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"La Belgariade" ou la poursuite d'un rêve...

Belgarath
[ Canton de Grandson, échoppe du charpentier Belgarath, une nuit sombre d'hiver 1457 ]

Elle se tient là, debout devant lui, soudainement apparue de nulle part.
Sa silhouette se détache, fantomatique, sur une aube bleutée.
Les mèches de sa chevelure blonde sont des rayons du soleil qui encadrent son visage aux traits fins.
Sa bouche esquisse un sourire angélique et sous son regard d’un bleu céruléen, il se sent nu comme au premier jour, troublé par la sensation d’être sondé jusqu’au plus profond de son âme…
Son corps aux proportions parfaites se devine sous une tunique diaphane, nimbé dans le halo d’une lumière reposante.
Il jurerai que la brume qui baigne ses pieds dissimule la surface argentée d’une eau paisible.
Ses bras ouverts sont une invitation, l’assurance de l’invulnérabilité et la promesse du réconfort.
Alors, d’une voix sybilline, elle s’adresse à lui en ces mots :

« Viens, Belgarath…
Trouves moi et rejoins moi…
Alors je t’offrirais la quiétude que seuls connaissent les Hommes accomplis… »


Il voudrait la rejoindre, se blottir dans ses bras mais il est incapable de bouger.
Il voudrait lui répondre, lui demander son nom mais aucun son ne franchit ses lèvres.
Au prix d’un effort surhumain, il parvient à tendre une main vers Elle…

Mais sa main se referme sur le vide et Bel s’éveille au chant du coq !

Par tous les Saints !

Décontenancé par cette vision onirique, le charpentier peine à reprendre contact avec la dure réalité.
Même sa toilette à l’eau glacée ne parvient pas à lui faire quitter les nimbes.
Il prends un maigre petit déjeuner, nourrit distraitement Bubulle, l’oeil hagard, l’air absent.
C’est en automate qu’il saisit sa pioche et sa besace pour se rendre à la mine…
La matinée est claire, promesse d’une de ces froides mais lumineuses journées d’hiver.
Bel chemine lentement et il salut distraitement les quelques Bocans qui, comme lui, s’apprêtent à une dure journée de labeur.
Durant de longues heures, il enchaine les coups de pioche, la manutention des blocs de minerai, les retours en surface pour livrer le fruit de ses efforts.
La faim, la soif, la fatigue ou la poussière ne parviennent pas à effacer de sa mémoire l’Inconnue de son rêve.
Et malgré la fatigue qui le gagne, il ne peut s’empêcher de penser à Elle :

Qui est-Elle ?
Comment la trouver ?


Alors que le contre-maitre annonce la fermeture du chantier, un sourire illumine la face mâchurée de poussière et de sueur du blondinet.
La nuit va bientôt tomber et il L’espère…
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Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence ou la résignation...
Belgarath
Durant quatre jours, Bel se traine, se sentant comme une des marionnettes du pesctacle d’Andrew qu’il a vu à Grandson.

Oh, bien sûr, il assume ses diverses responsabilités et satisfait ses besoins vitaux mais la Femme de ses rêves accapare ses pensées.
Durant quatre nuits, Elle lui est apparue de nouveau.

La seconde fois qu’il La vit fût somme toute assez semblable à son premier contact.
Seule la présence de Bubulle dans la main droite de la Dame avait surpris le blondinet.
Bubulle semblait très à l’aise, en dehors de son bocal mais entouré d’une eau claire qui semblait obéïr à la volonté de la Dame.
L’eau formait ainsi une masse mouvante mais suffisement compacte et cohérente pour permettre la survie du petit poisson…

Au cours de la troisième nuit, la Belle vint de nouveau visiter le charpentier. Tout comme la fois précédente mais le décor avait changé.
La brume avait disparue, l’aube s’était levée.
Ses cheveux blonds ondulaient au rythme d’une brise printanière, à peine suffisante pour rider la surface de l’eau limpide et calme sur laquelle Elle paraissait flotter.
Derrière Elle, le paysage semblait étrangement familier à Belgarath sans qu’il sut pourtant le reconnaitre vraiment…

