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[RP] Senpaï VS Apprentie : des lendemains difficiles

Murakawa
La porte de la petite bicoque sur la rive droite de la Miyagawa s'ouvrit peu après le coup de midi. Baillant à s'en décrocher la mâchoire, Murakawa se grattait la tignasse d'une main tout en s'étirant de l'autre; c'est qu'il avait le réveil efficace le bougre.
Il fit quelques pas trainant jusqu'au bord de la rivière pour se passer un peu d'eau sur le visage, s'ébroua vite fais, et se rassembla les cheveux pour former un chignon imprécis.
Enfin, pour conclure le réveil de la mi-journée, le takayamite s'enfila double ration de saké histoire de se dégourdir les nerf.

Après être repassé chez lui pour enfiler ses zoris et prendre une petite carte de la ville qu'il avait préparé, Murakawa se mit en chemin en longeant la rive du fleuve. Quelques heures plus tôt, il s'était retrouvé responsable d'une nouvelle venue à Takayama, un peu malgré lui, et c'était pour honorer sa promesse d'une visite de la ville avec elle qu'il s'était saqué de si bonne heure de sa deuxième sieste de la journée.
L'air était chaud, et les rives de la Miyagawa agréables. Murakawa s'y serait bien allongé quelques heures pour une partie de farniente au soleil avec pour seule compagne sa jarre de saké histoire de paresser tranquilou... non! Il avait à faire, cela attendrait. Cette histoire de parrainage commençait bien tiens!

La zori trainante, Murakawa arriva enfin au point de rendez vous, un petit pont de bois par dessus la rivière, tout près de la maison, le petit pont de bois qui ne tenait plus guère... mais je m'égare. Le pont, donc, reliait la rive à la place du marché et, point central de la ville, sa fréquentation était presque incessante durant le jour. Murakawa s'y engagea, chercha un instant la jeune fille parmi les badauds, mais ne la vit pas. Neko n'était manifestement pas encore arrivée. Murakawa acheta deux brochettes de poisson chez un marchand ambulant et se mit en devoir d'attendre appuyé sur le rebord du pont.
Le vent chaud, la mélodie de l'eau courante, la berceuse des passants et les cinq rasades de saké qu'il s'enfila eurent vite raison de son éveil, et Murakawa s'endormit tout debout en ronflant doucement...

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Neko_girl
De son côté, la gamine s'était baladée un peu au hasard dans la ville, baguenaudant d'échoppe en étal au gré de ses envies et de là où ça sentait le plus bon. Pas grand-chose à faire en attendant le rendez-vous, et elle avait déjà oublié son repentir quant à sa figure pas très nette.
Plus que tout elle aimait regarder les passants, faire mille conjectures sur leurs occupations et ce qui les amenait devant elle, détailler la mise de quelques riches marchands, guetter une silhouette derrière les rideaux entrouverts d'un palanquin, un éclat de soierie, la pâleur d'une joue fardée...

Ah ! Là-bas accoudé sur la rambarde, le seul à ne pas se hâter vers une tâche quelconque, Murakawa !
Elle hâta le pas et s'engagea sur le pont, bousculée et brinquebalée à tout va. Après quelques brasses coulées à contre courant elle parvint enfin à ses côtés, le croyant en pleine réflexion au vu de son immobilité et de son menton sur sa poitrine... jusqu'à ce qu'une sorte de grognement aisément identifiable la renseigne sur son état d'assoupissement avancé.
D'abord incrédule, elle prit ensuite une grande inspiration et...


MURAKAWA SENPAIIII !!

Et vlan, en plein dans l'ouïe gauche. Suivi aussitôt d'un repli stratégique en pas-chassé au cas où il serait de mauvais poil au réveil. On ne savait jamais.
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Aïeuuh...
Murakawa
Dans une farandole animée les jarres de saké dansaient autour de Murakawa en chantant une chanson à boire que la décence nous interdit de retranscrire ici. A chaque passage près du takayamite chaque jarre lui versait une généreuse dose de leur contenu jusqu'à ce que l'une d'entre elle se penche à son oreille et lui hurle soudain un MURAKAWA SENPAIIII !! à vous décoller le scalpe.

