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[RP] Deuxième chambre à droite, premier étage

Jolan
Premier étage, deuxième chambre à droite

Le couloir se trouvait juste devant lui. De nombreuses portes sur les deux côtés du mur donnaient sur de petites chambres confortables. Une bonne auberge quoi. Il plissa légèrement les yeux en regardant la deuxième porte à droite, celle qui devait donner sur une merveilleuse soirée. Et alors qu'il allait effectuer son premier pas en direction de l'heureuse élue (du moins lui l'appelait ainsi), il sursauta en manquant de se prendre en pleine figure la porte à sa gauche. Il surprit presque autant que lui un homme d'une quarantaine d'année qui s'excusa de la frayeur qu'il venait de lui causer. Une fois la petite poussée d'adrénaline retombée aussi vite qu'elle était montée, le jeune homme souhaita une bonne soirée au messire, et se passa une main sur son front. Ce couillon lui avait fichu la trouille. A croire qu'il était stressé? Ou excité?

Il ne tergiversa pas plus longuement dans le couloir, et il poussa la porte de la deuxième chambre à droite, comme indiqué par le tavernier. La première chose qui sauta à ses yeux vu le peu de luminosité de la chambre. Et pour cause, les volets étaient seulement entre-ouverts. Il s'habitua cependant rapidement à la demi pénombre. Il voyait sur sa gauche le bout d'un lit, caché par une énorme armoire. A sa droite, un petit bureau muni d'un encrier et d'une plume. A côté un seau vide, servant sans doute à se nettoyer. Il approche d'un pas, d'un deuxième, petit sourire aux lèvres. Le lit se dévoile à ses yeux et dessus...

... un oreiller. Le sourire sur le visage du jeune homme glissa instantanément, ainsi que le petit nœud d'excitation qu'il avait à l'estomac. La chambre était vide de présence féminine. Elle n'allait pas tarder à arriver, sans aucun doute. Son regard se fixa sur le petit bureau, vierge de tout parchemin. Il ne pensait qu'au mot qu'il avait vu, et essayait d'imaginer la jeune femme qui viendrait à lui. Grande? Mais pas trop, il n'était pas un géant. Pas trop petite non plus, il n'aimait pas trop se pencher. Grosse? Ah non, il ne l'était pas, et n'avait pas envie de mourir étouffé. Maigre? Faut pas exagérer non plus, il n'avait pas envie qu'elle se retrouve épuisée au bout de quelques instants d'ébats. Non, normal, ça serait très bien, si tout le monde avait la même définition que lui de la normalité. Si quelqu'un était entré à ce moment la, il aurait aisément pu croire que le jeune Rovel voyait quelque chose de très intéressant et de très attirant à travers le bois du bureau.

Et puis, si Izeliah avait raison après tout? Et si ceci n'était qu'un guet-apens, destiné à lui ôter la vie? De fourbes champenois et lorrains qui les avaient poursuivis, et avaient échafaudé un faste plan pour les tuer, lui, sa sœur et son jeune frère Guilhem. Mais non, impossible, jamais le tavernier de la taverne serait dans le coup. Et vu son sourire énigmatique, c'était forcément qu'il se moquait de lui. Se moquait de la bonne soirée qu'il passerait en très agréable compagnie. Évidemment, c'était évident, plus qu'évident. D'une évidence simpliste.

Un bruit dans le couloir. Jolan se figea. Des pas, tout proche. Un peu trop lourd pour que cela soit ceux d'une jeune femme venant trouver son amant d'un soir. Et effectivement, les pas continuèrent plus loin, dépassant la chambre de Jolan. Déçu, le jeune homme remarqua alors qu'il avait cessé de respirer pour mieux écouter. Reprenant son souffle en se cognant la tête avec la paume de sa main, il se gratta le front avec l'autre. Pas besoin de stresser voyons, bien au contraire. Qu'est ce qu'il croyait? Qu'Izeliah ou Brune allait débarquer? Bon encore, sa p'tite sœur, cela ne l'étonnerait qu'à moitié. Bizarre d'ailleurs qu'elle n'est pas insistée pour venir avec lui. Enfin, tant mieux en même temps.

Et puis... de nouveaux pas... Et... oui, ils s'arrêtaient devant sa porte! Le jeune homme passa rapidement une main dans ses cheveux pour les rabattre en désordre sur son crâne. De nouveau, un petit sourire se figea sur ses lèvres. Deux petits coups frappés avec soin contre le battant le firent sursauter. Tout à ses pensées, il avait logiquement cru qu'elle ouvrirait la porte sans frapper. D'une voix onctueuse et douce, il souffla.


Entrez.

La réponse fusa immédiatement à son injection, et la porte s'ouvrit doucement. Jolan ouvrit légèrement la bouche de surprise. Une jeune femme de l'âge de sa sœur environ se tenait dans l'encadrement de la porte. Ses cheveux bruns descendaient en cascade le long de ses épaules. Il était un peu loin, mais il lui sembla que c'était des yeux noisettes qui le fixaient en souriant. Deux protubérances se pointaient fièrement sous la chemise de la jeune femme, au niveau de la poitrine. Le reste du corps dégageait une finesse qu'il avait jusqu'ici peu rencontré chez les femmes qu'il avait eu dans sa couche. Il n'aurait pu rêver mieux pour un retour de retraite.

C'est ici, je vous laisse messire.

Ah cette voix! Douce, tranquille! Il fallu un instant de réflexion de plus à Jolan avant de comprendre les mots qu'elle venait de prononcer. Et avant qu'il n'ait pu esquisser ne serait ce qu'un geste pour la retenir, la jeune femme disparaissait dans le couloir, engloutit par l'ombre d'un homme qu'il n'avait pas remarqué jusque la. La porte de la chambre se referma avec un bruit sec, que Jolan assembla au craquement d'un os.
Damefrenegonde


[La chope flamboyante - salle commune]

Perdue dans ses pensées amères, faisant totalement abstraction de la cohue alentour ainsi que des remarques graveleuses qui fusaient dans ce genre d'endroit, la Péronnaise tapotait du doigt la table. Sa tête posée dans la paume de son autre main, elle regardait au loin un chat essayant de chaparder un morceau de viande sur l'étale d'un boucher.
Qu'elle aurait aimé à cet instant précis n'être qu'un animal novice en matière de sentiment et de réflexion...Dont le seul but était de suivre son instinct et la quête de l'estomac sa plus grande bataille...
Elle soupira longuement pensant qu'être humain elle était et que de ce fait cela incluait souffrance et torture.
Mais une voix familière rententit tout à coup près d'elle. Elle sursauta vivement puis posa son regard éteint sur la silhouette qui se tenait droite.
D'abord elle crut à une erreur car elle n'avait pas reconnu la jeune Izeliah. Puis s'attardant en détail elle se souvenait de cette chevelure brune, de cette ressemblance frappante, malgré quelques différences avec Jolan.
Mais que faisait-elle là?? Ah mais elle était à Cambrai...tellement pertubée qu'elle l'avait presque oublié...
Le regard noir et un brin accusateur de la jeune fille destabilisa un peu la Péronnaise. Pourquoi semblait-elle si en colère?
Essayant néanmoins de cacher sa déception précédente derrière un sourire de façade elle répondit


"Oh Izeliah en voilà une belle surprise!
Contente de te revoir!"


