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[RP] Plumes, puces, boitements et boulets Jarhygordres

Aldyr
[Festival Off]


Saison estivale sur le Rouergue, elle battait son plein. Pour un Comté qui n’avait ni mer ni montagne ou vaches limousines comme attraction, il devait bien se décarcasser pour attirer le chaland de tout le royaume en cossettes blanches chaussées de tongues immondes. Procès, poutrages, pillages, déguisements en bagnards, le boulet se louait à la journée, nuitées dans des chambres en décor de geôles fidèlement reproduites, les voyageurs de passages ou en séjour plus ou moins déterminés avaient répondu à l’appel. De plus, le Rouergue savait recevoir comme il se devait les visites en groupes, à un point où les rouergats ne devaient plus se sentir chez eux…

Il faisait beau, il faisait chaud, il y avait des lacs, mais pas de pingouins, seulement des bûches qui côtoyaient des tanches saumâtres, ou lycée de Versailles...Chacun prenait son activité qu’il voulait, son loisir du moment. Quartier libres, surtout ceux de viandes ovines avec soupçon de plumes et de puces. Les pensions complètes étaient les meilleurs des hôtelleries du Rouergue.

Une visite de la capitale qui fit pschiitt, de la déperdition en chemin, du boulet surprise, on n’avait pas le temps de s’ennuyer...Enfin si, entre midi et deux, le temps de la sieste.


[Espalion, Une taverne princière aux pieds nus dans la fange, Des petits bouts à récupérer]

Retour case départ, une éclopée à retrouver et à veiller, vieille promesse de voyage en quittance de vaches limousines d’il y a longtemps, Rouergue Assistance devait être débordée. Mais aussi, retour par une volonté égocentrique pour petit désir du moment peut-être…De la dissidence au sein de troupeau bêlant, l’escapade n’était plus à cela près, et surtout le vagabond tout crotté. Certaines propositions ne l’étouffaient pas, même lorsqu’il avait la part belle. Retour à Espalion en veillant à ne pas rater en chemin des petits bouts plumés laissées par inadvertance autour de poiriers façon rangées de platanes. Il y avait eu sûrement un choc, une rencontre pour détriment rénal entre ces arbres, leurs fruits, des puces encrottée et une cervelle à l’envers.

Un été en pente douce, à remonter à reculons ou à dévaler sur les mains, chacun avait son mode de locomotion, comme sa façon de se prendre des poires sur la tête. A cet effet, Aldyr les recevait avec plaisir. Ce goût n’était pas partagé par tout le monde, surtout si le fruit avait un arrière goût rance de dinde(s) farcie(s).

En parlant de cet animal, le vagabond en exploration de duvet était dans l’antre de la mascotte de l’été, celle que l’on graciait par pitié ou par manque de courage à exécuter. L’effort, même, n’en valait pas la peine.

Seul dans cette taverne, fréquentation en baisse pour la seconde moitié de la saison, cela n’était pas plus mal, lui qui n’aimait pas trop la foule glougloutante, le vagabond en attente d’une apparition inverse, faisait les cents pas. L’occupation primaire des débits de boissons se faisant rare, un été sans alcool c’était comme une piste sans danseurs sur une musique sans accords majeurs, Aldyr, dans un renversement pédestre du moment, se prit l’idée de s’exercer au numéro fraîchement mise en place il y a peu.

Visant l’un des murs de la taverne pèlerine, un tuteur lui était encore nécessaire, surtout seul. Le numéro devait être en duo. Que cela ne fasse, mué par une inconscience, il plaça ses mains sur le sol. Première position ridicule qui devait se transformer en une seconde du même acabit pour le premier pèlerin qui pourrait pousser son bâton jusqu’ici. L’animal à l’inversion pédicure n’en avait que faire. Nous étions entre midi et deux. Cela devait glouglouter dans les chambres et à l’abri de l’ombre d’un poirier.
C’était en exerçant que l’on devenait forgeron, c’était en faisant le poirier que l’on devenait, durant un instant, à l’endroit. Prenant appuie sur ses bras musculairement pileux, il lança ses jambes vers le haut et les fit se retenir contre le mur.

Tête et posture à l’envers pour perception à l’endroit, le vagabond contemplait la taverne pleine de vide. Situation saugrenue, afflux sanguin façon chutes de poires, bras flageolants, l’entraînement serait encore de mise pour gagner en durée. Il n’en était rien pour l’instant, Aldyr était en solo et la posture devenait de plus en plus inconfortable.

Le moment imminent pour se remettre à l’envers allait crier gare sous peu et sans prévenir. La chute allait être lourde, et la douleur ne serait pas seulement rénale. La caboche du vagabond se demandait comment il allait pouvoir se sortir de son numéro ridicule en évitant un clou du spectacle de la même teneur. Regard fixant toujours la porte de la taverne, il en venait même à prier une aide empoisonnée surmontée d’un regard jaune et d’un glougloutement reconnaissable à la ronde.

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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
Nikkita
[Espalion, à fond de barque, écopage bibinineux]


Un œil ouvert sur le frissonnement buco-lacustre, échappée de papillons lumineux, les plumes qui tirent sur le crâne, elle s’en souviendrait d’oublier de s’oublier à boire dans la taverne de celle qui transformait les hommes en serpents au plus noir des nuits hivernales. Savoir ce qu’elle pouvait mettre dans sa bière, de toutes façons mieux valait ne pas le savoir, certaines ignorances ont un pouvoir aussi bénéfique que…

Prise de tête entre les deux mains, ce n’était pas le jour pour réfléchir, puis il manquait encore quelques plumes essaimées sur le chemin, et à bien y réfléchir, bien que cela exigeât un effort violent même en temps de paix houblonesque, quels pouvaient donc être les fruits d’une réflexion aussi vaine ?

