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Info:
La vie de la de Lacombe se poursuit. Elle entame son 3e mandat ducal, le 2e en tant que connétable. Pour son travail lors de son deuxieme mandat ducal, et de tout le reste accomplit avant, on vient de lui remettre une seigneurie. Les allégeances ont lieu,le lendemain du couronnement de son amie Barberine au poste prestigieux de duchesse. On pourrait croire qu'elle à tout pour elle. Pourtant, depuis 8 mois, elle n'a pas de nouvelles de son conjoint. Cette absence lui pèse. Aujourd'hui plus que tout autre jour...

[RP fermé] Premiers cris

Yarwelh
Yarwelh revint chez elle en milieu de matinée dans leur maison d'Épinal. Contrexéville ou mesme Nancy et leur faste étaient loin. Olivier et elle vivaient simplement à Épinal, enfin quand il était là, et ce n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Elle ne doutait point que c'était aussi le cas pour son Aimé. Depuis quelques temps pourtant, elle avait fait venir une domestique pour s'occuper de la maison. La jeune dame avait en effet profité de sa situation privilégiée pour se soulager de certaines tasches en faisant venir quelqu'un, Hilda, de Contrexéville. Mais n'aimant pas estre aider, elle avait fait en sorte que la jeune contrexévilloise ne reste que la matinée. Elle s'occupait des tasches ménagères et de préparer le repas du soir avant de s'en aller. Elle était donc déjà partie depuis des heures quand Yarwelh rentrait en fin de journée après avoir délaissé momentanément ses bureaux.

Mais ce jour là, Yarwelh était particulièrement fatiguée. La veille, les allégeances, l'avant veille le couronnement. Sans parler de tout le travail qu'elle ne devait pas négliger à l'université, à l'Ost et un peu partout malgré les cérémonies.
Pour tout le monde, Yarwelh était rayonnante et supportait bien la grossesse. Pour elle, ce n'était pas si évident que cela. Autrefois si agile et si grascieuse, elle se mouvait maintenant moins facilement et avait l'impression d'estre pataude. Son dos la faisait aussi régulièrement souffrir tout au long des derniers mois. Et depuis quelques jours, la fatigue avait fait son apparition.
A tel point qu'aujourd'hui, elle avait finalement pris ses dossiers sous le bras puis était rentrée. Trop de fatigue, trop de douleurs dans le dos,
Vu l'heure, Hilda était sur le point de partir quand la future mère arriva. Elle lui signifia toutefois son congé, mesme s'il était plus tost que d'habitude.
Une fois seule, Yarwelh alla directement dans la cuisine. Dédaignant le repas préparé par Hilda et prévu pour le soir, Yarwelh prit une tranche de pain et une de viande séchée. Elle retourna ensuite dans la pièce à vivre et posa les dossiers sur la table. Elle s'asseya au bord de celle ci et prit plume et parchemin vierge. Elle correspondait ses derniers temps avec Contrexéville plus qu'à l'accoutumée. Elle voulait que tout soit prest pour son arrivée. Les malles étaient d'ailleurs presque terminées et elle n'attendait plus que la fin des cérémonies pour se rendre dans son fief où elle donnerait naissance parmi ses gens.

Le mal de dos était revenu. Étrangement, celui ci était intermittent, mais bien plus fort que d'habitude, irradiant sur ses flancs. La jeune femme décida alors d'aller soulager celui ci en s'allongeant. Elle prit un des dossiers et monta celui ci. Dans la chambre, elle se mit demi assise sur le lit, la teste contre le mur et le dos calé sur un coussin. Elle travailla ainsi moins d'une demi heure. Le mal de dos se faisait moins ressentir mais la fatigue la gagnait et elle s'endormit, glissant sur le lit petit à petit jusqu'à se qu'elle fut complètement allongée. Le dossier lui tomba des mains et elle sombra dans le sommeil. Celui ci fut agité, ponctué de cauchemars. Elle revoyait Jules, les yeux injectés de sang. Il tenait à la main une dague, surmontée d'une pierre de lune. Une pierre de Lune... Elle reflétait une lumière très vive. Et pourtant moins vive que la douleur qu'elle ressentit quand il la poignarda dans le ventre porteur de vie.
Sur les draps, Yarwelh gémissait et se tordait. La douleur au ventre, bien que non due à un poignard, crispait son visage.

Un moment de calme. Le visage bienveillant de son bien Aimé, de son tendre Amour. La face se détend, les muscles se relaschent. Olivier l'appelle, la prend dans ses bras. Doux moment. Nouvelle douleur qui l'a prend aux tripes.
Il l'abandonne, la laisse seule face au chagrin.
Nouvelle pause dans les limbes de l'esprit avant le prochain cauchemar. Plus rapproché. Encore et toujours le ventre. Toujours ces atroces douleurs, la faisant se replier sur soi, froissant les draps, faisant valser les coussins, les trempant de sueurs.

