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Mort de Maeve Alterac.

[RP] Une chopine peut en cacher une autre

Scipio.de.penthievre
[C’est fou les gens qu’on peut rencontrer au coin d’une rue]

Elle était active la capitale Angevine ce soir, il aimait bien l’animation ces temps-ci le rouquin, ca le distrayait… Comment ca c’est pas une distraction ? Quoi ? La guerre ? Oui, c’est bien ce que je dis, une distraction. Et ca l’amusait d’autant plus de savoir qu’il avait participé aux actes qui avaient menés l’Anjou à cette guerre, le pillage de Dôle, c’était quand même une belle marrade. Le rouquin avait d’ailleurs trouvé le bon argument pour être à part de ce conflit en tant qu’acteur et resté spectateur, il était Penthièvre, noble angevin tout ca tout ca, mais il était Vicomte de Saint Loup sur Semouse, en Franche-Comté, bien que non reconnu par celle-ci.

Enfin bon, il se baladait dans Angers, se dirigeant vers on ne sait quoi, surement vers une source de bière, car oui, il y a des sources de bières en Anjou, le foie du Roux ou de son cousin, le ducaillon par exemple. Et là ! Surprise, il ne s’y attendait pas, mais il se retrouve face à ca… Miséricorde ! Que faire ! Un croisement… Quel chemin emprunter… Il s’avance prudemment, méfiant et là il voit une touffe rousse face à lui, sursaut en arrière ! Erreur, ce n’est que son reflet dans une vitre ! Il se retrouve ainsi au milieu du croisement, ne sachant quelle rue prendre : la rue sombre qui mènerait surement vers un bordel où il pourrait alléger ses bourses ou la rue illuminé qui pourrait lui faire remplir les bourses si jamais il croisait un petit bourgeois qu’il pourrait délester de quelques écus.

Finalement, choix fait, on prendra la rue illuminé. Et là, à nouveau des cheveux roux face à lui au coin de la rue ! Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas son reflet là, trop petit le reflet. Il regarde, fait le tour, regarde le derrière ! Maeve ! Maeve Alterac ! Reconnaissable à son unique postérieur, c’était bien elle ! Oui, car Scipio a le don de reconnaître les femmes à leur postérieur, surtout celui-là, il ne pouvait l’oublier.


- Tiens donc, des fes… une jolie demoiselle connue ! Vous prendrait bien une chopine ? J’insiste ! En plus je retrouve plus le chemin ! Si si ! Une chopine angevine ! Hop ! On est parti !
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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
Comme un sursaut… une parenthèse. Quelques jours de route, seule, entièrement seule. Maeve avait fui les tavernes et les villes. Elle n’avait pas pris la route en même temps que son frère, l’inimitié que Felina lui porte aurait porté préjudice à l’ambiance du voyage. Mais de près, à deux jours d’intervalle, elle suit leurs traces. La cadette Alterac tient toujours ses promesses, et elle a dit au blondinet qu’elle trouverait un monastère en Anjou, où il avait décidé de rentrer. Karyl…
Son frère. Vagabond recueilli par ses parents dont elle avait été jalouse les premiers jours. Encore un enfant qui lui ravissait l’attention de sa mère, encore… Mais elle avait rapidement craqué devant la frimousse enjouée du gamin, partageant même depuis quelques années sa chambre avec le blondinet, une chambre qui lorsqu’ils sont réunis résonne de mille histoires qu’ils aiment à se raconter, de confidences secrètes, de complicité sans nom.

Arrivée à Angers, elle pose ses valises quelques jours… Le temps d’une discussion, le temps de profiter un instant de son frère, de distiller quelques conseils, de s’amuser de sa tignasse mutilée, de jouer avec lui dans la mesure de ses forces. Elle repensera, bientôt, à ces deux jours. A cette conversation qu’ils tiendront jusque tard dans la nuit, aux larmes versées.
Elle y repensera, mais pour l’instant, elle le regarde. Puis, sur un dernier calin dont ils ont le secret et l’exclusivité, elle le laissera rentrer chez lui, et prendra le chemin de son campement provisoire, histoire de rassembler ses affaires avant de partir pour le couvent dont elle a entendu parler, et où les religieuses du Mans ont promis d’annoncer l’arrivée prochaine de la dame de St Sornin.

