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Sur Babel Tower, Native Kingdoms

[RP] Quand le désert avance...

Acacihtli...
[Quelque part entre Orient et Occident]

Lumière blanche éblouissante en plein dans l’œil, geste mou et mon bras qui vient se rabattre sur mes yeux pour atténuer cette luminosité trop forte. Mal de crane terrible, grognement plaintif, *qu’on fasse cesser les tamtams dans ma boite crânienne*.
Boum, badaboum, boum bing bang bung. Battellement incessant des joueurs de tamtam qui ont prit possession des lieux sans autorisation. Mouvement de la tête de droite à gauche *sortez de là !*Les joueurs se déplacent en réaction passant de mon front à mes tempes… Pas mieux !
Allongé sur l’herbe brunie par le soleil, un corps git telle une loque. Forte odeur d’alcool, et des vapeurs de pulque viennent s’échapper de la bouche sèche. Impossible de déglutir et mon esprit s’échappe cherchant un vague souvenir de la veille. Les mains viennent attraper et serrer fortement chaque coté du visage.
Nouveau grognement plaintif, douleur terrible.
La plaine est déserte lorsqu’enfin après de nombreux battements de cils, j’ouvre les yeux sur le campement. Il fait grand jour. Quelques restes d’ossements, signent d’une présence passée, gisent à même le sol ; j’ai faim. J’hume l’air, reste l’odeur d’un feu fraichement éteint. Pas de vent, pas d’air. Chaleur étouffante du soleil qui cogne sur mon crâne presque aussi fort que les joueurs de tamtam ne cogne dans ma tête.
Ultime effort, pour soulever la tête et faire un tour d’horizon des lieux.

Rien ! Le vide absolu !

Et la tête vient retomber lourdement sur la terre craquelée et desséchée où seuls les cailloux poussent.
La sauvage est désespérément seule, abandonnée dans ce lieu maudit, abandonné par les Dieux, abandonné par les hommes.
Voilà que les joueurs ont trouvé des copines. Des pilleuses de maïs sont maintenant présentes aussi. Battement lancinant, douloureux qui ne cesse de frapper mon crâne.


Mémééééééééééééééééééééééé !


Cri dans la plaine qui ne trouve pas d’écho ! L’avait promis une tapenade pour accompagner le pulque. Où sont passé les olives ?

Réveil sordide loin de tous. Elle tente de rassembler ses esprits, pas facile avec le badaboum incessant. L’ont tous abandonnée les sagouins. Elle est seule dans ce monde désert. Sont tous passé où ?


Piteeeeeeeeeeeeeek !
Meuhhhhhh revient, t’es pas gros ! ….Et ramènes les olives…

*Arf non, ce n’est pas çà. Lui, il devait ramener les lionceaux ! Elle se gratte la tête, et tente de se rappeler qui devait apporter les olives !*

Ses yeux s’écarquillent quand elle percute enfin, profitant d’un bref instant de répit des joueurs de tamtam qui maintenant draguent franchement les pileuses de maïs dans son crâne !
Elle entend dans un vague souvenir à nouveau la commande de la voix de la vioc…
Bouges toi …va chercher des olives pour la tapenade !
Elle saute sur ses pieds, vacille un instant, c’est que le mouvement brusque a déplut aux squatteurs de son crâne et ils se manifestent immédiatement avec un renfort de tamtam violent qui lui colle la nausée.

Elle avance, droit devant elle maintenant, ne sachant pas trop vers où se diriger. Suivre la course du soleil où lui tourner le dos. Est-ouest, c’est quoi çà déjà ? Comment ne pas se perdre et surtout comment trouver les oliviers dans cette plaine sèche. Un pas après l’autre elle avance. Droite gauche, soleil dans l’œil. Elle ne marche pas très droit, bouche épaissit par l’excès de pulque de la veille. La Prune a surement du verser un truc dedans. Sure que c’est elle qui a rajouté les percussionnistes miniatures dans le pulque.

Sale môme si je te trouve !
Elle lève le poing vers le ciel prête à corriger le pruneau responsable à présent de son mal de tête.
La lanière de sa sandale usée pendouille pendant qu’elle avance toujours droit sur le soleil. Tout s’embrouille encore dans sa tête. Le pilon tape incessant et broie les olives de son cerveau devenu malade par excès de pulque, excès de tout, excès de guerre et d’incompréhension.
Elle ne sait plus où elle vit, elle ne sait plus où elle va. Elle avance sans but précis espérant rencontrer une âme amie ou hostile peu importe, mais une âme qui vive !

Boum, boum boum.
*Argh mais qui a piqué les olives pour les filer à ces sales bonnes femmes qui explosent sa cervelle à chaque coup pour faire plaisir aux joueurs de tamtam ?*
Marche lente dans ce désert qui avance chaque jour un peu plus. Marche lente dans ce monde chaotique où plus rien n’a de sens pour elle….
Où sont passé les guerriers ? Où sont passé ses amis, ses ennemis, ses connaissances ?
Loin du lac de Texcoco, loin de son clan de naissance en Orient, loin des lapins de Chalco, loin des siens loin de tous. Y a-t-il encore des survivants aux guerres incessantes et cruelles qui sont perfides et cachées !
Honte à ceux qui ne savent plus parler, se montrer, qui vivent sournoisement car ils ont peur ou honte de leurs actes ! Honte a ceux qui ont perdu leur âme en s’éloignant des Dieux et du pulque !
Gloire aux Dieux empulqués, gloire a ceux qui oseront se montrer et affirmer leurs actes guerriers ! Fièrement, comme des hommes !
Il n’y a plus que des traites et des lâches qui agissent dans l’ombre pour un bien maigre gain. Gain matériel transformé en quachtli, en objets divers qui ne servent à rien ! Ils en font quoi ?

