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Mon Fifils à moué ! Et bientôt, ma Fifille d'amour chérie d'Etoile Princesse si belle que j'aime à moué ! Ensuite, ben, sans doute Moué... Ou la tafiole Montfort pote à Fifils... Quoi ? Qui qui dit qu'il y a du favoritisme ?

[RP] Il en faut de l'énergie pour être un enfant de noble

Aimbaud
[Maintenant t'es un homme.]


Onze ans.

Des éditions parcheminées du "Petit Féodal" tapissent le sol de la chambre. Ca et là, des figurines "Chevalier du chaos" sont éparpillées, des soldats de bois, des catapultes miniatures et des angloys décapités, peints à la main par les prisonniers reclus dans les oubliettes de Castel-Anjou, pour un salaire plus que modique. Des tapisseries représentant des groupes de ménestrels à la mode sont affichées en toute anarchie.

Campé devant un miroir de seize pieds de haut, un garçonnet s'agite au son d'une cythare qu'il gratte avec une rythmique déchaînée tout en agitant sa coupe au bol énergiquement. Le volume sonore fait trembler les élégantes fenêtres colorées de la chambre, se répercute dans toutes les pierres de Corbigny et au delà.
Des paroles poétiques accompagnent la mélopée :


Yé ! YYééé ! YÉéé !

Mais qu'est ce qui provoque cette transe abominable, me direz-vous ?

Tout a commencé onze ans plus tôt, quand Fitzounette de Dénéré Penthièvre — furie blonde angevine, duchesse indépendantiste — et Erik de Josselinière — tri-duc bourguignon, royaliste glorieux — se sont échangé un anneau. De cette union improbable est né un paradoxe : un fils.

La mère étant fichée en Bourgogne, et le père honni par les angevins, les époux retournèrent dans leurs contrées respectives. Le petit métisse résida auprès du sein maternel, coupé d'une partie de ses origines, et donc : incomplet. Comme un pain. Un pain pas complet.
L'absence du père provoqua chez lui des accès de rébellion précoce : il fugua à trois ans. Puis s'engagea dans une troupe de troubadours, pour jouer du luth aux quatre coins du pays. Un médicastre dénota chez lui les signes d'une schizophrénie sans gravité : Aimbaud parlait parfois de trois "fées" des Flandres, qui soit-disant veillaient sur lui. Amateur de ramponneau, l'enfant se noyait souvent dans le jeu, multipliant son argent de poche pour se gaver de lait-fraise, acheté dans les tavernes. D'une santé fragile, il lui arrivait fréquemment de rendre le dit lait-fraise, d'avoir des poussées de fièvre ou encore des crises de narcolepsie.

C'était un enfant perturbé, parce qu'il le valait bien.

Aimbaud adulait sa mère et craignait son père.
Le fait de devoir s'installer chez ce dernier pour y vivre les années à venir, exilé de son Anjou natal, le rendait irascible. Il multipliait les colères, se renfermait sur lui même et méditait de nouveaux plans de fugue. Il avait le désir constant de se mettre en danger, de se rebeller contre l'univers confortable qui l'entourait. Plus ou moins pour contrarier son père, il s'était mis à la tête d'une bande de garçons de son âge dont les agissements étaient discutables, Melchiore, envahisseur du Maine, Grimoald, pervers précoce, Elim, breton (le pire). Et il était allé jusqu'à se fiancer avec sa cousine, Calyce, fille de Protozoaire, qui jeune déjà, se servait dans la caisse des châteaux. Influençable, attiré par les interdictions, constamment révolté, il était un feu follet qui pouvait déclencher bien des incendies.

L'on pouvait prédire que si le patriarche Josselinière ne tenait pas les brides de son premier né, le charmant enfançon aurait tôt fait de tourner très mal.

Il était encore temps...

Onze ans.

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Fifille d'amur à son pôp, incarné par Erikdejosseliniere


Onze mois ? Allez, on arrondit .. Un an ! Oui, on grandit vite dans la famille, on est aussi très évolué dans la famille.

