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Info:
Ames et estomacs sensibles, attention... Une rouquine et un colosse, dans leur dernière altercation.

[RP]Elle voulait se reposer...

Eikorc
[HRP : Ames et estomacs sensibles s'abstenir. RP privé, merci d'attendre l'ouverture pour répondre. Et si intervention sur ce topic, la copier en gargote angevine.[HRP]



Ombre parmi les ombres, la silhouette gigantesque avance d’un pas vif dans les ruelles sombres… Les bottes massives claquant à contre temps sur les pavés recouvert d’immondices, les habitants des bas quartiers s’enfuyant pour retrouver leur cloaque alors qu’il s’avance, sans même leur jeter un regard… Personne ne se mettra en travers de son chemin malgré le boitement qu’il ne peut dissimuler, peut-être est-ce dû à la hache gigantesque accrochée dans son dos ou alors c’est l’azur métallique qui brille d’un feu destructeur…
Il y a des semaines, des mois peut-être, un jeune homme se présentait chez lui en se présentant comme son neveu, le surprenant dans une retraite amplement méritée… Et dans son esprit il avait noté la description du guide qui l’avait mené jusqu’à lui… Un forgeron, édenté, puant du bec et habitant près du quartier aux putains… Quartier qu’il vient à peine de traverser en s’attirant quelques sifflements aguicheurs…

Seul un sourire mauvais vient étirer le coin de ses lèvres alors que devant ses yeux se dessinent enfin sa cible… Large d’épaules mais court sur pattes, son ombre se détache face au feu de la forge qui brûle même au milieu de la nuit… Les coups de marteaux sur l’enclume se mettent à remplir l’esprit du Nerra qui s’approche, ralentissant lentement son pas en serrant les poings, respirant profondément pour préparer son assaut… Il veut juste l’effrayer assez, juste le faire hurler de peur et lui imposer dans le crâne que jamais plus il l’ouvrira pour donner son adresse, sous peine de voir sa caboche dissociée de son corps…
La main gauche, couturée de cicatrices, vient se poser sur le battant d’une porte alors qu’il s’appuie de tout son poids sur le bois qui se met à grincer… Le nez se plisse alors qu’il entend ce grincement résonner dans toute la forge, faisant se hérisser sa nuque douloureuse alors que ses yeux s’étrécissent quand une flamme jaillit plus forte que les autres dans le foyer…

Le forgeron se retourne d’un bloc pour lui lancer un regard mauvais en suspendant ses gestes… Tout le corps du mercenaire se crispe, l’ambiance change tout à coup. Sa main droite glisse lentement dans son dos, pour attraper sa hache et pouvoir mettre son manège en route, juste assez pour impressionner ce vieil homme…
Mais c’est sans compter sur le reflexe de survie d’un vieillard entraîné à manier autant qu’à créer les armes… D’un coup d’un seul tout bascule dans la tête du colosse, ses yeux se retrouvant d’un seul coup envahis d’une lumière aveuglante qui l’oblige à fermer les paupières alors qu’un grognement sourd s’élève dans sa gorge…

Et lorsqu’il rouvre les yeux quelques secondes plus tard, c’est pour voir le forgeron fondre à toute vitesse vers lui, ses deux mains enserrant son marteau pour l’envoyer de toutes ses forces vers son visage… Un rugissement de bête s’échappe de la gorge du de Nerra dont les bras s’envolent dans un réflexe dû à ses nombreux combats, qu’ils aient été mené en taverne ou en campagne, pour saisir le malheureux par le col de sa chemise émaillée… Et d’un coup de rein il le soulève, profitant de sa vitesse pour l’envoyer par-dessus lui alors que le métal chaud vient frapper sa pommette qui éclate sous la puissance du coup…
La montagne de muscles titube en arrière, venant écraser ses reins contre enclume en lâchant un grondement de douleur alors que devant ses yeux dansent les étoiles blanches de la douleur… Vive, cuisante… Tout autant que le pourpre qui macule sa joue et s’écoule vers son menton, ses lèvres… Et le gout métallique de son sang le fait frémir de tout son être alors que sa rage intérieure vient embraser son regard, faisant palpiter son cœur à toute allure…