Sur ces paroles la jeune Rovel s'installa en face d'elle et lui offrit une chope bien mousseuse.
La belle sans perdre une minute avala le breuvage d'un trait tant son corps était assoiffé.


"Désolée ma belle de ne point déguster ton breuvage mais j'allais mourir de soif!
Merci en tous les cas

Ce que je fais là?..."


La question resta en suspend sur ses lèvres car la Fréné ne savait que répondre. Il faut dire que la situation portait à confusion...La bourgmestre de Péronne loin de son village patientant dans une taverne Cambraisienne...
Mais elle n'était pas du genre à mentir. Après tout elle n'avait rien à cacher. Alors pourquoi ce malaise soudain?...Il fallait qu'elle se penche sur la question...
Reprenant ses esprits elle continua


"Eh bien non je ne suis pas perdue...
En fait j'ai besoin de voir ton frère..."


Elle leva les yeux sur Izéliah pour voir sa réaction. Elle ne savait pas si la petite soeur de Jolan était au courant de l'étroite relation qu'ils entretenaient. Puis elles ne se connaissaient que très peu et elle ne voulait pas froisser la jeune fille qu'elle savait très proche de son ainé.

"J'ai à lui parler. Oh rien de grave je te rassure mais j'en fais une affaire personnelle.
D'ailleurs saurais-tu où il se cache? Je suis passée par chez vous sous peu et j'y ai trouvé porte close."

Sur ce elle appela le tavernier afin qu'il resserve la même chose. Après tout cela n'était pas plus mal cela lui permettrait de discuter avec Izeliah et d'approfondir les connaissances...

_________________
Izeliah
Elle ne put se retenir de rire, sacré descente la péronnaise. Enfin, normal aussi pour une Artésienne. Un Artésien ne sachant pas lever le coude n'est pas vraiment un Artésien... tout du moins un cambrésien. Frénégonde pouvait apparemment concourir. Elle se détendit un peu, mais garda quand même en tête son frère qui, elle en était presque persuadée, allait se mettre dans une sale histoire. "Non mais il se prenait pour qui ? le plus bel homme du royaume ? quelle andouille" Elle secoua la tête.

Visiblement la question embêtait un peu la belle rouquine. Ben quoi ? on peut aimer les hommes, et trouver les femmes belle. Et fallait quand même avouer que Jolan en la matière avait plutôt bon gout. Nouveau sourire quand elle lui annonce qu'elle cherchait son frère. Besoins de le voir, rien de grave mais une affaire personnelle. Eh ben... Quand elle s'imaginait un truc bizarre entre eux, elle ne pensait pas avoir si bien toucher au but.

Elle savait pertinemment que son cher grand frère trouvait la rousse à son goût. Elle s'était même souvent dit que si Jolan, pas très à cheval sur les convention quand il s'agissait de femme, n'était pas tombé sur Brunehaut, serait tout bonnement tombé sur Frénégonde. A choisir, et vu le résultat, il aurait peut être mieux vallu. Mais bon, Jolan était grand après tout. Il ne réfléchissait pas assez, la preuve ce soir, mais il savait se montrer responsable...des fois.

Ah je vois... Personnel et Confidentiel je suppose Petit sourire pour mettre Frénégonde en confiance.

Comment lui dire que son frère, trop "nerveux" à sa sortie de retraite était fermement décidé à prendre du bon temps avec une parfaite inconnue, sans la blesser. Remarquer que la petite réputation de son frère n'était pas vraiment à faire, il ne se cachait pas d'aimer les femmes, et celle qui réussirait à accrocher son coeur serait surement une femme bienheureuse. Puis bon, il lui avait écrit, ce qui était un fait non négligeable quand même. Parce qu'un Homme Rovel qui écrit ça courre pas les rues. Elle but une gorgée de sa bière et se lança elle devait aller rejoindre son frère pour savoir ce qu'il se tramait.


Eh bien écoute, Jolan est ici même. Dans cette taverne
. Petit soupir. J'vais pas te mentir, il avait un rendez vous et je ne le sent pas du tout son truc. Et je dois dire que tu m'offres une belle opportunité d'aller le tirer de ce que je pense être un coup fourré.

Elle resta attentive aux réactions de la Péronnaise. Non, décidément, ce n'était pas possible. Il y avait un truc entre eux. Quoi exactement, elle n'en aurait pas mis sa main au feu, mais quelque chose de fort c'était certain. Maintenant, elle ne savait pas quelle serait les effets produit par ses révélations. Allait elle partir, furieuse ? reste, furieuse ou inquiète ? pire même vouloir accompagner Izeliah en haut. Elle devait lui couper l'herbe sous le pied. Obligatoirement.

Je vais monter et je vais aller le chercher. Je t'en prie, reste ici et commande ce dont tu as envie, dis au patron de le mettre sur mon compte, il en sera heureux.

Elle lui fit un clin d'oeil. Elle se leva et finit de boire sa chope.
_________________
--Jabor


Premier étage, auberge La chope flamboyante

Jabor avait remercié distraitement la jeune fille du tavernier Marcel quand elle s'était éclipsée. Les yeux sombres de l'homme inspectèrent rapidement la pièce, mais ne s'attardèrent guère sur le mobilier. Ils fixèrent Jolan qui semblait médusé et sans voix. Peut être que dans sa tête, de lointains souvenirs remontaient. Ceux d'une époque révolue pour lui, et qui contenait encore ses parents et la ville de Ste Ménéhould. Le reconnut il? Rien n'était moins sur, mais Jabor n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu. En fait, il ne s'offusquait guère de rien. Car rien ne semblait l'atteindre. Il fallait prendre la vie comme elle était, et qu'importaient les gestes de chacun. Le tout était d'en assumer les conséquences. Si l'un de ses guerriers le trahissait, c'était comme cela, et il n'aurait rien pu y faire. En revanche, cela impliquait qu'il tue ce le guerrier en question. Ennemis, neutres, amis. Tout le monde se trouvait forcément dans l'une de ces trois catégories.

Reste assis Jolan, ordonna-t-il de sa voix calme quand il vit le jeune homme prêt à bondir sur ses jambes. Le jeune Rovel n'avait pas pris la précaution d'emporter une arme, et c'était peut être mieux ainsi, car il semblait vouloir transpercer Jabor de son regard. Néanmoins, peut être le calme de sa voix ou la notion d'impuissance face à la stature du guerrier fit rester assis le jeune homme. Tu m'as surement déjà vu quand tu es petit, mais peut être ne te souviens tu plus de moi. Je suis Jabor.

