Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP Privé: Histoire des Ashikaga] Le Lion est mort...

_yoshimasa_ashikaga_
Un bond dans le passé: Au Shôgunat de Kyoto 6 mois avant.

Matin d’un jour d’hiver, tout le Shôgunat basé sur Kyôto est silencieux comme ayant rendu l’âme avec son Maître. Seul dans la chambre du défunt se font entendre des pleurs car toute la famille entour le corps du Seii Taishôgun reposant sur son lit à jamais. La plus jeune, Akemi Ashikaga, est à genoux à son chevet. Elle tien la main de son grand père dans la sienne, tout contre son cœur et ses larmes y glissent en silence. Debout juste derrière son enfant et une main sur son épaule, l’héritier Yoshimi Ashikaga pose un regard meurtri sur son père qui vient de fermer les yeux. A son coté une de ses sœurs, Limei, pleure contre lui. Près de la fenêtre se trouve Yoshimasa, la seconde sœur de l’héritier. Droite, le regard inexpressif comme prête à fuir la douleur par l’horizon qui lui tendait les bras. D’autres personnes étaient présentes. Matsakodo, un cousin qui avait été mandé par Yoshinori Ashikaga avant sa mort pour une raison qui lui était inconnu, oncles et tantes et des cousines proches ou éloignées telle qu’Ailisha, sœur de Matsakodo. Soudain un brouhaha leur parvint et tous tournèrent la tête vers la porte. Yoshimasa, outrée que l’on trouble leur deuil, marcha d’un bon pas vers le couloire pour attraper celui ou celle qui osait. C’est alors que la porte s’ouvrit brusquement, ce qui fit reculer instinctivement la jeune femme et un jeune serviteur s’écroula devant elle, essoufflé.

- Fuyez ! Fuyez tous au plus vite, leur cria-t-il les yeux pleins de frayeur.

La jeune guerrière oubliant sa colère, s’agenouilla devant le garçon, le souleva et capturant son regard dans le sien lui dit d’une voix fort calme malgré tout ce qui la bouleversait.


- Un Ashikaga, jamais ne fuit !

L’héritier s’avança et posant une main sur la tête du gamin, lui demanda :

- Que se passe-t-il dont mon enfant ?

- Kyôto sera bientôt mit à feu et à sang, lui répondit-il d’une voix tremblante. Une sorte d’armée… Lorsque je m’en venais ici pour vous prévenir, ils avaient déjà détruit en bonne partie la Grande Porte !

Son cœur bondissant au-dedans d’elle, Yoshimasa jeta un regard à son frère et les femmes autour poussèrent, en un même cri, une exclamation de frayeur. Dans un mouvement qui fit voler les tissus de son habit, la jeune femme alla porter son regard à la fenêtre. Une fumée épaisse s’élevait au loin. Akemi se leva droite et le visage renfrogné malgré la trace des larmes sur ses joues.

- Nous n’allons tout de même pas fuir, dit-elle les poings serrés. Nous allons combattre n’est-ce pas ?!

Son regard était plein d’une détermination rageuse.

- Il aurait protégé son peuple, ajouta-t-elle en désignant son grand père. Otou-sama*, dis-moi que nous allons faire face à cet affront ?!

Yoshimasa approuvant les paroles de sa nièce regarda son frère qui semblait être prit dans une profonde indécision. Les trois enfants de Yoshinori Ashikaga avaient été élevés dans la tradition militaire et si Limei qu’on appelait La Douce avait choisi de se consacrer à des arts plus délicats, Akemi à 14 ans déjà se montrait d’un rare talent comme peu d’élèves en faisaient preuve. En ce qui concernait Yoshimasa, elle avait fini sa formation il y a peu et avait passé la cérémonie de l’Epreuve juste avant que son père ne tombe malade. Yoshimi, lui, avait déjà vécu bien des combats et portait la douleur de l’expérience sur ses épaules. Il venait de perdre son père, qui l’avait toujours conduit dans ses actions jusqu’ici, il n’était plus là pour le conseiller et perdre un autre Ashikaga lui serait certainement insupportable. De plus ils n’étaient pas préparés à une attaque, tout au contraire. C’est ce qui le décida certainement car ignorant les propos de sa fille, il s’adressa à son cousin et ami Matsakodo sur un ton qui se faisait fort respectueux. Yoshimasa jalousais l’admiration que tous semblaient lui accorder mais c’est parce qu’elle ne le connaissait point guère encore.

- Matsakodo, mon Frère! Rassemble le plus d’hommes possible, prends-en quelques uns solide et fort pour amener les femmes et les enfants jusqu’à la cote chez ta sœur Yatsuko. Cela fait, rejoins-moi au plus vite avec le plus grand nombre!

Matsakodo s’inclina très bas en signe d'obéissance et de respect, Yoshimi se détourna pour sortir mais Yoshimasa se rua sur lui et le retint par son habit en s’exclamant :

- Watashi no Onii-sama*, je t’en pris…

Yoshimi resta immobile quelques secondes puis s’éloigna sans la regarder mais Yoshimasa savait que c’était par amour qu’il les envoyait au loin.


* Père
* Mon Frère

_________________
_yoshimasa_ashikaga_
Plus tard dans la fuite

Des cris, rien que des cris, partout. Coincée au milieu de la populace, il leur était difficile de trouver chemin jusqu’au port. La nuit n’était pas encore tombée mais le quartier en feu assombrissait tout, des hommes armés affluaient et apportaient la mort. A leur allure, la jeune femme reconnu qu’ils n’étaient pas de véritables guerriers mais plutôt des mercenaires. Yoshimasa serrant contre elle une Limei effrayée, suivait de près Ailisha et Akemi qui leur ouvrait le chemin parfois étant obligées de se joindre aux soldats pour défendre leurs vies. Un cri de ses gens derrière elle, l’a fit se retourner. Une de ses tantes gisait au sol. Prise d’une frustration grandissante, Yoshimasa laissa Limei entre les mains de sa suivante et sortit son sabre. D’un regard, elle ordonna à la Suite de continuer jusqu’au port. Elle, resterait ici. Mais sur la suite du chemin, Akemi faussa compagnie à la troupe pour rejoindre Yoshimasa. La stratégie de l’attaque était étrange. On aurait dit qu’une partie tuait et pillait au hasard de ce qui se présentait devant eux et une autre avait attaqué avec bien plus de précision et d’expérience. C’était celle là même qui s’était dirigée directement sur le Shôgunat.

Voyant une petite Akemi les cheveux battant au vent arriver à son secours, Yoshimasa roula des yeux mais ne dit mot. Par réflexe elle se mit entre sa nièce et l’homme qui l’a menaçait, ce qui lui valut la caresse d’un katana à son bras. Au lieu de s’effondrer, cela l’a fit réagir et Yoshimasa y répondit net. La lame n’avait fait que la frôler mais cela avait été assez pour érafler légèrement sa chair. Dos à elle, Akemi se débrouillait bien. La plupart des gars ne valant pas son niveau de brette, ils se ruaient sur la pointe de leur arme plutôt que de parer. La jeune femme attrapa sa nièce par la main et se mit à courir aussi vite qu'elle le pouvait. Elle prit le chemin du Shôgunat et une fois la bas, c’est un bâtiment en feu qu’elles trouvèrent. Akemi faillit fondre à l’intérieure en criant le nom de son père mais Yoshimasa la retint.

- Akemi-chan non ! Ils n’y sont pas, ils ont du abandonner les lieux. Suis-moi !

Entrainant toujours sa nièce à sa suite, Yoshimasa prit des chemins détournés pour se retrouver à l’arrière du domaine. Les flammes ne l’avaient pas encore atteint. Les traces au sol et les corps gisant lui apprirent le combat qui s’y était déroulé et elle y reconnu des visages familiers qui lui étreignirent le cœur. Mais ne pas y voir celui de son frère l’a rassura. C’est alors qu’elle comprit la direction qu’il avait dû prendre. C’est ainsi qu’elle se dirigea sur le chemin de la forêt car au-delà il y avait la cote et un de leur navire. Les deux filles coururent sur une très grande distance quand elles arrivèrent enfin à l’orée du bois. C’est là qu’apparurent des guerriers portant les couleurs de sa famille et qui assuraient les arrières des Ashikaga en fuite. L’un d’eux n’était autre que Matsakodo. Ce dernier arrêtant sa monture ne dit mot bien que son regard s’arrêta un instant sur Yoshimasa. Il tendit la main à Akemi pour qu’elle monte derrière lui et d’un regard, Yoshimasa le remercia. Il inclina la tête à son adresse. Ils se comprenaient ! C’est alors qu’ils aperçurent au loin l’ennemi s’approcher. Yoshimasa monta derrière au autre cavalier et ils galopèrent à travers la forêt. L’ennemi approchait vite et des deux cotés. Le groupe réussit à rejoindre celui de Yoshimi, père et fille tombèrent bras dans les bras mais ils n’avaient plus beaucoup de temps, de plus la nuit de tarderait pas à tomber. La forêt se faisant plus touffu, ils durent abandonner leur monture. C’est là qu’ils furent rattrapés par leurs assaillants.