Lorsqu'elle se réveilla, la matinée avait fait place à l'après midi. La connétable se leva avec la plus grande difficulté. Le mal de dos, loin d'avoir stoppé avais reprit de plus belle et ne la quittait plus une seconde. Il irradiait mesme de plus en plus souvent vers le ventre. Elle pesta. Elle n'avait pas le temps d'aller voir Isis. Pourtant il allait bien falloir. D'ici ce soir, elle irait au dispensaire.
S'armant de courage, elle redescendit. Elle attrapa un pichet de mirabelle dans la cuisine puis se dirigea vers le bureau qu'elle avait quitté quelques heures plus tost. La lettre était toujours posé dessus, bien en évidence, mais pas le dossier qu'elle cherchait.
Quelle idiote elle faisait! Elle l'avait oublié dans la chambre. Il fallait qu'elle remonte. Il lui fallut pas mal de temps mais elle y arriva. Une fois en haut, son dos et son abdomen la faisait atrocement souffrir à chaque vague de douleurs. Et celles ci se rapprochaient les unes les autres.
Elle regroupa les feuilles éparpillées du dossier. Elle avançait vers la porte quand la douleur fulgurante lui prit le ventre, irradiant vers l'aine. La jeune femme y porta ses mains. Qu'arrivait-il encore?
Une fois la douleurs passée, où du moins plus supportable, la connétable lascha la porte sur laquelle elle s'appuyait et s'avança dans le couloir. Mais au milieu de celui ci, une nouvelle douleur dans le ventre se fit ressentir. Si forte qu'elle en plia le genou. Elle avait l'impression que son ventre se repliait violemment sur lui mesme. Elle eut très peur pour son bébé. Elle venait de comprendre que ce qu'elle vivait depuis ce matin était le signe de l'accouchement.
Pourquoi n'avait-elle pas écouté son corps?
La peur pour le bébé grandit. Il était bien trop tost pour qu'elle accouche! Il ne fallait pas que ce soit cela!.

Nooooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn Pas maintenant. Pas mon bébé.

Pendant plusieurs minutes, elle resta là, agenouillée, paniquée, non loin d'estre en pleurs, implorant qu'elle se trompe, que ce soit encore un cauchemar. Elle leva les yeux au plafond.

C'est trop tost, bien trop tost.

Le bébé était en avance, elle en était désormais certaine. Mais de combien?
Isis lui avait dit pour quand l'accouchement était prévu, mais elle ne s'en souvenait plus. Que pouvait-elle faire pour retarder la naissance?

Tout à coup, une pensée encore plus horrible lui traversa l'esprit déjà si paniqué. Elle était seule à la maison! Il lui fallait qu'elle descende et qu'elle aille chercher de l'aide. Elle voulu se relever mais une contraction arriva de nouveau. Une fois celle ci passée et le gros de la douleur atténuée, la parturiente se releva s'aidant de tout ce qu'elle pouvait. Elle s'avança dans le couloir et regarda l'escalier. Il lui paraissait vraiment inamical en cette situation. Haut, dangereux, tel un obstacle. Inspirant profondément, elle essaya de contrer la douleur déjà grandissante.Une fois celle ci un peu calmée, la jeune femme descendit les premières marches. Doucement, précautionneusement et en se tenant, elle y arriva. Mais au milieu de l'escalier, une nouvelle contraction la fit serrer les dents. La rambarde vit les ongles de la féline humaine s'enfoncer. Elle savait qu'elle devait repartir avant que la douleur ne passe totalement, sinon elle n'y arriverait pas. Les dernières marches furent un supplice. Elle n'avait encore rien vu....

Le sol plat. Enfin!!!!!
Il lui fallait encore aller chercher de l'aide.
Un pas. Deux pas. Trois pas vers la porte.

Elle ne devait pas l'atteindre. Elle s'écroula non loin de l'escalier. Inconsciente.



Bonjour.

Voici un petit récit qui j'espère vous plaira. Merci de le respecter et de ne pas y poster si vous n'y avez pas été invité.
Ce rp durera plusieurs jours IRL, mais RP il ne durera que la journée du 22 juin. Soit le lendemain des allégeances et 2 jours après le couronnement même si ces rps là sont eux aussi encore en cours.

J'essaierais de le faire le plus réaliste qu'il soit. Toutefois, je ne veux pas totalement brimer mon imagination. Alors pardonnez moi si je fais quelques écarts volontaires ou non.

Sur ce, bonne lecture.


Edit pour correction de fautes d'orthographe et de grammaire

_________________

Amoureuse de Lorraine et de Mirabelle. Connétable
--Boule_de_suif




Ma deux pattes accouche.
Elle ne le sait pas.
Moi si.
Je ne comprends pas.
Elle devrait le savoir.
Les deux pattes sont ignorants.

Je la suis.
Plus que d'habitude.
Dans les batiments des deux pattes aussi.
Pas fréquent.
Mais je ne peux la laisser seule.

Elle rentre.
Plus tost que de coutume.
Se rend t-elle compte enfin?
Non.
Elle monte.
Elle dort.
Elle redescend.
Elle souffre.
Je ne peux la laisser.

Elle tombe.
Il ne faut pas.
Sa portée peut en souffrir.
Elle ne se relève pas.
Je m'approche.
Elle ne réagit pas.
Je la griffe sur la main.
Elle ne réagit pas.

Je ne peux rien faire.
Un deux pattes si.
Ma deux pattes allait en voir une.
Je cours.
Vite.
Je saute les obstacles, continue de courir.
La deux pattes enfin.