Elle ricane seule et folle la sauvage, elle ricane en se disant qu’un homme seul et riche crèvera loin des siens avec sa fortune pour seule récompense ! Être perdu retrouve ton chemin, retrouve la route des Dieux, retrouve la pensée divine…

Elle n’a plus rien, que son vieux pagne et ses sandales trouées, elle n’a plus personne mais elle marche vers eux. Elle a tout jeté, libre enfin, elle avance à la rencontre des autres, à la rencontre de la vie, à la rencontre du sens, à la rencontre d’un autre monde….

Ainsi marche dans la plaine, droit vers le soleil, une femme ressemblant à un animal sauvage qui discute tranquillement avec des joueurs de tamtam et des pilleuses-pileuses d’olives qui emplissent sa tête.

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Sauvage...
Zel
[De Mazapa à quelque part en Tlaxcalla, à dos de lama ou pas, tralalala]

Trop de monde. Première constatation en ce début de séjour chez les Tlaxcaltèques.
Peu habitué à se retrouver devant autant de personnes d’un coup, il se sentait plus loin que jamais de son Olac, clan du fin fond du bout de l’Empire où le calme régnait en maître.
Troublé. Déstabilisé. Perdu. Il étouffait.
Rien de tel qu’une petite balade à dos de Serge pour se remettre les idées en place.
C’est ainsi qu’au lever du soleil, il faucha habilement le lama de sa guerrière, non sans la prévenir préalablement. Peau de bête laissée au coin d'une natte et sur laquelle quelques mots furent griffonnés à la hâte:


Citation:
Ma divine,
J’emprunte ton Serge. Il a besoin d'un peu d‘exercice. Le pauvre va finir par s'engraisser. A moins que ce ne soit moi.
Prie pour qu’il ne m’arrache pas un bras en chemin.
Zel.


Et le voilà parti, tignasse sombre au vent, à parcourir d’interminables sentiers tous plus biscornus les uns que les autres.
Jusqu’à ce que la bête se mette à cracher dans un épouvantable vacarme, se vidant de ses dernières régurgitations gastriques. Parait qu’elle marchait au pulque. Évidemment il avait oublié la précieuse boisson, et se retrouvait au milieu de nulle part, un lama hors service sur les bras.
L’entendant haleter comme un fou, c’est avec prudence qu’il remit pied à terre, le laissant tranquillement récupérer. L’animal était assez vicieux pour lui gober l’auriculaire s’il venait à insister de manière déraisonnable. Du moins c’est-ce que lui avait fait comprendre sa guerrière. Il ne se risquerait pas à vérifier.

Se dégourdir les jambes. En attendant de pouvoir se dépenser pleinement et asséner quelques coups de massue bien placés aux autres acolhuas. Ceux qui n’étaient pas comme lui et s’agrippaient aux sandales des puissants, sans une once d'honneur.

La marche. Ce petit rien, simple mécanisme corporel à l’effet incroyable sur un corps qui s‘encroûtait à force d‘immobilité. Il se sentait bien. Alors il put réfléchir tranquillement, ou plutôt rêver, s’imaginant déjà en possession d’innombrables trophées de guerre. Une touffe de cheveux de machin. Une oreille de bidule. Un gros orteil de trucmuche.
En réalité s’il ne s’écroulait pas dès le premier jour, ce serait déjà beau mais il aimait à se leurrer d'optimisme.

L’esprit envolé vers ses grands rêves de sang, d’action et de gloire, il se perdait. Doucement mais surement. Tandis que les sandales débouchèrent dans une immense plaine un brin lugubre. Gnorf, où était-il tombé encore?
Le cou se tordant dans tous les sens, il essaya de repérer une issue. Rien. Et de déglutir avant de presser le pas, droit devant, même si le devant ressemblait étrangement au derrière. Il en était presque à regretter le tumulte inhabituel de la nouvelle province. Pas une dinde à l’horizon.

Continuant son chemin sans relâche, une voix finit par s'élever. Incompréhensible, mais rassurante. Une silhouette se détacha alors du désert sans fin.

Il s’approcha de la chose, méfiant. Quelques pas en arrière, quelques pas en avant, pour finir par se planter devant la femme à distance respectable. On ne sait jamais, ça pouvait mordre.
Les sourcils se froncèrent et il lorgna l’être de haut en bas. Elle semblait louche. Dans un sale état. C'était moche pour elle. Il se gratta le haut du front, perplexe quant à l'attitude à avoir.

Finalement les lèvres s'entrouvrirent pour déverser leur flot de questions à destination de l'étrangère
:

T’es qui toi d'abord?
Qu’est-ce que tu fiches ici? On est où?
Pourquoi n'y a-t-il personne?
Pourquoi tu ricanes toute seule?
Pourquoi t'es plus sale qu'un pécari se roulant dans la boue?
Pourquoi t'as une si drôle d'odeur?
Tu as un air ahuri, tu en es consciente au moins ?

Tu n’aurais pas une jarre de pulque à me filer? J’ai un lama en panne sèche qui m'attend.


Et de se risquer à glisser jusqu'à elle. Bras tendu, pouce et index dirigés vers l'excroissance nasale pour s'en saisir, le pinçant brièvement avant de relâcher la pression et questionner encore :

Tu m'entends au moins??

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Acacihtli...
Saleté de sandale explosée. Elle marche en secouant la jambe droite pour faire tomber le caillou vicieux qui s’est glissé sournoisement à l’intérieur. C’est donc d’une démarche aussi chaotique qu’elle-même qu’elle se dandine droit vers le soleil. Elle plisse les yeux sous la lumière éblouissante qui l’empêche de voir devant elle. D’un revers de la main elle essuie les gouttelettes de sueurs qui commencent à perler sur son front couvert de poussière. Elle continue sa discussion solitaire avec les personnages imaginaires de sa pauvre tête malade.

Alors ? Lequel d’entre vous a piqué les olives à Mémé ? Elle ricane Hahaha, pas la peine de faire les malins, je le saurais…Héhéhé…

Bien folle la sauvage, et le soleil qui lui cogne la tête n’arrange pas les choses.
Au milieu de la lumière blanchâtre qui l’éblouie elle distingue quelques couleurs. Du rouge, du bleu, du jaune et elle reste à regarder les belles couleurs comme obnubilées par celles-ci qui grossissent de plus en plus et semblent se rapprocher.


