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[RP] Une organisation vachement bien organisée

.mahaut.
Ce RP fait suite à cet autre RP totalement improvisé. Evidemment, les courriers sont publiés avec l'autorisation des joueurs.



- La la la laaaa... La la la laaaaa ! LA LA LA LAAAAA ! La la...
- Cessez ce bruit infâme, c'est une oraison ou quoi ?
- C'est une marche nuptiale ! J'ai l'esprit en fête !

Se promenant dans la taverne "La Crevette à l'arnica" (taverne la plus haillpe des royaumes), Mahaut chantonnait. N'allez pas croire qu'elle avait une voix atroce, non. C'était plus le sens du rythme qui posait problème. Elle était de ces gens incapables de taper des mains en rythme pour marquer un refrain. Vous savez le "CLAP CLAP CLAP clap CLAP" ? Voilà. Celui que tout le monde entend. Bien entendu, elle s'en foutait puisque sa mauvaise foi était sans limite (contrairement à son foie qui allait très bien, merci pour lui, bonjour à la famille).

Elle était d'humeur joyeuse. Joyeuse et affairée. Oui, c'était très inquiétant, et Anatole, son écrivain particulier et néanmoins souffre douleur, la regardait avec appréhension.


- Lynetteuh se marieuuuuuuh ! Lynette se marieuuuuuh ! Lynetteuh se...
- Laissez-moi deviner... "marie" ?
- Non.
- Ah ?
- Marieuuuuuh ! Avec un Duc ! Youpidouuuuu !


Consterné par le "youpidou", Anatole fit semblant de ne pas voir la pirouette ratée et se boucha les oreilles à temps avant d'entendre le chapelet d'injures qui suivit.
Elle se releva néanmoins et continua à collecter son matériel. Encre, papier, plume, épée (pour tailler les plumes de façon convaincante), papier eeeeeeeeet...


- Anatooooole ?
- Ouais, ouais, j'ai compris. On écrit à qui cette fois ? Non parce que la lettre pour l'évêque vous m'avez fait honte, hein ?
- Ta ta ta ! On écrit au parrain de Lynette ! Il FAUT que quelqu'un la mène à l'autel hein. Je vous ai dit qu'elle se mariait ?
- Pfff... Bon, allons-y, je suis prêt.
- Près de quoi ?
- Non mais taisez-vous, ce sera plus simple, pitié...
- Je me tais ou je dicte ?
- Pfff...
- Non mais c'est pas clair... Allez-y, notez !




Messire Reese,

Vous ne me connaissez pas plus que la dernière fois où je vous ai écrit et où vous ne m'avez pas répondu. Notez, le pigeon a pu se perdre, avec tous les boulets de canons partout, hein ?

Bref, vous ne me connaissez pas mais je suis Mahaut, enchantée. Je suis une amie d'Erwelyn, même si nous on l'appelle Lynette.

Donc, Lynette va se marier. Oui je vous l'annonce d'un coup, c'est plus amusant. Elle va se marier avec un vieux duc bourguignon. Vaxi quelque chose. C'est classe, hein ? La consécration, quoi, vu qu'on n'a jamais réussi à la marier avant.
Le problème, c'est que Lynette n'a plus ses parents. Allez-y, mouchez-vous, c'est l'émotion, c'est normal. Il lui faudrait donc quelqu'un pour la mener à l'autel. L'autel à l'église pas l'auberge, ça, le mari s'en chargera.
Comme elle m'a souvent parlé de vous, je me suis dit que vous accepteriez peut-être d'être le vieux sénile en charge de l'amener devant le curé pour épouser un autre vieux sénile. Si vous voulez, les rôles sont interchangeables, on jouera à "qui est le bon mari ?", voilà qui fera une animation parfaite.

Même si l'idée ne vous enchante pas, je sais que Lynette serait très émue de vous revoir et elle a bien besoin d'affection depuis son accident. Ne restez pas insensible à cet appel. J'vous paierai s'il le faut. Non, Anatole, je ne dirai pas combien, continuez d'écrire. Si je dis une somme je vais être obligée de la payer.

Je vous en prie, répondez-moi, et encore mieux ! Venez pour le mariage. On vous fera un siège à roulettes si vous n'arrivez plus à marcher. Et il y aura des toasts pour les invités à dentier, soyez sans craintes.

En espérant avoir de vos nouvelles, bien éthyliquement,

.mahaut.


Satisfaite, elle contempla la lettre. Voilà, une belle surprise pour Lynette et une bien belle émotion au mariage. Elle soupira d'aise.

- Allez hop, on l'envoie en chronopigeon, pour être sûre qu'il le reçoive ! Pendant ce temps là je vais vérifier les commandes pour le buffet. 3 tonneaux par invité, c'est un peu juste, non ? Pis c'est le Duc qui paye, il peut se montrer large... Allez, on monte à 5.

_________________
Erwelyn
Rp écrit à quatre mains et tiré d'une conversation entre nos deux poulettes


Assise à une table de la Crevette à l'arnica, Lynette maronnait sur les derniers événements survenus depuis son arrivée à Bergerac. A peine un pied posé dans le bourg et voilà que tout avait été chamboulé par l'autre fou de Duc bourguignon. Et depuis, tout s'était précipité. Les ponettes s'étaient évidemment jetées à corps perdu dans l'organisation du mariage, qui n'aurait sans aucun doute jamais lieu, et avaient commencé à envoyer moult courrier pour que tout puisse se faire rapidement. Évidemment, le couard de Vaxilart n'avait encore pas lâché le morceau pour leur dire que tout ça n'était qu'une vaste fumisterie. Et évidemment, Lynette refusait d'être celle qui céderait la première. Après tout, tout était sa faute, à lui, alors il devait assumer. Elle ne voulait pas être celle qui briserait le rêve des deux sœurs, même si elle allait se prendre une bonne remontée de bretelle quand elles l'apprendraient. Mais moins que le Duc, quand même...

Bref, ça carburait sévère là-haut, et elle venait juste de poser une bouteille de liqueur de poire sur la table quand Mahaut fit son entrée, l'air décidé.


Alors alors alors... combien ?

Air interloqué de la mainoise. Combien quoi, de fleurs, de bouteilles, de tonneaux, de jongleurs, de nobles y aurait-il à son pseudo mariage ?

Combien ?

La fille de son papapair secoua la lettre sous le nez de Lynette.

Combien tu me payes pour pouvoir lire la lettre de Reese ?

Une lettre de Reese ! Fianchtre, il avait écrit à Mahaut, ben ça alors. Voilà une surprise surprenante...

Haaaaaaaaaaan
Trois milliards ?


Évidemment, ça valait au moins ça !

D'abord je dois te faire lire celles que j'ai envoyées.

Air entendu et hochement de tête sage de la presque-future-pas-mariée-et-qui-va-pas-l'être.

Voilà, la lettre à Honoré, puis celle au vieux.

Au passage, la brune attrapa des popeuh flambés à la mirabelle – faut dire qu'elles étaient deviendues 'achement douées pour le flambage des popeuh – et se planta devant la mainoise.