Dans ses oreilles résonne le rythme sourd de son palpitant, mais aussi autre chose… Ce léger geignement, ce gémissement ininterrompu quelque part devant lui… Il serre les dents, réprimant avec peine le hurlement de colère qui couve dans sa gorge alors qu’il avance, s’arrachant à l’atelier pour se rapprocher de ce bruit… Le voile blanchâtre s’évadant légèrement de devant ses yeux pour qu’il puisse fixer le forgeron à l’origine de la souffrance sur son visage…
Pas après pas, il se rapproche, alors que le sang goutte de son menton jusqu’au sol… Un sourire bestial étirant le coin de ses lèvres alors qu’il se penche, l’azur autrefois froid et métallique envahit par la fureur de sa folie… Ses mains puissantes se refermant l’une sur l’autre en faisant craquer les phalanges avant que cette massue improvisée vienne s’abattre violemment sur le crâne du forgeron… Encore et encore… Sans s’arrêter… Jusqu’à ce qu’un mugissement désincarné s’échappe de la gorge du colosse quand le crâne cède sous ses assauts… Tout son être vibre, tout son corps réclame plus de souffrance, plus de douleur pour les autres… El Diablo porte maintenant véritablement son nom et dans un grognement il se redresse, passant une main sur son visage, le recouvrant du sang et de la cervelle de sa victime avant de rire…

Ce rire que tant de personnes redoutent et qui ne cesse de s’échapper de sa gorge alors qu’il s’élance en courant hors de la forge, renversant le foyer d’un coup de botte pour que le bois s’embrase… Et il court malgré sa jambe, se nourrissant de cette douleur pour accélérer, pour faire vivre le démon qui vient de naître et qu’il ne retient plus… Rien ne pourra l’arrêter alors qu’il a choisi sa destination…
Pour le massacre d’un diable qui vient de naître, quoi de mieux qu’un couvent remplit de nonnes aussi pures que l’eau de roche… ? Et tandis que dans le coin de son esprit, la dernière partie de son humanité explose comme une bulle de savon pour espérer rejoindre une âme déjà perdue, le colosse massacre chacune des femmes qu’il croise…

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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko & Fablitos
Maeve.
La décision s’était prise dans les larmes, l’annonce aussi. Evidente pourtant était la solution, Maeve n’avait pas de réel choix. Fatiguée, fatiguée… Certes le moral n’était pas au plus haut, mais même une déprime n’expliquait pas les courbatures, les bâillements, le mal à se lever pour celle qui aux aurores toute sa vie avait passé les portes pour rejoindre l’extérieur. Certes l’entrainement de Cerrid était bien plus rude que celui qu’elle pratiquait seule, mais jamais elle n’aurait du en subir si dur contre coup.
Tout l’après midi, elle l’avait cherché. Dans l’azur, quelques restes de l’ondée qui s’était emparée d’elle quand elle avait du dire à Karyl qu’elle partait. Les cernes rougis, la mine blême, elle avait erré dans les rues du Mans, l’écurie, passant toujours juste avant ou juste après son fiancé, comme si le destin refusait qu’ils ne se croisent.

La Flamme avait fini par trouver le jeune Nerra. Sans un mot, elle s’était emparée de sa main, celle qui portait la cicatrice qui les liait tous les deux plus surement qu’aucun serment de mariage. D’un faible sourire, elle l’avait entrainé, derrière elle. Jusqu’au cours d’eau, bien entendu. Maeve avait toujours aimé l’eau, il serait impossible de compter les heures qu’elle a passées à regarder quelques feuilles courir le long d’une rivière ou d’un ruisseau, vers la mer, qu’elle regrettait parfois quand son regard cherchait l’horizon.
Et c’est près de l’eau qu’elle emmène son fiancé. Gaspard se tait, sentant l’heure grave. Il était rare en effet que la si obéissante Maeve rate un entrainement, et encore plus qu’elle entraine le brun avec elle. Une fois installés sur la berge, face à face, elle lui prend les mains qu’elle serre doucement dans les siennes. Alors seulement, azur contre azur, elle répond au regard interrogatif de celui qu’elle aime depuis des années maintenant. Son fiancé, depuis l’accord des parents Alterac pour le mariage qui devrait bientôt les unir.

A mots choisis, elle lui raconte sa fatigue, elle lui conte son mal être. Elle lui confie sa décision. Gaspard ne comprend d’abord pas... Comme Karyl la veille, il expose les arguments contre son départ. Comme avec son frère la veille, elle les réfute un à un… Non, ce n’est pas à lui de s’occuper d’elle, il a une vie, un entrainement, il est au service de Cerrid, il n’a pas les compétences. Non, elle ne peut pas se reposer à Leard, trop de bruit, d’agitation, de tentation à quitter le lit, et un chevalier de Vergy trop occupée pour soigner une rouquine qui ne sait même pas ce qu’elle a. Elle doit se rendre dans un couvent. Il n’y a pas d’autres solutions. De sa voix douce qui se brise lorsque l’émotion la submerge, elle lui rappelle...