- Cours ! Cours Akemi…

Essoufflée par leur course, une main tenant son bras et s’appuyant contre un arbre, Yoshimasa Ashikaga pliée en deux ordonna à sa nièce de continuer sans elle. Voyant qu’elle hésitait, Yoshimasa l’attrapa par la nuque, rapprochant son visage du sien.

- C’est un ordre jeune fille ! Lui dit-elle avant de la repousser.

La jeune femme attendit que sa nièce disparaisse au loin pour se retourner et faire face aux hommes qui les traquaient. D’un geste vif, elle déchira un bout de tissu de son vêtement et banda son bras pour retenir la brulure lancinante. Puis d’un bon pas et Katana en main, elle se rua vers le groupe de guerriers qui était déjà aux prises avec son frère et Matsakodo. Elle ne leur laissa pas le temps de protester en se présentant à ses adversaires comme il était d’usage de le faire. D’une voix toujours calme, froide mais claire.

- Wattashi wa Yoshimasa Ashikaga to môshimasu. Omae korence !*

Et la gorge du premier fut tranchée, suivit d’un autre et elle enchaina ses attaques par des mouvements fins, précis et rapides. Tout n’était qu’économie de geste et d’un respect extrême pour son art. Mais celui à qui elle faisait face maintenant était d’un niveau plus élevé, elle reconnu en lui non pas un simple mercenaire mais un guerrier d’expérience déguisé comme un vulgaire pillard. Le regard agrandit par cette révélation, Yoshimasa s’exclama :

- Tu es un samouraï ?!

La jeune femme, se reprenant essaya de trouver un moyen de se sortir de là mais elle ne faisait que parer sans pouvoir trouer. L’homme grommela et lui donna un coup dans la cuisse.

- Sawannai de!* siffla-t-elle entre ses dents.

Et poussée par une soudaine fougue, elle pirouetta sur elle-même et se retrouvant dos à son ennemi, planta son arme dans la chair du traite. Haut fait qui ne lui valut aucune gloire car voici un autre qui se ruait sur elle. Un coup à la tête la fit s’effondrer, ce qui lui rappela humilité et relevant le visage sur sa prochaine mort, Yoshimasa vit son cousin courir vers eux et supprimer celui qui l’a menaçait. Yoshimi, son frère, vint à son tour vers elle est la serra dans ses bras. Il ne restait plus que les trois Ashikaga et quelques hommes. Le temps n’était toujours pas venu aux attendrissements, les trois jeunes gens se précipitèrent pour rejoindre Akemi laissée seule.


* Je me nomme Yoshimasa Ashikaga. Prépare-toi à mourir.
* Ne me touche pas !

_________________
Akemi_ashikaga_san
Cours ! Cours Akemi…

La voix d'Oba-sama se faisait dure et pressente. Akemi la fixa et s'aperçut de l'état dans lequel était Yoshimasa. Elle ne pouvait l'abandonner ainsi, c'était contraire aux principes du Bushido Ashikaga par lequel elle avait été bercée durant toute son enfance. Cependant ce n'était plus un membre de sa famille qui se tenait devant elle mais un supérieur hiérarchique. Sa tante l’attrapa par la nuque, rapprochant son visage du sien et coupant net toute réplique.

C’est un ordre jeune fille ! Lui dit-elle avant de la repousser.

"Un ordre"... Il lui fallait donc obéir. Mais Akemi s'en mordit la lèvre tant la frustration lui donnait à redire. Résolue, elle tourna les talons et mit toute sa force dans sa fuite à travers les broussailles et les arbres. Le rythme de ses pas suivait le battement fou de son cœur. Au bout de quelques mètres seulement, elle perçu une présence derrière elle lui indiquant qu'on la poursuivait maladroitement. La masse verdoyante s'éclaircit pour la faire déboucher sur la plaine qui menait à la cote. Mais à ce moment même ou elle sortit des bois, la jeune Ashikaga se sentit attraper par le vêtement et tirée en arrière. Elle se mit alors à se débattre comme une furie hargneuse et voyant un moyen de se libérer, elle se dégagea pour échapper à l'ennemi. Mais un coup à la tempe la fit tituber puis effondrer au sol. Akemi se redressa légèrement sur ses bras, rampant pour s'éloigner le plus possible de son agresseur. Elle sentait l'instinct de survie Ashikaga couler dans ses veines et la pousser au delà de ses limites et à poursuivre jusqu'au bout.

Parfums nauséabondes, une forte odeur de fumée, de rouille et … de sel ? L’atmosphère devint pesante. Sa faculté sensorielle était comme anesthésiée. Ni ouï, ni vue, seulement l’odorat. Un goût âcre envahissait désagréablement sa gorge, l'empêchant de reprendre son souffle convenablement. Elle était prise par l’incapacité de voir alentour, provenant de la fumée de la ville qui arrivait jusque là. Opaque, irritant inlassablement les yeux et les faisant larmoyer. Le feu était en train de prendre du terrain et de tout ravager sur son passage, emmenant avec lui des victimes qui n’avaient pas réussi à s’en échapper. Elle n’apercevait qu'une forme fantomatique non loin. La jeune fille essayait de se frayer un chemin en tâtonnant devant elle, à moitié assommée. Une douleur atroce au niveau de la tempe, lui donnait envie de vomir, n’arrangeant pas la situation, bien au contraire.

C’est alors qu’une autre douleur lui coupa le souffle, la déstabilisant jusqu’à même à être obligée de se cramponner à un rocher. Un goût de rouille envahit sa bouche entrouverte, déstabilisée, elle ne comprenait pas pourquoi une telle douleur l’envahissait aussi subitement. Reprenant ses sens, l’Ashikaga s’aperçut que la douleur se faisait sentir au niveau de la hanche. Plaquant une main à cet endroit, quelque chose de moite et liquide suinta de l’ouverture et elle comprit tout à coup ce que cela signifiait et se jeta à terre. Au moment de toucher le sol, un sifflement au dessus d’elle se fit entendre ainsi qu'une voix masculine, riant d’une manière torve. En essayant de s’éloigner le maximum de cet individu, l’homme dit d’un ton à la fois enjoué, impatient et cinglant :

Chikatada-sama sera heureux de te savoir morte.

Il partit d’un rire gutturale. Au début surprise puis petit à petit comprenant ces paroles, une rage folle s’immergea en elle.

Matsudaira Chikatada, dit-elle en crachant à moitié. Je n’aurais jamais pensé que quelqu’un, au sein de la Lignée Seiwa-Genjie, puisse faire une chose aussi ignoble et tordue.

L’homme rit de plus belle.

Comme je suis plutôt de bonne humeur aujourd’hui, je lui ferai connaître tes dernières pensées ma belle, répondit-il en souriant.

Sur ce, il s’approcha pour donner le coup fatal, exécutant ainsi l’ordre qu’il reçut d’un de ses supérieurs. « Baka! », pensa-t-elle en se relevant d’un geste souple et vif. Le guerrier fut surpris qu’elle puisse encore bouger malgré la blessure zébrant son côté et qui lui avait infligé quelques secondes auparavant. Attrapant ce moment d’inattention à la volée, elle lui asséna un coup de pied dans l’abdomen le faisant tituber, puis un croche-patte au moment où son équilibre se laissait à désirer. Le "valeureux guerrier" tomba comme une masse tête la première. Se dressant au-dessus de lui, elle le regarda, dégoutée.

Quelles sont tes dernières pensées ? Lui demanda-t-elle d’une voix moqueuse et tranchante.

Pour toute réponse, il essaya de lui cracher au visage mais l’apesanteur se retourna contre lui.

Bien, comme tu vaudras…, lui lança-t-elle.

Et pour éviter de plus amples humiliations à cet homme, elle lui assena un coup à la tête avec le pommeau du Ninjatô, ce n’était pas à elle de lui ôter la vie. Et l’adrénaline retombant, Akemi Ashikaga qui n’était encore qu’une jeune élève, s’effondra. Le poids de la fatigue l’emportant dans l’inconscience mais ce qu’elle ne savait point encore c’est que ce geste d’honneur fera d’elle alors un grand Daishô.
Matsakodo
Il y a des jours au gout de sang, ou des destins bâtis au fil des siècles peuvent être fauchés d'un revers de Jitte. Des jours où plus rien ne plait au guerrier, ni le combat inégal, ni le sacrifice inutile qui serait l'échec de sa mission : protéger les siens. Et à défaut de repousser l'ennemi, ils devaient maintenant repousser la fin des Ashikaga, comme le disais la devise, le shogunat ne connait aucun épilogue, il est éternel.

La situation était difficile, ils fuyaient tout trois à grand pas au travers d'une rizière, moissonnant sous leurs pieds les plants fraichement poussés. Le temps pressait. Ils suivaient la fumée épaisse qui montait des hauts quartiers. Les cris de
panique : les ignorés. Le souffle s'accélère. Étaient t-ils encore chassés ? Devaient t-ils regarder ? Forcer l'allure, les jambes de plus en plus lourdes. Avancer toujours, courir. Le cœur qui hausse la cadence.
Respirer. Où sont les autres ? Ralentir, pour un moment réfléchir, se reprendre...


