J’ai vécu longtemps ici avec une vieille femme qui repose désormais à jamais. Mais elle fut ma Grand-mère, mon aïeule, point ma nourrice. Peut être pourrais-je vous renseigner si vous m'en dites plus que les gens que vous cherchez.

Sidie releva légèrement le menton en reportant son regard sur le cavalier. Etait-elle vraiment celle de ceux qu’il cherchait ? Et si oui, pour quelle raison ?
--Gontrand_le_fidele
Un sourire satisfait se dépeint sur le visage de Gontrand en voyant ces sourcils froncés dans une expression qui lui était familière de rencontrer chez celui qu’il servait.

- Alors vous êtes celle que je voulais voir Demoiselle.

Il descendit de sa monture et posa un pied à terre pour raccourcir la distance qui les séparait encore. Laissant son cheval aller paître à sa guise, il s’inclina respectueusement et bien bas en faisant crisser le cuir de son mantel, devant la jeune femme à la chevelure blonde pour se présenter :

- Je vous présente mes hommages demoiselle Sidonie. Je constate que la vieille Bertille, paix à son âme si j’ai bien compris, a su de son vivant farder la vérité pour vous faire penser que vous étiez de son sang.


L’homme se releva pour reprendre de la hauteur et permettre à la jeune femme d’assimiler ce qu’il venait de lui annoncer.
Sidfiala
Sidie fut particulièrement surprise quand l’homme maintint le fait qu’il voulait la voir, elle. Elle papillonna malgré elle des paupières en entendant son prénom. Comment pouvait-il le savoir, elle ne le connaissait pas le moins du monde ! Inconsciemment, elle fit un pas de recul alors que l’homme se présentait et sous-entendit que sa grand-mère avait pu lui mentir sur les liens qui l’unissaient à elle.

Les mains de Sidie se mirent à trembler sans qu’elle ne puisse avoir de contrôle dessus. Elle sentait tout ce sur quoi elle avait toujours grandi risquer de s’écrouler d’un instant à l’autre. Si Bertille n’était pas sa grand-mère, qui était-elle vraiment ? Et surtout, qui était-elle elle-même ? Et puis qui était cet homme qui venait avec autant d’assurance piétiner ses racines et tout remettre en cause ? Sidie sentit soudain une fureur indescriptible s’emparer d’elle, nourrie sans doute pas la peur de ne plus pouvoir se raccrocher à sa Grand-mère. Elle lâcha au visage de Gontrand :


- Je ne vous connais point et je ne vous croirai pas tant que vous ne m’en aurez pas dit davantage. Bertille était mon aïeule, elle m’a élevée comme telle. Dites m’en plus si vous voulez que j’accorde un crédit quelconque à vos paroles sous peine que je ne les considère que pure calomnies ! Qui êtes vous ?!

Disant cela, elle avait relevé le menton avec une audace certaine et avait posé sur ses hanches ses deux poings avec une réelle détermination à ne pas se laisser entourlouper par de simples mots.
--Gontrand_le_fidele
L’homme s’inclina en souriant. Du caractère. Le contraire l’eut étonné. Dans sa nouvelle courbette respectueuse, il déclara :

- L’on me nomme Gontrand, Demoiselle. J'étais en charge de veiller à ce que votre nourrice ait de quoi vous élever correctement. Je venais aujourd’hui, comme tous les mois apporter la rente qui vous est due pour votre éducation. Mais compte tenu des circonstances, c’est à vous que je vais remettre la somme entendue pour le dernier trimestre.


Ce disant, l’homme plongea sa main gantée en direction de sa besace pour en sortir une lourde bourse de cuir épais et la tendre, paume vers le ciel en direction de la jeune femme. L’homme redressa légèrement la tête en avançant sa main vers la donzelle blonde. Il anticipa les questions qu’elle allait sans doute lui poser :


- Cet argent est votre Demoiselle Sidonie. Prenez-le. Je ne puis le garder sans risquer le courroux de la personne qui m’emploie. Je ne puis non plus vous dévoiler son nom, aussi absurde que cela puisse vous paraître, j’en ai fait le serment et tant que je ne serai délié de ma parole, je ne pourrais porter à votre connaissance son identité.
Sidfiala
De l’argent ?! Elle avait regardé l’homme aux mains gantées sortir de son havresac cette poche de cuir rebondie en fronçant encore plus les sourcils. Qu’est ce que c’était que cette histoire de rente ? C’était à ne rien y entendre. L’homme ne semblait pas hostile, il paraissait même plutôt serviable et honnête mais Sidie était tellement concertée par tout ceci qu’elle ignora l’argent proposé pour rétorquer :

- Un serment est un serment et à parole donnée il faut s’y tenir. Néanmoins, je n’accepterais pas ce que vous me tendez sans un minimum d’informations supplémentaires de votre part.