Cet amour qu’ils partagent, ce serment qui les lie, cette complicité qui depuis l’enfance les soutient, cette idylle d’abord naissante, affirmée, ces fiançailles. Elle lui rappelle leur premier baiser, les suivants. Cette nuit en Bourgogne, quand elle lui avait remis la dague de sa mère. Gaspard la regarde, l’idée fait son chemin dans la caboche encombrée de désirs adolescents, de rêves et d’une maturité qui se développe. Elle n’a pas le choix, il doit l’aider à faire ce qu’il y a de mieux.

D’un baiser elle pense clore leur discussion, et passer le reste de la journée nichée dans ses bras, à se raconter tout et rien, envisager les détails de leurs noces, s’amuser de leurs envies, s’embrasser, encore et encore, comme le font tous les adolescents amoureux du monde. Mais avant, il obtient d’elle une promesse qu’elle lui offre de bon cœur, tant elle a hate de la voir réaliser. Oui, bien sur, elle reviendra vite. Oui, ils se marieront bientôt. Oui, ils seront réunis et heureux.
Alors elle rajuste sa position, appuyant sa tignasse rousse sur l’épaule large du Nerra qui a bien grandi. Elle lui raconte quelques anecdotes de son voyage, ils parlent mariage, enfants, chevalerie. Un après midi entre fiancés.

Mais déjà le crépuscule se présente, et l’heure de partir résonne. Devant l’écurie ils échangent un dernier baiser, puis la rouquine, se forçant à sa résolution, lui tourne le dos et s’en va chercher Fernand, Gilles et ses quelques affaires. C’est qu’on n’a pas besoin de robe, ni de beaucoup de choses d’ailleurs, dans un couvent. Quelques livres, ses armes, des promesses et des souvenirs, sa tente et un faible sourire qu’elle souhaite réconfortant, elle qui console ceux qu’elle abandonne, pour un temps court, espère-t-elle.


N’oublie pas que je t’aime, Gaspard de Nerra, je reviendrai vite.

[Quelques jours plus tard…]

Comme un sursaut… une parenthèse. Quelques jours de route, seule, entièrement seule. Maeve avait fui les tavernes et les villes. Elle n’avait pas pris la route en même temps que son frère, l’inimitié que Felina lui porte aurait porté préjudice à l’ambiance du voyage. Mais de près, à deux jours d’intervalle, elle suit leurs traces. La cadette Alterac tient toujours ses promesses, et elle a dit au blondinet qu’elle trouverait un monastère près de Saumur, où il avait décidé de rentrer. Karyl…
Son frère. Vagabond recueilli par ses parents dont elle avait été jalouse les premiers jours. Encore un enfant qui lui ravissait l’attention de sa mère, encore… Mais elle avait rapidement craqué devant la frimousse enjouée du gamin, partageant même depuis quelques années sa chambre avec le blondinet, une chambre qui lorsqu’ils sont réunis résonne de mille histoires qu’ils aiment à se raconter, de confidences secrètes, de complicité sans nom.
Arrivée à Angers, elle pose ses valises quelques jours… Le temps d’une discussion, le temps de profiter un instant de son frère, de distiller quelques conseils, de s’amuser de sa tignasse mutilée, de jouer avec lui dans la mesure de ses forces. Elle repensera, bientôt, à ces deux jours. A cette conversation qu’ils tiendront jusque tard dans la nuit, aux larmes versées.
Elle y repensera, mais pour l’instant, elle le regarde. Puis, sur un dernier calin dont ils ont le secret et l’exclusivité, elle le laissera rentrer chez lui, et prendra le chemin de ce couvent entre Angers et Saumur dont elle a entendu parler, et où les religieuses du Mans ont promis d’annoncer l’arrivée prochaine de la dame de St Sornin.
Ironie… Maeve ne s’est jamais servi de son titre, ne signant que rarement de son scel, et pourtant, elle sait que c’est ainsi qu’elle sera accueillie. Un sourire se glisse en coin sur son minois fatigué alors qu’elle franchit les grilles qui mène à la batisse qui deviendra son foyer pendant quelques semaines. Si elles savaient, les sœurs, qu’elles n’accueillent pas une gentille petite noble apprêtée et malade d’ennui, mais une jeune écuyère licorne armée jusqu’aux dents, sportive et mal embouchée à ses heures…