La quatrième visite de l’Inconnue apporta une nouvelle touche au tableau onirique.
Bel distinguait une sorte de blason brodé sur la tunique de sa Visiteuse.
Les contours en étaient flous et malgré un effort de concentration, Bel ne parvenait pas à l’identifier.
Comme si Elle avait compris la déconvenue de son hôte, la Dame porta sa main gauche à son torse et le blason sembla s’y matérialiser.
Elle avança alors sa main en direction du rêveur…

Durant quatre jours, Bel se traine, ombre de lui-même.
Toujours les mêmes mots qui résonnent dans sa tête alors qu’il s’éveille :

« Viens, Belgarath…
Trouves moi et rejoins moi…
Alors je t’offrirais la quiétude que seuls connaissent les Hommes accomplis… »


Mais au matin du cinquième jour, une vigueur nouvelle envahit son coeur, mobilise son corps et accélère son esprit.
Il se précipite vers son bureau et en sort en grande hâte un parchemin et un fusain.
Le trait précis, le geste vif, l’oeil pétillant, il dessine ce que la Dame lui a montré.

Satisfait de son esquisse, Bel la range précieusement dans un tiroir et, se retournant vers le bocal de son ami à écailles, lui lance :

Bubulle, nous allons La trouver… Je sais à présent comment La trouver !
Les personnes qui croisèrent le charpentier ce matin-là se demandent encore ce qu’il a bien pu prendre au petit-déjeuner pour faire montre d’une telle énergie !
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Certain de son fait et au mieux de sa forme, Belgarath s’était levé et se sentait la force de soulever des montagnes.
Il avait à présent un objectif…
Bien décidé à l’atteindre, le blondinet comprit qu’il lui faudrait être organisé, méticuleux et patient.
Aussi, ce matin-là, il décida de réfléchir avant d’agir…
Un petit déjeuner copieux dont les reliefs firent un festin pour son compagnon à écailles et le charpentier dressa l’inventaire de son échoppe.
Ce n’était pas reluisant et loin d’être suffisant !

19 stères de bois, une herminette mal affûtée, une seule tarière de faible diamètre, les lames de ses varlopes qui commencent à rouiller et une hache au manche cassé depuis son retour de la forêt Fribourgeoise !
Fort heureusement, son maillet est neuf, ses goujes et ses ciseaux sont tranchants comme lame de rasoir.
Enfin, et le charpentier en fait une question d’honneur, son compas, ses équerres et sa corde à noeuds sont précieusement remisés dans un linge, au dessus de son établit.

Voilà pour le bois, se dit-il…
Il me faudra faire venir des grumes de bonnes dimensions et un fût de chêne des plus droits !

A présent, il lui fallait anticiper quelques peu…
Assis à sa table, devant un Bubulle imperturbable, Bel couche rapidement quelques notes sur un parchemin.
Sur sa lancée, il poursuit : une missive pour une commande à Fribourg et…

Ah, autant le faire maintenant !

Une autre pour Yoyo, son Avoyer, lui demandant une inscription au cadastre.

Il aurait besoin d’une grande quantité de cordes, sous peu… et ce n’est pas chose aisée que de trouver un cordage résistant et fiable de nos jours !
De même qu’il sera difficile de trouver un tisserand capable de fournir autre chose qu’une étoffe de laine…
Bel sait pertinement qu’il ne lui sera pas possible de faire faire à façon tout ce dont il aura besoin.
Soit ! Il se renseignera, lira, essayera, découvrira…
Après tout, il est habile de ses mains et lorsque l’envie est là, rien n’est impossible à celui qui a la foy.

Pour commencer, il décide de réserver l’un de ses potagers à la culture de chanvre et de lin.

Bah, mon p’tit Bubulle, ça tombe bien !
Mon carré de courges est à récolter…
Quel meilleur moment pour planter du lin, hein ?


