[RP] C'est quoi c'pays ?

Maeve

RP ouvert à tous ; aux cités comme aux inconnus. Bon jeu !

[Au couvent]

Mouaaaaaaaaaah. Je baille, oui.
Kicquecé ?
- Tiens, bah v'là qu'elle se réveille, la bretonne !
- YAAAAAAH !

C'est qui celle-là ?
Je me redresse brusquement, et ramène mon drap jusqu'à mon menton. Je suis où ? C'est moche, ici ! Tout sobre ; pas d'tableaux, pas d'rideaux, que du blanc et pis des barreaux. Une prison ?

Mais mais... J'ai rien fait !

La bonne femme lève les yeux au ciel. Elle se fiche de moi, la bougresse ?

Mamaaaaaaaan !
- Mais taisez-vous donc, z'êtes pas toute seule !
- Pardon ?

Elle est qui pour me parler comme ça ? La maitresse du Grand-Duc ?
Bon. Faisons le point.
Mes yeux de chouette regardent aux alentours. Ah oui, tiens, y a deux autres madames dans des lits, là-bas. Très moches, les lits, au passage. Et la dondon qui me parle mal... Elle a un machin sur la tête. Comme la religieuse de Vannes ! C'est marrant, ça.

Je suis où, dites ?
- Au convent de Saumur.
- De quoi ?

Saumur, Saumur... Ca m'dit quelque chose, ça. J'ai du le voir sur une carte, ou bien... Non, attendez ! C'est Papy qui habite là-bas ! Voui voui voui, je suis... En Anjou !

Ô Princesse, que votre esprit me vienne en aide.
- Pssst... Elle délire ?
- Mes affaires ! Vite !
- Tututut ! Vous restez là, jeune fille !
- Je suis Maeve, môdame, fille du plus beau couple de Breizh, alors si vous me laissez pas partir, et bah Papy il vous venir vous casser un bras ! Et TOC !
- C'est cela, oui...

Je gigote, je mords, je hurle. Rien à faire, elles veulent pas me laisser partir. Trop dangereux, qu'elles disent ; trop jeune, que je suis. N'importe quoi. J'ai plus de 11 ans, d'abord.
Une plume, un encrier. C'est tout ce dont j'ai droit... Un adulte doit viendre me chercher.
Mais qui, qui ? Père et Mère sont en Bretagne ; Lastree doit être rentrée. Papy, alors ? ... Pff. Il viendra jamais. Tant pis, j'essaye.

Citation:

Papy d'Amour,
AU SECOURS ! Je suis retenue prisonnière par des vilaines religieuses au couvent de Somur, viens vite me chercher !
Ta p'tite fillotte préférée.

Je roule le papier, et enchaine. Faut mettre toutes les chances de son côté.

Citation:

Mes tantes inconnues mais que j'aime déjà,
Je suis prisonnière au couvent de votre petit village d'Anjou. Vous pouvez viendre me chercher ? Je suis toute seule, et pis je dois rentrer en Bretagne au plus vite !
Maeve.

Tentons le tout pour le tout...

Citation:

Meusieur Unbeau de Josselinière,
C'est moi, Maeve Dénéré Busard de Dongenan. On s'est croisé en taverne une fois, à Vannes. Vous vous souvenez trèèèèès certainement de moi ; vous savez, la nièce de votre bien-aimée.
Il se trouve que je suis chez vous, en Anjou. A Saumur, en fait. Et bah figurez-vous que je suis prisonnière du couvent ; venez vite me délivrez ! Je vous en serai très reconnaissante.
Bien à vous,
Maeve Dénéré Busard de Dongenan.

Je tends mes trois papiers remplis d'espoir à la nonne.

Le premier, c'est pour Papy Protozoaire de Dongenan ; le deuxième, pour Calyce et Clélie de Dongenan ; et pis le dernier pour Unbeau de Josselinière.
Hâtez-vous, je VEUX sortir !
- Ouais, bah en attendant, elle va parler moins fort, la nobliotte.

Grr. Pourvu qu'ils viennent, viiiite !
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Aimbaud

[Aux aurores : 15 heures.]

