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[RP semi fermé] Le Yin et le Yang

Alara
Si vous voulez participer, un petit MP


[Comme un lion en cage]

Des semaines, qu'elle était arrivée en Poitou.

Des semaines, qu'elle avait retrouvé une partie de ses racines.

Des semaines, qu'elle avait demandé à "légaliser" sa situation.

Mais rien désespérément rien. Si ce n'est, hormis le LP, l'autorisant à rester en terre poitevine, obtenu grâce à la seule personne qu'elle connaissait et qui lui plaisait bien. Un Noble sans aucun air supérieur du à son statut, un homme abordable, aimable, maladroit et apte à relever des défis fous.
Elle esquissa un léger sourire au souvenir de cette fameuse course à la nage qui c'était terminée par un succulent repas dans son domaine.

Mais pour l'heure la sauvageonne rongeait son frein. Elle s'était mise bille en tête de devenir rochellaise et cette fermeture des frontières mettait à mal son plan.
Administration gelée, encore plus en cette période électorale qui battait son plein. Discrète, elle avait été faire un tour dans les tentes de chacun des partis, écoutant les programmes de chacune des deux listes, bien que la politique ne fut pas du tout son fort.

Pourtant, un programme retint son intention. Une phrase, une promesse faite. Suffisamment pour que la brune, tête brûlée, se décide.

Les jours qui suivirent, elle arpenta la campagne de La Rochelle à la recherche de la perle rare. Un jour ... Rien. Deux jours ... Toujours rien. Trois jours ... Et là ! Une petite bicoque de pierre en haut d'une dune, à l'écart de la ville, non loin du port, avec vue sur les navires prêts à accoster. L'endroit IDEAL !
Ni une ni deux, elle alla frapper à la forte de la maison au terrain à l'abandon. Pas de réponse.
Un peu plus loin, un homme dans un champ, elle se dirige vers lui, pour lui demander si il connaissait le propriétaire. Une longue explication s'en suivit, la maison était abandonnée depuis longtemps, marin décédé, sans famille.

Alors elle retourne en ville, la tête bouillonnante d'idées. Aucune famille ... Donc personne pour réclamer un bien abandonné ... Ses pas la mènent vers une forge. Une lueur éclaire alors ses émeraudes. Et si ...
Une idée folle mais qui en vaut le coup. Elle décide donc d'aller voir si le forgeron accepte. Ce qu'il fera finalement en l'échange d'une bourse assez rondelette. Le rendez-vous est fixé pour le lendemain. Plus vite ça sera fait, mieux ça sera.

Et c'est ainsi que le lendemain, elle se retrouve l'heureuse "propriétaire" de la fameuse bicoque. Serrures changées, un faux d'acte de propriété et le tour est joué.

Le jour même, allant en ville faire quelques emplettes avant de rendre sa chambre d'Auberge, elle passe par le bureau de vote, acte de propriété en main. Advienne que pourra ... Mais le scribe chargé de la paperasse, ne vérifie qu'à peine le parchemin, autorisant la sauvageonne à voter. Cette dernière est aux anges que son plan ait fonctionné. Du moins la première partie ...

Retour à l'Auberge pour assurer ses arrières. Un vélin, une plume, un encrier et voici le calamus qui gratte le vélin, dessinant de fines arabesques noires, s'étirant en fins pleins et déliés.


Citation:
Au Comte du Poitou, Messire Davor.

Messire le Comte,

si je me permets de vous écrire en ce jour c'est pour vous apporter tout mon soutien dans votre reconquête du trône. J'ai eu connaissance de votre programme et je dois dire qu'il est celui qui me semble le plus sensé.

Je suis Alara Hindley, arrivée il y a quelques mois en terre poitevine, à la recherche de mes racines. Ces terres sont toujours les mêmes que dans mon souvenir d'enfance, à quelques détails près. Mais les choses changent et évoluent. Le monde serait bien triste sinon. Bref, je ne vais pas vous raconter ma vie, hein.

Toutefois, je tenais à vous prévenir que pour vous apporter tout mon soutien, j'ai du enfreindre la Coutume poitevine, en me portant illégalement acquéreur de terres abandonnées, accompagnées il va de soit d'un faux-titre de propriété.
Sérieusement, il va falloir veiller à vos bureaucrates laxistes, car ceci s'est fait avec une facilité déconcertante.

Enfin voilà, je voulais tout d'abord faire cela bien, puisque j'ai rempli une demande que le Policier de La Rochelle, le Sieur Xedar doit toujours avoir en sa possession du fait des frontières fermées.
En fait c'est votre programme qui m'a donné envie de braver l'interdit. Vous voir à nouveau élu Comte pour que vous réalisiez votre promesse. Celle d'abolir justement cette citoyenneté ridicule, qui fait du Poitou une terre de pestiférés.

Bon voilà, je me suis étalée en vous racontant tout ça dans un but bien précis, vous devez vous en douter. Je vous explique donc le topo.

Si par un grand malheur, le trône vous passe sous le nez, seriez vous prêt à prendre ma défense pour la bonne cause ?
En échange, je vous promets de vous rendre n'importe quel service. Je suis apte à toute tâche aussi ingrate soit-elle pour une personne Noble comme vous. Vous savez du genre inavouable ... Un conseiller trop bruyant, une femme infidèle .. Bref vous voyez quoi. Même si vous êtes élu Comte ce genre de chose est envisageable, moyennant finances.

Bon c'est pas tout ça, mais en attendant une réponse, je vais aller m'installer dans mon chez moi !

Alara Hindley, nouvelle poitevine et fière de l'être !


Le vélin est scellé et attaché à la patte d'un super pigeon à tête chercheuse capable de trouver n'importe qui n'importe où, trop la classe !
Une piécette laissée sur le comptoir de l'Auberge pour service rendu, en plus du dernier jour de loyer. Et voilà la sauvageonne qui regagne SON chez elle, toute fière et nullement inquiétée par ce qui découlera de toute cette histoire.
Davor
Visiblement, les pigeons avaient quelque peu de retard en ce moment au Poitou. Il faut dire que le pigeonnier comtal était parfois sacrément encombré, mais avec l'ouverture des frontières, cela commençait à aller mieux. Bref, du retard nous disions. Après une dure journée de labeur, car oui Comte ce n'est pas uniquement faire travailler les autres, même si c'est la partie la plus plaisante de la fonction il faut bien l'avouer, après une dure journée de labeur donc, Davor avait rapidement regardé les missives en retard, cherchant s'il y en avait une d'intéressante.

Il allait toutes les mettre de côté lorsque l'une d'entre elles attira son attention. Il la lut attentivement, esquissa un sourire devant le ton employé, et puis bon, un courrier de soutien ça fait toujours plaisir à lire, puis la reposa sur son bureau, réfléchissant quelques instants. La proposition méritait d'être étudiée : avait-il besoin de quelqu'un pour effectuer une tâche peu recommandable ? Hum... Non, personne à faire assassiner, personne à compromettre, enfin pas dans l'immédiat...