Ce prénom, il le connaissait. C'était certain, car même si Sufr... Angeldark plutôt avait sans doute peu parlé de son enfance à ses enfants, le jeune Rovel savait forcément que c'était lui qui l'avait élevé. Angel en avait d'ailleurs toujours voulu à son père, avant d'apprendre les raisons qui l'avaient poussé à le confier à lui, Jabor. L'étonnement se voyait de plus en plus dans les yeux de Jolan, qui montrèrent qu'il avait quand même compris qui était l'homme en face de lui.

Le vieux guerrier s'approcha enfin, dégageant le passage de la porte. Il saisit la chaise du bureau, la retourna pour s'assoir dessus. De sa main droite qu'il passa dans son dos, il inclina horizontalement le fourreau contenant un poignard, pour ne pas que l'arme le gène. Puis à nouveau, il observa le jeune Rovel en face de lui. Il ressemblait assez à son père. Si Angel n'avait que peu vu son père, Jolan perdait le sien trop tôt. Il ne semblait pas trop mal portant cependant. Il avait eu l'éducation de ses parents, et sa fuite en Artois ne pouvait qu'être bénéfique. Il était en sécurité au moins ici. Et de toute façon, Jabor n'aurait pas pu s'en occuper comme il s'était occupé de son père. Il était trop vieux à présent, et la cinquantaine d'années qu'il avait commençait à peser sur son dos. Il ne se consacrait plus que tout entier à l'objectif qu'il s'était fixé. Un compte à rendre avec le seigneur De Larochuet, duc de Sauvigny lès Combes. Deux années qu'il passait son temps à affaiblir le noble, traquant et tuant ses alliés les plus fidèles. Pas assez encore pour l'atteindre. La dernière mission s'était d'ailleurs soldée par un puissant échec. Il avait perdu un guerrier, et seul quelques gardes et la femme et la fille du faussaire Aubenin avaient été tués. Lui avait réussi à échapper aux lames meurtrières de ses amis. Et il était à présent introuvable.

De parchemins volés, ils avaient pu heureusement établir un nouveau plan de bataille. Mais il fallait prendre son mal en patience, et Jabor en avait profité pour galoper en Artois. Une dernière fois à priori. Ensuite, à moins que Kaeronn ne lui demande, il n'aurait plus à faire avec les petits enfants de son ami.

Qu'est ce que vous faites ici?

Ah, il ouvrait la bouche. Même si il savait qu'il ne craignait rien, il avait formulé sa question sur la défensive.

Je devais te parler, ainsi qu'à ta sœur et ton frère. Mais tu feras largement l'affaire pour l'instant. Tu pourras raconter plus tard à Izeliah et Guilhem.

Et alors c'est...

Oui, ton grand père m'a fait savoir ta faiblesse. Je ne savais pas si tu accepterais ou non de me parler, alors j'ai préféré être sur de t'avoir en face de moi. Et je t'ai au moins, prêt à m'écouter.
Damefrenegonde


Alors qu'elle s'apprêtait à entamer sa seconde chope, le discours d'Izeliah la glaça sur place.
Elle reposa le breuvage sur la table en fixant la jeune Rovel. Elle l'appréciait cette jeune brune : Son caractère bien trempé, sa cervelle bien remplie mais surtout son franc-parler. Elle disait toujours ce qu'elle pense sans détours ni courbettes et pour cela la Péronnaise l'estimait beucoup.
Alors Jolan avait un rendez-vous, galant qui plus est car ne l'ayant point remarqué dans la salle commune, il ne pouvait être qu'à l'étage...Et ledite étage desservait les chambres...
Sa main se crispa sur le verre sans qu'elle s'en aperçoive. Une déception de plus à noter sur le panneau sinistre de son existence...Mais derrière cette profonde déception se cachait surtout une colère, incompréhensible. Pourquoi diable lui en voulait-elle? Pourquoi l'imaginer avec une autre lui donnait mal au coeur?
C'était son petit protégé et elle ne voulait rien qui lui arrive voilà tout...Il fallait se forcer à y croire...
Puis elle écouta la suite de son interlocutrice

"Qu'entends-tu par coup fourré?
Le rendez-vous galant ne serait qu'un leurre?"


La rousse sentait la panique l'envahir, mais voyant que malgré tout il s'était jeté sans réfléchir pour assouvir son désir elle lança sur un ton colérique

"Après tout il le mérite bien!
Une créature l'appelle et sans se soucier il fonce tête baissée juste pour assouvir une envie!"


Elle sentit qu'elle se dévoilait un peu trop et le regard de la jeune Rovel lui fit comprendre...
Elle se reprit maladroitement

"Donc heu...tu veux monter?...Certes...
Mais je ne peux te laisser y aller seule!"


Avant qu'elle ne parte elle l'attrapa par la manche

"Je sais Izeliah que c'est affaire de famille mais si vraiment il y a un réel danger je me dois de t'aider.
Je suis plus agée et je m'en fais un devoir."


Elle lui sourit et sans attendre de réponse elle la traina derrière elle jusqu'aux marches.
Le coeur de la belle battait comme un tambour dans sa poitrine...Elle avait si peur de ce qu'elles allaient découvrir derrière la porte...
Mais qu'est-ce qui lui faisait vraiment peur? Le retrouver avec une autre à n'en pas douter...

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Izeliah
Grrr... "Jolan Rovel je te hais !" Voilà tout simplement les mots qu'elle aurait pu prononcer à l'intention de son très cher frère. Bien sur elle ne le pensait, du moins pas vraiment, parce que sur le moment c'était peut être même pire. "non mais c'est pas vrai, ils se sont tous passés le mot pour me faire chier ce soir ? mais qu'est ce que j'ai fait à aristote pour mériter ça moi ???" léger hochement de tête "j'devrais peut être crois en lui en fait pour qu'il m'aime bien, stupide gamine que je suis". Non mais sérieusement, tout le royaume devait lui en vouloir pour lui ficher autant de bâtons dans les pattes en un soir. Elle avait pourtant si bien commencé cette soirée.

Sans qu'elle est pu réagir elle se retrouvait au bas de l'escalier. Première mission échouée. Elle tira sur le bras de Frénégonde fermement. Izeliah ne savait pas trop à quoi s'attendre la haut. Rien de bon surement, surtout pour Frénégonde. Elle la regarda dans les yeux, le ton assuré, ferme mais doux, elle lui dit doucement.


Fréné, je ne t'ai jamais dit qu'il était avec une femme, je t'ai dit qu'il avait un rendez vous ici. Tu en as toute seule tirée des conclusions, peut être un peu trop hâtives. Crois tu vraiment qu'un rendez vous galant puisse me paraitre un coup foireux ? Non.