Château-Gonthier, résidence principale de la duchesse Fitzounette, résonne d'un calme plat et limite flippant. Un brouillard paisible flotte en altitude, ébouriffant le crin de quelques soldats en poste sur les remparts, profondément assomés par le sommeil. Dans la cour intérieure, seuls quelques volatiles font preuve de vivacité. C'est ce que put constater un jeune messager en arrivant sur les lieux, ne trouvant personne pour lui tenir la bride de son cheval.

Faute de mieux, il se présenta seul à la porte principale, et c'est alors qu'en pénétrant dans les murs, il découvrit le carnage...
Des serviteurs et des convives mêlés, ronflant sur les tapis, étalés comme des crêpes au froment parmi les tonneaux et les coupes vides, les cotillons, et les restes de feux de joie improvisés et de batailles de boules de suie. Une tapisserie de marque, arbore tristement la perte de ses franges, et laisse encore échapper quelques fumeroles.

Où puis-je trouver le sieur Unbeau ? Demanda-t'il avec politesse en tapotant une grosse joue qui trônait là.
Mmhnmonter z'escaliers gnmpar là...

Le messager mmhnmonta donc les z'escaliers gnmpar là, en butant sur la tête de fêtards écroulés, se perdit dans l'immensité des couloirs, utilisa son sens de l'orientation, se retrouva, et pénétra dans une chambre luxueuse dans un complet bordel. Quelques affiches de ménestrels à la mode, placardées anarchiquement, indiquaient qu'on était là dans l'antre d'une bête redoutable : un jeune.
Le jeune en question, était avachit en mode étoile-de-mer dans un lit qui faisait quatre fois sa corpulence, la tête dans l'oreiller. La pièce dégageait une odeur forte de champignon fumé et de cage-au-fauve.

Messire Unbeau ?
Mhn.. 'trop tôt...
Messire Unbeau ?
MFff... Gntoi tu vas mourir...
Glups. Mais messire Unbeau !...
Quoi ?

Une tête ébourriffée au dernier degré sortit de l'oreiller, saupoudrée de quelques plumes. Le messager eut un coup au coeur.

Euh.. euh.. Une lettre pour vous.

Information, décriptage, annalyse, compréhension, opinage de tête, réception de missive, décachetage, lisage, ou lecture, information, décriptage, annalyse... Etc. Cinq minutes plus tard, Aimbaud secouait une corde à son chevêt, laquelle secoua une cloche très bruyante qui retentit dans tous les couloirs du manoir.

Debout là dedans ! Qu'on range tout ce borzal ! Celui qui dort sera écartelé en place publique ! Scellez mon lit.. mon cheval ! Habillez-moi ! Toi, toi et toi, dégrisez-vous et trouvez des livrées neuves, vous m'escortez. On va visiter un couvent, ça va être poilant. Hé ! Toi, tu veux être écartelé ? Alors bouge de là.

¤¤¤

Une demie-heure de galop plus tard, Aimbaud de Josselinière - proprement métamorphosé - stationnait aux portes du Couvent des Soeurs Intègres de Saumur, entouré de trois immenses boîtes de conserves dont l'un pointait vers le ciel la bannière d'azur au sanglier. Bannière avec laquelle il frappa la double porte blindée du couvent, car c'est tout ce qu'il avait en matière de bélier.

Sur ce, Aimbaud s'exprima, d'une voix forte et claire, quoi qu'un peu enrouée :

Ouvrez ! Au nom de l'Anjou !
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Maeve

Un... JoOOoOOour, mon PriiiIiiiIIIince viendraAaaAAaAAa...

Coup d'oeil à la porte. Rien. Zut.

Un... JoOOoooOOOour, on s'AaaAaaAaimeuhraaaAAaaAAaaA !

Des pas dans le couloir. Qui l'eut cru ! Mes talents de chanteuse sont vraiment hors normes.

C'est pas bientôt fini ce boucan ?!

Vite !
Yeux brillants, regard d'hermine battue, menton tremblotant. Paaarfait.

