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[RP ouvert] C'était quoi ce bruit ?

Walan
RP ouvert à tout ceux dont les personnages sont à portée d'oreille ou de vue de l'événement décrit. Donc à Vienne ou dans l'un des fiefs à moins d'une trentaine de km de Meyrieu.


Après-midi du 5 juin 1458, aux alentours de Meyrieu.

Le ciel était clair et bleu au dessus de Vienne et des alentours, à peine parsemé de quelques nuages apportant de temps à autre une rapide ombre atténuant les chaleureux rayons du soleil. Nombre des paysans du Viennois, et sans doute du Dauphiné tout entier, profitaient de cette belle journée pour procéder aux dernières plantations et aux premières récoltes tandis que ceux des artisans qui pouvaient se le permettre s'installaient au devant de leurs échoppes pour y travailler autant qu'y vendre. Les nobles et grands bourgeois, quant à eux, profitaient de ce beau jour tant pour inspecter leurs fiefs, tenures ou autres terres que pour procéder à quelques agréments aisés.
Toujours est-il qu'en cette journée de juin, nombre de personnes étaient dehors et pouvaient pleinement constater que le temps était loin d'être orageux. Et pourtant, tout à fait soudainement ...


Boummmmmmmmmmmmmmm

Venant de nulle part, roulant entre monts et vaux, un son semblable au tonnerre et à l'intensité variant suivant les lieux se fit entendre sur une vaste zone circulaire et centrée sur le castel de Meyrieu. Au grand étonnement de ceux qui l'ouïrent, ce bruit inattendu fût unique et tout à fait inexplicable.
Peu de temps après néanmoins, et dans une direction apparemment semblable à celle de la source de cette étrange déflagration, un panache de fumée blanche monta lentement dans le ciel d'azur ...

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--Bacchus
Assis sur le banc de pierre à l'orée du courtil, Bacchus est en proie à des pensées bien moroses. Il tourne sa moustache entre pouce et index, et grommelle des choses indistinctes, ou il est question de "pôv' messire", de "c'est ben malheureux", de "ya point d'justice".
Il fait beau, pourtant. Presque trop chaud, même. L'unique sourcil charbonneux qui orne le front du cocher ne parvient plus, malgré sa broussaille, à faire barrage à la sueur. Ça lui coule dans les yeux, ça descend le long de son nez, ça lui laisse aux lèvres un goût salé qui n'est pas sans rappeler celui des larmes.

Un faux-bourdon s'est empêtré dans une fleur de pois. Il fait un raffut de tous les diables. C'est le seul bruit qui parvient aux oreilles, dans ce havre que Bacchus a patiemment aménagé, au fil des années, entre les hauts murs qui bordent le territoire de l'hôtel de Culan.

Et soudain ...

Boummmmmmmmmmmmmmm

Bacchus se dresse tout droit sur les poteaux de soule qui lui servent de jambes.

Norf de norf ! Kék c'est 'core ?!

C'est-y que la pleye va cherre, aneu ?

Matheline revient du verger, une panière de linge sous le bras. Elle vient de plier les linceuls qu'elle avait étendus entre les poiriers.
Bacchus scrute le ciel, dans la direction d'où vient le bruit.


Ben si l' Très-haut s'met à jouer aux boules sans prévenir ...

C'est bleu, d'un bleu à peine troublé par quelques nuages très en hauteur. Le bruit semble venir de l'Est, du côté de St-Jean-de-Bournay.

Une fumée noire apparaît bientôt dans cette direction.


Norf ! la Matheline ! C'est-y point les terres de Messire Walan, par là-bas ?


Sa question n'amène, sur le visage lunaire de la servante, que le large sourire béat qu'elle affiche quand on évoque le nom du vicomte.


Va-t-en donc quérir Dame Anne et Demoiselle Blanche, sotte que t'es ! Dis-leur que j'prends Grisonne, et que j'm'en va y voir.

Bacchus n'est pas curieux, pourtant. Mais l'atmosphère de l'hôtel, où on attend le baron à mourir, lui pèse trop. Il tient là une bonne occasion de fuir, il ne va pas la rater.
Thiberian
Il était rentré depuis peu du voyage avec l'armée et il profitais du début des beaux jours en flânant en sa résidence de Vienne...
Bien sur il aurait pu rentrer au Bois d'Oingt mais ce n'était pas la porte à côté et il aimais rester sur Vienne certaines fin de semaines, ne quittant donc pas la garnison pendant toute une semaine...