Perdue dans ses pensées plus ou moins nostalgiques, amusantes ou tristounettes, elle ne remarque pas immédiatement le silence qui règne dans l’enceinte. Après tout, les religieuses ne sont pas connues pour leurs orgies sonores, et la rouquine reste préoccupée. Cependant, les réflexes ont la vie dure, et sans s’en rendre compte, parce qu’elle a trop voyagé, parce que sa balafre reste la preuve d’une insécurité flagrante dans ce royaume, elle porte la main à sa dague, vérifiant d’un mouvement d’épaule la présence de la hache dans son dos.
Maeve met pied à terre, sortant Gilles de la sacoche pour le laisser gambader entre les membres de Fernand. Et avance vers les arcades de pierre qui entourent le batiment principal.
Haussement de sourcils quand elle aperçoit de dos une stature, une silhouette qu’elle connait déjà. Il lui faudra quelques secondes pour mettre un nom sur ce qu’elle voit. Etrange… mais pas de quoi avoir peur. Il la connait. Elle progresse vers lui, sur ses gardes, mais sans s’inquiéter outre mesure. Se demandant juste ce qu’il peut fiche au milieu des épouses de Dieu, lui qui a choisi de s’appeler El Diablo…

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Au revoir, Fab.
Eikorc
Plus rien ne le retient, les dernières barrières ont explosé et se font piétiner par sa rage dévastatrice tandis qu’il avance dans les couloirs glacés de ce couvent… Chaque porte se faisant ouvrir d’un coup de botte puissant, faisant éclater l’huis en morceaux avant de se jeter sur les nonnes à peine sorties de leur lit… Et la hache siffle dans l’air, efficace et meurtrière, pour venir heurter les crânes dans un bruit mat alors que l’azur métallique brille de milles feux grâce aux flammes des bougies posées ici ou là…
Combien en a-t-il tuées déjà ? La question vient frapper son esprit alors qu’un flot de sang jaillit d’une gorge tranchée d’un coup sec pour venir s’écraser sur son visage… Le sourire se fait plus large, dévoilant ses dents luisantes du sang de ses victimes comme du sien… Il n’attend même pas que les jeunes femmes plus douces les unes que les autres cessent de respirer avant de passer à une autre chambre… S’amusant des cris qui s’échappent à chaque fois qu’une porte heurte un mur de pierre…

Une telle chaleur envahit son corps qu’il ne sent même pas la brise qui traverse le couvent… Son regard parcourt les couloirs par lesquels quelques nonnes ont tenté de s’échapper… Et un cri alerte son esprit, ses yeux se redressant d’un ange blond dont le visage est désormais ouvert de bas en haut pour laisser s’échapper une mélasse grisâtre qui n’est pas faite pour sortir d’une boite crânienne… La trogne se secoue et le Nerra jaillit à toute allure derrière la femme qui crie de peur… Son ricanement inhumain s’échappant encore de sa gorge alors qu’il la voir s’écrouler entre les arches, tombant lourdement sur le marbre…
Sa botte renforcée vient s’abattre violemment sur un genou, brisant les os dans un craquement sinistre qui arrache un hurlement de douleur… Le regard fou parcourt le visage transformé par la peur, plongeant ses yeux dans les tréfonds de l’âme pure de sa victime… Et lentement il se penche, refermant ses doigts puissants sur sa tignasse pour lui tirer la tête arrière avant de susurrer d’une voix si rauque qu’elle n’a plus rien d’humain…


« Et alors… Tu ne supplies pas ton Dieu pour qu’il t’épargne… ? »

Sourire qui se fait plus large, plus sadique, alors qu’elle ouvre la bouche… Mais aucun son n’a le temps de sortir que sa main armée donne un coup sec du poignet… Juste assez pour que la lame de sa hache s’enfonce dans la gorge virginale pour mieux ressortir de l’autre côté… Un flot vermeil s’échappant alors qu’elle s’étrangle avec ce fluide de vie…
El Diablo se redresse, un large sourire sur les lèvres, le visage et le torse maculés du sang de ses victimes… Tellement de morts… Tellement de cris… Et maintenant un peu de calme… Il ne bouge plus, les paupières se ferment alors qu’il écoute le silence, le souffle du vent passant sur son visage… Jusqu’à ce bruit de pas… Ces bottes qui martèlent la terre non loin de lui… Aurait-il oublié une nonne qui tente de s’échapper ?