Mais... J'attends que mon prince vienne me délivrer !
- Dis donc, vous avez de l'espoir, vous.
- Ah, si seulement en son attente je pouvais me reposer dans une chambre rien qu'à m...
- Ces cellules sont réservées aux hôtes de marque, petite.
- Hein ? Mais j'suis la fille du Duc de Vannes ! Bon, inutile de lui préciser qu'il ne l'est plu.
- Et moi le Grand Maitre de France.

Elle sourit et sort. Tss. Pourquoi qu'elle me croit pas ?
En même temps, si c'est Papy qui m'a déposé là... C'est vrai qu'il a pas l'étoffe d'un chef. Mais l'habit ne fait pas le druide ; ils s'en repentiront !
Je me lève et rejoint la porte. Barrée, évidemment. Je jette un coup d'oeil autour de moi, mais non. Rien à faire. Et c'est pas ces deux paysannes qui ronflent comme un Lem' qui vont m'aider.
Pour ajouter au malheur, ma robe est froissée et dégueulasse. Pourvu que Papy ait laissé d'autres affaires aux religieuses !

Boum boum boum. Aïe ! C'est qu'elles sont dures ces portes !
Euh... Je suis terrorisée ! Moi qui suis si petite, il faut me réconforteeeeeeer ! Un bain, mes habits et mes bijoux seront les seules choses capables de m'extraire du désarroi dans lequel mon coeur plonge !
- On verra ça ce soir ; c'est l'heure de la prière ! SILENCE !

De la quoi ?

BOUM !

Oh ! Y en a qui ont des poings de souleurs, ici ! Je n'ai vraiment pas le niveau.

Ouvrez ! Au nom de l'Anjou !

On nous attaaaaaaaaque ! L'Anjou a rompu l'Alliance ; tous aux abris !

J'en oublies où je suis.
Ni une ni deux, je rampe sous la chose m'ayant servi de lit et, bien planquée, observe la porte avec effroi.
C'est le début d'la fin. Les Angevins vont tout cramer ; je le SAVAIS qu'il fallait pas faire c'te traité. Je me suis toujours imaginée seule dans mon château, assiégé par une troupe d'ennemis sanglants. Et même que j'me cachais super longtemps et qu'ils me trouvaient pas, parce que je suis trop trop forte au cache-cache.
La nonne, elle a pas peur on dirait. Elle va ouvrir ! Qu'elle ne compte pas sur moi pour ramasser ses morceaux.
Sa voix arrive jusqu'ici.

C'est pour quoi ?
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Aimbaud

[On m'appelle...]

La sommation d'Aimbaud ne déclencha pas une réaction immédiate. Pour tout dire, seul un corbeau émit un ricanement en survolant l'édifice, tandis que les chevaux piétinaient et que les hommes se regardaient en coin. L'Angevignon émit un claquement de langue en hissant un sourcil agacé, et pris le parti d'examiner un de ses boutons de manchette cuivrés pour ne pas perdre la face devant son escorte.
Aussitôt un des gardes retira un de ses gants pour examiner ses cuticules d'ongles, le deuxième mordit son poing dans un bâillement, et le troisième fit tenir la lance de la bannière en équilibre dans sa paume de main.

La porte s'ouvrit. Tous abandonnèrent aussitôt leurs occupations.

C'est pour quoi ?

A l'attaaaque !

Celle-la elles l'avaient pas calculé, les bonnes-sœurs.
Les hommes d'armes chutèrent de selle et s'élancèrent dans l'entrebâillement de la porte en poussant des hurlements de chats sauvages. Ils tirèrent l'épée au clair, bousculèrent la portière qui s'effondra dans son sac de jupes en glapissant et renversèrent les statues de grès qui décorait le couloir en se ruant dans la chapelle où une pieuse prière collective avait lieu.

Grand dieu !
Aristote nous protège !
Comment osez vous !
Ne nous violez pas !
Aaaaaaaah !
Hiiiiiiii !