Parlant de fruits… la vagabonde effectua une rotation qui amena son regard de l’azur immuable du ciel au bois poli par les usages de sa barque. C’était une barque très polie, qui accueillait, sans du coup faire rire, toute une ménagerie et ses dépendances, avec une bonne grâce que lui eussent enviée bien des gentes régentes.

Mais de ménagerie ne restait qu’un couple de poissons gobant le vide, de l’air pénétré dont usent les plus fameuses tanches lorsqu’elles chantent en duo avec les carpes.

La vagabonde explora longuement de ses mains encore mal remises des excès de la veille le fond de la barque, les ouïes piscicoles, et même le bout de son nez dont elle doutait toujours qu’il fût à la bonne place, avant de se rendre à l’évidence : la barque n’était pas complète, et elle avait sans doute à nouveau perdu un bout en chemin, bien que par une coïncidence fort opportune, ces derniers lui soient régulièrement retournés mêlés à de savoureuses côtelettes et autres mets fins.

Roulis de la barque tandis qu’elle assurait un équilibre aussi précaire qu’instable, dernier regard au fond, non, c’était bien elle qui avait provoqué cette houle, les deux poissons étant manifestement hors de cause, qu’avait-elle donc besoin de se mettre debout pour se rapprocher des berges ? Enfin atteintes sans chavirage intempestif, laissant les tanches étancher leur soif de dialogue de muettes, elle laissa ses pas la guider, refusant d’octroyer à sa cervelle le privilège des grandes pensées qui changent la face du monde, du royaume, du comté, du village, ou de la ruelle derrière le fagot de foin en haut à droite.

Doigts hésitant sur la porte, comment toujours lorsqu’elle pénétrait en ce lieu chargé de tant de tristes privilèges, elle se décida à passer prudemment la tête par l’entrebâillement, priant in peto et ses comparses que la propriétaire n’ait pas l’idée lumineuse de la refermer sur son cou auquel elle avait fini par s’attacher.


Le premier vrai sourire de la journée fit éclosion à cet instant, et le reste de son corps suivit ses pieds dans leur marche inexorable vers le poirier fléchissant. Se penchant pour mettre son visage à l’endroit pour des facilités de dialogue évidentes, elle murmura :


‘Jour Aldyr… z’avez d’belles couleurs c’matin, vous savez ?
Aldyr
[30, 29, 28, 27, 26, 25…]

Ce n’était pas un record en perspective mais le challenge en valait la peine, savoir repousser ses petites barrières minables. Le vagabond tout crotté sentait l’une de ses veines frontales grossir au fur et à mesure. La trépanation limousine était proche, se dit-il dans un sursaut de lucidité…


[24, 23, 22, 21, 20…]


Le compte à rebours était lancé vers l’absurdité de sa condition. Prosaïquement, soit il rencontrait fermement le sol de cette taverne de son pseudo-amour…Soit, il se fracassait la tête pareillement, mais avec public comme témoin. Son acrobatie ne devait pas servir qu’à lui-même. De juge il avait besoin sur sa performance, et même des plus persifleurs qu’il pouvait être. Les poires sanguines se faisaient pommes de Normandie et ses bras roseaux pileux…

[19, 18, 17, 16, 15…]

Relativité du temps selon habitude physique et effort saugrenue, ce dernier se dilatait dans sa mauvaise caboche. Aldyr commençait à cligner des yeux, fixant toujours l’entrée de cette taverne si pieuse et pleine de probité. Distorsion du temps entre midi et deux, les ombres s’allongeaient drôlement, les glougloutements se transformaient en échos…

[14, 13, 12, 11, 10 …]


Il ne sentait plus ses bras, comme tout le reste et surtout sa tête toute crottée. L’état second était proche, un nirvana pour vagabond ?! Les murs de la taverne commençaient sérieusement à tanguer. La géométrie de la bâtisse suivait de drôle de courbes selon son regard. La porte se dérobait, disparaissait et réapparaissait, toujours pas de client, pas de spectateur, même pas la tenancière vierge. Il ne pensait même plus à son alter ego de numéro bientôt mortel…



[09, 08, 07, 06, 05…]



Le décompte était toujours présent bien que la lucidité du vagabond virait sa cuti. David Vincent était un petit joueur à côté. Plus de relation à la temporalité ni à la spatialité, Aldyr commençait à voir des tanches avec branchies devant ses yeux, quelques bûches sautant de coquilles de noix en coquilles de noix…Un mouton sautant une barrière, un bélier le poursuivant corne en avant, une poire entourée de plume cherchant son tout duveteux. Seule chose encore présente, dernier bastion de sa lucidité : son décompte qui se délitait au fur et à mesure…


[04, 03…]

Le Limousin, le Rouergue, non ? L’Helvétie et ses nuits froides où il servait de bouillote…Non, l’Armagnac et Comminges, le printemps et sa rivière, puis le pschiitt abyssal, des fourrées au bout...Cela était en réalité son manque d’oxygène de plus en plus prégnant, la vue du vagabond était complètement brouillée. De leur côté, ses bras n’existaient plus, du pur coton où ses mains devaient faire un avec le sol de la taverne. Les poires cérébrales étaient semblables à une averse. L’eau montait inexorablement. La récolte devrait être bonne…

Une voix de nulle part, le nirvana, le paradis des tous crottés, un Cristos en haillons devant lui sûrement, voix féminine de surcroit avec ses inflexions et ses syncopes de syllabes, le vagabond allait embrasser cet ailleurs :

Citation:
‘Jour Aldyr… z’avez d’belles couleurs c’matin, vous savez ?