Oh des jolies plumes de couleurs…. Elle regarde comme une idiote la coiffe de l’homme et ne voit pas l’homme tout occupée quelle est a observer les jolies couleurs vives.

Lentement elle perçoit la voix qui vient chatouiller ses oreilles d’habitude si sensible. Son esprit attaqué par le pulque transforme allégrement les paroles de l’emplumé.
T’es qui toi d'abord?
Roti toi d’accord ?
Qu’est-ce que tu fiches ici? On est où?
T’es en friche ici ? Oignon ?
Pourquoi n'y a-t-il personne?
Pourquoi t’as rôti les pommes ?
Pourquoi tu ricanes toute seule?
Pourquoi t’as un âne qui meugle ?
Pourquoi t'es plus sale qu'un pécari se roulant dans la boue?
Pourquoi la canne de rôti écroulant pend debout ?
Pourquoi t'as une si drôle d'odeur?
Pourquoi t’es en molle sueur ?
Tu as un air ahuri, tu en es consciente au moins ?
Tu as pris le pécari, t’as la science au loin ?

Plus il parle et moins elle comprend. Faut dire que là çà va mal aussi alors elle reste les bras ballants à regarder les plumes aux couleurs chatoyantes d'un air bête. aurait presque envie de les toucher pour voir si c'est doux et chaud...


Tu n’aurais pas une jarre de pulque à me filer? J’ai un lama en panne sèche qui m'attend.
Tu n’aurais pas une jarre de pulque à cacher ? J’ai un panda en larme qui pèche devant.

La "jarre de pulque" çà forcement elle comprend..Mais quand même, elles sont folles les couleurs… elle raconte n’importe quoi ?
Douleur sur son nez, AILLLLLLLLLLLLEE ! Elle percute enfin ! Les plumes colorées l’attaquent et viennent franchement de réveiller les joueurs de tamtam qui recommencent leur vacarme incessant au sein de sa boîte crânienne.
Douleur et nausées se mêlent lorsqu’elle vide ses tripes en de multiples jets malodorants où des restes d’aliments mal digérés s’échappent entourés de liquide anciennement alcoolisé. Des noyaux d’olives sont ainsi recrachés et viennent couvrir le sol pour accompagner immondice sur les sandales des plumes.


Lueur de satisfaction dans les yeux et visage qui exprime enfin le contentement. Elle porte la main à son ventre heureuse.

Whaouuuuuuu çà va mieux !

Elle lève alors la tête et aperçoit dans un flou artistique le visage de l’homme qui l’observe d’un air pas du tout content pour ses sandales manifestement.

Tu sais où je peux trouver des olives? J’suis conseiller alimentaire spécialisée dans la tapenade…Puis elle rajoute en regardant les noyaux d'olives qui juchent la terre craquelée qui absorbe déjà le liquide.

Mais je crois bien que j'ai mangé toutes les olives...Hips
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Sauvage...
Zel
Huitzilopochtli se déchaînait et le soleil dardait ses rayons toujours plus fort au dessus la tête de l’aztèque qui séchait sur place, au bord de l’insolation. Heureusement sa coiffe était là pour le protéger de l’effet dévastateur de cette chaleur qui frappait. Couvre-chef qui attirait à présent l’attention de l’inconnue. Elle semblait le fixer intensément comme s’il eut porté une papaye fraîche sur la tête qu'elle ne demandait qu'à dévorer. A moins qu’une fiente de Toucan ne s’y soit déposée.
Bof, rien de ça finalement.


Oh des jolies plumes de couleurs….

Haussa non pas un, mais deux sourcils. Ce n’était que des plumes. N’en avait-elle jamais vu? Il fallait croire que oui. Vraiment étrange comme personne.

S’en suivit des questions qui restèrent sans réponse mais qui amenèrent bien d‘autres questions encore.

Évidemment, tu ne causes pas le même nahuatl que moi.

Complètement atteinte la femme. En y faisant plus attention, il est vrai qu’il la sentait à côté de ses sandales. Le regard vitreux, la démarche chancelante et l’odeur insupportable. Encore une qui s’était baignée dans le pulque jusqu‘à plus soif. Et bien au delà.

Sans y prêter garde, il s’était naïvement approché d’elle. Bien trop près. Assez pour qu’elle lui dégobille aux pieds.

Une grimace de dégoût vint déformer ses traits. Les effluves de l’immonde mélange lui tiraillaient les narines jusqu’à lui décrocher un haut-le-cœur qui lui valut un rôt sonore.
Il ne manquait plus qu’il se mette à son tour à lui présenter les restes du repas de la veille.

Pas frapper. Surtout ne pas frapper. Le bras démangeait et l’envie de coller une baffe à l’audacieuse le titillait affreusement.
Peu enclin au bonnes manières dans un cas comme celui-ci, l’aztèque.
Il se contenta simplement de lui postillonner allégrement au visage, colère éclatante et visage rougissant:


Non mais fa va fas! T’as fu ce que tu as fait à mes fandales! T’es gifré du focal toi!

Dernières gouttelettes de salives projetées.
Et de pester, maugréer dans sa barbe qu’il ne portait pas, quelque noms d’oiseaux fusant au passage.
Puis la colère retomba comme il était venue. D’un seul coup. Soupir à fendre l’âme qui s‘échappa de ses lèvres asséchées. La malheureuse était vraiment dans un sale état. Inutile de la sermonner davantage. Il y perdrait son temps. Elle n’y comprendrait strictement rien. Et malheur à elle si un relent trouvait encore le jour.

Paupières closes. Un instant de calme où il reprit doucement son souffle ,retrouvant ce teint basané qui lui allait si bien. Puis d’un ton ferme, conclut sur le regrettable épisode:


De la sandale de luxe. De celle qui court vite. Neuve et tout droit sortie de chez le tisserand.
Et je ne te parles même pas de la valeur sentimentale qui s’y attachait.
C’est tout simplement impardonnable.
Si on se sort de cet endroit sans fond ni relief, je te garantis que tu me rembourseras comme il se doit.