Ce jour là il était dans l'atelier de l'armurier et travaillais sur une énième pièce d'artillerie...il en avais déjà tant forgée...celle du Grand Maistre des Lances allait être magnifique il le sentais...

Il frappait les barres de métal pour qu'elles soient parfaitement rectangulaire mais légèrement incurvées, ils les souderaient alors les unes a côté des autres jusqu'à obtenir un tube...un fût.
Il aurait alors l'âme du canon et devrait recommence une deuxième couche de la même manière par dessus, en tonneaille comme on appelais cette méthode car la structure ressemblait à un tonneau...c'était le seul moyen connu pour obtenir un tube de toutes façons...
Il allais commencer les anneaux qui passeraient autour du tube afin de renforcer la solidité de la structure quand soudain, un bruit retentit entre ses coups de marteaux...


klang klang klang Boummmmmmmmmmmmmmm

Ce bruit...bien sur qu'il le reconnaissait, il le reconnaitrait entre mille...
Ce bruit, cette voix, la voix d'une pièce d'artillerie...il connaissait la voix de chacune des pièces qu'il avait forgée, surtout les pièces exceptionnelles telles que celles ci...
Il leva alors le nez de sa forge avec un sourire et dit alors :


Hmmm Sans-Repos à donc fini par tester la Sans-Merci...
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--Frere_jacques
Depuis qu'un groupe d'explorateurs en manque de relique avait fait irruption dans "ses" catacombes, frère Jacques sortait un peu plus souvent de celles-ci à la découverte du vaste monde. Professant la bonne parole, répandant la Vraie Foi -et le vrai foie aussi-, protégeant les reliques des mains avides et faisant la preuve à tous de la supériorité manifeste du Très Haut sur les démons du Sans Nom, le moine exerçait, lors de ces expéditions, sa mission divine -ou du moins ce qu'il pensait l'être- avec un incroyable zèle.

Ce jour du 5 juin était précisément l'un de ceux où le monde regrettait bien ces initiatives et ledit zèle. Consciencieusement occupé à brandir Aimé -le cadavre desséché du gros rat que Jacques avait toujours avec lui- devant un fermier du coin à la mine aussi éberluée que craintive, le moine était fièrement lancé dans ses invocations. En habits de bure complétement dépenaillés, sales et puants, avec sa chevelure hirsute et son sourire ... étrange, le moine avait tout l'air d'un fou. Et ce n'était pas qu'un air, en fait.


- Par Saint Dédété, Sainte Bouille la bordelaise et les pouvoirs que le Très Haut a octroyé à frère Aimé, puissent les champs du fidèle Con-rat ...
- Euh, c'est Conrad mon nom m'seigneur
- Silence, n'interrompt donc pas Aimé lorsqu'il bénit ! ... Continue Aimé, nous en étions à ... puissent les champs du fidèle Con-rat bénéficier de la bienveillance du Très Haut et de ... Boummmmmmmmmmmmmmm

S'interrompant, la voix rendue inaudible par la détonation, frère Jacques regarda le paysan d'un regard perçant -et être fixé comme ceci par un moine en train de brandir un rat sec, ça n'a rien d'agréable croyez moi- avant de décréter brusquement.

- Par le divin canard des latrines du Saint Siège ! Aimé, combien de fois faudra-t-il te répéter que tu digère mal les fèves ?
- ...
- Comment ça ce n'est pas toi ?! Tu dis toujours ça ! N'accuses pas ce Con-rat de ... ohhhhhh !


Apercevant le nuage de fumée s'élevant à l'Est, le moine se désintéressa complétement du paysan -à son grand soulagement- pour se mettre en route d'un pas vif et en s'exclamant.


C'est un signe ! C'est un signe ! On a retrouvé le divin encensoir de Saint Serge le poète ! Il avait toujours dit que le Très Haut fumait !
Walan
Matin du 5 juin 1458, aux alentours de Meyrieu.

Un peu plus tôt, dans la matinée, les habitants de Meyrieu avaient pu voir passer un convoi de chariots dont les roues laissaient de profondes ornières sur le chemin. Ces chariots, conduits et entourés de soldats aux armes d'Ancelle, intriguèrent nombre d'enfants du village mais aussi une bonne proportion d'adultes.

Que diable leur seigneur pouvait-il vouloir faire de chariots pleins de sphères de pierre taillée ? Que contenaient donc ces tonneaux soigneusement calfeutrés et dont on veillait bien à ce qu'aucune flamme ne les approche ?