La jeune femme devrait se rendre à l’évidence qu’elle n’était pas celle qu’elle pensait : la petite fille de la vieille Bertille. Elle laissa les flots de questions qui bouillonnaient dans sa tête, s’évader de par ses lèvres :

- Si Bertille n’était point mon aïeule, qui était-elle et qui me confia à elle ? Pourquoi ? Pourquoi n’ai-je pas été élevée par mes parents ? Pourquoi m’avoir élevée loin de tous ? Qui êtes vous et quel est votre rôle dans toute cette histoire ? Pourquoi cette rente régulière apportée à Bertille ? A combien s’élève t-elle ? Jusqu’à quand vais-je la percevoir ?

Elle se mordit les lèvres à ses deux dernières questions. L’argent, quelle importance ? Alors pourquoi la somme de cette rente lui semblait-elle aussi importante à connaître ? Etait-ce parce que la savoir lui apporterait des informations précieuses sur l’aisance du milieu d’où elle était issue ?
--Gontrand_le_fidele
Toutes ces questions étaient légitimes. L’homme se redressa afin de ne pas rester dans une position difficile. Il tâcha de répondre aux interrogations de la jeune fille, le tout avec une voix posée et rassurante :

- Bertille était nourrice. Une femme que l’on paie pour élever les enfants lorsque leur milieu familial n’est pas… idéal pour leur croissance. Je ne puis vous dévoiler les raisons qui poussèrent vos géniteurs à vous confier à elle, mais vous assurerai qu’elle bénéficiait alors d’une excellente réputation et qu’il semble qu’elle ait mené sa mission à bien si je puis en juger la jeune femme que vous êtes devenue alors. La personne qui m’a chargé de veiller à ce que votre nourrice ait de quoi subvenir à vos besoins a estimé que cent écus par mois seraient suffisants. Vous avez donc ici le solde des trois derniers mois que je n’ai pu confier à votre nourrice. Quant à la durée de perception, je ne puis vous la répondre, ne la connaissant pas moi-même.

Il inclina de nouveau la tête en tendant la bourse rebondie :

- Voici donc votre dû demoiselle. Prenez-le et acceptez mes humbles hommages. Je suis Gontrand, pour vous servir et vous protéger car je sais que telle sera ma mission quand la personne qui m’emploie apprendra que la Bertille n’est plus.

Il confia la bourse à Sidonie et fit volte face pour rattraper sa monture :

- Je vais aller porter la nouvelle de la mort de Bertille et reviendrai bientôt pour mener à bien la mission qui sera mienne. Je suppose que vous ne vivez plus icilieu. A quel endroit pourrais-je vous retrouver ?
Sidfiala
Trois cent écus. Il y avait l'équivalent de trois cent écus dans cette bourse !? Sidie écarquilla les yeux malgré elle. C’est que ça faisait une somme rondelette tout ça ! De quoi éponger les impôts qu’elle devait pour son échoppe dont le commerce ne marchait pas bien du tout ! Elle réprima avec difficulté sa pulsion purement vénale qui lui hurlait d’empocher vite l’argent pour écouter la suite du discours de l’homme. Il répéta son nom et quand il annonça qu’il se chargerait de sa protection, elle leva son sourcil gauche. La protéger ? Mais de quoi ? De qui ?

Avant qu’elle ne puisse poser de nouvelle question, elle se retrouva avec la lourde bourse en main et l’homme était déjà en train de récupérer son cheval. Elle répondit machinalement à sa question, les yeux rivés sur l’argent :


- Je vis à Thiers. Vous n’aurez à demander le tribun de la ville.

Trois cent écus. Bon sang ! Trois cent écus ! Mais qu’avait bien pu faire Bertille de tout cet argent ? Elles qui avaient toujours vécu dans la misère et le dénuement les plus prononcés ?
--Gontrand_le_fidele
L’homme acquiesça. Il flatta le col de sa monture et remonta sur son destrier qui se remit rapidement à piaffer.

- Nous nous reverrons donc à Thiers demoiselle. Que Dieu vous garde !

Une talonnade plus tard, le cheval faisait volte face et repartait au petit trot sur les hauteurs en direction du Nord.
Sidfiala
Sidie resta de longues minutes à regarder s’éloigner l’homme. Quand il fut hors de portée de vue, elle ouvrit la bourse et découvrir les écus sonnants et trébuchants. Elle tira sur les cordons pour la refermer précieusement et la glissa dans son havresac.

Là, perdue dans ses pensées et ses multiples questions, elle marcha le long de la sente pour redescendre en direction de la combe où son compagnon dominical devait encore dormir.

Qui était-elle vraiment ? Sa mère était-elle vraiment morte en la mettant au monde ? Son père l’avait-il vraiment abandonnée ? Qui était cette personne qui l’entretenait ainsi ? Elle n’était sans doute pas au bout de ses surprises…
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