Elle lui mentait bien sur, elle avait très bien lu le message, mais elle savait aussi le mal que pouvait ressentir une femme qui se sentait trahie. Oui, elle ne le savait que trop bien même. Et la réaction de Frénégonde ne l'avait pas trompée. Le lien si fort entre eux était imprégné d'amour, quel amour, quel degrés, quel force ? ça elle ne pouvait pas le savoir. Mais clair que Frénégonde était assez proche de la laisser penser qu'elle était amoureuse de Jolan. Elle était la plus jeune, mais elle savait trop le mal que ça faisait et même à son pire ennemi elle ne le souhaitait pas. Elle continua sur le même ton.

Fréné, si c'est toi qui a raison alors, tu ne dois pas monter, tu ne dois pas savoir ce qui se passe là haut. Tu te feras bien plus de mal que de bien, je peux te l'assurer. Je ne sais pas exactement ce qu'il y a entre mon frère et toi, mais ce n'est pas de l'amitié ou de la protection, c'est bien plus que ça...si tu le vois avec une autre, tu souffriras et je ne le souhaites pas.


Petit à petit, elle desserra la main de Frénégonde sur son bras. Elle savait que la jeune femme lui donnerait raison. Izeliah se sentait mal à l'aise, elle n'aimait pas assumer pour les autres et surtout pas voir les gens souffrir. Elle avait elle même trop de blessures non cicatrisées pour accepter de voir les gens qu'elle aimait bien avoir mal et bien pire encore, se faire du mal.

Maintenant, je t'en prie, laisse moi y aller seule. Je veux bien que tu m'accompagnes jusqu'au palier, au cas où c'est moi qui aurait raison, dans ce cas, il nous faudra de l'aide. Charge à toi de prévenir en bas. Je rentrerais sans frapper, je verrais bien ce qui se passe, si je cris, alors tu préviendra tout le monde. Si c'est toi qui a raison, alors je refermerais la porte et nous nous serons fixées. tu m'en vois navrée, mais c'est un ordre. Je ne sais que trop bien à quoi m'attendre avec des gens sans foi ni loi...

Elle se tut... pas la peine d'en rajouter. Elle gravit normalement les escaliers, bien qu'avec un pas pressé. Pas la peine d'alerter les gens de la taverne pour le moment. Mais elle avait déjà perdu pas mal de temps et son frère était déjà peut être en danger. Deuxième porte à droite lui avait dit Marcel. Elle s'y dirigea doucement. Elle ne regarda pas vraiment si Frénégonde suivait, elle se doutait bien que oui et elle pria pour qu'elle soit assez raisonnable pour ne pas se jeter devant une fois qu'elle aurait ouvert la bonne porte.

Izeliah se planta devant la porte. Elle respira doucement, posa la main sur la poignée en prenant soit de ne pas la faire trembler. Si il s'agissait d'un mauvais coup, la porte serait peut être fermée à clé ou simplement surveillé par un homme... Si c'était un rendez vous galant, connaissant son frère, il y avait fort à parier qu'il n'avait pas prit soin de fermer. Concentrée sur la porte, elle remarqua cependant que l'on parlait à l'intérieur. Elle tendit l'oreille, une voix d'homme, pas celle de son frère... et c'était certain, ça ne ressemblait absolument pas à des bruits d'ébats amoureux. Donc, ne restait qu'une seule possibilité, Izeliah avait raison.

Sans trop réfléchir, et voulant jouer sur l'effet de surprise, elle ouvrit la porte à la volée... la porte n'était pas verrouillée. Coup d'oeil rapide à droite personne, si quelqu'un se tenait derrière la porte alors il devait être assommé... En face d'elle son frère surpris, hagard, elle ne vit sur son visage que de la surprise, pas de peur.

Izeliah regarda l'homme assis, tranquille, impassible


Bon Sang !! qu'est ce qui se passe ici !!!

Suivi rapidement d'un juron sonore, elle avait presque oublié la Péronnaise : 'tain !!! Jolan !! Frénégonde est ici ! elle te cherche !

Et maintenant... vogue la galère pensa t elle... elle avait pourtant si bien commencé cette soirée...
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Jolan
Oh bordel! C'était qui ce mec qui se permettait de venir dans sa chambre alors qu'il allait convaincre la brunette de rester avec lui? Non mais il allait le charcuter, lui sauter dessus pour lui fracasser la tête! Oh et puis à vrai dire non. Vu la carrure du bonhomme, il devait être habitué à la baston. Assez grand, de larges épaules. N'empêche qu'aux paroles de la jeune femme, nul doute que c'était prévu. Un guet apens alors? Il se préparait à bondir pour se ruer vers la porte, quand l'homme parla. La voix était si calme qu'elle le stoppa net dans son élan. Bon sang, cette voix lui disait quelque chose. Il était sur de l'avoir déjà entendu, une ou deux fois peut être. Mais c'était il y avait tellement longtemps qu'il n'arrivait pas à mettre cette voix sur un nom. Le visage neutre et impassible ne lui disait pas grand chose non plus. Il connaissait son prénom en tout cas.

L'homme confirma ses souvenirs, et le prénom qu'il sortit lui revint alors en mémoire. Oui Jabor, le mentor de son père, celui qui l'avait élevé quand Kaeronn parcourait les chemins, ivre de douleur, puis de vengeance. Ses parents lui en avaient parlé, plus d'une fois. Il se rappela même que cet homme la lui avait sauvé la vie une fois. Impossible pour lui de se souvenir d'une scène ou d'une image quelconque, il était bien trop petit, couché encore dans son berceau. Mais un fou avait tenté d'influencer Adelahis en la menaçant de le tuer. Si Jabor n'était pas intervenu en tuant le malade, peut être ne serait il pas de ce monde aujourd'hui.

L'adrénaline était à nouveau retombée rapidement. Plus aucune raison d'avoir peur maintenant. Il n'oublia pas cependant de se traiter d'imbécile et de toute sortes de noms peu reluisants les uns que les autres. Sa p'tite soeur avait bien entendu eu raison sur ce coup la, et heureusement que ce n'était que Jabor. Il se rendait compte en plus en louchant sur les différents poignards à la ceinture de son interlocuteur, que dans sa précipitation il avait totalement oublié de s'armer. Négligence qui aurait pu lui couter cher. Maintenant, refermant la bouche qui restait ouverte de stupeur, il se demandait ce qu'il pouvait foutre la. Il savait que l'homme habitait une cabane au sud de Ste Ménéhould, et qu'il avait veillé autant qu'il le pouvait sur son père. Mais il n'était pas son père. Il n'était pas non plus à Ste Ménéhould. Et il n'avait pas de problème la. Si on mettait à part le fait qu'il n'avait plus de jeune femme à se mettre sous la dent.


