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[RP] Normandie vous avez dit ? Vaches, Calva et Licorneux!

Ewaele
[Du Mans à Rouen en passant par l’Alençon.]

Il y a des jours où il ne fallait pas avoir les deux pieds dans le même sabot, il y avait des matins où il ne fallait pas avoir envie de dormir et cela même si on venait de finir le tour de garde, le dernier sur les remparts du Mans. A peine le temps de dire ouf, qu’une mission prenait fin et une nouvelle voyait le jour. Alors, pas de temps à perdre, démontage de tente, ramassage rapide ce qui pendant quatre mois avait rythmé leur vie dans les villes du Maine et se tourner vers un autre horizon.

La rousse avait à peine eu le temps de descendre les dernières marches et de jeter un dernier regard sur la campagne mainoise que déjà on l’appelait pour la mettre au parfum. Elle prit seulement quelques minutes pour passer à l’auberge prévenir la nourrice de préparer ses effets et ceux de la petite et de se tenir prête, d’aller trouver ses frères et sœurs et de leur expliquer l’organisation à venir, d’aller prendre ses maigres affaires pour voyager, le reste suivrait et arriverait quelques jours après eux, mais c’était devenu une habitude, de toute façon pas le choix, ils devaient prendre la route, nuit blanche ou pas à marteler les pierres du chemin de garde, la route les attendait. Elle prendrait les devant avec sa lance, Marie partirait avec un jour de décalage… Dernières consignes à son amie, petit sourire en coin, voilà les capes azurs voletaient dans le dos des cornus qui sortaient déjà de l’enceinte de la ville. Point la peine de se retourner, quand bien même un dernier regard aurait pu être… Trop tard !


[Debout les gars, réveillez vous !]

Le temps passa à battre la campagne entre Maine et Alençon, il n’arriverait jamais en Normandie avant la tombée de la nuit… Sans parler de l’accumulation de fatigue qu’ils avaient, même si là aussi c’était devenu une habitude. Ils dressèrent un campement succinct, chacun vaqua à ses occupations afin de pouvoir dormir, manger décemment, tous ensemble autour d’un feu pétillant qui réchaufferait aussi bien les corps que les âmes. Une nuit à la belle étoile… Cela faisait longtemps, pratiquement une année même, quand elle avait décidé de quitter le Limousin en compagnie de son ami, frère d’armes ou frère tout court Breccan… Un sourire étira ses lèvres et tout en saluant ses compagnons de route, elle prit la petite dans ses bras, alla s’installer un peu plus loin. Une histoire, quelques caresses sur les joues roses, un avant bras qui l’entoura pour la caler contre son corps et regarder deux petits yeux bleus se fermer pour rejoindre Morphée…

Le réveil avait été difficile.
Lorsque la main glacée de Maëlya s'était posée doucement sur la sienne, alors que l’enfant venait se caler dans son sommeil près de la rousse, la jeune femme avait sursauté, poussant une injonction inarticulée, les yeux pleins de sommeil. Elle s'était assise, les cheveux défaits, sa tenue chiffonnée, grommelant sans vraiment y croire, encore prise dans un rêve étrange dans lequel dansaient quelques chimères. Autour d'elle, sur le sol, trônaient les reliques de sa veillée : un livre ouvert, des morceaux de chandelle presque consumés… Doucement elle quitta le petit corps chaud et le couvrit de sa cape pour que l’enfant ne s’éveilla pas par manque de chaleur. Puis elle se dirigea vers un point d’eau qu’elle avait remarqué la veille pour faire une toilette rapide et se rafraichir. Elle laissa à ses frères encore quelques heures de sommeil, le soleil n’avait pas encore montré le bout de son nez, ils avaient le temps… Mais toute bonne chose avait une fin ! Alors que l’avant dernier tintement de matine retentissait dans un hameau, doucement porté par le vent aux oreilles de la rousse, les prémisses du jour levant eux, faisaient leurs apparitions… Cette dernière vint, avec toute la délicatesse qu’il lui était permis d’avoir, avec la voix la plus charmante que l’on puisse rêver d’entendre à son réveille… Brayer aux pieds des endormis pour les faire réagir !


Zou tout le monde debout, il est l’heure mes seigneurs de reprendre la route… Je vous laisse vous préparer on se retrouve sur le bord du chemin mais, fissa on a encore des lieues à parcourir… Je me doute que vous préféreriez mieux entendre, au point du jour, la trompette sonner le boute-selle pour monter à cheval, que la cloche tinter matines ! Mais quand les derniers coups retentiront nous lèveront définitivement le camp en direction de Lisieux !

Sur ce elle tourna les talons confiant le mini pot de colle qui était agrippé à sa jambe à la nourrice et alla préparer sa monture…
_________________
Akane, incarné par Ewaele



[ De long en large en travers sur Argentan – Elle voulait revoir sa Normandie, mais pas ainsi !]

Aux aurores, durant une matinée de juillet sur un camp de fortune en Argentan. Quelques irréductibles y passèrent la nuit, de ceux que certains surnommaient « les cornus ». Drôle de nuit avec les ronflements masculins, la brune avait du mal à fermer l’œil, pour le peu qu’elle le fermait. Depuis quelques jours, elle passait son temps les yeux rivés sur des missives qu’elle envoyait en Normandie de par sa buse… Durant son temps libre sur Laval, elle avait eu l’occasion de côtoyer un dresseur de rapaces, et elle fit cette acquisition qu’elle ne regretta pas. Elle sentait depuis un moment que le vent allait tourner en Normandie, que quelque chose allait y avoir lieu, et elle n’attendait qu’une chose, pouvoir rapidement fouler le sol normand.

Et c’est par la matinée de samedi qu’elle apprit que des traites avaient pris le château. En apprenant cela, elle se mit à hurler dans le campement de Laval, d’un cri qui aurait pu réveiller même un mort, pour le coup tout le monde semblait alerté. Sans perdre une minute, une missive fut écrite à l’attention de l’ex duc, à ses camarades normands, des décisions furent prises, une mobilisation s’ensuivit rapidement, et on lui demanda d’en être la responsable, et là, la peur qui lui prit le ventre, de celle de ne pas être à la hauteur, les doutes qui l’assaillent. Elle continue d’envoyer moultes missives, à prodiguer conseils comme elle l’avait promis dans son allégeance. Et la décision fut prise de s’assister d’Ewaele qui se trouvait sur le Mans. Complémentaires, elles étaient, alors autant mettre à profit leurs capacités communes pour organiser cette mission…

… Mais revenons à cette matinée de juillet sur Argentan, quand une brune réalise que bientôt ils seront en Normandie, bientôt ils défendront son Duché, elle était fière et heureuse qu’ils soient à ses côtés, qu’ils aient tous répondus à l’appel lancé. La Normandie et la Licorne, une longue histoire, des grands chevaliers issus de ses terres, Ryes leur forteresse située aussi sur ce duché, issue d’un leg d’un normand célèbre : Aegidius. Mais malgré cela, une ombre planait sur le tableau, une boule lui serra le ventre, l’échec était cuisant, tous les efforts depuis ces dernières années pour que le duché soit prospère anéantis. Elle aurait souhait que ce ne soit qu’un mauvais rêve, or ce n’était pas le cas et tout lui rappelait cette situation critique.

