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[RP] Ma-ma-material girls.

Jehanne_elissa
- « Je comprends pourquoi la Souveraine de Bolchen est si riche… Regarde tous ces tissus bleus !

Petite main pâle de la Vicomtesse miniature qui caresse du taffetas bleu. Un petit soupir file entre ses lèvres et elle se retourne pour surveiller Eilinn. En posant son regard vert sur la jeune Melani elle se demande si elle a réellement bien fait de l’entrainer ici. Mais elles n’étaient pas si loin de Paris toutes les deux… Et avant de rentrer en Languedoc il fallait bien venir chercher sa commande… Et c’était si rare de pouvoir faire quelques emplettes avec son amie dans la capitale, tellement rare que c’était même la première fois ! Or, au-delà de ceci, elles avaient presque passé le mois dernier sur les routes, étaient restées assises les trois quarts du temps alors il fallait bien se dégourdir les jambes un peu. Non ? Un nouveau soupir et elle va lui prendre la main en lui adressant un sourire plein de douceur, presque le sourire qu’aurait pu adresser une tante à sa nièce, ou même une mère à sa fille ; mais la douceur était ici toute enfantine, toute amicale. C’est quelle se sent coupable un peu, la Goupil, de traîner son amie dans sa vie de jeune fille qui n’est pas en deuil…

Après les festivités de Bolchen les deux pucelles avaient repris la route et même pas sorties de l’Empire que la Vicomtesse demandait le cap sur Paris. Elle avait quelques affaires à régler au Secrétariat et cette fameuse commande à aller chercher, et payer entre autres. Arrivées à Paris, les deux jeunes filles avaient pris possession d’un appartement dans une auberge connue de la rousse et elles s’étaient reposées, avaient mangé (plein plein) et surtout s’étaient fait le nécessaire de toilette. Les premiers jours la jeune Vicomtesse avait quelque peu laissée son amie pour aller à la Curia, puis le jour J était venu, le jour prévu dans le calendrier avant la fin du mois, le jour ou une fille est proche de l’extase : celui du shopping. Alors les voila allant de tisserand en tisserand, oui, deux jeunes filles avec une bien mince escorte composée seulement d’un homme armée jusqu’aux dents, un un peu moins et deux dames pour porter les emplettes. Mais la première boutique n’est pas la plus convaincante. Qu’à cela ne tienne, c’est journée futile ! Menton qui se relève, lèvres qui se plissent.


- « Allons à côté, ici c’est décidément bien trop vulgaire.


Petite Vicomtesse qui aurait pu piquer une mimique pincée à la Baronne de Rothschild qui serre à nouveau la pression sur la main de son amie et s’engouffre dans Paris la sale-crade-puante avant d’entrer à nouveau dans un magasin. Et là c’est un peu mieux, ne serait-ce qu’à la vue des tissus. Mieux est bien évidemment synonyme de plus cher mais lorsqu’on a jamais vécu dans le besoin et qu’une des plus grandes terres du Sud du Royaume nous appartient, on n’y prête pas trop garde. Depuis quelques mois maintenant alors qu’avant c’était le dernier de ses soucis, l’héritière Volpilhat se découvrait un réel intérêt pour les robes, capes, bijoux et autres accessoires nécessaires à un être de sexe féminin normalement constitué. Attention, elle n’allait pas non plus dans l’excès car elle avait été élevée dans la joie des plaisirs simples, mais son œil s’aiguisait de plus en plus à juger un tissus, sa main se faisait de plus en plus connaisseuse et son goût s’affinait sans aucun doute. Aujourd’hui il n’allait pas être question de dévaliser le quartier mais de s'emparer de ses achats, lentement, et joyeusement, profitant de leur escapade parisienne. Il faut être jeune et insouciante pour aborder une journée au cœur de Paris avec pour objectif de flâner !

Et ici, dans cette boutique qui ne possédait certes pas la renommée de ces couturières en vogue dont en entend rabâcher le nom ces temps ci – que les gens sont grégaires !- , elle était sûre de ne trouver que des connaisseurs. Il s’agissait de la boutique d’une italienne ayant fait ses armes dans la couture dans le sud du Royaume et qui gagnait de jours en jours ses lettres de noblesse au cœur de la capitale. Elle avait d’abord travaillé le bleu qui rendait si riche la Castelmaure puis s’était diversifiée vers toutes les couleurs possible. Et pourquoi venait-elle ici ? Non seulement car elle tissait de tout, des robes, des capes, des manchons, des braies, des chemises mais surtout, surtout quelle avait entendu que cette femme avait voulu, une fois, habiller sa mère, la Dame Blanche, la fleur d’Oc si souvent en deuil. De surcroît la maîtresse des lieux avait le bon goût de travailler avec des petits orfèvres de Province talentueux ainsi que quelques cordonniers de son Italie natale. Et lorsque Jehanne, grandissante, avait besoin de robes les mesures étaient prises dans le Languedoc et remontaient, à force de coursier grassement payé – cachons à son âme naïve que cet argent filait surement dans le premier bordel trouvé dans la capitale…-, vers cette boutique. Ainsi, la dame la connaissait même si on la voyait rarement en magasin tellement elle était laide : la seule qualité, élégance toute sobre de ses créations faisait bonne presse. Et heureusement, quand on a les genoux cagneux à force d’avoir passé trop de temps à faire des ourlets, ce n’est pas la meilleure chose pour l’image de marque. Regard vert qui croise celui d’une jeune fille habillée bien modestement, sûrement une petite main, et elle lui adresse un sourire, un de ces sourires qui laissent découvrir ses dents du bonheur. C’est que ce magasin, preuve flagrante de la réussite d’une femme du sud au vu de la taille de l’échoppe et de la qualité de l’entretien du lieu, sait mettre en joie la sudiste Volpilhat.


