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[RP] Vise la dégaine des taulards et évite les cuillères !

--El.vix



[Être une femme libérée, tu sais c'est pas si facile !]


Les voiles sombres de la nuit s'étendaient au dessus de la ville, baignant de silence les ruelles désertées, où seuls de rares soudards osaient encore s'aventurer en cette heure tardive. La lune, d’une pâleur diaphane, avait bien du mal à éclairer la ruelle en coupe-gorge dans laquelle quatre silhouettes se faufilaient en silence. Le barde fauché tentait vainement de faire abstraction des effluves mal odorantes s'élevant du caniveau poisseux. Ses mains aux doigts fins soulevaient avec précaution les plis de la houppelande qu'il portait, pour ne pas qu'elle traine dans les immondices jonchant le sol crasseux. Il avait intérêt à ne pas abimer l'étoffe soyeuse, s'il ne voulait s'attirer les foudre de Sa Seigneurie qui lui avait confié le vêtement ainsi que quelques autres après lui avoir expliqué en détail l'expédition qu'ils allaient mener dans la soirée. Le barde avait été réticent et dur à convaincre, comme à son habitude, mais la jeune femme ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Et puis ce serait là l'occasion de montrer à ses compagnons de route qu'ils pouvaient avoir confiance en lui et que le blond brailleur méritait amplement la couronne gravée sur son fessier.

La brune éclopée aurait dû participer à leur petite expédition, mais la maréchaussée lui était tombée dessus à sa sortie de taverne. Les gardes l'avaient entrainée de force en direction des geôles sombres et humides dans lesquelles croupissaient déjà une partie de la troupe des Fauchards. Les prisonniers n'avaient eu droit à aucune visite, mais leurs compagnons d'infortune n'avaient pas dit leurs derniers mots ! Oh, ça non ! Ils approchaient à grands pas de leur destination, n'accordant que très peu d'importance aux propos que leur avait tenu le veilleur de nuit lorsqu'ils l'avaient croisé en chemin.

Appuyé sur son long bâton au bout du quel se balançait une lanterne, l'homme à forte carrure les avis mis en garde contre les mauvaises rencontres que "ces charmantes demoiselles" risquaient de faire en cette heure tardive.


Vous feriez mieux de ne pas vous balader seules sans un solide gaillard à vos cotés. Les rues sont bien peu sures par les temps qui courent. Je ne veux pas vous effrayer mais je tiens à vous mettre en garde : nous venons de balancer dans les geôles une poignée de dangereux criminels. Ils ont surement des complices qui cavalent encore en liberté dans les parages. Allez vite vous mettre à l'abri entre quatre murs et un toit. Soyez prudentes et que Dieu vous garde...

Le veilleur de nuit s'était ensuite éloigné sous les regards amusés des trois donzelles et de leur compagnon masculin, dont la parure avait eu l'effet escompté sur le vigile disparaissant au bout de la ruelle. Si le subterfuge avait été efficace une fois, pourquoi ne fonctionnerait-il pas avec les gardes postés devant l'imposante bâtisse où était enfermés les prisonniers ?

Alors que l'édifice se dressait enfin devant eux, ils interrompirent leur marche à une distance respectable pour rester hors de vue de l'homme armé, posté en faction devant la porte. El'vix se tourna vers ses compagnes et se pinça les joues pour les faire rougir un peu, avant de remonter son bustier empli de deux petites outres d'eau, pour un effet "flip-flop" des plus naturel. Sait-on jamais, le garde aurait peut-être envie de tâter la marchandise... Les dernières instructions furent rapidement échangées à voix basse avant que le blond ne s'avance en ondulant du popotin à outrance en direction du garde, entrainant une ravissante blonde dans son sillage.


Ôla mon minet ! Tou mé sembles bien seul. Ça té dirait dé té distraire oune peu en charmanté compagnie ?

Le barde secoua sa chevelure dorée et adressa une œillade aguicheuse au bonhomme. Sa main glissa doucement sur sa houppelande. Dans un geste qui se voulait sensuel, il dévoila une jolie gambette ornée d'un bas rose.

Yé m'appelle Elvira et voici la bellissima Naelhy. Et toi ? C'est quoi ton pétit nom mon coco ?

Et de relâcher le pli du vêtement pour glisser son index sur le torse du garde tout en se mordillant les lèvres qu'il avait rougies à la sauce betterave. Si avec tous les efforts déployés pas les "deux" donzelles, elles n'arrivaient pas à attirer l'entière attention du garde, il y aurait de quoi se poser des questions !
Naelhy
Mais dans quel pétrin qu'elle s'était mise la donzelle? Naelhy c'était la "ravissante blonde", la "Bellissima". Magnifique non? Muni de nouveaux attributs qui comble le vide de sa poitrine la ravissante blonde se pavanait avec des chiffons en guise de poitrine derrière un barde inconnu. Et elle s'embarquait dans une affaire...complétement ahurissante? Non, dit comme ça on avait l'impression que c'était inédit comme situation. Se balader avec un barde déguiser en femme dans le but de distraire des gardes en rut' pour aller nourrir des taulards était assez commun d'ailleurs...