Lettres en main, menottes légèrement tremblantes, l'enluminure bâclée parcourut doucement les courriers envoyés. D'abord celui pour Honoré. Fichtre, Mahaut lui avait vraiment écrit... elle lui demandait vraiment d'officier au mariage... et lui parlait vraiment de Notre Dame.
Une goutte de sueur perla sur son front. L'angoisse la prenait. Tout ceci commençait à aller vraiment trop loin. Demain, elle irait voir le Duc pour lui secouer les puces, sinon ils courraient à la catastrophe...
Ensuite, elle lut fébrilement celui adressé à Reese, qui ne devait pas s'attendre à ce genre de nouvelles. Mais bon, vu depuis quand ils ne s'étaient pas croisés, ça aurait tout à fait pu arriver. Donc, il savait tout. Et en plus, il lui avait répondu. Au moins, elle savait qu'il n'était pas mort, c'était un bon point. Sûrement qu'il avait du lui adresser tout plein de remerciements et lui dire qu'il était tout fier de sa filleule, c'était la moindre des choses !


Chuis quand même étonnée que Reese ait répondu, je l'croyais mort à force le vieux.

Oui, hein ? J'ai rien fait pour.

Et puis, n'y tenant plus, elle attrapa Mahaut au poignet et le secoua vivement. Enfin vivement... autant que l'handicapé qu'elle était deviendue pouvait le faire quoi.

Et alors il a dit quooooooiiiiiiiii

Hmmm, je sais pluuuus

Oh la goujonne, comment qu'elle essayait de la feinter !

Aaaaaaaaaah, tu peux pas faire çaaaaaaaaaa

Où ai-je donc bien pu mettre cette lettre ?
Je l'ai lue à Orka et ensuite ?


Fébrile encore, Lynette tenta un :

Tu l'as jetée ?

J'étais sûre de l'avoir sous la main...
Je vais voir à la cave


Zieutant la brune en train de descendre, elle lui cria à travers la porte ouverte :

Ramènes une bouteille en même temps, j'vais en avoir besoin !

Ben oui quoi, des mois que le parrain n'avait pas répondu à ses courriers, et voilà qu'après l'annonce de son faux mariage que tout le monde croyait vrai sauf ceux qui savaient qu'il était faux mais qui, convenons-en, n'étaient pas très nombreux - ceux qui savent, pas ceux qui ne savent pas, vous suivez ? - bref, vlà-t-y pas qu'il se mettait à répondre aux lettres maintenant !
Ça valait vraiment à boire toute cette histoire...


Oooh une bouteille que je croyais perdue !
Mince, toujours rien...
Je l'aurais laissée en taverne ?


Mais non voyons !

Grattement de tête de la Mahaut.
Et mainoise légèrement sur les nerfs...

Tu dois l'avoir sur toi enfin !
Une lettre de Reese ça se perd pas comme ça !!


Palpage de poches...

Bah, c'est un croulant tu sais.

Tapotement nerveux sur la lourde table en bois...

Ça se choie, ça se conserve des années !

Ah ? Tu fais ça toi ?

Plus que nerveux, là, le tapotement.

Ben voui !

Argh, l'attente était insoutenable. Juste voir son écriture, juste voir un mot de lui pour se rassurer et savoir que non, il n'était pas allé rejoindre Aristote. Juste ça...

Mais, mais, mais c'est Reese bordeeeeeeeel !

Ben ouais quoi oh ! Fallait pas pousser mémé dans l'eau du bain en la jetant dans les orties non plus !

En fait, c'est amusant que tu m'en parles parce qu'il disait quelque chose que je n'ai pas manqué de relever... à propos de toi et le mariage.
Alors c'est dommage que je ne la retrouve pas...


Quoi, quoi quoi ?

Oups, c'est vrai que Lynette et le mariage... Quiconque la connaissait depuis assez longtemps savait que c'était loin d'être sa tasse de thé, et voilà qu'elle débarquait en Périgord et qu'elle annonçait - enfin plutôt le Duc, remettons les choses à leur place – qu'elle allait passer à la casserole. Forcément, y avait un truc qui clochait.
Air détaché...


Du genre ?

Je ne sais plus exactement, je voudrais garder ses termes exacts.
Hmm


Et l'autreuh... Bon, aux grands remèdes les grands moyens... ou le contraire, mais en tous cas, fallait passer à une autre tactique si elle voulait que Mahaut lui sorte enfin cette cornegidouille de lettre !


Bon, tant pis, je vais boire seule ma bouteille de liqueur de poire alors...

Roooh de suite !

L'air innocent, elle déboucha une bouteille, humant son parfum au passage. Parfum qui d'ailleurs éclatait les boyaux rien qu'en approchant les narines.


Ben ouais, carrément.

Oh je l'ai !

Sourcils levés, alors qu'une chope se remplissait doucement, et indifférence feinte.

Ah tiens

Garde la lettre bien en l'air.
Fait de même avec la bouteille.

On échange, mais pas d'entourloupe

Elle était dans mon décolleté en fait...
Bon je te la lis phrase par phrase.


Offuscationnement total de la Lynette :

Haaaaaaan tu gardes une lettre de Reese dans ton décolleté !!

Tatatatata, cette lettre est ma propriété.
N'y vois rien de personnel, c'est le seul endroit où ça ne risque rien vu comme on me fait la cour en ce moment.


Évidemment...

_________________
Erwelyn
Alors ça commence par
« Mam'zelle Mahaut »
C'est moi, ça


Air niais...

Il a toujours su bien s'exprimer.

« Je suis navré d'avoir laissé votre dernier courrier sans réponse, il me semblait pourtant avoir griffonné un petit quelque chose à votre intention.
Je crains que le messager ai du m'arnaquer de 3 écus le bougre ! »


Oh, il s'excuse en plus, quel galant homme.

Les vieux se font souvent arnaquer.

Hochement de tête approbateur :

Et il se fait anarquer tout le temps, en effet.

Tss
« Pardonnez mes propos quelques peu outranciers mais ça me fiche en rogne de telles infamies ! »


Oh, il est en colère !!!

C'est vrai qu'il parle bien.

Ouais, il est noble, c'est pour ça

« Rahhh l'a profité de ma gentillesse ce sagouin de manchot ! Pourtant, j'avais glissé la lettre dans sa poche... Je comprends pas... »

Manifestement il aime être très proche de malandrins.


Ça aide, en effet

« Bon, revenons au contenu de votre lettre. Ahem... Je sais pas bien par quoi commencer... »
Il vient ce verre ? Si tu veux la suite il faut hein ?


Ah ben ouais, faut bien nourrir la bête... débouchage de bouteille et oreilles aux aguets de ce qui va viendre, Lynette lui sert une énorme chope.

Tiens, bois, ceci est mon sang.

C'est fou les réflexions qui viennent en tête quand on est perturbé...

Boit une grande gorgée.

Assieds toi.

La mainoise s'assoit sagement. Ne pas la perturber, ne pas la perturber, sinon elle risque de tout arrêter d'un coup ! C'est que c'est sensible ces p'tites bêtes là.