Après quelques minutes de réflexion, les lèvres du Comte s'étirèrent en un mince sourire de satisfaction. Oui, il avait bien besoin de quelqu'un tout compte fait. Pour une tâche fort peu recommandable même, et dont il ne pouvait se charger lui-même. Prenant sa plume, il commença aussitôt à rédiger une courte réponse pour la demoiselle.


Citation:
A Alara Hindley, nouvelle poitevine,

Tout d'abord, nous te remercions de ton soutien, tu as fait le bon choix sans aucun doute. Nous te remercions aussi de nous indiquer que certains fonctionnaires poitevins font preuve d'un peu trop de laxisme dans l'accomplissement de leur travail.
Comme tu as pu le remarquer, le trône ne nous est point passé sous le nez, pour reprendre ton expression, donc tout va bien. Et si tu as eu le temps de lire l'annonce que notre Porte Parole Remiel a affiché ce jour-même, tu auras pu te réjouir en voyant que la question de la citoyenneté est étudiée au Conseil. Bref...

Nous n'avons point de conseiller trop bruyant, et encore moins de femme infidèle, bien au contraire, par la grâce d'Aristote. En revanche, si tu n'as pas peur de te salir les mains, au propre comme au figuré, j'ai peut-être une tâche à te confier. Tout dépendra du "moyennant finances"... mais je suis sûr qu'il est possible d'arriver à un arrangement convenable.

En attendant ta réponse,

Davor d'Estissac
Comte du Poitou


Hop là, on se penche par la fenêtre d'où on a tiré à l'arc pour afficher l'obligation pour Remiel de rejoindre les Fantômes de La Trémouille, et on lâche le pigeon qui s'envole dans la nuit pour chercher la destinataire de la missive.
_________________
Alara
[Pas de nouvelles, bonnes nouvelles !]

Enfin c'est ce que l'on dit.

Cela faisait quelques jours maintenant qu'elle était poitevine de manière totalement illégale, qu'elle jouissait chaque matin, d'une vue imprenable sur la mer et le port de la ville. Elle restait de longues heures à observer, les bateaux arriver à quai, s'amarrer, décharger leur marchandises pendant que d'autres rechargeaient pour lever l'ancre dans la journée.
Foule de souvenirs qui se bousculaient dans sa tête, arrivant même à la faire sourire en se remémorant certains détails.

Elle avait eu une enfance difficile, diraient certains, mais pour elle, elle avait été idyllique. Proche de son père, seul membre de la famille proche qui lui restait, un père strict mais aimant. Un père qui l'avait forgée pour qu'elle puisse faire face, seule à la dure loi de la jungle.
Elle ne savait où il était à ce moment même, sans doute sur le pont d'un bateau, en terre angloise, sa mère patrie. Il l'avait "abandonnée" ici même à La Rochelle six années plus tôt. Puis, elle avait exploré le Royaume de France, loin de la mer pour couper le cordon. Mais chassez le naturel et il revient au galop.

Fière de ses expériences, de ses nombreux voyages, elle était revenue aux sources. Retrouver l'essence même de sa vie, de ce qu'elle avait toujours connu, la mer.

Elle était sereine la sauvageonne, même si elle s'attendait à tout instant à venir se faire sortir manu military, de cette maison qui n'était qu'à moitié la sienne. Mais rien, désespérément rien. S'en était presque frustrant.

Et pourtant un matin, un pigeon qui vient se poser sur le bord de la fenêtre, un vélin accroché à la patte. Doucement, elle le libère de son fardeau, une lueur venant éclairer ses jades. Le vélin était cacheté d'un sceau d'un beau cinabre éclatant. C'était la première fois qu'elle recevait un courrier portant un scel et quel scel. Elle reconnu les armoiries du Comté, celles-là mêmes qui habituellement ornaient de leurs teintes or, les divers décrets et traités.
Elle passa son doigt sur le rond de cire, sentant sous la pulpe de son index, tous les détails ciselés. Précautionneusement, elle décacheta le vélin avant de s'assoir sur le seuil de sa demeure, face à la mer, le visage bercé par une douce brise océanique.

Elle découvrit une écriture agréable, des pleins et des déliés, sans anicroches, laissant deviner que la plume avait glissé avec aisance et sureté. Elle lu attentivement le courrier et fut plus que satisfaite de la réponse, laissant même un soupir de contentement. Elle ne s'était pas trompé, ce Noble était bien un homme sensé. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres, pensant un instant au Policier zèlé qui l'avait menacé de procès. Mais pour le moment, chose importante pour la donzelle, le "moyennant finance". Qu'allait-elle donc bien pouvoir extirper à ce Noble sans doute bien riche ... En fait tout allait dépendre de sa demande.

Si elle avait peur de se salir les mains ? Bien sûr que non ! Elle en avait vu d'autres. Toutefois, elle se demandait bien ce qu'il avait en tête de lui faire faire.

Le soleil s'assombrit légèrement, la brise se mua en bourrasque. Elle releva les yeux et vit un orage se former en front de mer. Une bonne raison de se rentrer et répondre au courrier du Comte. Elle choppa le pigeon qui allait lui servir de messager de retour, lui filant quelques miettes de pain pour patienter.
Son confort était pour le moment spartiate, une couche, une chaise, une table qui servait à la fois de bureau et pour les repas. Le strict minimum quoi.
Elle sortit de quoi écrire et rédigea sa réponse.


Citation:
Au Comte du Poitou, Messire Davor d'Estissac,

Bien le bonjour Messire le Comte. Tout d'abord, félicitations pour votre réélection, qui pour moi ne faisait aucun doute.

Ensuite, je vous remercie de me répondre ainsi personnellement, j'en suis flattée. Je me doute que vous devez être harcelé de toute part, mais l'intérêt que vous me portez de cette manière, fait que je vous respecte encore un peu plus, même si je dois avouer que la Noblesse ...

Je retiens donc que vous souhaitez acquérir mes services. Je n'ai pas pour habitude de traiter affaire par missives interposées, je préfère "voir" à qui j'ai affaire. Pour cela, je vous propose donc que nous nous rencontrions afin de parlementer.
Je me doute bien que le château n'est sans doute pas le meilleur endroit pour étaler vos plans peu recommandables. Tout le monde sait que les murs ont toujours des oreilles ...
Je vous laisse le choix du lieu de notre future rencontre.

Pour ce qui est du moyennant finance, tout dépendra de la tâche à effectuer et de la valeur que vous lui accordez.

A très bientôt Messire Davor d'Estissac .

Alara Hindley, à votre service !