Seulement voilà, le sort voudra qu'elle fasse autre chose que se rendre au couvent ce soir. C'est que pour rejoindre son campement, elle doit passer par Angers. Et si elle a réussi à fuir les angevins depuis son arrivée, fallait bien que ça arrive à un moment ou un autre. Et voilà le Roux.


Tiens donc, des fes… une jolie demoiselle connue ! Vous prendrait bien une chopine ? J’insiste ! En plus je retrouve plus le chemin ! Si si ! Une chopine angevine ! Hop ! On est parti !


Tiens, un roux penthiévrique ! Une chopine, en votre si rafraichissante compagnie ? C'est limite si nous en aurions besoin, mais allez, puisque vous insistez... je ne voudrais pas vexer mon co-chouchou de Dieu hein !

Et de lui emboiter le pas, après tout, les nonnes peuvent attendre une heure ou deux hein.
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Scipio.de.penthievre
[Angers ou l’œuvre de Dédale]

Invitation acceptée, Scipio comptait sur la rousse Alterac pour lui montrer le chemin, mais celle-ci ne semblait pas vouloir le guider. C’est qu’il avait l’esprit bien embrumé le roux pour un début de soirée. On lui aurait demandé ce qu’il avait bu qu’il ne pourrait pas le dire. Mais ce que l’histoire ne nous dit pas, c’est qu’avant de croiser Maeve, il venait de croiser un vieil ami, dont il ne se souvient même plus du nom pour toujours l’avoir nommé « Estomac de veau », rien que ce surnom en dit long sur la suite de l’histoire et le pourquoi de l’état actuel de Scipio.

Droite, gauche, gauche, droite, tout droit sur 500 mètres, droite, gauche, droite, bim.


- Satanée d’auberge ! Tu pouvais pas te trouver ailleurs que sur mon chemin ! V’la que j’ai l’nez en compote !

Puis se tournant vers Maeve.


- Je crois que je trouve plus le chemin de l’auberge, Dédale n’aurait pas fait mieux que le fot-en-cul d’architecte à l’origine d’Angers ! Peut-être pourriez-vous nous guider ?

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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
'Tain il sent pas bon le roux... Elle fronce le nez, la Flamme, en suivant l'angevin. Elle a bien toujours pensé qu'un Penthièvre ne pouvait pas sentir la rose, mais elle avait rarement été indisposée de la sorte quand elle taillait une bavette avec Dizneuf ou Calyce...
Léger soupir qui s'échappe des lèvres purpurines quand en plus elle se ressemble qu'il la trimballe dans Angers, sans avoir manifestement aucune idée de l'endroit où ils se rendent. Il a de la chance d'être roux, le bougre, ou elle le plantait là. Fernand va finir par s'impatienter, et Gilles n'en parlons pas, si elle ne va pas les nourrir bientot... Enfin, elle a accepté, faut bien qu'elle se plie aux bizarreries, et à l'odeur, de celui qui va payer la tournée...


Je crois que je trouve plus le chemin de l’auberge, Dédale n’aurait pas fait mieux que le fot-en-cul d’architecte à l’origine d’Angers ! Peut-être pourriez-vous nous guider ?


Vous faites honte aux Roux, Scipio, sans rire... Et bien si vous ne trouvez plus la votre, j'en trouverai bien une autre ! Après tout, c'est pas ce qu'il manque à Angers.

Et sympa comme tout -et sans avouer que malgré son nom et ses convictions, elle aime bien les angevins et leur insouciance constante à l'opposé de ce qu'elle croit être son devoir- elle fait fi de la pestilence de Scipio et lui prenant le bras pour éviter de le perdre, elle l'entraine vers un bouge dont l'enseigne rouillée claque au vent plus loin dans la rue.
Arrivés dans la grand'salle, la rouquine choisit la table la moins crade de l'endroit, ce qui ne signifie absolument pas qu'elle soit propre. Posant un bout de fesse sur le banc, elle entreprend de héler le tavernier.


Un pichet de vin d'Anjou s'il vous plait, puisque je doute que vous ayez du bourgogne... et deux verres.

Puis, se tournant vers le roux, elle esquisse un sourire.