Elle ne bouge pas.
Je sors les crocs.
Hérisse le poil.
Elle me regarde.
Je m'approche.
Elle recule.
Je la pousse vers la porte.
Les souris, les rats. Autres.
Je les amènes dans les coins.
La je dois la pousser vers les portes.
Dans les rues.
Dans la bonne direction
Chaque mauvaise direction, poil hérissé, griffes menaçantes.
Pas de choix pour elle.

On est plus loin.
Elle semble enfin comprendre où je l'a mène.
Elle va enfin dans la bonne direction.
Seule.
Je la suit.
Je pénètre par la fenestre.
Elle a trouvé ma deux pattes.

Je continue de veiller.

Isis25
Isis était assise à son bureau en train de faire des rapports et de classer des dossiers lorsqu'elle vit une forme féline apparaitre.

Elle ne reconnut pas tout de suite Boule de suif.

Elle se demanda pourquoi un chat entrait ici alors qu'il y avait une odeur de chiens dans la pièce.
Elle trouva cela étrange mais encore plus étrange, c'était le manège que faisait l'animal.

Isis se leva et regarda l'animal continuer son manège un moment.
Elle le regarda faire tout en s'approchant de la porte.

Elle n'avait pas trop le choix, l'animal la poussait vers la porte.
Isis prit par réflexe son sac et se retrouva dehors.

Elle regardait toujours le félin qui hérissait le poil et sortait les griffes dès qu'elle faisait un pas dans une direction.

Plus elle suivait malgré elle l'animal, plus Isis cherchait à qui pouvait appartenir l'animal.
Puis elle finit par comprendre.

Boule de suif, la chatte de Yar.
Yar....... non pas déjà, c'est encore trop tôt!!!!!


Isis marcha alors d'un bon pas et arriva chez ses amis.
Elle entra sans frapper et elle trouva son amie inconsciente au sol.

Elle regarda Boule de suif et lui sourit.


Merci d'être venue me chercher Boule de suif.
Je vais m'occuper de ta maitresse.

_________________
Yarwelh
Sensation de légèreté. Elle flotte. Ou vole peut-estre. Ou suspendue dans une autre matière. Quoiqu'il en soit, elle est bien là, sans aucune attache. La Liberté totale. Plus de corps lourd à porter. Le déplacement est immédiat, rapide, fluide. La volonté toute puissante.
L'inconscience a parfois du bon. Elle est bien.
Tout à coup, son corps devient pesant et subitement, c'est la chute.
Interminable. Rapide. Angoissante. Impossible à arrester. Le sol, inexistant jusqu'à présent, apparaît. Le choc est rude, violent. Douloureux. La souffrance est vive. Comme jamais elle n'en a ressentie. Insupportable.
Un cri.

Un cri.
Ce cri, le premier qui résonnait dans cette maison où jusqu'ici aucun mot n'avait été prononcé plus fort qu'un autre, c'était Yarwelh qui le poussait.
Était-ce ce cri en lui mesme où le supplice qui l'avait provoqué qui la réveilla? Nul ne saura jamais.
Quoiqu'il en soit, Yarwelh retourna à la réalité. L'angoisse et la souffrance pures étaient là avant mesme qu'elle n'ouvrit les yeux.
Il y avait quelqu'un. Olivier!
Elle ouvrit vivement les yeux et souleva légèrement la teste. La déception fut à la hauteur de l'attente. Immense.
Olivier n'était pas là. C'était Isis.
Sa teste retomba lourdement sur le sol. Elle ferma les yeux. Il l'avait abandonné. Les larmes sortirent de sous ses paupières et se frayèrent un chemin sur son visage. Elle redoublèrent quand la contraction suivante arriva. Pour ne pas crier, la connétable serra les dents à s'en faire mal. Mais cela elle ne le ressentit pas, ne s'en rendit pas compte. Tout comme les griffures inexpliquées sur sa main. L'insupportable retenait toute son attention. Tout autre stimuli douloureux en devenait inexistant.
L'impression d'imploser s'arresta. Elle essaya de rassembler ses esprits. Isis s'affairait à son chevet. Ses paupières se levèrent. Pas de déception cette fois. C'était bien son amie. Elle aurait voulu qu'elle lui dise que c'était une fausse alerte, qu'il n'y avait rien de grave, que bébé allait bien et resterait au chaud jusqu'à terme. Mais rien que par le supplice qu'elle ressentait, elle savait que ce n'était pas vrai.

Son amie évoluait dans un cadre familier. Où était-elle? Yarwelh avait l'esprit un peu embrouillé.
Isis faisait des aller retour entre elle et la cheminée où une marmite était posée. La cheminée lui était aussi familière. Elle était chez elle. Elle se souvenait maintenant (sauf qu'elle ne souvenait pas avoir mit une marmite à chauffer). La solitude, les escaliers pour chercher à l'aide.
Isis avait du passer lui dire bonjour. Elle avait eu de la chance.

Continuant son tour d'horizon, Yarwelh s'aperçut que sa chemise était relevée, laissant apparaistre son proéminent ventre. En dessous, ses braies étaient trempées. Honte sur elle.
Mais elle n'eut pas le temps de rougir. Les douleurs de l'enfantement revenaient déjà.
Les dents grincèrent, les ongles s'enfoncèrent dans les paumes de la féline blonde, lui laissant des traces supplémentaires aux griffures faites par la chatte noire.
Elle gémissait, voulait s'arracher du sol, se couper de la source de la douleur. Son abdomen se contractait, mais c'était aussi le dos et l'aine qui la torturait.
Les douleurs étaient de plus en plus longues. Celle ci finit tout de mesme par décroistre. Avant la prochaine.