Aimbaud, les pouces coincés dans son ceinturon pour mieux faire ressortir la carrure modique de ses épaules, s'avança d'un pas serein vers l'autel de la chapelle, derrière lequel s'était réfugiée la mère supérieure en trébuchant dans son voile, tandis que les trois soldats menaçaient l'assistance avec des regards avinés.
Le jeune métisse gratifia la mère supérieure d'un salut de la tête, pas trop appuyé à cause de la gueule de bois, puis s'éclaircit la gorge :

Je suis Aimbaud de Josselinière. Et je vous somme d'ordonner incessamment sous peu la libération de la damoiselle de Dénéré Dongénan, votre captive contre son gré. Obtempérez, et il n'y aura pas d'effusion de liquides vitaux.

Je.. de.. mais c'est.. qui ?

Vous foutez point de mon faciès ! J'ai accusé réception de la présente missive, ce matin très tôt ! Nierez-vous ?

La mère supérieure plissa les yeux en louchant pour décrypter le parchemin qu'on lui maintenait contre le nez.

Maeve.. de Dénéré Dongénan ?

Farpaitement ! Qu'on la fasse venir.
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Maeve

A l'attaaaque !

Je plaque mes deux mains contre ma bouche pour m'empêcher de crier. Surtout, ne pas se faire repérer ! Y en a dans le coulooooir ! Si ils ouvrent, si ils entrent, si ils me trouvent, si ils me... AH NON !
Ô Princesse, vous ne m'avez point appris quel comportement est à adopter dans une telle situation !

Grand dieu !
Aristote nous protège !
Comment osez vous !
Ne nous violez pas !
Aaaaaaaah !
Hiiiiiiii !

C'est la fin. Je me mets en position foetale, yeux fermés et mains sur les oreilles.
Adieu, ô monde ingrat, toi qui me rejette bien trop tôt ;
Adieu, ô vous mes amis qui, je le sais, me regretteront énormément ;
Adieu, ô mes chers bijoux et vêtements, périssez avec moi pour que personne d'autre ne vous porte ;
Ad... DES PIEDS !

D'accord, j'ai triché, j'ai ouvert un oeil. J'ai bien fait ! Une paire de pieds vient d'apparaitre à l'entrée de la pièce. Les pieds avancent, hésitent, reculent. Comme s'ils cherchaient quelque chose. Bizarre. Ils se tordent et... Un corps apparait. Il est féminin. Tiens, y a une tête aussi... Ah ! Quelle laideur ! Elle parle. Je n'entends rien, et lance un regard arrogant à la nonne, regard du style "Dégage-ou-mon-Papy-te-pète-ton-faciès-!".
A contrecoeur, en voyant les pathétiques efforts de la nonne pour communiquer, je laisse à mes oreilles la capacité d'ouïr.

MA-E-VE !
Mais arrêtez de hurler, on va se faire repérer, imbécile !
Le sieur de Josselinière vous fait quémander, Mademoiselle.
- Hein ? Il est là ? Il vient me protéger des méchants envahisseurs ?

Je m'extirpe, non sans mal, de sous le lit, et lance un regard vicieux à la nonne.

Ah oui, tout de suite, ce n'est plus la petite bretonne, mais MADEMOISELLE Maeve. Ah, on se la joue moins, hein ? ... Bon, tu m'aides à plisser ma robe et à remettre mes cheveux en place ? VITE ! Sinon je mords.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ce fut fait -ou je le crus, du moins. La tête haute, je sortis donc de ma cellule et rejoignit la place, où mon sauveur attendait, entouré de gardes et de vieilles biques.

Messire Aimbaud. Salut bien bas. Je vous rends grâce d'être venu si vite à mon secours, moi qui étais perdue au fin fond de ce vieux cagibi puant. Oh, comment vous remercier ?

Je me relève, et lance mon plus beau sourire - travaillé en collaboration avec Princesse, c'est donc de la grande qualité, cela va sans dire ! -, qui s'accorde peu à ma coiffure hirsute et à ma houppelande chiffonnée.
Qu'il est beau, qu'il est classe, qu'il est parfait, ce prince ! Il est venu me sauver ; il tient mes geôlières comme personne et m'attendait, renonçant certainement à quelque activité importante... Rien que pour moi !
Ah, si ma tante pouvait disparaitre...
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Aimbaud

[La voilà.. Libre !]