Elle se retrouvait donc là pour une histoire de pommes. Soupirant à chaque fois que le blondinet faisait preuve de plus de manière qu'elle, elle se demanda très sérieusement si elle allait réussir. Il avait l'air bien plus séduisante qu'elle. En plein doute un homme la sortit de sa torpeur. "Sans un solide gaillard à ses côtés". Mais elle demandait que ça la demoiselle! Depuis qu'elle commençait sérieusement à se demander si elle devait attribuer la féminité de blond au talent de sa cousine ou au barde lui même elle allait sérieusement en avoir besoin, du solide gaillard. Courage Blondie, tu prendras un garde au pire. J'ai bien dis "au pire"...

Arrivée devant le bâtiment qui faisait impression elle zieuta furtivement le décolleté du barde. Froncement de nez, indignement. Pourquoi le barde avait l'effet "flip-flop"? Dépourvus de seins qu'elle était, biensûr, elle avait été obligée de recourir à ce subterfuge ingénieux qu'une autre blonde de la troupe avait mit en place. Les chiffons. Bien qu'elle doutait néanmoins de l'ingéniosité du truc elle ne pouvait démentir qu'avoir une présence mammaire était agréable...mais pourquoi elle devait se taper les vieux chiffons quand l'autre barde avait des trucs "flip-flop"? A méditer. Remontant vivement ses deux nouveaux atouts la brindille toisa le blondinet du regard. Namého!

Les gardes maintenant. Les gardes? Ah oui les gardes! Se reconcentrer sur l'objectif et vite! Parmi la mêlée elle repéra un grand brun sûrement ténébreux dont le casque l'empêchait de vérifier...


«Ôla mon minet ! Tou mé sembles bien seul. Ça té dirait dé té distraire oune peu en charmanté compagnie ?»

C'était pas gagné d'avance, tout aussi sensuelle qu'était la barde l'accent était des plus charmants et des plus frappant. Une nouvelle fois dubitative comme beaucoup dans ce récit la blonde, qui s'était attachée les cheveux pour l'occasion, regardait le manège de l'autre blond(e). Naelhy ne charmait pas, pas qu'elle était prude ou autre mais elle n'en avait pas besoin, Naelhy était belle, elle n'avait que ça pour elle et c'était bien plus pratique qu'avoir de la cervelle parfois, comme là par exemple.

«Yé m'appelle Elvira et voici la bellissima Naelhy. Et toi ? C'est quoi ton pétit nom mon coco ? »

Elle n'allait pas rester là à rien faire tout de même. Sourire en coin en direction du casqué que blondinet(te) essayait de séduire et on s'avance en balançant les hanches. Oui comme ça, on met même ses nouveaux atouts en valeurs. Regardant l'homme des pieds à la tête, usant elle aussi d'un très léger mordillement de la lèvre inférieur, on parle en regardant bien dans les yeux aussi, Blondie s'essaie à charmer. Un véritable appel au peuple.

«Vous devez avoir chaud sous votre casque...»

Première leçon de charme pour la donzelle. Jolie comme elle était elle pouvait se permettre de dire n'importe quoi, si ça marchait pas rien ne marcherait. Elle se détacha les cheveux d'un geste lent en souriant doucement. Allez, viens par là mon minet...
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Enelos
L'heure était venue. L'hymne à la cruauté avait sonné dans leurs esprits. C'était le moment ou jamais de montrer de quelles cuillères se chauffaient les vilains. Opération "papillote de garde" enclenchée...

La discrétion était de mise pour cette sortie nocturne, mais l'éclopée complètement à côté de ses sandales après la beuverie du soir -fallait du courage pour combattre-, suivait tant bien que mal la petite troupe hétéroclite: épis de maïs débordant des poches, "gling gling" évoquant la collection de cuillères pendue fièrement à sa ceinture, visage peinturluré de boue de guerre, elle avait même pour l'occasion agrémenté son décolleté d'un surplus de cailloux, de glands et de chiffons. Bien sûr, la cerise sur le gâteau, -ou plutôt la pomme-, le petit panier de pommes qu'elle se trimballait en main.
Bien évidemment, elle s'était précautionneusement enrubannée dans une cape noire. Le genre de déguisement très pratique pour se battre quoi.

Devenue aussi discrète qu'une chauve-souris, elle se glissait dans la pénombre en jetant quelques regards furtifs autour d'elle, un pan de la cape de Cyr empoigné fermement dans la main. N'étant pas reconnue pour son sens de l'orientation, se perdre serait fatale pour sa futur vie sociale. La Boussole lui collerait comme une seconde peau flasque et molle, accompagnée d'une bonne poignée de honte. De plus, se perdre au milieu des clodos lui serait fatale tout court. D'ailleurs, pourquoi les prisons se trouvaient toujours dans des endroits sinistres ? Dans les contes, les héros avaient toujours un piège à déjouer. Là, c'était un simple garde qui gardait la porte d'entré. Mais la blonde n'était pas née de la dernière pluie, ce n'était qu'une "façade" cet air penaud. Elle savait que derrière le voile, il y avait un piège. Elle en était même sûre. Un chien enragé, une horde de garde se trouvait à l'intérieur. Un truc digne des dangereux criminels qui s'y trouvaient. En tant que tête pensante, elles s'étaient parées à toutes éventualités, d'où l'attirail original qui pendait à leurs ceintures. Elles étaient vraiment armées jusqu'aux dents. Enfin, surtout elle. On n'est jamais trop prudent.