Aide moi, je t'en supplie
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Amoureuse de Lorraine et de Mirabelle. Connétable
Isis25
Isis entendit les gémissements de son amie.

Elle s'approcha d'elle en lui faisant un sourire rassurant.


Tout va bien ma belle.
Tout va bien.
C'est le bébé qui est un peu pressé de venir au monde.
Te sens-tu capable de te lever et de marcher un peu???
Sinon ce n'est pas grave.

Nous nous arrangerons autrement
et je t'expliquerai ce que tu devras faire.



Isis passa tendrement sa main sur le ventre de son amie pour voir comment il était.
Elle avait appris à reconnaitre le moment ou les douleurs allaient revenir.
Pleins de choses lui revenaient de son passé depuis plusieurs jours.
Des gestes et des actes qu'elle avait du enfouir au plus profond de son cœur.

Elle laissa un moment son amie pour aller chercher des draps propres mais aussi son sac dans lequel il y avait toujours ce dont elle aurait besoin.
Puis elle revint vers son amie et l'aida du mieux qu'elle put.

Elle lui sourit et la rassura aussi


Mais avant je vais t'aider à enlever tes braies.
elles sont souillés car tu as perdue les eaux.
C'est tout à fait normal.
Cela veut dire que le bébé va bientôt arriver.

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Yarwelh
A la supplique de Yarwelh, Isis vint vers elle.
Elle souriait. Cela voulait-il dire qu'elle s'était trompé? Quel plaisir ce serait. Mais ses paroles le contredisait. Le ton employé par son amie était calme et doux. On aurait pu le décrire comme rassurant ou apaisant. Mais pour cela, il aurait fallut que Yarwelh y soit sensible. Or, elle ne l'était pas, mais alors pas du tout.
Une tempeste agitait son corps et son esprit.
Combien d'avance le bébé avait?
Combien de temps allait-elle encore souffrir?
Elle était tombée, le bébé en avait-il souffert?
Combien de temps allait-elle pouvoir supporter cela?
Le bébé serait-il en bonne santé?
Pourrait-elle s'occuper seule de son enfant?
Était-il seulement en vie?
Et elle, survivrait-elle? Elle n'ignorait pas que nombre de femme mourrait en couche. Ferait-elle parti du lot?
Les pourquoi et les comment se succédaient si vite qu'elle n'avait pas le temps d'y réfléchir. Et pendant que dans sa teste le vent de questions soufflait, la vague de douleurs suivantes se préparait en son sein. Ce n'était pas une petite brise sur l'eau calme d'un lac, mais le vent du grand large sur l'océan démonté.

Pressé, empressé, pressant. Ce bébé n'aurait pas du l'estre. Ce monde était si désolé sans celui qu'on aime, naturellement si douloureux et si dur. Alors pour un estre aussi petit, à quoi fallait-il s'attendre?

Mon cœur, reste encore un peu en moi, je t'en prie. C'est moins dangereux. Tu y grandiras en sécurité.
Mais cette supplique là ne serait jamais entendue.

Isis lui demandait quelque chose. Se lever et marcher.
Elle doutait fortement en avoir la force.

Ce qu'elle devra faire? Faire quoi?
De toute façon, elle était si fatiguée qu'elle ne pourrait rien faire. Si démoralisée, qu'elle n'en avait guère envie.

Isis se tut et passa la main sur son ventre. Pendant les mois précédents, ce geste de tendresse, la parturiente l'avait tant et tant de fois fait, espérant qu'une autre personne le fasse.
Aujourd'hui, c'était le dernier jour où il serait fait, sans jamais que le père ne le fasse. Constat dramatique pour celle qui était en train de devenir mère. Cet enfant était le fruit de leur Amour, il aurait du avoir la possibilité de le faire.

Puis Isis se releva. Yarwelh voulu crier de ne pas la laisser seule, de rester près d'elle, mais aucun son ne sorti. Et à quoi bon? L'hospitalière avait surement des choses à préparer, à faire avant la naissance. Elle était à peine partie que Yarwelh se tordit de nouveau de douleur.


Par Aristote! Qu'ont fait les femmes pour que le Très Haut leur en veuille à ce point?
Pourquoi leur imposer une telle épreuve?

Serrer les dents, accrocher ce qu'elle peut, se retenir de crier. Souffler. La douleur finit par passer. Si Yarwelh devait se lever, il ne fallait vraiment pas tarder. Bientost, elle serait incapable de faire le moindre mouvement tant cela lui paraissait puiser dans ses réserves d'énergie.
Respirer. Surtout respirer. La teste se tourne vers le coté. Les yeux rencontrent la silhouette d'Isis. Elle porte un drap. Un drap? Pourquoi faire?

Aider.. enlever...braies... Yarwelh n'avait pas penser à cela.
Elle n'avait pas penser qu'on allait voir son intimité. Par un autre que son Amour. Non elle ne voulait pas. Seul lui pouvait voir cet endroit, ca lui était réservé. Il n'en était pas question.
Surtout pas par son amie! Encore moins dans cette situation! Qu'allait-elle penser d'elle après cela?
Déjà, lorsqu'elle l'avait examinée à l'Ost, la connétable avait était gesnée. Et pourtant, seule la chemise avait été enlevée. Alors là....là c'était juste impensable.