Après une journée à récolter ses légumes et à préparer la terre pour recevoir une nouvelle culture, Bel rentre chez lui, éreinté mais satisfait de son travail.
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Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz…
Il est tôt, la Lune ronde n’a pas encore cédé sa place au soleil.
Mais le charpentier est déjà à son ouvrage, débitant et sciant dans son atelier assez bien éclairé par des lampes à huile.
Un astucieux jeu de miroir lui permet de concentrer une partie de la lumière juste au-dessus de son établit.
Il faudra qu’il passe remercier Andrew pour cette ingénieuse idée…

Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz…
Le blondinet aime son travail. Il aime l’odeur du bois.
Ce chêne de Fribourg est une essence qui se travaille aisément, se pliant à la volonté de ses outils. Du bon bois, sans malandre…
Il a de la sciure plein les cheveux mais il a presque terminé.
Toute personne qui le verrait faire serait amusée de le voir tirer la langue dans son effort…

Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz… Rrrr, Zzzz…
Le front en sueur, il donne le dernier coup de scie.
Voilà, la majeure partie des pièces de son oeuvre sont débitées.
Les planches sont délignées, il va pouvoir les dégauchir et les raboter.
Chantant pour lui-même, le blondinet vérifie le fil de sa varlope, bloque son presse étoupe et entame le régulier va-et-vient…

Frrr… Frrr… Frrr…
Les copeaux s’enroulent, l’épaisseur des pièces des bois s’amenuise…
Durant plusieurs jours, des semaines, les mêmes gestes, répétés inlassablement…
Planches, poutres, chevrons s’amoncèlent dans l’atelier.
Le charpentier fredonne, marquant parfois une pause pour masser ses épaules douloureuses.
" Il y mettait du temps, du talent et du coeur…
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures…
Et loin des beaux discours, des grandes théories…
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui…
Qu’il changeait sa vie… "


Bam… Bam… Bam…
Bel a toujours eu du mal à tracer au trusquin les contours de ses assemblages à mortaise.
Mais cette fois-ci, il s’est appliqué plus que d’ordinaire…
Le ciseau posé sur le trait, le charpentier donne des coups secs de son maillet.
Les éclats de bois jonchent le sol tandis que le trou s’agrandit…
Pour se donner du courage, il lève parfois les yeux sur son esquisse, accrochée au dessus de son établit.

Bam… Bam… Bam… AIE !
L’atelier retentit d’une flopée de jurons !
Instinctivement, Bel porte son pouce à sa bouche.
L’incident marque la fin de la journée… Ses bras sont endoloris, ses paupières lourdes. Il sait qu’il ne fera plus rien de bon s’il persiste ce soir…

Il est déjà bien tard quand le charpentier quitte son atelier et malgré son doigt que le lance, Bel s’endort, exténué…
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Une lourde charrette passe devant sa guérite, à la Douane, en ce début de matinée pluvieux.
Nul besoin de demander quoique ce soit, Bel connait la destination de ce chargement… et pour tout dire, il l’attendait impatiemment !

Bonjour, messires. Tristes conditions pour arriver par chez nous !

Bel observe l’homme encapuchonné assis à côté d’un jeune garçon tout aussi misérablement protégé de la pluie.

Mais c’est vostre jour de chance, cette marchandise m’est destinée !
Un bon feu, un bol de soupe bien chaude et du pain frais nous attendent…


A l’annonce de la promesse d’un repas chaud, le charpentier devine une lueur dans le regard des voyageurs.
Le bûcheron est un solide gaillard que le blondinet avait rencontré à Fribourg. Un honnête homme, travaillant dur pour nourrir une famille nombreuse.
Apparement, il avait fait le voyage avec un de ses fils, un garçon d’une douzaine d’année, plutôt famélique.

Bah, messire, c’t’une bien bonne nouvelle pour conclure pareille équipée !
S’cusez, y’a pas d’offense, mais qu’est-ce que vous comptez bien fiche avec c’tronc-là ?
Eh, gamin, va donc t’assoir derrière !


Bel prend place au côté du bûcheron et la charrette prend la route de l’atelier.

M’arrange bien, cette pluie, finalement ! Pas grand monde dehors…

Arrivés à destination, Bel désigne l’endroit où il compte remiser l’imposante cargaison. Elle fait bien sept perches de long et affiche un diamètre fort honorable.
Un arbre presque centenaire…
Les hommes organisent le déchargement à l’aide de planches et de cordes et après une bonne demi-heure d’efforts, ils peuvent enfin rentrer se mettre au chaud.