Enfin je doute que vous en ayez besoin.. du vin, hein, pas du verre.
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Scipio.de.penthievre
[La chopine à vin]

C’est qu’elle est aimable la rouquine, elle accepte de le mener à une auberge. Elle le prend par le bras, Scipio qui en profite pour effleurer de sa main et par accident sa poitrine. C’est que ca avait l’air d’être ferme et en bonne forme pour l’âge de la rouquine, ca ne devait pas être déplaisant à sentir contre soi, enfin bon c’est une autre histoire et seul Dieu pourrait nous le dire à l’heure actuelle. Dieu qui devait d’ailleurs avoir le même avis que Scipio sur la question de la jeune rousse vu qu’il avait daigné lui accordé une permission comme il l’avait fait pour lui. C’est vrai que Dieu aime les roux.

Enfin, ils arrivent dans une taverne où il n’avait jamais mis les pieds, du moins il n’en avait pas le souvenir, ce qui était deux choses très différentes chez Scipio et l’une n’incluait pas l’autre. Ca lui arrivait souvent de visiter des lieux et de ne pas s’en souvenir, il paraitrait que ce soit de famille qu’on lui a dit. Soit, on ne peut pas lutter contre l’hérédité. Et v’la la rousse qui commande du vin et deux verres. Comment ca deux verres ? On avait pas dit une chopine ?


- Tavernier ! Un verre et une chopine ! Pas deux verres ! J’veux bien boire du vin, mais j’ai dit que j’voulais boire une chopine ! Pas un verre !

Il voyait la rouquine posée sur le bord du banc prête à tomber à n’importe quel moment.

- Rapprochez vous donc, je suis de si désagréable compagnie ?
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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
Et de lever les yeux au ciel... Diantre, elle avait presque oublié ce qu'il pouvait être chipoteur, le roux, quand il était d'humeur ! Dire que c'était elle que Cassian appelait la "Chipoteuse en chef" ... Mais, comme dit plus haut, c'est lui qui les paie, les chopines comme il dit. Alors qu'elles aient la forme de verre, ou d'autre chose, Maeve s'en fiche. De toute façon, quoi que ce soit, on voit pas à travers tellement c'est mal lavé...
Réprimant une grimace de dégout, elle force un sourire sur ses lèvres en regardant le penthièvre s'exciter, tout heureux d'avoir sa petite anse. Limite elle en verserait une larmichette de le voir tout content, comme ça, pour une si petite chose...
Elle réprime un ébouriffage de tignasse comme elle a l'habitude de le faire avec Karyl quand il est chou. Cependant, vu l'état de ladite tignasse, et le fait que quand même, elle a un rendez vous dans un couvent tout à l'heure, elle évite. Déjà, arriver en sentant la vinasse, c'est moyen, mais alors les mains grasses en plus...


Rapprochez vous donc, je suis de si désagréable compagnie ?


Non, la compagnie est bonne... je vous l'ai déjà dit d'ailleurs je crois. En revanche, je ne dirais pas pareil de l'odeur... Bon sang, Scipio, vous vous êtes baigné dans un tonneau ce matin ?

La Flamme assortit la tirade d'un sourire angélique qui étire sa balafre d'une façon franchement délicieuse. Et de jeter un oeil au siège qu'il occupe.

j'aurais du faire gaffe, c'est moins sale de votre côté on dirait... Enfin, il ne serait pas trop bien convenable que je me colle à vous hein ! Prise d'un doute soudain. Vous savez ce que ça veut dire, convenable ?
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Scipio.de.penthievre
[Quel bel entourage]

Voilà qu’elle se mettait à parler d’odeur, comme si il puait… Il se lavait, tous les matins, dans une baignoire de cognac. Il émit un grognement dont il en détenait le secret.

- Un tonneau ? Oh que non ! Une baignoire ! Remplie de cognac ! Ca lave bien l’alcool, ca tue les microbes, c’est une vieille tradition de famille.