Pour empescher que cela se fasse, Yarwelh se résolut à se lever comme demandé.
Ce fut laborieux malgré l'aide et le soutien de l'hospitalière. Et douloureux. Chaque mouvement lui tirait sur le ventre. Et épuisant. Chaque mouvement demandait un effort supplémentaire.
Une fois levée, Isis la mena vers le sofa. Ce fut relativement long. En effet, Yarwelh n'arrivait qu'à faire de tout petits pas. Et bien souvent, après un nombre restreint de pas, elle devait s'arrester, reprendre son souffle, Et supporter la douleur.
La maison ne lui avait jamais paru si grande. Qu'est ce que ca aurait été si elle avait donner naissance à Contrexéville ou à Fraize? Le sofa était juste devant elle.
Elle soupira de soulagement lorsqu'elle s'assit. Puis Isis l'aida à pivoter et s'allonger dessus.

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Amoureuse de Lorraine et de Mirabelle. Connétable
Isis25
Isis revint près de Yarwelh avec des draps propres afin de mieux l'installer.
Elle vit alors son amie essayer de se lever.


Elle la rassurait avec des mots tendres comme le ferai une mère à son enfant.
Isis voyait bien la panique dans les yeux de la future mère
Et surtout elle y lisait une grande tristesse.
Celle qu'on peut lire quand un être cher vous manque.

Isis l'aida à bien s'installer sur le sofa.
Elle mit des cousins sous la tête de la jeune femme, puis lui prenant doucement les mains, elle lui expliqua qu'il lui fallait enlever ses braies.
Et qu'elle se devait de voir si la tête du bébé était là.
Elle savait son amie gênée de cette situation.

Mais Isis était patiente et finit par la convaincre.
Voyant une grimace se dessiner sur les lèvres de son amie, Isis remit doucement sa main sur le ventre.
Elle calcula l'espace entre deux douleurs.
Celles-ci se rapprochaient de plus en plus.
Cela indiquait que le bébé devait être là.

Alors doucement, mais fermement, Isis enleva les braies de la connétable et l'examina après lui avoir couvert les jambes d'un drap
Elle vit alors une petite tête prête à sortir.

Levant la tête et souriant à Yarwelh, Isis lui indiqua ce qu'elle devrait faire à la prochaine douleur.



Lorsque tu sentiras la prochaine douleur, tu retiendras ta respiration et tu pousseras aussi fort que tu pourras.
Puis quand la douleur se sera estompée tu reprendras calmement ton souffle.
Dans peu de temps, ton petit bout de choux sera là.

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Yarwelh
Isis essayait d'installer Yarwelh confortablement sur le sofa. Enfin confortablement. Comme on pouvait l'estre quand le travail avait commencé. C'était comme parler de caresses pour une torture.
L'hospitalière installait des coussins sous la teste et dans le bas du dos de la parturiente, tandis que celle ci reprenait son souffle. Elle n'arrestait pas de parler, contrairement à Yarwelh qui n'avait plus prononcé un mot. La future mère était déjà épuisée et en nage. Parler ne l'aurait que privé d'un souffle dont elle aurait besoin.

Son amie lui prit les mains. Elle lui redemanda l'autorisation de lui enlever les braies. Yarwelh savait pertinemment qu'il fallait le faire pour que l'enfant puisse naistre. Surtout qu'elles étaient souillées. Heureusement, Yarwelh ne s'était pas soulagée sur elle comme elle l'avait d'abord cru. Pourtant, elle ne réussissait pas à se résoudre à estre vue là et secoua vivement la teste. Un feulement attira son attention. Boule de Suif était sur la commode, délogée du sofa où elle s'était installée dans un premier temps. Qu'est ce qu'elle faisait la? Avec la présence d'Isis, elle ne se serait pas montrée en temps normal. En tout cas, elle avait du sentir la nervosité de sa maistresse et manifestait son désaccord avec Isis. Elle la prévenait aussi de ne pas allait contre l'accord de Yarwelh. Cette dernière, ne voulant pas que la chatte fasse le moindre mal à son amie (elle en était tout à fait capable), se força à se calmer un peu.
Isis le lui réexpliqua. Yarwelh n'en avait pas besoin. Elle comprenait très bien. Mais laisser un autre qu'Olivier toucher son intimité était une pensée qu'elle ne pouvait accepter.
Ce qu'elle finit par faire quand elle senti la douleur monter. Isis en profita pour soulever de nouveau sa chemise et remettre sa main sur son ventre ainsi dénudé. Elle attendit la fin de la crispation, puis la suivante pour la retirer.
Yarwelh ne savait qu'en conclure mais si mesme si elle n'avait pas eu confiance en l'hospitalière, elle n'aurait eu d'autre choix que de se laisser faire. Elle ne pouvait accoucher sans aide.