Face à eux se dresse dans le ciel, un rideau de fumée, dont le noir de nuit mêlé aux cendres d'or de l'incendie rappelle le crépuscule. En dessous, une forêt plongée dans l'ombre et le feu, face auxquels tout le monde tremble et recule. Sur leurs côtés, les éclats jaunis des lames qui se choquent, dans un désordre terrible. Derrière, l'endroit qu'ils venaient de quitter semblait désert. Ils n'étaient manifestement plus poursuivis.


Ils reprirent leurs courses de manière plus modérée vers le bosquet en flammes. Il restait peut être là-bas des gens à secourir. Après s'être approcher d'avantage, et s'étant éloigné des combats, ils finirent par trouver Akemi, inconsciente dans une clairière, à coté d'un homme assommé.


Matsakodo se dirigea d'abord vers l'Ashikaga, elle avait été blessée, mais la plaie était superficielle, la fatigue et le stress des combats l'ayant surement emportée une fois la pression retombée. Voyant l'incendie qui gagnait du terrain, Matsakodo compris qu'ils ne s'en sortiraient jamais si Akemi ne retrouvait pas vite ses esprits. Contre le feu ils n'avaient aucune défense.


Il laissa Yoshimasa s’occuper de faire un garrot à la hanche d’Akemi, pour éviter que la plaie ne se rouvre. Elle pourrait ensuite la réveiller afin que tous puissent s’éloigné de la forêt en flammes.


Il se tourna vers le guerrier afin de savoir sur qui porté sa vengeance. Il devait faire vite, avec la chaleur et le tumulte liés aux
flammes, ils ne seraient bientôt plus en sureté nulle part. Il releva l’inconnu avant de le frapper au visage avec force, ce qui eu pour effet de faire tomber son kabuto, mais Matsakodo ne put le reconnaitre. Par ce coup, il venait de briser une des règles du bushido, frapper un adversaire inconscient au sol...
Mais le temps n'était pas à la bienséance, au milieu de toute cette démence.


Dis moi qui t'envois, dis moi qui attaque le shogunat sans avertir de ses intentions, et dans le dos de l'empereur


L'homme se mis à genoux et retira son so gusari. Ses yeux trahissaient son humeur maligne, et, saisissant un tanto, se frappa dans le ventre avant de tomber, emporté par son trépas dans l'éternelle nuit. Il venait de préserver son honneur en mourant,
heureux d'être tombé au combat.


Le regard de Matsakodo se porta sur un symbole partiellement recouvert d'un ruisseau de sang, sur le torse de l'inconnu. Il s'agissait d'un tatouage, celui-ci représentait le mon du clan Matsudaira. Il l’observa un long moment pour ne pas l’oublier et laissa le corps percé en proie au kappa, qui pourront bien déchirer son âme et dévoré son corps.

Il y a des jours au gout de haine, où les trônes les plus grandioses ne valent plus un koban. Des jours ou plus rien ne plait à l'oeil, ni les fleurs qui se dressent face au champ de bataille, ni les oiseaux qui volent au-dessus des combats.

Plusieurs paysans les avaient rejoint, et ayant reconnu des Ashikaga, avaient voulut rechercher protection. Ceux qui n'était pas devenu cendres étaient couverts de larmes, et calmaient à grand-peine les cris des plus petits. Le bois brulé craquait comme si la terre elle-même n'était plus que sanglots, et de temps à autres, des bras sortaient des gravas pour appeler à l'aide.

Les jeunes Ashikaga réunirent tous les survivants qu'ils pouvaient avant de les mettre en ordre de marches, mais ce faisant ils avaient perdu de précieux instants, et ils furent surpris par trois samouraïs Matsudaira. Ceux-ci semblaient follement excités à
l'idée de combattre. Ne pouvant plus fuir, au risque d'abandonner des innocents, ils dégainèrent leurs katanas.

Nous allons vous faire expier vos crimes, cria Matsakodo.


Les premières passes fusèrent, le sang bouillonnant il frappait fort et de manière prévisible, cependant il le faisait de manière si rapide qu'il ne laissait jamais d'ouverture exploitable. Le combat semblait tourné en faveur des Ashikaga.


Nous sommes venu servir d'exemple a votre colère, pour que dans votre sang et le nôtre nous puissions nous noyer, tous.

Le samouraï redoubla d'énergie, sous les regards terrifiés des villageois qui imploraient les kamis, et se battait comme un démon pour faire reculer Matsakodo sous les coups de sa lame. Le regard du samouraï était pris d'une folie meurtrière, qui emportait ses mouvements, si bien que Matsakodo finit par lire les gestes de son adversaire et parvint à lui porté plusieurs coups. Mais son adversaire semblait ne pas ressentir la moindre douleur.

Le duel s'allongeait sur une durée peu commune, chacun des deux hommes étant a bout de souffle, la vision de Matsakodo se troublait, alors que du sang coulait de son arcade. Depuis longtemps maintenant il ne faisait que de résister aux assauts brutaux de son opposant, quand celui-ci pris un mauvais appui qui le fit hésiter un temps. Ce fut suffisant pour que Matsakodo fasse un pas de coté et tranche le flanc de son adversaire de bas en haut avant d'abattre une seconde fois sa lame sur son adversaire emporté dans son élan.

Voila le que...

Il n'avait pas réussis à prononcer sa phrase à l'attention de son adversaire surpris par le coup, tant il avait donné pour ce combat. Après avoir repris son souffle il dit


Nous devons nous retirer.

Après avoir retrouvé sa rage en même temps que ses esprits, et s'être assuré que les membres de sa famille étaient sains et sauf, ils prirent la direction de la côte.


Mieux vaut allez au-devant des ennemis, que de les laisser nous surprendre.

Arrivé a l‘orée, ils virent qu'ils étaient encerclé, mais qu'une percée avait été tenté vers 'Est, ce qui avait détendues les lignes ennemies qui combattaient parfois encore. Il eu un frisson devant le nombre d'âmes tombées au combat. La percée des Ashikaga ressemblait à un troupeau funeste fuyant l'ombre de la mort et de l'épouvante. Il tourna la tête vers Akemi, afin de voir si elle parviendrait à suivre malgré sa blessure. Les flammes éclairaient son front et faisait danser des ombres sur
son visage. Il sentit qu'elle pouvait le faire. Ils se mirent donc en route, en direction de la percée, comme des anges fuyant les feux de l'enfer.

Décidément, il y a des jours au gout de mort, où chaque seconde apporte un nouveau deuil. Des jours où plus rien n'a des sens, ni l'amitié trahie, ni les combats livrés. Des jours comme celui-là…
Yoshimi_ashikaga
En se réveillant ce jour là, Yoshimi ne pensait pas devoir quitter l’endroit où il vivait paisiblement en compagnie de sa famille. Il ne lui restera dans sa mémoire que les bons moments qu’il a passé dans ce petit coin tranquille du Japon.

La terrible journée où il vécut la plus grand violence de toute sa vie et les visages où coulait le sang jusqu’à même le sol commença dès l’instant où il aperçut des hommes armés, le visage rivé sur un seul but tuer pour ne plus rien laisser, tuer pour que ce village joyeux et vivant ne deviennent plus qu’un cimetière et où le silence oppresserait même l’air qui voudrait ce faire entendre.

Le seul but de Yoshimi était de protéger sa famille face à cette arrivée massive alors il appela les gens qu’il croisait ainsi que ses membres de sa famille pour qu’elle court vers la côte le plus vite possible.


Venez il ne faut pas restez ici ils sont beaucoup trop nombreux courrez vers la mer à travers la forêt ! s’écriât-il avec un hurlement désespéré.

Yoshimi chercha sa fille et lorsqu’il l’aperçut aux côté de sa sœur, il s’empressa vers elle et de la porter car elle était blessée et lui dit :

Ne t’inquiète pas ma fille les prochaines minute risquent d’être pénible car Otou-san doit courir donc ça va secouer un peu mais ensuite je le promets je vais te soigner.

L’homme courût donc le plus vite possible à travers la forêt où il venait souvent pour y couper du bois afin de faire de beau feu et de se chauffer. Les villageois criaient hurlaient pleuraient en même temps en voyant le village en feu et aux personnes qui ont été tué. Pour l’instant on ne savait pas qui fût tué mais ce qui était sûr c’est que des amis avait péris. Comme une partie de la famille de Yoshimi, ceux qui survécurent fût ceux qui sont partis le plus vite possible du village.

Au loin la côte apparaissait et un bateau y était accosté, Tout le monde se précipita à l’intérieur, Yoshimi aperçut sa cousine Ailisha, regarda autour d’elle et lui dit :

Où est Limei elle n’est pas avec toi ?

Ailisha baissa la tête et pleura mais répondit avec une voix basse :

Je sais pas je courrai et lorsque je me suis retournée je ne l’ai plus vu.

Yoshimisa qui n’était pas très loin avait entendu la conversation et dans une vague de folie meurtrière voulu retourner vers le village mais Yoshimi l’a rattrapa.

Et mais qu’est ce que tu fais tu es malade de retourner là-bas tu va te faire tuer !

Yoshimi lui prit le bras puis la retient et sa sœur se débatait :

Arrête lâche moi notre sœur est quelque par on ne sait ou dans la ville ou dans la forêt et si on ne retourne pas elle va mourir !

Yoshimi lui répondit en voulant la rassurer :

C’est une Ashikaga elle a le sens de la survit je suis sûr qu’on la reverra un jour je t’en pris monte dans ce bateau.