- « Bonjorn donasièla. Je suis Jehanne Elissa de Volpilhat et j’ai une commande prête semble t-il. Et transmettez mes amitiés à votre maîtresse.

Et de se tourner vers Eilinn, toujours le même sourire aux lèvres.


- « La Cagneuse, on l’appelle ainsi au vu de ses genoux, a commencé à travailler en Languedoc. Elle me connaît. Ensuite nous irons ou tu voudras Eilinn. Peut-être manger, j'ai faim. Oh ! Tu vois ce collier ? »

La main encore une fois prise et elle entraîne son amie vers une vitrine, alors que deux autres personnes entrent dans la boutique. Là, sous leurs yeux, une belle émeraude taillée en poire et à côté, à côté, cette bague… !
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Eilinn_melani
Qu'elle était belle la duchesse de Bolchen, jamais je n'ai rencontré une dame si charismatique, et à la fois si grave !

La jeune Melani, toujours vêtue du violet du deuil maternel, suivait sa Dame avec application, souriant à ses paroles. Fatiguée, oui elle l'était un peu. Depuis quelques semaines les évènements s'étaient succédés dans sa vie, et elle en arrivait au point ou toute période d'accalmie lui paraissait paradisiaque.
Oh la jeune Eilinn aimait Paris, même si c'était là qu'était morte sa mère, car la capitale apparaissait comme un immense parc d'attractions pour l'enfant, qui regrettait encore pour l'instant de n'avoir pas encore eu l'heur d'aller au Louvre, même si son imagination enfantine atrocement machiavélique concoctait un plan à ce sujet.

Les mains fines passaient sur les tissus, les yeux dévoraient les broderies, elle goutait cette escapade avec son amie, qui n'était pas sans lui rappeler son aventure en compagnie d'Aléanore, quelques semaines plus tôt.

Manger ? Faim ? Il n'en fallut pas plus à la jeune fille pour sourire à un merveilleux souvenir, et serrer la main de son amie, parlant avec entrain.


Oh je sais ! Je t'emmenerai chez Ella Durée ! Elle fait des gâteaux absoluuuument délicieux ! C'est Aléanore qui m'a fait connaitre cette boutique !

Eilinn commença presque à saliver à cette évocation, aux macaronds croquants et tendres, aux bonbons acidulés. La gourmandise était héritée de son père, et elle y cédait facilement, malgré le fait que son beau-père la mettait déjà en garde sur ces rondeurs qu'elle n'avait pas encore. Déjà l'attention de la rouquine se portait sur une vitrine de bijoux, chose classique, diamonds are girls' best friends, et elle entraina Eilinn, dont les yeux brillèrent devant les pierres serties, les orfèvreries délicates. Qu'il était difficile de ne pas céder à la tentation...
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Fauconnier
Ambiance shopping dans les rues de Paris.

Dans une capitale surbondée, où les charettes s'apostrophent l'une l'autre en se traitant de tous les noms pour grapiller quelques mètres, avancent deux jeunes personnes qui se retrouvent depuis un temps très long. Le temps sera à l'orage, dans la fin d'après-midi ; mais à l'heure actuelle, quelques paresseux moutons blancs aspect chantilly serpentent dans le ciel, trajectoire éthérée dont les anciens déduisaient souvent les volontés des Dieux. Il faisait bon ; et les rues étroites et hautes permettaient une fraiche pénombre, qui ajoutée au pavage rendait la marche dans les rues de la capitale agréables.
On avait quitté les quartiers mal famés de Paris ; et une fois quitté Sainct-Antoyne après la cérémonie des anoblissements(1), le jeune Faucon et sa soeur avaient décidés d'aller se perdre du côté des halles de Paris, pour récupérer quelques souvenirs qu'ils pourraient ramener avec eux ; qui à Cerridween, qui à Lilie ou à Tristan. Et même si le temps était encore clément, et même si le quartier n'avait rien de dangereux, c'était néanmoins une conversation de dispute sur laquelle nous arrivons maintenant, alors que nous nous rapprochons des deux enfants.
Le plus grand est sombre ; très sombre ; sa peau très légèrement hâlée par les travaux extérieurs à Léard contraste encore avec la noirceur de ses cheveux et de ses yeux ; des yeux qui, au fin fond de la colère, paraissent semblables à des obsidiennes taillées. Mais plus encore que l'aspect extérieur, c'est le courroux qui émane de lui qui fait s'assombrir l'atmosphère autour de lui ; un homme qui avançait, en plein soleil, en étant une ombre à lui seul. Il avançait en donnant la main à la plus petite, une petite jeune fille rousse à la lipe boudeuse et contrariée qui a le rouge aux joues. Ils sont tous les deux habillés de façon élégante ; lui avec un pourpoint de bleu marine ourlé d'un galon aux motifs argent ; elle d'une robe de bonne coupe, dans des tons rouges et blancs, qui mettaient en valeur la future femme qu'elle serait.

