Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Quand une nièce cherche à savoir si son père n'est pas son oncle... Un saint homme, au demeurant... Ou quelque chose comme cela...

[RP] Là où d'hypothétiques origines ouvrent des portes

Sidfiala
Une proposition laissée sans réponse. Un voyage qui s’était éternisé.

Ce n’était pas bon de laisser les choses ainsi aller, sans qu’elles soient clairement définies, bordées, ficelées. Du moins c’était la vision de la jeune femme. Mais qui était elle au fait ?

Petite, blonde à la chevelure bouclée, yeux clairs, plus vraiment jeune adulte, elle venait de Thiers la donzelle. Enfin c’était là bas qu’elle avait grandit parce que depuis quelques mois, elle arpentait les routes aux cotés d’un homme rencontré dans une taverne, un soir de printemps et pour sûr qu’elle en avait appris et vu des choses à ses cotés. C’était comme ça que faisant route en Franche Comté plusieurs semaines auparavant, elle avait remarqué les armes qui volaient sur un campement dans la prairie non loin de là où eux deux avaient établi leur petit bivouac. C’était alors qu’une bulle était remontée, une bulle venant de bien loin dans son enfance, un truc que la vieille Bertille, sa nourrice lui avait raconté moult fois. Le Duc de Corbigny ! Celui là même qui avait côtoyé celui qu’elle pensait être son Grand Oncle. Enfin c’était une histoire bien compliquée tout ça, quelque chose qui l’avait poussée à s’enhardir et à écrire au Duc, à lui raconter son histoire et à lui expliquer ce qu’elle cherchait. Sans doute lui se sentait-il redevable de quelque chose vis-à-vis du prélat dont la donzelle semblait être de lignée ou l’amitié qui les liait était particulièrement forte car le Père Pair lui répondit avec une attention toute particulière, allant même jusqu’à lui faire une proposition. Proposition à laquelle, elle se devait de donner réponse jusqu’à ce jour.

Profitant d’un passage sur les terres de Bourgogne, la petite blonde et son compagnon Tonnerrois firent un crochet sur les terres de Corbigny. Simples voyageurs, ils étaient quelque peu harassés par leur voyage quand ils se présentèrent aux portes du domaine. Sidie avait précisé à son compagnon qu’il pourrait à ses occupations s’il le souhaitait, aller faire la sieste sous un arbre ou bien s’entraîner pour la soule, bref, faire ce qu’il voulait. Parce qu’au fond d’elle même, elle n’était pas bien sûre qu’il soit profondément intéressé par les babillages d’un noble totalement rendu gâteux et encore moins quand il s’agit d’une gamine pourrie gâtée portant encore des langes à changer.

Mais bien évidemment, on n’entre pas chez un Duc Pair Père comme ça sans montrer boucle blonde. Arrêt par la garde, forcément. Quoi ? Le Duc ne recevait pas à cette heure ci ? Pas si on n’était pas attendu ?


- Humph ! M’enfin si j’vous dis que sa Grâce va m’recevoir ! C’est que je vous le dis !

Rien à y faire, le garde restait de marbre, aussi rigide et aimable qu’une pierre de cimetière. Puisque son nom ne lui ouvrait pas la porte, peut être que… Négligemment, elle agita sous le nez de la sentinelle le bracelet argenté qu’elle avait à son poignet :

- Et ça ? Vous pensez que ça m’est tombé du ciel ? C’est sa jeune fille Yolanda qui me l’a offert !

Cette petite pourrie gâtée. Elle avait sans doute voulu l’acheter la fois, la seule fois où elle l’avait rencontrée, n’empêche que peut être arborer ce joli cadeau impressionnerait le garde ?
Même pas. L’homme toisa la donzelle arrogante et porta la main à la garde de son épée. Sans doute escomptait-il la dissuader d’insister et la faire déguerpir. En un sens, c’était bien délicat de le blâmer, il devait en voir défiler des gueux venant mendier et quémander un truc à grailler pour remplir leur estomac vide. Oui, sauf que la Sidie, elle n’était pas venue pour quémander quoi que ce soit et qu’elle n’était pas d’humeur, ni de courage à vouloir avoir à ferrailler avec un garde du domaine. Elle capta parfaitement le geste de l’homme. Il fallait qu’elle réagisse et vite, avant que cela ne dégénère. Tant pis, dernière carte de ramponneau à abattre : celle de la famille. Elle fit un pas de recul, affichant une mine horrifiée :


- Vous n’oseriez tout de même pas porter la main, que dis-je la lame sur la petite nièce de Feu Monseigneur Gedeon de la Motte Josserand, Grand Aumônier de France ?!