C’est alors que Scipio jeta un œil à la balafre de la rousse, c’est fou ce que cette balafre pouvait évoquer chez lui, ca lui rappelait son père, homme qu’il admirait tant dont il ne lui restait plus que Couesmes. On le disait digne fils de son père et il le portait fièrement. Certains parlaient de son père comme d’un pourri, d’autre comme un demi-dieu, Scipio lui en parlait comme un Dieu, mais pas n’importe quel dieu, le Dieu de la pourriture. Cela lui plaisant tant d’être ainsi, faire souffrir des gens, en voler d’autres, vivre du malheur des autres, quel meilleur sort pouvait-on rêver sur cette terre, Scipio n’exprimait que du dégout pour la nature humaine, mais il ne la fuyait pas, oh non, il la côtoyait le plus souvent possible pour ainsi la faire souffrir. Et voilà que la rousse lui parler d’être convenable.

- Convenable ? Bien sûr que je connais, je le suis tous les jours… à ma façon.

Il jeta alors un bref regard autour de lui.


- Pis franchement vous avez vu l’endroit, croyez-vous franchement que quelqu’un viendrait nous dire quelque chose sur le vivre noblement ? Surement pas l’ivrogne étalé par terre et complètement déphasé qui est en train d’éjecter ses tripes par l’orifice buccal, encore moins la putain là bas, en train d’aguicher des puceaux qui n’auront jamais assez d’argent pour se la payer et qui au contraire de l’ivrogne qui comme je l’ai dit, éjecte, elle va bientôt recevoir je pense. Et je ne parle pas du tenancier là bas, dans un état pas mieux que celui de ses clients qui n’arrive même plus à différencier du champagne à de la trouspinette. Et que devons nous dire des crapules là bas qui se prennent pour les maîtres du crime à Angers et se disputent un pouvoir invisible, ils sont d’un ridicule alors que les vrais criminelles ici sont les dirigeants et leur entourage. Enfin bref, rapprochez vous donc que l’on en parle plus.

En parlant du tenancier, Scipio regarda dans sa direction, c’est pas tout mais c’est que la chopine elle se fait attendre.

- Tavernier ! Elle arrive cette chopine ! C’pas tout mais j’ai l’gosier à sec moi ! Regarde donc mes bourses si ca peut t’motiver à venir plus vite !


Scipio prit alors une de ses bourses contenant environ 1000 écus au tenancier, et dire qu’il en avait une dizaine d’autres comme ca, avant de la rattacher à sa ceinture, c’est que c’était lourd tout ca. Et rapidement, comme par magie, une chopine et un verre, chacun rempli de vin se retrouvèrent sur la table.

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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
Ah bah voilà, tout s'explique... un bain d'cognac, on a pas idée. Encore heureux qu'il soit pas poursuivi d'une armada de mouches, le Roux, vu l'odeur qu'il trimballe. Enfin, Maeve imagine qu'elles avaient du essayer, mais que quelque part gisait un tas d'insectes ivres morts incapables de voler désormais... Paix à leurs âmes.
Toujours est-il qu'elle imite Scipio, détaillant la salle. Entre dégout et amusement, elle observe l'amas d'angevins, ivrognes, débiles ou méchants, voire une combinaison des trois. Dégout, parce qu'elle n'a rien de commun avec ce monde, la cadette Alterac. Même si elle voyage depuis des années, se mêlant sans vergogne à la population des tavernes, aux convois sur les chemins, à une Kumpania tsigane, elle n'a pour autant rien de semblable à ces gens-là. Il n'y a qu'à regarder la couture de ses vêtements, taillés par un italien de Paris, la facture de ses bottes, la qualité du cuir... Maeve est une vagabonde, mais une vagabonde fille de Pair, Alterac, et elle le vaut bien.
Quant à l'amusement, il est surtout d'avoir l'occasion de profiter un peu de ce cadre atypique avant de rejoindre le couvent. Une petite pause dans l'immense fatigue qui l'habite depuis des semaines, une "chopine" histoire de partir se reposer le coeur léger.

Léger, le coeur, parce que son voisin, lui, c'est plutot du genre "lourd". Mais qu'est ce qu'il a donc à vouloir sans cesse qu'elle se rapproche ? Il veut la faire s'évanouir ? La saouler rien qu'aux effluves ? Economiser sa voix parce qu'il a une chorale dans la soirée ? Enfin, au vu de ce qui grimpe le long du banc, elle décrète qu'au pire, elle pourrait toujours s'enfuir. Et se rapproche donc, un peu, du Penthièvre.