Coup de boule d'une noblesse qui n'avait eu que le mérite de bien naître, se retrouvant au beau milieu d'une foule bigarrée de badauds qui se battaient ne serait-ce que pour pouvoir un jour se payer leurs chaussures. Les seigneurs de ce monde ne se rendent souvent pas compte d'à quel point la fortune a pu les favoriser.

Mais rapprochons-nous encore, lecteurs, et passons par-dessus les deux échalas qui les compagnent : comme des mouches collées au derche d'une ruminante sur le point de dépaqueter son bronze, ils suivent les deux jeunes gens comme les suivants qu'ils ont été depuis des générations de leurs ancêtres avant eux ; et qu'ils seront encore après leur mort. Aléas des générations et des classes. L'un d'eux ne nous est plus inconnu : c'est Rufus ; le bras droit du petit monsieur devant ; un ancien brigand du Masque repenti qui le suivait depuis perpèt' ; mi-précepteur mi-mentor, en fonction des moments. La personne la plus sûre qu'Adrian connaisse. A ses côtés, un simple glandu, qui sert autant de porte-faix que de soldat, en ce jour.

Nous rejoignons ainsi nos deux jeunes amis ; et le ton monte.


- " ... SI, tu te marieras !

- Mais... Je veux...

- Tu veux quoi ?

- Devenir Chevalier, comme toi... "


Regard au ciel du Faucon, qui se retrouvait, aujourd'hui plus que jamais, dans la position des parents dont ils avaient tous deux manqués, depuis quelques années. Rogntudju, les lardons, quoi. Et leurs envies débiles de devenir Chevalier, arbitre de foot ou cosmonaute...

- " Ca n'empêche pas de se marier. "

Regard étonné de la petite rousse à ses côtés.

- " Mais... Et les terres ? Et mon époux ? Et... 'fin tout, quoi !"

Un temps d'arrêt du Faucon, qui s'immobilise en pleine rue, se tournant vers elle.

- " Pour les terres, il y a des intendants. Ton époux sera aussi chevalier. Pour le reste, rien à carrer. "

Regard désormais plus que boudeur de la petite fille à ses côtés. Bérénice Elissae Albane de Jeneffe le regarde maintenant, oui... D'un regard déçu, et humide. Parce qu'elle s'imaginait peut-être que son frère allait la comprendre ; qu'il allait prendre fait et cause pour elle. Mais les choses ne marchaient pas comme ça...

Soupir. Le Faucon, face à elle, ne se sentait pas stable dans ses positionnements. Il avait sû tenir tête à des Dragonets, à son Maître parfois. Mais... Cette petite tête rousse, cette petite jeune fille qu'il n'avait pas vu grandir, son sang, celle qu'il avait tenu contre lui plusieurs nuits durant, à la fuite de Condé, pour lui éviter des cauchemars, celle pour qui il avait prié, alors qu'ils s'évadaient de la folie de leur mère(2)... Cette petite tête rousse était la seule chose au monde à laquelle il tenait ; à laquelle il voulait tout donner ; et la rendre heureuse. Il avait été tout pour elle ; père ; frère ; compagnon de jeu, parti trop tôt pour devenir l'homme de la famille.
Adrian avait dû mettre Scye et Saint-Laurent en intendance, avec Montbarrey ; il avait dû confier Calmont à la bonne marche de Guilhem de Vergy, alors que cela lui avait répugné ; il avait dû confier Marchiennes à Zalina de Montmorency, pour qu'elle tienne le fief. Il avait dû tout faire, tout assumer, à 11 ans. Il avait dû imaginer le futur de sa soeur, ce qui était la base principale de son mariage avec Guilhem ; à service rendu, service payé...
Et... il la revoyait maintenant, après tout ce temps ; après toutes ces interrogations pour elle ; ces peurs ; et... Il voyait dans son regard qu'il la décevait. Encore et toujours... Il se baissa alors, pour revenir à sa hauteur. Pour la regarder directement dans les yeux.


- " Il est le pire des hommes, et tu le sais...

- Pas le pire. Le pire, tu n'en as aucune idée. "


Nouveau soupir, avec le regard qui se détourne ; Adrian n'osait même pas la regarder dans les yeux, pour dire ce qui faisait mal...

- " Je n'ai pas choisi. Mère l'a fait avant nous. Et désormais... Tu sais comme moi que nous ne pouvons plus que faire avec. "

Coup de froid à l'énonciation de la Mère, sujet de toutes les discordes. Cette mère folle, qu'ils avaient fuis pour se réfugier chez les Licornes. Il revient maintenant à son visage, et... Ses yeux, pour une fois, ne sont pas froids ; au contraire ; ils sont tourmentés ; parce qu'il sait qu'il accepte de vendre sa soeur.

- " Tu seras bientôt femme, Béré'. Tu... verras que personne ne fait toujours ce qu'il veut. Même... Si on le voudrait souvent. Moi y compris. Alors... " Nouveau soupir. " Acceptes. Et rappelles-toi que je serais toujours près de toi ; tu ne seras pas seule, pour vivre ça. "

Et la petite fille que de tourner un regard plein de morgue, pour une fois, vers lui :

- " Tu ne m'écris pas, on ne se voit presque pas ; tu reviens, et je devrais tout accepter ? Même de l'épouser ?