Qu'est ce que vous faites ici?

Il l'avait demandé d'un ton un peu trop mordant. Il n'aimait pas se faire avoir, et la c'était en beauté. Il n'osait imaginer ce que dirait Izeliah en l'apprenant. Il entendait déjà ses cris exaspérants.

J'te l'avais bien dit Jojo!!! D'toute façon tu m'écoutes jamais, t'en fais qu'à ta tête!!

Et elle n'aurait pas forcément tord la p'tite sœur. Il passa une main sur son front.

Et alors c'est...

Même pas le temps de finir sa question qu'il avait déjà la réponse. A croire que cet homme lisait dans ses pensées. Il se rappelait qu'Angel lui avait confié que Jabor était parfois un peu effrayant, et il comprit pourquoi. Cet homme était d'un calme surnaturel, et en même temps, dégageait une puissance qu'on ne faisait que deviner. Valait mieux pas l'avoir contre soi furent les seules pensées cohérentes qui traversèrent le cerveau du jeune homme à ce moment la.

Mouai. Je suis la, grommela-t-il. Fallait en plus qu'il lui rabâche sa bêtise. Il préféra ne pas relever et se venger en s'emportant légèrement. Si tu m'avais dit que tu venais, bien sur que j'aurai bien voulu te parler! Je crois qu'Izeliah aurait même bien aimé te rencontrer. Mais non, faut que tu manigances un coup à... à... à la noix!

Ouh la, fallait pas qu'il s'énerve, ça n'en valait pas la peine. Surtout que c'était entièrement sa faute. Le visage de Jabor n'exprima absolument rien. C'était ça le pire, on aurait dit qu'il s'en foutait totalement de ce qu'il disait la. Fallait croire que ça le laissait de marbre de lui avoir fait croire à une nuit torride après deux mois et demi d'abstinence.

Plus je reste discret, mieux c'est. Maintenant, tu vas m'écouter au lieu de pleurnicher. Quand je t'aurais dit tout ce dont je souhaite te parler, tu pourras juger toi même si cela en valait le coup ou pas.

Ah le con! Il exerçait une autorité qui le laissait à nouveau sans voix. Cet homme avait du mener des armées avant, c'était pas possible! Et si calme. Il avait la méchante impression d'être le fou dans cette histoire. De n'être qu'un gamin hypocrite et égoïste. Ah la leçon était dure et éprouvante. Ne manquait plus que Z...

Zaza!!

Cette fois, il sursauta violemment en voyant la porte s'ouvrir à la volée, laissant apparaitre le visage de sa p'tite sœur, de toute évidence de très mauvais poil. Non mais c'était pas vrai! Ça virait au cauchemars la! Il fut incapable de répondre à sa première question, et Jabor ne semblait pas pressé. Avait il déjà deviné l'identité de la jeune femme? Fort probable vu sa passivité. Et évidemment, voila qu'Izeliah ne lui laissait pas un instant de répit.

Hein? Quoi??

Fréné??? Mais qu'est ce qu'elle faisait à Cambrai? C'est vrai qu'il lui avait dit à peu prés le moment de son retour, mais jamais elle ne lui avait parlé de venir. Non parce que si cela avait été le cas, il aurait déchiré immédiatement le parchemin qu'il avait trouvé pour passer la soirée en compagnie de la belle rousse. Ah quelle galère! Heureusement finalement que c'était Jabor. Il venait probablement de lui sauver une deuxième fois la vie. C'était une impression par contre, ou les yeux de l'homme venaient de briller étrangement. Calme, mais prêt à exploser? Ouh la, tout mais pas ça!

Euh ben euh... Il ne savait plus quoi dire à sa p'tite sœur. Elle... euh... Attendez moi en bas, j'arrive. Jabor voulait me dire un truc.
Damefrenegonde


Alors prête et conditionnée pour gravir les marches, Izeliah la rattrapa au vol. La Cambraisienne n'était apparemment pas disposée à l'entrainer avec elle dans cette drôle d'histoire.
Et voila que la jeune Rovel essayait de lui faire prendre des vessies pour des lanternes en discréditant le possible rendez-vous galant.
La rousse eut un petit rire


"Oh Ize point besoin de me l'avoir dit! Dans une chambre à l'abris des regards indiscrets, que peut bien faire ton frère?!"

Non décidemment elle ne croyait pas à un coup fourré mais bel et bien à une envie soudaine de l'ainé Rovel à échanger son fluide corporel avec une femme!

Les paroles qui suivirent destabilisèrent la Péronnaise...Avec ses excès de colère elle avait éveillée chez Izeliah des soupçons sur ses sentiments envers Jolan...La jeune fille semblait si sûre d'elle alors que Fréné nageait dans le néant total...Mais non elle ne ressentait rien pour Jolan! Du moins pas de l'amour charnel! Juste un profond attachement pour ce jeune homme au caractère semblable au sien! Puis de toute façon elle ne le pouvait pas, Cask malgré sa retraite interminable était toujours présent...
Elle secoua la tête pour chasser toutes ces pensées qui lui saturaient l'esprit et s'adressa à Izeliah

"Me faire souffrir et pourquoi donc?
S'il passe du bon temps tant mieux pour lui! Je ne suis ici que pour éclaircir une correspondance..."


Elle garda la tête haute et le regard sur la jeune fille pour montrer qu'elle disait la vérité.
Mais déjà la Cambrésienne l'abandonnait au pied des marches pour porter un soit disant secours à son frère...
La Fréné semblait énervée, perdue, toutes ces émotions qui se bousculaient en elle, toutes ces questions qui la torturaient!
Machinalement elle arpentait de long en large le petit carré dallé donnant sur l'escalier. Jouant nerveusement avec une mèche de cheveux elle patientait...Elle entendit le loquet d'une porte, puis des voix et puis...rien
N'y tenant plus elle s'élança pour satisfaire sa curiosité et se rendre à l'évidence que son petit protégé se foutait bien d'elle.
Mais son élan fût stoppé net, une main s'abattit sur son épaule telle une masse. La rousse prise de colère se retourna précipitament pour remettre à sa place l'individu. Elle tomba nez à nez avec un gros bonhomme à la tignasse grasse, son visage bouffi ruisselait de sueur
.


"Ooooh ma mignonne où qu'elle compte aller comme ça?"


En prononçant ses paroles il attrapa la belle par la taille et la serra contre son torse.


"C'est que Paul n'a pas fait mumuse depuis longtemps hein pis t'es vachement appétissante ma jolie!"


Fréné hurlait de rage en se débattant. L'odeur forte que dégageait le gueux lui donna la nausée. Mais les autres villageois trouvaient la scène amusante et s'étaient ameutés autour pour jouir du spectacle.

"Espèce de malotru! Allez vous me lâcher??
Je n'ai rien à vous offrir!"