Ajoutant, plus posément:

Sinon moi c’est Zel. Z-E-L … Très simple. Tu ne peux pas oublier, confondre, te tromper ni déformer.


Des Olives tu dis... Hum…oui oui, ça me dit bien quelque chose.

Les seules Olives qu’il connaissait étaient celles se trouvant entre son front et son nez. C’est ainsi que Nem nommait parfois ses deux sombres mirettes.


Bien sûr que j’ai ça.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Décrochant de son épaule l’agencement de peaux de dinde qui constituait sa besace, il introduisit une main dans le profond intérieur . Couteaux, timbales et quelques pépitos s’y trouvaient. Le tout joyeusement noyé au beau milieu d’un océan de cabosses de cacao. Rien de ce qu’il cherchait. Il continua les fouilles minutieusement, ses doigts lestes finissant par se glisser sur la surface froide et lisse d’un bois parfaitement taillé. Puis sortit l’objet pour le présenter à la femme.

Voici ma boite à Olives.


A voix basse: Tu as de la chance que je te la montre. Alors on y fait attention. 

Déjà, il soulevait la serre d’un perroquet rendu unijambiste, qui, bien encastré dans le bois, servait de crochet. Le précieux coffret s’ouvrit, offrant à leur vue des dizaines de petits globes oculaires rangés avec soin, les uns à côté des autres.
Pas peu fier de sa collection, il pointa l’index d’un œil à l’autre, les présentant succinctement à l’inconnue:


Là, c’est de la dinde. Ici du lapin. Esclave sacrifié pour celui là. Et le petit dernier appartenait à mon grand oncle.

Décrochant de sa coiffe une jolie plume bleue, il planta son calamus dans l’une des petites sphères, invitation faite à la femme d'y goûter:

Tiens, régale toi l’amatrice d’Olives.

Suivant le regard de l’inconnue, il se pencha par la même occasion sur la mixture déversée pour coincer un gros noyau entre deux doigts de sa main laissée libre.

C’est étrange. Tes olives renferment un gros noyau. Bon, si on les gobe c’est difficile de vérifier, il est vrai.
Pour en trouver, encore faudrait-il qu’on attrape quelque chose qui en est pourvu.
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais on est au milieu de nulle part, là.
Quant à ta tapenadetrucmachinchose, je ne sais pas ce que c’est.

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Acacihtli...
Grand sourire niais de la sauvage et elle répète bêtement.

ZEL, Z.E.L.

D'accord ZEL,Z.E.L. j'ai bien compris, elle pose un doigt sur sa bouche moi c'est ...euh.... oh bein çà alors j'sais pu!


Elle reste plantée là a ce gratter la tête en réfléchissant à son nom, jusqu'à ce que l'emplumé coloré sorte la boîte remplie.

WHAAOUUUUUUUU
çà c'est d'l'Olive foi d'un conseiller alimentaire...


Elle fait des petits commentaires à chaque explication.Le lapin j'connais bien, j'en ai mangé beaucoup d'jà, ......d'la dinde là où j'vivais avant y avait qu'çà, et c'est pas laid, d'là carne qui fait SPLOC quand tu la croques et qui te pête les dents tellement le noyaux il est coriace, un goût dégueulasse, j'aime pas! Elle secoue la tête de droite à gauche en signe de négation avec une moue terrible. puis ouvre des grands yeux pleins d'envie en se passant une main circulaire sur le ventre. Hummmmmmm de l'esclave sacrifié, çà c'est bon!

Elle suit des yeux le développement de l'explication et elle à les yeux pétillants lorsque la plume se plante dans son met favori. Elle attrape l'olive appétissante et vient pour la porter à sa bouche qu'elle ouvre en grand dégageant une odeur fétide et alcoolisée.


Elle fait un effort, et prend le temps pour mieux savourer l'aliment puisqu'il veut qu'elle se régale, mais sa bouche sur referme sur le pique de la plume. Elle écoute à peine la suite de sa conversation, si il connait pas la tapenade...pfff, il connait rien du tout...elle cherche de ses yeux vitreux où a bien pu passer l'olive qui trainait au bout de la plume avant de disparaitre miraculeusement entre sa main et sa bouche. C'est à ce moment qu'une déflagration énorme retentit les propulsant tous deux dans les airs comme soufflés par une tornade terrible.

BOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUMMMMMMMMM


Du haut de sa propulsion, elle semble suspendue par une force invisible qui la maintien dans l'air. Elle aperçoit d'abord le ciel devenu soudain remplit d'une épaisse fumée couleur gris sombre, puis le sol qui vient de propulser la terre vers le ciel ainsi que dans la figure et les yeux des deux êtres. La terre est en colère et forme à présent un énorme cratère vers lequel ils sont entrain de tomber à une vitesse vertigineuse. Le moment est terrible et elle entant cogner son coeur dans sa poitrine tandis que les joueurs de tamtam jouent de plus belle dans sa tête à un rythme effréné.
Elle s'accroche en plein air, tant bien que mal, à ce qu'elle peut, c'est à dire à la coiffe colorée, de ZEL, Z.E.L. ne sachant comment faire pour ne pas s'écrouler tout en poussant un cri de terreur....


AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH
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Sauvage...
Prune
Une cuisse de poulet dans une main, dégoulinante de jus et cuite à point, de l'autre un épi de maïs rôti et fûmant, ses grains ordinairement jaunes, brunis comme il fallait. Du gros sel ainsi que des petites herbettes avaient été parsemées dessus pour relever le goût.
Prune ferma les n'oeils, passa son petit nez sur la cuisse pour renifler le fumet, puis sur le maïs... Elle réitéra l'opération une nouvelle fois pour faire durer l'envie, retenir l'odeur dans ses cils olfactifs et faire grogner son estomac une fois de plus... puis ce fût l'attaque : Elle mordit avec férocité dans la cuisse, arracha la viande, la déchirant en lambeaux, faisant gicler le jus, dégoulinant aux commissures de ses lèvres. Prenant à peine le temps d'avaler, elle se lanca à pleines dents sur le maïs, le rongeant à deux mains, comme un lapin. Puis, les deux en même temps, la viande et le légume dans la bouche, se mélangeant, laissant éclater des petites bulles de bonheur dans son ventre affamé.
Devant elle, des Tlax' médusés, regardant la petite chose engloutir autant de nourriture en si peu de temps avec une telle férocité.