- ... Moi non plus, je ne pouvais pas faire que ce que je voulais. Bien que je le regrette. "


Et ainsi s'était finie cette conversation sur le mariage. Avant que de reprendre, quelques échoppes plus loin. Et ainsi s'exprimait toute la maladresse du Faucon ; il aurait bien aimé avoir le don de l'éloquence. Il aurait bien aimé pouvoir éviter cette conversation ; éviter ce reliquat d'amour fraternel, sur lequel il venait d'apposer des coups de marteau en faisant taire les remontrances de sa soeur. Que pouvait-il répondre ? Que la vie était comme ça, et qu'il fallait s'y plier ? Pauvre petit Faucon, qui venait de se rendre compte que oui, parfois... Certains murs ne peuvent pas se détruire si facilement. Alors il paya. Il paya pour elle tout ce qu'elle demandait. Il cherchât à la rendre heureuse en achetant. Comme si l'argent pouvait remplacer son absence ; comme si des objets de substitution pouvaient remplacer une odeur et un contact. Et ainsi, Adrian avait commis une erreur monstrueuse : il avait déçu sa soeur. Il passa la fin de la matinée à ruminer sur sa vie ; sur ce qu'il était. Ils ne parlèrent plus directement. Ils firent des conversations détournées ; en parlant d'elle, et de ses activités au service du Maine avec Tristan. Et lui, avec ses activités au service du Chevalier de Vergy. Ils étaient comme deux amants après une dispute ; partagés entre l'envie de se prendre dans les bras, et celle de s'envoyer au loin.
Adrian aurait bien aimé pouvoir dire qu'il était désolé ; qu'il avait merdé. Il aurait bien aimé lui faire comprendre qu'il n'avait toujours voulu que son bien, même si cela passait par faire des choix qui lui déplaisaient. Qu'elle lui avait tellement manqué, cette petite tête rousse... Celle qu'il avait contre son poitrail tout du long, sur la route qui menait de Condé à Ryes. Ce petit souffle qui était celui qu'il aimait ; qui battait dans les cahots du chemin, alors que Adrian et les cinq hommes qui l'accompagnaient chevauchaient, même la nuit, en cet hiver, voilà quelques années. Oui... Qu'il regrettait de ne pas avoir les mots. Pauvre petit mec, qui n'avait jamais appris à dire ce qu'il avait sur le coeur ; à simplement dire qu'il aimait.

La suite de l'après-midi fut floue pour lui.

Lui dit-il qu'il était désolé, en éclatant en sanglot, ou en simplement tâtant une étoffe avec sa soeur ? Lui dit-il qu'il l'aimait ? Cela, sa mémoire ne l'enregistrât pas. Seule la déception de sa soeur s'y incrustât, et à grand fracas.

Monde de chiasse où même les maîtres du monde, cousus d'or et de gloire, trouvaient le moyen de ne pas être heureux alors qu'ils avaient tout quand les autres n'avaient rien.

Et c'est ainsi que l'après-midi passa. La proximité l'un de l'autre faisait revenir la confiance ; l'amour. C'était une belle séance de retrouvailles entre frère et soeur.


Bande sonore.

La jeune fille était émerveillée par les boutiques, les enseignes. Ils passèrent dans des échoppes de chevalier ; regarder des épées, des armures. Ils passèrent regarder des habits de femme. Des chaussures. Ils mangèrent des macarons chez Ella Durée. Ils passèrent à l'orfèvrerie Watelse, dans la rue des Tisserands, ainsi que chez Winifred. Avant de finir... Chez la Cagneuse. Une tisserande que Daresha avait connue à l'époque où elle vivait en Rouergue ; et qui avait honorée plusieurs commandes pour la Comtesse.
Ainsi pénétrèrent dans la boutique les deux enfants et leurs deux chaperons, tombant dos à nez avec...

L'un des deux gardes de Jehanne-Elissa. Grossière tape sur l'épaule du Faucon : on ne se mettrait JA-MAIS en travers de son passage.


- " Gicles de là, toi. "

Diplomatie ?

Non mais n'oublions quand même pas qu'il vivait depuis plusieurs années au milieu des hommes de troupe. Même le fait d'avoir vécu à la cour de Condé ne pouvait retenir certains automatismes...


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(1) : RP se déroulant dans la même journée que les RPs "Cerbère gardien des enfers priez pour nous pauvres pécheresses", et "De Limousin en Maine, emmène-moi", à la chapelle Sainct-Antoine.

(2) : Évènements précédant le RP d'arrivée d'Adrian et Bérénice à Ryes, dans "la Taverne du vieux François". Racontés dans ce RP plus en détail.
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Berenice_de_jeneffe
Toi et Moi.
Moi et Toi.
Rien que nous deux, sais-tu depuis combien j'attends ce moment? Mais ne t'y méprends pas, ton abandon, ton silence et ta traîtrise, je ne les oublie pas pour autant. Ils sont là, marqués au fond de moi. Il y ont trouvé leur place, comme toi tu trouves la tienne, chaque fois un peu plus, lorsque ton regard frôle le mien. Non, je te ne pardonnerais pas. Pas cette fois. La traitrise de ce jour ne peut prétendre à absolution et à oubli. Non, je ne cèderais pas à tes attentions, à aucune d'elles. Je le jure. Non, je ne...
Mais au fond, il y a cet inconscient si inconscient et pourtant tellement présent, dictant selon les lois qu'il s'est fixées, le comportement de ses ouailles. Elle prétend lui en vouloir, lui tenir rigueur de tout ce qu'il a fait ou n'a pas fait pour elle. Parce que c'est tellement facile de prétendre être maître de ses sentiments, surtout quand on approche de ses quinze printemps et que l'on se dit femme. Surtout quand ça vous arrange.
Je te hais.
Les mots sont lâchés sur un ton neutre, impassible, sonnant sans doute trop faux pour être vrais, mais ils ont été balancés dans l'arène de la confrontation. Ou alors ont-ils seulement été pensés sans franchir les frontières boudeuses de ses lèvres? Ils veulent seulement dire le contraire, aussi maladroitement que surement, tout en se voulant défi ouvert. Je te cherche. Laisse moi te trouver. Et puis dire à son frère qu'on l'aime, si tant est que l'on sait savoir ce que veut dire le mot aimer, ne se fait pas. La société des interdits, des tabous. Voilà ce dans quoi ils vivent. On ne dit pas qu'on aime car a-t-on vraiment le droit d'aimer? C'est de toute façon futile, et c'est l'illusion de la population des basses strates sociales. Et surtout en a-t-on le temps? Mais c'est une toute autre histoire. La société du vide aussi, qui vous prend vos principaux repères pour des idéaux soi-disant... idéaux. Et autours du vide, on apprend à se construire. Comme on peut.

