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[RP] Blanche et Blonde pour une Souveraine

Della
C'est dans un Atelier de Haute Couture que la Renarde Noire, Della de Volvent, avait rencontré la belle Blanche Anne de Walsh-Serrant, artiste peintre de son état.
De fil en aiguilles, les deux jeunes femme s'étaient trouvé des goûts communs en matière de frusques et d'art.
Sensiblement du même âge, les deux jeunes femmes savaient tout autant rire que s'émouvoir des mêmes choses.
Il n'en fallait pas plus pour qu'une certaine amitié fasse son nid au coeur de leurs échanges.


Un jour, Della apprit que sa Suzeraine vénérée, sa Duchesse adorée, la très parfaite Béatrice de Catelmaure, cherchait une nouvelle dame de compagnie.
La Blonde savait ce qu'aimait Béatrice en terme de compagnie, ayant été elle-même à son service avant de devenir sa vassale.
Cette même Blonde ayant quelques petits faux plis à se faire pardonner par sa Suzeraine - une affaire de langue trop bien pendue - elle se fit un devoir de se mettre en quête de celle qui prendrait place aux côtés de sa Vénérée.

Il fallait quelqu'un de jeune, de posé et réfléchi, de très bonne éducation, de bonne famille, sachant écouter mais aussi converser de façon intéressante et intelligente donc ayant une certaine culture générale et possédant un certain sens de l'humour car les rires n'étaient pas exclus en compagnie de la Duchesse de Nevers.
Béatrice ayant maintenant un enfant, il serait bien que cette dame de compagnie ait une inclinaison vers les enfants.

L'évidence fut !
Tout cela correspondait à Blanche ! Sauf peut-être les enfants, ça, Della n'en savait rien du tout.
Mais oui...Blanche...Blanche serait très certainement ravie de cette proposition...Blanche serait parfaite, absolument par-faite dans cette tâche !

La belle s'installa à sa table d'écriture et...



Citation:
Très chère Blanche,

Le bonjour te va !

Comment vas-tu depuis notre dernière rencontre aux Doigts ?
Tu m'avais confié que tu aimerais voyager un peu, t'en souviens-tu ?
J'ai ce qu'il te faut.

Je t'ai déjà parlé de ma chère Béatrice, ma Suzeraine adorée.
Figure-toi qu'elle cherche en ce moment une dame de compagnie.
Tu te doutes qu'il lui faut une perle, une jeune fille exceptionnelle, cultivée, charmante et tout ce qui va avec.
Que dirais-tu de devenir cette personne ?
Je suis certaine que tu corresponds aux attentes de Béatrice. Tu es celle qu'il lui faut !
Cela te ferait voyager, tu rencontrerais du monde, tu pourrais aussi apprendre encore beaucoup dans de nombreux domaines qui te plaisent. Et cerise sur le gâteau, Béatrice est folle de mode ! Sa garde-robe est impressionnante, elle adore les vêtements.

Si cette idée trouve en toi un petit écho, je serais ravie de te présenter à Béatrice lors d'un prochain mariage où nous devrions nous rencontrer.


Je te laisse réfléchir et j'attends de tes nouvelles.

Qu'Aristote te bénisse,
Amitiés.

Della de Volvent.



Voilà, il ne restait qu'à patienter.