Murakawa s'éveilla soudain dans un sursaut qui faillit le faire tomber à la renverse, recta dans la Miyagawa s'il ne s'était accroché fermement à la rambarde du pont.
Foutre Kami! s'était il écrié en retenant la jarre de saké qui avait faillit lui échapper. Qu'est ce que... ha, c'est toi, dit il en se calmant tout en constatant la présence de Neko. Ne recommence jamais ça s'il te plais. Retrouvant son calme, Murakawa prit une gorgée d'alcool afin de se remettre entièrement.
Bon, on s'y met? d'abord tiens, dit il en tendant à la jeune fille les deux brochettes de poisson, et va pas t'étouffer avec, je voudrai pas avoir Miyaki sur le dos pour t'avoir fait claquer dés le premier jour.
Je t'explique le programme,
continuait Murakawa, on va faire le tour de la ville et de chaque institution et je t'expliquerai comment ça marche au fur et à mesure, si t'as des questions, hésites pas à les poser, et si tu t'embête, prends sur toi. Allé, on va commencer par le marché.



Murakawa se mit en route en longeant la rambarde du pont histoire d'éviter le gros de la circulation qui l'encombrait. De l'autre coté s'étalait la place du Marché. Là une grande quantité d'étalages proposaient toute sorte de marchandise, et se pressaient entre eux les villageois avides de dépenser leur kobans. La place était bruyante et encombrée et afin de se faire entendre Murakawa dût rester tout à coté de Neko.
Bon, c'est ici que tu peux acheter tout ce dont tu as besoin, nourriture, vêtement, outils, etc... Pour l'instant tu es ce qu'on appelle une niveau 0, tout ce dont tu as besoin c'est un portion du udon environ deux fois tout les trois jours, inutile de manger tout les jours, tu n'as pas encore de caractéristiques à perdre (force, intelligence, et charisme), ce serait de l'argent perdu. Tu peux aussi manger en gargote, c'est souvent moins chère, mais je t'expliquerai cela quand nous y seront. Ah attends, s'interrompit Murakawa en arrivant devant un stand de poisson.
Bonjour, lança t il au marchant, une sole s'il vous plais. Tu vois Neko, poursuivit il , lorsque tu seras niveau 1 tu devras gagner en caractéristiques, le poisson et les œufs te font gagner en intelligence, la viande en force, et les fruits et champignons en charisme. Le charisme peut te servir sur le marché, si tu commande quelque chose et que quelqu'un d'autre le veux au même moment, c'est celui qui as le plus de charisme qui emporte la vente. Merci, dit Murakawa au marchand qui lui tendait sa commande emballée. En retour Murakawa lui donna son dût, 26 kobans qu'il avait tiré de sous son kimono.

Bon, je te laisse regarder si tu veux, demande moi si tu te poses des questions sur le marché, et nous irons faire un tour au sanctuaire après ça.
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Neko_girl
Quitte à se prendre les badauds en plein, la fillette préféra étonnement emprunter le milieu du pont plutôt que longer la rambarde, non sans regarder de temps en temps du côté de l'eau d'un œil méfiant, comme pour s'assurer qu'une énorme vague ne viendrait pas l'emporter.
Puis elle emboîta le pas à Murakawa aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient. Bientôt ils arrivèrent sur la place du marché où visiblement tout Takayama semblait s'être donné rendez-vous.

La jeune brunette n'en pouvait plus de regarder toute l'agitation de ses yeux grand ouverts... Les cris des chalands, le marchandage à chaque étal, les denrées étalées aux yeux de tous, waouuuuu ! Tout était un prétexte d'émerveillement...
Un oiseleur faisant faire un tour à un oiseau savant l'arrêta quelques secondes et elle dut courir après Murakawa pour ne pas se laisser distancer. Lui continuait sa leçon d'un débit professoral, et elle lui prêta toute son attention.
Ne pas s'empiffrer tous les jours, ok ! Ce serait dur pour une gourmande comme elle, mais bon. Ne pas gaspiller ses kyoban en denrées hors de prix, ok ! Elle aurait bien le temps plus tard, huhu. Une fois de l'expérience acquise, diversifier ses menus, ok ! Pas de souci même, elle avait hâte de goûter toutes les choses étranges qu'elle voyait. Étranges du moins sous cette forme première.


Bon, je te laisse regarder si tu veux, demande moi si tu te poses des questions sur le marché, et nous irons faire un tour au sanctuaire après ça.

Hmmm.... Tu m'apprendras à préparer des plats ? Et toi, tu as quelqu'un qui te cuit ton riz ? C'est quoi ton plat préféré ? Moi ce que je préfère c'est le dango et la saisaka, mais maintenant ça fait long.. longtemps que je n'en ai pas mangé.

Légère hésitation et petit froncement de sourcils de la gamine qui stoppa net son avalanche de questions.
Non il ne fallait pas lui dire. Ou alors, pas maintenant, sinon elle aurait menti.

Une petite main blanche se tendit vers la manche de Murakawa, et se referma dessus pour ne plus la lâcher. Ses pieds la faisaient souffrir et elle se remit à marcher en boitillant.