Achète mon pardon.
Je te préviens, tu as intérêt d'avoir les ressources qui suivent, ô mon Faucon Vénéré. Et ne crois pas que cela sera si facile. Jamais je ne te rendrais la vie aisée. Traitre. Félon. Même si tu ne m'as jamais promis le contraire, c'est ce que tu es à mes yeux. Et non je... Détourne ton regard, détourne ces pierres sombres et si envoutantes. Ça ne sert à rien, j'ai déjà juré que je ne cèderais pas.
Et la demoiselle de s'interroger à ce qu'elle pourrait faire pour faire tourner en bourrique l'oiseau de proie. Née pour se faire, née pour attirer son attention. Née pour attirer ses attentions par tous les moyens raisonnables et irraisonnés. Par le moindre geste, par la moindre parole. Tout stratagème quel qu'il soit sera utilisé par la jeune demoiselle pour arriver à ses fins. Fallait pas l'inviter. Non fallait vraiment pas.
Déjà, se redresser fièrement de toute sa petite hauteur – héritage maternel s'il en est et c'est pas sûr que ça grandisse plus par la suite – et faire en sorte, mine de rien, de faire ressortir sa jeune féminité, bonnet au dessus de la taille planche à pain. On ne dirait pas comme ça, mais une houppelande, peut tout de même avoir son utilité; n'est-il pas? Et ce n'est pas parce que le sujet fatidique du mariage est clos qu'elle ne peut pas espérer tout de même, un jour, le faire changer d'avis. Et en attendant, au fil de leur promenade en tête à tête – parce que les deux lourdauds qui les suivent comptent pour du beurre – les « je veux ça » se succèdent pour tout et surtout n'importe quoi, des babioles sans intérêts qui finiront oubliées au fin fond d'un coffre, à l'exception de celles destinées à ses amis. Ici donc un bracelet, là encore un collier ou encore une coiffe, une étole... Sans oublier les sucreries qui animent savamment vos papilles et qui feraient râler Bertille qui s'évertue à ce que sa protégée ne s'empiffre pas comme une vache. Se succèdent devant les pupilles intriguées et charmées, tous les trésors des rues (fréquentables) d'une royale capitale, jusque là inconnue. On veut jouer les dures, les imperturbables, concentrée sur ce qui pourrait énerver son ainé, mais on ne peut s'empêcher de s'émerveiller devant tout ce qui s'étale sous vos yeux. Paris, étonnante parisienne qui suscite grand intérêt chez la jeune demoiselle, même par ses boutiques de... femme. Ici, là, tout attire, tout cherche à attirer regard et bourses remplies pour les vider. Capitale de toutes les extravagances ne trouvant son pendant nul part ailleurs.

Envie d'être jolie. Pour toi. Le suis-je?
Je suis prête a tous les sacrifices pour que tu me le dises. Regarde moi... Nouveau pas vers la séduction et vers la déraison, dicté par une impulsion inconnue. Elle resserre son bras autours du sien, se colle un peu plus à lui, comme si elle avait peur de le perdre. Ne vouloir faire qu'un, au fond et profiter de lui car les bonnes choses ne durent jamais. Et pas de Bertille pour s'étrangler d'indignation et pour rappeler la Lionne à la décence, devant cette scène fort déplacée s'il en est. Ah ces jeunes, ce n'est plus ce qu'ils étaient mes bonnes gens! Faudrait remettre le service militaire obligatoire, moi j'vous l'dit. Et hop une nouvelle boutique, une et dans laquelle devraient encore couler à flot les écus du Faucon. Ne s'était elle pas promis qu'il allait devoir aligner? Pourvu que son intendant des finances ait le coeur solide. Mais d'un côté, ce n'est pas le problème de notre jeune demoiselle, absorbée par sa contemplation des tissus tombant en cascade dans ladite boutique. Arc en ciel de couleurs chatoyantes, toutes aussi diverses que variées pour satisfaire toutes les dames ayant recours aux services de la propriétaire. Et dieu sait qu'il y a autant de goût (douteux ou non) que de femme sur cette terre, qu'il convient bien sûr, de satisfaire au détail prêt. « je veux... » Mais où donner de la tête? Désolée mon beau Faucon, mais je vais t'abandonner. Pas longtemps mais voilà quoi. Et le bras de la petite de Jeneffe de glisser contre celui de son frêre, laissant au final, sa main frôler la sienne avant de se perdre dans l'examen des tissus, sans se préoccuper du reste et des autres occupantes de la boutique. Mais non sans avoir jeté un coup d'oeil admiratif – bien sûr - à la descendance du Destructeur et à son nouvel « ami ». Ah les hommes... Mais n'est-il pas séduisant? Dieu s'est incarné en un jeun homme fascinant.