PS : Je n'ai pas encore lu l'annonce faite, mais si vous dites que cela doit me réjouir, je vous fais confiance sur la teneur de celle-ci. Mais je ne tarderai pas à aller la consulter.


Une relecture rapide le temps que l'encre sèche, puis le vélin est roulé et attaché à la patte du pigeon repu. Ce dernier étant lâché avant le début de l'orage qui gronde déjà alors que le ciel, noir corbeau, se zèbre d'éclairs lumineux.
Davor
[Patience et longueur de temps...]

Un peu de retard dans la réponse ? Non, si peu... C'est que ça réfléchit lentement un Comte. Ou bien peut-être que le dit Comte a été tellement occupé qu'il en a oublié de répondre, et quand il y pensait c'était le temps qui lui manquait, ce qui fait que désormais, il n'était plus Comte. Mais au moins, il avait le temps de répondre ! Plein de temps d'ailleurs, et ça tombait bien, car il avait aussi plein de projets à mettre en œuvre, au plus vite. Le temps pressait, vu la situation.

Davor s'assit à son bureau personnel, qui était loin du confort de celui du Comte du Poitou, mais bon. Au moins, il se sentait plus à son aise. Esquissant un sourire presque sinistre, il relut attentivement la missive d'Alara Hindley, essayant tant bien que mal de garder les yeux ouverts, car la fatigue se faisait quelque peu sentir en cette fin de soirée. Il se rappelait qu'il avait eu besoin de la jeune femme pour une tâche un peu particulière, qu'il ne lui avait pas encore dévoilée, et dont il se demandait si elle allait avoir le cran de l'accepter, mais maintenant, il avait d'autres projets en sus, qu'il ne manquerait pas d'aborder avec elle si elle acceptait toujours de le rencontrer.

Le trémouillois se saisit d'une plume usée, l'aiguisa un instant puis, après un bref passage dans l'encre, commença à rédiger une réponse rapidement.

Citation:
A Alara Hindley,

Si ma proposition, tout obscure qu'elle soit, vous intéresse toujours, rendez-vous dans trois jours à l'auberge La Pause Provencale, à La Trémouille. C'est un endroit parfaitement calme où nous pourrons discuter de nos affaires sans crainte d'être dérangés par des visiteurs intempestifs, indésirables et imprévus. La bière y est de plus excellente, ce qui ne gâche rien.

J'espère que vous n'avez peur ni du danger, ni des voyages, ni de l'imprévu, ni même du Très Haut. Dans le cas contraire, vous pouvez vous abstenir de faire le déplacement jusqu'icelieu.

A très bientôt, peut-être,

Davor d'Estissac
Comte de Charroux
Baron de Pouzauges
Seigneur de Saint Sauvant

_________________
Alara
[A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes]

Les jours passent et ne se ressemblent pas ou presque.
L'ennui s'installe progressivement. L'euphorie de la nouveauté s'est évanouie. Entre partie de pêche et partie de pêche, parfois ponctuées de séances de nage jusqu'à épuisement, les journées de la sauvageonne commençaient à devenir monotones.

Elle qui n'était jamais restée plus d'un mois au même endroit commençait à prendre racine et cela ne lui plaisait guère.
Elle décida donc de partir à la découverte du Comté dans lequel elle s'était installée. Prévoyante et pas complètement stupide, elle vida de sa bicoque ses maigres biens, histoire que quelqu'un d'autre ne fasse pas comme elle et s'installe à son insu lors de son absence. Et puis comme l'encouronné ne lui avait pas encore répondu, il était hors de question de perdre inutilement du temps, surtout si d'autres opportunités s'offraient à elle.

Elle pris donc son maigre balluchon et prit les routes poitevines. Ses pas la menèrent à Thouars, aux portes de l'Anjou. Elle décida d'y rester un moment vu les troubles qui régnaient dans ce Comté voisin. Tout conflit apporte son lot d'occasions à saisir, elle resta donc là à veiller et surveiller, comme un prédateur guettant une proie.
Elle occupait ses journées en bûcheronnage, renforçant ainsi sa condition physique. Elle s'octroyait quelques sorties en taverne, taquinant les lisses thouarsais qui se froissent pour un rien.

Et puis un matin brumeux de début d'automne, arrive un courrier qu'elle n'attendait plus depuis bien longtemps. Plus de sceau officiel, mais elle reconnait l'écriture soignée. Vélin déroulé, elle entame sa lecture.
Un fin sourire étire les lèvres de la brune tellement avare de cette expression.

Tout vient à point à qui sait attendre.

Voilà qui résume bien la situation. D'une proposition peu convenable la voilà incluse dans un plan de plus grande ampleur. Autant de non-dits et de mystères pour aiguiser sa curiosité. La réponse ne se fait donc pas attendre.


Citation:
A vous Davor d'Estissac
Comte de Charroux
Baron de Pouzauges
Seigneur de Saint Sauvant,

Tout d'abord, le bonjour et en espérant que le poids de vos couronnes ne vous fasse point trop fléchir l'échine.

Heureuse d'avoir enfin de vos nouvelles et également félicitations pour ce second règne qui pour sûr marquera les esprits. Celui d'un homme intègre et droit et qui ne change pas de direction comme une girouette au gré des vents.
Z'auriez été un bon barreur pour les grandes traversées, notamment lors des passages des caps, points délicats lors des navigations. Bref, trêve de tergiversations.

Je note bien votre demande et ce nouveau projet qui aiguise bien sûr ma curiosité. Je serais donc là au rendez-vous dans trois jours, en espérant que le jeu en vaille réellement la chandelle. Sinon il serait fort possible que je me montre désagréable, encouronné ou pas que vous êtes. Je n'ai pas pour habitude qu'on se paie impunément ma tête, tenez le vous pour dit.

A dans trois jours, au point de rendez-vous que vous avez cité.

Alara Hindley, en manque d'action et de bonne bière.

_________________
Alara
[Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui.*]

Le lendemain matin aux aurores, une fois ses maigres biens laissés en lieu sûr. La brune aux émeraudes acérées pris la direction de La Trémouille.

Sur la route à nouveau ... Oh oui elle connaissait bien les routes pour les avoir arpentées pendant six années. De la mer à la montagne, du nord au sud, de l'est à l'ouest et ce quelque soit le temps.

Cette enivrante sensation de liberté qui l'emportait comme à chaque fois. Elle n'était pas faite pour restée trop longtemps au même endroit, elle aimait le mouvement, découvrir de nouvelles choses, explorer ...
L'excursion entamée allait se dérouler sur deux jours, elle avait donc emporté le minimum afin de ne pas trop se ralentir, décidant qu'en chemin elle trouverait par elle même de quoi manger.
Marche active à travers la campagne poitevine. Brouillard épais et glacial en ce matin de début d'automne, l'odeur de la mousse montant de la forêt de Thouars à la sortie de la ville, les chemins couverts par les ramures des arbres qui se sont parés de leurs belles couleurs chaudes et qui commencent à se déplumer au gré du vent capricieux qui vient du nord.