Ca sera mieux, je crois, après ton accident.

Je me tiens à ma canne aussi ?

Main tendue, Lynette attrape son balai-canne, confié par Mahaut à son arrivée pour quand elle se trouve dans la taverne. Question logistique qu'elle lui a expliqué. Une histoire de sol qui se nettoie tout seul quand elle se déplace...
Bref, toute son attention est maintenant tournée vers la brunette, lèvres entrouvertes. Non, pas encore de bave aux lèvres, mauvaises langues ! C'est une enluminure bâclée, pas une vieille sénile non plus ! Tsss.


Se racle la gorge et reprend.

« Déjà, en tant que parrain d'Erwe, je me demandais si j'avais pas un droit de véto sur cette union... 
Honnêtement, ça m'arrangerait. Vais tâcher de me renseigner. »


C'est meugnon ça.

Ca alors ! on dirait qu'il est contre !

Sourire idiot...

Oui, bizarrement.

« A mon avis, elle est trop bien pour lui. »

Vérifie qu'elle ne s'évanouit pas.

« Il n'est que Duc, c'est franchement pas jojo. »

Ben duc c'est pas mal quand même nan ?

Quel manque de discernement de sa part ! Un duc !

Il est vieux, c'est pas de sa faute

Reprend une gorgée.

Je continue ?

C'te question !

Bien sur !!

Sinon on reprend demain hein ?

S'accroche à la table.

Naaaan

Tu as l'air pâle.

Ça va aller...

« Pis, il lui faudrait quelqu'un de moins vieux. »

De la part d'un vieux, c'est amusant.


Ouais, il doit pas se rappeler de son âge...
Bon, un moins vieux, soit


Boit une gorgée et en tend à Lynette.

Allez, bois.

C'est pas qu'elle aime qu'on lui dise ce qu'il faut qu'elle fasse, mais vous avouerez qu'elle peut pas refuser là quand même...

« Un peu comme moi, tenez ! »

C'est lui qui a dit ça ? Un peu comme lui ?
Je sais pas qui est le plus vieux des deux, notes bien


Je lis ce que je lis hein !
« Malgré ce qui se raconte, j'tiens encore debout ! Enfin, attablé dans une taverne, n'empêche que c'est amplement suffisant. »

C'est vrai que c'est suffisant pour vivre, j'en suis la preuve vivante !


Reprend la choppe de force.
Reste accrochée à la poignée.

Tu veux la suite ?

Ouiiiiiii

Donc tu lâches cette choppe.

Lâche tout sagement.

Vouala

« Blague à part, il vous faut trouver un moyen pour annuler c'machin là, je me sens pas de faire ça. »

Oh ?
Mais, et mon mariage ?


Moue bizarre... A force elle allait vraiment y croire à ce mariage à l'écouter, fichtrebleu !

« De l'accompagner à l'abattoir.. Non, c'est décidément trop cruel ! »
Il a du cœur, c'est un fait

Aaaah on en vient au passage dont je voulais te parler !
Mais j'ai soif...
Je descends à la cave, bouge pas.


Oh y en a encore après ça ?

Ah oui ça dure encore !

S'évente avec la lettre.

Ben dis donc.
Il en avait des choses à dire...


Prend une bouteille et se sert.

Lynette ?
Pourras-tu m'expliquer ce qui suit ?


Ouiiiiiiiii ?

Ah... quoique... ça dépend...

Euh peut-être oui.

Je cite : « Pis, elle devait se marier avec moi, vous l'imaginez à mon bras en route vers l'autel ? »

Oh

TU DEVAIS TE MARIER AVEC LUI ?

Gloups, damned, elle s'est fait eu.

Mais euh... juste un petit peu.

Avec un noble ?

Mince, c'est qu'elle se mettrait en pétard la brunette ! Vite, trouver l'explication à la chose...

Pis après il a disparu !!!

...
...


C'est pas ma faute !!! Il donnait plus de nouvelles, rien !

Il t'a abandonnée ?

Oui !!!

LE GOUJON !

Les absents ont toujours tort, vous saviez pas ?

Ben ouais !!!
Plus de nouvelles depuis des mois et des mois...


Et paf, en rajouter une couche, histoire de...

Alors je brûle la lettre et on ne le recontacte plus ! L'affaire est réglée.

Même qu'il est passé à coté du Périgord et qu'il est même pas viendu me voir !

HAN

Hé ! Sacrilège ! Nameho !

Ah mais nan, brule pas çaaaaaaaaaaa

Si, il t'a fait du mal, il ne te mérite pas, il devait t'épouser !!!

Ca reste mon parrain tout de même...

Tss

Ben ouais ! il m'a proposé trois fois en tav... euh...

QUOIIIIIIIIIII ?

Tortille ses doigts, c'était encore mal barré cette histoire...

Enfin, tu vois quoi, l'alcool, tout ça.

Foudroie Lynette du regard.

Il devait avoir trop bu encore...
Mais me regarde pas comme ça !


Se fait toute petite.

Trop bu ? Pas assez je comprends mais "trop"...
Tu lui as répondu quoi ?


Ben oui bien sur !!!

Ah, je préfère.

Ahem...enfin à peu près quoi...

Pardon ?

Je croyais que c'était une blague moi !

Oui c'est oui, hein ?

Beeeeeen...j'ai dit que c'était pas une bonne idée...

QUOI ?

Mais peut-être que ça serait oui si je le croyais pour de vrai.

Baisse la tete, s'attend à ce que la foudre s'abatte sur la Crevette à l'arnica.

Quand un noble te propose ça, même pour rire, tu dis OUI et tu fais signer des témoins !
C'est la base !


Mais s'il disparait après ?

Ben évidemment ! Il niera !

Ouais, ça nie tout le temps, un noble...
_________________
.mahaut.
Mahaut était sidérée. Enfin, elle n'arrivait pas à le prononcer, mais dans l'esprit, elle l'était. Non mais ! Non mais oh !
Elle écrivait tranquillement à un vieux croulant pour qu'il vienne mener son amie à l'autel, quitte à baver un peu sur les tapis, et elle se retrouvait avec un "ah oui mais non en fait c'est moi qu'elle doit épouser". Les vieux nobles se croyaient vraiment tout permis.

Et Lynette, hein ? Oh, elle avait bien compris que Lynette avait de l'affection pour le vieux. Son éducation aristobidulienne, que voulez-vous, ça faisait de tout le monde des lopettes.

Du coup, elle pardonnait, voulait qu'il vienne, elle avait même supplié Mahaut de le lui dire. En lui disant de préciser un truc sur des chevaux blancs. Ridicule. Au prix de la location ! Alors qu'un poney rose faisait tout aussi bien l'affaire ! Et puis cette manie de s'extasier devant ce qu'il écrivait, au lieu de s'indigner du fait qu'il l'avait abandonnée ! "Il a dû avoir des soucis" Pff. Et alors ? Quand Lynette avait été blessée au point de ne plus bouger pendant des semaines, il avait pris des nouvelles, lui ? Pis d'abord, s'il arrivait à écrire à Mahaut, pourquoi il arrivait pas à écrire à Lynette, hein ?