C'est qu'elles étaient drôlement coordonnées les donzelles, au grand étonnement de tous. Pas un mot échangé, juste quelques regards furtifs avaient suffis.
Le travelo et la limande glissaient langoureusement vers le garde, poitrine exagérément mise en valeur, tandis que les deux autres complices se préparait mentalement. Un léger froncement de nez alors que la blonde admirait le travail de charme, lui rappelant le gros vent qu'elle s'était mangée de la part d'un certain Rafm le soir même. Déjà qu'elle ne prenait pas les devants envers la gente masculine, alors s'y en plus elle s'y essayait et qu'elle se prennait un râteau... C'était du découragement. Le rouge lui monta aux joues. La promesse se fit à l'instant même : les yeux de papillons, rangés au placard. Et pis c'est tout.
Un léger coup de coude dans les côtes offert par sa complice brune, Pissenlit en sortie de sa torpeur, manquant presque de se ramasser sous la force du coup. Déjà qu'à la base elle luttait pour ne pas tanguer...
Fouillant alors des yeux l'endroit à la recherche d'une entrée secrète susceptible de les faire s'insinuer en prison sans attirer l'attention du garde, la blonde posa une main peu rassurée sur l'épaule de sa complice en murmurant :

Mhm, j'pense qu'il serait préférable qu'tu passes en première, au cas où tu vois... Faudrait pas qu'il arrive du mal aux pommes, hein. Vas y, j'te suis, j'surveille tes arrières, et toi mes devants ... !

Grouille !!



Et hop, une bonne bourrade dans le dos de la brune en retour pour l'inciter à se glissait en première dans la gueule du loup.

*hips*

Cyrinea
C’était bien elle ça ! Venue se mettre au vert à Montluçon, elle se retrouvait embrigadée dans une expédition aux allures de tragi-comédie, avec une bande de filles qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et un barde déguisé en donzelle. Ce devait être ça le destin après tout. Elle n’avait pas voulu la rejoindre en Normandie, cette troupe que Fraxie devait lui présenter, et voilà t’y pas qu’elle se retrouvait en faire partie pour une nuit au moins. Vaine tentative de haussement d’épaules, la blonde était arrimée à sa cape qui la tirailla aux entournures. Pas de j’e m’enfoutisme face à la fatalité donc, mais rappel à l’ordre et concentration.

Elle avait maculé son visage de reste de cendres du feu de la veille, s’était débarrassée de tout le rouge qui donnait habituellement une touche passionnée à son austère houppelande –elle n’avait encore pas retrouvé le tisserand qui la lui avait vendue noire pour lui dire que c’était un minimum que de se préoccuper des désidératas de la clientèle- et accroché toute une batterie de cuisine à sa ceinture censée servir de projectile contre des gardes armés jusqu’aux dents. Plus tragique que comique donc, l’expédition.

Et voilà t’y pas que maintenant, l’Enélos de son cœur la poussait en avant pour la jeter dans la gueule du loup, elle qui jusque là restait persuadée qu’elle ne les trouverait que dans la forêt, enfin, c’était c’qu’on lui avait assuré. Heureusement qu’elle avait été mercenaire dans une vie presque antérieure et qu’elle avait suffisamment mentalisé avant de les rejoindre pour faire remonter à la surface tout un tas de réflexes en sommeil.
Elle grogna, mais ne résista pas à la poussée, tout en prenant la peine de répondre...


- Je l’avais bien dit que c’était un appât que vous cherchiez !

Œil en coin à l’entreprise de séduction et de charme, le garde avait pas forcément l’air de mordre à l’hameçon, mais était en tout cas concentré dessus. Une belle paire de nichons, un homme, même en mission de surveillance, ça peut pas résister.

Elle se courba en deux la Cyr, avança tel un félin, les mains solidement posées sur son attirail pour ne pas qu’il tinte et la trahisse. Devait bien y avoir une faille quelque part dans cette forteresse ! Sans se retourner, elle fit signe à sa comparse de la suivre de près, ricanant intérieurement à l’idée que les pommes n’étaient pas à l’abri de se transformer en compote. Elle avisa une grille et entreprit d’en examiner les contours de ses mains pour voir si jamais – faut être optimiste dans la vie- elle serait pas un peu branlante quelque part, juste question de se faufiler par là. Léger coup d’épaules, elle bougea.

- Psssst...dépêche, ça bouge par là.....

Elle fouilla dans sa besace qui ne la quittait jamais –on est pas une fille pour rien et pour une fois ça avait un avantage certain- et entreprit de l’accrocher à un des barreaux. Si elles tiraient dessus à deux, pour sûr qu’elle allait céder...
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Enelos
Léger sourire satisfait au coin des lèvres. L'Art de faire des autres le dindon de la farce et de se réserver le boulot le moins crevant. Contrairement à d'autres, elle n'avait jamais reçu un entrainement de "guerrière", toujours prête à décamper au moindre danger, et ne parlons pas de son jeu de poignée qui était des plus pitoyable. Elle serait capable de se trancher la tête sans l'aide de personne. C'était juste que ça avait de la gueule d'avoir une épée battant contre sa cuisse. Et un cadeau ne se refusait pas...
Son truc à elle, s'était rester les bras croisés derrière la nuque, admirant les autres suer sang et eau à sa place. A la rigueur de temps en temps balancer un ou deux projectiles sur la tête d'un ennemi, histoire de faire genre qu'elle participe. Un travail de dirigeant, de tête pensante quoi. Le Cerveau. Mais là, la situation était différente. Ou presque. D'un geste ému, elle tapa du poings au niveau de son coeur, regard porté vers la forteresse. C'était ses amis qui croupissaient comme des rats en taule, et surtout, surtout, elle n'allait pas se coltiner le barde dans les pattes pendant que Sa Seigneurie se reposait les oreilles. C'était injuste.
Tac tac les tic tac, action.