La jeune fille s’écroula par terre et fondit en larme, son frère l’aida à se relever en l’emmena à l’intérieur du voilier qui quitta la côte dans ce paysage en fumée
_________________
_yoshimasa_ashikaga_
Des jours… Des semaines avaient passé. Les premiers temps, Yoshimasa les avait vécu auprès d’Akemi, sa nièce qui se remettait de ses blessures, Yoshimasa se remettant elle-même des siennes. Aux petits soins, elle ne laissait à personne la moindre petite chose à faire et s’en chargeait elle-même, n’acceptant que d’aucun ne s’approche de trop près, s’occupant l’esprit pour ne pas laisser l’inquiétude la rendre folle. L’idée de savoir Limei, sa plus jeune sœur quelque part perdue, voir pire, lui était insupportable. Les larmes avaient coulées une première fois puis avaient fait place à la colère. Il était de connaissance commune que la jeune guerrière était une femme d’une maîtrise remarquable, jusqu’à ce qu’il fît même parler de lui. Cependant cet évènement avait ébranlé tout ce qu’elle retenait en elle. Après l’angoisse et la tristesse vint donc la colère. Lorsqu’elle était remontée sur le bateau, rapidement Yoshimi et Matsakodo prirent en main la direction des opérations. Yoshimasa, elle, se cloitra donc au chevet de sa nièce qui se remit très vite. Ses blessures bien que toujours visibles n’avaient été en rien mortelles, et l’enfant n’entendait plus rester au calme mais plutôt participer à la vie maritime. Une semaine après la fuite, Akemi poussait déjà à bout ses congénères. Yoshimasa quant à elle répondait à peine à ce qui l’entourait comme amorphe.

Un soir, étouffant dans ses pensées, la jeune femme sortie de sa cabine et alla se pencher à la proue recherchant ainsi à se libérer de toutes ses émotions contradictoires. L’eau frappant le navire au devant, des goutes venaient éclabousser ses pieds nus mais Yoshimasa apprécia cela et leva vers le ciel son regard sombre. En cette fin d’été il se faisait très étoilé et la jeune femme s’y perdit dans sa contemplation. Doucement elle ferma les yeux et respira plus lentement, à un rythme régulier qui l’apaisait généralement non seulement spirituellement mais aussi physiquement mais cette fois ce ne fut pas le cas, c’est l’image d’une Limei ensanglantée qu’elle aperçu. Ouvrant les yeux, ses pupilles étaient dilatées sous l’horreur de ses pensées. Aucun cri ne passa ses lèvres mais les dents rageusement serrées, Yoshimasa frappa de son poing contre le bois et la douleur que cela lui infligea cette fois lui retira un bas gémissement. Soudain une main se posa sur son épaule. Se tenant le poing douloureux contre elle, elle se retourna vivement prête à se battre à nouveau mais son regard se troubla en rencontrant celui de son cousin. Matsakodo qui ne dit mot, il ne parlait jamais vraiment. D’ailleurs l’avait-elle déjà vraiment entendu parler ? Et puis… Durant le combat, la colère qu’elle avait aperçu en lui alors que le reste du temps il n’était que calme et douceur l’avait choqué. Cependant aujourd’hui, ce qu’elle ressentait à ce moment là, ses inquiétudes et ce regard qui se posa sur sa main meurtrie... Parfois elle ne le comprenait vraiment pas mais à ce moment la elle le comprenait dans un certain sens et eu honte de manquer de contrôle alors que Matsakodo lui avait montré comment utiliser la violence de ses sentiments à des fin plus justes. Le regard de Yoshimasa se détourna du sien, serrant plus fort sa main contre sa poitrine.

Fraiche, douce… Telle était la main de son cousin. Elle vint se poser contre son poignet et écarta sa main qui tenait l’autre souffrante. La tirant lentement il l’obligea à le suivre près du tonneau d’eau douce et déchirant un pant de son vêtement, il le trempa. Yoshimasa ouvrit la bouche pour protester car ce geste dénotait d’un certain sacrifice, le vêtement militaire d’un membre de sang était précieux, cela était aussi le cas chez les Ashikaga. Ce geste d’humilité lui fit encore serrer les dents, mélange de jalousie et d’admiration pour un homme qui ne semblait point avoir de défaut. Pourquoi le percevait-elle à la fois comme un frère et comme un rival ? Mais Yoshimasa garda le silence, braquant son regard sur les gestes délicats de l’homme qui soulageait sa souffrance. Quand il eut fini, la jeune femme s’inclina rapidement et voulu s’éloigner de lui au plus vite avant de lui lancer une réflexion amère alors qu’il venait de lui faire du bien. Mais il la retint par le poignet, encore une fois. Tournant la tête vivement vers lui, elle l’interrogea rageusement du regard. Un sourire doux et amical se dessina sur les lèvres de son cousin ce qui l’étonna.

- Pourquoi vous montrez-vous agréable envers moi ? Je ne vous supporte guère vous et votre parfaite perfection ! Levant orgueilleusement son menton, elle ajouta : Sans doute dois-je vous remercier. Arigatô ! Cela vous suffit-il ? Maintenant lâchez moi !

Serait-ce une lueur de tristesse qui passa dans son regard ? Yoshimasa tenta de capter ce qui passa dans le regard de son vis-à-vis mais la lueur avait déjà disparu. Jeune, basse… Telle était sa voix, il lui dit seulement :

- Vous n’êtes pas ce que vous montrez, et ne ressentez pas ce que vous êtes ma cousine. Cesse donc ce jeu contre toi-même ‘Shima-chan…

Déglutissant avec difficulté, Yoshimasa retira vivement son poignet de sa main et après s’être à nouveau inclinée, elle disparue dans sa cabine. Elle devait se l’admettre, ce n’était pas la voix d’un ennemi qu’elle avait entendu mais celle d’un frère, la façon même qu’il l’avait appelé avec l’affection d’un ainé, seul son frère en avait fait preuve envers elle durant les dures années de formation.

Le lendemain c’était levé et déjà Yoshimasa se trouvait sur le pont en trin de distribuer ses ordres. Les quelques mots échangés le soir d’avant avait fait naître quelque chose de nouveau en elle, peut-être les avait-elle prit comme un défit. En tout cas, dès ce matin là, elle était allée retrouver son frère et maître pour qu’il l’a remette dans les responsables de mission. Sur le bateau, il y avait beaucoup d’hommes qui n’avaient nullement connu le Ashikaga-Waki-daishô*. En effet, Yoshimasa n’avait jamais encore dirigé d’hommes en mer, les siens avaient péri pour la plupart ou avaient fuit par les terres. Ce matin là, faisant face à une femme autoritaire et petite de surcroit à coté de ces géants des mers, quelques uns ricanèrent et l’un plus courageux ou plus idiot que les autres se permit de lancer :

- V’là qu’ça se met à donner des ordres maint’nant… Gomenasai Hime* mais t’peux pas faire joujou ici. Rentre plutôt t’occuper du Udon veux-tu ?

Ne maîtrisant toujours pas ses émotions, Yoshimasa attrapa l’homme et le plaqua contre le bord, le menaçant de le lâcher au dessus des flots. La force et la vitesse dont elle fit preuve en fit jurer le marin. Une perception, une présence… Yoshimasa tourna lentement son regard vers sa droite et aperçu Matsakodo qui observait la scène, un léger sourire aux lèvres. Lui faisant ce même effet désagréable, elle dégluti, redressa le bougre et d’un geste du menton lui signala de se remettre dans le rang, ce qu’il fit en osant cependant maugréer quelques autres jurons mais elle avait déjà conquit le cœur et la fidélité des marins pour le nom des Ashikaga.

Quelques jours plus tard ils accostèrent pour la première fois dans un village plus au sud. Ils apprirent que beaucoup de la population du nord était passé par là, certains avaient continué, d’autres avait prit des navires. D’après les informations qu’ils récoltèrent une jeune fille répondant au nom de Limei s’était réfugié avec une famille, elle aussi était à leur recherche. Mais ils avaient quitté le village pour une ville plus au sud. La ville de leurs cousins. Ils avaient en effet encore de la famille là-bas, la sœur de Matsakodo et d’Ailisha. « Elle n’est pas idiote notre petite Limei-chan, se dit alors Yoshimasa. ‘Shimi-kun avait raison, c’est une Ashikaga, elle a le sens de la survie ! » C’est alors qu’ils prirent la route maritime pour la ville de leurs cousins en laquelle ils arrivèrent quelques jours après. Laissant le bateau et certains des leurs Yoshimi et Yoshimasa, accompagnés de leur cousin Matsakodo, allèrent retrouver Yatsuko, la sœur de ce dernier.