Comment ça rien n’était prouvé ? Oui, et bien on sortait les arguments que l’on pouvait quand on avait besoin de se sortir de situations délicates, et puis surtout, pouvoir rencontrer ce Duc screugneugneu ! Ah tiens ? Cela semblait faire son effet. Le garde hésita. Il n’en fallu guère plus pour que la petite blonde reprenne de l’assurance et s’engouffre dans la brèche : elle tenait là son droit d’entrée pour sûr ! Plantant son poing sur sa hanche, relevant légèrement fièrement son menton, elle jaugea l’homme, lui adressant un regard de défiance.

– Comment ça mon nom ? Vous ne l’avez pas retenu ? Humph ! Sidonie Fiala. Dites à sa Grâce que je viens au sujet de sa fille.

Et voilà, il n’y avait plus qu’à patienter… Croiser les bras sur sa poitrine et faire les cent pas, attendre. Encore et encore. Pff… c’était ça aussi d’avoir de trop grandes maisons, châteaux, ou domaines ! Il fallait du temps pour aller d’un point à un autre. Et quand on était une péronnelle légèrement rendue anxieuse par l'entretien à venir, la patience ce n'était pas forcément ce dont on avait en surplus.

Calme toi Sidie, bon sang, calme toi.
Erikdejosseliniere
Alors là, ça va pas être possible !!!

- Un + Un + Un + Un... Quatre tonneaux de Corton de la dernière cuvée, Votre Grâce ! Il en manque bien un !

Les yeux en pétard, le cheveu fou -et inversement-, Corbigny faisait les cent pas dans sa cave, qui en comptait bien le quadruple, en compagnie de son maître sommelier, cherchant dans tous les recoins possibles ce fichu tonneau manquant. Rien ne pouvait mettre le vieux Tri-phasé en colère comme un drame de ce genre-là, pas même les calembredaines de ce fils qu'il ne parvenait décidément pas à comprendre, pas même de voir un huit cors lui passer sous le nez... C'est dire s'il était remué de l'intérieur, l'Erik, lorsque, sur ces fâcheuses entrefaites, un garde en nage et le souffle court d'avoir cherché partout son maitre (soixante-douze) déboula puis se planta, planton, devant notre infortuné autunois possiblement volé...

- Votre... Pfff Pfff... Grâce... Pfff Pfff... Une jeune fille... Pfff Pfff... Une jeune dénommée... Pfff Pfff... Heu... Pfff Pfff... Quelque chose comme... Pfff Pfff...

Corbigny avait, à cet instant là, comme des envies de meurtre et la manière pour le moins décousue avec laquelle son homme d'arme peinait à s'exprimer n'arrangeait rien ! Le faquin l'énervant grandement, Erik l'empoigna par le colback, le secouant en tous sens, et lui meuglant dans les esgourdes :

Tu vas le cracher, ton réglisse*, sombre inutile ?

*[NdlR : Notons que les pastilles Valda n'avaient encore point la réputation qu'elles purent avoir par la suite./]

Le garde oranginifié -faut pas que la pulpe, elle reste en bas- rougissant, cherchant plus que jamais un second souffle, se demandait pourquoi son employeur avait un tel coup de sang -paskeuuuuuh !- sans oser chercher à comprendre plus. Les remontées d'organe (boyaux, estomac, foie et cordes vocales) du Pair-sicaire étaient assez justement connues dans le domaine pour ne point avoir désir d'en découvrir plus. L'homme étant généralement bonhomme le reste du temps, sa valetaille laissaient communément passer le typhon lorsque celui-ci se déclarait. Le garde ne fit, présentement, pas autrement, accomplissant ce pourquoi il était venu à la rencontre du Josselinière ainé, un peu en panique, malgré tout :

- Voila, votre Grâce, voila : Une damoiselle Sijaidi Voila... Pfff Pfff... qui prétend être l'oncle d'un Monseigneur Gédèron, ou sa cousine... Pfff Pfff... Non ! Sa nièce ! Enfin... Quelque chose comme cela... Pfff Pfff... Souhaiterait s'entretenir avec le Père de votre fille, Monseigneur... Enfin, pas la nièce de l'autre, le Gédègond... Vous... Pfff Pfff... Le père de votre fille !