Le gamin se jette littéralement sur la soupe…
Le bûcheron lui lance un regard noir puis s’adresse à Bel :
S’cusez, c’lui-là, c’est mon cadet… c’est pas un mauvais bougre, mais il est un peu benêt… l’a prit une belle branche su’la tête, un coup qu’on était au bois…
J’me d’mande c’que j’vais bien pouvoir en faire, faudrait qu’il apprenne un métier…


Le charpentier voit là une belle occasion de faire d’une pierre deux coups : une bonne action et une bonne affaire.
En remettant son dû au bucheron, il lui propose un marché :

Le gamin pourrait rester ici. J’ai besoin d’un apprenti…
Je lui fournirai le gîte et le couvert, il sera blanchit et je le formerai, autant que faire se peut…

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Le gamin passe sa première journée dans l’atelier à suivre son nouveau mentor.
Bel lui montre d’abord les outils puis les différentes pièces en cours de fabrication en lui donnant des explications.
Il lui remet l’herminette et charge le garçon d’écorcer la grume qu’il avait apportée avec son père.
Lui ayant montré le geste, donné des consignes, Bel reste un moment à observer son apprenti.
Ce dernier semble habile de ses mains, c’est déjà un bon point.

L’esprit tranquille, le blondinet se rend à ses potagers.
Il est temps d’arracher le lin et de semer le chanvre…

Bon sang de bois, je n’en aurais jamais assez !

Bel arrache les longues tiges et les dispose en gerbes pour le rouissage.
Bien exposées aux intempéries, sans risquer d’être emportées par le vent, les tiges vont mûrir et donner leurs précieuses fibres…
Elles pourront alors passer au treillage pour livrer une matière première propre, la filasse.
Le rouet devra tourner de biens longues heures pour fournir le fil à tisser…

Le chanvre sera quand à lui plus difficile à cultiver mais Bel retourne tout de même la terre…
Et il lui faudra creuser une fosse pour immerger les plantes, les traiter pour qu’à leur tour elles livrent une bonne quantité de filasse.
Une fois peignée, il sera aisé de préparer les fils, les assembler en torons et fabriquer une corde des plus résistantes…

La journée est bien avancée quand le charpentier retourne à son échoppe.
Et il est ravi de constater que l’apprenti n’a pas chômé non plus…

Mon garçon, c’est là bien bel ouvrage !
Tu t’es brillament acquitté de ta première leçon…
Demain, je te montrerai comment déligner les grumes pour obtenir les planches et les chevrons…


Malgré cet encouragement, Bel perçoit une certaine défiance dans l’attitude du gamin.
Mais aussi, cette étincelle dans ses yeux, la même qui brûlait dans le regard du blondinet lorsque lui aussi était avide d’apprendre.

Mais pour l’heure, tu dois avoir aussi faim que moi, sinon plus !
Allons, viens… A chaque jour suffit sa peine !


Durant la soirée, Bel implique le gamin dans les tâches ménagères, tentant de gagner sa confiance à défaut de le mettre plus à l’aise.
Il reste étrangement muet mais attentif.
Après le repas, le blondinet se fait aider pour installer une couche, non loin de l’âtre.

Voilà ! Tu dormiras ici… Nous verrons si nous pouvons trouver mieux.
Ne t’inquiètes pas, je serai correct avec toi aussi longtemps que tu le seras avec moi.
Poses toutes les questions que tu voudras…
Mais au fait, je ne connais même pas ton nom…

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Déjà plusieurs mois que Bel avait fait ce rêve pour la première fois.
Sa muse était revenue de proche en proche.
Le lendemain de l’arrivée du gamin, par exemple…
Le blondinet a encore en mémoire le visage en gros plan de la Femme de ses rêves.
Ce sourire qui respirait la bonté, inspirait la confiance, illuminait son visage et irradiait le bonheur…

Aujourd’hui, tout est prêt !
Le gamin s’est fait la main sur les planches du vaigrage et les cales de montage, Bel en a finit avec l’ossature et les planches du bordé.
Il est temps de débuter l’assemblage.

Le berceau est en place sur le port. Le blondinet et son apprenti disposent les pièces de bois.
En premier lieu, la quille est immobilisée par de gros piquets de bois fichés dans le sol.
Puis le charpentier trace et monte le maître couple, le couple de la proue, celui de la poupe. Les tenons et les mortaises s’ajustent, les chevilles verrouillent les montages.
Les couples de levée placés à égale distance sur toute la longueur de la quille, l’ossature du bateau prend forme…
Bel montre au gamin comment fixer le vaigrage à l’intérieur.
Lui s’occupe du bordé à l’extérieur, perçant les sabords sur le squelette ainsi formé.
Le travail dure plusieurs jours et Bel marque parfois une pause pour répondre à un bonjour, sollicite un Bocan pour lui demander un coup de main…

A présent, il faut établir les différents ponts, travail délicat.
Le charpentier prépare les avants trous destinés à recevoir les chevilles, garantes de la cohésion des pièces.