Puis peu à peu le voile brumeux se lève au profit d'un soleil automnal des plus doux et qui fait miroiter les milliers de perles de rosée qui réhaussent les toiles des épeires diadème, telles des rivières de diamants.
La journée avance et les lieues sont avalées rapidement, le soleil est maintenant haut dans le ciel et la faim se fait sentir. Alors la sauvageonne décide de faire une pause à la lisière d'un bois. Un collet posé à la sortie d'un terrier et pour attendre sa prise, elle s'entreprend de trouver de quoi accompagner son futur repas.

Quelques heures après et quelques pieds-de-moutons et autres cèpes plus tard. Elle revient lever le piège dans lequel est pris un jeune lapereau. Une longue préparation s'en suit et alors que le tout cuit à l'étouffée dans le petit chaudron qui ne la quitte jamais, elle en profite pour parfaire l'aiguisage de sa dague en prévision d'un futur autre dépeçage.
Le repas est rapidement avalé, le chaudron et la gamelle nettoyés dans l'eau du ruisseau environnant, puis la voilà qui reprend la route, décidant de voyager de nuit et ainsi arriver au petit matin à son lieu de rendez-vous.

Nuit fraiche au son des cris et chuintements de la Dame Blanche. Léger crachin qui s'insinue sous les vêtements et trempe sa crinière couleur jais, collant sur son visage quelques mèches rebelles.
C'est glacée et détrempée qu'elle arrive enfin dans la ville de son lieu de rencontre. La route bordée de nombreux vergers mène aux remparts de la ville bien calme et encore endormie. Les bottes claques sur le pavé à un rythme soutenu, elle avance scrutant, à travers l'eau qui coule sur son visage, les diverses enseignes de taverne jusqu'à ce qu'elle trouve la seule dont elle connait le nom. Elle la trouve enfin dans un quartier un peu chic et éloigné du centre ville, elle frappe à la porte jusqu'à ce que l'aubergiste lui ouvre la porte, l'air ronchon et à peine réveillé. La bourse un peu épaisse qui lui est tendue effaçant rapidement toute mauvaise humeur.
Une chambre louée sans difficulté et elle monte se sécher et se changer pour redescendre ensuite dans la salle principale où une longue attente va commencer.

Viendra-t'il au moins ?


*Montaigne

_________________
Davor
[Entre chien et loups...]

La Pause Provencale... Non mais quel nom pour une auberge, alors qu'on se trouve au Poitou ! Davor s'était toujours demandé ce qui avait bien pu passer par la tête de Yonan quand il avait appelé son auberge ainsi. Mais bon, il y avait un coin pour jouer au ramponneau, la bière était bonne et toujours abondante, tout comme les réserves de nourriture, alors que demander de plus ? Enfin... Depuis que le propriétaire avait pour ainsi dire disparu, l'auberge commençait à se délabrer peu à peu, seuls quelques pauvres voyageurs venaient encore y passer la nuit, et quelques ivrognes désabusés y boire un coup après une dure journée de labeur, ou non.

Qu'est-ce qu'un Comte allait bien pouvoir faire dans un endroit pareil ? Trouver un lieu tranquille sans doute, à l'abri des oreilles indiscrètes qui, il s'en doutait, ne devaient pas manquer de le surveiller dans l'espoir de grappiller quelque précieuse information afin de la transmettre à qui de droit pour lui mettre des bâtons dans les roues. Ceci dit, le Comte n'avait jamais non plus pris grand soin à cacher ses projets, conscient de toute façon qu'il ne pourrait le faire bien longtemps.

Bref... Après avoir réglé quelques détails, expédié quelques missives, réprimandé quelques serviteurs, tout ça pour être sûr d'être en retard et de faire patienter la demoiselle qu'il devait voir, afin de bien lui signifier qui était au dessus de l'autre hein, non mais, Davor se décida finalement à sortir de chez lui. Il avait revêtu des vêtements plutôt discrets, de couleur brune, même si sa condition de noble se trouvait être aussitôt révélée par l'épée qu'il portait au côté. Discret oui, mais pas fou tout de même, on ne sait jamais dans quel coupe-gorge l'on peut s'engager involontairement.

Le trémouillois parcourut les rues de son village à pas lents, ignorant les mendiants qui demandaient l'aumône, les ivrognes se vidant de leur trop plein de boisson alcoolisée, les catins qui commençaient à apparaître au coin des ruelles, dévoilant discrètement, pour le moment, leurs charmes dans l'espoir d'appâter quelque mâle en manque de plaisir et prêt à se délester de quelques écus pour en trouver. La nuit tombait peu à peu sur la ville, les passants se faisaient plus rares, les trémouillois préférant se dépêcher de rentrer chez eux pour profiter de la chaleur d'un bon enfant, et de la douceur de leur épouse.

Il ne fallut que quelques minutes au Comte pour trouver l'auberge qu'il cherchait, il connaissait bien son emplacement même s'il n'y était point venu très souvent. L'atmosphère était presque lugubre, les alentours se trouvant seulement éclairés par une torche accrochée près de l'entrée et révélant le nom de l'auberge en question, nom où plusieurs lettres de l'enseigne avaient déjà disparu, sans être pour autant remplacées. Davor resta un instant immobile à l'extérieur, les mains sur les hanches puis, ne voulant pas se faire remarquer à rester là en train de regarder une taverne comme un rond de flan, il poussa la porte qui s'ouvrit dans un grincement.

Balayant du regard la pièce principale, il n'y découvrit que trois ou quatre clients, pour la plupart particulièrement absorbés par le contenu de leur chope, ou bien même endormi la tête sur la table pour l'un d'entre eux. Le nouvel entrant s'apprêtait à aller questionner l'aubergiste lorsque son regard accrocha, dans un coin de la pièce, la présence d'une demoiselle aux cheveux noirs, qui ne le quittait pas des yeux. Il soutint son regard et s'approcha lentement de la table près de laquelle elle était assise puis, sans un mot, sortit de sous son pourpoint plusieurs lettres, celles qu'Alara lui avait envoyées, qu'il jeta sur la table devant la jeune femme.

Tu es Alara ?
_________________
Alara
[A la brunante*, une brune patiente]

Les heures s'égrènent, les personnes défilent dans l'auberge, parlent, rient, crient, tandis que la sauvageonne reste imperturbable dans coin de taverne. De là où elle est, elle peut voir toute la salle, l'entrée, le comptoir et aussi l'accès à la cuisine.
L'endroit idéal.