_ Ma miennnnnnnn ! Amaaaaaaaaaa !! Hiiiiiiiiiiiiii !

Les petits poings s’agitent vigoureusement et le reste du corps suit, faisant voler avec emphase les fanfreluches roses de sa petite robe. La raison de la colère de l’Etoile angevine ? Elle a été séparé de sa mère, en raison d’un métissage mal supporté par certains, elle a été trainé en Bourgogne par l’Autre, entrainé sans raison dans un endroit frigorifiant pour aller chercher un truc même pas comestible et encore moins drôle. Et là ! Alors qu’elle est enfin rentrée à Corbigny dans sa chambre parfaitement parfaite et rose, sa nourrice refuse de céder à un énième caprice, autrement dit lui rendre le Chevalier du Chaos qu’elle a réussi à voler à son frère en douce. A la limite de la crise d’hystérie la Star et les hurlements équivalent clairement à un « Si tu m’le rends pas di suite, j’y dis tout à Pôpa et il t’arrachera les yeux avec une fourchette à escargots ! » Mais la nourrice tient bon, car si la petite teigne aux boucles blondes est la Princesse de son père, ses caprices usent plus la nourrice que les braillements du frangin, d’où le favoritisme latent à l’égard d’Aimbaud venant de la grosse dinde. Et on a beau dire ce qu’on veut à un an, ces choses-là, ça se sent !

_ Humpf !

Ouais, carrément, la mine d’ordinaire souriante de l’enfante se fait butée, et difficilement, les petites fesses se lèvent du sol, péniblement, elle se met sur ses pieds, oscillant un peu, et avec un air de cantatrice italienne vexée, Yolanda Isabel de Josselinière tourne le dos à sa nourrice pour quitter la chambre en regardant droit devant elle, plus pour ne pas regarder ses pieds et trébucher que pour se donner un genre. Un pied devant l’autre, difficilement, mais elle s’y tient, on a sa fierté à cet âge-là, faut pas croire ! Et la porte est passée à son grand soulagement, de nouveau, le plancher des vaches mais à quatre pattes.

[Mission « Chaos total » - Agen chargé de la mission : 00-Etoile]

Le minois aux boucles blondes surplombées d’une petite coiffe rose bonbon de passer par la porte de la chambre d’où s’échappent des gémissements effrayants, sourire machiavélique sur le visage de l’angelot qui guette l’instant fatidique, et alors que son frère fait ses vocalises en écorchant vive sa cithare et les tympans de tous alentours, la petite étoile de se glisser subrepticement dans la chambre, d’attraper discrètement une des figurines trainant sur le sol, de la porter silencieusement dans sa bouche pour regarder avec adoration son frère s’égosiller à qui mieux mieux, et alors que le couplet touche à sa fin, la petite étoile en bonne groupie qui se respecte d’applaudir et donc de lâcher le chevalier du chaos qui finit sur le sol, piétiné par les battements de pieds de l’enfante.

_ Co’eeeeeeeeeeeeeeuh ! Co’euuuuuuuuuh !

Inconsciente petite chose.
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[img]http://img100.imageshack.us/img100/5246/yoli1.jpg[/i
Erikdejosseliniere
Taaaaa-dam, ta-datada-dam, ta da-da-dam !

Certes, le bleu lui allait bien au teint mais...

Etes vous certains que le bleu me va bien au teint ? Allez ! dégage ! Ma fille à moué que c'est mon coeur... Babille...

Qu'elle était belle ! Qu'elle était princessifuge ! Qu'elle était étoiliforme ! Qu'elle était... Le vieux Duc en perdait le françoy courant bien que n'en retrouvant pas plus le latin cuisinier, tandis que son soupe au lait de maistre queue cherchait comment ne pas passer à la casserole. Que la casserole était bourguignonne, laquelle aime les cuissons de très longue haleine. N'empêche, le duc à faim, il a grand'faim, il a une faim énoooooorme ! Il lui fallait tout de même en remercier son fils ainé, lequel avait sans aucun doute agit comme n'importe quel ainé, mais tout de même. Qu'elle était belle...