Le corps entier pivote sur lui-même, dévoilant le visage couturé de cicatrice recouvert de sang comme la pommette ouverte jusqu’à l’os… La tête se secoue alors que devant ses yeux semblent se dessiner une silhouette connue… Les yeux se plissent alors que le flamboiement des mèches vient les agresser… Et un sourire sanglant accueille enfin sa future nièce par mariage qui le regarde avec étonnement, les armes dégainées…
La tête se penche sur le côté alors qu’il s’avance d’un pas vers elle, la regardant avec l’azur brûlant encore de sa folie pure… Le mal ayant prit la moindre parcelle de cette prunelle autrefois mélancolique ou enragée… Et il murmure de sa voix rauque, pour qu’elle se rapproche légèrement…


« Maeve Alterac de Nerra… Mais que fais-tu là… ? »

Et le sourire s’élargit alors qu’il plante plus profondément son regard dans le sien, sa main gauche soulevant quelque chose pour le lui montrer… Les cheveux ensanglantés et emmêlés dans ses doigts soutiennent la tête de la nonne qu’il vient d’égorger, lui dévoilant la face livide et les yeux révulsés autant que le sang qui s’écoule encore le long de la gorge… Un rire rauque lui échappant alors qu’il voit l’air dégouté de la jeune femme…

« Il n’est pas méchant… Il est juste triste… C’est bien ça que tu as dit Maeve… N’est-ce pas ? »

Une pause de quelques secondes, histoire de lui laisser le temps de comprendre ce qu’il dit… Avant que d’un mouvement sec la hache change de main pour que la dextre vienne siffler dans les airs, du côté d’une dague qui ne pourra pas stopper entièrement son geste… Ses doigts épais venant cingler la joue pâle de la jeune femme de toutes leur forces alors qu’il crache avec hargne…

« Suis-je assez triste pour toi la Balafrée ? »
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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko & Fablitos
Maeve.
La tête vole, envoyant au loin les restes de vomi qu’elle avait au coin des lèvres. La rouquine doit même esquisser un pas chassé vers la droite pour maintenir son équilibre. La dague n’a servi à rien, levée dans un pur réflexe, par surprise, sans détermination, sans force, elle n’a fait que tracer un léger sillon sans même faire couler de sang. La paluche du colosse sur sa joue intacte quant à elle imprime sa marque carmine.
Et la gamine de tourner un azur éberlué vers le Nerra, fronçant les sourcils dans un signe d’incompréhension la plus totale. Lâchant la bride de Fernand, en entendant un cri s’échapper du couloir, elle s’était avancée rapidement, observant autour d’elle, la hache avait pris sa place naturelle dans sa main droite, elle avait désormais sa dague au clair à gauche. « Une gauchère n’a pas besoin d’un bouclier, Maeve. Tu auras un avantage à te servir de deux armes. » Leçon qu’elle avait assimilée, et image furtive d’un bourguignon qui la lui avait donnée.

Grimpant les quelques marches, elle avait pénétré l’ombre relative des arcades, quelques boucles secouées par une brise légère s’étaient faufilées hors de sa natte, mais elle était restée concentrée, s’approchant de la silhouette connue. Point de repère dans ce labyrinthe qu’elle ne connait pas. Quelle arrivée ! Fallait-il que la vie de la cadette Alterac soit parsemée de cris et de pleurs ? Ne pouvait-elle-même pas venir se soigner dans un couvent sans y trouver une atmosphère irréelle ?
Eikorc de Nerra, son presque oncle comme elle aime à le taquiner, cet homme qu’elle n’aime pas, mais respecte et croit comprendre. Naturellement, telle l’adolescente de presque seize ans qu’elle est, c’est vers l’adulte connu qu’elle progresse.
Il l’entend. Il se retourne. Elle interroge du regard, de la pointe des prunelles. « Que se passe-t-il ici ? Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce cri ? Et que fais-tu là, Colosse ? » Maeve ne reconnait pas le regard métallique d’Eikorc. Pourtant, elle devrait… Après tout, Gaspard n’a-t-il pas le même ? N’a-t-elle pas croisé plus souvent qu’elle ne l’aurait voulu celui du zokoiste ?
Mais l’azur qui lui fait face n’a rien de commun avec les yeux qu’elle avait en mémoire… L’iris rendu fou, le sang qui se mêle au blanc de l’œil, la prunelle embrasée, elle recule, l’Alterac, ne comprend pas. Elle embrasse la scène d’un clignement des paupières, repérant au milieu du gris terne des pierres les nombreuses traces sanglantes qui coulent déjà entre les dalles, qui s’éparpillent sur les murs.


Maeve Alterac de Nerra… Mais que fais-tu là… ?

Pas le temps de répondre, à peine celui de réaliser que ce colosse à la pommette déchirée est le premier à lui donner son futur nom d’épouse, à peine celui de chasser l’image souriante d’un Gaspard confiant et aimé, pas celui de s’interroger sur ce ton rauque, sur cette folie éclatante de vérité, qu’il lève la main, attirant le regard de la rouquine. Elle baisse les yeux sur le visage qui n’a plus rien d’humain d’une religieuse qui avait du être belle quelques minutes auparavant et ne ressemblait plus qu’à un amas de tissus humains, terrifiés, affolés, douloureux.
Maeve se retourne et vomit. Son estomac se soulève, encore, et encore. Trois, quatre spasmes, son déjeuner à peine digéré s’en va maculer ce qu’il restait de pierre propre, salissant ses bottes, coulant sur son menton. Maeve vomit car son corps ne connait pas d’autre réaction face à l’horreur qu’Eikorc lui présente. Et l’ironie dont il fait preuve lui soulève une dernière fois le cœur, en plus de le serrer à l’en faire exploser.