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Aïeuuh...
Murakawa
Préparer des plats? dit Murakawa en jetant un oeil incrédule à Neko, désolé gamine, je suis pas cuistot. Tu sais je ne suis que paysans, enfin... je regarde pousser mes champignons. Poisson grillé, riz cru, c'est bien là tout ce que je mitonne. Tout ce que je pourrais t'apprendre c'est à transformer le riz en saké, c'est bien la seule chose que je fasse avec un certain intérêt, tiens goute moi ça, dit il en tendant sa jarre à Neko... heuu non en fait, se ravisa t il soudain en se rendant compte de l'age de la jeune fille et des responsabilités qu'il avait envers elle. Fais comme si je n'avais rien dit.
Bon, direction le sanctuaire
, et une rasade de Saké supplémentaire car jamais on ne décroche la jarre si ce n'est pour l'utiliser.



Murakawa se remit en chemin à grandes enjambées comme il en avait l'habitude. Mais il fut ralentit par Neko qui s'accrocha à sa manche en trainant la patte. Murakawa la regarda en continuant à marcher tout en ralentissant le pas. Eh bhé gamine, on peut pas dire que tu ais de l'endurance toi, qu'est ce que ça va être quand tu devras aller bosser à la mine ou travailler dans ton champ. Allé, un petit effort, on va aller se reposer un peu dans le jardin du sanctuaire. Murakawa fléchit legerement le bras afin qu'elle y prenne un appuis plus efficace, mais sans l'aider vraiment il continua de marcher pour l'inciter à poursuivre malgré la fatigue.

Ils arrivèrent bientôt devant le temple par l'allée principale bordée de cerisiers. Il passèrent le torii, et Murakawa poussa Neko à grimper les marches qui montaient au bâtiment principal.
Allé, du nerf, on est bientôt arrivé, encourageait-il la jeune fille sans toutefois tomber dans le paternalisme.
La montée fût rude, mais ils atteignirent enfin le sommet. Murakawa ne se rendit pas au temple, il sortit du chemin tracé, et s'enfonça dans le jardin. L'endroit contrastait avec le marché. Ici tout n'était que calme, on ne voyait personne à la ronde et les seuls bruits étaient ceux du vent courant dans la végétation et le ruissellement lointain d'un cour d'eau.
Murakawa choisit un coin d'ombre et s'y vautra comme il en avait l'habitude.

Dis moi gamine, dit il en ôtant le bouchon de la jarre de saké avec ses dents, tu viens d'où comme cha? Une bonne rasade derriere la glotte, t'es pas foutu de faire cinq mètres sans t'épuiser, tu me parle de bouffe que les trois quart de la populace peuvent pas s'offrir, hips!... pardon, et même si t'as un caquet digne d'une lavandière, tu m'parrais bien précieuse pour t'retrouver va nu pied dans un bled comme Takayama...
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Neko_girl
Neko ressortit une des brochettes qu'elle avait enveloppées dans un torchon propre, grignotant d'une main, de l'autre s'accrochant à Murakawa. La volée de marches n'en finissait plus, pfouuu que c'était dur ! Et ses pieds nus à vif la ralentissaient, pourtant elle ne laissa pas une plainte s'échapper, pas une grimace déformer son joli minois.
Elle avait toujours apprécié l'atmosphère si particulière des lieux sacrés, le silence et le recueillement qui enveloppaient chaque chose, vivants comme inanimés.

Son senpai lui fit contourner le temple sur une dizaine de ken et elle put délasser ses pieds malmenés sur l'herbe fraîche. Puis il s'allongea à demi au pied d'un arbre et elle le suivit, s'agenouillant à ses côtés, son sac posé non loin.
Depuis qu'ils étaient passés sous le torii la fillette avait observé un silence total, ce fut donc Murakawa qui rompit le silence.


Dis moi gamine, dit il en ôtant le bouchon de la jarre de saké avec ses dents, tu viens d'où comme cha? Une bonne rasade derriere la glotte, t'es pas foutu de faire cinq mètres sans t'épuiser, tu me parle de bouffe que les trois quart de la populace peuvent pas s'offrir, hips!... pardon, et même si t'as un caquet digne d'une lavandière, tu m'parrais bien précieuse pour t'retrouver va nu pied dans un bled comme Takayama...

Le soleil à travers les branches du cerisier fit jouer des ombres sur le visage de la petite, au loin, on entendit le "floc" d'une carpe qui sautait hors de l'eau.
Neko étouffa un soupir... elle s'était efforcée de ne rien laisser paraître de tout cela, mais c'était à présent son corps qui la trahissait en révélant ces détails qui avaient éveillé les soupçons de Murakawa. Pensive, elle sortit la dernière brochette de poisson.