Son sourire s'effaça bien vite lorsqu'elle remarqua que son "dindon" prenait la poudre d'escampette en direction des geôles, la laissant plantée comme un légume au milieu du fumier dont lequel elle pataugeait avec ses jolies bottes. Ni une ni deux, elle adopta la formation "crêpe" et s'élança à la poursuite de la brune, pommes menaçant dangereusement de passer par dessus bord, une main portée à sa ceinture pour faire taire les traitres de cuillères, une autre remontant son bustier devenue trop petit pour son décolleté outrageusement remplis. Être une femme de nos jours, c'est pas si facile...

- Psssst...dépêche, ça bouge par là.....

La face blonde manqua d'entrer en collision avec le fessier de la brune. Redressant la tête, des mèches blondes éparpillées sur le visage, elle se releva prestement, le souffle coupé. Petit coup d'oeil à droite vers l'opération séduction, au cas où le garde aurait l'idée de regarder ailleurs que dans le décolleté de ces donzelles, puis de nouveau l'attention porté sur sa complice qui mettait en oeuvre une ingénieuse façon d'ouvrir cette foutue grille à l'air moqueur.

Mais qu'est ce que tu fous 'vec ça... ? Ah je vois...

Avec sa propre notion de "vérification de solidité", elle décocha un bout coup de botte dans la grille, ce qui eu juste pour effet d'ajouter un bruit supplémentaire à la farandole de "gling gling" des cuillères. Vous avez dit discrétion ?

J'crois qu'c'est bon... On tire à deux ?
Shhht fait pas trop d'bruit p'tain...


-Craquement de nuque, relève les manches que t'as pas, et vas y qu'tu chopes la bandoulière d'la besace et que tu tires, tu tires, quatre mains qui tentent tant bien que mal de faire céder la grille sans faire trop d'bruit. Et vas y qu'tu dis ta gueule à la grille grinçante qui finit enfin par capituler sous la force des deux donzelles après plusieurs minutes d'acharnement, et un ongle cassé du côté de la blonde. -

Saloperie. J'me vengerai !

Ongle mort, c'est pas ton fort. Un mauvais présage, sans doute. Ou une illusion. Manquerait plus que le croassement sinistre du corbeau, avec l'effluve d'urine et de déjections qui vint se perdre dans les narines des deux donzelles une fois la "porte" vaincue. C'est que ça chlinguait sévère dans les prisons.
La blonde lança un regard dubitatif à sa complice, tout de suite moins motivée à l'idée de combattre ses odeurs et les rats pour seulement quelques pommes. Plus glauque tu meurs.
N'ayant jamais vraiment été en taule pour confirmer les ragots des mégères du coin, elle ne savait pas ce qui l'attendait. Ils périssaient souvent de froid, de faim et de soif d'où l'idée très intelligente de la blonde de les rassasier en pommes (à défaut d'orange...) et de leur fournir quelques vêtements. Enfin ça, elle n'avait pas encore totalement décidée.

Vraiment perplexe, la blonde resta soudée au seuil du beffrois, pas décidée à ouvrir la marche.

Euh... Ça m'fout les miquettes toute cette humidité...

Oh Oh Y'a quelqu'un !?


Seul l'écho et quelques jérémiades lui répondirent, et un grand moment de solitude s'installa.

--El.vix



[The show must go on !]


Difficile de savoir quelle était la réaction du garde sous le heaume masquant son visage. Était-il sceptique ? Charmé ? Indifférent peut-être ? Non, pas indifférent. Pour l'instant, son entière attention était accaparée par les deux apparitions qui se pavanaient sous son nez en affichant des décolletés pigeonnants. Allait-il tomber dans le panneau ? Bonne question ! Le point positif, c'est qu'il n'avait pas encore envoyé bouler le barde en lui assenant une torgnole qui lui aurait fait voir trente-six chandelles. Nous pouvons donc considérer que l'opération "papillotes" commençait plutôt bien.


Vous devez avoir chaud sous votre casque...

Un sourire charmeur se dessina sur les traits du blondinet, qui se rapprocha un peu plus du garde et approuva les dires de sa complice par de vigoureux hochements de tête, tout en papillonnant des cils. Secouer la caboche en clignant des paupières n'était peut-être pas la bonne méthode à appliquer. C'est qu'il n'y voyait plus grand chose et manqua de mettre un coup de boule à l'homme posté en faction, sans compter sur les mèches de cheveux qui se balançaient autour de son visage, lui donnant un petit coté de trouvère artésien - comprendre bourrin - qui n'était pas vraiment des plus sensuel.