« Il n’est pas méchant… Il est juste triste… C’est bien ça que tu as dit Maeve… N’est-ce pas ? »

Et presque naivement, relevant son minois déformé par ses émotions, elle hoche la tête. Elle acquiesce la Flamme à l’assertion d’Eikorc… C’est ce qu’elle a toujours cru. Le colosse, triste, perdu, abandonné par la femme qu’il a aimée plus que tout, obligé de supporter son souvenir à travers un fils qui d’après ce qu’elle sait, n’a pas grand-chose de commun avec celle que le zokoiste a perdue. Triste et se vengeant sur le monde qui l’entoure dans une envie désespérée de rejoindre l’Absente.

Alors même qu’elle le voit dans la splendeur de sa folie, les cheveux empêtrés de sang d’une nonne entre ses doigts, le double sourire carmin de cette dernière, le silence de mort qui laisse présager que les autres habitantes du couvent ont subi le même sort… Même alors, Maeve ne veut pas croire qu’elle a pu se tromper à ce point sur un homme qui ferait bientôt partie de sa famille. Un homme qu’elle connait depuis l’enfance.
Eikorc, dans sa grande mansuétude, ne la laissera plus longtemps dans le doute… La gifle claque comme un coup de tonnerre, manquant arracher la caboche têtue de la rousse qui s’envole à droite, forçant le reste du corps à faire de même. Réveillant l’écuyère en elle, et un instinct de survie qu’elle a travaillé depuis la rencontre avec Uriel dans une clairière de Limoges. La cicatrice s’échauffe tandis qu’elle recule, reprend ses appuis sur ses jambes fatiguées, crispant ses poings autour de ses armes.


« Suis-je assez triste pour toi la Balafrée ? »

Pourquoi, mon avis t’intéresse, Eikorc ?

Elle ne peut pas s’en empêcher… La Flamme a toujours scintillé aux pires moments, ne tenant pas sa langue alors que l’adrénaline s’empare de son corps entrainé et malade. Répondre, qu’il n’ait au moins pas le monopole des répliques cinglantes, image d’un blond à la coiffure improbable et la répartie facile qui passe fugacement, un homme qu’elle avait failli suivre… En serait-elle là aujourd’hui si elle n’était pas revenue au Mans ?
Froncement de nez, le temps de renifler, ravaler les larmes acides qui menacent, la déception immense qui se saisit de la jeune fille. Et pourtant… Pourtant, l’espoir qu’il n’aille pas plus loin que cette baffe, qu’il aille se faire panser ses blessures, qu’il la laisse avec les massacrées.


Et pourquoi elles, Eikorc ? Qu’ont-elles fait pour mériter ton courroux ?

Tu ne comprends pas, fillette, qu’il ne peut plus raisonner ? T’entêteras-tu longtemps à croire que tous renferment au fond d’eux les mêmes principes qui régissent ta vie ? Maeve, quand vas-tu admettre que vous n’êtes pas du même bois, que tu es trop pure, trop droite, pour appliquer ton mode de pensée à d’autres que toi ?
La rouquine est en position de défense, mais au fond d’elle, se refuse à croire qu’elle risque quelque chose de plus que quelques bleus de la part de cet oncle par alliance. Ses sourcils restent froncés en une marque de stupeur indélébile, alors qu’elle se refuse à jeter un second coup d’œil à cette tête qui roule encore, comme si l’instant n’avait duré qu’une seconde depuis qu’il l’avait frappée.

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Au revoir, Fab.
Eikorc
La puissance de la gifle semble avoir été assez dosée pour qu’elle ne se décale que d’un pas… Retrouvant ses appuis assez vite pour que son regard interrogateur ne plonge dans celui du Nerra qui s’en délecte… Elle ne comprend pas, elle ne comprend rien… Et elle a l’air si comique avec les traces de vomissures encore accrochées à ses lèvres… L’azur brûlant de sa folie s’illuminant quelques instants d’ironie alors qu’il l’imagine des années plus tard sur un champ de bataille à vomir tripes et boyaux devant ses frères d’armes mort… Un ricanement digne d’une hyène affamée lui échappe alors qu’elle parle…
Une voix s’élève, l’attirant quelques instants hors du voile sanglant qui s’est emparé de la moindre parcelle de son esprit… Il tourne son visage vers elle, ses doigts serrant plus fortement la garde de sa hache alors qu’il avance d’un pas… Boitant légèrement pour décrire un cercle, sans cesser de la fixer… Un mince sourire flottant sur ses lèvres lui donnant l’air serein alors que dans sa caboche l’envie de sang se rallume… Et pourquoi pas elle ?