Je viens d'un endroit où je n'ai plus ma place, c'est tout. Haussement d'épaules boudeur. De toute façon j'y étais malheur... aïe !

Alors qu'elle traînait près du sac échoué sur l'herbe, sa main se rétracta comme si elle avait été piquée. Griffée, en l'occurrence. Une minuscule patte blanche en était sortie et avait donné un petit coup de patte mécontent sur la main de la brunette.

Hime ! ce n'est pas très poli ça !

Fâchée d'avoir été oubliée au fond du sac et sûrement attirée par l'odeur de poisson, une petite truffe rose émergea de sous la toile et s'enquit des bonnes odeurs, bientôt suivie par un chaton blanc tacheté de noir tout entier. L'intervention de la bestiole avait inopinément mis un terme aux confessions de Neko, qui s'empressa de la soulever d'une main et de la brandir sous le nez de Murakawa.

Senpai, voici Hime, ma princesse ! Hime, sois aimable avec Murakawa-senpai, ça te changera...
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Aïeuuh...
Murakawa
Tout doucement un sourire se dessinait sur le visage de Murakawa alors que ses pommettes saillantes rougissaient lentement. Le saké ingurgité depuis le début de la journée commençait à faire son effet. Ce qui n'empêchait nullement le jeune homme de poursuivre sa consommation sur un rythme régulier.

Pas ta place? On a toujours sa place si on veux bien se la faire t'sais. Faut pas attend' qu'les aut' se poussent un peu, sinon t'es pas sorti du onsen gamine, c'est moi y te l'dit. Et paf, une gorgée de saké en moins dans la jarre de terre cuite.
Mais cette dernière faillit être régurgitée lorsque Neko s'écria soudain dans un aïe! de douleur. Kofkof
... Hein? Quoi? Kofkof... qu'est ce qui t'arrive? sursauta Murakawa en s'étouffant à moitié.

Il regarda avec surprise la patte blanche avant de se retrouver avec un chaton sous le nez sans qu'il ait put dire quoi que ce soit. Murakawa eut soudain une ou deux brèves inspirations avant d'éternuer sauvagement sur la trogne du félin à deux doigts de son visage.
Aaaaaaaaaaaaatchou!
retires moi ça! fit il avec un geste pour faire reculer le bras de Neko et le chat avec lui. Aaaaaaaatchou!... ces bestioles m'ont toujours fait éternuer, je sais pas pourquoi, mais chaque.. aaaaaaaaaaaatchouuuum... fois c'est pareil.
Il est bignon hein, je dis bas le gondraire, snif
renifla t il alors que sa crise se calmait doucement, mais si du bouvais le garder à l'égart.
Murakawa s'enfila une nouvelle gorgée, curative celle ci car elle fit quelque peut passer sa crise allergie.


Au fait, ici c'est le sanctuaire, je suppose que tu sais ce que c'est, t'es Shintoïste? Normalement il y a des purifications le dimanche et le mercredi, mais on a pas de Kannushi, alors c'est un peu raide pour les cérémonies, du coup la spiritualité c'est pas ce qu'il y a de plus courant dans l'bled.
Par contre, il y a un accueil pour les retraites. T'es nourrit logée blanchie, sympa pour les vacances.

Tout en parlant, Murakawa gardait un œil suspect sur le matou, histoire d'être bien sûr qu'il garde ses distances. Et pour en r'venir à toi, dit il à Neko, si t'as pas envie de causer de ce qui s'est passé chez toi, je comprends, mais t'sais que ch'suis là si t'as b'soin d'déballer ton sac gamine.
Et arrête avec tes senpaï, appelles moi Murakawa, ou Mura, mais je suis pas ton prof...


Murakawa se redressa un peu de sa position avachie pour s'assoire doucement en tailleur. Bon, dis moi quand tu seras r'mise, on ira faire un tour du coté des gargotes après ça.
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Neko_girl
On a toujours sa place si on veux bien se la faire t'sais. Faut pas attend' qu'les aut' se poussent un peu (...)

Oui... mais non.
Comment lui expliquer ce qui l'avait poussée à s'enfuir de sa jolie cage dorée ? Comment lui dire que non, elle n'avait plus sa place chez eux, que même s'ils voulaient à nouveau d'elle, elle ne voudrait plus jamais, elle ?

Il parait que l'ingratitude est le propre de la jeunesse insouciante.
Peut-être, oui, et peut-être aussi Neko avait-elle agi très étourdiment en prenant la fuite. Pourtant entre deux pensées confuses qui l'avaient assaillie ce jour-là, la douleur qu'elle ressentait était bien réelle, nullement sortie de son imaginaire fertile de toute jeune fille.
Mais cela, elle n'en avait pas même eu conscience, occupée qu'elle avait été à maudire son sort tout en rassemblant quelques affaires.