[02, 01…]

Le décompte touchait à sa fin et se rappela à sa caboche à l’endroit. Les tanches aquatiques s’enfuirent vers le fond du lac, accompagnées de béliers plumeux mais cornes en berne. Les Limousines ne beuglaient plus, les montagnes Helvètes et les accents gutturaux prirent le son et la forme d’une réalité non escomptée. Par un sursaut imprévisible le regarde d’Aldyr accompagna son réveil auditif. Entre quelques clignements, il entre-aperçu des pieds et un début de jambes dénudés. Un ange vêtu de plume pour la dernière ascension ?! Le vagabond tout crotté, ne sentait plus tout son être charnel, dernière hallucination, dernier effort, dernier moment à l’endroit avant l’envers du quotidien :

-Lysa…

[00]

Pire qu’un tremblement de terre, pire qu’un dérobement, sa mauvaise caboche, compte à rebours à son ultimatum, rencontra le sol, l’envers dur et froid. Le reste de son corps suivit. Ses jambes en complet manque de circulation sanguine donnèrent un coup de plus sur sa tête en guise de rappel de réveil, façon gueule de bois. Secouant sa tête, yeux hagards, sens de l’orientation encore moins remis en place, il dévisagea l’être le contemplant. Au moins le pari était tenu : un spectateur pour cette performance hautement improductive et un être de plus dans cette période de la journée qui zonait dans ce genre d’endroit.

Clignant des yeux tout en se les frottant, ce qu’il dévisageait était, non pas des yeux jaunes, peut-être pas un ange, mais une caboche de plumes hissé sur un corps menu et reconnaissable pour Aldyr. Les anges terrestres devaient exister ?


-Bon’…Nikkita…Ce matin ?...Des couleurs ?...

Le vagabond passa une main sur son visage tout en se mettant péniblement debout face à la visiteuse matinale :

-…Ce sont les couleurs du réveil sûrement…Vous me prenez au saut…Du poirier…

Ne favorisant pas les couleurs de son teint, un rougissement incontrôlé surgit par un nouveau flux sanguin. Le vagabond baissa la tête, visant de nouveau, à l’envers, les pieds au duvet gouttelant de Nikkita :


-Vous ne reviendriez pas de la pêche aux bûches et autres tanches ? Le chavirement fut bonne pêche ?

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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
Nikkita
[Sens cidre poiré]


Il y a de ces récurrences dans la vie.

Le soleil qui se lève et ne vous laisse pas le temps de l’imiter, l’amie qui quitte la taverne et ne vous laisse pas le temps de la saluer, et puis Aldyr, qui poireautait en poirier et ne lui laissa pas le temps d’enrayer la chute.


Encore un des coups de la tavernière.

Car hôte manquant tôt mate le sel et rit, la patte hâte et court, jette l’abri côtier.
C’est ainsi que se fêlent les côtes, par la félonie d’une potagère mal mûrie. Cébette.
D’ailleurs Aldyr ne s’y était trompé, invoquant le doux prénom aux reflets poirés avant que de choir. Du pouvoir renversant des mots…



-Bon’…Nikkita…Ce matin ?...Des couleurs ?...
-…Ce sont les couleurs du réveil sûrement…Vous me prenez au saut…Du poirier…


La vagabonde hocha gravement la tête, tentant de ne pas laisser transparaître le rire qui menaçait de la saisir toute entière. Incongruité de la situation ? Choc post alter traumatique ? Dressée de toute sa petite taille sous son regard, elle accrocha le sien à ses yeux, les suivant dans leur course descendante, puis revenant les fixer au visage de son alter ego duettiste, elle se perdit un instant dans les teintes oscillant alternativement de la framboise à la fraise des bois.

-Vous ne reviendriez pas de la pêche aux bûches et autres tanches ? Le chavirement fut bonne pêche ?


Esquisse d'un sourire, les bords du lac se révélaient riches d'une faune insoupçonnée, et il pouvait arriver au pêcheur embarqué de se retrouver accompagné d'êtres à l'aquatisme débutant mais néanmoins efficace.

Les bûches prennent l’eau, la barque est étanche, et j’ai laissé les tanches sur la berge… j’n’allais pas vous infliger c’spectacle au saut… du poirier.
Hey, mais dites-moi, parlant d’poirier, m’semble bien qu’vous y prenez goût ?


Discret regard vers les reins malmenés, et un franc sourire :

J’n’osais pas vous l’proposer, mais puisque z’êtes dans de si bonnes dispositions, on va pouvoir reprendre l’entraînement !
Sofio
Espalion loin.....

Partir, fuir pour ne pas entendre, pour ne pas prendre,guetter la folie et se la coller,l'amour cela se mérite,jouer sa vie,parce que plus rien a foutre de tout, le regard qui se noircit, fini la transparence et la légèreté, les choses ne sont jamais ce qu'on voudrait qu'elles soient, en pleurer jusqu'en s'enivrer....

Taverne de celle que on ne prononce pas le nom

Parce que , elle se sent poussée par l'envie de ne pas être seule, que seule toutes ces pensées sont encore plus fortes et noires, elle se rapproche du couple, une envie de parler sans avoir l'air, et boire..boire a en perdre haleine, loin des procès et pendaisons, et demain sera un autre jour, jour après jour,la ou ses yeux fonceront et son cœur se maquillera drapé de son linceul....