On pouvait la prendre en défaut en matière de logique, et ce assez souvent, mais jamais en ce qui concernait un mariage avec un noble. Jamais. Elle avait donc étudié la question et le vieux croulant était en tort.

1) Il avait séduit une jeune et innocente mainoise. Bon, passe encore, ça se fait dans les grandes familles, même si le cours de la mainoise est assez bas en ce moment, rapport à l'Anjou.
2) Il l'avait demandée en mariage.
3) Trois fois !!! Autant une fois, on peut nier, dire qu'on était sobre ce soir là, voire même qu'on venait de perdre la tête et que si la gracieuse jeune fille en face voulait bien l'aider à décoincer son genou, merci bien, avec ce temps humide, hein ? Mais trois fois ! Trois fois c'est volontaire. Impossible de nier.
4) Au lieu de la mener simplement devant un curé, môssieu s'était barré. Bon, ça aussi, d'un noble, passe encore. Cette manie de partir bouter les ennemis, on pouvait tenter de leur dire de rentrer à temps pour midi, rien à faire. Et après ils saignaient sur les tapis, quelle horreur...
5 ) Donc il était parti mais sans donner aucune nouvelle, même maintenant qu'il semblait prêt à revenir ! Faute, monsieur l'arbitre ! A terre ! Peine alti ! Houuuuu ! On pouvait dire ce qu'on voulait, mais c'était bel et bien un abandon. De fiancée et néanmoins filleule. Double abandon, ne repassez pas par la case "pardon", n'embrassez pas la mariée.

Alors si cette pauvre Lynette pardonnait, sans même se demander pourquoi il répondait aux lettres d'une inconnue et pas aux siennes, Mahaut, non. Elle fulminait. Après avoir rassuré la mainoise, fait semblant de pardonner en croisant les doigts dans le dos, et lui avoir donné la lettre pour qu'elle ait une trace de l'infâme salaud en chaise roulante, elle la mit poliment hors de la taverne et hurla à Anatole de se manier les miches.

- Papier, encre. Si vous voulez dessiner des têtes de mort autour pour faire peur, allez-y.
- Oh non, je dessine mal, ça ressemblera à des choux fleurs, c'est très embarrassant...
- Raaaah, Limousin que vous êtes ! Vous ne servez donc à rien ?
- Ben j'écris mieux que vous quand même, depuis que je suis à votre service, vous ne prenez, dieu merci, plus la plume.
- Vous avez intérêt à noter tout ce que je dis. Allez-y.




Messire la semie-hauteur,

Oui, vous êtes vicomte, donc la moitié d'un comte qu'on appelle "Sa Hauteur", c'est donc logique. Commencez pas, hein.

Je ne saurais vous dire ce que votre réponse a provoqué. D'abord ravie, j'ai ensuite été profondément choquée. Ce que j'y ai lu m'a réellement surprise et j'ai dû en parler à Lynette pour mieux comprendre. La pauvre était toute chamboulée. Un instant, j'ai même proposé de brûler votre lettre pour ne plus en parler mais elle aurait été capable de me brûler elle même pour la récupérer. Bizarre, hein ?

Bref. Pour que vous compreniez, je vais tout reprendre depuis le début. J'essaye avec ma sœur Orkaange, de marier Lynette depuis des mois. A un noble, évidemment, parce qu'à 50 ans, si on n'a pas épousé un noble, c'est qu'on a raté sa vie. La mainoise ne se prête pas volontiers à ce projet et nous bataillons sec pour la convaincre.

Un beau jour, après un accident particulièrement douloureux où nous avons cru la perdre, elle et sa liqueur de poire, elle débarque chez nous et nous annonce enfin une grande et belle nouvelle.

Elle se marie avec un vieux duc sénile bourguignon. Et croyez moi, en guise de projet, ça se pose, hein. C'est l'aboutissement d'une vie. Vue l'espérance moyenne de ce genre d'homme, elle sera bientôt veuve, riche et pleine de vin. Dans sa cave. Cessez de rire, Anatole.
Bref, la totale éclate. Du coup, pensant faire plaisir, je vous écris. Et là, LA ! Ecrivez en gros Anatole, je veux qu'il voie bien que je m'énerve. Reprenons.

LA, j'apprends que vous deviez épouser Lynette ?? Sautez une ligne.

Évidemment, je l'ai convoquée. Elle m'a appris, des larmes dans la voix, que vous lui aviez proposé, 3 fois même, et qu'elle avait accepté. Bon, j'avoue, ça m'a soulagée, elle aurait été capable de dire non, elle est bizarre des fois. Mais elle avait dit oui. Et là, LA !

Réécrivez en gros, Anatole, et soulignez en rouge. Vous avez fait baver la règle, bravo, quel limousin vous êtes, c'est tout sale maintenant... J'en étais où ?

Ah oui. Là, j'apprends que vous vous êtes ensuite évaporé, l'abandonnant sans donner le moindre signe de vie pendant des mois !! MESSIRE LA SEMIE HAUTEUR, VOUS N'ÊTES QU'UN GOUJON !!!

Pfiou, ça fait du bien. Dieu merci, Lynette va maintenant épouser quelqu'un de bien et ne pensera plus à vous. J'avoue avoir bien envie de vous interdire de venir, maintenant, mais la donzelle a du coeur et m'a suppliée à genoux de vous laisser assister à la cérémonie, qu'elle vous pardonnait etc.

Je ne vous dis même pas comment elle était pendant la lecture de la lettre. A deux doigts de défaillir. Oui, elle est déjà très noble dans son comportement.

Alors soit, vous êtes convié. Mais si vous la faites pleurer, je n'hésiterai pas à vous botter les fesses, tout vieux croulant que vous êtes. Cessez de rire, Anatole, c'est pas parce que je tiens pas debout que j'en suis capable avec une bonne bouteille. Je suis fort déçue de votre attitude, j'espérais les vicomtes plus sérieux que ça.

Ça me fait penser que je dois surveiller le mien, tiens. S'il sort un jour du monastère, évidemment. Il est capable de faire comme si il ne me reconnaissait pas.

Donc vous êtes convié. Interdiction de faire la tête, ne pourrissez pas le plus beau jour de sa vie. Elle m'a demandé de vous transmettre une histoire de cheval blanc, que ça marche aussi avec des chevaux blancs. La pauvre devait parler de cheveux blancs, ça colle plus. Aucune idée de ce qu'elle entend par là, je transmets par pure amitié.
Voilà, je suis toute chamboulée aussi de cette situation, moi. Anatole, passez moi la mirabelle. Vraiment, on ne peut pas faire confiance aux hommes. Tss.

Ah oui, je signe :

Mahaut



Elle arracha le courrier des mains de l'écrivain particulier, le plia, réalisa une magnifique cocotte, puis un bateau, et laissa finalement le soin à Anatole de l'attacher à un pigeon. Enfin à plusieurs, vue la longueur du machin.

Lynette épouserait l'homme qu'elle avait choisi, pas celui qui l'avait abandonnée. En tant que véritable amie, elle y veillerait. Il faudrait qu'elle prévoit des couches taille adulte pour le vicomte, quand même, puisqu'il risquait d'oublier.