A ceux qui osaient demander la chose -des enfants ayant échappé à la surveillance de leurs parents, principalement- les gardes répondaient gentiment mais fermement :
Messire Walan nous a demandé d'escorter ces chariots, nous nous exécutons ... mais je crois que c'est pour tester certains engins qu'il a reçu y'a quelque temps, ajoutaient certains avec un petit clin d'œil.

Et apparemment ils avaient raison, puisque un peu plus tard, alors que le soleil était proche de son zénith, l'intendant descendit au village et y parla aux personnes assemblée là :

Bonnes gens de Meyrieu !
Notre seigneur Walan et ses soldats vont procéder ce jour à des essais sur de puissants engins modernes destinés à assurer votre protection. L'enginieur
"-M'an m'an, c'quoi un enginieur ? - J'en sais rien Rémy, sans doute quelqu'un qu'travaille sur les engins." nous a prévenu que cela serait très bruyant, aussi n'ayez crainte et vaquez à vos travaux comme à l'accoutumée !
Interdiction est néanmoins faite de se rendre ce jour à l'étang de la Roche et dans toute la zone s'étendant de celui-ci au castel, sur une largeur de cinq cent pieds.


Sur quoi Jehan était retourné au castel, passant les portes où les chariots avaient disparus un peu plus tôt.


Après-midi du 5 juin 1458, aux alentours de Meyrieu, après la première détonation.

Votre grandeur, l'essai à blanc a très bien fonctionné. Vos gens d'Ancelle ont su faire une très bonne poudre noire, nous allons pouvoir essayer un tir réel.

L'enginieur affichait un sourire confiant, heureux d'avoir réussi à appliquer avec succès une partie de la formation qui lui avait été dispensée par les artilleurs de l'Ost et le Maistre Armurier. Sans Repos, quant à lui, était encore à moitié assourdi par la détonation mais gardait une mine plus sérieuse.

Près des portes du donjon, il observait les manœuvres de l'enginieur et des servants de
Sans Merci, ainsi qu'il avait baptisé la bombarde installée presque au centre de la cour, avec à sa gauche son intendant Jehan et à sa droite Hugues, le capitaine de sa garde. C'est d'ailleurs ce dernier qui s'exprima après quelques instants de silence en parlant d'une voix plus forte que nécessaire, son ouïe visiblement encore voilée elle aussi.

Rien qu'avec le bruit, la fumée et le tremblement, il suffirait de quelques tirs de ce genre pour effrayer nombre de soldats endurcis et leur faire croire que Meyrieu abrite un dragon, messire !

En effet Hugues, mais il suffirait qu'une poignée soient assez courageux pour venir tout de même et ils se rendraient très vite compte que c'est faux.

L'échange n'eut pas le temps de durer plus longtemps car l'enginieur revenait déjà en soufflant, le visage rouge mais toujours avec un petit air de satisfaction.

Nous sommes prêts messire, nous allons tenter d'envoyer le boulet jusque dans l'étang de la Roche mais il faudra sans doute quelques essais ! Vous devriez gagnez le chemin de ronde pour mieux voir, si je puis me permettre.

Bien, allons y, acquiesça Sans Repos avec un signe de tête et en se dirigeant d'un tranquille et assuré vers le haut du rempart.
Quelques instants plus tard, ils étaient à nouveau tous les trois, l'intendant, le capitaine de la garde et le seigneur des lieux, placés près d'une tour, un peu excentrés, de manière à n'avoir qu'à tourner un peu la tête sur le côté pour pouvoir passer leur regard de l'engin en contrebas à la cible.

Avec un signe de tête, Walan indiqua au l'enginieur de procéder et ...


BoouuumCrackmmmmmmmmmmmmm

Une fois encore, le bruit résonna loin et longuement dans les environs et la fumée blanche s'éleva. Pourtant cette fois ci ... à l'intérieur du castel de Meyrieu, du rouge fut également visible et on entendit des cris lorsque la détonation se fut estompée ...
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Thiberian
Si la première détonation ne l'avais que peu surprit et qu'il avait reconnu directement sa provenance et même la pièce d'artillerie ayant tirée, la deuxième le fit bondir de stupeur...
Il devint blême, la pièce avait comme crié de douleur...le bruit d'habitude si parfait avait été déchiré, quelque chose c'était passé il en était persuadé, mais quoi ??