Elle se laissa donc faire quand Isis lui retira les vestements. Elle alla mesme jusqu'à soulever le bassin dans la mesure du possible et afin de faciliter le retrait mais détourna le regard. Isis remplaça alors les braies par un drap, juste posé, couvrant le minimum. Cela ne détendit pas la connétable pour autant. Au contraire. En effet, l'hospitalière, doucement, lui fit plier les genoux et écarter les cuisses sous le drap. La jeune femme trouvait la position humiliante en publique et des larmes glissèrent du coin de ses yeux quand Isis toucha son intimité.

Quand Isis retira sa main, Yarwelh senti son corps se relascher un peu; il s'était crispé quand l'hospitalière s'était mise à l'examiner. La gesne n'aidait pas à se détendre. Ce léger relaschement lui permit d'estre un peu plus attentive à ce que son amie lui disait. Il fallait qu'elle pousse lorsqu'elle avait mal. Ou comment avoir encore plus mal quand on souffre le martyrs...

A la douleur suivante, Yarwelh bloqua sa respiration comme demandé, puis poussa dans un geignement. Cela n'eut toutefois aucune conséquence. Yarwelh n'avait aucun appui, nul part où s'accrocher et faute de contre poids, son effort ne la fit que glisser légèrement. Elle reprit son souffle.
A la crispation suivante de son abdomen, Yarwelh arresta de nouveau sa respiration. Sous l'effet de la douleur, elle porta involontairement ses mains vers ses cuisses. Se reprenant, ne voulant gesner le travail, elle les fit glisser sur l'arrière des cuisses, non loin des genoux. Elle les laissa là alors qu'elle se remit à pousser et se rendit compte que ca l'aidait à concentrer ses efforts et trouva mesme qu'elle avait naturellement envie de pousser.
Isis lui rappellait de souffler lorsque les douleurs s'estompaient. Ce qu'elle s'appliquait à faire, essayant de sentir la suivante venir.

A chaque contraction, la connétable se pliait donc vers ses genoux, s'obligeant au silence, sentant la transpiration lui couler dans le dos et autour du visage, trempant ses cheveux, tandis que la main d'Isis guidait l'enfant à travers les chairs.

Après une poussée particulièrement longue, Yarwelh ressentit une vive brulure à l'aine. Elle respirait frénétiquement, se disant que si la grossesse avait était riche en sensations nouvelles, ce n'était rien comparé à l'accouchement. Ce qu'elle ressentait, sans le savoir, c'était Isis retournant l'enfant. En effet, la brulure était en fait la teste qui était sortie et maintenant, l'hospitalière faisait pivoter l'enfant d'un quart de tour afin de faciliter le passage des épaules.
La féline était épuisée. Et ses pensées la ramenaient vers son Amour. Aussi n'avait-elle pas senti venir la douleur suivante et celle ci fut des plus douloureuses.

C'est bientost fini. Mais concentres toi. Une poussée pour chaque épaule et tu auras fait le plus dur.

Yarwelh signifia à Isis qu'elle avait bien compris par un clignement d'yeux. Elle inspira profondément, souffla tout autant et recommença avant la douleur.
Quand celle ci arriva, la parturiente recommença à pousser.

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Amoureuse de Lorraine et de Mirabelle. Connétable
Isis25

Avec calme et tendresse, Isis guidait Yarwelh.
D'instinct cette dernière avait trouvé comment se mettre pour mieux agir.
Tout allait bien. Le bébé se présentait bien.
Isis le fit légèrement pivoter afin de dégager une épaule puis l'autre.

Dans un dernier effort, son amie poussa encore une fois et l'enfant fut accueillit par l'hospitalière.

Isis ne dit rien mais l'enfant ne bougeait pas.
Elle le prit par les chevilles d'une main et lui mit la tête en bas. Puis, de l'autre, lui donna une belle claque sur les fesses.
L'enfant réagit aussitôt et se mit à pousser un tel cri que cela fit sourire Isis.


Et bien, mon ange, tu as de la voix.
C'est très bien.


Elle le lava et l'emmaillota puis le déposa doucement dans le berceau non loin de là.


Une fois cela fait, la capitaine revint vers son amie et lui glissa
doucement à l'oreille

Tu as un magnifique petit garçon ma belle.
Quand tu te sera reposée, tu pourras l'avoir dans les bras.



Elle vit une nouvelle panique dans son regard.

Comprenant celle ci, Isis lui expliqua que les douleurs qu'elle avait de nouveau, étaient tout à fait normales, que son corps finissait de faire son travail en expulsant la poche où avait grandit l'enfant.
Mais que pour cela, elle devait encore faire un petit effort. Le tout dernier et qu'ensuite elle pourrait se reposer.

Isis, se remit face à la jeune mère et posant une fois encore la main sur le ventre, attendit que les dernières douleurs arrivent.

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Yarwelh
Tout est relatif: la suite fut plus facile. Si les efforts faits à ce moment avaient eu lieu au Jeux Olympiques, ils n'auraient mérité que la médaille d'argent par rapport à ceux fournis précédemment qui auraient eu celle en or*. D'un autre coté, le sprint final n'est pas plus facile que le reste d'un marathon car la fatigue de toute la course s'accumule.