Malgré tout, ses camarades ne devaient pas subir son humeur quasiment maussade, elle se devait de les motiver, de leur montrer qu’elle serait là aussi pour eux, qu’elle les écouterait et les encouragerait au mieux pour avancer ensemble. Alors que le chant du coq se faisait entendre, et que sa fidèle monture se trouvait prête pour le départ après avoir reçu ses soins journaliers, elle se dirigea vers ses frères et sœurs, se racla la gorge et commença à entonner un air d’une voix à la fois forte et bien aigue


«Quand tout renaît à l'espérance,
Et que l'hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre royaume,
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour,
J'aime à revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour.
Il est un âge dans la vie,
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l'âme recueillie
A besoin de se souvenir.
Lorsque ma muse refroidie
Aura fini ses chants d'amour,
J'irai revoir ma Normandie !
C'est le pays qui m'a donné le jour. »*


Un fin rictus se dessinait sur ses lèvres, elle trouvait cette idée amusante de les réveiller de la sorte… Le soleil continuait son ascencion dans le ciel dégagé, le chevauchée promettait d’être encore rude par une telle chaleur. Plus ils partiraient tôt , plus ils avanceraient vite et pourront se permettre quelque repos durant les heures les plus chaudes de la journée.


•Tirée de « Ma Normandie » de Frédéric Bérat, oui c’est anachronique mais on s’en fout !
Kremoseu
[ Sur les remparts d'Honfleur ]

Temps troublés ou espoir et déception se côtoient et formant cordelette bien fine pour hisser une terre en un avenir incertain … résistera ou pas, une question parmi tant d'autre …

Kremoseu s'était vu séparé de sa moitié suite aux évènements, sa blondinette ayant voulu jouer a reprendre château était allé poser ses braies sur les bancs du conseil après une reprise des lieux en règle. Affaire des plus honorable mais qui laissait notre bonhomme un brin seul en ce monde de brutes. Une garde par si, autre action par la, s'occuper, se rendre utile, rien d'extraordinaire, le devoir de chacun, de quoi occuper de longues journées d'été …

Une rumeur venue d'on ne sait ou, un bruit de sabot frappant le sol au loin, une pensée se faufilant le long des fissures d'un mur protecteur, échanges alcoolisés de marchands en taverne, qu'importe , il y aurait bêtes a cornes en territoire Normand.

Gravir l'escalier des remparts, se diriger vers le point le plus haut et scruter l'horizon … rien … si ce n'est quelques paysans venant échanger travaux de labeur contre quelques écus … rumeur fondées ou pas … allé savoir … sa Suzeraine … la rouquine qu'il avait suivie bien souvent en terre Limousine était de ces bêtes … les licorneux … il sourit … notant d'éviter soigneusement ces termes discourtois s'il venait a croisé de ces gens … il y avait bien longtemps qu'il ne l'avait croisé … passeront ils en Honfleur, occasion de renouveler allégeance a la guerrière … quoi qu'il était plus question d'amitié que d'un quelconque serment, certaines choses ne s'oublient pas et ne le doivent en aucun cas … et puis, quelle belle occasion de vider choppes et bouteilles de calva …

Un dernier regard sur l'horizon et de reprendre les taches journalières … rumeur rumeur ...

_________________
--Antlia
[ UNe porte que l'on ferme, un autre voyage, début d'une autre vie ?- Laval le jour du départ]

Musique d'ambiance: cliquez ici



Il fallait partir, encore .... Un an qu'elle était en errance sur les routes du Royaume de France avec un arret brutal en Maine. Brutal , quel autre mot? En y réfléchissant bien, bestial serait plus adequat vu les cicatrfices qui lézardait maintenant et à jamais son corps et qui se manifestaient d'une façon fort desagreable lors de ce nouveau périple. (1)

Partis de Laval, la caravane de cavaliers avait pris la route, sans demander son reste, décision prise en quelques heures, le temps de faire le point sur les denrées et de profiter de la clémence et aide des freres et des soeurs.
La Blonde en avait parlé à la Rousse:

Ald, tu pars?
OUi j'y vais .
BOn dans ce cas, je vais voir.


La Blonde se retira, sans un mot de plus. Elle n'avait plus envie de parler ou de rire depuis sa séance de tortures improvisées en forêt (1) . Elle alla dans sa chambre, oui Bess leur avait épargné LE campement Licorneux de rigueur depuis un an, puis alla se laisser tomber sur sa couche, sinoples vers le plafond, bras derrière la nuque, jambes qui se croisent, esprit vide.
S'empêcher de réfléchir pour ne pas qu'IL lui revienne en mémoire, faire le vide. Oui mais bon la prise de décision passe par la réflection ma Belle et il allait bien falloir qu'un jour cela sorte...si cela peut, ce qui est une autre affaire.
Rester à cogiter? NOn surtout pas, alors se dire qu'un voyage de plus serait salutaire, lui permettrait de ne pas penser . Et si Aristote voulait bien lui placer une bataille ou deux, elle pourrait y verser cette douleur acide qui rongeait l'intérieur de son être sur ses ennemis sans retenue aucune:

Arrêt sur l'instant:
Inspiration, elle décroise les pieds et s'assied au bord de son lit. Elle attrape le lien de cuir qui trone sur la petite table à côté de son lit, afin de tenir sa longue crinière blonde, elle fait son paquetage, rassemble ses effets , remplis sa saccoche puis se munie de la cape azur , sans aucun sentiment qui ne l'effleure.
Coup d'oeil à son épée : il lui faudrait trouver le temps de passer à la forge pour expliquer son cas . BIzarrement elle se sentait nue sans l'épée que le Gramd Maitre de l'Epoque: Eguerrand de Lazare lui avait confiée lors de son intronisation . Celle ci, elle l'avait achetée au forgeron de Laval. Elle était certes de bonne facture mais ...Ce n'était pas son épée, pas celle des Licornes et encore moins la Claymore de sa famille.
un soupir , elle la glisse dans son fourreau puis embarque le tout sur son épaule et sous son bras. Un coup d'oeil à cette chambre qui fut sienne durant des mois.
Une nouvelle mission à laquelle l'Etoile noire répond, un nouvel engagement pour certains des Licorneux, oubliant leur propre personne comme beaucoup faisaient.
Elle referme la porte laissant derrière elle une partie de son fardeau, mais emportant le plus noir et le plus tenace.


De son pas ferme, silhouette élancée qui s'avance vers l'écurie, elle prend en main les brides de sa monture puis s'approche lentement de Syrius. Une petite taquinerie que de nommer son cheval par le nom de l'Etoile du Chien... mais Tlia, c'était cela avant .... oui, avant.
Elle approche son visage des naseaux, sa main se pose déliatement sur le haut de la tête du cheval et elle vient coller son visage à la tête chevaline alors que sa main descend l'encolure doucement. LEs frissons du cheval se propagent à la crinière qui tremble. Elle sait qu'il sait qu'elle a changé , et ne veut point l'effrayer. Complicité si importante dans ce couple cavalier-monture, elle veut continuer à compter sur sa fiabilité, sa force sans peur ni troubles.


Doux .... doux mon beau
Les naseaux tremblent à leur tour sous le souffle puissant du cheval qui ne bouge pas sa tête . Tapes réconfortantes sur le bas de l'encolure musculeuse, ils avaient repris contact.
Il était maintenant temps de partir vers leur nouvelle destination: Rouen.





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Rp dans le Maine [Quand le passé rattrape le présent et détruit le futur ] (1)
Ewaele
[Avant, pendant et après Lisieux…]

Ewaële regardait ses compagnons avancer devant elle dans la joie et la bonne humeur. Elle avait envoyé sa buse, porter différentes missives qu’elle avait écrites avant de ne prendre le départ pour Lisieux... Elle fermait la marche avec à sa dextre Enguerrand qui arborait un sourire comme elle ne lui avait plus vu depuis bien longtemps et à sa senestre Lenance, silencieux et observateur. Le baron aussi était muet, la seule qui babillait était Maëlya, qui, installée dans une assisse, réfléchit et faite pour elle afin de voyager, ne leur laissaient pas un moment de répit. Pour ceux qui se demande ou était la petite fille… Un panier ou du moins un semblant de panier en forme de U plus évasé, et renforcé, attaché avec des sangles à la monture de la rouquine. L’enfant pouvait aisément y tenir assisse elle aussi attachée pour éviter une éventuelle chute. Depuis quelques temps déjà Ewa avait du réfléchir a un moyen pratique pour qu’elles se déplacent. Finis l’écharpe de drap en bandoulière comme quand elle était bébé, elle avait grandi, trop vite au goût de la rousse.