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.mahaut.
- Et là il lui dit... mouahahahah... vous allez voir, c'est tordant... il lui dit... Ah ah ah... il lui dit "accroche toi au pinceau, j'enlève l'échelle" ! HA HA HA !
- Et après ?
- HA HA Ha ha ha. Après ? Ben... c'est tout, ça s'arrête là... Il enlève l'échelle, voyez. Donc l'autre tombe.
- Ah, il se fait mal ?
- Ben euh... l'histoire le dit pas mais... Enfin c'est pas ça qui est drôle... C'est qu'il lui dit "accroche toi au pinceau", en fait.
- Et il s'est accroché ?
- Gnnn... Oh regardez, des pigeons ! Vous avez du courrier !


Il avait beau faire de son mieux, Anatole n'arrivait pas à élever Mahaut à un niveau d'humour glacé et sophistiqué. A chaque fois elle riait au mauvais moment, ou bien ne riait pas du tout. Sans parler de ses blagues à elle, qui se terminaient souvent par un coup en pleine tête ou des braies au niveau des chevilles devant des gamins hilares. Allez faire passer ça pour la fille d'un pair de France, vous ! Y'en avait qui avaient des soucis à se faire.

Du coin de l'oeil il la suivit attraper le pigeon, le secouer, lui ouvrir le bec, se souvenir que non, les messages sont attachés à la patte, chercher la patte, attraper le message, le détacher.
Elle entra tout en lisant. Evidemment, elle n'avait pas lâché le pigeon qui, terrorisé, les regardait de ses yeux fous de volatile (façon "Ha ! Il y 10 milliards d'années, vous auriez moins fait les malins, spèce de p'tits mammifères !").
Soudain, elle jeta le pigeon vers le plafond. Surpris, il n'eut pas le temps de réagir, et se cogna contre une poutre avant de retomber dans l'assiette d'Anatole.

- Raaaah nooooon ! Regardez ce que vous avez fait ! Un potage tout à fait correct !
- ME BOTTER LES FESSES ?? ME BOTTER LES FESSES ?
- Non, j'irai pas jusque là, je sais bien que vous me tueriez, mais quand même, vous pourriez faire attention un peu !
- LYNETTTTTTTTTTTTTTTTTTTE ! Ton parrain sénile a répondu !


Elle relut la lettre, en rage. Oh, lui, il allait souffrir.





M'dame Mahaut,

Pfiou ! Je sais pas bien par quoi commencer... Si, par vous faire les gros yeux, z'avez fait lire mon courrier à Erwe, c'est honteux !
Je n'aurai peut être pas choisi ces mots si je l'avais su, m'enfin c'est fait.

Si je n'ai plus donné signe de vie, c'est que j'étais entrain de caner ! Croyez moi, j'ai failli y rester plus d'une fois. J'ai du perdre 30 kilos à force de gerber du sang... Bon, j'vous passe les détails mais un conseil, ne bouffez jamais en Bretagne.
Là, depuis quelques semaines, je reprends un peu de gras.
Espérons que ça dure...
Enfin bref, j'étais gravement malade. De fait, j'pouvais pas donner de nouvelles. Réfléchissez y, ça se tient.

J'imagine que "goujon" fait référence à l'emblème familial... Alors, je dirai que oui, je suis un goujon !

Z'êtes bien trop bonne de me laisser assister à la cérémonie, par contre il faut que vous sachiez un truc : je ne souris jamais. Donc, fatalement, j'vais faire la gueule. Ça paraitra logique aux yeux de tous, z'en faites pas. Personne ne s'en offusquera.
A moi de vous avertir : il a intérêt d'être très bien ce type là, sinon ce seront vos miches qui seront bottées ma p'tite dame.

Vous aviez vu juste, elle voulait dire cheveux blanc.
Merci de m'avoir transmis cela, j'en prends bonne note.

ps : Chuis pas à côté, alors seriez chic de me laisser le temps de venir.

Vicomte Reese de Louvelle.

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Erwelyn
LYNETTTTTTTTTTTTTTTTTTTE !

Boum…
Aïeuh !
Non, non, le mal de tête n’était pas dû à la cuite prise le jour de l’annonce de son faux-mariage, mais à une fichue table qui se trouvait juste au-dessus de sa tête alors qu’elle essayait de récupérer sa fiole de liqueur de poire qui se trouvait sous ledit meuble.
Déjà que c’était pas évident de s’accroupir là-dessous avec sa gambette encore abîmée, alors si en plus elle s’éclatait le crane contre le bois, elle allait pas passer la fin de l’été…

Malgré tout, la mainoise avait reconnu la voix fluette et chantante – non, on ne rit pas – de Mahaut, et avait bien saisi sa deuxième phrase. Le vieux avait encore répondu… Et elle, aucun pigeon n’était venu s’éclater contre sa fenêtre !
Trois à trois – deux jambes plus une canne – Lynette descendit les escaliers menant à la taverne et jeta un :


Oh le goujon ! Il m’écrit même pas à moi !

En entrant.

Boitillant, elle s’affala à côté de la brune, fiole en main. Faut dire qu’elle s’était encore une fois dangereusement remis à boire ces derniers jours. En même temps, ça se comprenait, un mariage ça n’arrivait pas tous les jours hein ! Enfin, surtout quand il était pas du tout prévu et qu’elle devait se débarrasser du mari avant la cérémonie. Des plans avaient d’ailleurs germés dans sa petite tête. Une chute dans les escaliers – allez savoir pourquoi – du poison, une noyade dans la rivière, l’enfermer dans une cave noire avec plein de rats… Bref, elle sentait qu’elle était sur le point de trouver le plan infaillible pour faire disparaître Vaxilart et jouer les presque veuves éplorées par la suite. C’était du deux en un. D’abord, elle se débarrassait de la personne qu’elle détestait le plus, et ensuite les ponettes la lâcheraient enfin car elle serait désespérée d’avoir perdu l’amour de sa vie.
Malin hein ?

Mais là, elle n’en était qu’aux prémices, chaque chose en son temps.

Alors, qu’est-ce qu’il dit ? Il va venir ?

Au regard de Mahaut, elle préféra se taire le temps de la lecture de la lettre, la brune semblait quelque peu sur les nerfs. En boucle, elle ne cessait de répéter : « me botter les fesses, à moua !!! Mais quel goujon ! ».

Bon, la brune était en pétard, ça se comprenait.
Re-bon, elle avait aussi oublié de lui dire qu’à chaque fois que le vieux lui avait parlé mariage, elle s’était barrée juste après. Un coup pour aller voyager avec un autre vicomte et l’autre fois pour aider une amie à accoucher, pis après ils avaient même pas réussi à se croiser. Faut dire que Lynette et le parrain, question sens de l’orientation, ils se posent là
A bien y réfléchir y’avait qu’une fois qu’il était parti lui, et ça remontait à sacrément longtemps…

Mais à quoi bon tout lui raconter hein ? Les hommes sont des goujons, tout le monde le sait ! Autant passer pour une pauvre malheureuse aux yeux de Mahaut.