Celles-là recevront un point de colle avant d’être enfoncées, explique-t-il à son apprenti.
J’aurais l’air de quoi, avec un plancher qui grinçe, hein ? ajoute-t-il en riant

Pour être étanche sous sa ligne de flottaison, la coque doit être calfatée.
Sale temps pour le gamin, Bel le charge de mélanger des fibres de lin et de chanvre à de la poix…
Il lui explique comment utiliser l’étoupe préparée :

Fais de petites bourres dans tout les joints, les raccords, les coutures.
C’est un travail assez ingrat mais il doit être fait…
Et tout ce qui doit être fait mérite d’être bien fait…
Lorsque tu auras finit, nous repasserons ensemble et nous lisserons les joints.


Bel s’absente de son chantier, prenant soin de bien dissimuler aux regards les écussons qu’il vient de poser en toute discrétion.
De retour chez lui, il envoie quelques missives…
C’est que monter le mât ne sera pas une mince affaire, il lui faut trouver de l’aide…

En s’approchant de lui, on pourrait l’entendre marmonner :

Chercher des volontaires, organiser le chantier, prévoir de la bière…
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Presque un an…
Bel hésite à encore appeler le gamin son apprenti…
Pendant la fabrication de l’accastillage, la relation s’épanouit entre eux.
Bel découvre un gosse finalement pas si benêt et très appliqué.
Assidû dans son apprentissage, le charpentier a pu lui confier la réalisation de quelques poulies et même un cabestan.

Un soir qu’ils fabriquent de la corde, le gamin prend la parole :

Messire, vous me dites que je suis prêt… ça veut dire que je vais rentré sur Fribourg ?

Je crois que tu es prêt… Il ne me reste qu’une chose à te dire…
On reconnait le bon ouvrier à l’état de ses outils…
Respecte l’outil, il ne te blessera pas et tu feras du bon travail.

Tu ne veux pas retourner dans ta famille ?


Ben, c’t’a dire que… comprenez… j’suis bien avec vous… et vous allez sûrement avoir besoin d’aide…
Et puis… le bateau, c’est un peu devenu mon foyer…

Bel sourit à cette remarque…

Eh bien… effectivement, il me faudrait de l’aide pour manoeuvrer, ravitailler…
Et puis tu pourrais toujours me seconder, à l’échoppe…
Félicitations, mon garçon !
Tu viens d’être promu au rang de moussaillon !
Nous écrirons à tes parents pour les tenir informés de ton souhait…


Et lui adressant un clin d’oeil, le blondinet ajoute :

Tu seras le mousse du bord…
Et vu que pour l’heure, nous sommes deux, tu seras pour ainsi dire mon bosco !


Quelques temps plus tard, Bel reçoit sa dernière livraison de toile de lin.
La voilure est là, manque toujours le pavillon…
L’aménagement du bateau est bien avancé.
Le carré, la cambuse, la cabine… son hamac… ah ! son hamac !

Le blondinet a un peu de mal à y croire…
Pourtant, c’est un fait, le bateau est armé, prêt pour sa mise à l’eau.
Le futur capitaine se réjouit de placarder un peu partout dans le canton une invitation pour les Bocans à venir partager ce moment unique !

Eh, le mousse… Viens par là…
Nous allons préparer quelques affiches pour annoncer l’évènement !

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[ La veille du grand jour, à la proue ]

Bel passe la main sur le bastingage, appréciant la douceur de la finition.
Il a mis la touche finale à son oeuvre…
Les yeux mi-clos, il repasse mentalement les étapes de la phase la plus spectaculaire, la plus émouvante aussi.

Demain, nous ôterons les tins… murmure-t-il, semblant s’adresser au bateau.
N’aies crainte, j’agirai de façon prudente et progressive…
Tu pourras glisser sur la cale et te marier avec ces eaux…
Je serai toujours de ton bord, j’en fais le serment, avec ou contre les vents…
Nos destins sont à présent liés, le Très Haut m’en soit témoin !