Maman, maman… Les Baches… Ewa grognait et la reprenait… Maëlya pas maman je t’ai déjà dit ! Et la rousse de rosir sous les yeux des deux hommes qui lui jetaient des regards en coin amusés… Et on ne dit pas baches, mais Vache !!! Elle marmonnait la Comtesse, mais elle ne pouvait en vouloir à l’enfant, elle n’avait connu qu’elle et la nourrice. Et intérieurement les questions par rapport à son pot de colle favori tournicotaient. Quoi faire d’elle ? De mission en mission elle la trainait, ne passant que trop peu de temps avec elle, quand elle pensait que sa mère lui avait confié pour la sortir de Provence lors du conflit qui avait frappé là-bas… Qu’avait elle fait de plus ? Mission dans le Maine et maintenant en Normandie… Elle soupira et chassa du moins un temps toutes ses interrogations.

Après avoir chevauché jour et nuit ils arrivèrent à l’aube sur Lisieux. Elle laissa l’enfant à la nourrice, donna les consignes aux autres licorneux et alla s’installer dans une auberge pour lire les différents parchemins qui lui étaient arrivés et y répondre. La ville était calme tout comme les chemins qu’ils avaient emprunté, ils n’avaient croisé personne pour ainsi dire… Trop calme au goût de la rousse ! Pourtant dans l’auberge avait eu lieu une discussion qui lui avait fait tendre l’oreille. Discussion qui tournait sur le conseil actuel de régence et les personnes en faisant partis. Un nom lui avait fait relever la tête : Johane. Avait-elle bien entendu ? Etait ce bien la Johane qu’elle connaissait du Limousin ? Et qui disait Johane, devait vouloir dire Kremoseu ? Elle n’en revenait pas… Elle n’avait plus de nouvelle de son vassal depuis des lustres, fallait il venir en mission en Normandie pour le voir ? Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Plume et parchemin toujours de sortis sur la table elle griffonna quelques mots rapidement.


Citation:
Krem !

Dis moi, je suis actuellement en train de fouler le sol Normand… Un nom dans une conversation m’a… ‘Fin bon, j’ai entendu parler de Johane qui serait dans le conseil de régence de Normandie. Est-ce possible ? Seriez-vous dans ce Duché ? Je n’ose y croire ! Depuis le temps cela serait merveilleux de vous revoir. Donne moi vite de tes nouvelles ainsi que de la blonde qui t’accompagne encore je pense.

Avec toute mon amitié, ta suzeraine et amie.

Ewa.



Le temps s’étirait, la journée prenait fin, il allait falloir penser à préparer à nouveau monture et affaires et à continuer la route vers la capitale Normande. Toute fois pas avant d’avoir visiter un peu les tavernes de la bourgade et d’avoir prit la température du coin. Deux ou trois rencontre guère plus. Deux hommes de la garde de Lisieux si elle avait tout compris. Samael et Antoinius et un Duc… Un Duc oui, qui à peine le pied posé en sur le plancher de la taverne l’avait assaillit de questions, attitude bizarre, ancien licorneux elle avait déjà pu le rencontrer chez les feudataires, ça mémoire à lui, lui faisait défaut, mais la rousse se souvenait très bien d’Alcalnn… Mais l’heure était venu de continuer sa route, ses frères et sa sœur devaient l’attendre tout comme l’enfant qui sans doute était déjà installée à sa place par la nourrice et dormir, elle l’espérait. Ils allaient profiter de la fraicheur de la nuit pour avancer le plus possible afin de ne pas perdre de temps.

Au petit matin ils avaient passés Honfleur et se rapprochaient de Fécamp. La rousse céda sa monture à Lenance et prit la sienne pour partir en repérage afin de trouver un lieu adapter pour prendre un peu de repos, nul besoin de trainer la petite fille dans sa recherche. Elle s’éloigna un peu des chemins pour se rapprocher des falaises qui surplombaient les vagues. Elle descendit de la monture pour inspecter la topologie du plateau qu’elle venait de découvrir. Cette plate- forme ne se situait pas au bord du vide mais sur un flanc et était surplombé par une barre rocheuse, drôle de découpe dans la pierre d’ailleurs. Il était possible d'accéder aux falaises par l'autre côté du chemin qu’elle avait emprunté. Le plateau était en fait traversé par un très étroit sentier qui serpentait depuis le pied la route et continuait en mourant avant les parois rocheuses. Si on continuait sur le sentier après avoir traversé cette esplanade suffisamment vaste pour pourvoir accueillir une trentaine d'hommes, on arrivait face à un mur qu'il fallait escalader en s'aidant des petites aspérités qui parsemaient sa paroi. La barre rocheuse constituait une sorte de toit naturel qui protégeait du vent et des intempéries tout en laissant accéder la lumière et une légère brise. Celle-ci avait dû déposer au fil des temps une fine couche de terre fertile où avait poussé une douce mousse irriguée par une petite source qui coulait d'une anfractuosité de la roche. Le petit plateau était ainsi couvert d'une végétation agréable mais de taille modeste: fleurs, buissons et arbrisseaux s'épanouissaient tant sur le plateau que sur la paroi et constituaient un écrin charmant propice à la détente. Un lieu improbable dans ce décor. Le temps allait être ensoleillé. Tout semblait idéal pour passer une belle journée et trouver le repos nécessaire avant la fin de leur voyage.

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Kremoseu
Parchemin étonnant venu des airs, quelle surprise, elle était donc bien la. Il profita donc d'un instant de calme en sa taverne pour poser quelques mots et envoyer nouvelles a la Licorneuse ...


Citation:
Ewa, ma suzeraine, mon amie …

Finalement je ne suis pas fou, la Licorne foule bien les terres de Normandie, il m'avait semblé qu'il en était ainsi mais en ces temps troublé peut on on se fier a la rumeur.

Alors oui nous sommes , avec Johane, en ce territoire depuis quelques temps déjà, nous avons quitté le Limousin, terre gangrené par la bêtise et l'immondice pour nous trouver patrie digne de ce nom. Il me semble que nous avons fait un bon choix, bien que certain évènements récents me laisse perplexe … la fatigue sans doute.

Tu as raison sur ma blondinette, Johane , avec quelques compagnons a participé a la reprise du château, honteusement attaqué par une troupe de brigands et quelques traitres locaux. Elle se présente d'ailleurs sur une liste aux prochaines élections. Tu la connais, elle ne peut rester a rien faire. Quand a moi j'essaie de me montrer digne du titre que tu m'accorda il y a quelque temps, mais la politique n'entre plus vraiment dans mes projets , un écœurement sans doute lié a mon ancienne vie.

Nous habitons Honfleur ou je me trouve actuellement et Jo est a Rouen bien sur, je pense que tu te dirige vers elle, elle sera sans doute surprise de voir notre ancienne Comtesse …

J'espère que tu te porte bien, que les routes et combats que tu suis n'altèrent pas ta santé et ton moral. Peut être aurons nous la chance de nous croiser, bien que mes soirées ne se passent principalement sur les murs de la ville.

Bien toi, ton ami et devoué ,

Krem

PS : Si tu croise la Cap, transmet lui mes amitiés et mon respect.

PPS : Au fait que fait tu en ces terres ?

_________________
--Maelya



[C’est moi qui raconte la fin du voyage na !]