Il fait chaud ! Si ! Yé mé sens touté fiévreuse à la voue d'oune homme aussi bien bâti qué toâ.

Tu parles ! Morte-couilles ! Qu'est-ce-qu'il ne ferait pas pour les beaux yeux de ses muses Fauchardes ? Elles avaient intérêt à lui montrer un peu de reconnaissance pour ses efforts. Après tout, il était entrain de sacrifier la dignité que lui conférait son statut de barde "lé plous faboulous dé tous les temps", et ce, dans l'unique but de leur venir en aide. L'idée que Sa Seigneurie et la rouquine mignonnette croupissent dans les geôles lui donnait des frissons. Les pauvres ! - La blonde pouvait aller se brosser ! Elle avait déjà un ours mal léché dans sa paillasse. Quelle preuve de mauvais goût ! - Pour remonter le moral des prisonnières, El'vix leur chanterait une ode "dé son crou" à leur sortie de taule.

Tou sais mon coquin, tou dévrais en profiter oune peu. Mon amie et moi on a lé feu aux f...

Et de se faire interrompre par un bruit de métal venant heurter les pavés dans un vacarme qui paru assourdissant aux oreilles du ménestrel. Les deux "vaisseliers sur pattes" semblaient avoir du mal avec le mode furtif. Pour la discrétion, faudrait repasser un autre jour ! Elle allaient se faire remarquer d'un instant à l'autre ! Le moment était venu de faire preuve d'imagination et de tout mettre en œuvre pour conserver l'attention du garde.

Fiiiichtre ! Yé la tête qui mé tourne. Elle tourne, tourne, tourne...

En effet, la caboche d'Elvira faisait des cercles concentriques - ou concentrés ? - lui donnant au passage le tournis, mais qu'importe ! Le blond se jeta brusquement dans les bras du garde en faisant mine de défaillir, s'agrippant fermement aux épaules de l'homme armé au cas où celui-ci aurait la mauvaise idée de ne pas le rattraper.

Yé vous l'avez bien dit qué yé mé sens fiévreuse ! Yé vais faire oune malaisé si ça continou ! Yé t'en soupli, mon minet, aides-moi...

Ah ! El'vix était aussi doué pour les simulations théâtrales que pour pousser la chansonnette ! A coup sur, dans une autre vie, il était le comédien lé plous faboulous dé tout les temps - et plous encore !
--Don_juon.



La journée avait été dure à entendre le chef râler pour un rien. M'enfin, paraît que ces derniers temps, des brigands infestaient les lieux. Ils en avaient chopés une poignée quand même. Deux costauds et des donzelles, qu’il se serait bien mis sous la dent d’ailleurs. Bah quoi, après tout, ce n'était que des prisonnières hein! Et il ne s'était pas vidé les bourses depuis un moment le soldat. Voui, au moins trois bons jours non stop. Ça commençait à faire lourd pour un Don Juon comme lui.
Bien sur que si c'était un Don Juon ! Elles disaient toutes ça les filles qu'il payait pour les honorer de son bien le plus précieux ! Elles le criaient même ! Toutes, elles lui criaient qu'il était le meilleur. Et pas seulement parce qu'il les payait, non, non !
Et puis, s'il ne prenait un bain que toutes les deux semaines, c'est parce qu'il avait trop de travail. Pas de sa faute. De toute façon, ça les dérangeait pas les femmes ça. Oh que non ! Puisqu'il est le meilleur, il peut bien sentir la chèvre hein.

Maintenant il était appuyé sur le mur dur et froid. Il essayait de se rafraichir tant bien que mal sous son armure lourde et rembourrée. Malgré son envie de partir, il devait se concentrer sur l'objectif premier que lui avait rabâché mille fois le capitaine : surveiller les prisonniers du jour comme le plus précieux trésor de leur misérable vie.

Le temps était long quand il fallait fixer le mur en face...
Le temps étant long quand on était seul... si long...

Mais le Très-Haut exauça sa prière et deux donzelles tombèrent du ciel, comme deux messagères divines, comme une manne providentielle ! Comme...

Les yeux du soldat commençaient à briller sous son casque et sa bouche laissait déjà couler un trait de bave quand il se ressaisit.
Deux donzelles devant une prison! Tudieu ! C'était pas courant !
Le soldat était en manque et les gros nichons se ballotant sous ses yeux l'empêchaient de se concentrer pleinement sur son rôle principal.

C'est alors que la blonde au drôle d'accent , le visage fort et les jambes bien trop musclées et poilues - la moins belle quoi... faut avouer ce qui est hein – se mit à crier comme une diablesse et lui tomber dans les bras!
Le soldat trouvait déjà la situation cocasse, mais là ! Il était complètement perdu ! Ne sachant plus du tout comment agir!
Son regard allait d'une fille à l'autre, complètement paniqué mais totalement immobile...
Ah, je ne vous avait pas dit qu'il était gardien de geôle car totalement incapable de réagir face à une situation critique ? Bon, et bien maintenant vous le savez. Et là, pour lui c'était une situation de crise totale ! C'était la première fois de sa vie qu'il avait dans les main une fille qu'il n'avait pas payé !

Le voilà donc dans une situation bien compliquée...
Lilo-akao
[Et moi pendant ce temps là, je tournais la manivelle...]