Pour tuer le temps, elle réalise, à l'aide de morceaux de corde, des noeuds marins qu'elle fait, défait et refait sans discontinuer travaillant ainsi l'agilité de ses doigts et aussi sa mémoire, se remémorant ses souvenirs de jeunesse.
Puis pour varier, elle aiguise sa dague, celle qui ne la quitte jamais et qui lui a été offerte par son père. Longue et fine lame effilée que surmonte un manche en ivoire sculpté de runes. Cadeau qu'il lui avait fait lors d'un long voyage dans les mers du Nord. Depuis elle l'avait constamment sur elle.

Le soleil timide est maintenant haut dans le ciel et la faim se fait légèrement sentir. Elle commande un repas relativement consistant, composé de viande, de légumes et de pain avec pour boisson une cervoise tiède. Histoire de se réchauffer de sa douche glaciale du matin.
Toujours aucun signe de celui qu'elle attend mais qu'importe, elle reste là à observer. Et le client lambda qui croiserait son regard, ne pourrait deviner qu'elle est là depuis des heures tant elle est détachée de cette attente qui semble-t'il va encore durer longtemps.

Et puis lentement le jour décroit, laissant la nuit faire sa place. L'aubergiste allume les candélabres et offre même un autre verre à la sauvageonne, prenant sans doute pitié d'elle.Quelques instants après, la porte grince, un homme entre.
Elle se cale sur sa chaise sans le lâcher des yeux. Emeraudes vives qui ne perdent pas un instant pour détailler le nouveau venu.. Belle stature et belle prestance, vêtements propres et qui laissent suggérer une certaine aisance rien qu'à la qualité de l'étoffe, cela se voit de loin.

Il se rapproche d'elle à pas mesurés, faisant craquer les lattes du parquet patiné. Et d'un geste il balance, sur la table qui les sépare, un tas de vélin.


Tu es Alara ?

Les sourcils se froncent légèrement, accentuant ainsi la fine cicatrice qui orne l'une d'elles. Le regard se fait suspicieux mais s'éclaire bien vite lorsqu'elle reconnait sa propre écriture..

Ouep, c'moi. Et vous Davor, j'suppose.

Formules de politesses et questions bateaux pour tâter le terrain et le voilà qui entre dans le vif du sujet.

J'ai besoin de quelqu'un de discret, adroit, et n'ayant pas froid aux yeux, pour aller récupérer un objet qui m'intéresse, caché dans un endroit pour le moins inhabituel.

La jeune femme penche la tête, sourcil arqué, mi-étonnée, mi-intéressée.

Hummm quel genre d'endroit ?

Et le mot tombe, lourd de sens, laissant un léger blanc dans la conversation à peine entamée. Et son regard scrupuleux glisse sur son interlocuteur, avant qu'elle ne pose la question :

Et y a quoi dans c'caveau ?

Hormis les cendres d'un ami, qui m'intéressent assez peu, il y a surtout un exemplaire du Grand Coutumier du Poitou, rédigé à l'époque du Comte Lockarius.

Une expression d'étonnement se lit sur son visage, sa mission périlleuse serait donc un tas de vieux papiers ? La parole dépasse alors la pensée :

Et en quoi est-ce si "intéressant" ?

Tu peux prendre ça comme une excentricité de noble.

Un léger sourire vient étirer les lèvres de la brune. C'est qu'il commençait à lui plaire cet encouronné ... Au moins un qui n'était pas guindé et lisse comme beaucoup le sont.
Il lui demande alors si elle est disposée à répondre à sa requête. Chose qui lui laisse bien sûr un petit moment de réflexion avant de rétorquer :


Dépend de c'que ça va m'rapporter ...
Hmmm et où il est c'caveau ? Combien d'temps j'ai devant moi pour ça ?


La réponse lui est donnée. Tout dépendra de son efficacité à effectuer sa besogne à quelques lieux de la ville dans un domaine aux frontières du Comté. Temps imparti de quelques jours pour s'exécuter, il en profite même pour mieux la ferrer en aiguisant sa curiosité, lui parlant d'un autre projet ...

Un autre projet ? D'quel genre ?

La réponse qui lui est faite, fait naître une légère flamme dans son regard tandis que le sourire s'étire un peu plus. Tout devenait de plus en plus intéressant ... Et elle lâcha un simple : Intéressant en effet ...

Et lui de rajouter : La "petite" récompense dont je te parlais, pourrait être doublée pour toi.

Cette dernière phrase, la laisse dubitative et à nouveau le silence s'installe. Aussi alléchant que cela puisse paraitre, il fallait être sûr que le jeu en vaille la chandelle. Elle resta donc un bon moment silencieuse, laissant l'encouronné en plein doute quand à sa réponse.

*Expression du Québec pour indiquer le crépuscule.

_________________
Davor
[Les paroles ne s'envolent pas pour tout le monde...]

Le Comte observait la jeune femme tout en discutant, analysant ses réactions, son attitude, sa tenue, et pas pour ses formes hein, juste pour se faire une idée plus précise du caractère de son interlocutrice. Gueuse. Voilà, c'est le terme. Négligée et négligente, négligeant sûrement le danger pour peu que la récompense en vaille la peine, fidèle jusqu'au bout pour la même raison que juste avant, exactement le profil de personnes qu'il recherchait pour le suivre. Déjà, pour la petite "excentricité" dont il lui parlait, mais aussi pour le projet plus vaste, plus ambitieux, et un poil plus dangereux aussi, projet qui se montait, se préparait, se peaufinait, au même moment aux pieds des remparts de la ville.

Il la regarda dans les yeux après avoir abattu sa carte maîtresse, la récompense promise, attendant sa réponse sans manifester le moindre signe d'impatience.


Hummm mais sera-t-elle aussi alléchante que c'la cette récompense ?


Davor soutint le regard de la jeune femme , espérant au fond de lui qu'il avait suffisamment bien appris à mentir, ce qui en soi ne devait pas poser tant de problèmes que ça, son cousin Jehan lui disait toujours qu'il mentait très bien, faisant par là référence à la guerre contre l'Anjou où, pour éviter les fuites, il avait gardé secret jusqu'au dernier moment le lieu de leur destination. Là, quoi qu'il en soit, il ne pouvait affirmer à Alara que la récompense promise était plus qu'incertaine. Si récompense il y avait, oui, elle serait importante. mais tout le problème était de réussir à l'obtenir la dite récompense. Bref, il verrait bien en temps voulu.

Je n'ai pas l'intention de repartir qu'avec juste quelques écus.

Voilà, c'était pas mal comme réponse ça. Parfaitement véridique. Et pourtant, il n'affirmait absolument pas qu'il allait réussir à réaliser ce qu'il avait l'intention de faire.