Quelques banalités, les armées, le conseil , la folie l'alcool, .


Pas encore les amygdales qui baignent

Et elle aligne, godets sur godets, depuis tant d'années la seul chose qui lui soit resté fidèle, c'est bien le breuvage exquis de la brulure qui descend du palais , jusqu'à son ventre, boire, attendre que l'esprit et le corps se dissocie, jouer a ce jeu, pour en mourir un peu.

A plus d'Ost, et l'armée veut les poutrer, sont partis en Guyenne, cela va faire du tête a queue ca, si on les suit derrière.

bordel, Rix tu es ou,comment lui dire qu'elle est la pour lui,un ami,plus dans son cœur,et même si demain il partirait lui aussi, elle gardera en son esprit, une belle histoire, une de plus...rien dire et boire,une main devant la bouche âpres chaque rasade, tout garder, pour s'en imprégner..et s'en vider , quand le cœur baignera il se noiera forcément.


bref , je dois aller faire une tarte aux pruneaux s'cusez moi
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Aldyr
[Azimut fût de chêne, senteur sapin magique]

Cristos avait bon goût ? Seulement celui de donner des béquilles de manches à ceux qui en avaient besoin pour supporter leur petite vie…Ce bon goût était autre présentement. L’au-delà était loin, l’éternité était longue, surtout vers la fin.

L’instant valait mieux que des augures de passages. La promesse déguisait l’imprévisibilité de l’existence, le pardon masquait l’irréversibilité de cette dernière. Carpe diem comme dirait certains en manque de promesse et de pardon…

Un soupçon de tête à l’endroit, corps maintenant à l’envers, des reins sans dessus dessous, application des mains sur ses derniers, posture de vieux en complément. Imprévisibilité et irréversibilité, les deux mamelles du destin dans une caboche toute crottée, les deux vagabonds se toisaient, l’un de sa hauteur menue, l’autre surpris tel un marmot après une activité ridicule et idiote.


Les bûches prennent l’eau, la barque est étanche, et j’ai laissé les tanches sur la berge… j’n’allais pas vous infliger c’spectacle au saut… du poirier.
Hey, mais dites-moi, parlant d’poirier, m’semble bien qu’vous y prenez goût ?



Les rougeurs du moment succédèrent à un sourire communiqué par une esquisse du même genre. Le vagabond acquiesça légèrement de la tête à la question rhétorique de circonstance.


J’n’osais pas vous l’proposer, mais puisque z’êtes dans de si bonnes dispositions, on va pouvoir reprendre l’entraînement !

Aldyr manqua de rire. Soit, devait-il avoir en face de lui une tortionnaire rénale d’une perversité sans limite, soit à l’inverse, la spectatrice impromptue voulait, dans une grande empathie, toucher du rein l’état de ceux du vagabond tout crotté.
Ce dernier, forçant son massage sur cette partie du corps en réaction au regard de la partenaire de numéro, fronça les sourcils pour mieux mimer une intense réflexion :


-Je n’attendais que vous…Je me suis donc permis de m’échauffer un peu…Enfin le résultat est plus proche d’une tuméfaction que d’une mise en jambe correcte.
Dans tout numéro, il doit y avoir une complémentarité…Je vous laisse le choix…Poiriez-vous à votre tour, ou je poire une nouvelle fois avec votre concours ? Dans ce dernier cas, mes reins ont leur raison que ma raison ignorera…

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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
Sofio
délires, boissons, pitreries....

Même taverne comme attirée, mêmes têtes dedans ha tiens non ha un clown en plus,intéressant un autre barbu, tiens premiers langages, pas le genre a rix, bah.....pourquoi qu'il veut tuer qui lui......



Même que je vous tuerais plus, j'en ai tué un nous étions 7 contre lui se nomme labaitheu on l'a piétiné moi et mon armée et je vous attend a la sortie



Merdouille , comment qu'il a fait le bougre a filer son nom avant de clamser, enfin l'es temps de s'intéresser au personnage, se pavaner devant quel homme!!! un tueur, de petits yeux sournois, certes, une barbichette a faire pâlir les chèvres, un langage élaborée mais quel homme!!!

Purée a 7 contre 1, comme vous êtes fort, comme vous êtes beau, si votre langage se rapporte a votre virilité vous êtes le tombeur des tavernes d'Espalion!!

Il se présente brokanteur, elle retient la fin, comme un leur.... péteur..menteur enfin tout ce qui finit en tueur,même que le sourire se dessine sur ses lèvres pensant a un mot qui expliquerait pourquoi sa main tremble sans cesse en mouvements répétitif.

Puis il se tourne vers elles, trois faibles femmes aux yeux débordants de tendresse
.


vous les brigandes je vous tuerais, je vous aurais moi et mon armée on es la pour ca..


Comme hypnotisé par le sieur, je lui trouve cependant les dents jaunes, il picole pas avec nous,il parle gesticule, la debrinska au bord des larmes devant tant de grossièretés bat des cils encore..encore pendant que niki lui répond a quoi bon....

Il cause et se répond lui même, et ca dérive sur la guerre de Provence, il a tout fait, tout connu, la guerre la bas, la haut au sud et l'ouest c'etait lui , lui partout le tueur, le vengeur......