Tu étais aussi bellement enfantin, toi, mon fils ? Hum... Tu étais déjà un homme, mon fils ! Comment comparer ? Tandis qu'elle... Vois-tu comme elle est tel le diamant ? Regarde donc... Si, si, approche-toi d'elle et contemple !

Le vieux Corbigny était tel le roi mage découvrant le seigneur Christos : totalement absorbé par sa puînée, plus admirateur que le pire des footeux, plus idiot que le plus imbéciles des convaincus de leur entraineur. Une seule âme lui donnait vie : Cette toute petite chose dont le babil refaisait toute la mécanique quantique en nunorsk : sa bümentalen fée.

Tu disais, Aimbaud, mon fils ?
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EN REFECTION pour un temps indéterminé. Duc de Corbigny, de Chateau-Gonthier,etc. Pair de France, à l'occasion.
Aimbaud
[Oui ma soeur, Je serai un Gangster.]

De tressautements en coups de boule dans le vide, l'amateur de hard-médiéval se défoule en braillant sur son reflet décoiffé. Le pourpoint brodé d'or et de pourpre est dégrafé, laissant apparaître un torse et un bidon blancs, bien en chair. La cithare n'en peu mais ! Désaccordée, érayée, démantibulée, elle dit clairement "Aimbaud m'a tuer". Une corde vient à sauter.

DZzzouiiinng !

Le jeune rebelle cesse immédiatement son chant barbare. Il contemple le désastre, le cheveu collé aux sourcils, les bras ballants. Un silence bien mérité s'installe dans la pièce, à peine gêné par quelques bruits de mastications pouponnes.


Phoque ! Phoque ! Phoquing chite !

Marmonne le pré-adolescent. Puis jetant un coup d'oeil par-derrière, surprise malvenue que de voir une boule rose, blanche et blonde gigoter au milieu de sa panoplie de figurines de collection. Le chevalier du chaos, armé de son poing massacreur, gît sans vie entre les pattes de l'infâme Yolanda, noyé dans une flaque de bave. Réaction immédiate : le frère aîné est pris d'un spasme suffoquant, et vire, facialement parlant, au pourpre des plus vifs.

Un meurtre a été commis. Le tribunal des affaires familiales a parlé : un fratricide s'impose.


YOLANDA !...

Une silhouette immense pénètre alors dans la pièce, nimbant le tapis de jeu dans son orbe patriarcale. Le duc de Corbigny renverse deux tourelles en papier mâché, du revers de son manteau d'hermine, puis soulève la fillotte pour lui pétrir les couches avec un amour préférentiel. Aimbaud jauge la scène d'un oeil froid, accoutumé à ces étalages de tendresses gagateux, qui s'épandent sur la cadette depuis le premier jour. Pour lui, ce sera une tape légère sur le dessus du crâne.

Le gosse s'en fiche. Il n'a pas besoin de ces témoignages mièvres, lui. C'est un guerrier.
Parterre, le chevalier du chaos lui jette un regard éploré, une bulle de bave à la place de l'oeil.


Ca, ça se paiera.

Tu disais, Aimbaud, mon fils ?

Oui-da. Elle est magnifique...


Le maître-queue pousse à son tour la porte, l'air contrit d'exister, pour annoncer l'heure du repas.
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L\'Etoile Immaculée au , incarné par Erikdejosseliniere
[img]http://corbigny.forumactif.com/users/1511/25/00/41/avatars/45-46.jpg[img]

Aimbaud m’a volé mon Nin-nin

Comme un pet qui vient troubler un repas mondain, la corde de l’instrument lâche, laissant une Etoile estomaquée, persuadée d’avoir là une preuve de plus que son frère est un génie incompris qu’elle seule comprend – à sa manière – et alors qu’elle s’apprête à se jeter dans ses bras pour lui prouver tout son amour, voilà que son prénom claque dans la chambre.. Furieusement.. Pantoise, l’Etoile, réalisant soudain que l’amour n’est pas réciproque, le nez se fronce, la lèvre inférieure tremblote. Les saphirs se tournent vers la porte, les mecs, on bat en retraite, l’ennemi est en surnombre, appelez du renfort ! Mayday ! Et alors qu’elle amorce une rotation sur sa couche anti-fuites, voilà que la Princesse Rose est sauvée par le Dragon-Popa qui vient la protéger de l’ire terrifiante du dangereux Chevalier du Chaos.