Et sinon... Je veux tout

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Jehanne_elissa
Aléanore? Moue pensive de la petite Goupil avant de se détendre en un léger sourire. Aléanore, rencontrée à Bolchen, aînée des enfants Alterac et qui elle aussi avait eu le bon goût de s'habiller de bleu et d'hermine. Cette jeune femme qu'Eilinn semblait bien aimer tout comme la Souveraine qui l'avait invitée à ses côtés lors des présentations. Et qui s'était improvisée chaperon pour son amie et elle. Qu'en pense Jehanne Elissa? Pas grand chose. L'Alterac semble bien gentille mais on ne cachera pas que sa première impression fut celle d'une jeune femme un peu bêcheuse. Mais les premières impressions s'en vont vite chez la Volpilhat: tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Donnant à nouveau son attention au bijoux, c'est une voix un peu évasive qui s'élève.

- « Oui oui, nous irons. J’ai déjà faim.

La tête rousse se penche à droite, puis à gauche et un soupir vient mettre une légère buée sur la vitrine protégeant la pierre précieuse. Un soupir d'admiration, de soulagement et d'un peu de tristesse. Elle n'est pas là pour les bijoux... Un dernier regard a l'émeraude et elle fait volte face, tête en l'air dans la boutique, sans chercher quelque chose de précis, sans non plus rien chercher. Son regard vert s'arrête un instant sur une étoffe rouge, rouge pourpre cousue d'or. Comme ça ferrait une jolie robe!mais comme ce n'est pas pour son âge... Tiens donc. Pourrait-on déceler chez la naïve et candide héritière Volpilhat une hâte de grandir, elle qui y voit uniquement des inconvénients? Peut-être bien. Mais nous lecteurs adultes ne nous voilons pas la face: il s'agit seulement de la naissance de la féminité. Attention elle n'a jamais été un garçon manqué mais le temps passant elle a de plus en plus envie d'étoffes, d'apparat, d'artefacts, de choses pouvant la rendre belle.

Car était-elle belle? En face, à travers un miroir poli son reflet lui fait face. Elle ne voit qu'une petite fille assez bien vêtue pour ne pas trahir ses origines et une masse de cheveux d'un roux profond, presque sombre comparé à d'autres. Sa fierté, sa marque de fabrique, ce qui la distingue des autres. En réalité Jehanne Elissa, avouons-le, n'est pas belle. Jehanne Elissa est mignone. Une silhouette fragile due a une sérieuse maladie eue plus jeune et qui avait failli lui coûter la vie, des joues lisses et rondes, un joli regard vert, quelques tâches de rousseur et ses dents du bonheur. Imperfection qui sied si bien à l'enfance et ses sourires mais sera t-elle aussi charmante une fois adulte? Nouveau soupir et mirettes vertes qui se posent vers le comptoir du magasin avec à son arrière, la remise d'où provenaient quelques bruits. La petite main de la Cagneuse cherchait sa commande, il était peut-être temps quelle la trouve...

Gicles de là, toi.

Petite Vicomtesse qui sursaute en se tournant vers l'entrée. Face à elle trois personnes, une jeune fille rousse dont l'âge devait être proche du sien, un de ses gardes et... Un jeune homme. Le regard de la petite Goupil s'accroche à sa silhouette. Visage fermé, air triste, il lui semble bien grand mais pas trop non plus. S'il doit être en âge ou l'ont devient homme, ou les épaules s'élargissent, ou les muscles se dessinent et ou la taille s'élève sensiblement il n'en reste pas moins... Gêné. Pas encore réellement homme mais le corps le devenant donne un côté embarrassé, déstructuré, disgracieux. Ses yeux se plissent alors quelle continue d'inspecter le jeune homme comme s'il était une espèce encore inconnue et... C'est ce qu'il est! Qu'on se le dise la petite Volpilhat n'a jamais fréquenté d'adolescent de type masculin (c'est à dire des êtres omnibulés par la puberté et ses magnifiques découvertes), uniquement des gens de son âge ou des adultes, il y a là, devant elle, le premier quelle croise. Et étrangement face à cette silhouette disgracieuse son petit cœur fait un bond emporté. Non seulement il semble triste et elle n'aime pas ça, elle qui rit à tout va et lorsqu'elle s'arrête aime à dire qu'un visage triste est profondément laid, mais cette gêne involontaire dans l'attitude jusqu'alors toute inconnue mais qui dans quelques mois sera surement sienne, ça l'attendrit. C'est comme si elle croisait un lapin a trois pattes mais qui fait tout pour courir quand même... Non, Jehanne Elissa n'est pas castratrice.

- « Juàn, crezca. Un sourire au garde qui laisse dévoiler ses dents du bonheur. Son visage amical jure l'instant suivant avec le regard dépréciateur qu’elle lance au jeune homme. A sa mise, à leur mise à tous deux pense t-elle en regardant la jeune rousse glisser sa main sur les étoffes, ils ne sont bien évidemment pas des vilains gueux ou moins encore ces vulgaire bourgeois de français. « Juàn comprend mal la langue d'Oïl. Et encore moins lorsque se sont de... Rudes paroles. Excusez le.