Sentant intimement qu'il se mélangeait allègrement les pinceaux, le malheureux garde préféra se taire plutôt que de se perdre encore un peu plus dans une suite de mots insensés pour qui ne connait la logique corbignesque, laquelle n'est point toujours aisée à suivre, nous nous en excusons auprès de nos chers lecteurs... Bref, l'impétrant attendit bien sagement les ordres, tandis que le Duc relâchait enfin son étreinte, le regard comme aspiré vers un recoin peu utilisé de son antre... Non... Enfin, plus exactement : Ouiiiiiiiiiiiiiiii !

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

On vous avait prévenu...

(Pour lui-même) Il est là ! Le fruit de mes entrailles ! Joie ! Bonheur !
(Vers le garde) ... Fait la venir, qu'est-ce que tu attends ?
(De nouveau pour lui) ... Oh ! Jour faste ! Moment d'exception ! Mais si je tenais l'ahuri qui me l'a rangé parmi ces vieilles cuves je...
(Pauvre garde) ... Allez ! File donc, imbécile !
(Au cité) ... Maitre sommelier, trouve moi donc un Morgon 1436 pour fêter dignement ces retrouvailles !
(Vers le garde, d'un peu plus loin) ... Mais non, pas avec la mioche... Je ne la connais point. Accompagne-là jusqu'à mes appartements et reste avec elle. Il ne manquerait plus qu'une morveuse puisse se balader partout chez moi ! Dis lui que j'arrive...

Tout en monologuant et ordonnant, Erik s'était rapproché -avait pour ainsi dire volé- jusque vers le fameux tonneau danaïdesque, en caressant le velouté du bois de la même manière que d'autres caressent la croupe d'une femme, ou d'un cheval, c'est à dire, avec amour. Si toutefois il est possible d'en avoir pour autre chose que la gent équine ou le divin fruit des vignes bourguignonnes... Le sourire revenu, d'une oreille jusqu'à l'autre, le Tri-patouilleur héla son maitre es-sapience viticole, lui intimant :

Arrive avec ton vin, mon ami. Et prend-toi un gobelet, que nous fassions honneur à ce nectar avant que d'aller voir ce que veut la donzelle ! Que de temps vais-je encore perdre en palabre ? Je suis décidément trop bon !

Marmonnant tout de même quelques mots dans sa barbe après s'être rapidement signé :

Je dois bien cela au regretté Gedéon. Ca, c'était un homme qui savait vivre ! Tiens : Je lui dédie cette bouteille, qu'il puisse en faire profiter notre Inhumain Aristote !

Joignant le geste à l'intention, Erik trinqua d'abord avec son oenologue préféré avant que de lever aussi haut que possible son argenterie vers la voute poussièreuse de sa si chère cave. On a les cieux qu'on mérite...
_________________
EN REFECTION pour un temps indéterminé. Duc de Corbigny, de Chateau-Gonthier,etc. Pair de France, à l'occasion.
La Yoyo de tout' les Yoy, incarné par Erikdejosseliniere


_ HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

D’aucuns auraient pu s’interroger sur la provenance de ce hurlement pour le moins surprenant, mais pour tout résident de Corbigny, ce n’était rien de plus que l’expression de la joie de la petite dernière du maître des lieux. Oui, la joie ! Après avoir appris la fugue de son ainé, Yolanda comprend enfin ce que cela signifie, Corbigny est à elle, enfin au Dragon-Papa mais puisque le Dragon-Papa lui appartient, Corbigny lui appartient en propre.Ô joie, ô allégresse, intense exaltation que celle qui prend au cœur, au corps et aux tripes notre héroïne du jour, ladite héroïne qui se lance dans une danse de la victoire exceptionnelle faisant virevolter de-ci, de-là, les volants roses de sa petite robe.

_ Ama ! Ama ! Ama ! Amaaaaaaaaaa !