La petite tête du chaton qui cherchait à se réfugier dans ses bras la tira de ses pensées et elle se mit à rire devant l'expression bizarre de Murakawa.
Quelques minutes plus tard ils partirent en direction de la gargote la plus proche, elle boitillant encore un peu mais reposée, lui titubant légèrement, soit sous le coup du saké, soit de fatigue du babil incessant de sa voisine. C'était à se demander qui soutenait qui, en fait.



~fermeture du rideau~

Deux ou trois mots ensommeillés, des bruits divers, puis le silence bientôt interrompu par des ronflements sonores masculins.

~réouverture du rideau~


Neko papillonna des paupières et s'étira d'un côté, de l'autre, repoussa la couverture qui la recouvrait comme le petit félin qu'elle était, les babines frémissantes d'un bâillement contenu.
Miaw ?
Un regard autour d'elle lui apprit qu'on avait échangé sa jolie chambre meublée avec luxe et raffinement en une pièce qui servait de cuisine, de chambre à coucher et de remise à jarres de saké entre autres.
Ça par exemple, c'était peu commun. Elle en reste toute coite, avant que les souvenirs de sa fuite du château puis hier de sa soirée dans la gargote en compagnie de quelques takayamites lui reviennent en mémoire.

La jeune fille contempla le plafond tout en repensant à l'aimable proposition de Murakawa de l'héberger, elle, sa "tante" et son chat, chez lui le temps qu'elles trouvent un abri plus convenable que les quelques planches mal jointes qu'elles avaient trouvées jusque là. A moins qu'elle ne lui ait trèèèès légèrement forcé la main ? Allez savoir, de toute façon ce n'était qu'un détail hein.
Par contre elle se souvenait vaguement d'avoir discuté avec quelques autochtones fort sympathiques dont elle retrouverait le nom plus tard. Une petite bouffée de fierté lui emplit la poitrine : avec quelques efforts, elle serait l'une des leurs. Il lui faudrait juste éviter d'éveiller plus encore les soupçons de Murakawa, déjà que quelques unes de ses allusions l'avaient mise mal à l'aise... Non elle n'avait pas peur de parler de son histoire, mais elle ne lui faisait pas encore tout à fait assez confiance pour lui révéler son véritable nom. Et s'il la livrait à sa famille dans l'espoir d'une récompense ?
Non, il n'avait pas l'air cupide,et puis....

... et puis il avait eu cette phrase étrange alors qu'ils étaient seuls et qu'elle remettait en cause sa capacité à les protéger (les=le bébé et elle, puisqu'il avait pris sa chatonne en grippe) si jamais on leur cherchait querelle.
Un instant il tenait à peine droit sur ses jambes et son visage rougeaud ne reflétait pas vraiment une quelconque forme d'intelligence, et l'instant d'après...
Erf, Neko se sentit frissonner à se souvenir.
Il avait parlé avec une voix qu'elle ne lui avait jamais entendu. Non pas celle qu'il avait prise pour lui ordonner de lui rendre sa bouteille, mais un voix... différente, à tel point qu'on aurait juré entendre un autre homme parler. Bien sûr il avait hoqueté une ou deux fois, mais ce n'était pas comparable. Une étincelle s'était allumée dans son regard, hélas partie aussitôt.
Mais elle l'avait remarquée cette étincelle, et elle s'était décidée à le suivre à cet instant précis. Et puis voilà, ce serait lui et pas un autre.

Derrière elle la fidèle Rika ronfla doucement et Neko lui adressa un regard bienveillant. Risquer la punition suprême pour continuer à veiller sur une ado en pleine crise, ça, c'était du dévouement.
La jeune fille se leva en faisant bien attention de ne réveiller personne et se mit en devoir d'aller chercher de l'eau fraîche, puis après une brève toilette de chat se mit en devoir de préparer de quoi déjeuner.

De sa razzia du garde-manger de Murakawa elle avait rapporté un panier de riz, un poisson et quelques légumes. Ca ferait bien l'affaire, elle ne savait de toute façon pas préparer de soupe.


Bon euuuh voyons voir... Elle fait comment Rika d'habitude ??
Ah, ouais.


Une fois deux foyers allumés simultanément elle s'accroupit et cala sur l'un une marmite à ventre rond pour le riz et sur l'autre une plaque de métal pour faire griller des teppanyaki de poisson et de petits bouts de légumes.
Pressentant une bonne affaire, Hime vint se frotter à ses molets en ronronnant.