Papa est là, et Papa la sauve, c’est un fait, mais la rancœur à l’encontre de l’Autre est toujours là, il lui a criée dessus le méchant-vil-fourbe brun ! La petite main potelée vient se poser sur le petit bras et sans forcer, les larmes inondent les yeux de l’enfante.


_ A maaaaaaaaaalllll .. Bauuud .. A maaaaaal Papa ..

Non, Aimbaud ne l’a pas tapée, mais Papa ne le sait pas ! Alors les larmes coulent, dégoulinent sur les joues pouponnes de l’Etoile, qui vient frotter son nez morveux sur le col du pourpoint de son père en reniflant bruyamment. Et au bout d’un certain temps ou d’un temps certain, la lèvre tremblotante et les yeux presque secs, Yolanda relève le museau pour pointer son doigt sur la figurine au sol à moitié détruite. Cils papillonnant, moue amoureuse.

_ Ama ? Do’e Papa ! Ama ! Ma mien ..

Regard langoureux au paternal, jusqu’à ce que ledit regard tombe sur le maitre-queue, ventre gargouillant, la figurine est déjà partiellement oubliée.

_ Faim.. Mam-mam !

Oui, on vous a probablement menti, la personne qui porte la culotte chez les Josselinière n’a qu’un an et porte une couche, vous vous en remettrez.
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Erikdejosseliniere
Que c'est pour ça...

Un cri... Guttural... ELLE A FAIM ! Mais qu'elle espèce d'affameuse incapable d'incompétence fourbe ne peut percevoir à quel point l'Astre des Astres manque de lait, de câlins, d'amour, de présence ? Tu t'en doutes, forcément, toi, le petit Duc, mon fils ! Comment pourrait-il en être autrement, étant bourguignon de sang. Il n'y comprend rien. Qui ? Le Duc ? le fils ? Les deux, sans aucun doute. Il -le tri- pense qu'un rejeton ne doit pas se plaindre. Qu'un homme est homme parce qu'il admet que le Père est tout, d'autant plus qu'il sera père lui-même, tôt ou tard. Que, zut de nom de Zeus ! Mouais, quoi, déjà ? Ma petite Dulcinée de mon Horizon Absolu ! Le pire du pire étant un Père se prenant pour son fils, tel un Mr Jourdain des temps anciens, persuadé qu'amour et prose ne peuvent être que beauté :

Mon fils... Je sais ton gout pour la musique. Savoure ton bonheur : ton père l'entends ! Et crois-moi, ce n'est pas rien. Je... Hum...

Quoi de pire et de plus émouvant à la fois qu'un père persuadé de son talent parce qu'il lui parait que celui du fils est évident ? Quoi de plus affligeant ? comment rendre l'un attaché à l'autre et l'autre certain de l'attachement de l'un, bien que de gratuité emplie ? Et le Monsieur Jourdain de l'affaire de poursuivre, tout autant fier de lui que fier de sa chair :

Mon Fils... J'ai entendu dire que tu étais un Cythariste hors pair. Pair, je suis, mais tu comprendras à ce qui suit que je ne suis pas que cela !

Et de s'aboutir, pitoyablement aimant :

Vous, mes deux amours de ma vie
Comme ma Fitz que toujours j'envie
Toi, mon Aimbaud, toi mon Etoile,
Vous êtes preuves de nos âmes.

Parce que vous fûtes éloignés
Je ne vous ris pas au nez
mais je m'en veux aussi
d'avoir été à la Pairie.

Bref, c'est vous que j'aime
malgré une certaine flemme,
Car vous êtes mes enfants,
Surtout toi mon diamant
.