S’entaillant la paume d’une main, Bel nourrit de son sang l’assemblage de bois qui a déjà bu tant de sa sueur…

[ Au moment du lancement ]

Bel est debout sur un fût devant ceux qui sont venus assister à l’évènement.

“Mes amis, chers Bocans…
Ce jour est très particulier pour moi, à double titre.
Voilà un an, jour pour jour, que je suis arrivé dans le Canton.
Un an d’un plaisir toujours renouvelé de vous retrouver, en taverne, sur la place ou dans d’austères bureaux…
Une année profitable en tout points de vue…
Alors, pour poursuivre sur cette lancée épanouïsante, je vous propose de mettre à l’eau mon cadeau d’anniversaire…
Et vous invite à prendre une petite collation !


De son promontoire, le blondinet a repéré Héloïse dans la foule et concentre son regard sur elle :
Ma chère Hélo, comme tu me l’as si bien suggéré, ce bateau a besoin d’une marraine…
Nous feras-tu l’honneur ?


Le charpentier voit bien qu’Héloïse n’en mène pas large, à la proue, lorsqu’il guide son bras pour libérer le bateau de sa dernière entrave.
La Belgariade glisse paisiblement sur le berceau et se stabilise silencieusement à la surface du lac.
Le mousse va prendre l’annexe et se rendre à bord pour l’ancrer.
Ensuite il pourra revenir et à son tour, profiter du buffet que la coque cachait aux spectateurs.

[ Une soirée cordage, peu de temps aupparavent ]

Messire… pourquoi ce bateau ?

Ah, ça, le mousse…
La Belgariade, vois-tu, c’est un peu ma Terre promise, la matérialisation de mon esprit Bocan…
La forteresse dans laquelle je me sens serein pour vivre en accord avec ma Foy…

Belgarath, Capitaine de la Belgariade et seul Maistre à bord après le Très Haut !

Je ne peux pas te l’expliquer mieux que cela, mon garçon…
Un ange m’a dit que la Belgariade sera un lieu d’asile et de repos pour toutes les personnes de bonne volonté…

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Debout à la proue, face au port de Grandson, Belgarath a un petit sourire en coin :

Cap’taine ? J’crois qu’on a un p’tit souci, à fond d’cale !
Le mousse est tout essouflé en s’adressant à lui.

Qu’y a-t-il, mon garçon ? C’est la quantité d’eau à bord qui te met dans cet état ?

Le mousse en reste bouche bée !

Mais… mais ! Comment vous savez ?

Le blondinet lui sourit, amusé et se voulant rassurant, il ajoute :

C’est parfaitement normal, mon brave Pierrick !
Laisse lui le temps de boire un peu !
Lorsque le bordé aura gonflé, les fuites disparaitront et il n’y aura plus aucun souci…
Mais en attendant, il va falloir écopper !
Allons, viens… faudrait quand même pas que la Belgariade coule dans son port à peine mise à l’eau !


Le capitaine prend deux seaux et fait signe à son mousse d’en prendre deux autres et de le rejoindre.

La cale est assez vite assèchée, finalement.

Allez ! Il faudra surveiller pendant encore deux ou trois semaines…

[ Quelques mois plus tard… ]

Il est enfin de retour, le capitaine Bocan.
De retour chez lui, et surtout, de retour sur son navire.

Pierrick a parfaitement veillé au grain tandis que le blondinet avait perdu des semaines à courir la campagne Béarnaise à la poursuite d’un assassin.
Le curé défroqué, l’infâme Yohann, avait réussit à semer les hommes lancés à sa recherche.

Ayant reçu des nouvelles préoccupantes sur le canton et la Confédération, le blondinet avait repris la route seul.
Maintes fois interpellé par des douaniers plus ou moins zêlés, plus ou moins bien embouchés, il avait bien faillit périr sous les coups d’une armée, Françoise à ce qu’il lui avait semblé…
Il avait appris plus tard que la Provence se battait pour conserver son indépendance.