On dirait que j'ai eu le nez creux avec cette tav... euh ce... truc. Et sinon, Rouquin, quoi de neuf depuis mon dernier passage ?

Passage qui remontait à quelques semaines à peine, qui semblent un siècle. Elle était ensuite rentrée, s'était fiancée officiellement, avait revu son frère, lui avait promis une retraite angevine... Et voilà, revenue au même point. Une taverne d'Angers, à discuter de choses et d'autres avec Scipio. Si sa mère la voyait...
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Scipio.de.penthievre
[Sacrée permission]

Scipio buvait sa chopine tout en écoutant la rousse, il fit alors une grimace des plus comiques. Même dans son état il ne pouvait pas boire ca, ce n’était pas du vin, c’était pire que du vinaigre, on aurait dit un mélange de vins germaniques sans saveurs et de vins anglais amer avec une petite touche de pisse et de foutre. Il cracha alors tout sur l’ivrogne allongé par terre à coté de la table et versa également dans la bouche du même ivrogne, le contenu de la chopine.


- Tavernier ! Ramène moi plutôt de la bière ! Et pas ton mélange ignoble là ! De la vraie bière ! De la bière alsacienne !

Son regard se porta alors de nouveau sur la rousse, grimaçant encore du gout amer de la solution.


- Le nez creux ? Euh ouais… Si vous le voyez comme ca. Quoi de neuf ? Euh… A vrai dire pas mal de choses, j’me prépare à faire souffrir des gens, une histoire de vengeance quoi, c’est la guerre, j’suis extrêmement riche, enfin la routine quoi.

La bière arriva enfin, quelque chose de meilleur au moins, ca valait bien le meilleur des vins d’Anjou.

- Enfin bon, j’vous retourne la question ? Pas trop abusé de la permission divine ?
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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
Pouaaaaaaaaaah ! Maeve s’attendait bien à un manque de tenue certain de la part des angevins, et avait déjà vu Scipio à l’œuvre de temps à autres, quoiqu’elle avait toujours pensé qu’il en rajoutait un peu quand il racontait ses exploits, mais alors à ce qu’il crache son vin sur son voisin, saoul ou pas, ça lui arrache un froncement de nez désapprobateur. L’est obligé de faire son coq le Roux ?

Et de réclamer de la bière… Eurk ! Maeve n’a jamais aimé les bulles, sans parler du gout particulier du houblon. Alors, même si la piquette servie manque lui attirer quelques larmichettes au coin de l’œil alors qu’elle la hume pour vérifier l’assertion du Penthièvre, la Flamme n’en dira rien, et fera même exprès de gouter, transformant la grimace instinctive en une tentative de sourire qui se veut convaincant.


N’en rajoute pas hein… C’est de l’Anjou, tu voulais pas que ce soit gouleyant comme un bourgogne quand même !

Et revoilà le Roux à partir dans ses délires… L’Alterac se demande ce qu’ils ont tous constamment à vouloir se venger… Comme si elle avait eu envie d’étrangler cette cruche de Trella, ou de renier sa sœur, ou de quitter la licorne sans un regard en arrière après les crasses faites à son encontre… Non, non, elle se contente de vivre sa vie, tranquille, et de suivre son chemin, droit vers le couvent.
Puis une fois servi, Scipio se tourne vers elle.


Enfin bon, j’vous retourne la question ? Pas trop abusé de la permission divine ?

Et la rouquine de s’étouffer avec la gorgée qu’elle était en train de reprendre histoire de frimer, genre j’suis capable de boire du vin d’Anjou sans vomir. Là pour le coup, elle la crache sur la table, sa gorgée, et pour peu, elle l’aurait perdu pour de bon, son souffle.
Puis, alors qu’elle tente élégamment de relever la tête l’air de rien, elle ne parvient qu’à tourner un minois cramoisi vers le Penthièvre. Chaleur sur les pommettes, regard fuyant, elle parvient à balbutier un vague :


Euh… c’était pas une blague ?
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Scipio.de.penthievre
Du Bourgogne aussi bon que de l’Anjou… Pis quoi encore, faut pas rêver. Enfin bon, Scipio passa sous silence ce passage ne préférant partir dans un éternel débat vinicole. Pis voilà que maintenant elle parlait de blagues, une blague ? Pis quoi encore ? Comme si le rouquin avait l’habitude de faire des blagues, ah non ca jamais, il était toujours des plus sérieux.