... Une fatigue sourde assaillait le Pair-scripteur d'avoir fait tel effort. Il n'était point doué en la chose poétique, et très maladroit, une fois encore, faisant d'une mauvaise rime une possible tragédie. Pourtant, il comptait véritablement sur les dons de son ainé pour faire de ce sous résidu de poésie, un chef d'oeuvre. Comment lui dire, un jour, qu'il était fier de lui ?
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EN REFECTION pour un temps indéterminé. Duc de Corbigny, de Chateau-Gonthier,etc. Pair de France, à l'occasion.
Aimbaud
[On m'a envoyé au loin pour devenir raisonnable.]



A table.

Salle à manger du manoir Corbigny : attention chandelles. Chez les Josselinière, la chair ne rime pas avec mince affaire.

C'est d'abord une table. Un meuble taillé dans un chêne trois fois centenaire qui n'est pas sans rappeler, par sa longueur, la rampe de lancement d'une boule de booling tout à fait anachronique. Au point de lancement : Aimbaud. Et à la place des quilles, le Père et sa paire de quilles. Quelque part entre la corbeille de fruits et le plateau de volaille : Yolanda trône, nichée dans son réhausseur en bois de rose et coussins de velours à l'hermine.


J'aime pas la biche sauce grand veneur.

Aimbaud pichenetta un haricot hors de sa gamelle en argent frappé.

Un peu de confit d'oie vous ravirait-il, messire ?

Je veux du pâté.

Du.. du pâté ? J'ai du foie de daim aux airelles et pignons de pins si cela peut...

J'aime pas la dinde aux ailes raides du pignouf des pins !


Le laquais en grande livrée adressa au maître des lieux un regard de chrétien convié aux jeux du cirque. Il sentait venir comme une légère effluve de résiliation de contrat d'embauche, sa bonne mère allait le piloriser sur place et il n'aurait plus qu'à mendier les offres d'emploi chez le bourgmestre, pire : devenir vagabond (comme la moitié du royaume actif).

Je vais chercher du "pâté" en cuisine, messire.

Dit-il en allant chercher une corde.

Aimbaud de son côté continua de triturer quelques innocents morceaux de légumes du bout de sa fourchette. Il n'avait d'appétit que pour les choses bourrées de sucre, si ça ne tenait qu'à lui il adopterait un régime composé essentiellement de brioche et de crème fouettée. Des souvenirs de goûters gourmands savourés sur les canapés de Castel-Gonthier, dans le miel des caresses maternelles, lui trottaient dans le crâne. Ces petits caprices de l'enfance étaient aujourd'hui révolus, il devait se tenir droit dans son siège, boire sans s'asperger le menton et couper les mets les plus coriaces, à la pointe du coutelas.

Pensif, il roula une boulette de mie de pain qui traversa la pièce. Pour s'écraser dans l'oeil de sa soeur. C'était même pas calculé, teuh.

L'aîné s'empressa de contempler la splendeur captivante de ses restes de repas avec une concentration que son précepteur aurait approuvé d'un appuyé hochement de sourcils.


Peut-on me passer le sel ?
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Yolanda, incarné par Aimbaud


Et paf dans ta gueule ! Alors que tout se déroulait parfaitement, que le Dragon-Papa du haut de ses grandes ailes l’avait installée dans sa merveilleuse chaise de princesse, qu’une assiette de confit d’oie réduit en miettes spécialement pour elle par la cuisinière répondant au doux nom de Blédina était disposée devant ses petites menottes, voilà que l’odieux Chevalier du Chaos l’agressait à coups de miettes de pain. En temps normal, elle aurait hurlé, vociféré, chouiné mais là, là, les mirettes azurées fixent l’ennemi tel un sniper ajustant son tir avant de lancer. Et sans prévenir les deux mains viennent plonger dans l’assiette à de nombreuses reprises éclaboussant tout le monde autour, et Lui, l’Autre. La salière est agrippée et avec ce qu’on déterminera plus tard comment étant un sourire cruel, l’Etoile laisse glisser le sel demandé au sol avant de rire aux éclats. Et toc dans tes dents !