La fin de son repas se termina par un rôt tonitruant, faisant reculer les quelques personnes devant elle.


AaAaaaahh... Ca fait du bien. Soupire heureux et repus. Ca faisait longtemps qu'elle attendait de manger un bout d'barback comme ça et là, elle avait festoyé. Seule une chose manquait à compléter ce festin, la pulque... Mais y'en avait plus dans c'te pulquéria de malheur.
Claquant sa langue au palais, elle se leva de sa place et sortit en tirant fermement le rideau derrière elle.
La luminosité, presque blanche du dehors, fit cligner à plusieurs reprise Pruneau. Chaleur étouffante qui l'envahit aussi, après le lieu agréablement frais de la pulquéria.

Son p'ti sac en bandoulière, elle déambula dans les rues, les bienfaits d'une marche digestive se faisant ressentir. Elle passa les dernières callis, suivit le petit chemin un moment puis décida de passer à travers champs pour rejoindre une petite colline, jouxtant le village.
Sifflotant gaiement, elle fouillait dans son sac à la recherche d'un bout de bois doux à mâcher quand soudain, un bruit assourdissant, suivit d'un tremblement, la pétrifia sur place.


BOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUMMMMMMMMM


Un nuage de poussière s'éleva derrière la colline qu'elle était entrain d'escalader. Le moment de stupeur passée, Prune monta à raz la terre pour se protéger d'une seconde explosion. Les Dieux devaient être vraiment en colère, pensa t'elle.
Arrivée en haut, elle s'aplatit à terre, puis se releva petit à petit derrière un buisson pour voir ce qu'il s'était passé.
Le nuage de poussière commençait à retomber gentillement, à disparaître et elle vit un grand trou à une quarantaine d'hommes de là. En plissant les n'oeils, elle cru apercevoir une forme allongée au bord de la bouche béante que la Mère Terre avait ouverte. S'en foutant royalement sur le moment qu'il s'agisse d'un Tlaxcaltèque ou d'un Aztèque, elle couru à la rencontre de la personne qui devait sûrement avoir besoin d'aide... Enfin, si elle en avait encore besoin.

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Ex-Procureur d'Orient - Soeur de Kalamité
"In otin ihuan in tonaltin nican tzonquica"
Zel
BOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUMMMMMMMMM

Aspiré. Plus vite qu’un pulque à la bouche d’un lama assoiffé. Happé. Plus violemment qu’une olive aux lèvres d’une folle-dingue.

Paralysé, il tentait en vain de lutter contre cette affreuse force invisible qui les rapprochait toujours plus près des Cieux.
La sournoise pression avait investi chaque parcelle de son corps, jusqu’au plus petit de ses orteils. Au point que sa cage thoracique en fut littéralement compressée, les poumons semblant lui transpercer les côtes sous l‘effet de l‘extrême poussée. Aucun organe ne se trouvait tout à fait à sa place et il n’eut d’autre choix que de se laisser ballotter par ces Dieux sans scrupule ayant décidé de faire de lui leur marionnette d’un instant.
Le cerveau n’échappait pas à l’implacable perte de contrôle. Tout point de repère disparut. Il devenait impossible de distinguer droite de gauche, haut de bas, ciel de terre. Seul le fracas étourdissant que la colère divine exerçait sur cette terre vint lui percer les tympans.

Puis brusquement, la contrainte environnante s’estompa.

Si la décollage l’avait propulsé très haut, la chute n’en fut que plus âpre.
Muscles retrouvés, c’est à l'aide de ses bras et de ses jambes qu’il battait l’air, cherchant mécaniquement à suspendre ce plongeon qui l'amenait droit au sol.


AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH

Cri de la malheureuse et morceaux d’elle aux contours plus ou moins nets apparaissant dans un champ de vision totalement restreint. La désagréable sensation qu’une partie de lui s’arrachait. Multiples couleurs dansant au milieu d’un nuage de poussière. Celles de ses plumes. Un poids rassurant qui s’échappait et cette drôle impression d’être nu comme un ver. Pas moyen d’esquisser le moindre geste que sa coiffe, pourtant d'habitude si bien visée, glissait, glissait, glissait…

Bam - Bim - Bom - Boum.

Nez contre terre, roulé-boulé non maitrisé, un gros caillou venant buter contre le sommet de son crâne pour finir par le stopper dans son élan.

Aieuuuuuuu.

Quelques secondes s’écoulèrent, quand, encore secoué par l‘impact, il se mit à genoux, les deux mains empoignant par réflexe un cuir chevelu ne portant plus que pour unique ornement une vilaine grosse bosse.
On ne dira jamais assez qu'il ne faut pas provoquer inutilement les Dieux.

Paupières s’ouvrant et se fermant à intervalles réguliers, il poussa un hurlement, entre colère et abattement:


MA COIFFEEEEE… Rendez moi ma coiffe…

Hagard, cheveux hirsutes et mine crasseuse, il ressemblait étrangement à la femme croisée un plus tôt. Un objet gisant au sol attira son attention. Rampant sur quelques mètres, il découvrit avec peine sa boite à Olives. Vide, fracassée, réduite en poussière.

Menton tremblant et gorge nouée devant l’horrible vision. Moment choisi pour qu'une ombre frêle et mobile se décide à apparaitre au second plan.
Elle se dirigeait vers lui.
Pas si désert pour un désert.
Avec difficulté il parvint à se lever, titubant vers la minuscule créature pour se dresser devant elle.