Aimbaud suivit des yeux la petite chose rousse échevelée passa la porte de la chapelle, en tenue de couventine. Ca oui, il se souvenait qu'elle était rousse à faire pâlir un incendie. Mais il avait gardé en tête l'image d'un bébé-cadum en dentelles, un peu rondouillet et avide de gâteaux. Se pourrait-il qu'elle aie mangé de l'engrais, la jeune pousse... La révérence est impeccable, puis ponctuée d'un regard charmeur ourlé de cils qui laisse notre Aimbaud comme deux ronds de flan.

Oh, comment vous remercier ?

Non, non non ! On se ventile. Le sang ne passera pas, interdiction de grimper jusqu'aux joues. Argh ! C'est plus fort que lui, une déferlante se produit dans la zone des joues. Le voilà en mode "gros coup de soleil", voir "coquelicot bien pétant".

Bah.. beuh.. Vous.. ne me devez rien, enfin ! Hu hu.

Un tapotement de pied agacé de la mère supérieure interrompit les civilités.

Ouais ! Bon ! On décampe. Mes dames, excusez la violenterie de mes hommes : ils vont tout nettoyer. Gardes ! Nettoyez. Qu'on fasse porter les effets de la damoiselle de Dénéré-Dongénan. Damoiselle...

Il fit reculer un bras pour mieux amplifier sa révérence.

J'attendrai au dehors le temps de vos menus habillements, qu'ensuite vous soyiez conduite au lieu qui vous semblera sûr, et me contiez le pourquoi du comment de cette intolérable captivité. HÉ ! Remet cette relique à sa place, toi ! Et recompose les morceaux de cette statue de sainte Gertrude !

Le rangement de la chapelle se passa sans plus d'embrouilles, mais Aimbaud - avant que de quitter les lieux - du quand même remettre à la Couventine-Supérieure une bourse de cinquante écus pour payer les frais de soins de la soeur-portière, qui s'était démit l'épaule dans la ruée.
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Maeve

Bah.. beuh.. Vous.. ne me devez rien, enfin ! Hu hu.

Je souris tout en rosissant. Quel gentleman ! Alors il se déplace tout frais payé, comme ça, juste pour moi ! C'est bon à savoir, pour mes embêtements futurs.

Ouais ! Bon ! On décampe. Mes dames, excusez la violenterie de mes hommes : ils vont tout nettoyer. Gardes ! Nettoyez. Qu'on fasse porter les effets de la damoiselle de Dénéré-Dongénan. Damoiselle... J'attendrai au dehors le temps de vos menus habillements, qu'ensuite vous soyiez conduite au lieu qui vous semblera sûr, et me contiez le pourquoi du comment de cette intolérable captivité.
- Je ferais vite.

N'écoutant plus la suite, je me dirigeai à grands pas vers la sortie, faisant de gros yeux aux deux soeurs restées, pantoises, à l'entrée. Elles ne comprennent rien, les bougresses ! Vous avez pas entendu ? Bougez-vous ! Mes vêtements, mes bijoux, un peigne ; pressons, Messire de Josselinière attend !
Crénom, c'est qu'elles sont pas rapides. Trop habituées à se goinfrer, sans doute. Je ne rejoignais pas ma chambre -et puis quoi ? Me changer devant des inconnues ?- mais dénichai une cellule individuelle.

Mademoiselle, c'est la cellule de la Mère Supér...
- Peu importe ! Dépêchez-vooous !

Et voilà que les matronnes, gauches en plus d'être grosses, se mettent à m'habiller. Je serre bien fort les dents ; sans quoi, elles se seraient fait mordre plus d'une fois. Quelles maladroites, et bonnes à rien !
Enfin, elles réussirent tout de même à me faire devenir décente, faut de mieux. Je sors donc rejoindre le bel angevin, plus rayonnante qu'auparavant, un sourire mi-niais mi-angélique sur les lèvres. Une soeur portant d'autres de mes affaires me suivait.
Il est là, juste devant, ce beau prince... Il m'attend. Juste moi. Qu'il est patient, qu'il est fort, et qu'il est riche ! Ô Calyce, quelle chance tu as.