Non mais oh, l'impolitesse, même si c'est un lapin à trois pattes ça ne passe pas trop pour la jeune fleur candide de Volpilhat. Elle le regarde encore un instant, apprécie de voir le garde Aragonnais faire un pas en arrière puis s'appuie sur le comptoir. Avant de se tourner à nouveau.

- « Jehanne Elissa de Volpilhat. Enchantée. »


Une teinte rosée vient parer les joues enfantines. Mais quelle audace!
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Eilinn_melani
A l'enthousiasme d'Eilinn fut ainsi répondu l'évasive rêverie de la rouquine, qui semblait être ici et à la fois ailleurs. Les rouages dans l'esprit d'Eilinn, qui ne fonctionnaient d'habitude que pour l'exegèse du Livre des Vertus, se mirent en marche pour tenter d'expliquer ce soudain éloignement. La fatigue du voyage peut-être ? Un orgueil blessé pour ne pas avoir été choisie pour le vicomte de Randon ?
Autant Eilinn s'accommodait bien d'être dans l'ombre de ceux qu'elle fréquentait, autant il n'en était pas forcément de même pour la vicomtesse de Cauvisson, plus habituée aux mondanités.

Ou bien alors avait-elle commis quelque erreur, en parlant d'Aléanore, en laissant penser un instant que la première place du podium-des-amies-d'Eilinn avait pu changer à Bolchen ? Se triturer le cerveau, à se demander quelle était sa place, ou ses erreurs, c'était sa spécialité, et elle ne fut ainsi pas longue à s'inquiéter sur ce qu'elle avait pu dire pour mettre sa Dame dans cet état.

Alors que le regard acier de la jeune fille se perdait dans les replis des tissus luxueux, sans plus les regarder car l'envie d'achat ou de gâteaux venait de lui être ôtée, quelques mots d'occitan sonnèrent dans l'air, et les excuses de son amie en françoys suivirent aussitôt. Intriguée, Eilinn se retourna, pour y détailler les deux jeunes gens tous juste entrés.

Le garçon lui fit froid dans le dos, avec cet air froid et martial, hautain également peut-être, mais à coup sur probablement pas un jeune homme charmant avec qui elle pouvait avoir envie de converser. La jeune fille qui l'accompagnait arborait elle une moue capricieuse appréciée des enfants nobles. Ainsi, Eilinn, d'habitude enjouée et volontaire pour rencontrer des nouvelles personnes, resta de marbre, n'osant bouger ou manifester sa présence.

Elle aurait pu se présenter elle aussi en cet instant, mais elle ne partageait pas l'audace soudain de sa compère, se sentant étrangement menacé par ce garçon ombrageux, pressentant déjà dans son coeur enfantin que les hommes c'était une sérieuse raison pour séparer deux amies. D'ailleurs la rouquine ne l'avait pas présentée, alors qu'elle était son amie, mais aussi sa damoiselle de compagnie, ce qui signifiait aux yeux égarés d'Eilinn qu'elle n'existait déjà plus dans l'esprit de la Vicomtesse de Cauvisson.

Ainsi Eilinn resta muette, son regard allant alternativement de Jehanne Elissa au couple d'adolescents tout juste entré.

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Fauconnier
[And this is... the story of How I Met Your Mother !]

* * * " Les enfants, je vais vous raconter une histoire incroyable. L'histoire de ma rencontre avec votre mère !
- On est punis pour quelque chose ?
- Non.
- Oui, et est-ce qu'il va y en avoir pour longtemps ?
- Oui. C'était il y a bien longtemps, avant d'être un papa... "

Les grandes rencontres ont ce goût d'inattendu qui les rend si uniques, et si chouettes au demeurant. Arrêt sur image.

Les enfants, l'inattendu a quelque chose de tellement magique qu'il en devient presque irréel, presque divin. Votre tante et moi aurions pu emprunter une autre rue, aller voir une autre tisserande, et passer à l'Hostel parisien des Condés à un autre moment. Nous aurions pu aussi nous asseoir dans une rue et simplement parler pour faire passer le temps. Mais la vie a ce parfum d'excentrique et d'extraordinaire qui fait que, quelquefois, on se dit que le destin se cache derrière tout cela, et que nom d'une pipe c'est quand même bien cool.
Votre mère et Tata Eilinn auraient pu aller plus tôt chez Ella Durée, ou bien passer dans des vieilles bicoques déglinguées à proximité du Pont-au-change pour se faire donner la bonne aventure.

Mais non. Les deux gamines et les deux jeunes gens étaient là, directement là, à un instant T précis d'un calendrier destinal prévu de longue date ; et on reprend. * * *

Play.

Le garde se retourne en baissant les yeux. Trou d'... Dégage ! Alors qu'Adrian avait passé un mauvais début de journée, le fait de voir ce foutu ratier détaler derrière sa maitresse le comblait d'aise. Et, paradoxalement... Lui donna de meilleures dispositions pour ouvrir la bouche. Les choses se seraient-elles passées différemment si la Volpilhat avait simplement vu que cet abruti de Faucon était d'une humeur exécrable et faisait volontairement caguer ? Encore une autre question, qui resterait sans réponse. Face au nom de celle qui lui fait face, le Faucon délaisse un temps son costume de noble outragé, pour simplement reprendre celui des convenances ; c'est un chien, ce noble ; un chien lui aussi bien dressé, à qui l'on a appris jeune à se taire, à donner la patte, à apprécier les papouilles sur le haut du crâne, à sourire, et à ne répondre que lorsqu'on lui adresse la parole.