L’esprit bien embrumé, balbutia:

Aide moi toi…retrouver la folle... m'a pris ma coiffe… où qu'elle est...lui avait pourtant dit… gober.. pas croquer … pas plu au Dieu de l’Olive… perdu…. mes olives… mes olives… mes ol…


Paroles en suspend, posa ses pupilles sur la bouille de l’enfant. Visage de l’innocence. Trop innocent pour être vrai.


L’oeil tiqua nerveusement, susurrant mielleusement à celle qu’il voyait en mâle miniature :

Viens mon petit, viens …

Les muscles faciaux se durcirent pour ne plus former qu’un masque de colère à mesure qu’il approchait, la démarche toujours aussi incertaine.
Voix changeante:


Viens là gamin… croqueur d’Olives…sale petit vermisseau…

Dans un état second, en plein chaos. Désormais rien ne comptait plus que l'envie de retrouver la folle, sa coiffe. Et les olives pour commencer. Forcement quelque part dans le gosier de l'enfant.

Sans plus attendre il fondit sur sa proie, mains tendues vers l’avant, à la recherche du minuscule cou à enserrer, hurlant:


MES OLIVES VERMISSEAU !!! …. RECRACHE LES !!! RECRACHE LES !!! TOUT DE SUITE !!

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Acacihtli...
Dernier espoir de s'en sortir, les plumes de couleurs, aussi elle s'y accroche comme elle peut ne sachant plus où sont les cieux, où est la terre, elle vole et continue sa chute vertigineuse. Le ciel s'est assombrit et un geyser de terre sèche l'entoure et virevolte autour d'elle. Quelques petits cailloux viennent la frapper. Elle a les bras serrés autour de l'ensemble de plumes qui maintenant détaché de la tête de Zel, Z.E.L. lui semble soudain léger. Elle s'imagine oiseau mais ne sait comment s'y prendre pour voler plutôt que tomber comme une pierre alors qu'elle a tant de plumes dans les bras. Pas le temps d'apprendre à voler, la descente est rapide et elle atterrit brusquement dans le fond du cratère qui vient de se former. Des kilos de terre viennent a présent la recouvrir et la maintenir dans le fond de se gouffre profond.

Les Dieux sont en colère, c'est sûr. Ses yeux se ferment au moment où les nuages sombres s'écartent à nouveau pour laisser place au soleil.

La fin du monde serait-elle proche ? Y a t-il seulement quelqu'un pour la sauver de cette tombe et de la terre qui a présent la recouvre quasiment complétement et la maintien collé au sol par son poids.

La douleur liée au choc de atterrissage atteint l'ensemble de ses muscles, pénétrant jusque dans ses os. Souffrance intense, c'est à présent des milliers de pileuses qui viennent de s'attaquer à tout son corps.

Elle n'est plus que douleur, elle n'est peut-être plus du tout d'ailleurs....

Serait-elle déjà morte ? Un mince filet de sang s'écoule à présent de sa bouche lui laissant un goût âpre et ferreux. Elle attend l'apparition de Tezcatlipoca. Déjà elle a froid....

Sa cage thoracique se soulève difficilement et elle a du mal a respirer. Respirer, elle est donc encore en vie, mais pour combien de temps ? Elle ouvre un instant les yeux juste le temps de voir retomber sur elle un objet tout rond d'abord non identifié puis à l'approche le globe apparait plus net, il semble la regarder fixement en descendant droit sur elle pour finalement venir la frapper en plein front.

Si elle pouvait parler elle crierait bien, mais c'est en pensée qu'elle s'exprime.

Humm belle olive, je t'aurai!

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Sauvage...
Prune
Ses jambes dévalaient la colline sur la terre sèche et aride, faisant dégringoler derrière elle des amalgames de terre. L'enfant avait l'impression de voler. Instant de peur et d'excitation mélangées qui prennaient le petit corps de Luciole. Et soudain, elle se fit prendre de vitesse, son corps commençant à pencher dangereusement sur le côté, attraction inexorable vers le sol. Mais au moment même ou ses pieds allaient déraper, elle reprit de justesse son équilibre, main frôlant le sol, créant un nuage ocre, l'aidant à se remettre à la verticale.
Son regard se fixe alors à nouveau à l'horizon, sur la forme qui à présent, s'est redressée. Oui, c'est bien un homme, ses n'oeils ne l'avaient pas trompée auparavant.
Elle continua sa course vers l'homme, ses pieds martelant la terre craquelée, plaies de la terre stérile, soulevant des nuages de poussière derrière elle.
A cinq distances d'homme de lui, elle ralenti sa course et s'approcha lentement du mâle qu'elle voyait en face d'elle. N'arrivant pas bien à le distinguer, l'astre lumineux l'éblouissant, elle mit sa main en visière, pouvant alors l'observer du mieux qu'elle le pouvait: Il titubait mais tenait encore debout. Dû à l'explosion, ses habits étaient déchirés, sa peau et ses cheveux étaient maculés de terre et il ne portait plus de signes distinctifs, pouvant apprendre à Prune s'il était ami ou ennemi, Tlax ou Aztèque. Il avait encore de la force ou peut être, celle du désespoir. Soudain, sa voix s'éleva dans l'espace silencieux ou la lumière et la chaleur prenaient toute la place:

Aide moi toi…retrouver la folle... m'a pris ma coiffe… où qu'elle est...lui avait pourtant dit… gober.. pas croquer … pas plu au Dieu de l’Olive… perdu…. mes olives… mes olives… mes ol…

En entendant ces mots, Prune haussa les sourcils, surprise par tant de d'abérations dans ces phrases morcelées.

Retrouver la folle ? L'est où ? Coiffe ? Olive ? Le Dieu de l'Olive ? Qui c'est Olive ? J'peux vous aider ? Z'avez mal ? Z'êtes qui ?...

Tendant son oreille, elle tenta d'entendre ce qu'il lui racontait.