* Le Ashikaga-Waki-Daishô: Le Général Conseiller Ashikaga
* Gomenasai Hime: Désolé Princesse

_________________
Matsakodo
Puisque chaque voyage se termine quelque part, ce voyage en mer pris fin dans la baie de Nagoya. Ravis de pouvoir se dégourdir les jambes, personne ne tarda trop à quitter le pont du navire. Laissant les marins à leurs besognes, les Ashikaga traversèrent le port qui semblait de loin le lieu le plus animé des environs. Dans le soleil couchant, les étals de poissons s’étendant sur une petite distance se vidaient peut à peu, les marchands tentant de brader le stock qu’ils n’avaient put vendre, a défaut de le jeter. Tout le long des quais les commerçant rangeait les lieux avant que l’ombre ne tombe et que les
bandits sorte de leurs tanières, passant les commandes du lendemain au marins fatigués, tandis que devant eux, les passants et les soldats se mélangeaient dans des allées et venues interminables. Jouant des coudes au travers de la foule qui se dispersait, ils parvinrent enfin sur la place principale du village. Le vent marin soufflait suffisamment fort pour que les effluves du port parviennent jusque à eux, dans la tiédeur d’une nuit de fin d’été.


Matsakodo et Aylisha connaissaient les lieux, pour y avoir grandit, et peu de choses avaient changé. Le port s’était agrandit, mais l’arrière du village était en tout point semblable a ce dont ils se souvenaient. Difficile d’oublier les moments heureux, lorsqu’on traverse un orage. Ici l’échoppe ou il venait après les courts, là la cour ou il avait fait ses premières passes d’arme.


Il y avait maintenant des années de ca, quand tout était paisible, quand les troubles qui tombaient sur sa vie n’étaient que broutilles comparés à ce auxquels il devait faire face, ses préoccupations n’étaient que gagner la course du port ou approfondir sa connaissance du shogi. Rien à voir avec la reconstitution de leur famille et de leur domaine.


Il se rappelait le petit chien qu’ils avaient recueillit, Ramu et d’un mois de juin sur la plage. Il se demandait s’il était le seul à s’en souvenir. Un mois de juin auquel il avait dut répondre présent à l’appel des Ashikaga, un départ baigné de larmes que seul le temps assèche, il était si jeune et il revenait si grands, et si tard.


Il remarqua qu’il n’était pas le seul à regarder le décor avec une grande attention, sa sœur semblait elle aussi se souvenir de beaucoup de choses. Plus loin devant eux la route par laquelle ils avaient quitté le village pour la dernière fois, il y a si longtemps de ca. La dernière fois qu’il avait pris cette voie, était la dernière fois qu’il avait quitté son village, et malgré sa peine, il savait que le temps où il reviendrait là était encore loin. Tant de temps avait passé.


Il est vrai que le domaine Ashikaga était très animé, et qu’il avait eu que très peu de place pour la nostalgie.


La nuit qui tombait s’annonçait particulière. La première sur la terre ferme depuis bien longtemps. Les bruits nocturnes n’étaient plus uniquement composés de celui du remous des flots, et depuis longtemps il n’avait pas eu l’occasion de faire quelques pas dans la nuit, cloisonné sur un pont de bateau durant de nombreuses nuits.


Les nouvelles qu’ils avaient reçues avant de lever les amarres n’étaient guère encourageantes, mais il ne pouvait pas se permettre de baisser les bras. Jusqu’à présent, chaque étape depuis le départ du domaine apportait son lot de rebondissement,
si bien que ce périple ne semblait pas vouloir finir. Il leva les yeux au ciel. Le vent poussait les nuages avec une grande vitesse, promettant un lendemain encore très ensoleillé.


Il avait aussi noté que sa sœur marchait désormais en retrait, ne reconnaissant plus véritablement les lieux. Il faut dire que l’adresse qui leurs avait désigné ne leurs disait pas grand-chose malgré le passé qu’ils avaient dans cette ville. Dans ce quartier reculé, toutes les demeures semblaient se ressembler et aucunes indications ne montraient le chemin. Se trouvant à la tête du groupe, il lui semblait être sur l’avenue indiquée, il s’arrêta donc devant une maison lui paraissant particulièrement familière et se décida à frapper.


Yatsuko leur ouvrit la porte pour les accueillir. Après les salutations d’usage, les voyageurs expliquèrent les récents événements survenus depuis leurs départs dans les moindres détails. Elle leurs indiqua leurs chambres afin qu’ils puissent se reposer, et se concerter de manière plus reposé le lendemain matin.
Yatsuko
La nuit était tombée et un matin nouveau était apparut. Ashikaga no Yatsuko avait été transporté de joie à la vue de son frère Matsakodo-kun et de sa soeur Ailisha-chan. Cependant les démonstrations étaient rares parmi eux. Leur sourire et les attentions exprimaient leur affection à la place des gestes. Levée tôt, la jeune femme alla éveiller la maisonnée pour préparer le meilleur des repas à ses cousins qui avaient accompagnés son frère. Elle se donna à la tache pour que cela fût parfait! Puis... alors que le parfum du repas s'élevait, elle alla s'assoir au Hojo avec l'intention de préparer le thé. Mais dans le couloir, elle bouscula quelqu'un. Tournant la tête en s'excusa et reconnue sa jeune cousine Yoshimasa-chan. Son expression de douleur l'inquiéta et elle remarqua alors que la jeune fille se tenait le bras.

« Tu es blessée mon enfant? demanda-t-elle inquiète.
- Non, répondit l'enfant relevant le menton fièrement et redressant le dos. Ne vous quiétez de rien, je me porte parfaitement bien! »

Yatsuko fit une moue dubitative et lui lança:

« Mais bien-sur! Tu es bien la fille de ton père toi... Une parfaite Ashikaga, têtue comme une mule oui! Viens par là, jeune fille, que je regarde cette blessure. »

La menant vers une pièce ouverte sur le jardin arrière, Yatsuko la fit entrer et lui fit signe de s'assoir sur le tabouret.

« Hôte ton kimono, lui dit-elle sur un ton sans réplique mais son regard brillait d'une très grande affection.
- Hai Itoko-sama. »

Elle perçu son air grognon alors que Yoshimasa-chan obéit, malgré que son ton était des plus respectueux lorsqu'elle l'appela "Itoko-sama". Un très léger rire s'échappa de ses lèvres car elle comprit que Yoshimasa-chan voyait encore en elle une ainée. Matsakodo-kun et Yoshimasa-sama ne lui avaient pas encore narré en détail leurs déboires mais la mort du Seii Teiishogun lui avait été annoncée par lettre car il avait perdu souffle avant le pillage et depuis quelques jours des populaces affluaient en fuite du nord. Yatsuko comprit que la jeune fille n'avait pas encore réalisé qu'elle place était la sienne maintenant que son père n'était plus et que ce n'était pas à elle de marquer le respect dorénavant mais à Yatsuko. Après s'être nettoyée les mains, elle se retourna et lui dit:

« Je ne suis pas si vieille que ca! Elle regarda sa cousine qui lui faisait face et reconnu en effet que la petite fille qu'elle avait vu un jour n'en était plus une et que c'était là une femme qui l'a regardait. Certes à 22 ans, Yoshimasa commençait à en imposer de sa personne et aussi à en déranger quelques uns. Yatsuko se demanda si les hommes sauraient voir au delà de l’aura d’autorité qui se dégageait d’elle. Tu peux m'appeler par mon prénom, je préfère que tu me nomme Yatsuko-chan. »

Puis c'est avec une grande délicatesse qu'elle examina son bras. Une plaie, mal désinfectée zébrait son bras. Yatsuko fit le nécessaire sans que Yoshimasa-chan ne fasse un seul bruit. Les mains de sa cousine étaient douce et aimante.

« Voilà c’est terminé. Maintenant suis moi. Nos frères doivent déjà nous attendre pour le repas du matin et je n’ai point encore fait le thé. »

D’un pas pressé, elles retournèrent sur leurs pas et glissant la porte entrèrent dans la hojo. Les deux hommes en effet ainsi qu’Ailisha-chan les attendaient. Ils mangeaient et discutaient avec vivacité et sourires. Emue, Yatsuko s’inclina et ne pu résister à l’envie de serrer sa sœur tout contre elle. Puis elle s’installa et prépara le thé dans un silence respectueux car en effet c’était là la tradition. Puis les questions fusèrent. Yatsuko, le soir d’avant, les avait prié d’attendre et de se reposer car elle ne souhaitait pas leur apprendre la mauvaise nouvelle alors qu’ils débarquaient à peine. D’un geste calme elle leur fit signe de patienter. Et leur dit de laisser d’abord Yoshimasa-chan manger convenablement car elles avaient été en retard. Pendant ce temps son regard de médecin se posa sur chacun d’eux, un profond sentiment de protection l’envahit bien qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas les empêcher de vivre leur métier, c’était là leur devoir, leur honneur et leur destiné.