[EDIT : petite modif du poste pour cohérence.]
_________________
Blanche_
La lettre était arrivée avec un peu de retard, très peu en vérité quand on songeait aux nombreuses terres traversées. La veille au soir, un domestique s'en était saisi aux portes du domaine, mais il était tard alors pour en aviser la maitresse, et puisqu'elle dormait le vélin avait attendu sagement sur le pupitre vide. Il était passé de main en main, mené par un plateau en bois fort et lourd à la chambre dorée, posée près d'Elle et de ses affaires, de ses flacons et de ses livres.
Au pied du lit vide, les yeux tirés par la fatigue du petit matin, la Baronne aimait à ce qu'on lui lise un passage d'Utopie qui lui était parvenu des rivages d'Albion. On l'avait trouvé chez un marchand ambulant, acheté pour plus d'un pendentif de pierres grises, mais il plaisait à sa possessive maitresse plus qu'un ramage nouveau. Il était beau de l'intérieur, ce livre, et elle espérait en s'en instruisant devenir moins orgueilleuse, et aimer ses gens à leur juste valeur. Ce matin là, elle se leva réveillée par le soleil et les chants des merles sauvages. Les fenêtres laissaient passer un air doux et frais, qui soulevait quand il ventait trop les sols de mousse et de feuillages. Et il ventait, du reste, mais la chaleur pénétrait la pièce tout autant, et la baronne ne ressentit pas de fraicheur à sauter hors du lit en simple chemise.
Il y avait beaucoup de douceur dans le visage de Blanche, beaucoup de ferveur aussi, quand elle se signait au crucifix noir et lourd, et que les genoux ployaient devant le saint de pierre. La journée commençait en Pannecé, un jour de gloire et de fortune, mais dont elle se souviendrait pour tout autre chose qu'un record dans les moissons. Et quand huit heures sonnèrent au clocher, elle s'enquerrait déjà de l'avancée des cultures.
Rien ne laissait présager, en vérité, ce qui arriva à l'Hermine bretonne ce jour là. Rien, et sûrement pas la lettre innocente, lue avec un éclair de malice, de la Dame de Railly. Elle, demoiselle de compagnie ? Assurément, Della devait s'être fourvoyée sur les désirs de Blanche, car se mettre au service d'une autre aurait été, au lever du jour, bien plus qu'une ultime envie. Un déshonneur, presque, pour celle qui avait vécu à la cour des Roys, aimé des Roy, même, et se sentait parfois appréciée en retour. Non, se donner en service à une autre, c'eût été pire qu'une trahison envers son rang, une damnation éternelle.
Mais à mesure que le soleil rougeoyait qu'il s'avançait haut dans le ciel et parmi les nuages, elle avait vécu plus de drames en une journée, plus de délivrance aussi, qu'une année entière à la Cour du Grand Duc. L'ironie avait voulu que ce soit là, en ses terres stériles et vides d'occupants nobles, que la Mal la frappât dans toute sa malignité. Entourée des siens, de sa famille pas loin -car la Duchesse d'Ancenis, alors, était Aliéniore qui avait engendré Lusiana, qui avait engendré Blanche- et de ses possessions, elle souffrait moins que si elle avait tout perdu. Il lui restait son titre, son rang, sa fortune maigre de Baronne, et la fierté des Walsh-Serrant.
Oui, l'ironie-même avait voulu qu'elle décide, rongée par la honte et la douleur, d'accéder à toute requête qu'elle qu'elle fut, s'il s'avérait qu'elle pourrait fuir loin du Malin en l'exécutant. Pauvre, pauvre petit môme Walsh... Frappée de l'intérieur. Et dissoute par un acide plus terrible que celui de Merlin.

Il y avait un arbre au milieu d'un lac, vert et grand, il poussait sur les rives sans qu'on l'y aide. Les racines plongeaient au fond des rivages sombres, s'y engouffraient comme un être d'eau. On le disait né des amours de Viviane et Merlin, semblant de légende il était devenu irréel. Mais il appartenait à Pannecé autant qu'à Blanche, il était sien, elle était sienne comme tous les contes. Il y avait toujours eu une part de magie dans l'univers doré.
Quand vêpres arrivèrent, elle avait déjà répondu. "Oui, disait la lettre, ma chère amie, Della de Volvent, je suis honorée que tu aies pensé à moi, je partirai de Pannezeg quand le soleil sera rouge, et les malles chargées. Sois bénie, je t'envoie toute mon amitié..."
Et entre autres choses, Blanche la remerciait encore, l'on voyait bien à son insistance que quelque chose n'allait pas, elle d'ordinaire si peu encline à le faire. Elle lui dit qu'elle était fière et ravie, et qu'elle adorerait Béatrice au moins autant qu'elle.

Au milieu du lac, un fruit tomba. L'arbre était un pommier.

_________________

Un jour, les bretons dirigeront le monde.
Mais pas demain, y'a grève.
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