On l’aura compris ! Et saisie d’une fièvre amoureuse foudroyante, voilà notre crapahuteuse de service qui quitte sa chambre pour gagner celle de son père afin de le récompenser comme il se doit – comment ça le pauvre n’y est pour rien & doit être bien triste de l’absence de son fils ? – mais la chambre de Papa est loin, très loin, alors Yolanda accoste un huissier dans un couloir.

_ Papa ? PAPA !

Les petits bras potelés se tendent vers le laquais, impérieux, signifiant clairement “Amène moi vers Papa ou j’te jure que c’trop la fin de ton monde !” et la voilà en route vers la chambre de Papa où Papa n’est pas mais où le valet obéissant la dépose. Regard éperdu de bébé perturbé, puis grognon et enfin, elle se décide à agir, l’Etoile. Reprenant son souffle, s’asseyant bien droite sur le sol..

_ PAPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Nanméoh ! C’qui qui commande ici ?
_________________
Sidfiala
L’herbe avoisinante était bien piétinée quand le garde revint soufflant et suant au petit pas. Le voyant au loin s’approcher, la blonde se prit à ronchonner pour elle toute seule : « Pfff… s’ils jouaient à la soule les gardes, ils auraient plus d’entraînement et seraient bien plus rapides et on perdrait moins de temps… » . L’air buté et grognon de la donzelle s’estompa bien vite quand le dit gardescargot lui annonça qu’il allait l’accompagner à l’intérieur et qu’elle allait être reçue. Un fort large sourire avenant illumina le blond minois alors qu’elle s’exclamait :

– Ah vous voyez ? Je vous l’avais bien dit ! Et bien ? Qu’attendez vous !? Menez moi à sa Grâce !

Ni une, ni deux, elle repassa sa besace sur son épaule - parce que oui elle l’avait posée sur le sol, c’est que tout le bazar qu’elle emportait dedans, ça finissait par peser lourd – et emboîta le pas au planton. Pour sûr que ça avait dû lui prendre du temps, c’est que le domaine était grand mine de rien. La demoiselle laissa courir ses yeux clairs autour d’elle, découvrant les lieux avec intérêt. Ils passèrent sur les douves. Elle ne pu réprimer une grimace en regardant l’eau verdâtre et immobile. Quelle idée d’entourer son logis d’une telle fange ? Cela devait attirer les moustiques et puir en été, qui plus était l’eau n’était même pas assez claire pour s’y baigner, non vraiment, elle n’aimait pas ce liquide là et puis à tous les coups, il y avait de gros poissons carnivores qui vivaient dans le fond. Yeark !

Laissant la fosse sceptique derrière eux, Sidie suivit l’homme jusque dans la grande bâtisse. Piouuu ! Bien loin du confort souvent sommaire auquel elle avait droit durant ses voyages, bien loin des petites auberges, parfois insalubres auxquelles elle préférait souvent la simplicité, mais la propreté, des bois, la demeure était luxueuse, débordant de riches tentures, de velours et de satins. Etouffant, oppressant. La petite blonde trouva tout de suite l’atmosphère étouffante. Comment les nobles pouvaient-ils vivre ici et s’épanouir ? Pas étonnant qu’on disait d’eux qu’ils étaient des gens aigris et pas abordables car souvent d’humeur exécrable. Oui, elle préférait grandement l’air frais du dehors, vivifiant et pur. Ici ça sentait… ça sentait quoi d’abord ? Indescriptible comme odeur.

Tout à sa réflexion, Sidie suivait le garde dans les couloirs quand elle sursauta saisie par un cri suraigu :


_ PAPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

La jeune femme arrêta le garde en le retenant par le bras :

– Z’avez entendu ? Pourquoi appelle t-elle ainsi ? Vite menez moi à la p’tite, on dirait qu’il y a un problème.

Elle pressa le garde qui semblait réticent à la laisser aller en direction des appartements privés du Seigneur des lieux. Argumentant que si la petite était blessée, ce serait de sa faute à lui, et rien qu’à lui, la blonde parvint à le faire plier. Sans doute l’amour inconditionnel et sans limite porté par le Duc à sa fille était connu de tous - qui d’ailleurs aurait-il pu ne pas le voir, même aveugle ? - et la crainte d’être puni portée par l’homme car il céda, indiquant un escalier et ouvrant la marche. Sidie n’hésite pas et lui emboîta de nouveau le pas, gravissant les marches deux à deux et traversant le long corridor jusqu’à cette double porte battant ouverte d’où la petite voix continuait d’émettre son cri strident.