Plaise au Très Haut que jamais les Helvètes n’aient à reprendre les armes pour conserver la leur…


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{ Sur l’air de “La pêche à la ligne” de Renaud…
A tous ceux qui connaissent les difficiles lendemains de soirée en taverne !^^ }


[ Gna binouse, vi ! Hein ? *burps*. Oula, gna bouge ! E... *Bleuuuuurp*
Non ! ....................... pas travailler......................... gné papotib' !....................... *Bleuuuuuuuuuuuuuuuarp* ]


C'est à peine l'aurore,
Bel tombe de son hamac.
Son bosco dort encore,
Tête posée sur un sac.
Il le laisse roupiller,
C’est un brave petit gars.
Hier, z’ont gabouiller
Les jeunes tiennent plus l’calva !
Un tonn’let vidangé,
A deux dans la soirée...
Le blond est chahutté,
Il a la langue chargée !

Il met à l’eau la barque
Pour partir à la pêche.
S’éloigne de sa caraque,
Il est bien à la fraîche…

Quand le soleil arrive,
Le bosco se réveille,
Le coeur à la dérive,
Les yeux pleins d’étincelles.
Se penche par dessus bord,
Ravale son estomac,
Complètement perdu l’Nord,
S’jure qu’on l’y r’prendra pas !
L’aimerait bien que s’arrêtent
Les armées qui défilent.
Un sacré mal de tête,
Enfin bon, elles défilent...

Bel balance son bouchon,
A côté d’un herbier,
Laisse filer son hameçon,
Se retrouve emmêlé…

Le jour avance un peu,
L’ bosco enfin émerge.
Se sent un p’tit mieux,
Mais r’joindrait bien la berge...
Réveille tout l’équipage,
Distribue les corvées,
On est pas à la plage,
Parés à manoeuvrer !
Ce soir, retour au port,
Faut passer au marché,
Ravitailler le bord
Et puis s’en retourner...

Bel remonte une truite,
D'au moins quatre cents livres
Ah ben ça pour une cuite,
Doit être encore bien ivre…

Il est midi passé,
Et Bel rentre bredouille.
Trop de vent, pas assez,
Ce soir ce s’ra des nouilles !
Il retourne à son bord,
Où l’attend l’équipage,
Nous mettons cap au Nord
En longeant le rivage.
Et le navire fend l’eau,
Dans le plus beau silence,
Qu’il les aime ces flots,
Qui ont vu sa naissance...

L’emmènera tantôt,
S’il le veut l’équipage,
Croiser dans d’autres eaux,
Faire un autre voyage !

L’emmènera tantôt,
S’il le peut l’équipage,
Croiser dans d’autres eaux,
Faire un autre voyage…
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Belgarath
Le Capitaine a donné quartier libre à l’équipage pour la journée.
Mais il a chargé le bosco de rôder sur la foire de Berne tandis que lui dispense un cours militaire…

Vois ce que tu peux trouver, Pierrick lui a-t-il dit en lui confiant une bourse pleine d’écus.
Nous aurions besoin de bois et de quelques longueurs de drisse, un tonneau de rhum et un brasero…

L’en a de bonnes, le Capitaine, tiens !
Comment je vais faire pour ramener ça à bord, tout seul ?


Pierrick est tout entier à cette réflexion lorsqu’il passe devant un attroupement visiblement assez agité.
Se frayant un passage discret parmi les belles robes et les épées rutillantes, il ouvre grand ses esgourdes : il est question de l’Université de Berne…
Il saisit au vol quelques mots, des bribes de phrases :
… navigation à l’estime…
… astronomie…
… renouveau de l’ingénierie navale…
… chaires Universitaires…

Il ne comprend pas tout, le bosco… mais il se répète sans cesse ces termes bizarres .
Et s’empresse de rejoindre le bord !
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Belgarath
[ Abords de la Belgariade, un soir sans lune…]

Pierrick a prit le premier quart et fait les cent pas sur le pont pendant que l’équipage dort à poings fermés.
La lueur blafarde de la lanterne suspendue à la vigie donne au bateau une allure fantomatique.
Alors qu’il monte sur le gaillard arrière, le bosco perçoit un clapotis suspect…

En hâte, il allume une seconde lanterne qu’il tient, bras tendu, par dessus le bastingage.
C’est qu’il a l’ouïe fine, le bosco : une barque est visiblement en train d’approcher du navire…

Qui va là ? Annoncez-vous si vous souhaitez aborder !