Il laissa alors sa forge telle qu'elle et se lava rapidement les mains avant d'enfourcher son palefroi et de le lancer au galop en direction de Meyrieu.
S'il était arrivé quelque chose à Walan à cause de sa pièce il ne se le pardonnerais jamais, s'il était arrivé quelque chose à la pièce à cause des hommes de Walan...il n'était pas sur de leur pardonner également.

Il chevaucha à une allure effrénée pendant prêt de trois quart d'heure avant de voir les contours du château se dessiner à l'horizon, il flatta l'encolure de Hardy en lui promettant que c'était bientôt fini et qu'il aurait bientôt de l'eau...
C'était une bonne monture, du moins depuis qu'il était castré...ses mœurs d'étalon le poussait à grimer les juments de ses comparses et les bagarres n'étaient pas rare dans l'enclot mais depuis...c'était un palefroi docile, soumis à son maître et facilement manipulable, Thiberian était content de son achat au final.

L'équidé le mena alors dans son effort jusqu'au château, Thib le laissa devant l'abreuvoir et mis pied à terre avant de se précipiter vers les barbacanes en braillant :


Hola du château, le Maistre Armurier de l'Ost est à la porte, ouvrez moi rapidement je vous prie !

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--Frere_jacques
Joyeux Saints, fidèles du Très Hauuuut, allons voir où sont les reliques !
Joyeux Saints, fidèles du Très Hauuuut, allons voir où sont les reliques !
Allons voir, oui oui oui, allons voir, non non non ! Allons voir où sont les reliques !
Allons voir, oui oui oui, allons voir, non non non ! Allons voir où sont les reliques !
Guidé par la fumée divineeeeeee, je trouverai les restes de Saint Serge !
Guidé par la fumée divineeeeeee, je trouverai les restes de Saint Serge !
Je trouverai, oui oui oui, je trouverai, non non non ! Je trouverai les restes de Saint Serge !
Je trouverai, oui oui oui, je trouverai, non non non ! Je trouverai les restes de Saint Serge !*

Allez Aimé ! Toi aussi montre au Très Haut comme tu es enjoué de suivre les signes qu'il nous envoie, je sais bien que tu as toujours apprécié cet air !


Chantant à tue-tête -et faux, après tout on demande aux enfants de chœur de la dévotion, pas de la justesse- , Jacques continuait de cheminer d'un pas vigoureux -très vigoureux- en direction de la fumée qui était apparue au dessus. A d'être agréable aux oreilles, le chant du moine avait au moins le mérite d'alerter largement à l'avance les autochtones, qui pouvaient dès lors se mettre à l'abri pour éviter d'avoir à faire face à l'horrible écorcheur de chats qui semblait venir dans leur direction.

Mais ce genre de considérations bassement matérielle n'intéressait en rien le moine, qui tout à son champ n'entendit pas la deuxième détonation mais remarqua bien le deuxième nuage de fumée, et pu voir qu'elle provenait d'un château.


Un castel ! La relique est dans un castel ! Sans doute un noble seigneur a eu vent de ma présence et a-t-il décidé de me signaler qu'il l'avait en sa possession !

Et c'est alors que, bien qu'étant encore à de très nombreuses lieues de Meyrieu, frère Jacques se mit à courir avec de grands signes des bras et en hurlant joyeusement.

Youhouuuuuuuuuuuuuuuu ! Je suis lààààààààà, j'arriiiiiiive !


* Air reconnu, je pense ^^
--Bacchus
Grisonne trotte nonchalamment. Il est vrai que Bacchus ne la pousse pas. Il aime trop la vieille jument pour la crever sous lui. Bon an mal an, elle va bien ses deux lieues à l'heure. On sera vite à Meyrieu. P't'être que ça ne venait point de Meyrieu, d'ailleurs.

Bacchus se laisse bercer par le trottinement de sa vieille compagne. Il essaie de ne point trop penser à Messire HdB, mais c'est dur ! Alors il suppute, pour passer le temps.


Norf ! Si ça se trouve, c'est juste des gones qu'on fait une mauvaise farce. Et moi qui suis là comme un benêt à y aller voir ! Grumph !

Cependant, à y bien réfléchir, il ne voit pas comment des chenapans auraient pu provoquer un bruit et une fumée pareils. Il cherche, se triture les méninges, se creuse la cervelle, mais ne voit vraiment pas.

Soudain, un obstacle apparaît. Bacchus ralentit l’allure, à la grande satisfaction de Grisonne. Il tend l’oreille. L’obstacle, qui à cette distance ressemble à un tas de vieille paille, émet des sons étranges, grinçants.