Et moi pendant ce temps là, je chantais dans les bois : La la la la la la... Aaaaah ! C'est pas çaaaa ! Mais alors pas du tout ! Pendant ce temps là, la brune ne tournait pas la manivelle, non ! A la limite, elle se tournait les pouces en comptant les taches de rouille sur les barreaux de la cellule humide où elle se morfondait. Elle tournait aussi en rond en faisant les cent pas sous l'œil morne des autres Fauchards, qu'elle avait rejoint contre son gré, il faut le dire. On pourrait aussi dire qu'elle tournait presque de l'œil à cause de l'odeur nauséabonde de renfermé et de crasse qui régnait dans les lieux, mais ce qui est sur, c'est qu'elle ne tournait pas la manivelle, nan. Elle sortirait d'où cette manivelle d'abord ?

Par contre, elle aurait bien tournée la clé dans la serrure de la porte close qui les enfermait. Oh, ça oui ! Elle en rêvait depuis que le battant s'était refermé derrière elle quelques heures plus tôt. La Linotte en cage n'aspirait plus qu'à battre de l'aile et s'envoler pour retrouver sa liberté qu'elle chérissait tant.


- « Fait chier ! Mordiable ! Y a forcement un moyen de sortir de ce trou à rats ! »

Tu parles ! Les autres ne seraient plus là depuis belle lurette s'il y avait eu un moyen quelconque de s'échapper. Tu crois quoi, brunette ? Qu'ils n'attendaient que toi pour se faire la malle ? Ils avaient besoin de tes lumières pour s'en sortir, c'est ça ? Nan mais, faut pas rêver ! Et pourtant, la jeune femme s'évertuait à scinder les interstices entre chaque pierre composant les murs de la cellule. Dans quel but faisait-elle cela ? Elle n'en avait pas la moindre idée. S'attendait-elle à déceler un passage secret qui les mènerait à l'air libre ? Non, évidement. Ce serait bien trop simple.

Cependant, elle ne pouvait se résigner à rester en place sans rien faire. Elle avait besoin de s'occuper les mains et l'esprit pour se donner l'impression qu'elle essayait de trouver une solution pour les tirer de cette regrettable situation. Elle ne voulait pas se laisser aller à la résignation et se morfondre dans son coin en attendant sagement qu'ils aient fini de purger leur peine. Peut-être se laissera-t-elle gagner par l'abattement plus tard, mais pour l'instant son incarcération était trop récente et la liberté qu'on venait de lui ôter lui laissait encore un goût sucré dans la bouche, qui ne tarderait pas à se transformer en amertume.


- « Fils de puterelle ! Ramènes un peu ta face de merdeux ! C'est pas comme ça qu'on traite les nobles ! »

Les doigts crispés sur les barreaux donnant sur le couloir sombre, Sa Seigneurie essayait vainement d'attirer l'attention du garde qui patrouillait de temps à autre devant l'alignement des cellules. Peut-être arriverait-elle à le fourvoyer en l'intimidant par son statut de jeune femme titrée, bien qu'elle n'ait réellement que très peu d'influence, mais ça, il n'était pas censé le savoir.

- « Ohééé ! Tu m'entends le bouseux ? »

Et de tendre l'oreille en espérant vainement avoir une réponse. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle lâchait les barreaux et se tournait vers ses compagnons, les épaules légèrement voutées par la lassitude. L'éclopée s'apprêtait à se laisser glisser contre le mur en pierre pour s'installer à même le sol à défaut d'avoir une paillasse assez grande pour accueillir le postérieur de tous les prisonniers, lorsqu'il lui sembla entendre comme un écho familier résonnant au bout du couloir.

Faisant volte-face, elle se précipita à nouveau jusqu'aux barreaux en fer, que ses doigts enserrèrent au point d'en avoir les jointures blanchies. Elle répondit à l'appel d'une voix hésitante et pleine d'espoir :


- « Pissenliiiit ? C'est toi ? »

Bien sur que c'était elle ! Elles avaient un plan ! Elles l'avaient monté ensemble avant que la maréchaussée ne mette la main sur la brune. Bon, l'idée de base n'était pas de faire sortir les prisonniers de là, mais il pouvait toujours être modifié, nan ?
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Naelhy
«Merdouille...»

Retrouvez vous en face d'un barde poilu travesti qui tombe à la renverse dans les bras d'un garde qui reste à rien faire comme un poireau. Et vous verrez, vous rigolerez moins. Prenez en plus un barde qui ne sait pas jouer la comédie et vous vous sentiez royalement seul.. Bon dieu...si il était aussi bon chanteur qu'acteur c'était pas gagné.

«Yé vous l'avez bien dit qué yé mé sens fiévreuse ! Yé vais faire oune malaisé si ça continou ! Yé t'en soupli, mon minet, aides-moi...»

Ses yeux allaient du barde au garde qui avait l'air aussi paumée qu'elle. Ne pas laisser voir son étonnement. Ah si. Enfin Zut! Elle faisait quoi elle? Pour l'instant elle restait plantée là comme un piquet. Avec un barde muet, chouette alors. Son instinct lui disait de pousser une gueulante, mais elle ne voit pas en quoi ça servirait. S'évanouir elle aussi? Euh.... Mais apparement le garde n'avait pas remarqué le boucan faîtes pas ses deux comparses, le manège du blondinet avait au moins le mérite de marcher.