J’suis assisse sur la plateforme que maman nous a dénichée pour nous installer pour la journée… Je regarde droit devant moi… y’a un truc immense entre le bleu et le vert qui n’arrête pas de bouger… Maman elle m’a dit que c’était la mer, mais c’est quoi la mer ? Pff, ils sont mignons les grands mais ils ne se mettent jamais à notre place. Moi je découvre mais si on ne m’explique pas par des mots simples mon petit cerveau ben il ne peut pas comprendre voilà ! Mais c’est quoi cette bestiole qui vient m’embêter ? Je lève les bras, mes mains s’agitent autour de ma tête…

Nan, nan, z’veux pas ! yaisse moi ! v’tant…

Je m’énerve et fait une drôle de tête sans doute, mais ça a le mérite d’attirer l’attention de ma maman. Du moins, si je dois être honnête avec vous, ce n’est pas maman… Mais je ne connais qu’elle et ma nourrice qui s’occupe de moi quand maman n’est pas là. Elle m’a dit que maman c’est une dame qui s’appelait Virginia, et que c’était sa vassale. J’ai pas tout compris, mais je crois que ma petite tête faisait oui pour la rassurer, car la rousse elle avait l’air ennuyée à me raconter tout ça. Mais je m’en fou que ça soit ma maman ou pas, moi je l’aime et je l’appelle comme ça même si ça la fait grogner et râler. C’est ma maman à moi na !

Je ne sais pas depuis combien de temps on est là, je ne sais pas qui sont ces hommes et cette femme qui nous accompagnent, j’ai du mal à tout assimiler ce qu’elle veut m’expliquer ou me faire comprendre. A ce qu’il parait y’a mon parrain dans le groupe. Il était là quand je suis née et il a aidé ma maman rousse à prendre soin de moi en Provence. Il a l’air gentil mais je ne le connais pas, je ne me souviens pas. Puis y’a ce grand monsieur barbu… Un chevalier qu’elle m’a dit. Eng… Eng quelque chose, trop dur son nom pour m’en souvenir ! Moi dans ma petite tête c’est le barbu. Il ne parle pas beaucoup, mais depuis qu’il a prit la route avec ma maman il sourit… je ne l’avais jamais vu ainsi pour vous dire. Je me suis même demandée s’il avait une langue… Bah oui quoi !

Mais maman elle est à côté de moi maintenant. Elle vient voir pourquoi je m’agite, et bêtement je lui souris… Ma petite tête se penche avec des yeux malicieux et je ne peux m’empêcher de lui sauter au cou. Elle est douce ma maman, mais ça je suis sure que peu de personne le savent. Des fois quand je la regarde, je la trouve triste, son visage il se ferme et je ne comprends pas pourquoi. Alors je cours comme je peux vers elle et lui grimpe sur les genoux pour entourer son cou de mes petits bras et je la serre fort, fort, en lui disant : ‘moi t’aimes’. Même que des fois, ben je vois une perle d’eau au coin de ses yeux quand je lui dis ça. Mais j’aime, car pour le coup elle me cale tout contre elle en me berçant doucement et me fait plein de bisous.

Ah ben, la voilà qui repart déjà. Pas grave je vais la suivre, pour une fois que je peux en profiter autant. Qu’elle ne me laisse pas dans une chambre avec la nourrice ! Elle parle à l’un, puis à l’autre, un mot sympathique à la jeune femme qui nous accompagne : Alf je crois… J’suis plus très sure en même temps. Et dans le ciel ça siffle, je me mets à trépigner sur place en m’accrochant à l’une de ses cuissardes. C’est la buse qui revient, j’l’aime bien elle aussi même si j’en ai très peur. Maman elle met un gant pour la réceptionner et récupérer la missive qu’elle lui ramène. Elle a le sourire aux lèvres maman, elle a l’air contente, elle dit que son ami Kremoseu est en Normandie, ainsi que la blonde Johane. C’est qui encore ceux là ? Des qui vont me piquer ma maman ? Qui ne lui laisseront pas le temps de venir me voir. J’en ai marre quand elle fait ça, et je me fais peste avec elle car elle me manque à moi. Mais elle ne me laisse jamais le choix puis bon vu son caractère hein !

La journée s’est passée et je ne m’en suis pas rendue compte, j’ai joué avec les uns ou les autres, ils sont tous gentils avec moi. J’aime bien le barbu, il a plein d’images dans les yeux, il a des gestes très tendres… Mais maman elle me dit de ne pas trop l’embêter quand même. Alors je vais voir mon parrain, qui reste un peu à l’écart du groupe si maman n’est pas disponible. Il me prend sur ses genoux et me fait sauter, il me caresse les joues et me fait rire. ‘Fin là je crois que maman elle a dit qu’il était l’heure de ramasser les affaires et de reprendre la route pour se rendre à Rouen… C’est quoi Rouen ? Qu’allons-nous faire là-bas ? J’en sais fichtre rien mais là où est ma maman moi je veux être. Même si ce n’est que pour des moments volés, ces moments ils ne sont qu’à nous et jamais je ne les partagerai avec quelqu’un d’autre ! Mais peut être que cette fois elle me gardera près d’elle si je suis très sage ? Alors j’écoute et je suis très attentive a tout ce qu’elle peut me dire, je ne veux pas être punis par son absence, ni aller dans une chambre d’auberge sans elle.

Ben voilà elle m'a installée de nouveau dans mon panier et elle sur le dos de son cheval tout le monde est prêt et mes petits yeux ben ils me brûlent. Je suis fatiguée et je crois que je ne vais pas tarder à m’endormir. Le petit galop va me bercer doucement et je ne suis même pas sure de voir le soleil se coucher. Mais ce n’est pas grave car ma maman elle est là et c’est tout ce qui m’importe. Demain quand il fera jour on sera arrivée qu’elle a dit. Alors je n’ai plus qu’à rejoindre mes rêves de petite fille et ne me soucier de rien. Elle est là pour moi, m’aime, prend soin de moi et me protège comme le ferait une vraie maman… Je baille et mes paupières clignent… Je remonte une de mes petites mains sur la cuisse de la rouquine et j’attrape doucement ses braies et dans un murmure avant qu’il ne soit trop tard je lui murmure :


Ze aime toi.
Akane
[ Sur les routes toute la sainte journée… ]

Et ils avaient chevauché à travers l’Alençon et sur les routes normandes. La brune arrivée sur le sol normand n’avait pas pû s’empêcher au passage de leur montrer les vaches qui les regardaient, ou les pommiers qui donnaient des fruits bien juteux permettant la fabrication du calva, nectar apprécié en cette contrée. D’ailleurs, les fruits commencèrent à murir doucement, bon présage pour la récolte à venir…Des pommiers, des vaches, des pommiers, des vaches…Des colombiers… Bolbec…son domaine, ils passèrent rapidement devant, ne pouvant s’arrêter. Ce n’était point une excursion… Pourtant leur offrir le gite et le couvert ne serait pas de trop, depuis combien de temps n’avaient ils pas dormi dans un lit confortable ? Des campements ou des petites auberges aux couches plus que vieillies étaient leurs lieux de repos ces derniers mois…Mais il fallait avancer… Saint Eustache la foret, et là gros pincement au cœur, larmes qui perlent légèrement. D’un revers rapide et avant que quiconque ne se rendre compte de son état, elle essuie d’un revers de la main ses joues. Le domaine semblait au ralenti, les paysans croisés portaient une mine triste au petit jour, la maitresse de ces lieux étant décédée. Elle s’en voulait, la brune de ne pas avoir pu lui dire adieu, dire adieu à sa vassale, son amie, et une idée germa en son esprit…

Chevauchée qui se poursuit dans le bruit rythmé des sabots foulant le sol , bruit routinier pour la normande, plus habituée à galoper que de tenir en place, et petit à petit, ils arrivèrent à leur destination… Fécamp…

[ Dans la cité, puis entre Fécamp et Rouen, une pêche au port de Fécamp, et retour au campement ]


Foulée ralentie des équidés, ils traversèrent la ville, il leur fallait installer le campement avant l’arrivée du reste des renforts, du travail en perspective en ce début de journée, entre les villes de Rouen et Fécamp. Il était décidé de faire ainsi pour que tout ce beau monde se retrouve. En traversant la ville, elle ne put s’empêcher de narrer un peu son histoire, leur indiquant qu’ici avait vécu un lieutenant commandeur de la licorne Raphael De Vergy, surnommé Kratos, frère défunt de leur illustre capitaine. Et leur parla aussi du duc Wakuma, d’autres têtes qui ont œuvré pour la Normandie.