Moi monsieur j'ai fait la provence
Arles, Aix, forcalquier
Moi monsieur, j'ai eu la belle vie,
Au temps béni des barbaries.
Les guerriers m'appelaient Grand Chef
Au temps glorieux du MAO.
J'avais des ficelles a la culotte,
Au temps béni des abrutis.

On pense encore à toi, oh brokanteur.
Dis-nous ce que t'as pas, oh pas peur.
Y a pas d'boissons, pas de chouchen pas d'ardeur
A Espalion, mais des idées, ça on en a.
Nous on pense,
On pense encore à toi, oh Brokanteur.
Dis-nous ce que t'as pas, de la chaleur.

Pour moi monsieur, rien n'égalait
Les chiens tels que toi on les brulait
Qui mouraient tous pour le royaume,
Au temps béni des abrutis.


Elle se tourne vers les filles, tellement plongé dans son délire hypodépressivechroniquementalementproche de celui de Rix qu'elle a pas vu le barbu partir.

Bah l'es ou le tueur?
_________________
Rix
Rix entra dans la taverne de la Jeanne sans arc mais dardant son fiel du Rouergue, bizarrerie du moment, on n’y allé tous, même pas à boire, on y allé car quand un seul être vous manque… Et comme à chaque fois qu’il y mettait les pieds, il avait droit à un numéro des duettistes, Aldyr et Nikkita, ces deux là, ils s’étaient bien trouvés, et Rix se devait de les remercier, vraiment, grâce à eux, il savait maintenant qu’il était con, con comme un balai, et encore, un balai, ça servait à quelque chose, à balayer somme toute, notamment les mauvaises idées.

Donc, une fois de plus, il les regarda incrédule, constata qu’ils ne comprenaient toujours rien à ce qu’ils racontaient, et heureusement pour lui qu’il ne pouvait lire dans leurs pensées, sinon en plus d’être con il se serait trouvé bête comme un âne, non pas un âne, un âne au moins, ça sait dire non, comme un poisson, tiens, comment trouver plus bête qu’un poisson, depuis le temps qu’on jetait hameçons et filets dans le lac, ils auraient pu se passer le mot, non ?

Bref, il s’installa dans un coin, commanda cette fameuse bière qu’on lui refusait chaque jour, au moins, ce qui est fait n’est plus à faire, et continua à fixer stupidement les deux cérébraux. Son intellect de goujon ne tint pas longtemps, il s’abîma bien vite en piteuses réflexions, se demandant où et quand il avait pu subir cette attaque neurologique qui le rendait à cette heure si déficient. Mangez du poisson ! lui disait-on. Une contradiction de plus. Mais d’une part, il n’était plus à ça près, d’autre part, il était bien trop idiot pour analyser sérieusement la situation. Sauf qu’on lui disait aussi, mange des fruits, mange des légumes, mange de la viande ! A tout vouloir en même temps, on n’arrivait à rien de bon. Il avait bien essayé de mélanger le tout, mais le résultat s’était révélé inconsommable, une bouillie infâme, bonne pour les cochons. Cochon, il était aussi, remarquez, mais dans un registre de gloutonnerie bien différent, et que pouvait-il espérer maintenant, depuis qu’il avait perdu son sourire si charismatique ?

Il avait récupéré une glace, et tous les matins, il s’exerçait. En posture, en grimace, en rictus plein de dents. Avec ça, il n’aurait même pas été capable d’être élu à la tête d’un banc de sardines. Il était loin le temps où par la seule force de ses harangues –harengs gueux ?- il pouvait décider d’une révolte ! Alors, il se faisait rare, quelques apparitions en taverne donc, à tel point que certains avaient cru y voir l’œuvre du divin, et puis c’est tout. Euh… bon, la gente féminine continuait résolument à lui ouvrir ses bras, mais sans doute il y avait là un mélange de compassion et de refus d’admettre l’évidence : Rix n’était plus lui-même, il s’était perdu sous le piétinement d’une armée puis pendu au bout d’une corde, curieusement, lui, l’adepte d’une vie multiple, il n’avait pas survécu à sa double résurrection.

Il écoutait toujours sans comprendre les deux sommités qui bavassaient brillamment quand enfin un mot parvint à faire échos à son intellect d’alevin. C’est pourquoi il leva le doigt avant de prendre la parole, conscient de tirer vers le bas une discussion de haute tenue :


-Si vous cherchez une poire, je suis tout disposé.
Debrinska
Petite réflexion psychotique-égocentrique… lorsque les abus éthyliques des uns et des autres font voir des choses !
Ou toujours garder une poire ( d'angoisse) pour la soif


Ouhlalala.. ça gratte de partout….. le tissu est rêche,,,on porte la cilice, Messire Rix….et vous de même Dame Sofio !

Question mortification on fait mieux…Venez à moi tous les deux, je me charge de démontrer que les choses peuvent être pire…

Les femmes viennent à lui par compassion, il rêve le Messire ! de la compassion,,,pffft !

Parle encore petit frère et je vais pisser des larmes de sang, tient … à pleurer sur toi, sur ton martyr»

Se dit qu' à force de tourner à genoux autour de lui compatissante à extrême, elle va tracer son chemin de Compostelle sur la jonchée du plancher !

Dis Messire Rix, faudra que tu me fasses connaître le raclure qui t’a vendu cette psyché . Il devait être jaloux le bougre… je vais aller récupérer tes écus et les filer à….. ??? comment c’est son nom déjà…. ?Ah oui Brock..hanteur..pour qu’il t’arrange le portrait façon miroir de sorcière ! Comme cela tu vas vraiment ressembler à ce que tu crois être devenu !