«Oh bon dieu!»

Intelligent non? L'autre garde ne semblait toujours pas décidé à causer. C'est pas avec lui qu'elle allait tester les tables la donzelle. Trève de réflexion. Portant ses mains à ses joues, ouvrant la bouche et prenant l'air affolée elle regardait Elvira, pressant les coudes contre sa nouvelle poitrine en chiffons. Et l'autre poireau toujours hein. Même au "Bon dieu" il réagissait pas.

«Elvîîra! Mais faîtes quelque chose vous! Ô Diancre! Elvîîra!»

Ou comment se rendre ridicule sans trop d'effort. Affolée, oui faire l'affolée. Remuant du postérieur, mettant les chiffons en valeur pour un décolleté des plus plongeant. Pendant son numéro de charme-nymphomane-affolée-mijaurée un grand défaut se fît ressentir. Les chiffons se firent la malle. L'air véritablement affolée quand elle comprit que ses coudes serraient le vide elle baissa très lentement les yeux vers le sol. Les chiffons gisaient au sol.

«Oops...»

Pas le temps de réfléchir plus longtemps en voyant la mine déconfite du garde. Bah quoi, même sans doudounes 'Elhy était magnifique. Choppant la main du barde elle l'entraina à sa suite, détallant comme un lapin en soulevant sa houppelande. Il vous reste un recours, un seul : courir

«Les Flip-Flop! Lance les Flip-Flop! Il nous rattrape!»
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--El.vix



Non, ceci n'est pas un sketch ! Cette scène s'est vraiment déroulée telle que nous vous la contons ! Au détail près, soyez-en sur ! Le blond travesti était bien suspendu au cou du garde tétanisé, tentant de jouer la belle inconsciente alors que sa complice commençait à s'affoler. Paniquait-elle réellement ? Peut-être bien. Il y avait de quoi perdre son sang froid face à une telle situation ! Et pourtant, l'homme armé restait de glace. Il n'avait pas même esquissé un geste pour soutenir la blondinette entrain de faire un pseudo-malaise sous son nez. L'Elvira aurait pu lui clamser dans les bras, qu'il serait resté de marbre. Et pourtant, le ménestrel devait continuer à jouer son petit numéro.

Les bras passés derrière la nuque du garde, il pesait sur lui de tout son poids, le faisant se courber légèrement en avant, ce qui ne lui donnait qu'une vue encore meilleure sur le décolleté pigeonnant de Naelhy. Alors que celle-ci se mettait à pousser des exclamations affolées, le blondinet faisait le mort. Les yeux voilés par ses paupières, tête penchée en arrière, il avait les lèvres entrouvertes pour laisser pendouiller un bout de langue humide en essayant tant bien que mal de se maintenir dans cette position.


Elvîîra! Mais faîtes quelque chose vous! Ô Diancre! Elvîîra!

Oui, bon sang ! Fait quelque chose ! Le barde est entrain de perdre sa prise ! Il a les bras qui se font de plus en plus douloureux ! Doucement, mais surement, il glisse ! Mais bordel ! Bouge, bougre d'idiot ! Rattrape-le ! Ne le laisse pas se ramasser sur les pav... trop tard ! Le blond s''écrasa lamentablement au sol en lâchant une exclamation de douleur. A peine ouvrait-il les yeux que deux chiffons rebondirent sur son visage avant de rouler sur les pavés mal dégrossis.

Hin hin hin ! On est dans le caguasse...

Ni une, ni deux, le barde se redressa d'un bond en se dépêtrant dans les plis de sa houppelande, sous les yeux écarquillés du garde qui décelait enfin la mascarade. Pas le temps de remettre en place les cheveux qui lui barraient le visage, que la jeune fille ayant subi un régime de poitrine agrippa le ménestrel par la main et partie au triple galop en l'entrainant à sa suite. Taïaut ! Taïaut ! Pas facile de courir sans trébucher sur sa houppelande, même en la soulevant d'une main ! Sans compter sur les deux outres d'eau qui se balançaient dans son bustier et menaçaient de passer par dessus bord à tout instant. Plaquant sa main libre sur son décolleté pour le maintenir en place, le barde continuait sa course effrénée en essayant d'y voir quelque chose à travers les mèches éparses qui lui tombaient sur les yeux.

Les Flip-Flop! Lance les Flip-Flop! Il nous rattrape!

Continuant à courir, le barde lâcha enfin le bustier et sa houppelande pour porter ses mains à son visage et écarter vivement les mèches blondes qui lui gênaient la vue. Il jeta rapidement un regard derrière lui pour voir le garde gagner dangereusement du terrain. Dérapant sur les pavés, le ménestrel manqua de se ratatiner. L'une des ses outres en profita pour se faire la malle, ce qui lui fit ralentir sa course.

Oh nooon ! J'ai perdou oune mounizionne !

Vite ! Faire demi-tour pour aller la ramasser ! Hum, ou pas. C'est qu'il était vraiment proche le gaillard !
Reprenant sa course, le barde plongea une main dans son décolleté pour en extraire le dernier "flip-flop". Outre à la main, il fit brusquement volte-face, ferma un œil, langue pointant aux coins des lèvres sous l'effet de la concentration, il visa la tête du garde qui approchait à vive allure.