_ Pouf ! Pa’ te’e !

Le deux-dents servant à piquer le rôti de sanglier marinant dans la graisse devant elle est attrapé, et c’est parti pour une danse de la victoire bien méritée, vas y que je me tortille à gauche, que je me tortille à droite, que j’agite ma grosse fourchette dans tous les sens et que je la plante dans la table pour faire la grande.. Enfin, j’crois.

_ AAAAAAAAAAAAAAAH

Et l’écho de répondre.

_ HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII hihihi !

Avant de poser les yeux sur le support de la fourchette qui n’est autre que la main du valet venu ramener une terrine, le doigt est trempé dans la terrine, du museau. De la terrine de museau.

_ Niam ! ‘Baud ! ‘Crape !

Et une terrine volante, une !
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Aimbaud
[You wanna battle me ?]

Le serviteur cracha un hurlement de panda en voie d'extinction. Toute la salle à manger retint son souffle, en particulier les neuf autres laquais disposés à intervalles réguliers entre les moulures en marqueterie, doués d'empathie pour leur semblable.

Maculé de purée au confit d'oie, du sommet de la coupe au bol jusqu'au cinquième bouton du plastron, Aimbaud s'empressa de tâtonner sur la table à la recherche d'un morceau de linge secourable. La chose n'avait rien d'aisé. Déjà, la compote de Blédina séchait au contact de l'air, elle prenait une texture de plus en plus durcissante qui aurait tôt fait d'immobiliser les muscles faciaux de notre infortuné Aimbaud s'il n'agissait pas dans l'instant.
A court de solution, il tira à lui un long pan de nappe avec lequel il s'essuya les yeux et dégagea deux trous pour les narines. N'oublions pas de préciser qu'une demi-douzaine de plats en pièce-montée subirent cette traction destructrice qui les fit valser sur eux-même. Un paon rôtit dévala la table avec de furieux rebondissements, en crachant des langues de jus et quelques navets.

Enfin apte à analyser la situation, le jeune Josselinière tourna l'oeil vers sa soeur...

... et rencontra une terrine. En pot.

POC !

La surface croûteuse de popote à bébé était à présent dure comme le bois. Elle supporta le choc, et fit rebondir le projectile sur une tapisserie proche qui narrait la méditation d'une damoiselle lascive dans une forêt giboyeuse. La pauvre enfant se fit farcir la face et le sous-bois se couvrit de morceaux de champignons.


AAArgh !

Articula Aimbaud, tandis que sa protection en compote séchée se craquelait sous l'effet de la colère. Il saisit la première arme qui lui tombait sous la main : un gobelet de vin (en ces temps reculés, l'œnologie s'étudiait dès le plus jeune âge). Le contenu de la coupe s'élança en direction de Yolanda qui hurlait de rire, doucha la pauvre créature et s'engouffra en partie, dans son bec gazouillant.

Déglutition.

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Yolanda, incarné par Aimbaud


Apprendre, comprendre autant de notions tout à fait abstraites à un certain âge, et au sien surtout, et pourtant, l’amour fraternel dépasse ces notions, puisque son grand frère tente l’intentable ! Apprendre les bases de l’œnologie à un bébé de un an ! Oui, cher public devant vos yeux ébahis, Aimbaud tente de faire goûter du vin à sa petite sœur pour qu’elle connaisse les bonnes choses !

_ SPLOCH !

Ginette ! Une douche pour la douze ! C’est comme si c’était fait, d’ailleurs, ça l’est, douchée et réveillée à coup sur, l’Etoile. Du vin maculant sa délicate robe rose, ses adorables micro-bouclettes dorées, et surtout son princier petit minois de poupée, et ..

_ Miam !

Une langue qui passe et qui goûte le vin âpre mais au goût délicieux, et vas y que j’aspire les gouttelettes sur les cheveux, que j’essore mes vêtements, que j’embarque le pichet et que j’m’en mets absolument partout sauf dans la bouche. Houston, la cible est en vue, et glou, glou !