Et Toi ma belle Sofio,,,,TU M’AS VU PLEURER en parlant avec le rufian de l’armée…le revenant de la chope ? les abus de tout ce que tu veux… c’est pas bon pour la santé …..
Secoue la tête et continue
Si tu m’as vu pleurer, alors c’est que les larmes mouillaient tes yeux…tu veux un linge de lit pour moucher ton nez ?

Pas de doute,,, on va avoir droit à la version première du *Jaguar* ( ben quoi…l’ami Christophe… c’est presque d’époque) *Ah non ce que l’on Vit a ce qu’on t’y c’est le Guépard,,, oui je sais ..il est.. comment dire..oui d’accord !

Bon voila..je me suis bien gaussée de vous deux, je vous ai bien taquiné… Mais, PAR LES BOURSES DE SATAN (qui l’habite..oui encore un a peu près)Un Jargor… c’est fort….et Mon fort…. Ben oui… c’est mon faible !

Bien vite fait, une petite Sofioserie, une petite rengaine pour tous les traine-savates, les cache.misères,les crève la faim du coin !
Ne vous laissez pas prendre aux belles paroles des bonimenteurs de brocante du coin et venez nous rejoindre !

Venez donc à Espalion
Pêcher la crevette
Venez donc à Espalion
Pêcher les gros…(non il serait trop facile)
Pêcher les gros Thons !
Nikkita
[Chute de riens, tour d’airain]


Laisser la vie à l’envie…

De ces matins argentés et encore frétillants de la pêche nocturne, de ces bouts de rien qui forment un tout, de ces pommes à cidre dont on s’enivre, de ces poires qui choient, de celles qui déchoient, de l’absurde qui étend son ombre profonde, des sourires qui éclairent leurs nuits.

Laisser la vie à celui qui crache la mort dans ses mots, le casque si ajusté autour de sa tête que les idées se battent pour y parvenir, mais rien à faire, l’acier les repousse inexorablement.
Laisser la vie dans un été où la mort pleut, et d’un tour de reins regarder l’endroit du décor.

-Je n’attendais que vous…Je me suis donc permis de m’échauffer un peu…Enfin le résultat est plus proche d’une tuméfaction que d’une mise en jambe correcte

Bien sûr, cela ne se fait pas sans risques.

Dans tout numéro, il doit y avoir une complémentarité…Je vous laisse le choix…Poiriez-vous à votre tour, ou je poire une nouvelle fois avec votre concours ? Dans ce dernier cas, mes reins ont leur raison que ma raison ignorera…

Le choix se révélait ardu. La vagabonde hésita longuement, soupesant dans l’espace crânien non encore encombré de plumes ou de bière les deux propositions : laisser son complice de numéro se hisser sur des bras qui venaient de le trahir, ou se fier à ces mêmes bras pour la retenir si les siens venaient à lui reprocher les excès de la veille ?

Elle hocha la tête et la leva vers son duettiste :

J’me demande s’il n’aurait pas mieux valu tenter un numéro d'puces savantes…

Elle lui sourit, puis reprit :

Au nom d’la complémentarité… j’poirerai, l’temps d’remettre vos bouts d’rein dans l’bon ordre. Mais prenez soin des miens…

-Si vous cherchez une poire, je suis tout disposé.

Nikkita ne put s’empêcher de rire à la proposition inattendue :

- Ça s’tient, l’est p’t’être temps de recueillir les fruits !
Aldyr
[Considérations vespéraliennes et sibyllines…Qui tombe à l’eau ?]

Insinuation explicite ou explicitation insidieuse…Irréversibilité ou imprévisibilité. S’il y avait une question à cela, la réponse « kamoulox » était la plus appropriée…

Deux et quatre n’étaient que des chiffres d’une torpeur sommeillant. Un moment du jour sempiternel mettait en pause le reste du décompte de la journée. Un instant où le soleil arrêtait son inclinaison. Ou, plutôt, il donnait l’impression d’un ralenti pour mieux continuer sa course effrénée vers le crépuscule, se tuant dans l’aube et du réveil fanfaronnant de la nature…A chaque fois.

La quotidienneté était tuante à petit feu, autant la brûler par les deux bouts et pouvoir courir plus vite que l’astre. A la question : « comment allez-vous ? », ce n’était pas la préoccupation de la petite santé qui était l’objet, mais, plutôt, de la manière dont on allait vers notre mort inexorable. La vie était un long couloir de la mort. Et à cette question anodine, la réponse était : « A fond sur un canasson !! ». Le vagabond avait appris à la contourner depuis peu par des mots finissant par « –ment ». Et plus ils étaient absurde plus le sourire de sa mort futur se dessinait.

Laisser la vie…Au contraire, la vie devait se battre jusqu’à son dernier souffle. Un combat perdu d’avance, une roue déjà tournée à l’avance, mais plus elle continuait plus on chapardait ces moments qui nous la semblait plus douce, ou moins atroce.


J’me demande s’il n’aurait pas mieux valu tenter un numéro d'puces savantes…


Savante pour ce genre de bestioles, elles laissaient cela aux femmes. Particulièrement, environnant de poils tout crottés, elles ne connaissaient que la férocité qui leur était propre. L’école des puces étaient peut-être à inventer. Aldyr n’allait pas grimper à un frontispice pour graver : Nul n'entre ici, s’il n’est puce !

Accompagnant son regard, remarquant son sourire si caractéristique, le vagabond, aux reins en déconfiture fraises de puce, attendait le choix aux ramages vespasiens.