Ses yeux se posèrent ainsi sur celui l’Héritier Yoshimi-sama. Il refusait encore de se faire appeler ainsi, trop tôt disait-il, encore en deuil du père aimé. Elle le regarda intensément priant en son cœur pour que la gentillesse et la douceur de se garçon soit récompensé par une épouse qui sache l’inspirer dans sa voie. Elle pria pour que quelqu’un soit à son coté et l’aide à mener la reconstruction de leur armée. Car, ils même s’ils ne souhaitaient pas penser au futur, Yatsuko devinait beaucoup de ce rêve déposé en eux. Yoshimi-sama était un bel homme, qui malgré sa maturité et son expérience accordait beaucoup d’innocence à la vie. Malgré tout l’inquiétude fit place à la confiance car Yatsuko prit conscience qu’il n’était pas seul. En effet Yoshimi-sama était la douceur et la paix même, Yoshimasa-chan une fougueuse guerrière faite pour diriger d’une main de fer dans un gant de velours, Matsakodo lui représentait le calme avant la tempête… Ailisha-chan.. Belle, honnête… Et d’autres les accompagné étant resté sur le navire, d’autres les rejoindraient de même avec leur force… Oui, la confiance était sienne. Alors elle parla :


« Limei-chan est passé par ici il y a de cela une semaine. Elle était avec une famille et a émit le souhait de traverser la mer à leur coté et m’a demandé de vous faire passer le message de la rejoindre au plus vite cependant… Yatsuko chercha ses mots. J’ai appris que son bateau avait échoué sur le rivage de l’île sud il y a trois jours. »

Yoshimasa-chan gémit en serrant ses poings mais retint ses larmes, Ailisha-chn posa une main apaisante sur elle les larmes aux yeux. Et Yoshimi-sama arborait une expression de désespoir. Quant à Matsakodo-kun, toujours calme semblait déjà penser à une prochaine vengeance. Mais Yatsuko fit un signe de la main dans le but inutile de calmer leur souffrance.

« Mais ne vous inquiétez pas ! Il y a encore de l'espoir, Tenta-t-elle de les rassurer. J’ai appris de même qu’il y a des survivants qui ont été mené dans les villes alentour. Vous deviez y aller, d’ailleurs j’aimerai être à vos cotés… - Non ! Coupa Yoshimi-sama dont le ton rarement autoritaire les étonna. Tous le regardèrent. Je ne risquerai plus la vie de ma famille. Il se leva, s’avança vers la sortie et leur tournant le dos dit : Aujourd’hui j’amènerai ma fille ici même. Je compte sur toi Yatsuko-chan pour prendre soin d’elle et de Yoshimasa-chan. Matsakodo-kun et moi-même allons sillonner les mers et les terres, Je ne puis croire en la mort de ma plus jeune sœur. Je…ne puis le croire !»

Yoshimi-sama serra les poings le buste légèrement penche en avant sous la tristesse. Yoshimasa-chan se leva prestement, la colère se lisant sur son regard.

« Je t’accompagne. Tu ne partiras pas sans moi ! Cria-t-elle. Onii-san !! »

Surement à cause de la souffrance dans sa voix, ou a cause de l’amour désespéré par sa façon de l’appeler… Mais Yoshimi-sama se retourna soudainement et la serra fort contre lui. Comme s’accrochant à la dernière chose qui le gardait à la vie.

« Très bien, lui dit-il. Nous partons dès ce soir ! »

En effet, ils laissèrent Akemi-chan auprès de Yatsuko, qui vit en la jeune adolescente une mini Yoshimasa mais en plus coquine, moins obéissante mais bien plus libre dans ses sentiments. Yatsuko l’aimait déjà. C’est sur la cote, au couché du soleil, qu’une main sur l’épaule d’Akemi-chan, Yatsuko faisait un signe d’au revoir à Ailisha-chan qui sur le pont du bateau secouait un mouchoir en s’éloignant.
{Tigrou}
déplacé à la demande de l'auteur

{Tigrou}

_________________
_yoshimasa_ashikaga_
Doigts papillotant au dessus d'une tasse fumante, les herbes parfumées enneigeaient pour se déposer délicatement sur la surface de l'eau puis plonger dans un bain chaud. C'est avec économie de geste que la jeune fille se mouvait, respectant à la lettre le cérémonial du thé. Malgré tout, elle appréciait ce moment ou chaque chose avait sa place et son but. Yoshimasa aurait bientôt des invités, peut-être... Elle ne le savait point mais toujours à la même heure, la fille Ashikaga le préparait que ce soit pour un compagnon ou pour le silence. Son visage se tenait toujours légèrement incliné mais c'était là fausse humilité et faux calme car un vent de liberté soufflait en elle. Cependant, elle maîtrisait la bourrasque qui voulait s'emparer d'elle. Ses mains continuaient avec grâce leur danse envoutante. Les gestes milles fois répétés en devenaient naturels, son esprit réussissait tout de même à s'échapper au loin. Quelque par où l'eau embrassait la terre et le vent battait la crinière des plus fougueux destriers et son regard ténèbres se permettait la rêverie que seule une âme comme la sienne savait se créer... Le soleil se couchait, il lui fallait se presser. Elle détestait reprendre sa position de femme soumise mais c'était aussi par amour pour sa famille qu'elle continuait encore et toujours à se plier aux traditions.

Ashikaga Matsakodo se présenta sur le pas de la porte, en s'avançant doucement pour ne pas gêner la cérémonie de sa jeune cousine. Il l'observa effectuer les gestes si souvent répétés, en silence. « Le thé se prépare minutieusement exactement comme une bataille, se dit-il ». Le rituel s'achevait, alors que Matsakodo était étonné par le détachement de Yoshimasa. Tout cela lui paraissait si complexe, tant de choses semblaient compter, le temps, les dosages et les gestes. Une fois que Yoshimasa eut terminé, il s'avança pour signaler sa présence. A l'approche de Matsakodo, la jeune femme leva son regard vers lui. Elle ne sourit point mais l'éclat qui traversa ses prunelles en dit long. Lentement, elle se releva et marchant à petits pas jusqu'à lui s'inclina respectueusement. L'homme n'était pas un proche cousin, mais appartenait à une branche plus éloignée. Cependant les évènements de ces derniers mois les avaient rapprochés, au point que leur lien était plus fraternel.


- Kombawa chère cousine, dit-il en s'inclinant dans un sourire, il semblerait que ton invité soit arrivé, je l'ai laissé à l'entrée du Hojo afin de venir t'avertir de sa présence. Je pensais le conduire à toi mais tu m'as semblée si occupée que je n'ai pas jugé bon de te dérangée. Et peut être souhaites tu l'accueillir en personne?

Elle s'avança un peu plus à son coté pour porter ses yeux au delà de lui, là ou attendait l’homme. Elle le vit par la porte du hojo restée entrebâillée. Dans un geste affectif bien que peu habituel, sa main frôla l'avant bras de son cousin et elle releva légèrement la tête pour le regarder dans les yeux. Ce qui avait pour effet de révéler un peu de son malicieux tempérament. Cependant c'est d'une voix discrète qu'elle lui répondit simplement:

- Je te remercie très cher juukeitei.

Plus tard dans la journée :

L’entrevu avait été longue mais son contact lui avait fourni les informations qu’elle souhaitait. Limei avait été vu dans un village voisin et la jeune fille, amnésique vivait sous le toit d’un homme célibataire, ce qui se révélait une chose inquiétante. Les Ashikaga arrivés sur l’île d’Otomo s’étaient d’abord séparé : Aislisha et Yoshimi à Kurume en Otomo, Yoshimasa en Ucchi à Nakatsu et Matsakodo l’avait rejoint le premier pour lui apprendre que d’aucun n’avait entendu parler de Limei. Jusqu'à récemment où un voyageur venant d’Usuki avait apporté du nouveau à propos de leur sœur. Yoshimasa avait écrit à son frère et sa cousine d’abandonner leur recherche et de venir la rejoindre au plus vit et elle ne c’était pas arrêtée là. Recrutant un homme, elle l’avait envoyé se renseigner sur le bien fondé de ces informations et il semblerait que cela était vrai. Yoshimi et Ailisha étaient arrivé le soir même alors qu’elle apprenait la nouvelle et que son cœur se remettait comme à vivre après ces semaines de recherche. La jeune femme n’osait encore y croire. Courant presque dans le couloir menant à la chambre d’hôtel de son frère, les pants de son habit et sa chevelure s’élevait dans l’air suivant sa course dans une danse heureuse.

Yoshimi l’accueilli avec grande joie quand elle lui apprit l’heureuse nouvelle. Yoshimasa, elle si peu bavarde habituellement était cependant encore pleine de cette innocence malgré ce qu’ils avaient vécu et ne pouvait réprimer d’exprimer toutes les pensées qui lui venaient à la bouche tant l’espoir grandissait en elle. Mais le regard de son frère se fit sérieux et le ton qu’il prit alors qu’il lui mandait de s’assoir l’a fit se reprendre et obéit. Son frère ainé s’assit de même et la détailla un instant du regard. Celui de Yoshimasa le regardait l’interrogeant mais pleinement confiant. Ce qu’il lui apprit par la suite… Elle ne savait si elle le prenait bien ou mal. Il souhaitait abandonner l’Héritage pour qu’elle l’endosse mais cela devait encore resté dans le secret. Plus autoritaire, plus endurcie… Lui plus paisible, plus commerciale… « Si je savais au moins m’ouvrir au monde extérieur, au dehors de ma famille proche… Se disait-elle ». Elle se sentait capable, elle souhaitait cet héritage, on l’avait toujours mené sur les pas de son frère pour qu’elle soit capable d’agir comme il l’aurait fait. Son oreille, sa bouche… C’était sortir de l’ombre, devoir trouver alliers, se découvrir des ennemis… Yoshimasa n’était pas des plus diplomate ; exigeante avec ses disciples, trop droite dans son idéal de justice, trop implacable avec son ennemi… Elle était tout ou rien. Ses pas l’a menèrent alors aux appartements de son cousin. Devant sa porte elle hésita en apercevant l’ombre de son cousin se détachant de la lumière. Mais ce dernier aperçu le mouvement au travers de la porte en papier.