Je souhaiterai aller dans la meilleure auberge de la ville ; j'y trouverai sûrement Papy, qui me donnera alors un coche pour me ramener à Vannes. Voudriez-vous m'accompagner ? Nous causerons en chemin.

Et je lui fis -ou j'essayai, du moins- mon plus timide sourire, accompagné d'un battement de cil copié sur ceux de Blanche-Anne -les meilleurs de Bretagne. Viendra-t-il ?
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Aimbaud

[Je suis votre homme.]

Aimbaud attendait devant le couvent en piétinant pensivement les pâquerettes. Ses hommes, après avoir reconstitué les miettes des statues de saints, massacrées par leur soin (soit environs deux heures et quarante sept minutes plus tard), l'avaient rejoint et piétinaient également les pâquerettes avec une certains impatience. Un des hommes d'armes, le dénommé "Gégé", ce qui semblerait bien être l'abréviation de "Gérard" ou peut-être "Gérbé", "Géday" ou "Géfépipi", enfin bref le dénommé Gégé prit la parole :

"Je ferais vite" ? "Je ferais vite" qu'elle disait ! S'iou v'lez mon avis, m'sire, l'adjectif "vite" il a pô l'même sens en Bretagne qu'en not' bonne France.

Soldat, je vous ai demandé l'heure qu'il était ? Sachez d'abord que : c'est une FEÛME, son habillement nécessite un temps certain. C'est plein de... froufrous, et de... Dentelles, de rubans, tout ça ! Et sachez ensuite que "vite" est un adverbe.

Ah nop messire, j'm'excuse mais c't'un adjectif. J'l'a lu ! Intervint Lulu.

Si j'peux m'permettre en fait y s'trouverait qu'c'est les deux, j'le sais d'après qu... Riposta Bébert.

Silence ! La voilà.

Aimbaud ouvrit grand les bras pour saluer la magnificence de l'arrivée de la petite rouquine. Elle était effectivement pleine de trucs de femmes, qui lui donnaient l'allure d'une boîte de chocolat de luxe (aussi anachronique que les champs de maïs), en plus mignonne encore. A mesure qu'elle s'avançait vers lui, Aimbaud sentait monter la barre de son termomètre interne, jusqu'à la marque "Appréhension légère". Quand elle fut postée à deux pas de lui, il avait à nouveau perdu 80% de ses moyens. Était-ce cet étalage immaculé de dents coquettes sur le visage de la Dongénan ? Ou bien ces cils traîtreusement papillonnants ? Quoi qu'il en soit, son self-control s'était évaporé : il était gêné.

Voudriez-vous m'accompagner ? Nous causerons en chemin.

Mais bien sûr ! Où ça ?

Aimbaud, espèce de boulet sans nom, re-saisis-toi ! C'est la cousine de ta dulcinée. Preux chevalier d'accord, mais faudrait voir à pas trop minauder. L'esprit froid, clair comme l'acier ! Neurones, connectez-vous.

A l'auberge ! Oui. Je vous-y pose, c'est sur ma route. Mais je doute que vous puissiez dans l'immédiat rentrer en Braise. C'est temps de guerre ! Montez, je vous conterai.

Avec un franc sourire, il enfourcha son demi-poney et tendit le bras vers la bretonne pour l'inviter à l'y joindre. Gégé, Lulu et Bébert l'immitèrent avec moins de classe, et se tinrent près au grand galop.
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Maeve

Mais bien sûr ! Où ça ?

Un ange passe. Mais de quoi parle-t-il ?
Se pourrait-il que, sous ce corps de rêves et ces principes princiers, se cache... Un simple d'esprit ? Damned !

A l'auberge ! Oui. Je vous-y pose, c'est sur ma route. Ouf. Tout cela n'est que la cause d'une petite absence, certainement. Peut-être que, pendant un instant, il s'imaginait en ma compagnie, à Vannes ou chez lui, à faire une ballade fort agréable... Ou pas. Mais je doute que vous puissiez dans l'immédiat rentrer en Braise. C'est temps de guerre ! Montez, je vous conterai.
- De guerre ?