Mais il en fallait plus au gros Paul pour le décourager. Savourant sa victoire face au sexe faible il s'approcha pour lui voler un baiser, totalement emprisonnée la rousse ne savait plus que faire...

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--Jabor


Jabor resta totalement impassible devant les reproches du jeune Rovel. Il était encore jeune, et malgré son expérience de la vie assez développée, il ne pouvait pas comprendre tous les enjeux. Il avait fait ce qu'il lui semblait le mieux, et c'était le mieux. Point. Et Jolan pouvait gueuler autant qu'il le voulait, il s'en fichait royalement. Il se contenta donc de le laisser verser sa bile, l'observant d'un air neutre. Le jour où il arrivera à l'énerver était bien loin, s'il existait.

Plus je reste discret, mieux c'est. Maintenant, tu vas m'écouter au lieu de pleurnicher. Quand je t'aurais dit tout ce dont je souhaite te parler, tu pourras juger toi même si cela en valait le coup ou pas.

Quelle importance de toute façon pour lui, qu'il l'ait attiré ici par ruse ou par la vérité? Cela ne changeait rien. Et puis de to... La porte s'ouvrait à toute volée, et Jabor tourna légèrement la tête pour voir l'intrus. Il ne la connaissait pas, mais devina tout de suite aux réaction de Jolan et de l'inconnue qu'elle était sa sœur. Bizarre comme diminutif Zaza pour Izeliah... M'enfin...

Toujours aussi impassible, il scruta le visage de l'énervée. Et ben... ils se ressemblaient les deux Rovel. Ils avaient l'air aussi chiants l'un que l'autre. Bizarre, avec des parents aussi calmes. Ils devaient plus tenir du côté caractériel de leur grand père. Bon, ce n'est pas qu'il était pressé, mais il aimait que les choses se fassent vite. De façon claire et efficace. Alors que la, ça semblait pleuvoir de tous les côtés avec les deux. Voir les trois. C'était qui cette Fréné? Il ne voulait pas le savoir, mais il n'avait aucunement besoin d'une troisième personne pour venir compliquer son discours. Après tout, ça concernait les deux Rovel, personne d'autre.

Il cligna légèrement des yeux, puis rappela Izeliah alors que son frère tentait plutôt de l'évincer.


Reste ici. Cela te concerne tout autant que ton frère.

Bon, elle se décidait? Ah quelle famille... Puis voila qu'une femme hurlait maintenant sur le palier, un peu plus loin que la chambre apparemment. Incroyable, tout pour être tranquille, et les deux zouaves arrivaient à foutre un bordel pas possible dans une auberge tranquille. Surement encore un ivrogne qui souhaitait profiter d'une femme. Rien de plus banal. Oui, sauf qu'aux yeux de Jolan, c'était peut être pas si banale que cela. Et au moment où il s'apprêtait à bondir vers la porte pour aller voir ce qu'il se passait et sans doute jouer au héros, Jabor le regarda. Certains auraient fusillé du regard, lui se contentait juste de regarder. Cela suffisait quand on le connaissait un tant soit peu, voir pas du tout, à calmer des ardeurs effrénées.

Tu restes ici, avec ta sœur. Pas besoin d'aller la bas, le gérant se débrouillera très bien.

Toujours aucun geste d'impatience, que ce soit dans ses mouvements ou dans sa voix. Il avait cependant envie de parler aux deux Rovel et de partir d'ici. Les affaires ne se feraient pas toutes seules. Et le jeune homme qui semblait hésiter. Incroyable, allait il devoir prendre les choses en main? Non, il ne devait pas se faire remarquer. Il se contenta donc d'observer, comme il le faisait depuis l'apparition de Jolan.
Izeliah
Jabor ?!

Elle resta un moment interdite. Ce nom resurgissait d'un passé qu'elle essayait d'oublier. La vie de ses parents. Elle avait souvent entendu ses parents en parler. Papa, il en parlait à cause de son enfance. Maman à cause d'une histoire de maître, de ventre ouvert et d'être recousue. En tout cas, elle avait toujours été persuadée qu'il y avait un truc entre Adélahis et Jabor.

Mais voilà que déjà elle percevait la voix de Frénégonde. Pfff, manquait plus que ça. Elle le savait que ça puait les emmerdes à pleins nez. Rien, absolument rien de normal, tranquille, de sage... Elle s'avança pour voir ce qu'il se passait. Le vieux Jabor lui donna l'ordre de rester dans la pièce. Il devait pas trop savoir à qui il parlait celui là. C'était pas parce qu'il connaissait les parents et grand père qu'il devait croire que. Puis, elle ne le connaissait pas, et puis, le courrier il l'avait adressé à Jolan pas à elle. Donc, qu'ils se démerdent entre "Hommes".

Elle regarda son frère se taire et acquiescer. Il lui en fallait peu pour l'impressionner. Elle fronça les sourcils, ses yeux bleus, le même bleu que ceux d'Angeldark, ces cheveux bruns ondulé comme ceux d'Adélahis, et ce regard si déterminé. Elle étai Izeliah Rovel et c'est pas ce vieux clou qui allait la lui raconter.


Hey ! J'vous connais pas moi, et jusque preuve du contraire je n'écoute que ceux que je connais et encore quand j'en ai envie. Jabor, Jabor... qu'est ce qui me prouve d'abord que vous êtes lui ? Même quand nous vivions avec grand père on ne vous a jamais vu !


Elle restait sur la défensive, elle ne faisait pas confiance comme ça. Là aussi par prudence. Une chose était sur, si l'homme en avait voulu à Jolan, il lui aurait déjà fait son affaire. Parce que, à jauger l'homme, ni elle ni lui ne faisait le poids, certains.

J'vous laisse à vos affaires, j'vois pas pourquoi je resterais je n'étais pas conviée à la base à votre petite réunion c'est que ça ne doit pas être important.

Elle toisa Jabor, fière dans ses bottes et elle ne baisserait pas les yeux. Elle prit la direction de la porte, sans porter plus d'attention aux hommes. le visage fermé.
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Jolan
Jolan fronça légèrement les sourcils. Ah ça, c'était le cri de Fréné non? Et d'après les paroles, elle se faisait surement agresser. Bon sang, c'était vachement le moment! La situation n'aurait pas pu être pire en somme. Il esquissa un pas vers la porte, mais Jabor le regarda à ce moment la. Il ne voulait pas dire grand chose ce regard, mais le blondinet sentit que le guerrier ne souhaitait pas qu'il fonce. Et laisser Fréné se faire taper? Bien sur que non! Il était taré le Jabor pour croire qu'il n'allait rien faire!