_________________

Aïeuuh...
Murakawa
Au fond de l'unique pièce de la baraque de Murakawa, le ronflement grave du propriétaire commençait à faire place à des borborygmes de fond de gorge alors qu'il se tournait de temps à autres sur lui même. La bête s'éveillait.
Il lui fallut tout de même une bonne demi heure avant d'émerger totalement de son sommeil alcoolisé. Totalement est un bien grand mot d'ailleurs. Murakawa s'était redressé de sur sa natte, les yeux mi clos et mâchonnant une salive pâteuse qui avait macéré quelques heures dans sa bouche. Sa tignasse en bataille figurait une botte de foin orangé qui aurait cherché à fuir le crane sur laquelle elle était planté.
Murakawa sortit de dessous son draps uniquement vêtu de son hakama, resta assit là quelques minutes, les yeux dans le vague, puis se leva péniblement en étirant ses bras. Les omoplates jouèrent alors à faire onduler le grand grand dragon rouge qui était tatoué sur le dos nu et qui enserrait un kami vengeur brandissant un katana vers la gueule de l'animal mythique.
Le takayamite resta un instant sans bouger, ondulant doucement en station debout, puis se décida enfin. Sans prendre garde à ce qui l'entourait, il se dirigea machinalement vers son stock de jarres, en prit une, la déboucha avec les dents, et prit sa gorgée de saké matinale avant d'accrocher le récipient rebouché à sa ceinture. Un demi tour lent, et le zombi se rendit vers un petit coffre de l'autre coté de la pièce. En chemin il trébucha sur le corps endormit de Rika, mais ne s'en rendit pas compte. Il ouvrit le coffre, en sortit une pipe de bois brute, une petite bourse de tissus et referma le coffre. D'un pas trainant Murakawa alla jusqu'à la porte, regarda Neko qui cuisinait et la salua d'un
Ohaïo machinal. Il fit glisser le panneau de la maison et sortit pour s'installer sur l'herbe.

Tout en préparant la pipe avec l'herbe sèche contenue dans la bourse, Murakawa fit son exercice matinal quotidien qui consistait à se souvenir des évènements de la veille. La balade en ville avec Neko, ok, le marché, ok, le sanctuaire, ok, et ensuite l'Obaké, là ça commençait à se corser.
Murakawa alluma sa pipe à longues bouffées en remettant les images de Fudinato et de sa fille, celle de sa femme, et d'une autre takayamite dont il avait oublié le nom. OK. Ah oui! ne pas oublier qu'il devait contacter Kenichi pour qu'il enseigne l'art du combat à Neko, il ferait ça avant d'aller la chercher pour la suite du progr...
Attends une minute Murakawa. Ses yeux s'arrondirent lorsque soudain quelques bribes de conversations lui revinrent, et qu'une vague impression d'oublier quelque chose d'important lui taraudait la réflexion. Et c'est enfin que l'image de Neko en train de cuisiner chez lui fit tilt dans son cerveau.

Murakawa se leva précipitamment, ouvrit à grand fracas le panneau de sa maison et prit enfin conscience de la présence de Neko qui installait maintenant la table du petit dèj, d'un chat qui se baladait en foutant des poils partout, et d'une autre personne en train de ronquer sur une natte au fond de la pièce.

Qu'est ce que.... qu'est ce que c'est que ce bordel?! demanda t il, consterné. Qu'est ce que vous foutez chez moi?! Et c'est ce moment que choisit sa mémoire pour lui rappeler qu'en effet il avait donné autorisation à Neko de venir s'installer chez lui avec armes et bagages. Foutre Kami, fit il en décrochant la jarre de sa ceinture, faut que j'arrête de boire moi, et il s'enfila un peu de saké histoire d'encaisser la nouvelle. Je... non, fais comme si j'avais rien dis, dit il à Neko, résigné.

Sans dire un mot de plus il referma le panneau de bois et retourna s'installer sur l'herbe pour fumer sa pipe. Voilà qu'il se retrouvait avec toute une smala chez lui alors qu'il n'aspirait qu'au calme et à sa vie de célibataire, mais qu'est ce qu'il avait pas promis là...

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Neko_girl
Go... shi... san...

Assise sur ses talons, la jeune fille décomptait à voix basse, un léger sourire sur ses lèvres rosées.
Depuis son lever elle l'avait suivi du regard, s'amusant de ce petit rituel qu'elle voyait pour la première fois. Tout comme le tatouage dans son dos.
D'ailleurs elle n'avait pas rougi à la vue de la semi nudité de son senpai. Depuis son plus jeune âge elle s'était mêlée aux jeux des garçons Miyamoto, partageant de ce fait maintes courses aquatiques avec eux.
Elle était ainsi passée du statut d'enfant à celui de jeune fille sans aucune notion de pudibonderie exagérée, et à l'âge où sûrement les autres filles bien nées cachaient leur première rougeurs savamment maîtrisées derrière un éventail déployé avec art, elle soulageait encore les hématomes de ses compagnons de bagarres par d'habiles massages et soins.
Et il y avait dans ces attentions tactiles bien plus de candeur que dans les battements de cils étudiés de ses congénères...