Alara lui posa ensuite quelques questions sur le lieu qu'elle devait chercher, et trouver, pour mener à bien la mission qu'il lui confiait. Davor y répondit tant bien que mal, et finit par lui fournir un vague plan, griffonné sur un vélin usagé. C'était sommaire, mais cela devrait tout de même lui permettre de s'y repérer à peu près. Après tout, un caveau, c'est pas vraiment le genre de bâtiments que l'on peut confondre avec un autre


3 jours ça ira ?

C'plus qu'il n'en faut, mais ça m'va.


Un léger sourire étira les lèvres du Comte, impatient de récupérer enfin cet objet rare qu'il convoitait depuis si longtemps.

Parfait, j'attendrai dans le coin sûrement. Ou bien au campement de mon armée.

Davor s'apprêtait à se lever, pensant avoir fait le tour des éventuelles questions, remarques, mais il n'avait pas prévu la requête que lui lança la jeune femme, requête qui fort heureusement était facilement réglable, en tout cas pour quelqu'un comme lui, vu la position qu'il avait.

J'aurais juste une requête ... Z'auriez pas un ch'val par hasard ? L'temps d'la mission.

Passe au campement avant alors, je t'en fournirai un.


Bien pratique d'être noble et chef d'armée en fait, ça avait pas mal d'avantages. Après quelques petits échanges pour terminer la conversation, où rien de bien important ne fût dit, l'essentiel ayant déjà été prononcé, Davor se leva et salua la jeune femme d'un léger signe de tête.

Bon, je t'attends alors.

Tournant les talons, après avoir récupéré les missives qu'il avait jeté sur la table en arrivant, il sortit de la taverne d'un pas vif, en partie parce qu'il avait du travail qui l'attendait, en partie aussi parce qu'il avait hâte de quitter cet endroit qui empestait et cette atmosphère particulièrement étouffante. Non qu'il ne soit coquet et précieux, mais bon, au bout d'un moment hein... Rien ne vaut l'air frais d'une belle journée qui s'annonce, même si là elle se terminait puisqu'il faisait déjà nuit. Sous l'œil curieux des étoiles qui parsemaient le ciel nocturne du Poitou, le Comte de Charroux retourna vers sa demeure, emmitouflé dans son mantel brun élimé pour éviter d'être reconnu.
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Erwann
[C'est bien beau les plans en douce, sauf pour ceux qui assurent la protection d'autrui]

Erwann attendait depuis un bon moment. Trop longtemps meme pour lui. Quelle idée le Comte Davor avait-il eu de venir dans une taverne, sans escorte, en début de soirée pour voir une inconnue.
Après avoir insisté pour le savoir, la raison de la visite de Davor, avait apeuré Erwann.
Le Grand Coutumier ! Dans la tombe de Stannis ! Bon, concernant Stannis Erwann serait bien passé pour se moquer une dernière fois de lui, mais pas sur que le Très-Haut apprécie. Nébisa par contre, cette veuve noire...
Enfin bref. La parole du Comte était sacrée et il connaissait les enjeux de cet acte. Mais tout de meme.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, le Comte Davor sortit enfin de la taverne.


Mon Comte ! Vous voilà enfin ! Depechons-nous de rentrer voulez-vous ? Imaginez que les royalistes aient eu vent que vous recherchiez l'arme ultime pour les poutrer ? Ils sont surement dans un coin sombre pret à nous tomber dessus !
Il faut presser le pas !

Le pic de tension d'Erwann avait atteint son paroxysme, il jetait des coups d'oeil sur le chemin du retour. Il se sentait observé. Puis, finalement, Erwann se calma quelque peu. Après tout, les royalistes ne les auraient pas. Le GC serait à eux. Cette arme secrète les conduirait à la victoire !
Bon seul, bémol, il n'y aurait que Davor qui aurait le droit de l'utiliser. Chose quelque peu frustrante. Quand on avait un royaliste en face de soi et que le GC était à portée demain... on n'avait qu'une envie, c'était le récuperer pour l'utiliser. Mais le Cap'Comte était le chef... et seul les chefs avaient certains privilèges... meme s'ils étaient outrageusement dégueulasses.

Un jour, Erwann se le jura, il utiliserait le GC !

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En construction
Alara
[Quand faut y aller, ben faut y aller]

Fin d'entrevue pour celle qui se fait passer pour une ingénue

La discussion formelle touche à sa fin. Elle a fini par accepter l'offre, bien que suspicieuse sur le fait d'une belle récompense promise. Au pire, si elle ne touche rien, elle se servira elle même et obtiendra ce qu'elle veut, de gré ou de force ... Elle n'était pas aussi stupide qu'elle voulait bien faire le croire.

Elle déplie le vélin miteux qui lui est remis. Bien loin des cartes marines qu'elle avait mainte fois eu entre les mains, mais pas le choix, faudra faire avec. Le torchon est replié et glissé dans la poche. Les émeraudes acérées ne cessent de scruter l'encouronné, quelque chose sonne faux, mais elle ne sait définir ce que c'est. Juste son impression personnelle d'être devant un fieffé menteur qui cache bien son jeu. Peu importe, l'accord est donné pour effectuer la basse besogne.
Une dernière requête émise qui fait sourire le Noble et qui est acceptée sans difficulté. Etrange ...

Puis ce dernier se retire, laissant la jeune femme seule après lui avoir donné rendez-vous le lendemain au campement de son armée.


Le lendemain, campement de l'Ultima necat

Une nuit de sommeil, plutôt courte, à lire et relire le plan qui lui avait été remis. Imprimer dans un coin de sa tête l'endroit qu'elle est sensée retrouver afin de laisser le pseudo-plan ici. Première précaution, ne jamais avoir de preuves tangibles sur soi.
Puis après quelques heures dans les bras de Morphée, de menues affaires jetées dans une besace, le strict nécessaire pour une, voire deux journées loin de la ville. Elle descend l'escalier grinçant, dépose la clef de sa chambre tout en payant deux jours d'avance à l'aubergiste. Un repas frugal est pris afin de la mettre en bonne forme. Une omelette, quelques tranches de lard grillés au feu de bois et un verre de vin chaud constituent donc le petit déjeuner avalé rapidement. Un dernier signe de tête adressé à l'aubergiste et la sauvageonne quitte l'établissement, prenant la direction des remparts de la ville pour retrouver le campement de l'armée.

Elle louvoie dans les ruelles qui la mènent jusqu'à la sortie de la ville. Le petit jour est à peine levé, une brume matinale baigne les environs, tout est silencieux pour le moment. D'un regard circulaire elle scrute les alentours. Un peu plus loin sur la droite, une oriflamme flotte. Automatiquement, le corps de tourne dans cette direction et elle avance d'un bon pas. Les tentes se dessinent les unes après les autres, révélant peu à peu l'ampleur du campement encore en partie endormi.

Elle s'approche d'un garde qui semble faire sa ronde.