BoouuumCrackmmmmmmmmmmmmm

Grisonne fait un écart. Bacchus a toutes les peines du monde à l’empêcher de s’emballer.

Holà, ma belle ! Tout doux, tout doux…

Il flatte l’encolure, serre les genoux, murmure des paroles apaisantes à l’oreille de la jument, puis met pied à terre, le temps qu’elle se calme tout à fait.

Norf de norf ! V’là qu’ça r’commence !

De nouveau, la fumée monte à l’horizon.

Cette fois, ya pas, ma Grisonne. Va falloir galoper un brin. C’est pas aristotélicien, c’t’affaire, norf de norf !

Bacchus est de plus en plus inquiet. Il a hâte d’arriver à la source de cette fumée. Grisonne, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, a pris un galop léger, régulier, qui serait bien agréable en d’autres circonstances. La route sonne sous ses sabots. Bacchus se fait le moins lourd possible, ce qui n’est pas chose aisée quand on dépasse largement les 200 livres. La source des sons stridents se rapproche. C’est un homme, dépenaillé, qui court comme s’il avait le Sans-nom à ses trousses.

Norf de norf ! Quelle diablerie, encore ?

Il se méfie, le Bacchus. On est à près de deux lieues de Vienne, déjà. C’est pas civilisé comme en ville, ce coin-là.

Youhouuuuuuuuuuuuuuuu ! Je suis lààààààààà, j'arriiiiiiive !

Eh ! Poussez-vous donc, Frère Jacques !

Bacchus vient de reconnaître le pauvre fol qui d’habitude se terre dans la crypte de Saint-Maurice, celui à qui Dame Anne fait porter la soupe tous les matins. La route n’est point si large, et Bacchus a peur de renverser le simplet au passage.

Mais poussez-vous donc !

L’autre l’entend-il ? Rien n’est moins sûr.
Bacchus donne du talon, se porte juste derrière le moine. Il fait des écarts, zigzague à plaisir, en hurlant ce qui ressemble vaguement à une chanson.


Montez en croupe, Frère Jacques ! Où faut-y que j’vous dépose ?
--Frere_jacques
Montez en croupe, Frère Jacques ! Où faut-y que j’vous dépose ?

Interrompant net sa course et ses cris, frère Jacques se retourna pour voir qui l'abordait ainsi et eu un petit couinement joyeux -à moins que ce ne fut Aimé ?- en découvrant Bacchus.

Loué soit le Très Haut ! Il m'envoie l'un de ses messagers divins pour que j'arrive plus vite auprès des reliques de ses saints !

Sautant en croupe -enfin essayant, ce n'est pas simple en robe de bure et avec un cadavre de rat à la main- c'est un moine à deux doigts de l'extase qui s'exclama dans le dos de Bacchus.

Aimé, regarde, nous voyageons sur un cheval solaire !
En route !! En route vers les reliques saintes !


Et reprenant son chant -toujours aussi faux et toujours à tue-tête-, il continua joyeusement en s'accrochant d'une main à Bacchus et en levant haut l'autre -et Aimé-.

Qui veut trouver des beeeeelles reliques,
N'a qu'à suivre les signes du Très Haut !
Et maintenir son regard fixeeeee
Sur les messageeeees duuuu Seigneur !

Les belles reliques sont des dons d'Aristote !
Cherche, cherche, cherche, cherche compagnon !
Trouve une relique et nous te bénirons !*


* Air reconnu aussi, je pense ^^
Walan
A Meyrieu, ceux qui s'étaient tournés vers le castel après la deuxième et plus étrange déflagration purent voir quelque chose des plus anormal : le sommet des remparts faisant face à l'étang de la Roche, habituellement si régulier avec son alternance de créneaux et de merlons, était maintenant déformé en son centre. Effectivement, là où aurait dû se trouver une portion de mur finement maçonnée destinée à abriter les défenseurs du castel ne se trouvait plus que du vide, le merlon en question gisant au sol, bien plus bas et en miettes.
Visiblement la direction du tir avait été bonne, mais pas sa hauteur ...

Sur ce même bout de rempart, près de l'une des deux tours qui le délimitaient, on distinguait clairement les silhouettes d'hommes s'activant avec précipitation et un certain affolement, tandis que les échos de cris incompréhensibles pouvaient s'entendre. C'est sur ces entrefaites qu'arriva le seigneur du Bois d'Oingt, et alors qu'il mettait seulement pied à terre, il pu saisir la teneur de certains des cris, provenant visiblement de Jehan, l'intendant.


