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Umiko et Phelipe : Promenade en montagne

Umiko
Umiko


Ils étaient passés le matin même, peu de temps après le lever du soleil, au marché afin de prendre de quoi se sustenter au déjeuner. Puis ils s’étaient dirigés vers les chemins de montagne, en direction du Mont Guillaume, un bâton de marche à la main et une besace bien remplie au côté.

Le temps était clair, l’air frais et ce sont les joues rosies qu’Umiko arriva au sommet du Mont Guillaume en compagnie du jeune Seigneur. Elle lui détailla alors les environs, Embrun et la Durance semblaient si petits d’ici…Vers le Nord et le Nord-Ouest se trouvaient les terres de Fontaine, Varces et Voiron.

Depuis leur promenade dans les rues de Mende, Umiko considérait l’ambassadeur du Languedoc comme un ami et leur voyage jusqu’à Embrun, les jours qu’ils passaient désormais ensemble ne faisaient que renforcer cela. Ils ne partageaient certes pas le même passé, mais il semblait la comprendre, ce qui n’en rendait leurs discussions que plus intéressantes et elle était heureuse de pouvoir lui faire découvrir la ville d’Embrun, qu’elle affectionnait tant.

Il lui semblait désormais tout naturel de passer ses journées à ses côtés, de plaisanter avec lui, de lui faire découvrir ses lieux préférés, lui dévoiler les petits détails qui font que certaines choses lui étaient chères ou resteront gravées dans sa mémoire. Par moments, une ombre passait dans les pensées d’Umiko. Le séjour de l’ambassadeur à Embrun finirait par prendre fin… Aussi essayait-elle de faire en sorte qu’il en garde le meilleur souvenir possible, lui qui lui avait avoué avoir envie de découvertes et de voyages.

Parfois, quand elle laissait son esprit vagabonder, elle se surprenait à détailler les traits du jeune seigneur et se morigénait ensuite mentalement « on ne fixe pas les gens ainsi voyons, un peu de tenue ». Mais elle avait pris conscience que le jour où leur chemin devrait se séparer, même si ce n’était que pour un temps, un certain vide s’installerait en elle. C’était l’un des prix à payer quand on laissait quelqu’un rentrer dans son intimité. Elle songea un instant à Boly… qu’elle ne reverrait plus, elle se souviendrait toujours du jeune homme et de ce jour, à Lyon, où elle lui avait dit au revoir alors qu’il partait guerroyer en Berry... Ne souhaitant pas ennuyer Phelipe avec de telles pensées, elle s’efforçait de garder le contrôle de ses expressions, afin d’être toujours en mesure de sourire au jeune homme lorsque son regard se posait sur elle.

En ce moment, le jeune homme semblait totalement absorbé par le paysage qui s’étendait sous ses yeux.



Umiko s’approcha un peu plus de lui, passa son bras sous le sien pour attirer son attention et lui demanda, un sourire taquin sur les lèvres.


-« Messire, le Lyonnais-Dauphiné comble-t-il vos désirs ? »

Phelipe


Il respirait plus vite et moins bien à mesure qu’ils montaient le long du chemin en direction du sommet. Etait-ce dût à l’altitude ? Il lui semblait avoir entendu un jour qu’il était moins aisé d’inspirer suffisamment dans les hauteurs. Ce n’était pas la seule explication possible ici à l’allure plus rapide que d’ordinaire du cœur du jeune seigneur. Lui détaillant le paysage, les plantes typiques du Mont, plaisantant sur tel ou tel faits parvenu à leurs oreilles ou se moquant des anecdotes sur la mère de Phelipe, Umiko avançait en tête, le guidant à travers broussailles et rochers. S’il restait bavard, le seigneur avait du mal à considérer l’intérêt de parler. Ses yeux lui offraient la plus parfaite des vue, et ses oreilles l’accord parfait d’une mélodie onirique.

Enfin arrivèrent-ils au sommet. Là, ils s’arrêtèrent, en pleine contemplation devant la vallée d’Embrun. Et tandis qu’il cherchait quelque mot esthétiquement acceptable pour lui décrire ses sentiments, une douce chaleur envahie son bras. Le regard jovial, la jeune femme avait pris le bras du seigneur pour le questionner.


-« La question est une insulte à vos Terres Umiko ! »
Plaisanta-t-il. « Quel Homme ne saurait être comblé par tant de grâce de d’harmonie ? Pas moi, c’est certain. Pourtant… ces Terres, aussi magnifiques soit-elles, ne sont pas le centre de mon intérêt en cet instant… Mais… … Pardon je dérive. »

Il se tourna alors vers la vicomtesse, et resserra un peu ce bras contre lui.