Oui sauf qu'il prit la parole. Et ma foi, c'était des paroles intelligentes si on y réfléchissait. Plutôt que de foncer tête baissée et se heurter à un gros bonhomme qui le mettrait à terre en moins de deux, il pouvait effectivement tout simplement laisser faire le gérant. Ils avaient l'habitude de ses petits coups fourrés d'ivrognes et autres villageois. Nul doute qu'il allait intervenir et rembarrer le malotru. Donc aucun danger pour Fréné. Juste une petite frayeur.


Hey oh Zaza! C'est lui, je l'ai déjà vu.

Bon il était petit, il ne s'en rappelait plus vraiment. Mais c'était exactement le Jabor décris par son père, il pouvait donc faire confiance au bonhomme. Il aurait pu l'occire en moins de temps qu'il ne fallait pour dire "j'ai envie d'aller aux latrines". Alors qu'est ce qui prenait à sa soeur de l'agresser ainsi? D'après Angel, Jabor ne se mettait jamais en colère. Donc quand il devait s'y mettre, ça devait surement faire très mal. Pas une bonne idée la soeurette de gueuler comme ça. Surtout que pour Jabor se déplace en personne, c'était forcément quelque chose d'important. Jolan prit donc une inspiration, et décidant de défendre l'homme, regarda Izeliah.

Allons, je te dis que c'est lui! Et s'il est venu ici, c'est forcément pour dire quelque chose d'important. De toute façon, il était évident qu'il n'allait envoyer un mot qu'à moi! Toi, il n'aurait pas réussi à t'avoir, et tu ne l'aurais jamais cru, tu ne serais pas venu, à juste titre. C'est moi l'imbécile.

Flatter l'égo d'Izeliah n'était peut être pas l'idée du siècle. Mais elle pouvait parfaitement marcher. Sans compter que ce qu'il disait n'était pas vraiment faux. Il s'était vraiment laisser avoir comme un bleu, et sa p'tite sœur avait tout de suite flairer le piège. Même si au final, le piège pouvait se révéler bénéfique. Quoiqu'il y avait aussi...

FRÉNÉ?

Un regard sur Jabor et sa sœur.

Qu'elle vienne ici aussi puisqu'elle est la.

Jabor ne semblait pas vraiment d'accord, et il risquait de le faire rapidement savoir. Sauf que Jolan ne voulait pas laisser Fréné seule à attendre son retour ainsi que celui d'Izeliah dans la salle principale. Et de toute façon, quoique pouvait raconter Jabor, ce n'était pas la présence de la rousse qui les gênerait. Elle connaissait leur malheur, et ce pourquoi ils étaient en Artois. A moins que cela ne concerne leur grand père... La, il pouvait y avoir des surprises... Un petit frisson parcourut l'échine du blondinet qui se demanda subitement s'il n'était pas arrivé malheur à l'ainé de leur famille. Mais Jabor l'aurait sans doute dit avant. Oui, c'était assuré.

Légèrement mal à l'aise à présent, l'homme imperturbable le regardant, sa sœur les yeux flamboyants, Jolan tenta de regarder dans le couloir, impatient que Fréné se montre. Ce qui montrerait que son petit incident se serait déroulé sans conséquences néfastes. Ah quelle soirée...
Damefrenegonde


Quasi étouffée par la masse écoeurante du gros Paul, Fréné ne se résignait pas pour autant. La rage et la colère décuplaient ses forces et le bonhomme ne put obtenir ce qu'il désirait tant. Lorsqu'il avait approché ses lèvres sèches près du visage de la rousse elle lui cracha au visage sans aucun cérémonial.
Elle-même fut surprise par cette réaction totalement contradictoire avec sa façon d'être, mais là elle n'avait eu aucune autre solution.
Le gueux la fixait avec de grands yeux ronds tant il en resta bouche bée. La jeune femme profita de cet instant, sentant que son agresseur lâchait prise pour se faufiler telle une anguille.
Ses joues étaient piquées d'un rouge vif et son regard de jade lançait des éclairs. La foule amassée éclata de rire et félicita la Péronnaise pour ce coup inattendu. Mais le gros Paul ne s'avouait pas vaincu pour autant, il essuya violemment son visage boursoufflé et crispant les mâchoirs, s'avança pour la corriger. Cependant les villageois s'étaient mis du côté de la jeune femme et lui barrèrent la route, formant devant elle un mur humain.


"Alors Paul t'en as pas eu assez hein?
Laisse donc cette jolie donzelle qui t'a mouché comme un bleu!
A ta place je me ferai tout petit, honte à toi!"


Les injures fusaient à tout va et la Péronnaise se sentit tout à coup rassurée.
Paul voyant qu'il avait perdu se résigna en haussant les épaules et tourna les talons pour s'enfuir digérer sa défaite.
Le cercle des villageois se fendit alors pour la laisser passer, avec une marque de respect qui l'emplissait d'orgueil.

Reprenant son sang-froid, elle lissa sa chevelure de feu et salua avec un grand sourire ses sauveurs.
Elle n'avait pas de temps à perdre, depuis cet incident ni Jolan ni Izeliah n'étaient réapparus dans la salle commune.
Alors dans un profond soupir elle traversa la pièce et monta les escaliers...

Tout semblait calme, le long couloir à peine éclairé par quelques torches était silencieux. Toutes les portes étaient fermées ce qui n'arrangeait pas ses affaires...Comment allait-elle retrouver les Rovel??
Ne se décourageant pas pour autant elle décida de se lancer à l'aveuglette et d'essayer toutes les portes. Elle finirait bien par trouver.
La première tentative se solda par un échec, lorsqu'elle tapa un grognement se fit entendre suivit de quelques jurons. Sans demander son reste elle fila à vive allure pour éviter encore de se faire remarquer.
Puis en passant devant une chambre elle aperçut des silhouettes car la porte était entrouverte. Doucement elle s'approcha et reconnut Jolan...Et un autre homme...Puis Izeliah...Sans s'en rendre compte elle leva les yeux au ciel et soupira profondément. Grâce au ciel son petit protégé ne badinait pas avec une créature de rêve...

Puis elle entendit son nom et...


Qu'elle vienne ici aussi puisqu'elle est la.


[i]Ah il ne fallait pas lui dire deux fois à la rousse!
Sans aucune précaution elle entra trop curieuse de savoir ce qu'il se passait dans cette maudite chambre.
Elle se retrouva à la vue de tous, le visage rouge de colère dûe à sa précédente altercation et les cheveux en bataille.Surprise elle se sentit tout à coup idiote. Se reculant quelque peu dans un léger toussotement elle annonca

"Heu...On me demande? Eh bien me voici!"
--Jabor


Bon puis après le jeune homme qui voulait partir, voila que la soeur s'y mettait. Caractère difficile apparemment, qui ne souffrait pas qu'une once d'autorité vienne lui dicter une conduite, même raisonnable. Cela lui fit penser à Khroulyr. Lui comme Mathler avaient souvent du mal à la calmer et à la persuader de ne pas foncer tête baissée dans l'action. Le côté je m'en foutiste de la jeune femme qu'était Izeliah ne fit ni sourire, ni même lever les yeux au ciel de la part de Jabor. Il y était habitué, et il n'aimait pas de toute façon que l'on mette en doute ses paroles. Elle voulait partir?