Le passage des épaules, sans estre toutefois une formalité, fut donc plus rapide. La première poussée fut plus longue que la plupart des précédentes, hormis celle où la teste était sortie bien évidemment, mais il n'en avait fallu qu'une seule.
La deuxième épaule suivit de près, laissant tout juste à la connétable le temps de reprendre son souffle. Yarwelh se plia donc encore une fois vers ses genoux pour l'aider à sortir. Lorsque l'envie de pousser s'arresta, la jeune femme se laissa lourdement retomber sur les coussins, espérant que cette fois ci, c'était fini.
Sa respiration était rapide, elle était en nage et n'avait plus de force. Mais non. Une nouvelle fois la douleur pointait et grandissait dans son abdomen. Elle serra les dents. Elle n'avait plus le courage de relever le buste. Elle poussa donc sans aucun appui comme la première fois. Heureusement, cette fois ci, plus rien ne gesnait le passage de l'enfant, et le peu de poussée suffit à faire sortir les jambes.
L'impression de vide en elle fit comprendre à la nouvelle mère que son enfant était né. C'était la fin de l'après midi. Le soleil brillait encore, on était au solstice d'été, mais la soirée s'annonçait déjà. Et un nouvel estre venait de faire son apparition sur cette terre.
Yarwelh ferma les yeux. Elle sentait son corps peser de tout son poids sur le sofa. Elle était comme absente, sentant à peine les mains d'Isis qui parfois frolaient ses cuisses tandis qu'elles nouaient de fins liens autour du cordon reliant la mère et l'enfant puis le sectionnaient entre les deux fils.
Quelques instants plus tard, un cri retentit. C'était le deuxième de la journée. Il fit vraiment réaliser à la jeune femme que son enfant était né, la faisant devenir mère. Elle rouvrit les yeux et vit Isis le tenir par les chevilles. Drosle de façon de le prendre. Qui l'aurait indignée en temps normal, mais faute d'énergie, Yarwelh ne dit rien.
Isis s'en alla alors avec l'enfant. Les jambes de la connétable glissèrent et reposèrent à leur tour sur le sofa. La propriétaire de ces membres soupira d'aise.
Enfin, elle pouvait les soulager et aussi, plus rien de son intimité n'était visible.
La fin des efforts, l'épuisement, la joie de la naissance, mais aussi et surtout l'absence d'Olivier la fit fondre en larmes.
Où était-il? Allait-il bien? Pensait-il parfois à elle? Avait-il reçu ses lettres et savait-il qu'il allait devenir père? Elle avait tant envie qu'il soit là, qu'il la prenne dans ses bras et la réconforte. Mais il était absent, alors qu'elle avait mal, alors que leur enfant venait de naistre. Alors que des spasmes la secouaient de nouveau.
Des spasmes? Mais l'enfant était né! Que se passait-il donc? Qu'arrivait-il encore?


Par Aristote, Olivier, je t'en prie, aide moi.

Isis revint vers elle et lui glissa quelques mots à l'oreille. Elle avait mis au monde un fils. Son fils!
Encore cette foutue douleur! Yarwelh regarda son amie, cherchant réponse dans son regard. Se fut par la parole qu'elle lui expliqua.
Désabusée, Yarwelh plia à regret une jambe puis l'autre, laissant l'hospitalière reprendre place devant son intimité. Puis tout recommença.

Peu de temps après, la secondine ** fut expulsée.
Isis le porta plus loin et l'observa puis, ayant l'air satisfaite de ce qu'elle voyait, l'enveloppa dans un petit linge.
Elle revint vers Yarwelh avec de l'eau et un linge propre. Elle trempa le linge dans l'eau, l'essora et commença la toilette de l'accouchée par son visage, son buste, son dos et ses jambes. La connétable apprécia le contact rafraichissant et apaisant de l'eau. Sa pudeur avait été bafouée. Alors un peu plus, un peu moins...
L'hospitalière changea l'eau et fit la toilette intime. Yarwelh frissonna. Malgré toute la douceur dont son amie faisait preuve, c'était sensible, voir douloureux. Alors les orteils se crispaient, le dos se cambrait, mais encore une fois, aucun son ne sorti.
Une fois nettoyée, Isis l'aida à passer une longue chemise propre. Pas de braies, afin de surveiller les saignements.
Yarwelh accepta le verre de mirabelle que lui proposait la capitaine. Mais le temps que celle ci aille le chercher, la jeune mère s'était endormie.



* Véridique: la contraction que fait l'utérus lors de l'accouchement est comparable à celle d'un muscle d'un athlète au JO
** le placenta et ses membranes

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Amoureuse de Lorraine et de Mirabelle. Connétable
Isis25
Lorsque le secondine fut expulsée, Isis la mit dans un linge et alla l'examiner.
Elle l'enveloppa satisfaite: elle était complète.
Elle déposa son petit paquet dans une bassine et alla chercher de quoi faire une toilette complète à son amie.

Elle lui lava tout d'abord le visage, puis doucement elle descendit vers le buste.
Puis quand l'hospitalière lui lava le dos, elle lui fit un léger massage pour la détendre.

Isis alla changer l'eau et revint avec des linges propres et une longue chemise propre également.
Elle fit la toilette intime de la jeune maman. Une fois qu'Isis eut finit, elle aida la connétable à enfiler la chemise.
La capitaine alla jeter l'eau souillée dans le jardin et revint proposer un petit verre de mirabelle à la féline.
A son approbation, Isis alla chercher deux verres. L'un pour son amie et l'autre pour elle-même.