Dans le ciel, sa buse suivait, et en racontant l’histoire de la ville, des images passèrent en son esprit, de sa jeunesse, ainsi se déroula le passage dans Fécamp. Sortis de la ville, ils commencèrent à monter le campement avant l’arrivée d’Ewaele malgré la chaleur qui devenait accablante. Motivation des troupes, le travail avançait et à la mi journée, le campement fut enfin dressé.

Durant l’espace d’un instant, elle se retira dans sa tente, et écrivit quelques plis, régla quelques détails, vérifiant une fois encore les plannings de chacun. Et un soupir… Elle avait besoin d’être seule, de se détendre quelques instants. En Fécamp , elle avait laissé une barque pour pêcher… Autant joindre l’utile à l’agréable. Elle fabrique de ses propres mains une canne à pêche de fortune, prend la route direction le port.
Arrivée sur place, elle reconnait sa barque ayant mal vieillie, pour ce qu’elle en ferait, ce serait suffisant, se saisit des rames et prit un peu le large. S’atteler à la tâche… Une prise, deux prises, trois prises d’une taille plus que respectable qu’elle partagerait avec ses compagnons….

… Et la fatigue…

Plus un bruit alentour, sauf le clapotis de l’eau. L’astre solaire se trouvait au zénith, elle sentait le sommeil l’envahir peu à peu, elle s’allongea dans la barque et se laissa bercer…Elle ne savait pas combien de temps elle resta ainsi, les yeux clos, oubliant tout, même les querelles intestines et surtout sans fondement... Elle rêvait de ça depuis un long moment. Un cri dans le ciel, celui de sa buse la réveilla la rappelant à la réalité. Elle reprend alors les rames, s’en retourne au port, y laisse sa barque…

Arrivée au campement, elle posa dans un endroit frais sa pêche pour que le marmiton la cuisine le soir même, et se remit au travail dans sa tente.

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Errante de l'Ordre de la Licorne
Ewaele
[De la campagne à Rouen… De Rouen au campement !]

Les premiers rayons du soleil se faisaient sentir sur la peau de la rouquine qu’avec ses compagnons ils passaient l’enceinte de la ville de Rouen. Arrêt obligatoire au poste de garde afin de se présenter, faire un premier tour dans la cité, prendre ses marques et quelques repères… Une visite au bourgmestre afin de mettre les choses au point. Reconnaissance des lieux, puis à nouveau reprendre leurs chevaux et se diriger a un point de rendez vous qui avait été établis avec sa sœur, Akane, responsable de la mission sur Fécamp. Un campement serait établi entre les deux villes, permettant aux troupes de se réunir. Elle avait fait suivre le gros du campement du Maine. Cuisinier et marmitons, palefrenier et compagnie. Logiquement ils devaient déjà être à l’ouvrage d’arrache pied. Logiquement a leur arrivée un campement digne de ce nom les accueillerait… remparts montés en rondins de bois formant une palissade. Deux postes de garde, un du côté de Fécamp l’autre de Rouen… A l’intérieur ils retrouveraient tout le confort que pouvait avoir un campement tel que ce dernier. Ecuries, réfectoire et bien évidemment des tentes. Installé de façon identique que dans le Maine. Le chef de lance au centre et les autres tout autour. Il y aurait aussi sans nuls doutes une tente pour travailler sur les différents dossiers, qui permettrait d’accueillir le Haut Conseil et les responsables de cette mission. Enfin elle aurait le temps de s’en rendre compte en arrivant sur place.

Pour l’heure ils allaient faire une pause pour se reposer un peu et prendre un léger repas. Ils avaient chevauchés toute la nuit et n’avait pas eu le temps de poser pieds à terre. De plus son pot de colle se réveillait enfin en se frottant les mirettes et en s’étirant, elle n’allait pas tarder à les assaillir de questions dans un langage pas toujours compréhensible. La rousse s’arrêta en bordure de chemin en regardant une pommeraie ombragée qui conviendrait parfaitement. Elle descendit de sa monture et détacha Maëlya. Attacha son cheval à la branche d’un arbre et retira sa cape azur tout en prenant place au sol se laissant tomber en arrière, savourant la fraicheur de l’herbe. Mais la gamine en avait décidé tout autrement et Ewa dut lui faire les gros yeux plus d’une fois et finir par demander à la nourrice de s’en occuper au moins pendant une petite heure qu’elle puisse prendre le repos nécessaire. La faim ne tenaillant pas encore son estomac, elle préféra se laisser glisser dans le pays des rêves pour avoir une mine potable quand elle retrouverait ses autres frères et sœurs.

Le temps avait dû s’écouler quand elle ouvrit enfin les yeux, encore ensommeillés, le corps endoloris d’avoir goûté le sol dur. Elle s’étira en poussant un grognement et leva doucement la tête en ouvrant qu’un seul œil pour faire un tour d’horizon de ce qu’il se passait dans son entourage direct… Elle se tourna sur le côté prenant appui sur son coude et sa main se glissant sur sa joue elle ne put s’empêcher de sourire à la première vision qu’elle vit à ce moment là… Maëlya tenait dans sa dextre une longue herbe et venait chatouiller, avec le bout, le visage d’Enguerrand qui, de sa main sans ouvrir les yeux essayait de chasser ce qui le titillait. Devait-elle intervenir ou laisser faire ? Bonne question que cette dernière. Comment réagirait le chevalier en découvrant la gamine en train de se jouer de lui ? En attendant cette vision à ce moment là, dans cet environnement, avait un goût particulier presque unique… Juste un peu de fraicheur. Ewa observait la scène sans s’en lasser tellement ces petits bonheurs étaient lointains dans ses souvenir. Apprécier les choses simples de la vie. Décidément cette petite avait le don en bien des choses. Elle poussa un soupir de bien être et se redressa pour s’asseoir en tailleur, arrachant elle aussi une herbe folle pour la porter à sa bouche et la mordiller. Puis son regard chercha ses autres compagnons… Ils étaient tous là, entre repos du corps ou de l’âme, dormant ou perdu dans leurs pensées savourant chacun à leur façon cet instant.

Elle sursauta quand elle entendit un cri et vit sa monstresse lui atterrir dessus toute apeurée. Enguerrand était lui aussi assis maintenant, avec un air… hum… Ewa ne put s’empêcher de rire. La petite venait de se faire surprendre et la rousse se doutait de la suite des évènements. Mais le regard du Barbu comme l’appelait souvent Maëlya qui maintenant regardait femme et enfant enlacé l’une à l’autre, était allumé d’une flamme qu’elle n’avait plus vu depuis fort longtemps. Cette petite fille était surprenante, réussirait elle là ou beaucoup avait échoué ? La Comtesse se releva avec la brunette dans les bras et sans un mot claqua une bise sur la joue du chevalier avant de donner le signal du départ pour rejoindre enfin le campement.

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Akane
[ Accueil de la seconde partie du groupe – Entre Fécamp et Rouen ]

La brune au campement travaillait d’arrache pied. Nez toujours penché sur son velin, elle n’avait pas constaté l’avancée de la journée. Elle se souvint qu’un lieu de rendez vous avait été convenu avec Ewaele, sa sœur d’armes, et qu’il était temps d’aller à sa rencontre.

Rapidement, elle prépare sa monture, lui flatte le chanfrein remarquant son état de fatigue pour l’encourager. La pauvre bête prenait de l’âge, même si elle se trouvait toujours autant fougueuse. La monter, aviser ses compagnons de sa sortie du camp et leur indiquant d’être vigilants. Elle file ensuite au trot au lieu de la rencontre.