Alors l'attaque du couvent, c'était pas du faux ?
J'aurai du être inquiète, c'est certain ; quand pourrai-je rentrer à Vannes ? Comment, avec qui ? Me ferai-je agresser par de farouches ennemis ? Reviendrai-je à temps pour le Tro Breizh du BC ?
Mais non. Du haut de sa belle bête, le prince lui tend la main. Il sourit franchement, faisant briller sa dentition à en faire pâlir le soleil. J'en reste bouche bée... A mon tour d'avoir une absence.
Mais je me reprends vite, et grimpe maladroitement derrière le jeune homme. On a pas beaucoup de place, sur ce mini-cheval. Aussi suis-je bien près du petit Josselinière, ce qui m'enflamme en très peu de temps les joues. Mais il ne le voit pas, tout va bien.
Je jette un coup d'oeil aux gardes, vérifiant que l'un d'eux a bien pris mes affaires. Je n'irai nulle part sans elles ! Mais il les a, no panic.

Donc... Vous êtes en guerre ? Rassurez-moi, c'est n'est point contre le Bretagne ?

Subitement, tout s'éclaire. Mais c'est bien sûr !
L'Anjou et la Bretagne sont en guerre. Les soeurs me gardaient en otage sans trop savoir que faire de moi ; en appelant Aimbaud, je les ai aidé ! Et désormais, il m'emmène en un lieu obscur où il compte bien me tenir recluse. Son absence tout à l'heure : c'est que monsieur ne comprenait pas pourquoi je persistai à nommer "Auberge" ma prison. Et son "Je doute que vous puissiez rentrer dans l'immédiat"... Aucun doute !
Ah ! Quel malheur ! Coment ai-je pu croire qu'un tel homme, si charmant et si princier, puisse être honnête ? ... J'ai mal appris mon cours. Pardon, Princesse.
Comment m'échapper ?
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Maeve

Plan 1 : Je feins un malaise. Ils m'emmènent chez un médecin ; ils attendent dehors, le médecin devient mon complice, me fait sortir par la porte de derrière, et m'offre un coche qui me ramène à Vannes.
Ouais mais nan. Le médecin est angevin, il sera avec eux.
Plan 2 : J'assome le prince, le fais tomber du poney, attrape les rênes et galope jusqu'à Vannes.
Mais j'aurai trop mal aux fesses, si je parcourais toute cette distance. Ca ne va pas.
Plan 3 : Je hurle aussi fort que je peux jusqu'à explosion des oreilles des méchants.
Mais après j'aurai plus de voix pour chanter. C'est nul.

Tant pis, je ne puis que me résoudre à avancer dignement -comme l'aurai fait Gwenn-Ann- jusqu'à ma pris...

Anelha ?
- Mademoiselle ! Vous voilà enfin !

Aussi surpris que moi, Unbeau et ses gardes s'arrêtent. Ma femme de chambre est bien là ; oui, c'est elle ! Sauvée ! Mais euh... Elle n'a pas l'air tellement ravie. Du fait que je suis sur un étroit poney en compagnie d'un jeune homme ? Sûrement.

Madame la Baronne vous sera extrèmement reconnaissante pour avoir veillé sur Mademoiselle, Messire. Mais je puis prendre la suite, désormais.

Le ton était sans appel. Pas fine, ma domestique ! Le preneur d'otages va sûrement l'envoyer paître ; il faut vite que je saute sur l'occasion ! Enfin, là, je saute plutôt à terre.

Oui ! Merci beaucoup, euh... Mon bon prince. Malgré la tentative d'enlèvement, je préfère garder de bonnes relations ; au cas où un jour, l'Anjou et la Bretagne ils se feront plus la guerre. Et pis, c'était classe comme enlèvement... Qui n'a jamais rêvé d'être enlevée par un doux prince charmant ? Nous allons finir à pied. Je rougis, m'embrouille, bafouille. Faute de mieux, je fais une révérence maladroite. Puissiez-vous passer mon bon souvenir à ma tante. Souvenir, souvenir... Faut dire que la seule fois où je l'ai vue, je mesurais trois pommes de moins. Mais qu'importe, c'est pour la forme ! Bonne route ! Si vous venez à passer par Vannes ou par Bubry, un jour... N'hésitez pas. Et blablablablabla.