Aucune réponse mais l’embarcation se rapproche et vient choquer le flanc tribord du navire.
Pierrick ne distingue qu’une forme menue, encapuchonnée.
Instinctivement, il porte la main à sa hache d’abordage…

Je souhaite m’entretenir avec ton Capitaine !
Annonces lui mon arrivée, je te prie…
demande la rameuse en découvrant son visage.

[ La cabine du Capitaine, à la lueur de la bougie… ]

Bel, pardon pour cette visite tardive et quelques peu… théâtrale…
Mais je voulais discuter avec toi d’un sujet délicat, en toute discrétion…


C’est bien une des rares fois où le blondinet voit sa Générale de fillotte aussi sérieuse.

Si je me souviens de l’arrivée de Pendarric et de son armée ?
Tu penses bien !
J’étais dans une fureur noire quand j’ai vu ces hommes pisser dans mes potagers !
Je me suis toujours dit que cela ne resterait pas impuni…
Tu parles que j’en suis !


[ A terre, sous les remparts de Grandson, quelques jours plus tard… ]

Sa lance est au complet et se met en route pour aller grossir les rangs de l’Edelweiss.
Tous et toutes ont répondu présents à l’appel de Caméliane et c’est grande fierté pour le blondinet que de prendre la tête d’une section pour cette expédition…

Allons, mes amis, il est temps d’aller laver l’affront qui nous fût fait et de réclamer réparation !

Un dernier coup d’oeil sur ses compagnons d'armes…
Epées à la ceinture, boucliers à la main, ils ont fière allure !
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Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l’indifférence ou la résignation...
Damesolo
[Au abord du lac de Grandson ]

Solo était arrivée hier seulement et était déjà passé par les abords du lac afin d'y prendre une bouffée d'air pure. Les chemins et surtout la poussière qui s'accumulait tout au long des voyages lui rappelait combien la tranquillité et les vastes étendues de nature lui était importante. Elle regardait le lac qui était d'un calme plat et marcha le long du rivage. Le soleil était un peu tombé mais elle aperçu a quelques mètres plus loin un jolie bateau comme elle n'en avait encore jamais vu. La curiosité s'empara d'elle...

Solo avait l'habitude des barques de Pontarlier qu'elle utilisait fréquemment pour aller pêcher le fameux poisson tant réputé de cette ville et de son petit lac mais qu'elle ne fut pas sa surprise de voir l'étendue de ce grand lac et du gigantesque des bateaux qui s'y trouvaient. Elle se demandait bien qui pouvait posséder un tel navire.


Elle vu de la lumière qui émanait du voilier mais difficile de distinguer qui se trouvait sur celui-ci..

Elle resta sur le bord du rivage à regarder le jolie voilier ou bateau ou peut importe le nom que ce gigantesque navire pouvait porter, elle aimerait bien pouvoir y voir de plus près mais bon, pour cela il lui faudrait une petite barque afin de s'y approcher de plus près.

Solo regardait avec envie le grand voilier et ne pouvait détacher son regard de sa beauté.
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Belgarath
[ Accoudé au bastingage… ]

Pierrick avait passé une bonne partie de l’après-midi dans la cambuse pour faire mijoter un coq au vin.
Il avait choisit de l’accompagner de galettes de maïs, pensant que ce serait idéal pour que ses compagnons se régalent de la sauce…

A en juger par l’état des écuelles de bois, il avait bien réussit son coup !
Chanceux, ce soir, le matelot de corvée de vaisselle…
Pas grosse besogne en perspective !

Comme à son habitude, le blondinet avait pris son repas en compagnie de l’équipage, dans le carré.
Le sourire béat de l’homme repu illumine son visage tandis qu’il entame sa digestion en arpentant le pont.
Accoudé au bastingage, Bel admire le spectacle toujours renouvelé du soleil couchant se reflétant sur les eaux claires du lac.
Pragmatique, il scrute également le ciel, recherchant les signes du temps à venir…
Pas de vent, nuages floconneux, épars et rougeoyants… du grand beau temps pour demain !

Alors qu’il s’apprête à mettre à l’eau l’annexe pour se rendre à terre boire son petit digestif quotidien, il remarque une silhouette sur la rive, pas très loin du port…
Une silhouette féminine qui lui semble familière…
Orientant le nez de la barque, le Capitaine s’en rapproche en quelques vigoureux et puissants coups de rame…
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