Plus elle avançait, plus elle distinguait des cavaliers, Ewaele en tête avec une petite fille suivie de Enguerrand, de Rems , Alfgard, Lenancéen, Phil, Julios et enfin Nith leur Grand Maistre, derrière eux, l’aide au camp du Maine. Léger salut de la tête, ils se rendirent au camp rapidement.


[ Au campement licorne ]


Il était temps… Temps que les deux femmes se rencontrent, se parlent. Toutes deux travaillaient ensemble, et naturellement Akane proposa à la flamboyante rousse de devenir son bras droit.

Elle décida d’aller la voir, pour l’accueillir déjà d’une part et de la remercier de l’autre. Elle la vit affairée avec l’enfant qu’elle aperçut tout à l’heure. D’un pas rapide elle s’approcha, sourit légèrement et prit la parole


- Ewaele, bienvenue à toi et merci d’ores et déjà de ton aide si précieuse. Nous vous attendions.

Son regard azur se reporta sur l’enfant qui semblait adorable. En un réflexe elle s’accroupit alors que la petite se cache derrière les jambes de l’errante. Son sourire se fit plus grand, son regard plus doux, elle qui d’ordinaire arbore un regard des plus froids


-Tiens nous avons une nouvelle recrue visiblement… Comment s’appelle ce petit ange ? je ne savais pas que l’on pouvait avoir des écuyers personnels, et surtout si jeunes ! Bonjour demoiselle !

Faire un brin d’humour… En ces circonstances, elles en avaient bien besoin toutes les deux, qui plus est , elle sentait une légère appréhension venir en elle vu que le Grand Maistre se trouvait dans le camp, la crainte qu’une chose soit mal faite ou pas assez bien à son gout. Elle le savait pointilleux, et appréhendait aussi de se retrouver face à lui aussi en tant qu’épouse, crainte qu’il aborde un sujet douloureux qui pourrait ouvrir de nouveau une plaie qui se referme lentement…Elle continuait d’avancer et se noya sous le travail pour mieux oublier, cependant comment oublier la perte d’un être issu de sa propre chair ?

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Errante de l'Ordre de la Licorne
--Maelya



[je m'appelle Maëlya, j'ai un an et pas toutes mes dents!]

Je suis sage, je suis très sage, mieux encore je suis très, très, sage… Je suis allée m’installer juste au dessus de la tête du chevalier, le barbu que je l’appelle vous vous souvenez ? Il est couché dans l’herbe à l’ombre d’un pommier et il a les yeux fermés. Moi je suis arrivée tout doucement après que maman elle m’a fait les gros yeux. Je n’aime pas quand elle fait ça, et j’ai décidé de la bouder voilà ! Puis mon parrain ben il a été se promener et mes petites jambes elles n’auraient pas pu le suivre alors il ne me restait plus que euh… Engmachinchose…

J’ai arraché avec mes deux petites mains une grande herbe et je me suis demandée un moment ce que je pouvais bien en faire… Rien, alors je l’ai lâché et c’est là qu’elle est tombée sur le visage du barbu qui l’a chassé rapidement de sa main… J’y peux rien moi s’il m’a fait voir comment faire pour l’embêter ! J’ai vite récupéré mon herbe et j’ai commencé à venir caresser le visage du chevalier très doucement pour commencer, mais il ne réagissait pas, alors, ben j’ai insisté beaucoup fort même, et là ben une fois sa dextre une fois sa senestre venait balayer son visage pour chasser mon herbe qui l’embêtait. Je trouvais ça très rigolo. Mais je restais très sérieuse jusqu’au moment ou sa main attrapa la mienne et que j’ai eu très peur! Même que je me suis mise à crier très fort et quand il relâcha ma menotte, et ben je suis partie en courant me réfugier dans les bras de ma maman qui avait l’air amusée de ce qu’il m’arrivait. Mais je m’en moquais maintenant j’étais à l’abri tout contre elle dans ses bras. D’un coup elle se leva et se dirigea vers le barbu, et je n’ai rien trouvé de mieux que de faire comme elle, relever fièrement mon petit nez alors qu’elle lui déposait un bise sur la joue, moi je lui aurais bien tiré la langue, c’était tentant mais je me suis retenue. Je ne voulais pas me faire disputer inutilement. Maman elle n’aime pas quand je suis irrespectueuse et vu que je ne voulais pas être séparée d’elle, mon but était d’être la plus sage des enfants.

Apparemment il était déjà l’heure de repartir, je n’y comprenais rien a ce monde de grand, ils avaient de drôles de jeux. Toujours sur des chevaux à galoper, ou sur des remparts main sur le pommeau de leur épée. Il était rare de les voir aussi détendus que ce que je venais de vivre et je vous promets que j’en avais profité tout mon saoul car je ne savais pas quand des moments comme ceux la se reproduiraient. A nouveau attachées dans mon panier à regarder les paysages je chantonnais, enfin chantonnais est un grand mot pour une enfant de mon âge. Je me gargarisais la gorge en poussant des lalalalalalalalalalala. Je crois que si maman l’avait pu elle m’aurait bâillonné et je suppute que ce n’était pas la seule… Mais je m’en moquais j’étais contente et je voulais le faire savoir quitte a user la patience de ces adultes qui n’y comprenaient vraiment rien !

Y’a une femme qui arriva au devant de ma maman et qui la salu!… j’la connais pas celle là c’est qui ? Elle a l’air bien sérieuse avec ma maman et très courtoise… Ca ne sent pas bon tout ça, J’aime pas du tout du tout. Maman elle n’eut pas le temps de répondre que la dame elle se baissait vers moi… Mais elle me veut quoi elle ? J’accroche la cuissarde de ma maman et va me cacher derrière elle, je n’aime pas les inconnues moi… J’suis un animal sauvage d’abord et comme eux je grogne et je souffle quand j’ai l’impression d’être en danger. Maman elle me pose une main sur la tête, elle sourit à la brune qui me regarde bizarrement ! Elle lui parle même... Et avant qu’elle n’ait le temps d’en dire plus de ma petite voix que je fais la plus rauque possible je marmonne comme j’ai déjà vu maman faire…


Maëya !

Et je file derrière le barbu qui est aussi descendu de sa monture, lui c’était un homme un vrai, sans doute plus fort que maman et il pourrait encore mieux me protéger. Il va se demander ce que je lui veux à force mais je m’en fiche, s’il n’est pas content et ben je finirais par lui tirer la langue une bonne fois pour toute na ! Mais j’ai beau avoir un caractère aussi agréable que maman, des fois je sais être aussi douce. Puis je l’aime bien lui et je m’en voudrais de lui tirer la langue comme ça, alors doucement je glisse ma petite main dans la sienne qui me semble immense, et je tire dessus pour me rapprocher de maman qui ne s’occupe déjà plus de moi, tout affairée qu’elle est avec la dame qui m’a apostrophée plus tôt!