Et... la situation a un semblant de particulier. La rouquine n'est pas laide, elle est noble : ils sont donc en bonne compagnie ; c'est une belle journée, dans Paris ; et ma foi, on peut difficilement faire un meilleur dérivatif pour la situation difficile dans laquelle se trouvait le Faucon avec sa soeur. Donc de base, oui, de base, un premier avis est positif sur cette fille. Cette... Volpilhat.
Un sourire nait sur la commissure des lèvres du Faucon ; peut-être un réflexe face à celui qui est sur les lèvres de la Volpilhat. Peut-être une tentative de pardon. Qui peut savoir ? Le Faucon s'incline en avant, saluant les deux demoiselles, et répond ainsi :


- " Adrian Fauconnier de Riddermark. " Et, étendant le bras qui va se placer sur les épaules de sa soeur : " Bérénice Elissae Albane de Jeneffe-Riddermark : ma soeur. "

Il ne dira pas qu'il est enchanté ; qu'il est ravi ; pour lui, ce sont des formules sans sens que l'on appose pour faire bien sur des noms mielleux. Quand l'on est heureux d'une rencontre, on le montre ; on n'a pas besoin de le dire. Le dire revient, au final, à faire croire quelque chose qui peut être faux, si les actes qui suivent disent le contraire. Mais le Faucon a le sens du commerce, et de l'équité : un don entraine un retour, et un pas en avant doit être suivi d'un autre pas ; c'est simplement le principe de Justice qui régit son Monde. Alors, puisque la jeune fille s'est faite amende honorable pour son garde, et qu'elle les a gratifiés d'un sourire, le Faucon se fera-t-il aimable et aidant aussi. Et ce, sans même se demander s'il pouvait en avoir envie : là, ça serait probablement une autre paire de manches...

- " C'est à moi de vous présenter des excuses, Dame. ... J'étais ... abimé dans mes pensées. "

Mais la politesse requiert aussi de s'informer de ceux dont on se fiche éperdument. Alors le jeune Faucon observe la deuxième jeune fille, dans un but purement évaluatif. Parce que si c'est une jeune dame noble, il sera de bon ton de demander son nom. S'il s'agit de la première pécore venue qui accompagne sa maitresse, alors Adrian passerait pour un crétin à se soucier du bas peuple dans une entrevue entre gens de noblesse. Evaluation, évaluation. Ses habits sont assurément bien plus que corrects, et son maintien est fort bon ; son visage qui est bien sombre et parait bien triste finit de le renseigner et, comprenant qu'elle doit effectivement être de noblesse, lui demande à son tour, sans s'adresser ni à elle ni à Jehanne, comme il se doit :

- " Et ... comment se nomme la jeune Dame qui vous compagne ... ? "


Et tout le paradoxe de l'être qu'était Adrian s'exprimèrent alors : comment un jeune homme au regard perpétuellement dur et triste pouvait parfois s'éclairer un instant, et paraitre un peu plus lumineux, un peu plus avenant, un peu plus... Humain. Peut-être parce qu'il n'avait pas peur du monde en cet instant ; peut-être parce que la courtoisie détendait les hommes ; peut-être parce que le destin, ce petit animal poilu et virevoltant qui avançait le long de tous nos fils de vie, quelque part entre éther et vide, au royaume des Parques, savait donner des signaux assez clairs aux hommes pour les rendre heureux.

Qui pouvait savoir ça ?

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Eilinn_melani
Les présentations se firent, et c'était là un signe du destin bien étrange, car Eilinn était venue au monde sur les terres flamandes de Marchiennes, des mains mêmes de la mère de ces deux jeunes gens. Mais pas question en cet instant de révéler ce détail, qui pouvait soit être gênant, soit un sésame merveilleux pour entrer dans les petits papiers des deux adolescents tous juste entrés. Eilinn ne voulait pas connaitre la réponse à vrai dire.

Elle sentit alors sur elle le regard d'Adrian, qui semblait vouloir juger si elle était digne d'intérêt ou non. Irritée, ses yeux d'azur clair se plantèrent dans le regard sombre du jeune homme, lui faisant comprendre qu'elle n'appréciait pas cette inspection irrespectueuse de sa personne.

Et parce qu'elle n'aimait pas qu'on s'exprime à sa place, ou pire, qu'on fasse semblant qu'elle n'était pas là, la jeune demoiselle, qui n'avait pas pour habitude de s'imposer ou que ce soit, répondit directement au-dit Adrian.


Mon nom est Eilinn Melani.

Elle allait manquer y mettre de la mauvaise volonté, afficher une moue dédaigneuse, mais un sursaut de diplomatie la prit, et l'expression changea sur son visage, alors qu'elle arborait un sourire accorte, accompagné d'une révérence. Non elle ne cherchait pas à s'attirer les bonnes grâces d'Adrian et de Bérénice, loin de là, mais on lui avait assez appris de toujours se montrer sous son meilleur jour, afin d'être inatteignable par la critique. Car que pouvait-on reprocher à un sourire, surtout quand il paraissait sincère ?

De surcroit, cela lui permettait ainsi de faire un pas de côté pour se rapprocher de son amie, une façon de dire qu'il fallait compter avec elle si Adrian voulait quelque chose à la rouquine

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