Faites chercher un physicien ! Un prêtre ! Allez chercher de l'eau et de la charpie ! Dépêchez !

Hola du château, le Maistre Armurier de l'Ost est à la porte, ouvrez moi rapidement je vous prie !

Interrompant les cris teint de panique de l'homme de confiance de Walan, il y eut un bref moment de flottement avant que Jehan ne lance.

Ouvrez lui donc, et allez chercher ce physicien bougres d'idiots ! Des hommes se meurent ici !
_________________
--Bacchus
Au moins, le moine arrête ses hurlements. C'est toujours ça de gagné. Il couine bien un peu, mais c'est moins désagréable que les grincements précédents.

Loué soit le Très Haut ! Il m'envoie l'un de ses messagers divins pour que j'arrive plus vite auprès des reliques de ses saints !

Norf de norf, mon frère ! J'suis Bacchus, ma. C'est point l'Très-haut qui m'envoye, ne vous déplaise.

Salive perdue... L'olibrius est trop occupé à tenter de monter en croupe pour tenir compte des sages paroles de Bacchus. Celui-ci attrape le moine par le col de sa bure, et manque le lâcher tant le contact en est poisseux. Il le hisse néanmoins en croupe, et l'on repart.


Aimé, regarde, nous voyageons sur un cheval solaire !
En route !! En route vers les reliques saintes !


Bacchus se penche sur l'encolure de Grisonne. Le moine, dans son dos, répand un fumet bien pire que celui des cochons de Dame Anne. Pour tout dire, il pue. Le brave Bacchus en serait tout incommodé s'il n'avait la ressource de renifler la crinière de sa jument.
Mais ça a pour effet de mettre au galop le vieil animal, qui bientôt écume, sous la double charge - triple si on compte Aimé, lequel ne doit pas peser bien lourd.

Partagé entre la pitié pour Grisonne d'une part, et de l'autre son inquiétude pour le vicomte, Bacchus balance. Ralentir l'allure ? Accélérer ?

Le fol se remet à brailler, sur un air de chanson à boire qu'il n'a certainement pas apprise au monastère. Bacchus ne balance plus. C'en est trop : les narines pincées, les oreilles douloureuses, il se penche encore plus. Tant pis pour Grisonne, elle se remettra à l'arrivée.

Villages et essarts défilent. De temps à autre, une commère se signe au passage de l'équipage.


L'est p't'être point solaire, ma Grisonne, mais l'est point du Sans-nom non plus, norf de norf ! Kêk les gens vont se penser ?!

Tout ça parce qu'il a voulu rendre service...

A l'approche de St-Jean-de-Bournay, Bacchus sent croître son inquiétude. Il met Grisonne au pas, pour ne pas risquer de renverser un enfant ou un vieillard. Les passants ont le visage grave, effrayé. On se chuchote des choses, on désigne clairement la route de Meyrieu. La jument, épuisée, avance tête baissée. Bacchus avise un homme qui, avec son tablier de cuir et son marteau en main, a tout l'air d'un maréchal-ferrant. Il parlemente quelques instants, obtient un cheval frais en échange de Grisonne et de quelques écus. Le nom de Dame Anne est connu jusqu'ici.

La silhouette du château se dessine enfin. Sur le rempart, des gens s'agitent, des cris fusent, mais on ne comprend pas les mots. Et puis ce grand trou, sur le chemin de ronde, ce hourd à demi-effondré ...

Par la malfoi ! Derrière sa grosse moustache, Bacchus est blême. Un accident. Le mur a cédé, peut-être à cause des gels de l'hiver passé. Il y a sans doute des blessés, des morts, qui sait ?! Et là, à l'entrée de la barbacane, Messire Thiberian qui demande la porte.


... un physicien ! un prêtre ! ...

Bacchus n'est ni l'un ni l'autre, mais par les sabots roses d'Aristote, il entrera ! Dame Anne est déjà bien assez éprouvée comme ça. C'est point possible que le Très-haut, après sa mère, son frère, sa marraine, bientôt son époux, lui vole aussi celui qui lui a tenu lieu de père.

Il descend de cheval, attrape le moine par la manche, et se poste derrière Messire Thiberian.