- Une blague ? Franchement, est-ce que j’avais l’air de plaisanter ? Moi j’en profite très bien de cette permission et Dieu ne s’en plaint pas. J’te montrerais un jour si tu veux.

Scipio s’enfila le reste de sa bière et regarda l’auberge, la rousse, l’auberge puis à nouveau la rousse.


- Sinon si on se rendait plutôt chez moi que l’on puisse boire un bon vin qui n’ai pas goût de foutre ?
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Seigneur de Couesmes, Vicomte de Saint Loup sur Semouse
Maeve.
Pour comprendre la réaction de la rouquine, il faut revenir quelques semaines plus tôt. Maeve revenait alors d'un périple de trois mois au coeur de la France, pendant lequel les oeillères qu'elle portait depuis son enfance étaient tombées. Pendant lequel elle avait compris que la Licorne n'était pas une famille si tant est qu'on ne réclamait pas, qu'envoyer des informations à son chevalier ne suffisait pas à faire d'elle son écuyère, que donner des nouvelles ne suffisaient à se donner une existence, que participer à des cours non plus.
Bref, elle était passée en Anjou sur le chemin du retour qu'elle avait pris à contre coeur. Fallait vraiment qu'elle l'aime, son promis, pour fiche un pied en Maine et faire face à des chevaliers d'une mauvaise foi impressionnante. Mais même là, elle avait été bien déçue. Le jeune Nerra avait bien changé depuis son départ, tant mieux pour lui, tant pis pour elle. Seule une tête blonde s'était préoccupée de la Flamme et avait tenté d'attiser les braises pour lui faire reprendre vie et envie. Seulement Karyl ne souffle pas assez fort, et la demoiselle fatiguée se retrouve donc sur la route du couvent.

Enfin, nous en étions à quelques semaines auparavant, quand la cadette Alterac était tombée sur un Roux dans une taverne angevine. Pas la première fois qu'elle croisait Scipio. Déjà trois mois auparavant elle avait été présentée au Maitre de Calyce. Et ce jour là, elle avait trompé son ennui en entamant une conversation décousue avec le Penthièvre.
C'est alors que l'angevin avait abordé la question de la permission divine. Selon lui, étant donné qu'il était roux et vachement intelligent, il était donc le chouchou du Très Haut. Avec un aplomb qui n'avait d'égal que son état d'ébriété, il avait poursuivi sa tirade, expliquant qu'en vertu de ce statut, il bénéficiait d'une dérogation.

La permission divine... c'est avoir le droit sans enfreindre les règles de découvrir les plaisirs de la chair avant le mariage. Maeve, bien que particulièrement sceptique, avait par simple souci rhétorique, demandé pourquoi elle qui était rousse et intelligente également n'en bénéficiait pas. Ce à quoi le Penthièvre lui avait rétorqué qu'elle avait sans doute raison, et après une mûre réflexion de quelques secondes, lui avait accordé le statut de chouchou féminin du Très Haut et la fameuse Permission divine. La conversation avait alors pris fin, et la Flamme n'y avait plus songé, jusqu'à aujourd'hui.


Bah je vois pas avec qui j'en profiterais hein ! D'abord le blond qui voulait me montrer la mer est en Poitou aux dernières nouvelles, et ensuite mon promis, à part ses entrainements, ses amis, et sa petite vie, y'a pas grand chose qui l'intéresse... Encore moins mes formes ou mon corps. Et j'ai pas pensé à lui dire que j'avais une Permission.

Puis le voyant prêt à partir, elle acquiesce en descendant cul sec son verre de vin qui pique. Avec une grimace. Mais bon, on gache pas du vin, même d'Anjou. Puis elle se lève, essuyant d'un geste machinal son fessier, dont elle pense qu'il a du souffrir de la crasse qui stagne sur le banc.

Moi je veux bien... C'est pas trop loin ? Et c'est quoi, le foutre ? Parce que y'a bien un arrière gout à cette piquette, mais alors je ne saurais pas vous dire lequel...
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