Ses yeux cillent quelques secondes, vérifiant sa place dans le couloir… Se déplaçant encore d’un pas, pour se placer du côté des arches… Et lentement, il s’avance vers elle, faisant passer sa hache d’une main à l’autre avec une facilité déconcertante, née de toutes ses années de combat… La tête se penche sur le côté alors qu’il baisse les yeux sur ses armes, souriant un peu plus largement avant de gronder d’une voix rocailleuse…


« C’est ça que tu comptes devenir… Une Licorneuse vomissant toutes ses tripes dès qu’elle apercevra un cadavre ? »

Un haussement d’épaules lui échappe alors qu’il se rapproche encore, l’obligeant à reculer tandis que ses yeux ne quittent plus les siens… Encore et encore, jusqu’à la coincer contre le mur alors que ses paupières se plissent… Sa langue passant sur ses lèvres ensanglantées, lui arrachant un grognement d’ours mal léché alors qu’il revoit chacune de ses victimes du soir, le forgeron, les nonnes studieuses, celles réveillées en sursaut tout comme les fuyardes… Et il reprend, amusé…

« Pourquoi pas elles ? Tu aurais préféré que je m’attaque à tes amis ? Pour que tu puisses vomir devant leurs dépouilles comme une gamine écervelée incapable de comprendre le danger ?
Tu aurais préféré que je te montre la tête de Gaspard… ? Celle de ta mère ? »


Un sourire… De ceux dont il a le secret, légèrement au coin des lèvres… Avant qu’un léger rictus traverse son menton pour que ses crocs se dévoilent… Il ne lui laisse pas le temps d’imaginer la scène, profitant que son attention soit détournée pour imposer à sa lame un large cercle… Pour que sa hache siffle dans l’air et vienne heurter violemment celle de son adversaire, glissant le long du manche pour heurter violemment les doigts et en sectionner quelques uns… Obligeant l’arme à tomber alors que sa main gauche se referme sur sa dague, écrasant les doigts contre le métal…

« Tu appelles ça une hache… Mais c’est juste un jouet pour gamin… Tu ne mérites rien d’autre… »

Sifflement mauvais qui s’échappe de ses lèvres alors qu’il tord violemment son poignet, faisant craquer quelques os pour l’obliger à lâcher sa dague… Et il se recule, le regard flamboyant sondant le visage balafrée de l’Alterac pour trouver la souffrance qu’il vient de lui infliger en coupant ses doigts et en lui brisant le poignet…
Le jeu ne fait que commencer ma belle, on a tout notre temps… Tu ne peux pas m’échapper… Tu vas crever comme les autres… Toi la plus pure d’entre toutes… Toi et tes principes débiles, vous ne serez plus rien… Si ce n’est un instrument pour mon propre plaisir… Le regard brûle alors qu’il la fixe de toute sa hauteur, les yeux brillants alors qu’il tend l’oreille pour l’entendre gémir ou crier à l’aide… Ou pourquoi pas les deux.

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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko & Fablitos
Maeve.
Il se moque d’elle, il rit, il s’esclaffe. D’un geste rageur elle essuie les traces de son dégout de son menton, souillant sa manche, avant de reprendre position. Bleu océan contre ciel chargé de sang, elle ancre ses yeux dans les siens, faisant son jeu, mais incapable de se détourner de ce monstre qu’elle regarde comme si c’était la première fois.
Ses mots la prennent au ventre à la manière dont auraient pu la blesser les poings du colosse qui lui fait face. Mettre le doigt sur ses faiblesses, sur ce qu’elle aurait pu être, l’ordre dont on l’a rejetée, ignorée, avant de la reprendre, par pitié. Pauvre écuyère sans chevalier, ne vois-tu pas qu’Ethan t’avait percée à jour ? Comprends-tu désormais pourquoi il ne t’a pas donné signe de vie ? Pourquoi il n’a pas perdu le temps de te former ? Il avait su voir, lui, la trouillarde, la faible, qui se cache sous ce minois tacheté, sous ce regard déterminé, sous ces leçons distillées… De quel droit Maeve as-tu pu croire que tu serais chevalier, toi qui n’as comme haut fait qu’avoir tué un roux taré et blessé, au dépourvu, en traitre ? Toi qui ne sais de la guerre que l’image fugace que tu gardes d’un tête à tête avec un blond quand tu avais huit ans…