Au nom d’la complémentarité… j’poirerai, l’temps d’remettre vos bouts d’rein dans l’bon ordre. Mais prenez soin des miens…


Cœur sur la main ou main sur le cœur, le dévouement d’une vagabonde était méconnu. A chacun son mal rénal, solidaire dans la puce souffrante et agonisante. Le vagabond tout crotté contemplait ce bout de volonté duveteux et au caractère franc et bien trempé. Aldyr retrouvait un certain goût à la mort…Pour mieux vivre à tout flamber ?

Interdisant toute réponse, une voix d’outre tombe retentit dans la solitude de cette taverne décérébrée avec quelques accents de miaulements. Seul, personne, pas âme qui vivait, la sieste ne se trahissait pas, un ectoplasme de passage faisait les indiscrets désabusé apparemment. La ridiculité du vagabond avait été du début jusqu’à la fin ?! Les félins à plusieurs vies étaient d’une discrétion que même ses puces ne pouvaient déceler.

Aldyr, sans mot dire laissa l’échange se faire devant l’au-delà félin et le présent plumeux :


-Si vous cherchez une poire, je suis tout disposé.


-Ça s’tient, l’est p’t’être temps de recueillir les fruits !


Sans réfléchir, mots sans pensée, sauf tous crottés :

-Les fruits de la passion ou défendus ?

A son tour, le vagabond aux reins tout crottés leva son doigt péniblement, ramenant son regard du fond de la taverne vers sa partenaire aux yeux témoignant de l’acier du bas de son dos :

-Poirions-nous dans les bois ou dans un verger sinon ?...Ou sur un chemin ?...Le lac, je vous en fais fi…

Marquant une pause, sentant le vent jaune et panoptique se dresser, il s’approcha des écoutilles de son alter ego de vagabondage, connaissant l’ouïe fine des chats aux vies biaisées :

-Vos lacunes vous regarde, de même que leur vue…En parlant de vision, la mienne en sera toujours interdite…Mon côté félin ne résidant que dans mes poils non-alléchants… !

Attendant une représentation ou répétition fruitière selon le poirier duveteux et le lieu de son exécution, comme tout bon assistant ne voulant pas faillir à sa tâche, dont la responsabilité était à la hauteur de sa condition, Aldyr, machinalement, ferma les yeux et tendit les bras en attendant éventuellement que des ailes inférieures fassent un point de jonction. Attente qui pouvait se mesurer à l’ouverture croissante mais hésitante d’un de ses yeux…Qui avait dit que les vagabonds crottés n’étaient pas aussi curieux que les chats bouffeurs de chagrin, les nuits de pleines lunes ?!

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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
Nikkita
[Des pêches aux fruits]


Profonde méditation.

D’ordinaire, elle arrivait après le crépuscule, à l’heure où le soleil s’éteint. Quelques rayons sûrement attardés avaient alors la bonne grâce d’atteindre les replis de son cerveau afin de l’aider à survivre à un lendemain empli d’énigmes.

Compter, déjà, en était une quotidienne à la difficulté toujours renouvelée. Comment savoir si une tanche valait mieux qu’une anguille, quand les deux, pourtant également avariées, se livraient une guerre férocement olfactive sur les étals du marché ? Pour contourner la difficulté, elle avait appris à compter sur elle-même.

Peser, également, lui causait souci, quand de deux bûches l’une crissait plus fort que l’autre sous la hache, cela augurait-il de son poids ?

Et que dire des potagères blettes et rancies dont le chou croûte ?


Un sursaut sous susurrement, retour à la réalité et discret regard vers ses pieds, encore ancrés au sol, la vagabonde leva les yeux vers le vagabond et remit sa tête à l’endroit. Quel endroit ?
Peu importait…
Tout comme la nature des fruits… il suffisait de savoir qu’ils existaient.


-Poirions-nous dans les bois ou dans un verger sinon ?...Ou sur un chemin ?...Le lac, je vous en fais fi…

Nouvelle énigme pour duvet plumeux, mais un sourire se dessinait lentement sur son visage tandis qu’elle envisageait les énumérations diverses. Lui donner des fi ? Le rire atteint ses yeux, et son oreille se fit plus attentive encore pour attraper le frisson d’air qui venait chatouiller ses écoutilles.

-Vos lacunes vous regarde, de même que leur vue…En parlant de vision, la mienne en sera toujours interdite…Mon côté félin ne résidant que dans mes poils non-alléchants… !

Récurrence du temps qui fait des bonds, bras tendus et œil indiscipliné, voilà son comparse prêt pour une représentation publique. Hey, mais c’est qu’elle n’était pas prête ! Il fallait tout un tas de tenues circonstancielles et variables, et a minima une répétition générale pour remédier aux ultimes lacunes. Prenant appui sur l’un des bras tendus, elle se hissa sur la pointe des pieds pour apprivoiser l’oreille de son prompt duettiste.

Un poirier dans un verger ?
J’ai une préférence pour les fruits sauvages qui poussent au bord d’la route.


S’écartant légèrement, elle reprit à voix plus haute, un sourire au coin des lèvres :

On peut p’t’être poirer une répétition générale dans une barque, histoire d’corser l’affaire pour être au point.
Aldyr
[Echanges susurrés en milieu tempéré]

Brise légère sur feuille de chou.