Feeeeeeeeu !

Le projectile s'envola dans les airs pour aller s'éclater devant les bottes du garde en une gerbe d'éclaboussures. Raté ! Pas assez fort ! Faudrait qu'il se muscles un peu l'Elvix ! En attendant, il avait quand même une chance de cocu ! Leur poursuivant venait de se prendre les pieds dans l'outre et de glisser sur les pavés humides. Il fit une chute magistrale, qui provoqua le levé d'un poing victorieux de la part du blondinet.

Yé l'est oooooou ! Court, bella ! Court !

Ils s'éloignèrent dans la nuit en galopant comme des dératés. Il y aurait au moins deux rescapés de cette drôle d'expédition !
Cyrinea
La vache ! Elles l’avaient eue ! Mais le trou béant qui se profilait, d’abord était étroit, ensuite sentait pas très bon, et, qui plus est, n’avait pas l’air de pousser sa complice à l’action. Non mais ! Elle allait tout de même pas encore en faire les frais et s’élancer la première. Ceci dit, le temps pressait. Lilo les avait entendues et poussait un cri à réveiller toute la garnison même la plus lointaine, quant aux deux autres, voilà t-y pas qu’ils détalaient comme des lapins.

Mais Cyrinea, qui avait plus d’un tour dans son sac, avait l’avantage incommensurable de savoir parler aux femmes. Si l’humidité lui foutait les miquettes, être toujours devant les fouttait à Cyr qui n’était là que pour rendre service.

- Belle blonde, tu sais que t’es redoutablement mince ? Faudra que tu me dises comment tu fais d’ailleurs, mais pour le moment faudrait que tu mettes ta silhouette en avant et que t’en tires un avantage.

Elle tendit le bras, sans sourire, de toute façon dans l’obscurité ça n’aurait servi à rien, lui caressa impérieusement le dos et mine de rien la poussa de l’avant.

- Vas-y....je te suis de très près....

A l’idée de s’infiltrer dans ce trou à rat, elle visualisait déjà le lac et le bain qu’elle allait y prendre. Enfin, si l’occasion leur en était donnée, parce que de cette expédition, nul ne savait comment elles allaient en sortir, d’autant qu’elle commençait à percevoir clairement que les pommes allaient pas suffire aux prisonniers. Si elles parvenaient à entrer, y avait fort à parier qu’elles pourraient, dans le meilleur des cas tout au moins en ressortir. Donc...y avait urgence avant que tout le monde rapplique.

- Allez....dépêche ! Les pommes vont pourrir sur place si on continue et l’odeur va nous faire repérer.

Quoique question odeurs, nulle ne pourrait rivaliser avec celle qui émanait de l’endroit à conquérir.
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Enelos
... L'ange passe, les jérémiades cessent, une brise lui apporte au creux de l'oreille la douce voix de son éclopée favorite. Pissenlit ? Pissenlit plisse le bout du nez. La brise lui a une nouvelle fois envoyé une effluve pisselaire dans les nasaux. Un arôme d'audace flotte autour d'elle, la main droite empoigne une cuillère-de-la-mort, le panier de pomme est fourré dans les mains de sa collègue, tandis qu'elle lui caresse le dos dans le sens du poil avec ses flatteries. Pissenlit s'en cogne, est-ce un secret qu'elle est fabuleusement mince et cruellement belle blonde ?

La tige blonde se glissa alors dans la cavité à botte de souris, une brune à ses talons, léger sourire sinistre papillonnant sur les lèvres. Elle se voyait déjà victorieuse, les taulards en mode groopie l'acclamant pour son courage hors du commun, adulée, adorée, vénérée, araignée...
Rhaaa saloperie casses toi de là!
T'y pas que l'araignée voulait elle aussi faire partie de ses fantasmes... Pis quoi encore, l'en avait déjà assez de repousser ses fans la nénette... Alors un arachnide, non merci...
Sans un mot, et d'un coup de cuillère bien placé, l'intruse rejoignit sa toile et la blonde repartie à ses pensées... Idolâtrée, bénie, merveilleusée... Dans ce contexte la quoi.

L'étroit couloir n'était que faiblement éclairé et désert, à l'exception de rongeurs trouillards qui détalaient comme des lapins à l'approche des deux gueuses. De la lumière scintilla au fond de la galerie, et d'un bref coup d'oeil par dessus son épaule, la blonde vérifia que son dindon était toujours présente. La jeune femme avait peine à avancer parmi les irrégularités du sol, son genoux étant toujours douloureux et la cicatrice encore trop fraîche...
toujours douloureux et la cicatrice encore trop fraîche...


T'vas voir un peu comme j'traite les nobles, trainée !

La voix claqua comme un fouet. Un gémissement de surprise mourut dans sa gorge dans un bruit de sifflet cassé, et d'un geste maladroit, elle laissa la cuillère s'échapper de ses mains qui cogna contre le sol humide dans un bruit métallique.
Pissenlit se stoppa nette et se tourna silencieusement vers sa complice, n'osant plus bouger, un air de Gaston sur le minois, se mordillant la lèvre inférieure.
Euh... désolée ?
Pissenlit et Dindon ne vont pas tarder à sortir l'artillerie lourde...
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