_‘Ssaud ..

Et oui, Yolanda, le vin, ça donne chaud aux joues, et ça fait beaucoup rire aussi, alors l’Etoile angevine de partir dans un éclat de rire prodigieux sans autre raison que le simple souvenir de la tête d’Aimbaud pleine de bouillie avant de glisser de son réhausseur et de se vautrer au sol en continuant à rigoler. Première cuite ? Check !
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Aimbaud
Cette charmante soirée ne tarda pas à s'achever dans un monceau de larmes, de sparadraps et de gazouillements. On conduisit d'urgence le laquais perforé chez un médicastre, Yolanda dût être neutralisée avant de faire "_Gah ! 'Plouf !" dans les douves, quant à Aimbaud, il fut immédiatement congédié dans sa chambre.

000


Quelques heures plus tard.



[Sur la route]

Équipé d'une tenue de camouflage en peau de daim, le Josselinière court à grandes enjambées sur le flanc d'une colline. Un brouillon de missive traîne dans sa chambre :

Aimbaud a écrit:
    Mon infirme mais non infime ami,
    Cher Melquior,

    J'ai achevé ce matin la praiparation de mon baluchon.

    Mes deux fugues pressé Dante ont lamantin blâmant échoué. Voilà trois jours de cela, j'ai annoncé publiquement que j'allais chasser dans le domaine gît boyeux de Corbigny. Sous cet habile alibi, j'ai passé le pont levis sans soulever de soupe son, chargé d'un sac de provisions et de mon arc à ventouz dont tata Kilia m'a fait présent. Par la malchance, lors que j'allais m'enfoncer dans la forêt profonde afin de mettre les voiles loin de ces terres, j'ai été rat trappé par mon précepteur, lequel avait la folle envie de se dégourdir les pâtes, et passa trois heures de tant à m'en saigner les noms latins des chants pignons qui se trouvèrent dessus notre route.

    Il me fallut alors - je m'en con fesse - recourir au larcin pour mener à bien ma fuite. Je subtilisai un cheval en soudoyant le pâle freunier des écuries du castel. Ce dernier fut lui m'aime soudoyé par mon pair et cracha le morcel en traître. Je fus arrêté à Cosne (cette ville sans le S t'as vu, ça fait un gros mot). Depuis lors je suis privé de desserre, reclus dans mes à part te mens, et l'on ne discours avec moi que pour me dé biter des leçons de morale. Cette punition est intenable. Du temps où je vivais à Château Gonthier, jamais l'on ne m'aurais réprimandé de la sorte. Il pouvait advenir dans les cas les plus extrêmes que ma maire me tapotât la joue en prononçant : "Ne le reufête plus !".

    Fortuitement, grasse à mes dons innés de chasseur, j'ai échaffodé un plan pour prendre congé de mon pair sévère. A force d'à notations rigoureuses, j'ai calculé qu'à la relève des gardes, les rampards restaient déserts durant quelques minutes. Durant ce l'hapse de tant je n'aurai qu'à consulter la fable 6 du "Petit Féodal", où mon héraut Maque-gailleveur confectionne une longe à son cheval, grasse à un rideau de chambre. Cette corde de fortune (c'est le cas de le dire, les rideaux de mon lit à bal d'Aquin sont brodés d'or) me servira à m'échapper par la fenêtre sans me rompre le coup.

    Je t'écrirai bientôt, mon grand ami, pour te redire ma réussite.

    Si Aristote veut, je mettrai la poulaine en Anjou à tant pour assister à ce fameux des filets de femmes que tu évoques. Ce spectacle sera fesse tiffe, et je suis prêt à joindre au tien mon tas lent de saboteur si besoin. Ceci fait, nous taillerons la route.

    Longévité et pilosité à toi, mon con frère.

    A.

    PS : J'ai perdu la trasse de ce nez-couillé d'Elim près d'un monastère en forêt. Ce garçon aurait-il la fibre moniale ? Ou s'en est-il allé cueillir du gui druidic dans le bois ? Le dogme de ces bretons m'étonnera toujours.

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