Viens mon petit, viens …


Prune fronça les sourcils, pas très rassurée, mais avança tout de même vers lui. Peut être qu'il répondrait à ses questions et si elle pouvait lui être d'une quelconque aide...
Elle observa son visage, ses traits. Non, elle ne le connaissait pas. Etant dès à présent plus près de lui, à une distance quand bien même respectable, elle ne vit pas le danger arriver. Lorsque tout à coup, il se mit à avancer vers elle à pas rapide malgré ses blessures, son expression avait changé : elle était plus dure, ses yeux étaient à présent de minuscules petites billes noires et brillantes et un rictus s'était emparé de son visage. Prune d'un bond, recula, soudainement saisie par la peur.


Viens là gamin… croqueur d’Olives…sale petit vermisseau…
Sa voix était devenue plus aigüe, inquiétante. Des signaux d'alerte sonnaient dans sa tête à toute volée, tentant de faire réagir la propriétaire et de lui faire prendre ses jambes à son cou.

Il est fou, complètement timbré, que fais-je donc là ? Réussit à se dire la môme avant que l'homme ne la saisisse brutalement à la gorge, éructant des inepties à propos d'olives.


MES OLIVES VERMISSEAU !!! …. RECRACHE LES !!! RECRACHE LES !!! TOUT DE SUITE !!

Prune eut un hoquet de surprise. Les n'oeils écarquillés, elle se débattit, tentant de faire lâcher prise son agresseur, griffant ses mains qui la serraient au cou comme des tenailles, essayant de les mordre, poussant des cris étranglés. Elle repassa en revue en un instant de seconde les coups qu'elle pouvait éventuellement faire mais de cette façon, la tête prisonnière, elle était incapable de bouger... quoique... ses pieds. L'instant d'après, elle se cramponna à ses bras, balançant de toutes les forces qu'elle pouvait son pied droit dans les parties du fou, qui, sous la surprise et la douleur relâcha quelques instant son étreinte. Prune eut le temps de se dégager avec force de ses serres et partit en courant, portant sa main à son cou tout en toussant violemment et tentant de reprendre son souffle.
Elle chercha à toute hâte le couteau de sa Décap' dans son petit sac, le brandissant devant elle pour montrer qu'elle ne ferait pas de quartier dans le temps qui suivrait s'il décidait de se reprendre à elle. Guerrière elle était, guerrière elle resterait.
Scrutant à toute vitesse les horizons, certes désertiques, elle espérait de toutes ses forces qu'une personne arrive pour lui porter secours et anéantir le fou qui l'avait attaquée.

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Ex-Procureur d'Orient - Soeur de Kalamité
"In otin ihuan in tonaltin nican tzonquica"
Zel
Rhhaaaaaaa...

Une plainte étouffée s’échappa de sa gorge, tandis que ses mains, ceignant le cou de l’enfant un instant plus tôt, s‘écartèrent par reflexe. Suffisamment pour que sa proie lui file entre les doigts. Emportant avec elle ses derniers espoirs d’une olive libérée.

Genoux à terre, il serrait les dents, une grimace de douleur lui peignit le visage, cristallisant l’intense douleur qui l’assaillait. Saleté de gosse. Il savait taper où ca faisait mal. Là où tout guerrier normalement constitué ne pouvait que flancher.
Le bon côté de la chose, parce qu’il fallait bien en trouver un, c’est qu‘il n‘y avait rien de tel pour calmer un homme.
Finit l’œil torve et la bave au coin des lèvres. C’était un autre Zel, plus apaisé, voire apathique qui zieutait désormais celle qu‘il prenait pour un petit homme.

Il était maintenant en mesure d’analyser la situation.
Vision déroutante.
Un corps d’enfant et dans la main un couteau. Certes ce dernier paraissait de moins bonne qualité que les siens, mais il n’en restait pas moins un manche pourvu d‘un lame, qui en toute logique devait être tranchante.

Un choix s’imposait. Tranquilliser le petit ou l‘assommer. Peut être même sortir son propre couteau et lui trancher un bras pour être tranquille. Parce qu’il ne pourrait en être autrement si le combat s’engageait. Un gosse ne gagnait pas contre un jeune homme bien portant. C'eût été impensable.

Ce qui ne l‘empêcha pas d‘opter pour la première option.
Certains diraient qu’il n’osait se frotter à l’enfant de peur de prendre un autre coup bas. Lui préférait penser qu’il éviterait ainsi une marre de sang et qu’il serait certainement plus malin de le garder en vie quitte à perdre quelques olives. Momentanément du moins.

Il reprit de la hauteur. Debout, le dos voûté, pas tout à fait remis de l'infortune subie. Léger froncement de sourcils, puis de sa voix impavide l'apostropha:


Ne fais pas l’idiot et range moi ce couteau mon petit. Tu risques de te blesser.
Tu ferais mieux de m’aider. J’ai besoin de toi pour retrouver ma coiffe. Une folle me l’a arraché.
Use de ton flair pour la repérer. Son odeur est assez ... forte.

Et si tu croises des olives en chemin, ce sont les miennes. Ne t’avise pas de les grignoter ou je te coupe la langue.

Enfin...je...


La dernière remarque était en trop. Pas le meilleur moyen de le mettre en confiance. Penser à faire attention la prochaine fois.
Il tenta de se rattraper dans un grand éclat de rire à peine forcé.


... je plaisantais évidemment. Simple boutade, tu l'auras compris.

C’était bien beau de donner les ordres. Encore mieux d’être écouté. Ce qui n’était pas gagné. Il décida donc de ruser.

Dans un demi-sourire, un peu crispé, se fit persuasif:


Je t’offrirai une plume rouge. Non bleue. Oui une belle plume bleue.

Il hocha fermement la tête en signe d’acquiescement. Les enfants aimaient les plumes. Les couleurs aussi. Le mélange des deux lui conviendrait parfaitement.
Était-ce suffisant pour convaincre le gamin? Pas sûr. Mieux valait mettre toute les chances de son côté.
Sortir le grand jeu en somme.

Avec la plume, deux mocassins,
Trois sarbacanes, quatre lapins,
Cinq goyaves, six pépins,
Sept quachtli, huit tambourins,
Neuf œufs de dindes, sans gros câlins.