_________________
Matsakodo
« Qui est là ? Mandat-t-il. Yoshimasa eut un mouvement de recul mais fit glisser la porte, entra dans la pièce et s’inclina.
- Ce n’est que moi. Répondit-elle avant de prendre place confortablement sur un tatami en face de Matsakodo et sans s’embarrasser de manière.
- Oh… Kombawa Yoshimasa-chan. Quel bon vent vous amène ?
- J’avais envie de vous voire,
dit-elle alors qu’elle posait son visage boudeur sur sa main. Votre présence m’est paisible.
- La votre me l’est toute autant également, lui apprit-il.
- Auriez-vous à nouveau des poèmes à me citer ? J’apprécie beaucoup votre langage juukeitei.
- Je crains fort de n’avoir aucune de mes rimes à porter de main.
- Vous devriez les apprendre par cœur très cher,
le taquina-t-elle. L’un des miens vous ferait-il plaisir ? J’en ai un en tête bien que ce ne soit qu’une prose ou une sorte de plainte.
- Cela me ferai grand plaisir oui.
- Venez…
Yoshimasa se déplaça près de la fenêtre ouverte et plaça dos à dos à sa cousine. Elle pencha légèrement la tête en arrière et commença à murmurer à l’oreille de Matsakodo :



« C’est parce qu’elle n’a pas comprit, parce que j’étais capable mais pas elle. Parce que j’étais prêt, parce que je l’aimais. Parce que je me suis peut-être trompé.
Quand j’étais fou d’inquiétude, quand elle me laissait, quand elle oubliait.
Parce que je voulais prendre soin d’elle, parce que je voulais la bercer dans mes bras. Pas de mot, pas de « je te jure » menteur. Juste son cœur qui dit au mien : moi aussi!
Je voulais, je souhaitais, espérais mais ne disais mot acceptant ce peu qu’elle donnait et offrant le peu qu’elle acceptait de moi.
Elle avait établi les règles. Limitant mon amour, m’aimant mais m’empêchant de ne trop lui donner, de ne trop l’aimer. Comment se fait-il qu’elle n’a pas voulu tout prendre, tout recevoir d’une offrande si rare. Si rare que je ne sais si elle en recevra un autre un jour,
La jeune femme redressa légèrement la tête faisant une pause et reprit d'une voix plus forte quelque peu passionnée: Ai-je envie de plus ? Ai-je envie de donner plus encore? Plus encore… En quantité ou en liberté ? Qui me laisserai l’aimer à flot, peu importe comment, même avec mes maladresses ? Existerait-elle, Elle ? Elle, me laissera-t-elle complètement libre de l’aimer, totalement ! Pleinement ! Même si c’est en silence ? Elle, saura-t-elle que même si je ne sais dire ces mots, si je ne sais faire ces gestes, mon cœur, lui, s’étreint et s’émeut ? Existe-t-elle Elle ?
Elle, qui ne sais ce qu’est être aimée mais qui ressent ce besoin d’aimer tout autant que moi ? Elle, qui souffre de devoir fermer son cœur pour ne plus être blessée. Elle, qui aime le vide pour ne plus souffrir de ne pas aimer. Elle, qui souffre seule pour ne pas souffrir à cause de l’un d’eux.
Existe-t-elle, Elle ? Elle, qui saurait reconnaitre mon amour seulement lorsque je pose mes yeux sur elle. Elle, qui saurait croire en moi sans me poser de question et qui me regarderai avec le même regard confiant. Elle, qui prendrait tout mon amour, tout sans en laisser une miette et qui me donnerai de même. Et je m’en abreuverai sans en rien laisser..
. Yoshimasa baissa le ton et fermant les yeux reposa délicatement sa tête en arrière, soufflant à nouveau les mots: Et moi, saurai-je, voudrai-je l’aimer ? Si nous nous aimions, nous deux qui avons ce même vide, ce même besoin, cette envie de paix dans la pensée d’un nom présent. Elle, dont l’amour me serait si sûr que je n’aurai à demander : m’aime-tu ? Que je n’aurai à penser : m’aime-t-elle ?
Elle, dont l’amour serait si sur que dans le silence et même loin d’Elle, j’ai cette confiance qu’elle est à moi. Elle, dont l’amour serait si sur que dans mes bras nous n’aurions besoin de nul mot pour le savoir.
Mais existe-t-elle, Elle ? Celle qui est prête à être aimer, doucement, paisiblement. Sans question, sans crainte et laisser le temps passer en se suffisant d’aimer et d’être aimée. Sur cette dernière phrase, sa voix au rythme de la douce plainte, mourût pour signaler la fin du récit : Et Lui ? Existe-t-il, Lui ? Car Elle, elle existe... Elle… »


- Tu as du talent cousine, reconnu-t-il d’une voix basse comme craignant de rompre l’aura qui s’était créé. C’est inspiré !
- Cela signifie ? Demanda-t-elle en tournant légèrement la tête à son écoute.
- J’ai comme l’impression que c’est quelque chose de vécu, que c’est une réflexion que tu avais porté avant d’écrire ces vers.
- Peut-être oui…
Répondit-elle en étudiant l’étrange sensation que le mot « porté » lui faisait au-dedans d’elle, comme si un mal ou une tristesse se pouvait porter comme on porte un enfant là au creux de son ventre comme la vie que l’on sens perdre quand le cœur est en mal.
- Mais pourquoi une narration au masculin ? Lui demanda-t-il. Elle se remémora alors le jour où elle avait écrit ce texte.
- Un ami, trahit par celle qu’il aime est venue me faire confession et j’ai partagé sa souffrance. Je ne sais pourquoi moi qui ne connait rien à cela mais… Je me suis demandée pourquoi ceux qui sont capable d’aimer ne sont point guère capable de se faire aimer et malgré mon ignorance de l’amour, je me suis vue en cela. Même si je n’ai pas ressenti encore ce sentiment en voyant quelqu’un, je crois ressentir un amour qui n’est point encore donné. Comme aimant le vide, ou un l’espoir même de celui que je pourrai alors chérir un jour. J’ai du mal à mettre le mot espoir sur cette pensée car je ne sais non plus si j’en ai envie.
- Cela m’arrive souvent aussi d’être nostalgique,
lui avoua-t-il. Il parait que c’est le cas de tous ceux qui n’ont pas tout à fait ce qu’ils désirent dans le présent. Ce qui les force à se rappeler un passé qu’ils considèrent comme meilleur.
- Cela ressemble à une théorie,
dit-elle en souriant. Mais je pense être d’accord avec ceci. Un passé meilleur… Ou peut-être l’appréhension de l’avenir.
- Il ne tien qu’a soit de rendre le présent meilleur.
- Comment ?
- Cela dépend des gens,
accorda son cousin. Il ne faut surtout ne jamais laisser tomber et se fixer des objectifs, il faut avoir un but dans la vie.
- Yoshimi à trouvé sa belle… Elle est splendide et gentille bien que je crois qu’ils ne le savent pas encore tout deux.
- Mais toi aussi tu pourrais songer à te mettre en ménage, non?
La questionna-t-il. Yoshimasa, elle, soupira longuement. Pardonne-moi, je ne voulais pas t’accabler.
- Iie,
le rassura-t-elle. C’est juste que… Si certains sont intéressant je n’ai jamais connu d’homme qui… La jeune femme ne savait comment expliquer. Je pense que seule une personne qui sache voir en moi ce que je n’ose révéler, qui sache me déstabiliser, à la fois me remettre à ma place et m’encourager… Coupant cour cette discutions, Yoshimasa se releva et lui demanda en regardant le ciel étoilé:
- Quel est votre fleur préféré juukeikei ? ...»

Matsakodo se lève subitement et lui prend la main pour l'entrainer au dehors dans le jardin.
_yoshimasa_ashikaga_
La tirant ainsi par la main, Yoshimasa eut l’impression durant quelques courtes secondes qu’elle vivait l’enfance qu’elle aurait aimé avoir, jeux et gestes innocents accordés seulement à une jeunesse qu’elle n’avait eut. Cependant les paroles de son frère ainé lui revinrent à l’esprit. Elle n’était plus une enfant. Bientôt et officiellement elle serait Seii Taishogun. Par là même, elle ne sera plus femme. Fougueuse de nature, endosser ce titre lui était difficile. Quoique toutes les qualités que lui avait cité Yoshimi : « Expérimentée, disciplinée, le sens de la justice, le sens de l’honneur… », Il avait oublié ce qui lui faisait défauts : Le sens du devoir, l’amour des traditions… En vérité elle s’y était toujours pliée, ni avait jamais fait défaut en acte, ils ignoraient combien il tonnait en elle. Cependant elle la ferait taire, cette tempête n’existerait plus, elle l’étoufferait se promettait-elle. Malgré tout, elle se savait faite pour cela, comme si depuis sa naissance on l’avait porté à ce destin qui en choquera plus d’un. Yoshimasa se reprit, ramenant sa main dans son giron et suivit de près Matsakodo qui lui désigné une fleur. Il lui dit alors qu’il ne se rappelait de son nom, elle non plus ne l’a connaissait pas lui répondit-elle mais de même elle le mena vers une autre partie du jardin pour lui montrer sa fleur favorite.