Et je réalise enfin, on est dans un campement, non je n’y crois pas, je commence à sautiller en tenant toujours la main du barbu. Il va se demander si j’ai des vers dans le derrière. Mais pas grave. Je suis contente, on est au campement, cela veut dire que je vais rester avec ma maman chérie, et que je ne serais pas seule avec la nourrice dans une chambre quelconque. J’aurais envie de lui sauter au cou, là tout de suite maintenant. Mais je ne peux pas… Alors ne quittant pas la main du chevalier je viens prendre de l’autre celle de ma maman et la serre aussi fort que je peux.
Lady_antlia
[ Et un campement, un ]

La Blonde ne desserrait pas les dents depuis le début du voyage, si ce n'était les réponses constituées du strict minimum aux questions des fois banales, bateaux ou d'importance.
Hochement de tête pour accepter, ou pour saluer, la Blonde se murait. Ce n'était point pour se protéger, ni parce qu'elle trouvait la compagnie désagréable: ils étaient ses frères et soeurs. D'ailleurs, cette mission elle l'avait acceptée, mais c'est Antlia qui avait changé.
Ame chaleureuse qui adorait la compagnie des autres, mère aimante auparavant, le quidam aurait pu penser à présent que rien ne la touchait, dure, une plaque de marbre sur laquelle rien n'accroche.
En Fécamp: juste un regard perdu dans l'immensité bleue, une mer calme .... Sans heurt, lisse comme des plaques de glace mais point immobiles... un calme qui cachait une force sourde. Un sourire en coin alors, puis reprise de la chevauchée.
Elle serrait les dents sous la douleur sans broncher à présent, elle referait les pansements au campement: oui ils rejoignaient un campement, adieu le luxe d'une couche individuelle avec porte coupant les ronflements du voisin ou autres bruits incongrus. Licorneux, mais ils ne restaient pas moins hommes et femmes : ils restaient à jouer aux cartes ou parler jusqu'à des heures avancées de la nuit.
Vous vous attendiez à quoi d'autre, sacrés lecteurs ?

Le campement se dresse devant eux, elle laisse chacun faire ce qu'il doit, elle salue juste de la tête son deuxième homologue de douve ... manquait plus que Thea et le décor aurait été complet... Elle viendrait voir Ewaele plus tard.
Elle glisse le long de Syrius, laisse tomber son paquetage à terre. Ses premiers gestes vont à sa monture qu'elle défait, bouchonne, inspecte et légère ration d'avoine en guise de récompense d'être toujours à ses côtés.
Il n'est pas besoin de mots avec l'animal, le ressenti, le tactile, les gestes en disent long sur les intentions de l'Etoile noire, comme celles de tout homme ou animal d'ailleurs.
Un bien "mieux", son esprit occupé aux soins de sa monture, elle n'avait pas encore pensé. Elle inspira doucement mais longuement, se positionna droite face à la monture et caressa cette marque au dessus de ses naseaux tout doucement, souvenir d'un coup reçu lors d'une rixe.


Balafrés nous sommes tous deux, à croire que qui se ressemblent s'assemblent. Mais avec toute l'attention que je te porte Syrius, notre relation s'arrête là.

Une remarque qui l'aurait faite éclater de rire, mais qui n'eut aucun effet à cet instant . Elle laisse son "compagnon" avec ses homologues puis rejoint la tente assignée, contente de voir qu'elle dormira légèrement à l'écart puis se munit de son nécessaire à écrire.
C'est contre un arbre qu'elle s'installe, se laissant glisser contre l'écorce, se remémorant alors un instant de sa mésaventure en Maine puis se secoue la tête comme pour faire fuir cette image d'elle, attachée si durement à l'arbre, l'écorce entrant dans la peau nue de son dos. Léger grognement de colère contre elle même..
En sortant ce qu'il faut pour composer, l'image du jeune homme lui apparait alors et une autre variante de la teinte verte de ses yeux s'installe l'adoucissant presque.
Mots qui se couchent sur le vélin, c'est une main sure qui vient noircir le support:


Citation:
Gauwynn,Jeune Homme,

c'est enfin arrivée en notre campement en Normandie que je puis prendre la plume afin de vous assurer de notre bonne arrivée.
Le voyage fut sans encombre, la chaleur étant de moins en moins forte au fur et à mesure de notre avancée.Il est même agréable de voyager sur ces terres que je découvre.
Nous avons devisé longuement mais j'aimerais vous connaitre davantage. Excusez ma curiosité mais vous dîtes être proche de Cerridwen . Seriez vous de sa famille ?
Sachez que notre conversation fut forte agréable et que si, par tout hasard , vous étiez désireux de connaître d'autres choses, d'autres points, je me ferais un devoir de vous répondre.

Prenez soin de vous Damoiseau,

Antlia
Errante de l'Ordre de Chevalerie de la Licorne
Baronne de Grignan et Seigneur de Urre.


Voilà qui est fait et satisfaite elle cachette le pli. La prochaine lettre ira à son père, Samarel Baron de Bourdeaux puis à sa fille Appolline. Peut être dans le sens inverse quoique la lettre à l'intention de sa fille lui posait plus de cas de conscience. Cette échéance, elle la fait reculer le plus possible.
C'est en levant les yeux qu'elle fait enfin attention à un minois frondeur, déjà marqué d'un aspect têtu agrippé d'une main sure aux pantalons de sa mère... Tiens une Ewaele mode mignardise? Elle ne quittait guère sa silhouette , repensant à sa fille que Tlia menait avec elle lorsqu'elle était elle même Capitaine du Lyonnais Dauphiné.
Soupir léger, elle prend un autre vélin et commence comme suit :


Citation:
Ma douce et tendre fille ....

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Ewaele
[Campement de la Licorne entre Rouen et Fécamp]



Elle voyait au loin se dessiner les palissades de bois et le sommet des plus hautes tentes de la Licorne, elle accéléra la course de son cheval, impatiente d’arriver enfin. Petit coup de talon sur les flancs de sa monture et en très peu de temps elle rejoignit le poste de garde, salua les hommes qui s’y trouvaient et sauta de sa monture. Son premier geste fut de libérer l’enfant, elle entendait déjà les sabots de ses compagnons de voyages la rejoindre, et vit Akane venir a ses devants. Elle laissa la gamine à ses côtés et feint ses lèvres d’un sourire quand la brune prit la parole.

Ewaele, bienvenue à toi et merci d’ores et déjà de ton aide si précieuse. Nous vous attendions.

Merci Akane, j’espère que vous avez tous fait bonne route et qu’Aristote a veillez sur chacun de vous. Nul besoin de merci, tu sais que c’est un plaisir que de pouvoir venir en aide quand je le peux.

Sa vis-à-vis, à ce moment là regarda l’enfant, qui, se tenait droite comme un i au côté de celle qu’elle appelait ‘maman’. Ewa ne put s’empêcher de sourire de plus belle, puis de tortiller du nez quand la brune avança le fait qu’il y avait une nouvelle recrue… Elle aurait bien aimé répondre mais son pot de colle en avait décidé tout autrement et c’est d’une tonalité qu’elle ne lui connaissait pas qu’elle entendu un : ‘Maëya’ surgir de sa petite bouche. Des mains se cramponner a elle et plus rien… Soupire de la rousse qui préféra laisser tomber et reprendre la discussion avec Akane.

Oui, oui, je l’ai avec moi, ne t’inquiètes pas.

De quoi pouvait-elle bien parler ? Pas le temps d’en dire plus que le regard d’Ewa plongea vers le sol pour regarder la petite fille qui venait de lui saisir la main, et suivre bêtement la chaine qu’elle venait de faire en trainant Enguerrand à leur côté. Nouveau sourire espiègle cette fois pour l’errante qui commençait réellement à croire que le barbu se faisait mener par le bout du nez. Mais elle n’avait plus de temps à accorder à quiconque à part sa sœur qui l’attendait pour les premiers rapports. Elle abandonna tout son petit monde là, s’excusant un instant auprès de la normande, et rejoignit sa monture.

En prenant du recul elle prit le temps d’examiner l’implantation du campement. Une tente ronde pour se restaurer, à côté avait été dressé un lieu pour qu’ils puissent s’entrainer. Dans le fond on pouvait trouver un lieu pour les archers… Et plein de tentes plus petites pour les héberger. Cela semblait parfait même si elle n’avait pas encore visualisé les écuries et le lieu de réunion, tout viendrait en son temps. Elle saisi un objet sur le côté de sa monture. En en prenant grand soin, elle laissa se dérouler le tissu qui déjà suivait les ondulations du vent et vint rejoindre Akane avec une petite étincelle dans le fond de ses émeraudes.