Pars alors. Mais si je te dis de rester, tu peux me croire que cela te concerne tout autant que Jolan. Vous attirer tous deux au même endroit, cela aurait été impossible. Mais vu que tu es la, reste. Cela concerne tes parents, rajouta-t-il pour la convaincre définitivement.

Il croisa ses bras en entendant Jolan appeler celle qui portait le nom de Fréné. Bon sang, elle ne faisait pas partie de la famille elle pourtant. S'il l'avait voulu, l aurait grincé des dents en ronchonnant. Mais si Jabor excellait dans une autre discipline que le tir à l'arc et le combat, c'était bien dans sa maitrise de soi. A nouveau, personne ne put deviner ce qu'il pensait. Et les deux Rovel ayant l'air plus têtus que deux mules réunies, mieux valait ne pas trop tergiverser. S'ils avaient confiance en cette Fréné, et bien qu'ils aient confiance. Après tout, il n'y avait pas grand chose de confidentiel, pour ne pas dire rien du tout.

L'homme s'autorisa un haussement d'épaule en voyant la porte de la chambre se rouvrir entièrement, laissant le passage à une jeune femme rousse. Sans doute Fréné, qui le confirma par ses paroles. Plutôt que de lui répondre que non, elle n'était pas demandée, il laissa le soin aux Rovel de répondre. Il se contenta d'un vague ordre.


Fermez la porte s'il vous plait, nous serons plus à l'aise.

L'homme posa son coude gauche sur son genoux, puis son menton dans sa paume de main. Pendant ce temps la, la main droite se poser sur le genoux libre. Il regarda à nouveau les deux Rovel, tentant de trouver les similitudes entre eux et leurs parents, voir leur grand père. Plus dur à dire vu l'âge avancé de celui-ci. Les deux enfants avaient en tout cas hérité des yeux bleus d'Angel. En revanche, c'était plus du côté de Kaeronn que se situait leur caractère de prime abord. A voir...

Asseyez vous voyons, ce n'est pas une courte histoire que j'ai à vous raconter.

Il attendit qu'ils s'exécutent tout en laissant à nouveau divaguer ses pensées. Pas une courte histoire... Non, c'était même une vie. Une vie subitement arrêtée par une trop grande volonté à vouloir combattre ce qui ne pouvait être combattu. Il ne pouvait cependant en aucun cas juger leurs actes. S'il avait été son père, et non seulement son mentor, il aurait été fier de lui. La il ne l'était que moyennement. Après tout, Angel n'avait pas tenu compte de certains de ses conseils. Ce qui lui avait couté la vie au final, et celle de sa femme. Jabor s'éclaircit légèrement la gorge en regardant les trois jeunes artésiens.
Izeliah
Izeliah était passablement énervée. Ils la faisaient tous royalement chier. Jolan incapable de se tenir devant une paire de sein et de fesses... Jabor, qui venus de nul part, comme ça, comme si de rien n'était, imposait sa loi. Pis le Pompom, Frénégonde. Bon elle l'aimait bien Frénégonde.. mais bon c'était pas le soir quoi !

Izeliah prenait la direction de la porte, tout Jabor qu'il était, il n'était pour elle que celui qui avait élevé son père... et quoi d'autres ? rien... Elle ne lui devait rien. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle n'avait jamais su que Jabor avait sauvé la vie de sa mère. Qu'importait, ils la soulaient tous autant qu'ils étaient.

Puis il prononça des mots qui la touchèrent en plein coeur.


Papa ?... ça concerne Papa ?

Elle blémit, le flot d'émotion qu'elle retenait depuis quelques semaines faillit la faire flancher, elle se mordit la langue et serra le poing.

Bien..

Elle alla s'accoler au montant du lit. Elle s'y appuya alors que Frénégonde rentrait dans la chambre. Elle la regarda, le regard vide.

Ferme la porte s'il te plait. Et promet de tenir ta langue si on te pose des questions.

Elle avait parlé froidement, presque mécaniquement. On allait lui parler de son Petit Papa... celui qu'elle pleurait tout les jours. Celui qui lui manquait terriblement. Une décharge lui pris le coeur. Ses parents ne devaient pas être fiers d'elle. La jeune fille était complétement paumée ces derniers temps. Enchainant conneries sur conneries. Elle devait savoir, ça l'aiderait peut être à remettre de l'ordre dans sa vie

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Jolan
Hey doucement Zaza! C'est pas de sa faute à Fréné.

Il tentait de réfléchir correctement en se demandant de quoi voulait leur parler Jabor. Tout comme Izeliah, le nom de son père l'avait tendu. Il restait concentré, comme pour montrer à l'homme qu'il était plus que jamais à l'écoute et qu'il boirait chacune de ses paroles. Mais si Fréné était la, ce n'était que pour une raison. Le voir. Et elle avait surement trouver Izeliah par hasard. Et bien heureusement finalement que le message était de Jabor! Non pas qu'il aurait été particulièrement gêné avec une autre femme, mais Fréné n'aurait sans doute pas apprécié de s'être déplacée pour rien.

- Ben elle avait qu'à prévenir!

- Elle voulait te faire la surprise, c'est gentil!

- Tu parles, elle voulait t'espionner sur ce que tu ferais une fois sorti de retraite!

- Mais non, tu dis n'importe quoi! Elle est heureuse de me revoir!

- Oui bien sur, et comment t'explique le fait qu'elle soit la hein?

- Elle venait boire une chope en taverne en arrivant!

- Mais bien sur, t'es en plein délire! Elle t'espionnait et t'a suivi avec Izeliah!

Le jeune homme laissa un instant encore se battre ses deux consciences. La au moins où il n'avait aucun doute, c'était qu'en au fait qu'Izeliah n'avait voulu que le protéger, et qu'elle n'avait aucunement amené Fréné ici. Vu la réplique qu'elle venait de lui balancer... Du coup, la rousse sembla un instant muette. Espérant qu'elle allait se dépêcher de fermer la porte pour laisser Jabor commençait à dévoiler ses informations, Jolan se contenta d'un petit sourire d'excuse pour Fréné. D'un air de lui dire qu'il était désolé de la froideur de sa sœur, que c'était normal dés que l'on parlait de ses parents. Sans doute la jeune femme l'avait elle déjà compris, mais on ne savait jamais. Nouveau regard sur Jabor.

Ben et euh... Dépêchez vous Jabor. Ne laissez surtout pas ma sœur se languir ainsi. Et moi de même, rajouta-t-il après une infime pause. Surtout que ça doit être important pour que vous veniez ici ainsi.
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