Aussi, elle lui servit une grande chope avant de reprendre la parole en tapant sur la table.


Oh le goujon !

Ah non, ça elle l’a déjà dit.

Mourir, ouais… ben moi aussi j’ai failli y passer hein !
Pis il comprend rien c’est pas possible ! Chevaux, j’ai dit chevaux, il est sénile ou quoi ?!


Pfff, il se rappelait même pas qu’elle avait voulu venir le sauver d’Anjou des années auparavant avec un cheval blanc, le nul. C’était pourtant romantique un cheval blanc non ? S’il voulait que le mariage se fasse pas, il venait avec un cheval blanc, poussait Vaxichou au passage dans une quelconque rivière boueuse et… ils iraient en taverne dans un premier temps parce que ça donne soif, tout ça.
Mais bon, impossible d’en parler à Mahaut, elle qui était persuadée que Lynette était aux anges d’épouser le duc bourguignon…

Elle maronna encore quelques instants.


Pfff, s’rappelle de rien, tsss, sénile, tu parles !

Avant de s’attendrir comme une nouille.

Dis, tu crois vraiment qu’il va venir ? Et tu sais, ça lui arrive de sourire, à moi en tous cas…
Et euh… tu vas lui répondre ?

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.mahaut.
- Lui répondre ! Evidemment que j'vais le faire. Nom de nom de nom. ANATOOOOLE !


Passons si vous le voulez bien sur l'étape nécessaire au défoulement verbal et physique de la brune qui mena à cette production, chantre du beau parler du XVeme siècle.




ME BOTTER LES FESSES ? ME BOTTER LES FESSES ?

Anatole ! Courrier !

Messire le Vicomte-qui-m'appelle-M'dame-alors-que-je-suis-une-damoiselle-même-que-ça-se-fait-rare-alors-bon-quand-même-hein !

Alors là, vous avez peut-être été blessé mais vous manquez pas d'air ! La bouffe bretonne est peut-être trop grasse pour votre estomac, mais elle n'a pas touché à vos chevilles hein !

Si vous v'nez pour me botter les fesses, dites vous bien que vous allez vous en mordre les doigts. Oui, la position risque d'être un tantinet incongrue, j'en conviens. Au pire, il faudra faire ça en privé mais mon honneur me l'interdit. Pis Belle Maman f'rait une scène et tout, non, c'est une très mauvaise idée. Dites vous juste que je ne vous laisserai pas faire imputément. Impunérant ! Impu... J'vous laisserai pas faire !

Vous êtes en train de remettre en cause le choix de Lynette ! C'est pas moi qui ai choisi Vaxichou, je le connais à peine, c'est elle d'abord ! Et il s'est pas barré, LUI. Je sais juste qu'il a l'air très amoureux et qu'il est très attentionné envers Lynette, LUI ! Vous avez fait ressortir le "lui", Anatole ? Non parce que... Et alors je vous ai enlevé un dixième d'audition ? Pour ce que vous m'écoutez hein...

Doooooooonc, vous allez viendre, dussè-je aller vous chercher par le fauteuil à roulettes en vous donnant le gruau à la cuiller pour vous maintenir en vie, et vous allez sourire. En plus vous savez très bien le faire, il paraît. C'est Lynette-que-vous-avez-honteusement-abandonnée qui le dit.

Je ne sais pas où vous êtes exactement, mais pour l'instant on a un problème d'église, on ne sait pas encore si on aura Nostre Dame pour nous tous seuls. Se pourrait que ça se fasse la nuit, discretos, mais pas trop quand même.

Bref, on s'tient au courant.

Mao

ps : Je réalise un truc... Vicomte, non marié et vieux... Vous avez fait un testament ?


Le pigeon décolla, lestement accompagné d'un coup de pied aux miches envoyé par Mahaut, pour faire passer le message. Pour fêter ça, elle s'ouvrit une bouteille de Bourgogne, décidément une région bien plus productive que le Maine.

[Quelques jours plus tard]


Un enfant vint apporter un courrier à Mahaut. A regarder le sceau qu'il le maintenait fermé, elle sut immédiatement de qui venait le pli.

- Anatole, je suis perplexe.
- Vous allez encore sortir un jeu de mots pourris ?
- Non. Mais je crois que son âge avancé le fait dériver un peu. Il a dû confondre. C'est pas moi sa fiancée, faut pas qu'il mélange, hein... On en est à combien de courriers, là ?
- Ben trois pour vous, aucun pour Lynette.
- Chienne de vie, faudrait pas vieillir. Qu'est-ce qu'il baragouine, cette fois ? Encore une excuse à deux deniers ?




Ma p'tite DAME,

Je viens tout juste de faire quelques pas dehors et je tiens à vous rassurer de suite. Je suis parfaitement capable de botter un postérieur tout en me mordant les doigts.
Bon, faut s'y faire, hein ! Mais c'est jouable... En revanche je suis pas sûr d'avoir compris le but de cette opération.
M'enfin, ça fait moult années que je n'essaie plus de comprendre le cerveau femellien...

Quant au choix d'Erwe, qui lui a dit qu'elle pouvait choisir ? Si c'est vous ça va mal se mettre ! C'est incroyable ça quand même ! Depuis quand elle sait ce qui est bien pour elle ?! Non mais franchement, ça me troue le séant de lire des choses pareilles !
Pis méfiez vous des hommes attentionnés, moi j'trouve ça louche. Doit avoir un vice caché, il ne peut pas en être autrement.
Vérifiez les archives de la maréchaussée, ça m'étonnerait pas qu'il ait un passé peu reluisant... Il s'est peut être pas encore barré mais quand je lui aurai mis les autorités compétentes aux miches, va détaler comme un lapin, moi j'vous l'dis.

Je suis sur Anvers actuellement, vous faites pas de mouron, je devrais pouvoir traîner ma vieille carcasse jusque là bas.

Mon testament ? Euh, j'ai quelques lopins de terres mais étant donné que je n'ai pas de descendance, retourneront au Comté... De toute façon chuis pas vieux, nom de nom ! Faut vous le dire sur quel ton ? bon, par missive vous le voyez pas mais chuis drôlement colère !

Reese de Louvelle


- Allez me chercher Lynette.

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Erwelyn
Aloreuuhh, si je scie celle là, il va faire trois pas comme ça pour aller jusqu’aux escaliers, pis après la marche va céder sous son poids et il va rouler jusqu’en bas. Et là, paf ! Avec un peu de chance, couic, plus du duc. Au pire, il pourra plus marcher mais ça deviendra assez facile de le pousser dans une rivière pour le noyer…

Mouahahahaha

Quel diabolique plan infaillible !

A quatre pattes, zieutant de droite à gauche, Lynette entreprit de scier consciencieusement la première marche du deuxième étage. Celui-là même où logeait le duc, bien évidemment.
Langue tirée, elle était presque au bout de son œuvre quand elle entendit des pas dans les escaliers. Ramassant son fourbi, Lynette essaya tant bien que mal d’aller se planquer dans un coin, persuadée que c’était Vaxichou qui montait à l’étage.