Mais à son retour, elle la trouva endormie.
Isis lui mit tendrement une couverture légère et alla voir le bébé.
Ce dernier dormait aussi tranquillement.

Une fois rassurée sur tout son petit monde, Isis regarda Boule de suif et lui sourit.


Je te confie nos amis, Boule de suif.
Je reviens dans quelques minutes.



Isis prit le linge contenant la secondine et alla l'enterrer dans le jardin.
Sous un rosier, elle en profita pour murmurer quelques mots de prières dans sa langue adoptive.

Une fois fait, elle rentra et alla s'installer dans un fauteuil non loin de son amie.
La regardant, elle aperçut la légère blessure à la main et décida de la soigner.
Elle la nettoya donc et lui fit un léger pansement juste au cas ou cela ressaignerai.
Elle voulait rester près d'elle jusqu'à ce que la servante arrive.
Une fois bien installée, Isis prit quelques parchemins afin de lire un peu.
Mais la fatigue aidant, elle finit par s'endormir d'un profond sommeil.

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Yarwelh
[Nuit du 22 au 23 juin, la mi nuit passée]

Une respiration ample, profonde, régulière. Un visage décontracté, neutre de toute émotion.
Un mouvement presque imperceptible. Une crispation en fait. La féline blonde vient de se réveiller sur le sofa. Sous ses paupières encore fermées, elle sent son corps plus léger, bien qu'encore douloureux. En effet, le bas ventre et l'entrejambe la tourmente encore, bien que de façon non comparable à la veille. Avec en plus, une sensation désagréable dans la poitrine. Une impression de lourdeur.
Le bras se tend et retombe dans le vide: pas d'Olivier à coté d'elle. Malgré tout ce temps, elle n'a pas perdu le réflexe de vouloir le toucher dès le réveil.
Yarwelh ouvre ses yeux couleur aigue marine. Il fait sombre. Seul le feu dans l'atre éclaire un peu la pièce. Les pupilles se dilatent.
Doucement, elle tourne la teste vers le berceau. Boule de Suif est sur le rebord de bois de celui ci.
Angoisse chez la mère. Si la sauvageonne considérait son fils comme un intrus, un indésirable, elle allait le tuer! Sans remord aucun.
Yarwelh s'assoit prestement faisant tomber la couverture. Le mouvement attire le regard de la chatte noire. Le regard des deux félines, la blonde et la noiraude, se croisent.
Sans pour autant détourner les yeux, la connétable se lève et se rapproche du berceau. La marche lui est douloureuse et manque d'assurance, mais pas de volonté.
Elle ne lui voulait aucun mal. Au contraire. Elle le veillait, comme elle veille sur la mère. Yarwelh le comprend maintenant. Et quoi de mieux qu'une chatte veillant ses petits pour ange gardien? Car la blonde le sait bien. Boule de Suif la protège avec condescendance. Mais c'est son caractère et Yarwelh l'aime pour cela. Et elles se tolèrent toutes deux par un respect et une liberté mutuels.

Boule de Suif s'efface. Elle descend du berceau et s'éloigne. Elle veillera sur la mère et l'enfant d'un peu plus loin, leur laissant ce moment d'intimité. Yarwelh sait qu'elle ne peut la remercier. Pour un tel animal, si fière et naturellement hautaine, une caresse ne vaut rien; un morceau de viande, une insulte à sa capacité à la chasse. Alors l'azur se porte vers celui qu'elle a porté pendant 8 mois, mais qu'elle ne connait pas encore.
Il est si petit!
Les cheveux ébènes de son père, un petit nez mutin.
Il ouvre les yeux. Ils sont d'azur*. Les lèvres de Yarwelh se plissent comme jamais elle ne l'avait fait depuis le départ de son Amour. Il est aussi magnifique qu'Olivier.

Doucement, elle déplie les langes l'emmaillotant pour laisser ses bras libres.
Elle le prend dans ses bras, faisant attention à ce que son fils soit bien couvert par les langes pour qu'il ne prenne pas froid.
Il est si léger!


Enguerrand

Yarwelh s'assoit sur un fauteuil, Enguerrand dans les bras. Elle délace sa chemise. Son fils tourne la teste et rencontre le sein gonflé ainsi dénudé. Instinctivement, il se met à téter, faisant frissonner sa mère. Ses mouvements de succion frénétiques sont douloureux. Ils tirent sur le sein déjà sensible depuis quelques temps déjà.
Elle cale son dos sur le dossier de la chaise. Une fois plus à l'aise, elle regarde un instant sa petite merveille, puis lève les yeux.
Isis est elle aussi dans un fauteuil non loin de là, endormie un dossier dans les mains.
Une main se pose non loin de l'aréole, ramenant son regard vers elle. La main est minuscule. Yarwelh ne peut s'empescher de la caresser. Enguerrand agrippe le doigt.
Il tète moins avidement. C'est moins douloureux. Les sensations sont presque érotique**. Un sentiment de culpabilité la prend. Mais devant cet estre si parfait, elle fond et seul l'amour la submerge.


Au milieu de la nuit, quelque part, une mère allaite son nouveau né en toute intimité.


* les yeux des enfants sont généralement bleus à la naissance avant de prendre leur couleur définitive
** l'allaitement favorise les contractions utérines afin que celui ci retrouve sa place. Ce sont ces contractions qui peuvent donner ces impressions

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