Ni... ichi...

Voilà, il ne devrait plus tarder. D'ailleurs....

Le panneau coulissant coulissa, le cadre de l'ouverture ainsi pratiquée encadra. Quoi ? Rien de moins que la tête ahurie de Murakawa.


Qu'est ce que.... qu'est ce que c'est que ce bordel?! Qu'est ce que vous foutez chez moi?!

Neko retourna d'un air placide un morceau de poisson sur la plaque. La zenitude incarnée.
Elle l'écouta gémir encore quelques phrases, puis il sortit, le dos rond.

Soupir intérieur...

Bien sûr elle savait qu'elle avait dû lui forcer la main pour s'installer chez lui, mais elle avait entendu Rika tousser pendant plusieurs nuits et elle savait qu'elle n'appréciait pas leur nouvelle vie comme elle, même si la fidèle nourrice n'en laissait rien paraître. Alors elle s'était décidée à prendre contact avec les autorités de la ville susceptibles de l'aider. Et était tombée sur ces affiches qui promouvaient l'entraide entre un senpai et un nouvel arrivant... parfait.
Son intention n'était bien sûr pas de profiter de lui, même si elle avait manœuvré comme elle pouvait pour s'installer chez lui avec Rika (et le chat). La fuite avait été décidée sur un coup de tête et depuis elle n'avait pas vraiment eu le temps de réfléchir plus profondément à sa situation. Et quelque part... et bien elle préférait ne pas s'y contraindre... ne pas repenser aux mots haïssables qui avaient franchi ses lèvres... ne pas repenser à l'expression si triste du visage de K... et cette douleur, oh...

Neko secoua la tête.
Rika dormait toujours, pourtant au château elle se levait avec l'aurore. Bah, un sommeil réparateur lui ferait le plus grand bien et elle avait fait assez de teppanyaki pour nourrir tout Takayama, elle lui garderait des morceaux de choix.

Toujours aussi paisiblement, la jeune brune (à reflets bleus) disposa quelques bols copieusement garnis de riz et de morceaux de poisson et de légumes grillés sur un plateau et sortit à son tour suivie de Hime, une délicieuse odeur sur son sillage.
Sans un mot elle s'assit à côté de Murakawa et déposa le plateau devant lui, prit deux baguettes dans un pot et commença à manger son déjeuner.

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Aïeuuh...
Murakawa
Les ronds de fumée s'élevaient dans le ciel de Takayama pour aller s'évanouir dans la brise. Murakawa en les soufflant et les observant voleter appliquait une forme de méditation toute personnelle qui se matin avait la vertu de lui faire avaler la présence de ses nouveaux colocataires.
Il continuait son activité lorsque Neko vint apporter le plateau repas et s'installa près de lui pour commencer à manger. Murakawa prit le temps de terminer sa pipe dans le silence que seul venait troubler le crépitement de l'herbe sèche dans le petit foyer incandescent, la mastication de Neko en plein petit déjeuner, et l'eau courante de la Miyagawa.
Ainsi le temps passa sans qu'il décocha un mot ou ne se servit sur le plateau. De longues minutes apaisantes dans le petit matin de l'été nippon, de longues minutes dévouées à faire des ronds de fumée qui disparaissaient dans le vent.

Lorsque l'herbe sèche fût totalement consumée, Murakawa extrait les cendres de la pipes en claquant le foyer à l'envers sur une petite pierre plate. Les traces noircies que portait la roche montraient qu'il s'agissait d'un rituel de longue date, et lorsque Murakawa déposa la pipe à coté de lui on pouvait remarquer à cet endroit l'herbe couchée qui en épousait la forme exacte.
Dés lors le takayamite sembla revenir au monde. Il regarda Neko puis le plateau repas, et prit au creux de sa main un peu de riz qu'il mangea avec circonspection.

Tu te rends bien compte j'espère, dit Murakawa sans avoir attendu de terminer sa bouchée, que ce que tu as préparé là c'est ce que je mange d'habitude en une semaine? Je ne veux pas te voir mourir de faim, mais s'ils vous faut vivre avec moi, il va falloir faire des repas plus frugaux, nous ne pouvons pas nous permettre des repas de ministres trois fois par jour gamine.
Murakawa ne se priva cependant pas de piocher dans son bol de généreuses portions qu'il prélevait directement avec les doigts. Tant et si bien qu'il eut vite raison de sa ration matinale, ingurgitée dans sa totalité, y compris les grain de riz éparpillées sur son hakama qui furent un a un portés à la bouche.