En voici un, de prêtre. La porte, marauds !
Walan
Rapidement, l'un des gardes de la porte ouvrit celle-ci aux trois hommes, mais aussi à l'un de ses camarades monté sur un cheval rapide. A peine y eut-il assez de place pour passer que celui-ci s'élançait sans attendre sur la route, manquant de renverser au passage les "invités" et commençant dès son arrivée à Meyrieu à hurler une litanie sans ralentir sa monture.

Place ! Place ! Des chirurgiens ! Des physiciens ! Le vicomte d'Ancelle a besoin de soins urgents à Meyrieu !

Alors que Thiberian, Bacchus et Jacques entraient dans la cour, ils purent découvrir la scène avec plus de détails : la bombarde encore fumante, avec ses servants l'air choqués à côté et un enginieur courant dans tous les sens sans savoir que faire ; le rempart, visiblement touché par l'intérieur à en voir le creux plus large qui ornait ce côté et les gravas à son pied ; un attroupement de soldats, entourant Jehan et un soldat faisant apparemment office de praticien agenouillés près de deux autres hommes étendus eux sur la pierre du chemin de ronde.

L'affaire paraissait claire désormais, tout du moins pour ceux s'intéressant un peu à la chose -c'est à dire sans doute pas les moines fous chasseurs de reliques- : l'essai de tir avec la bombarde avait échoué pour une raison quelconque. Le projectile de pierre, au lieu de s'élever par dessus l'enceinte pour aller s'écraser dans l'étang visé ou l'un des champs alentours s'était fracassé contre elle, provoquant du même coup l'effondrement d'un merlon et la projection de multiples éclats dans toutes les directions ... y compris celle des observateurs les plus proches dont faisait visiblement partie Walan.

Toujours est-il qu'après avoir été presque piétinés par un cheval lancé au galop, ce fut une brune élancée d'une trentaine d'année -Sancie, la domestique servant à Meyrieu depuis le plus longtemps après Jehan, pour ceux qui la connaissaient- à l'air visiblement oscillant entre la panique la plus complète et les tentatives de cacher cet état qui les bouscula sans ménagement avec une bassine remplie d'eau à la main et de la charpie coincée sous le coude.


Laissez passer ! Il faut les soigner ! Il faut les soigner !
Par tous les Saints ... Seigneur, il faut les soigner.

_________________
Thiberian
La porte lui fut ouvert et il entra en même temps que Bacchus et ce qui semblait être un moine derrière lui, Thib le salua simplement avant de se précipiter dans l'enceinte à la recherche du maistre des lieux...
Il vit alors le chaos, la panique, la Sans Merci fumait encore et face à elle la muraille était cruellement éventrée et une ouverture béante avait été laissée à l'intérieur, Bois d'Oingt maugréa contre l'incompétence des artilleurs du Vicomte et se dit qu'il aurait vraiment du le former un peu plus longtemps...cela aurait évité des réparation couteuse et des blessures sérieuses.

Il trouva l'Intendant qui était en alerte et donnait des ordres à tout va, il lui attrapa l'épaule pour avoir son intention et s'écria :


Messire Jehan, où est le Vicomte ? il va bien ? qu'est s'est il passé ? qui à fait une telle connerie ??

Les questions s'enchainaient et il voyait que l'intendant peinant à suivre et ne répondrais pas à tout s'il ne ralentissait pas le rythme, aussi il se calma un peu et écouta le serviteur d'Ancelles.
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--.jehan
Jehan n'avait pas vu Thiberian venir sur le chemin de ronde et écarter les soldats de Meyrieu l'entourant, concentré qu'il était sur les deux corps près desquels il était agenouillé avec ce qui semblait être l'infirmier de la troupe et -depuis peu- Sancie, affairée avec sa bassine et ses morceaux de tissu.
Ce ne fut que lorsque le seigneur du Bois d'Oingt lui posa la main sur l'épaule que l'intendant se tourna brièvement, dévoilant un peu plus l'état des hommes étendus au sol.

Le premier était Hugues, visiblement inconscient et au gambison -normalement couleurs azur et argent de Meyrieu- complétement écarlate au niveau de l'abdomen. A en voir le lieu de la blessure, celle-ci serait fatale au capitaine de la garde à moins d'un miracle.
Le deuxième homme était sur le flanc gauche et ne pouvait qu'être Walan. il était néanmoins presque méconnaissable tant tout son côté apparent, le dextre, était ensanglanté. Visiblement ce n'était pas un unique morceau de taille non négligeable qui l'avait heurté, comme pour Hugues, mais plusieurs. Pour autant qu'il soit possible d'en jugé sous tout le liquide rouge, il se trouvait au moins une plaie à la cuisse, une autre au bras et une troisième à la tête.