Halte là étrangère !

Un sourcil se hausse et une esquisse de sourire étire les lèvres de la jeune femme.

B'jour, j'suis Alara Hindley. J'viens voir vot' Cap'taine, l'Comte Davor.
Qu'est-ce que tu lui veux au Comte ?

Elle retient un léger rire narquois.

J'suis là parc'qu'il m'a d'mandé d'venir. J'viens chercher un ch'val qu'il m'a promis.

Et là, le garde l'observe avec étonnement, tout le mépris qu'il a peut avoir pour la gente féminine se lisant sur son visage.

C'est ça ouais ... Tu me prends pour un bleu c'est ça ? Tu penses peut-être que je vais te croire et te filer un canasson comme ça ? Alors rêve pas jeune fille, passe ton chemin et rentre chez ta mère.

Cette fois les sourcils se froncent et le visage se fige froidement. Alors elle se rapproche du garde tandis qu'un léger sourire, qui se veut mutin, étire ses lèvres. Elle déteste le contact charnel, hait sa condition féminine, mais elle sait aussi que les hommes sont tous faibles ...Malgré le mépris qu'ils expriment parfois ... Et bien qu'elle n'assume pas ce qu'elle est, elle sait que parfois elle peut faire usage de ses "charmes".
Comme elle le prévoit, l'homme la regarde d'un coup différemment, l'oeil qui se met à pétiller, la pupille qui se dilate ...
C'est donc sournoisement qu'elle se rapproche jusqu'à le frôler presque. Moment qu'elle choisit pour s'emparer de son bras droit avec sa main senestre et la lui torde dans le dos, tandis que la dextre sort la dague dont la lame vient s'appliquer le long de la jugulaire palpitante.


JE suis ici, parc'que l'Comte m'a dit d'venir pour prendre un ch'val ... J'suis pas une gamine l'vieux lourdaud ... Alors t'vas aller me l'chercher ce ch'val compris ?
T'passes devant et j'te suis. Puis un conseil ... Evite de m'mener en bateau ou j'te saigne comme un verrat.


Elle le pousse devant elle, glissant la lame dans son dos pour bien la lui faire sentir et montrer qu'elle ne plaisante pas.
Tous deux s'avancent donc dans le campement encore bien calme. Personne ne leur prêtant réellement attention.
Ils arrivent finalement à l'endroit où sont attachés les chevaux.


Dis moi l'quel j'peux prendre.

D'un signe de tête l'homme lui indique un bai-brun un peu chétif, attaché à l'écart des autres.

Pourquoi l'est à part ?
Parce qu'il a un trop sale caractère. Il ne supporte pas les autres.

Et de fait, alors qu'il s'approche de l'équidé, celui-ci baisse les oreilles et se met à grincer des dents tout en frappant le sol d'un antérieur rageur.

Il m'plait bien, ça m'va. Maint'nant t'peux y aller, j'm'en charge seule. Lui et moi on a des choses à s'dire.

Tout juste un salut adressé au garde qu'il s'éloigne dans un rire moqueur dont elle n'a cure. Les émeraudes restent fixées dans les pupilles courroucées du cheval et le garde de lui hurler de loin : Pour info il s'appelle Glashtyn. Alors elle sourit en se disant qu'elle a trouvé en quelque sorte son âme soeur. La dague reprend sa place avant qu'elle ne bouge. Et c'est d'ailleurs sans prêter plus d'importance au caractère bien trempé du canasson qu'elle s'en approche pour le harnacher. Il va sans dire que c'est un bon coup de dents qui l'accueille, mais avant que les incisives équines ne se referment sur sa cuisse, elle lui assène une mandale magistrale sur les naseaux.

Suffit, c'moi l'chef ici !

Et sans plus ample cérémonie, elle le selle, le sangle et lui passe la bride, ayant pour seule réponse des grincements de dents et quelques coups de sabots furieux sur le sol. Elle glisse sa besace dans l'une des fontes avant de mettre pied à l'étrier et enfourcher sa monture, qui bien sûr ne s'exprime que par son bruxisme.
Légère pression des jambes ainsi qu'un coup de rein dans le fond de la selle et l'ordre est donné de quitter le camp dans un petit trot rythmé par la mauvaise humeur équine.


Aux frontières poitevines et limousines, au coeur d'un fief déserté

Opération, mission secrète

Les remparts de La Trémouille s'éloignent rapidement alors que la brune galope cheveux au vent, sur sa monture un peu rétive, qui ne rate pas une occasion pour tenter de la vider sur le bord du chemin et rentrer au campement, seule. Chaque tentative se soldant bien sûr par un bon coup de mors dans les dents et une bonne talonnade dans les côtes. Finalement, le bai-brun caractériel abdique et se laisse mener par la jeune femme, bien décidée à avoir la loi. Après de nombreuses lieues avalées dans un galop raisonnable, le couple quitte la route principale pour s'engager dans une plus petite route secondaire. L'allure se ralentit progressivement dans un petit trot, tranquille et pépère, permettant ainsi aux émeraudes attentives de trouver le calvaire qui lui servira de repère. Chose faite, le couple biffurque dans un chemin plus étroit bordé de peupliers. Au loin à travers les arbres qui commencent à se déplumer, elle aperçoit le toit du Manoir. Plus elle approche, plus elle ne peut que constater l'état de délabrement de la bâtisse. La plupart des terres aux alentours sont en jachère, mais quelques unes sont encore exploitées, elle décide donc qu'elle patienterait la nuit tombée pour agir. En attendant, elle s'arrête en lisière de forêt et pose quelques collets dans l'espoir d'avoir de quoi manger le soir même, sinon elle se contentera des quelques morceaux de viande séchées qu'elle a emporté. Ce qui cette fois sera effectivement son repas.