« Un Magnolia n’est-ce pas ? Lui demanda-t-il.
- Yosh ! S’exclama-t-elle ravit alors que Matsakodo s’inclinait comiquement. Puis s’asseyant au bord de l’étang, les mains en appuie derrière elle, ‘Shima continua ses questions futiles : Votre animal préféré ?
- Le Tigre, calme et puissant.
- Intéressant cela vous correspond bien, le mien est l’aigle ! Dit-elle avec ferveur. Cette fois c’est son cousin qui l’interrogeât du regard. Elle leva alors ses yeux vers le ciel étoilé. Par chez nous nous avions des Aigle bottés, on peut l’affaiblir mais ne puis jamais le capturer. Il a toujours une longueur d’avance a cause de sa prescience. Il est à la fois symbole de liberté mais aussi symbole divin par son discernement. J’aspire à être comme cet aigle, je vais en avoir besoin…
- Vous êtes sur la bonne voie Yoshimasa-chan, l’encouragea-t-il.
- Je ne me montre pourtant pas sous mes bons jours, surtout pas en ce moment…
- Ce que l’on obtient trop facilement n’a pas la valeur escomptée,
philosopha son cousin.
- Si vous étiez un objet ? Continua-t-elle.
- Un parchemin, dit Matsakodo après une légère réflexion. Un rouleau, parce que vierge j’aurai la surprise de voir quels écrits je porterai, un Haiku ? Un compte ? Un récit historique? … Et une fois écrit, je porterai ce savoir à travers les temps. Il se tourna vers elle. Et vous chère cousine ?
- Heu... Une plume, je crois… J’aimerai être conduite. Je ne sais comment exprimer cette idée. On me reproche d’être dure, autoritaire. Ce que je suis, et ce pour une bonne raison : on ne puis confiance qu’en soit même. Une plume est une petite chose fragile qui se laisse conduire, j’aimerai être comme cela parfois mais à la vérité je ne le supporterai surement pas, sauf… Si la main qui me tien est bienveillante.
- Je comprends mais si tu aspire à ressembler à l’aigle il te faudra faire preuve d’initiative. Qui selon toi conduit un aigle ? Je ne connais personne qui puisse lui imposer sa volonté. »

Tout cela était tellement vrai. Yohsimasa réalisa que deux personnalités différentes combattaient en elle. Deux personnalités qui étaient fort éveillées en elle au lieu que l’une prenne le dessus, elles se confrontaient. Matsakodo lui restait régulier, toujours égal. Elle aimait sa constante douceur qui disparaissait seulement au moment du combat. La conversation continua ainsi, légère et fraternelle alors que le futur de la jeune femme changerai plus tard considérablement, ne lui donnant plus l’occasion d’un soir semblable. Ils personnifièrent et comparèrent. Se moquant l’un de l’autre ou au contraire s’encourageant. Matsakodo lui avait dit que s’il avait été une partie du corps il aurait été les mains car elles peuvent se défendre facilement, se fermant lorsqu’on se révolte en même temps elle est celle qui caresse, qui se tend pour aider… Puis il lui demanda a son tour ce qu’elle serait et elle lui répondit comiquement la langue car curieuse et gourmande, une sensation toute différente et nouvelle. La nuit avait donc continué ainsi jusqu'à ce que la jeune femme baillant lui souhaite la bonne nuit. Il l’avait quitté en lui donnant un chaste baiser. Geste fort peu habituel mais qu’elle accepta et qui la réconforta en abandonnant le peu qui restait de son enfance.

Les jours qui suivirent se passèrent sur les routes, en hâte de rejoindre Usuki. Puis les recherche… La crainte de s’être trompé… La crainte de n’être reconnu par leur petite sœur qu’ils savaient si fragile.

_________________
Limei_ashikaga
Elle errait… Jour après jour sur une terre qui n’était pas la sienne. Au delà d’un savoir, un profond sentiment de certitude. Son cœur lourd battait mais se déchirait de douleur et elle trainait les pieds dans les rues de Nakatsu se répétant inlassablement ; « Pas chez moi… Je ne suis pas chez moi… Je veux rentrer chez moi ! » Cri incessant de son âme mais auquel aucune mémoire ne donnait de réponse. Ses blessures physiques s’étaient refermées pour laisser la place à des fissures, des plaies béantes là au-dedans d’elle-même. Seule, seule… Sa solitude était grande. Sentiment qui l’imprégnait jusqu’au sang. Elle était si jeune, à la douleur d’une vie se partageait la souffrance d’une enfant innocente qui ne comprenait pas tout ce qu’elle voyait ou ressentait.

Elle donnait le change, souriait et riait comme il convenait devant les quelques connaissances qu’elle s’était faite. Faisait semblant auprès de cet homme à qui elle était redevable pour l’avoir accueilli sous son toit. Mais il se montrait de plus en plus indiscret, sa pudeur nourrie par elle ne savait quel passé, en était de plus en plus choquée. Mais elle n’osait pas répliquer, ni se plaindre. Douce humilité qui semblait faire partie entièrement de son tempérament. « Et pourtant… Si je ne sais qui je suis, je sais ce que je suis.» Pensées qui lui revenaient tellement, elle s’attachait à toutes ces émotions qui lui rappelaient qu’elle était vivante. Alors ses nuits étaient peuplées d’images confuse, des images incohérentes qui l’effrayaient et qui lui donnaient l’impression que son passé n’était aussi que douleur. Ses nuits n’étaient que tremblement et sueur froide. Pas de visages amical, pas de sourire réconfortant. Pas le moindre souvenir agréable. Juste des flammes, des cries, et la mer qui l’enlevait contre sa volonté.

Elle tentait de fermer son esprit vide de souvenir et de s’occuper à de menus labeurs. Mais sans rien à sois et sans nom il n’y avait pas grand-chose pour elle alors elle se soumettait aux besoins de l’homme qui l’accueillait chez lui. Pleine de ce sentiment de plus en plus pesant alors que tout son être aspirait à quelque chose de plus. Comme si sa place n’était pas là. Comme si sa vie devait être toute autre… Mais son présent même était un cauchemar. Il n’y avait personne pour l’éveiller et lui dire « ce n’était qu’un rêve, rendort toi… ». Personne pour lui chanter un doux chant pour l’a rendormir. Apercevoir l’image d’une mère dans chaque personne qu’elle croisait lui était douloureux. Comme un manque qui aurait du être comblé. Qui l’avait peut-être été un jour. Seuls bras qui pouvaient venir se poser autour de ses épaules. Seule main qui pouvait se donner le droit d’une caresse sans enfreindre la correction tant japonaise.

C’est dans cet état d’esprit que la jeune fille marchait dans les petites rues de Nakatsu en allant au marché. Elle recompta le peu d’argent que lui avait donné l’homme dans le creux de sa main pour acheter du riz et du poisson. Puis elle releva la tête pour prendre le chemin des étales des poissons et son regard qui effleurait la foule s’attacha à un profil. Cela ne dura qu’une infime seconde et la personne disparue aux milieux du monde. Elle ne savait pas pourquoi mais son souffle lui manqua et elle oublia pourquoi elle était venue, celle qui n’était encore qu’une enfant se pressa vers l’endroit ou elle avait vu la jeune femme. Car c’était une femme, elle en était sure malgré la ligne de sa mâchoire prononcée orgueilleusement. C’est ce qu’elle avait retenu et qui l’avait en quelque sorte choquée. Ce profil si fier, dégageait une autorité qui lui rappelait quelque chose de bien trop familier.

A la recherche de la personne, la jeune fille tourna sur elle-même, le regard affolé et plein de crainte d’avoir perdue comme une grande richesse. Mais elle l’aperçu à nouveau. Cette fois la femme se retournait sur elle-même comme si elle aussi recherchait quelque chose ou… Quelqu’un ?! Elle pu alors la voir tout à fait. Son cœur s’arrêta de battre, elle ne pouvait plus respirer, sa voix c’était éteinte, milles images affluaient dans sa tête tellement que si elle avait pu penser, elle aurait cru qu’elle allait exploser. La chaleur d’une dizaine de sourire, la tendresse d’une sœur à la fois mère, la voix inflexible d’un maître, un regard impénétrable d’une guerrière… Des noms, des rires, la tendresse d’un frère, les larmes d’une nièce… L’Amour d’une famille ! Tout lui revenait. Trop de choses heureuse et malheureuse. La peine d’un père défunt, la joie de se savoir aimée.

Prise d’une soudaine peur de la perdre à nouveau, Limei bouscula les gens qui entravaient son chemin pour courir après sa sœur qui s’éloignait d’elle. Elle s’éloignait vite, trop vite ! La foule l’entravait. Alors elle appela, appela. Mais pas assez fort. Elle ne l’a voyait plus. A nouveau Limei bouscula la populace pour se dégager et ayant trouvé un passage libre, s’y rua. A nouveau, sur la pointe des pieds elle regarda au loin pour tenter d’apercevoir sa sœur et elle l’a vit au loin, tout au loin qui s’éloignait. Alors son cœur se gonflât d’une immense frayeur et son âme prenant toute sa force dans son désespoir le poussa dans tout son être, jusqu’à sa gorge pour le faire évacuer en un cri puissant :


YOSHIMASAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)