Toujours est-il que Jehan finit par répondre.


Mon seigneur est là messire ... j'ai peur qu'il ne soit pour beaucoup entre les mains du Très Haut désormais, s'il ne se trouve aucun physicien pour l'aider ...
--Bacchus
Bacchus est effaré. Ça court dans tous les sens, là-dedans. La main toujours au collet du moine, qui lui sert de caution pour se glisser entre les groupes, il suit Thiberian.
La machine infernale qu'il a regardée forger, à Vienne, dans les ateliers du chef de port, lui arrache un vague signe de conjuration.


Messire Jehan, où est le Vicomte ? il va bien ? qu'est s'est il passé ? qui à fait une telle connerie ??

On est parvenu sur le rempart. Bacchus assure sa prise sur le scapulaire du frère Jacques. S'agirait pas que le pauvre fou se laisse tomber avec son rat par l'ouverture béante. Il manque un merlon.

Mon seigneur est là messire ... j'ai peur qu'il ne soit pour beaucoup entre les mains du Très Haut désormais, s'il ne se trouve aucun physicien pour l'aider ...


La petite foule, soudain prise d'une terreur respectueuse, s'est tue. Bacchus baisse les yeux. Du sang, il en a vu plus souvent qu'à son tour. Les amis tombés sur des remparts, à l'époque où il guerroyait contre ces saloupiotes de Lucioles, il ne les compte plus.
Il pousse le moine à côté de la femme Sancie, qui s'escrime avec des linges sitôt rougis que saisis.


Priez, Frère Jacques ! Et z'avez intérêt qu'Il vous ouïsse, le Très-haut.

Norf de norf ! Par les sabots roses d'Aristote, Il a intérêt à faire quelque chose, Lui, là-haut ! Puisqu'Il est tout-puissant, Il n'a qu'à faire surgir un physicien, un guérisseur, n'importe qui. Et que ça saute !

Bacchus en taperait bien du pied, tellement il est en colère contre le Très-haut. C'est-y permis, des choses pareilles ?!
Puis son solide bon sens reprend le dessus.


C'est point de râler après le Très-haut qui va nous ramener Messire Walan et son capitaine...

Et c'est point non plus les soins maladroits dispensés par Sancie. Elle se sert des linges comme si elle était en train de langer un nouveau-né. Bacchus s'agenouille à côté d'elle, et de ses gros doigts plus habitués à tordre des boucles de harnais qu'à manier le chiffon à poussière il déchire à grands coups secs les vêtements du vicomte, pour mettre au jour deux méchantes plaies. C'est la tête, qui saigne le plus. A la jambe et au bras, le flot s'est déjà tari.

Comment qu'elle disait, déjà, Dame Mentaïg ? La tête, c'est bon que ça saigne dehors, sinon ça fait du dégât en dedans.

Et pour saigner, ça saigne ! Pis qu'un goret qu'on égorge. C'est donc que tout va bien. Ou du moins, que tout va aller bien. Bacchus se le répète en boucle. Tout va aller bien. Il arrache la bassine d'eau des mains de Sancie.

Allez donc en chercher d'autre, femme !
Maître Jehan, il arrive, le physicien ?


Il y a de la douleur dans la voix du brave cocher. De la peur, aussi. Il lave les plaies à grande eau, comme il a vu faire à Dame Mentaïg, sur les remparts de Sancerre, quand ces abrutis d'Auvergnats assiégeaient la ville. Sauf que lesdits abrutis, ben ils utilisaient des armes normales. Des flèches, en l'occurrence, vu qu'ils n'avaient pas eu le courage d'escalader les remparts, ces pleutres. De bonnes vieilles flèches, qui faisaient de belles blessures. Alors que là, c'te diablerie de machine à feu a fait éclater un bout de courtine. Le bras et la cuisse du vicomte sont déchiquetées.
Les gros doigts de Bacchus s'approchent d'un éclat de pierre gros comme le pouce, hésitent, s'en éloignent. Il a vu, une fois, Dame Mentaïg retirer une pointe de flèche d'une plaie, et le sang se mettre à en sortir aussitôt à gros bouillons. Il ne saurait pas quoi faire, si ça arrivait.


Norf de norf ! C'est pour anneu ou pour demain, le mire ?
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