Se faisant passer pour une simple voyageuse aux yeux des quelques paysans croisés, elle se fait discrète et attend patiemment que le soleil décroisse dans le ciel automnal. La campagne devient silencieuse, à peine quelques aboiements de chiens dans le lointain. Le chuintement de la Dame Blanche, reine de la nuit, et le vol des chauves-souris en fuite, annoncent ainsi l'heure de passer à l'action. Elle quitte son campement de fortune sur le dos de sa monture et s'enfonce dans la propriété, bercée par la pénombre de plus en plus enveloppante. Aucun signe de vie ne semble émaner de la grande bâtisse. Elle s'arrête à bonne distance et attache le rétif à un arbre, préférant continuer à pied pour plus de discrétion, se doutant bien qu'il doit bien y avoir un gardien ... Ou pas.
Elle fait le tour du manoir et aperçoit une chapelle non loin, elle sait que le caveau est tout proche. La lune timide éclaire les environs de ses faibles rayons brumeux. Enfin l'objet de sa convoitise se profile. Elle s'en approche à pas de velours. Premières constatations, aucun être humain n'est venu dans les parages depuis des lustres ... Aucune trace d'un quelconque va et vient ayant laissé un chemin jusqu'à la porte du caveau. Cela, la laissant donc dubitative quant à la réelle importance de ce qu'elle est venue chercher. Mais peu importe, maintenant elle est là et va donc faire ce pourquoi elle va être payée.
Précautionneusement, elle ouvre la petit porte du caveau qui gémit dans un grincement lugubre d'être ainsi sortie de sa torpeur. Alors une forte odeur, d'humidité et de moisi, lui agresse les narines. Elle s'avance dans le petit interstice laissé par la porte entre-baillée et patiente quelques instants, le temps que sa vue s'habitue à cet antre sombre et glauque.
Les pupilles se dilatent et commencent à cerner les contours de tombeaux. La lumière lunaire, filtrant par une meurtrière, aidant, elle cherche les gravures qui lui indiqueront son but. Enfin un sourire se dessine tandis que du bout des doigts elle suit le contour de la pierre gravée ... Elle se redresse et, de toute ses forces, elle pousse le dessus de la pierre tombale qui crisse contre son socle. Posés dans le fond du tombeau, un vase mortuaire, un énorme grimoire, celui-là même qu'elle doit voler, puis une épée. Même dans la pénombre, elle ne peut constater que sa bonne manufacture. Ainsi donc, l'encouronné n'avait pas menti, malgré les apparences, il s'agit bien d'un homme important ... Doutant néanmoins de la récompense promise, elle se saisit du vieil ouvrage poussiéreux mais aussi de la lame à la garde gravée d'une devise. Sans nul doute qu'elle en tirerait un bon prix ... A moins qu'elle ne la garde pour elle ... Elle avisera une fois sortie de là.

Les bras ainsi chargés, elle quitte le caveau sans demander son reste et rejoint sa monture. Elle glisse le gros ouvrage dans les fontes qui ornent la croupe de son destrier, glisse l'épée aux côtés de sa rapière, puis se met en selle. Retour au Poitou au triple galop, sans se retourner et savoir si son larcin sera découvert dans l'instant ou si cela ne sera connu plus tard ou bien même jamais.


Retour au bercail

Lueur matinale, les remparts de La Trémouille quittés la veille se dessinent devant eux. Le bai-brun souffle fort et renâcle, sa robe est trempée et couverte d'écume par ce retour précipité, tout juste coupé par une petite pause le temps de se désaltérer.
Et c'est un cheval à l'air enragé et une brune échevelée qui se présentent à nouveau au campement et demandant à voir le Capitaine pour une affaire urgente.

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Davor
[Quand GC et VSG se rencontrent enfin]

3 jours, c'était amplement suffisant pour la tâche qu'il lui avait confiée, mais cela n'empêchait pas le Comte d'être légèrement stressé, ou nerveux, espérant qu'elle ne se ferait pas prendre, ou détrousser par des brigands de grands chemins. Non pas qu'il s'inquiétât du sort de la brune, qui finalement lui importait assez peu, mais si elle se faisait tuer, d'une il n'aurait pas le GC, et de deux, il aurait perdu une monture. Sachant que les écuries du Comte étaient loin d'être abondamment fournies, c'était une perte qu'il préférait éviter. Et puis bon, elle avait l'air prometteuse cette petite, pas froid aux yeux, s'il avait d'autres missions à lui confier, cela pouvait être intéressant de l'avoir à portée de main, ou pas loin.

La journée passe, rapidement, car beaucoup de choses à faire, de préparatifs, d'ordres à donner, à hurler même parfois, trop souvent, des pigeons à envoyer, contacter les membres du Ponant, contacter des brigands, ah non ça il faut pas le dire, bref, le temps passe vite donc, aussi bien le jour que la nuit. Courte nuit d'ailleurs, comme beaucoup, à peine le temps de pouvoir profiter de sa douce Kali. Vivement que tout soit plus calme pour que...

Réveil à l'aube, car on a besoin de lui, encore. Le Comte peinait à se réveiller vraiment, essayant tant bien que mal d'héberger, lorsqu'il comprit enfin que la sentinelle du camp le prévenait de l'arrivée intempestive de la brune qui était partie la veille. Bien plus réveillé tout d'un coup, Davor se passa rapidement un coup d'eau froide sur le visage pour s'éclaircir les idées. Sortant d'un pas martial, ou presque, de sa tente, il se rendit au devant d'Alara, un léger sourire se dessinant sur son visage lorsqu'il aperçut le fameux GC qu'il espérait.

Il prit l'ouvrage désiré, le feuilleta quelques instants, retenant un soupir mélancolique, en se rappelant de quand il datait, et combien cela lui donnait l'impression d'être vieux finalement. Fouillant dans la poche de son mantel, il en sortir une petite bourse, d'où l'on pouvait entendre les écus tinter joyeusement, et la lui lança.


Tiens, prends ça. Tu peux te reposer et te sustenter, nous partons demain. Pour chercher la suite de la récompense, notamment, en ce qui te concerne en tout cas.

Tournant les talons, le Comte retourna dans sa tente, pressé de pouvoir enfin utiliser le GC, dès que l'occasion s'en présenterait, c'est à dire sous peu en fait.
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Alara
[Et hop ! Un encouronné dans la poche ! Un !]

Toujours juchée sur son rétif alors qu'une brume de sueur en évaporation les englobe, témoignant de la fraicheur matinale, la brune balaie le campement du regard. De nombreuses tentes, un joli piquet de chevaux et des hommes robustes armés jusqu'aux dents. Décidément elle avait tiré le bon numéro, cela ne faisait aucun doute. Un léger sourire s'étire au coin de ses lèvres tandis qu'elle flatte l'encolure mousseuse de sa monture.

Puis enfin du mouvement lui tire l'oeil sur la droite, elle voit arriver l'encouronné d'un pas décidé puis se planter devant elle. Elle s'assoit de trois-quart sur la selle et sort de l'une des fontes le butin tant convoité. Elle peut alors voir le regard du Noble se mettre à pétiller comme un gamin devant une friandise.
Il l'observe, le caresse puis le feuillette. La brune l'observant et se demandant bien ce qu'il y a de si intéressant dans un vieux tas de cuirs, de papiers et de poussières ... Une fois rassuré qu'il a bien ce qu'il veut, d'une main il lui lance une bourse au doux bruit de pièces sonnantes et trébuchantes. Puis sans autre cérémonial, il lui tourne le dos et s'éloigne son Précieux en main.

La petite poche de cuir est rangée rapidement avant qu'une pression des mollets ne remette le rétif en mouvement direction l'Auberge pour s'y reposer et récupérer ses maigres biens.

Demain sera sans doute un autre jour prometteur ...

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