Et une Olive.


Finissant de déclamer, il l’invita au décollage, couinant presque.

Allez, dépêche toi. Retrouvons là avant qu’elle ne disparaisse. Ma coiffe. Et accessoirement la folle.

Les yeux posés sur l’enfant, un pied martelant nerveusement le sol, il remonta la lanière usée de sa besace à son épaule. Prêt à la suivre dans les recherches. Si elle ne décidait pas plutôt de lui sauter dessus.
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Prune
Ouf, elle avait réussi. Gardant son couteau bien en main, elle regarda l'homme qui se relevait douloureusement. Levant les yeux sur elle, il lui adressa la parole.
Ah... il reparlait de la Folle et d'olives, mais une chose était en trop dans sa phrase.


Utiliser mon flair ? Mais tu me prends pour qui ? Pour un animal ? Un chien ? Prends-moi pour une cruche pendant que tu y es !
Et si t'avais pas remarqué, j'suis une fiiiiille ! Pas un mâle !


Prune serra la mâchoire, la colère montant dans son petit corps. Puis il lui proposa des plumes en échanges de son service.
Prune ne pu qu'éclater de rire devant un chantage pareil.


Arrêtes, franchement, c'est débile. Je suis petite, soit, mais j'ai vécu bien assez de choses pour plus me faire embobiner par des gens comme toi.
J'suis venue pour aider des personnes ici, pas pour faire du marché. Alors on va chercher maintenant ta Folle, ca devient urgent et si tu veux discuter, ca sera plus tard. Ta coiffe n'est pas en danger de mort, tout autant que tes trucs que t'appelle olive.


Elle passa devant l'homme, lui jetant un coup d'n'oeil et se dirigea vers le cratère. Elle s'arrêta au bord, mis ses mains en porte-voix et hurla :

WhOOoouuuuUUUU !! Y'a quelqu'un ? La FoooOOoolle ??!!

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Ex-Procureur d'Orient - Soeur de Kalamité
"In otin ihuan in tonaltin nican tzonquica"
Zel
Quelle insolence. Les rôles s’inversaient et il se retrouvait soumis à l’autorité d’un gamin à la langue bien pendue. Ou plutôt d’une gamine.
Sans moufter il examina plus précisément l’enfant qui se tenait devant lui. A y regarder de plus près il s’agissait bel et bien d’une fille. Il y avait eu erreur sur la personne. Rien d’étonnant avec ce soleil qui l‘aveuglait, trop attiré qu‘il était par la noirceur de ses olives. Elle aurait pu préciser d’emblée la nature de son sexe, ça lui aurait évité de rectifier. Décidément il ne se voyait pas aidé.


Pas en danger de mort … pas en danger de mort…

Rébellion discrète, il marmonnait pour lui-même, contrarié.
La tête rentrée dans les épaules il se décida à lui emboîter le pas, s’approchant à son tour du grand cratère.

Inutile de s’époumoner, il suffisait d’adopter la bonne technique. Paré à toute éventualité il trimballait toujours sur lui nombre d'objets globalement inutiles. Mais qui se révélaient parfois salvateurs lorsqu'on était perdu en plein désert.

Aussi il plongea une main dans sa besace sans fond jusqu'à en sortir ce qu'il désirait. Sa longue-longue-vue. Sorte de cylindre de bois dur, creusé en son intérieur, ouvert d’une extrémité à l’autre.
Œil gauche fermé, son compère droit quant à lui bien ouvert vint accueillir le long tube creux qui offrait une meilleure vue.
Évidemment l’efficacité de son instrument pouvait paraître assez douteuse pour un non initié. Mais la restriction du champ de vision avait un réel effet sur l'aztèque. Celui d’accroître l’impression d‘acuité visuelle. Il se sentait tel le grand aigle dont la vue perçante était parfaitement adaptée à la détection longue distance d'une proie.
Bref, dans son esprit l'utilité de l'outil existait. Ce qui n’était pas négligeable.

Il balaya ainsi la surface du cratère, à la recherche de tout ce qui pouvait s’apparenter à une plume ou une olive.
Que de terre, encore de la terre, toujours de la terre… et… oh… quelque chose se détacha du reste.

Un orteil apparut droit dans le viseur. A moins que ce ne soit un gros pouce. Ou bien un nez. Peut être même un lobe d’oreille.
Pas moyen de distinguer quoi ce que soit à cette distance. Même la redoutable longue-longue-vue ne l’y aiderait pas.

Léger soupir de dépit, il remballa la marchandise. La tête se tourna en direction de la fille braillarde, l’avisant au loin.
Un pas de côté. Suivi d’un autre. Puis encore un. Pour s’accroupir aux côtés de l’enfant.
L’attention toujours porté vers la déformation terrestre, il débita platement:


Ça ne sert à rien de crier, elle est probablement incapable de répondre.
J’ai cru apercevoir un bout de folle tout en bas. Impossible d’être plus précis. Je pense que tu… que nous devrions nous approcher.


Cette fois-ci le regard se porta sur la visage de la petite. Tandis qu’un bras remontait pour se placer derrière le dos de la malheureuse.
Lui effleurant paisiblement le huipil du bout des doigts, il ne décrochait plus son regard de la bouille, comme absorbé.
La tentation était là. Elle se trouvait placée au bord du vide, prête à l'envol. Lui offrait l'unique occasion d’une aide au pas en avant. L’y invitait presque.
A croire qu’elle n’attendait que ça.

Instant en suspens où la conscience s‘interrogeait.
Moment de vacillement intérieur où tout se jouait.
Basculera. Basculera pas. Basculera. Basculera pas… Basculera.

Un étrange sourire naquit sur ses lèvres. La décision était prise.


Passe devant.

Les doigts vinrent alors se placer entre les omoplates de l’enfant. Insensiblement ils se déplièrent, engendrant une pression suffisante à la perte d'équilibre. Doucement mais sûrement il la fit basculer vers le fond du grand cratère.

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