Comme une cruche, elle se marra dans sa manche, toute à la joie de la future chute. Qui ne loupa pas, forcément.
C’qu’elle était douée quand même ! Elle s’épatait elle-même.

Après le aaaaaaaaah poussé, un, deux, trois, puis quatre rebondissements se firent entendre, puis plus rien.
Ah si, un cri de joie venant du deuxième étage.


Victoireeeee !

Lâchant sa scie, elle descendit au plus vite les marches, se composant un visage inquiet, au cas où quelqu’un se trouve en bas. S’agirait pas de se marrer en voyant le duc affalé et plié en plusieurs morceaux non plus, un peu de pudeur tout de même.
Sauf que quand elle débarqua en bas des escaliers, c’est plutôt de l’étonnement qu’on put lire sur son visage, suivi d’un air boudeur.
Bordel, elle avait raté son coup !


Anatole m’enfin !
Qu’est-ce que vous foutez affalé là hein ?
C’est pas des manières, tout limousin que vous soyez. Allez, relevez-vous et arrêtez de dire que vous avez mal, vous êtes résistant comme garçon non ?

Ah tiens Mahaut, toi z’ici !
Dis-moi, il a l’air bien maladroit ton Anatole, tu devrais le surveiller…


Enfin, son regard tomba sur un sceau bien connu pour avoir reçu, il fut un temps, de nombreuses missives le portant également.

Ooooh ! Il t’a ENCORE écrit ? Le rustre ! Ah mais, ça va pas se passer comme ça, fichtrebleu ! Nameho ! Pis s’il croit que j’ai envie de lire ses courriers, ben il se fiche le coude jusque dans l’œil !

Silence…

Et euh… il dit quoi sinon ?
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.mahaut.
- Il dit...

Elle aperçut les yeux brillants de la mainoise. Ah. Ce genre de regard, là. Mince.

- Il dit qu'il va venir, qu'il se réjouit etc. Que tu as bien fait et qu'il espère de tout coeur que tu seras heureuse.


Elle maintint la lettre hors de portée, sur le comptoir derrière elle. La mainoise pouvait être surprenante, mais a priori elle hésiterait à aller le chercher si près des bouteilles et des couperets aiguisés de Mahaut. Evidemment, dans une situation inverse, Mahaut n'aurait eu aucun scrupule. Et si des habitués de la taverne se seraient lancés des paris sur le résultat du combat... ben elle aurait parié aussi, histoire de se faire un peu d'argent.


- Anatooooole ?
- Noooooon ?
- C'est "oui" que vous devez dire. Un "oui" franc et massif. Comme dans "vous voulez partir" ?
- OUI !
- Voilà, ce oui là. Donc... Auriez vous l'amabilité de bien vouloir rester près de Lynette ? Lui tenir une cuvette pour ses nausées, toussa ? La retenir en cas d'attaque...
- Grrmbl.
- Merci bien. Pour ma part, j'ai une réponse à envoyer.


Passé le petit moment de flottement sur thème de "mais je fais quoi, je la surveille ou j'écris ?", Anatole s'assit pour écrire avec mission de surveiller Lynette.

- M'enfin je ne peux pas le faire moi ! Je dois déjà vous dicter le courrier ! Vous pensez que c'est simple ? Ecrivez !





IL A REDIT DAAAAAAAAAAME !

Je suis inconsolable. Non, laissez, Anatole, les larmes sur le parchemin font plus véridique. En plus mon fiancé est mort, alors... Oui oui, je sais... "mais il n'est pas mort !". Mais bon, monastère ou mort, même combat.
Bon, passons.

Messire Reesette. Tiens, je me demande si on lui a déjà faite, celle-là ? Mais siiii ! "Allez, fais Reesette !"
Non ? Moi je l'aurais faite, hein.

Vous êtes donc drôlement colère. C'est un fief, vous croyez, Anatole ? Baron de Drôlement Colère ? Blason "de gueule enfarinée aux crétins d'or, lampassés d'azur" ?
Maiiis siiii je me concentre enfin !

Sire,
Vous me commencez à me courir sur l'abricot, quelque chose de bien, hein. Lynette est majeure. Mais bieeeeen majeure hein. Mûre, quoi. Non, Anatole, pas "blette", m'enfin ! C'est une enluminure. C'est précieux parce que c'est ancien. Donc elle a le droit de choisir elle même l'homme qui viendra lui renifler les sous vêtements. J'ai pas bien compris pourquoi il faisait ça, notez, il m'a l'air très olfactif ce Duc.

Donc c'est pas parce que vous, vous êtes complètement mûr que vous avez le droit de choisir pour elle. ça tiendrait qu'à moi, on choisirait pour vous en vous envoyant en castel de retraite avec animations "tournois des seniors" le samedi après midi, mais pas après 17h parce qu'après vous irez vous coucher.

Donc au lieu de ça, vous prenez vos plus beaux atours, vous dites publiquement à tout le monde que je suis votre héritière, des fois qu'on vous attaque encore sur la route, et vous vous pointez. Interdiction de faire pleurer la mariée, rapport au maquillage. Pis vous pouvez faire une enquête sur le Duc, hein, chuis sûre qu'il est vélo. Réglo ? Bah, c'est pareil.

Bon pis entre nous, Reesounet... C'est pas le tout de m'écrire pour me menacer d'une fessée, hein... Vous pourriez quand même écrire à l'enluminure, hein. Croyez pas ? Il paraît que ça se fait, dans les contrées lointaines. Le fiancé montre son attachement à sa promise. J'ai bien compris que vous étiez de l'ancienne école, très "je me casse mais t'inquiète, hein, attends moi 15 ans et on se marie", mais peut-être que si vous aviez fait des efforts, ben elle en aurait pas choisi un autre. J'dis ça, j'dis rien, hein.

Comment Anatole ? "de la part d'une cruche dont le fiancé préfère mourir chez les moines que de l'épouser, c'est doucement hilarant" ? Tenez. Ben oui, vous saignez. Je vous rappelle votre condition humaine, hein, c'est tout.

Bon, Reesounet, c'est pas le tout... J'ai un mariage à organiser, moi. Ecrivez donc un mot à Lynette au lieu de fulminer en me lisant. Ben oui, je sais bien que vous le faites, même que vous vous arrachez les derniers cheveux qu'il vous reste. Z'allez le regretter, je dis que ça.

Tenez, pour vous consoler, je vous envoie de la mirabelle faite maison. Sans rancune, hein ?

le bonjour chez vous.

DAMOISELLE Mahaut


*bling*
- Oh, un bruit de bouteille ! Servez-moi !


Elle se retourna et aperçut Lynette, le courrier de Reese à la main.

- Oh. une petite chance pour que tu n'aies pas lu ?
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Erwelyn
Sourcils levés. Les deux en même temps, ouais, parce que un tout seul, elle y arrive jamais.
Il se réjouit, qu’elle dit.
Il espère qu’elle sera heureuse qu’elle dit.
Venant du Reese, y’a un truc qui lui échappe. Mais bon, pourquoi pas, peut-être qu’il souhaite vraiment son bonheur.