Ainsi reput, Murakawa s'allongea sur le coté dans sa position favorite. Il prit une gorgée de saké afin d'aider à la digestion et laissa filer quelques minutes.

Bon, et puisque nous devons vivre ensemble, il va te falloir travailler, je ne peux pas subvenir seul aux besoins de trois personnes et, en jetant un œil méfiant sur Hime qui se léchait le poil un peu plus loin, d'un chat. Etant donné nos revenus tu ne pourras qu'élever des bêtes ou cultiver quelque chose. J'ai quelques pousses de champignons, dit il en désignant une petite cahute à coté de la maisonnée, on pourrait doubler la production avec ton aide. Mais tu peux aussi aller te choper un lopin de terre en dehors de la ville. Il y a de très bons endroits près des montagne pour faire une rizière, mais il y a déjà pas mal de monde. Sinon tu as les plaines aussi, dit il avec un vague geste de la main vers le nord ouest, l'herbe y est grasse et l'élevage propice. Et supposant une réticence chez Neko à accomplir ce genre de travaux , il crut bon d'ajouter, je te donnerai un coup de main au début, entre mes heures à la mine, mais tu devras vite te débrouiller toute seule.
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Murakawa
[Quelques Jours ont passé]

Le soleil matinal venait percer les panneaux en fin papier de riz pour étirer ses rayons sur le parquet de bois sombre. Des volutes de fumée blanche paressaient dans la pièce à mesure que Murakawa les crachait en longues bouffées.
Assis en tailleur le dos appuyé sur le coffre, il avait le torse en parti couvert par un bandage épais don le blanc immaculé était souillé de rouge au niveau de son flanc.

En fumant sa pipe il regardait Neko dormir sur le futon au fond de la pièce. La couverture ne la couvrait qu'en parti et l'on distinguait dans la lumière chiche le bandage qu'elle portait à l'épaule. La cicatrice qu'elle allait avoir lui resterait toute sa vie, se disait Murakawa. Souvenir permanent d'une nuit que son corps se refuserait à oublier.
Rika s'agenouilla devant lui comme pour l'extirper sciemment de ses sombres pensées et déposa un petit bol de saké tiède à son coté.
- J'ai pensé que ça pourrait vous être d'un certain réconfort Murakawa-sama, dit elle en se penchant vers le sol.

- Merci Rikasan, lui répondit il. Mais s'il vous plais, je vous ai déjà dis de ne plus m'appeller ainsi, on est tous logé à la même enseigne ici vous savez.

La vieille dame ne répondit pas, se pencha à nouveau vers le sol, puis se releva pour aller plonger dans l'eau bouillante un petit tas de tissus souillé de sang.
Lorsqu'ils étaient rentrés cette nuit là, Neko et lui, blessés, meurtris et à bout de force, c'est Rika qui avait prit soin de les soigner. Elle avait prit Neko dans ses bras pour l'allonger sur le futon et avait eut pour elle les attentions d'une mère. L'instant de panique et de frayeur qu'elle avait eut en la voyant ainsi n'avait duré que quelques secondes pour laisser place à une éfficacitée dévouée et à un contrôle de soi parfaitement maîtrisé.

Ce ne fût que lorsque Neko s'était endormie, épuisée, que la vieille dame s'était occupé de Murakawa, faisant fit de ses premières protestations. Elle avait nettoyé et bandé la plaie avec soin. Sans elle Murakawa était bien sûr que Neko et lui se seraient effondrés sur le parquet aussitôt rentré et qu'ils auraient laissé le sang sécher au risque d'une infection.

Rika ne posa qu'une seule fois la question, lorsqu'elle en eut terminé avec lui. Gênée, comme si le fait de demander quelque chose n'était pas naturel, déplacé pour elle.
- Que c'est il passé?
Mais Murakawa n'avait pas répondu, il ne le pouvait pas. Et après tout ce que cette femme avait fait, il préféra le silence à un mensonge. Si il advenait que quelqu'un s'enquit de son état ou de celui de Neko il raconterai qu'ils s'étaient fait attaqué par une troupe de babouins sauvage dont ils s'étaient trop approchés là haut, dans les sources chaudes de la montagne. Mais Rika ne méritait pas qu'on lui mente, alors Murakawa s'était contenté d'allumer une pipe en silence, et elle n'avait pas insisté.

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