Bon, on y va ? Anelha récupéra mes affaires, puis la troupe s'éloigna. J'adressai un timide signe de main à mon sauveur-kidnappeur, avant de le regarder s'éloigner puis, enfin, disparaitre.

Ne restons pas là, Mademoiselle ; les temps ne sont pas sûrs.
- Oui ; nous voilà au coeur du repère ennemi ! Allons acheter un casse-croute et un coche, et filons !
- Au contraire, nous devons rester en ville, Mademoiselle.
- Tu aimes le risque ?
- Mais... Nous pourrions être attaqués par les francs-comtois !
- Hein ? Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?

Et, sur le chemin de l'auberge, Anelha m'expliqua tout.
Comment elle était venue me chercher ici sans me trouver ; Protozoaire ayant disparu. Et comment, surtout, nous nous retrouvions désormais au centre d'un conflit qui n'était pas le nôtre.
Mais moi, y a surtout un truc que je retiens. Unbeau, il m'a pas enlevé en fait. Il m'a carrément sauvée, du début à la fin ! Qu'il est bel, qu'il est fort, qu'il attentionné... AH ! Le prince charmant. C'est lui. Mais il est pris ! ... Je vais finir vieille fille -j'ai jamais compris cette expression ! On finis toutes vieilles, nan ? Mais bon, c'est l'expression d'usage pour les princesses sans prince. Alors j'utilise.
Anelha me regarde étrangement. A-t-elle deviné mes pensées ? J'enchaine.

Mais quand pourrons-nous rentrer ?
- Seul l'avenir nous le dira ! Il faut attendre la fin de la croisade, Mademoiselle.
- Mais... Le Tro Breizh, la chasse ? Mon anniversaire ?

...

[Le soir venu]

Bien installée dans une chambre à l'étage, je m'empare d'une plume, d'un encrier et de parchemin. Donner des nouvelles, et en prendre... On est loin de tous, ici. C'est la misère !

Citation:

Maman,

Je suis désolée de ne pas t'avoir écrit plus tôt, mais j'étais souffrante. En quelques mots : je suis à Saumur. Des soeurs m'ont soigné, Papy a disparu, Unbeau de Josselinière m'a sauvée et Anelha m'a retrouvée. On est dans une auberge de la ville ; en sécurité, puisque les armées des François en croisade sont à l'extérieur. Par contre on peut pas sortir... On ne reviendra que quand tout sera fini.
J'ai recontré deux madames : Pythy, qui te connais, et Prisci. Elles m'ont offret l'hospitalité , mais bon, on a opté pour l'auberge pour ne pas déranger. Tu vois, on est bien entourées.
Je veux des nouvelles. Tu vas bien ? Père aussi ? Et Lastree, Lallie, GS ? On est pas attaqués, nous aussi ?

Tu me manques.
Medb

C'est plutôt bien tourné ! ... Faut pas croire ; Anelha m'a un peu tout dicté. Mais on s'en fiche ; je suis d'accord avec ce qu'elle a dit.
Un pigeon -j'ai pris celui qu'avait l'air le plus breton. Fier, fort, un peu grassouillet-, un envol. Pourvu qu'il trouve son chemin !
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C'est quoi c'pays ?

Maeve

RP ouvert à tous ; aux cités comme aux inconnus. Bon jeu !

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Papy d'Amour,
AU SECOURS ! Je suis retenue prisonnière par des vilaines religieuses au couvent de Somur, viens vite me chercher !
Ta p'tite fillotte préférée.

Je roule le papier, et enchaine. Faut mettre toutes les chances de son côté.

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Tentons le tout pour le tout...

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Aimbaud

Maeve

Aimbaud

Maeve

Aimbaud

Maeve

Aimbaud

Maeve

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[RP] C'est quoi c'pays ?