La petite était là, assise au beau milieu d’un tapis aux motifs colorés, s’époumonant à qui mieux mieux. La jeune femme blonde papillonna des paupières un instant et fit un rapide tour d’œillade dans la pièce. Wow ces tentures ! Encore mieux que celles du bas ! Ahem… Rapidement son regard revint se poser sur l’enfant. Cette petite, toute seule au milieu de cette grande pièce, sans rien pour s’occuper et personne pour la surveiller, non mais où le Duc avait-il donc la tête ? Sidie plissa légèrement la bouche. Même si elle était loin d’être à l’aise avec les mouflets, elle allait faire un effort. Un vrai, pas un en toc, non. Elle dessina un petit sourire sur ses lèvres en s’approchant de Yolanda et en lui déclarant :


– Et bien, et bien… vous allez faire s’écrouler toute la maisonnée de votre père. Vous souvenez vous de moi ? Sidie… Venez belle enfant, je vais vous mener à lui. Je dois justement m’entretenir avec lui.

Enfin, le garde allait les mener à lui, parce qu’elle aurait été capable de se perdre dans ces murs. Sidie se baissa pour se mettre accroupie, posant un genoux à terre et s’asseyant presque sur un de ses talons et tendit les bras vers la petite poupée toute vêtue de rose. Le tout avec un très grand sourire, fallait pas l’effaroucher la môme quand même !
Erikdejosseliniere
_ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Le chien d'arrêt a ceci de surprenant que, même s'il déguste la meilleure pièce de viande de sa vie, même si son maitre lui donne un ordre, même si la terre s'écroule alentour, il... Comme son nom l'indique assez bien... S'arrête ! Sa respiration ralenti, ses muscles se rigidifient, son regard s'absente, sa truffe n'a plus qu'un seul but, ses pensées s'abolissent, sa vie même n'est plus que suspense, que désir de montrer qu'il a perçu la chasse, que celle-ci est en lui, autour de lui, partout. Un gobelet ducal, même empli de la plus pure des ambroisies, lorsqu'il cesse de progresser vers la bouche du sus-titré, demeurant comme un seul rond de flanc au niveau de la gorge... C'est qu'un drame atroce est sur le point d'advenir... C'est qu'une émission vocale absolue et absolument aimée vient de percer les murs de Corbigny... C'est qu'il est moment de céder à la panique !

MA FIIIIIIIIIIIILLLLLLEEEEE !

Il en est ainsi de certains alcooliques que des motivations bien à eux les submergent parfois. Il en est ainsi des mêmes que leurs vieilles ouïes ouïssent ce que personne d'autre qu'eux, en certaines dispositions, n'ouïssent ! Et Fifille, son Etoile, sa fée rôôôse, sa drogue cacatière, son amour sacré, sa pitchoune absolue était de celles là... La seule d'ailleurs, il faut bien le préciser, l'amour qu'il pouvait éprouver pour sa petite reyne d'Anjou étant d'un tout autre genre. Mais l'on ne jette tout de même pas ainsi un Corton de cette classe ! Aussi, avant de courrir vers les cris alarmistes et alarmants, Erik poussa-t-il son verre contre la poitrine de son sommelier, lui confiant :

Gardez le bien précieusement !