« Vous savez Umiko, j’ai eut peu de véritables amis. J’en ai considéré certains comme tel lorsqu’eux-mêmes n’en avait que faire. A l’inverse ai-je négligé des personnes qui avaient des sentiments pour moi… Cela fait maintenant un mois que je voyage à vos cotés et je crains le jour où le destin nous séparera. Le dire ne rend pas la chose moins douloureuse mais j’accordais de l’importance à ce que vous sachiez que vous comptez beaucoup pour moi. J’espère ne pas vous mettre dans l’embarras en étant aussi direct… »


Umiko


Umiko ressentit l’étreinte du jeune Seigneur sur son bras et l’entendit prononcer un écho de ce qu’elle-même ressentait quant à leur future séparation… Contrairement à elle, il avait préféré aborder le sujet.

-« Messire, vous m’êtes également cher et je suis heureuse que cela soit réciproque. J’espère que, le jour où le destin nous séparera, nous pourrons alors avoir à l’esprit la joie de nos retrouvailles futures. Soyez persuadé que ce sera toujours un plaisir pour moi de vous accueillir et puis… vous ne m’avez toujours pas fait découvrir Carcassonne », ajouta-t-elle avec un sourire.

-« Enfin, il me reste encore beaucoup de choses à vous faire découvrir et j’espère bien vous les montrer une à une, au moins jusqu’aux festivités communes au Languedoc et au Lyonnais-Dauphiné qui devraient débuter fin novembre. » Elle continua ensuite avec un clin d’œil : « Hum… je préfère ne pas vous en dire trop… Aimez-vous les surprises ? »
Umiko
Phelipe


Ils s’installèrent sur une large pierre plate en bord de chemin. Sans qu’il fût besoin d’en dire mot, les deux compagnons se tournèrent dos à dos, s’appuyant chacun sur celui de l’autre afin de prendre un repos bien mérité. A mesure qu’ils discutaient, Phelipe se rendait compte à quel point il appréciait les idées de la vicomtesse et l’intérêt qu’il portait à son jugement. A l’inverse, elle semblait à l’écoute des mots du jeune seigneur. C’était certainement là ce qu’on appelait la complicité. Un de leurs sujets favoris restait les inepties de sa mère. Et il y avait matière à raconter, véritable objet intarissable de bavarderie appréciée.

Sa mère, dont la principale occupation était de chercher à le marier. Oh à une dame noble bien sûr…

‘Comme Umiko ?’

… et qui soit célibataire…

‘Comme Umiko…’

… Suffisamment jeune pour apporter descendance…

‘Comme Umiko !’

… Mais jamais Phelipe ne se marierai avec une femme qu’il n’apprécie pas au point de passer sa vie avec…

‘….Euh, comme Umiko donc…’

… Une femme pour qui la noblesse n’est pas un passe droit mais un fardeau de devoir…

‘…Tu me fatigue… Comme Umiko je te signale !’

… Une femme qui soit cependant coquète, et attirante. Car on ne se refait jamais totalement…

‘ Mais tu attends quoi à la fin ! Elle a un visage ravissant et des formes à faire cramoisir de jalousie les anges !’

… Bref, pas le genre de femme que l’on trouve au hasard d’un chemin en pleine montagne, assis contre son dos sur une pierre plate dans le Dauphiné.

‘ Tu ne mérite pas de m’avoir comme conscience, t’es trop bête !

… Humpff… Si seulement c’était si simple. Si on pouvait juste avoir à tourner la tête pour trouver la mère de ses enfants, la confidente d’une vie, la complice de tous les moments.

‘Ok… T’es un sottard. Non désolé je suis vulgaire mais là je ne peux pas m’empêcher d’en dire autant. Tu es une triple andouille. Regarde bien ce que je vais faire pour toi car je ne le ferais pas deux fois. Tu auras la dette d’une vie suite à cela…. Je prends le contrôle.

*Conscience et conscient s’inverse*


-« Umiko ? »

‘Heeh ! Que fais-tu ! Rends-moi mon corps !’

Il tourne la tête et l’observe un instant. Des traits fins de son visage à sa chevelure en cascade. Elle tourne aussi des reins, pour le voir lui parler. Elle semble curieuse de la raison qui pousse le jeune seigneur à rompre le silence d’Or dans lequel ils étaient alors plongés.

-« Voudriez-vous m’épouser ? »

‘Quoi ?! Non mais ça va pas ! Umiko ? Haha ! Ma femme ? Attends tu as perdu l’esprit ma parole… Oui elle est noble. Et Célibataire aussi tiens. Et c’est vrai qu’elle est jolie… n’empêche que… Oui si j’ai noté qu’elle partageait ma vision de la noblesse et que… Oh le sottard ! Ah oui en fait t’avais raison, le sottard. C’est le mot, si si fallait pas t’excuser… C’est vulgaire itou mais pour le coup ça se vaut… Umiko ! Mais c’est évident non !... Elle est tout ! … Mais…Et si elle refuse… Hein ? Et oh ! Si elle refuse ?!!’

*La conscience reprend sa place et le conscient la sienne*

‘Ne pousse pas non plus. J’ai fais le plus gros, débrouille toi maintenant’

Et le visage du seigneur de plonger dans une inquiétude monstrueuse face à la réaction de son amie.