Alors prête ? lui dit-elle… Puis tendant l’objet à la brune pour qu’elle puisse aussi s’en saisir, toute deux se dirigèrent en tenant symboliquement l’étendard de la Licorne jusqu’au poste de garde. Gravir l’estrade pour se rendre sur le guet et là, l’installèrent de concert, regardant toutes deux les couleurs de leur ordre prendre possession de ce petit lopin de terre où ils avaient décidés de s’installer, le temps de leur mission dans ce Duché.


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Antoinius


[Lisieux du VII Juillet jusqu'au X Juillet]

Antoinius dut défendre la ville de Lisieux. Cela faisait déjà quelques jours qu'il avait reçu ordre d'intégrer un corps d'arme et de défendre la ville. Les ordres fusaient d'un peu partout, puisqu'en quelque sorte, il avait deux Prévôts... Mais, il réussissait à finir par avoir quelque chose de compréhensible à la toute fin.

Il défendait la ville de Lisieux depuis déjà quelques jours. Il décida donc, lorsque son tour de garde fut terminé d'aller se détendre en taverne avec un bon verre de calvados. Malheureusement pour lui, le Calvados n'y fut pas, mais il y vut un Duc. Il tenta de discuter avec celui-ci, mais ce fut peine perdue lorsqu'une errante de l'Ordre de la Licorne entra. Le noble commença alors à engueuler la nouvelle venue et à se plaindre de l'aide que celle-ci apportait. Antoinius ne savait pas quoi dire. Il écouta tout ce qui s'y dit sans broncher. Il en était même un peu mal à l'aise.

Enfin, lorsque la Noblesse eut quitté la taverne, enfin, ce qu'il croyait lui, Antoinius tenta le dialogue avec la dame, une rouquine, de qui, il ne put s'empêcher de se moquer de la rousseur... Enfin, ils conssentirent à recommencer à zéro la rencontre en taverne. Ils se présentèrent donc à eux-mêmes pour une seconde fois et se demandèrement comment chacun allait. Puis, la discussion prit une autre tournure. Au fur et à mesure que le temps avançait, la philosophie s'entrecoupait de blagues ou de menaces. Sans oublier qu'Antoinius voyait un avertissement dans un bouchon que tenait la femme.


- Ce n'est que pour pratiquer ma dextérité, avait-elle dit, lorsqu'Antoinius lui demanda ce qu'elle comptait en faire... Malgré des doutes, ce se fut avéré vrai!

Antoinius appréciait bien la personnalité de la dame avec qui, il échangeait. Une certaine Ewaële de la Bosnière. Malheureusement, la femme semblait avoir des problèmes avec le portier. La dernière fois qu'elle fut mise à la porte, fut la dernière fois où il la verrait avant un grand moment. Du moins, espère-t-il. C'est donc avec déception, après avoir attendu le plus possible, qu'il quitta la taverne. Il croyait que tout ce serait arrêté ici, mais il ne savait pas à quel point il se trompait...

En effet, sa méprise fut grande, puisque lorsqu'il rejoignit sa maison, une lettre, encore toute chaude, l'attendait. Il l'ouvrit donc et entreprit de lire la missive. Il s'alluma donc une bougie et à la clarté de celle-ci, sur la table de sa maisonnée, il s'installa. Après la lecture de la lettre de la dame...mot qu'il regrettera plus tard, il enteprit de s'excuser pour ses dernières bouffonneries, car il ne croyait pas qu'elle l'avait entendu sortir sa dernière phrase, une phrase tout aussi gentille que philosophique... Depuis qu'Antoinius avait appris à lire, il lisait tout ce qu'il trouvait et était tombé sur certains auteurs, certes ce n'étaient pas des Antiques, mais bon...

La réponse qu'il reçut fut très aggréssive, un paragraphe complet pour lui demander ce que le mot dame, qu'il avait l'habitude d'envoyer à toute et chacune, venait faire là. Un autre, présent pour lui demander de quelles conneries parlait-il, à ce moment Antoinius commençait à sourire, malgré le malaise. Il se disait que ces paroles ne s'étaient pas perdu dans le vent et la brume de l'alcool, qui semblait avoir quitté les réserves de ladite taverne...

Une correspondance s'établit. Elle prenait toujours la forme d'une lettre de la part d'Antoinius, une réponse d'Ewaele et une explication d'Antoinius. Jusqu'à ce jour, où, quasi avec incertitude, il ne trouva aucune demande d'explication à donner, à celle qu'il avait su de la Noblesse, avec de très longs titres. Apparemment, elle avait même sourit à l'interpellation de sa dernière lettre:


Citation:
Tout simplement Ewaele, ...


Antoinius était penché de nouveau sur sa table, mais cette fois, sous la lumière d'Hélios pour écrire sa prochaine lettre...
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Akane
[ Campement licorne – entre Fécamp et Rouen – face à face d’une brune et d’une rousse …Avec un chevalier au milieu, et un petit bout au fort caractère ]

Visiblement la petite semblait bien sauvage en vu de sa réponse. La brune ne s’en offusquait pas. Elle était bien placée pour savoir que les enfants pouvaient être des plus réservés. Lentement, elle se redresse, s’appuie de sa main sur sa jambe à jamais marquée par des blessures passées qui la tiraillent encore comme pour s’aider., elle bombarde sa sœur d’armes de questions. Seules les deux femmes savaient de quoi elles parlaient, et à son interrogation principale la rousse lui répondit qu’elle avait l’objet en question et la rassura en quelques mots. Et là, elle remarque que l’enfant attrape Enguerrand de son autre main et que celui-ci se laissait faire. Elle ne l’avait jamais vu ainsi, mais ne montrait pas sa surprise tant les événements se déroulaient rapidement sous ses yeux. Ewaele se retire quelques instants pour se diriger vers sa monture et regarde rapidement le campement. La normande quant à elle, salue le chevalier. Beaucoup de respect envers cet homme qui fut un grand maistre. Elle ne l’avait plus croisé depuis un long moment malgré la mission au Mans vu qu’elle s’était isolée du reste des groupes présents pour une bonne partie. Elle prendrait le temps de lui parler, de lui demander des nouvelles mais cela viendrait plus tard.

Elle essaye de garder son masque froid de façade mais devant le portrait qui se dresse devant elle, de cet homme vaillant qui se laisse prendre aux filets d’un petit d’humain, elle réalise, et le dit masque se craquèle un peu, elle sourit légèrement de nouveau. Décidément, la gamine avait de quoi la faire fondre…Et faire fondre l’oriental qui se tenait devant elle.

Elle aurait pû les fixer ainsi longtemps et laisser son sourire s’agrandir peu à peu, mais comme pour se protéger, elle regarde Ewaele qui revient déjà vers elle, des étincelles dans les yeux , leur étendard dans ses mains… Leur étendard… Celui qui signifiait tellement pour bon nombre d’entre eux… Cette licorne d’argent cabrée…Un instant, les deux azurs de la brune croisent les émeraudes de la rouquine comme pour lui répondre sans un mot à la question fatidique. Prête, elle l’était, comme jamais… Hochement de tête approbateur, elle prit l’objet également et calqua sa marche légèrement claudicante à celle de sa camarade. Toutes deux prirent la direction du poste de garde, montent sur l’estrade et installent l’étendard , les mouvements de l’une s’accordant à ceux de l’autre pour se faire.

Quelques pas en arrière après cette installation symbolique. Deux regards qui contemplent les couleurs de leur ordre à l’entrée du campement. Un instant incomparable, jamais elle n’avait fait cela, l’émotion la gagna peu à peu ainsi que la fierté que d’agir pour leurs valeurs d’une autre façon, avec des responsabilités. Des doutes, encore, toujours, mais comment les vaincre sans les affronter ? La normande était courageuse, et une fois encore, elle le montrerait.

La brise soufflait peu à peu et apportait un air frais… Elle se sentait vivre, et sentait surtout qu’elle avait bel et bien trouvé sa voie…

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Errante de l'Ordre de la Licorne
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