Pour courir aussi vite que possible vers le lieu du crime de lèse-Yoyo...
_________________
EN REFECTION pour un temps indéterminé. Duc de Corbigny, de Chateau-Gonthier,etc. Pair de France, à l'occasion.
Sidfiala
Les deux mains de petites taille mais rendues vigoureuses par les travaux de force de la coupe du bois, s’emparèrent de la petite noble ; fille de Duc et de Pair de France. Yolanda fut soulevée du sol et serrée dans les bras de la donzelle aux blonds cheveux. C’était la première fois que Sidie prenait un enfant si jeune dans ses bras, mais elle ne se posa pas de questions et l’attrapa certes fermement mais avec toute l’attention et la douceur qu’un enfant de cet âge mérite. Elle tourna son regard vers la petite bouille blonde et la dévisagea un bon moment. L'erreur à ne pas commettre, croiser le regard de la mioche. Le visage figé dans son sourire crispé, elle sembla se questionner et être en proie à un profond dilemme intérieur. Elle qui était venue pour dire au Duc qu’elle refusait son invitation, sa requête, se trouvait soudain bien ébranlée dans la décision qu’elle pensait être ferme. Mais le contact de cette gamine lui renvoya au nez les conséquences d’une décision qu’elle avait prise quelques mois plus tôt. Un instinct qu’elle pensait avoir enfoui loin au plus profond d’elle-même après qu’elle ait vu ce jeune forgeron sombrer dans les abîmes d’un cœur meurtri et rejeté par son refus de l'épousailler, se réveilla en elle.

Le résidu de la dureté du regard clair de la jeune femme, cette même dureté qu’elle s’était évertuée à construire et à ériger ces derniers temps pour se protéger, pour masquer sa fragilité qui récemment avait été fort malmenée par un oiseau coloré sans scrupules, laissa place à toute la tendresse qu’une femme en âge d’enfanter pouvait ressentir. Elle su immédiatement que la suite allait être délicate à vivre et à négocier. Et avec le Duc, et avec son compagnon… D’une main dans les cheveux de Yolanda, elle caressa sa tête lentement et lui parla à mi-voix doucement, sans doute que le planton présent dans la pièce ne comprendrait pas ces murmures prononcés alors que boucles-blondes lui tournait le dos :


- Allons voir ton papa, jolie…

Serrant la gamine dans ses bras pour qu’elle ne tombe ni ne s’échappe, Sidie se tourna vers le garde qui l’accompagnait et lui lança fortement et avec détermination :

- Et bien ? Menez-moi donc au Duc m’enfin ! Vous ne voudriez pas faire attendre sa Grâce ?!
THE Yoyo !, incarné par Erikdejosseliniere


Ca vient ! Oui, ça arrive ! Alors le cri continue, toujours plus tenu, bousillant les tympans des huissiers alentours, jusqu’à ce que la porte s’ouvre et alors qu’elle s’apprête à couiner de joie en voyant son père, ce n’est pas son père.. Alors la mini tête blonde se penche sur le côté pour essayer de se souvenir, de comprendre, dissimulant de son mieux – et le mieux n’a qu’un an d’expérience – l’interrogation très claire : Mais t’es qui toi ? Et la « Toi » de se pencher vers elle pour lui parler.

– Et bien, et bien… vous allez faire s’écrouler toute la maisonnée de votre père. Vous souvenez vous de moi ? Sidie… Venez belle enfant, je vais vous mener à lui. Je dois justement m’entretenir avec lui.

Sidie.. Sidie.. Le nez se tortille, les doigts se serrent les uns contre les autres, pour se souvenir – essayez de vous souvenir quand vous n’avez qu’un an – et là, les azurs se posent sur l’avant bras de la jeune femme. Le bracelet ! Alors les petits bras potelés se tendent avec ravissement, la dame drôle aux cheveux comme Maman ! Rendez-vous compte ! Les petites mains se glissent dans les boucles blondes en même temps que les mains plus grandes de la grande blonde font de même, être blonde, ça crée des liens sans rire. Le sourire aux lèvres, elle écoute enchantée les mots doux qui glissent à son oreille et se coulent dans son cœur d’enfant qui ne reconnaît que la douceur de ceux qui l’aiment. Certains auraient dit oui, d’autres auraient hoché la tête, l’assentiment de Yolanda se distingue par l’imprévu de la réaction, les bras viennent se glisser autour du cou de Sidfiala pour s’accrocher plus encore à ce corps qu’on lui offre comme support.

_ Papa ? Papa !

D’ailleurs, il est où ce vil papa qui se cache loin d’elle ? Dans le dos de la jeune femme, le planton est foudroyé du regard par l’enfante, où a-t-il caché Papa ce maraud ? Alors le valet d’ouvrir la porte et d’enjoindre la jeune femme de le suivre pour gagner le lieu de prédilection du Pé-Pair après la chambre de sa fille : La Cave !

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)