Umiko


Suite à leur marche de ce matin, se reposer un peu, assis sur une pierre en bord de chemin, n’en était que plus agréable. Après avoir plaisanté avec le jeune Seigneur, le silence avait fini par s’installer et, détendue, Umiko appréciait de sentir la douce chaleur du soleil sur sa peau. C’est alors que son compagnon s’adressa de nouveau à elle, très succinctement… mais avait-elle bien entendu ? « Voudriez-vous m’épouser » ?

Elle sentir le rose lui monter aux joues et les émotions exploser en elle. Etait-elle donc si naïve pour n’avoir remarqué aucun signe avant coureur à cette question ? Certes elle n’était pas habituée à ce qu’un homme recherche plus que de l’amitié avec elle… un doute l’assaillit alors… était-ce déjà arrivé sans qu’elle le remarque ? Mais il était un peu tard pour se poser la question alors que le jeune Seigneur la regardait, l’air un peu inquiet.

Bien… se concentrer rapidement… faire le tri dans ces émotions qui la submergeaient, la surprise, le doute, le plaisir, le sens du devoir… oui, le sens du devoir… cette pensée s’était matérialisée lors d’une promenade nocturne à Mende avec le jeune Seigneur… elle ne pouvait pas répondre à la question du jeune homme qui l’a regardait en cet instant, pour la simple et bonne raison que la réponse ne lui appartenait pas à elle, mais à son parrain. Bien sûr, son avis aurait de l’importance et le jeune Seigneur le savait. Peut-être lui avait-il justement fait sa demande afin de déterminer si oui ou non il irait parler à Regimon. Enfin, lui non plus n’était pas totalement libre de ses choix… mais étant donné les discussions qu’ils avaient eu et les évocations de la mère de Phelipe… cette dernière serait certainement ravie d’apprendre que son fils n’était finalement pas contre l’idée de contracter une union avec une femme de la noblesse. Par Aristote, ce serait elle ensuite, Umiko, qui serait harcelée puisque l’étape suivante pour Dame Jehanne était d’avoir un maximum de petits enfants… Enfin, l’hiver approchait, Voiron était dans les montagnes, peut-être que si elle restait bien au chaud dans ses terres à contempler le paysage enneigé…

Petit sursaut mental… Ses pensées allaient bien loin… pourquoi pensait-elle donc à la mère de Phelipe ? Elle n’en était pas encore là… euh… encore ? Reprenons… se concentrer, procéder par étapes…

Appréciait-elle Phelipe ? Bien sûr, la question ne se posait même pas. Question suivante.

Eprouvait-elle de l’affection pour lui ? Certainement, sinon l’idée de leur séparation future ne la toucherait pas tant. Question suivante.

Envisageait-elle de se marier un jour? Cette question lui était déjà venue à l’esprit lors de leur promenade nocturne à Mende… Une nuit pleine de prises de conscience décidément. En tout cas, la réponse à cette question était oui même si le « avec qui » n’était pas déterminé. A passer son temps à envoyer des lettres de médiation pour permettre aux personnes ne respectant pas le Corpus de régulariser leur situation, à transmettre les plaintes au Procureur, à travailler en salle du conseil… cela ne favorise pas vraiment le développement d’une romance. Question suivante.

Pouvait-elle envisager d’épouser Phelipe ? Là était toute la question. Elle aimait passer du temps avec lui, à vrai dire, ils passaient toutes leurs journées ensembles depuis quelques temps. Malgré les quelques échos qu’elle avait entendu à propos du jeune Seigneur, il était attentionné avec elle, galant homme, il leur arrivait de discuter longuement et cela était toujours des moments appréciables… Passer sa vie à ses côtés ? Si cela ressemblait aux moments qu’ils passaient ensembles actuellement, le futur serait certainement agréable à vivre. Elle s’était résignée, avec regret, au fait qu’elle ne ferait sans doute pas un mariage d’amour, du fait de ses titres, mais tout espoir n’était pas perdu. Car au final, épouser un homme pour lequel elle avait de l’affection, cela n’était-il pas proche de ce à quoi elle pensait devoir renoncer ?

Le temps semblait s’être arrêté. A quel point ? Depuis combien de temps restait-elle muette suite à la question du jeune homme ?


-« Messire, je dois vous avouer que vous me prenez au dépourvu… et vous savez que la réponse ne m’appartient pas. Néanmoins, étant donné que c’est à moi que vous avez posé la question, je me dois d’y répondre… »

Elle prit alors une inspiration, toujours rougissante.


-« Vous savez que vous apprécie énormément et vous porte de l’affection. Si la réponse n’appartenait qu’à moi, je… Aristote, quels mots difficiles à prononcer… serais heureuse de vous répondre par l’affirmative. » Quelle libération une fois cela dit mais également, quelles perspectives nouvelles qui lui faisaient tourner la tête.
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