Le vent, l’air était un élément désagréable sur un bon nombre de points…Sauf lorsqu’il comportait, il transportait, des mots, des phrases, un sens plus ou moins explicite, insidieux ou absurde.
Les mots valsaient entre eux comme une joute sans gagne-petit, plutôt un duel sur le même bord, sur le ton d’un échange qui risquait toujours de rendre le tiers présent dans une certaine solitude de compréhension. Loin de faire fuir, le sens de leur conversation, les phrases renversées, tordues, malmenées par leur esprit retors pouvaient eux-mêmes les isoler. Ce n’était pas un méta-langage, ou plus bassement une série de codes dont eux seuls connaissaient le secret pour mieux se dire des vérités sur et à l’insu des tanches soiffardes. C’était encore moins un langage de vagabonds, comme si cet état était quelque chose d’innée et dont le verbe en serait quelque chose d’infus, de naturel.
Il était quelques fois inutile de chercher midi à quatorze heure, de partir en quête d’un graal dans un ballot de foin. A l’inverse, il se faisait dessus et à l’abri des regards…Ce n’était qu’une histoire de rencontre, par définition fortuite. Une ouverture sur la contingence, l’impalpable, le moment et l’instant attrapés de justesse. Avant aurait été trop tôt, et après, trop tard comme dirait certains…Un peu comme l’heure de l’apéro, par contre la tisane était toujours malvenue.
La rencontre, son caractère même, avait peut-être donné celui des conversations. La quête du sens n’était pas au-rendez-vous, bien au contraire. Il était malmené si ce n’était ignoré, ou plutôt créé de tout instant pour mieux disparaître…Réapparaitre…Disparaître…Réapparaitre jusqu’à temps qu’un troisième acolyte au minima s’endormeuh.
Jeu de mots, digressions à l’infini, entraînement à la référence capilo-tractée, significations mort-nées, poiriers du verbe et remous de la verve sur barque, pouvaient aussi désarçonner les duettistes…Enfin pour celui tout crotté. Certaines fois il avait pu ressentir une sorte de sensation de vertige, un emprisonnement dans un dédale, sans fil, sans couloir, et encore moins avec Ariane. Certains propos étaient tellement bien lancés vers l’horizon infini d’une possibilité de sens, que ce champ des possibles se fermait de lui-même. L’acrobatie, la mise devant l’abîme avait toujours était rattrapé par un trait de justesse, une formule plus ou moins bien sentie...Mais, la mansuétude devait lui faire face. Même des confusions de sens, des écorchements de mots, à rendre un sourd une seconde fois dingue, passaient sans l’ombre d’un froncement de sourcils ou l’éclat d’un rire gras. L’adversaire n’était pas sans pitié…

Toujours deux mamelles, peut-être pensée binaire. Les agencements de sons étaient au lieu, à l’espace, ce qu’était la prononciation ou l’intensité de leur voix, pour le temps. Le vent ne soufflait jamais fort. Gueuler était une qualité des gens qui n’avaient rien à dire. Aucune tempête à déplorer, ou pas encore, à l’inverse, les déplacements d’air étaient toujours frais, vivifiants, côté façade vagabond puceux. De l’autre côté de la rive, peut-être y avait-il quelques relents de fétidité qui complétaient le tableau tout crotté…Enigme, toujours, la mansuétude, toujours…Certes, ce petit vent pouvait arriver en rafales plus ou moins intenses, mais jamais à en ébouriffer les cheveux et à faire siffler les oreilles. Plus l’origine de ce dernier s’approchait des écoutilles de chacun, moins il se faisait intense, plus il se chargeait de sens, certes sincère, incompréhensibles pour l’extériorité.



Un poirier dans un verger ?
J’ai une préférence pour les fruits sauvages qui poussent au bord d’la route.


Ouverture de l’œil s’apprêtant à faire son indiscipliné maladif, puis le second pour découvrir non pas un duvet d’ailes inférieures mais celui de même qualité des bras duettistes. A la place des pieds menus se trouvait une tête plumée dont la bouche susurra une petite brise fruitière à l’une des feuilles de chou.

On peut p’t’être poirer une répétition générale dans une barque, histoire d’corser l’affaire pour être au point.

La proposition énigmatique du visage de même nature mais souriant communiqua la similaire façade à l’assistant de poirier avorté. Elle avait encore frappé, et visé juste en plus. En parlant de barque, il ne fallait pas que l’envoi le coule. Aldyr imagina la scène, une embarcation au milieu de tanches abyssales, arborant un mat plumeux ou poilu en son sein, et même si la brise lacustre n’était pas, cela aurait été encore mieux.

Froncement de sourcils, l’infini des répétitions, la générale qui se repoussait à mesure de cet horizon lui botta allégrement la caboche :

-Dans une barque…Si vous poirez, vous aurez un tête-à-tête avec les poissons. Vous serez bonne pour un dialogue de sourd mais olfactif…Pendant que je converserai avec vos pieds prenant le soleil et un certain air marin…Je croyais que le fond de votre barque était mon milieu naturel ?

Et, une barque sur un chemin, cela éviterait certains désagréments piscicoles…

Avançant de quelques pas, prenant cela pour une invitation vers un ailleurs, loin d’un bourdonnement vitreux et de vision jaune, le vagabond se dirigea vers la sortie, dépassa son acolyte pour mieux se retourner dans son dos et lui glisser à ses plumes auditives :

-Fruits sauvages sur le bord des chemins…Votre barque tout-terrain…Mon échelle vertigineuse et le rendant bien…Les poiriers n’ont qu’à bien se tenir !...Qu’attendons-nous ?
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Vagabond professionnel

"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.
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