Que croyais-tu, Alterac ? Que tu valais le quart de tes parents ? Que tu étais capable de leur faire honneur ? Que tu saurais te battre, toi qui ne sais ni peindre ni être jolie comme ta sœur ? Toi qui ne sais que parler, mais qui au moment de l’action vomit tripes et boyaux ?
Eikorc frappe juste, il frappe fort, au plus profond de la déception qui fatigue la rouquine plus surement qu’aucune maladie, depuis quelques semaines. Tu ne le sais pas, mais tu l’as déjà désarmée. Elle ne vaut pas plus qu’une marionnette, jouet d’un Destin qui se moque bien d’elle depuis le début.
Maeve Alterac, écuyère de rien de tout, dame de terres que tu n’as jamais pris le temps de visiter, fiancée d’un jeune homme qui en peu de temps a réussi à gagner tout ce que tu n’auras jamais. Comptes-tu vivre à travers ton nom, la renommée que d’autres construisent pour toi ? Ridicule poupée, regarde-toi… Il parle, et tu finis acculée, blessée plus surement par ses rares mots que par la baffe qu’il t’a accordée tout à l’heure.

Eikorc lui fait face, elle ne voit que lui, elle n’entend que lui, elle ne se sent pas tourner, lui obéir, obnubilée par ses traits… Y cherchant une ressemblance avec un autre Nerra qu’elle sait impossible, n’étant pas du même sang. Dans son dos, le froid de la pierre coule le long de l’échine, elle ne peut plus reculer. Maeve est obligée de lever les yeux pour ne pas rompre ce regard, qui elle le croit, l’espère encore, peut la sauver. Eikorc va se rendre compte de ce qu’il fait, il lui donne une leçon, elle la comprend… Oh oui elle a compris qu’elle n’était rien, encore moins face à lui.

Petit à petit, il rogne l’espoir à coups de piques, à coups d’explications furtives. Coin par coin, il réduit l’univers des possibles, laissant la Flamme seule avec ses images. Les secondes s’étirent comme des heures alors qu’elle imagine, incrustés dans le souvenir de la religieuse pendant à la main du colosse, les traits de son fiancé, ceux de sa mère, ceux de son frère.
Karyl, que j’ai eu raison de te dire que la vengeance ne valait rien… Nous ne sommes rien Blondinet, rien que des enfants trop jeunes pour jouer aux grands, rien que des spectateurs de cette haine qui agite les adultes. Nous n’avons pas à nous mêler, regarde le résultat petit frère, regarde dans quel état est ta sœur, d’avoir trop joué les grandes… Elle qui voulait juste se reposer…

La hache du colosse fend l’air et la chair comme un couteau chauffé une motte de beurre. Maeve ne réalise pas tout de suite qu’elle vient de perdre ses doigts, sa hache, forgée avec soin par un oncle, lui aussi absent. Même le fracas du métal sur le sol ne suffit pas à lui faire réaliser ce qu’il se passe. Ni le bruit insupportable de son poignet qui se brise.
Pourtant la douleur est là, atroce, fulgurante, ignoble… Elle sent encore ses doigts crispés sur sa hache, cette poignée sous le cuir de laquelle se trouvent deux bombardes gravées spécialement pour elle par Enguerrand, la dague, première arme blanche qu’elle a jamais possédée, offerte par sa mère, fièrement dressée au bout de son poing, elle ne quitte pas le regard du colosse, bouche bée, rendue muette par la souffrance qui, comme si le son, les odeurs, le gout et le toucher lui étaient rendus subitement, déboule sous son crane comme une avalanche de sensations plus terribles les unes que les autres.

Elle hurle. Elle hurle d’un son à en faire exploser des vitres s’il y en avait eu dans ce couvent retiré d’Anjou. Elle hurle à en briser les tympans du Nerra qui lui fait face. Elle hurle sa douleur, mais aussi sa déception, sa crainte, sa souffrance, ses rêves perdus, son enfance brisée, l’espoir envolé. Elle hurle.

Puis se tait.

Elle se tait, n’ayant plus de souffle. Le filet d’air qui la maintient en vie la pousse en avant. L’instinct de survie, même lorsqu’on ne se sait aucune échappatoire, fait avancer la Flamme, de toute la force qui lui reste, les dents serrées, ses bras en avant, cherchant à frapper, marteler, s’infligeant par là même des sensations plus affreuses que les précédentes. Mais elle doit faire quelque chose, elle ne peut pas… elle ne peut pas mourir sans réagir.

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Au revoir, Fab.
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