Nan, décidément y’a une bourse dans le potage, pour rester polie.

Les yeux rivés au parchemin, Lynette regarda Mahaut planquer la lettre derrière le comptoir. Est-ce que la jeune brune s’imaginait vraiment qu’elle n’oserait aller la chercher ? Bon, si elle avait eu l’idée de la mettre dans son corsage, peut-être que là, oui, elle aurait pas été y mettre la menotte. Mais là, derrière le comptoir, pffff, comme si qu’elle allait pas s’y jeter, la mainoise !
D’accord, elle était handicapé.
D’accord, elle marchait avec un balai canne.
Mais elle était encore capable de se faufiler entre des bouteilles de mirabelle et de prune pour aller quérir un courrier de son parrain, nameho !

D’ailleurs, ça tombait bien, la fifille du papapair venait de se lancer dans la diction d’une lettre dont seule elle avait le secret.
Ponctuant la dictée de quelques réflexions, elle profita de la concentration d’Anatole et de Mahaut pour filer derrière le comptoir.


Ouais, son fiancé est mort, c’est vrai ! Même que c’est elle qui l’a tué, l’assassineuse de futur mari.
Majeure, farpaitement !
Bien dit ! Comme si qu’il pouvait pas m’écrire, le goujon !
Bien fait ! Comme ça il aura même plus de cheveux, et il va souffrir dans d’atroces souffrances !

Même que… nameho !


Bling !
Lettre à la main, Lynette faisait face à Mahaut, lui secouant le parchemin sous le nez.


Comment ça que je suis pas capable de me trouver un mari bien !
Aaaah mais, c’est dingue ça !
Chuis pas tombée de la dernière peau de l’ours moi madame !
Ça commence de suffire d’entendre des chose pareilles !


Rhaaaa, voilà qu’elle se mettait à défendre le bourguignon maintenant, mais y’avait de quoi devenir fou !!! Elle aurait largement préféré lui écrire au parrain, lui dire que tout ça n’était que vaste fumisterie, et qu’elle se trouvait dans un vrai panier de crabes, incapable d’en sortir. Mais pour l’instant, elle n’avait aucune idée de la manière pour présenter ça. Et puis surtout, est-ce qu’il comprendrait le pourquoi du comment ?

Autre chose, elle se sentait sacrément gênée de lui faire ramener ses fesses pour un mariage qui n’aurait jamais lieu… Bon, au moins ça lui donnerait l’occasion de le revoir avant qu’il casse sa pipe pour de bon. Et pis elle lui raconterait ça devant une bonne liqueur de poire, ça devrait passer…
Et puis honnêtement, ça lui faisait tout bizarre que le parrain s’acharne autant à décrédibiliser le duc et à vouloir que ce mariage soit annulé.

Mais en attendant, elle avait encore une Mahaut à gérer, là, en face d’elle.
Aussi, elle prit son air le plus courroucé, malgré le contentement non négligeable qu’elle avait de savoir que le Reese maronnait sur son futur-faux-mariage.


Ben puisque c’est comme ça ! Voilà ce que j’en fais de son courrier !

Et, façon chat qui déchiquète un bout de papier, elle déchira la lettre en petits morceaux.

Il verra bien que mon mariage avec Vaxichou sera le plus réussi du royaume ! Même qu’il y aura mille colombes qui s’envoleront dans le ciel pour célébrer ce jour merveilleux !

Fianchtre, ce qu’elle avait pu en raconter des âneries depuis son arrivée...

Au fait, je t’ai remis tes bouteilles droites derrière le comptoir hein ! T’as une sale manie de les allonger tout le temps. En plus ça prend vachement plus de place comme ça.

Sur ce, elle partit vomir en claquant la porte, comme à chaque fois depuis ces derniers jours où elle prononçait le mot Vaxilart et mariage dans la même phrase.
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Spartan31
Wahouuuuuuuuuuuu

Voilà le premier mot que Spartan prononça à l’annonce du mariage de Lynette et d’un Duc. Ce Wahouuuuuuuuu était un mélange de stupéfaction et d’émerveillement.

Mais comment qu’elles ont fait ?

Depuis le temps que les siamoises….euh…. les soeurettes si différentes et en même temps si unies cherchaient à la marier avec un noble.
Dans le Maine, elles avaient tenté d’en trouver un mais hélas ce fut un échec, pas faute d’avoir essayé. Spartan était persuadée que c’était l’œuvre réalisé, comploté et enfin atteint par les deux ponettes inlassablement infatigables.

Lynette allait se marier, quelle nouvelle !!!! Une mission des plus périlleuses : marier une vieille ! Fallait croire qu’elles avaient trouvé le vieux idéal, inespéré, voire un grabataire le pied déjà dans la tombe, c’est qu’elles songeaient à l’héritage. C’est dire qu’elles avaient un grand cœur, la solidarité entre poneys était sans compter.

De plus, Spartan avait eu connaissance que Lynette allait féconder enfin pas tout de suite quand même le temps qu’elle couve. Elle s’imaginait les ponettes en train de se chamailler à qui sera la meilleure tata, qui lui donnera sa première tété au lait à la mirabelle.

En route pour Castillon avec halte oblige à Bergerac, Spartan rêvassait à ses miraculeux événements. Elle espérait cependant reconnaître son amie Lynette sans difficulté. Elle ne l’avait pas vue depuis des mois. Les rides avaient dû se multiplier et cet accident…. Enfin heureuse de la revoir en vie et future épouse d’un Duc.

Accompagnée de sa moitié, son Gourrynet à elle, elle fit une pause après une longue marche de cinquante mètres. Laissant son chauve adoré faire la sieste sous un arbre dégarni de fruit de peur qu’un lui tombe sur la tête, elle prit une plume de Youhoupetitpetit et s’empressa d’écrire.


Citation:
Chère Lynette

Tout d’abord : CAAAAAAALLLINNNNNNNNSSSS

J’espère que l’on peut toujours te câliner hein ! Parce qu’être future Duchesse faudrait pas que ça te monte à la tête déjà que tu as le ventre bien rempli. T’as vu les nouvelles vont vites hein !!!! Avec Gourrynet on est heureux tout court et heureux pour toi aussi.

Tu t’es fâchée avec ta copine Solitude ? Ta future moitié de toi, est-il sénile ou aveugle ? Enfin tu dois avoir une bonne raison pour t’unir à lui, il doit être proche de la fin sans doute. J’espère arriver à temps pour les présentations.

Saches que nous sommes là où il ne faut pas être c'est-à-dire dans le Limousin. Nous espérons être présent pour ce mariage oh combien attendu !
On arrrrrriiiiiiiiveee avec tous pleins de cadeaux. Ah ! Tiens je vais me mettre au tricot, une petite mitaine pour la langue du futur Duchinou pour qu’elle ne s’assèche pas l'hiver lors des tétés.

Ah vi n’oublie pas de demander à Orka qu’elle te prête des sous-vêtements. J’ai connu une maman qui allaitait du nom de Breiz. Non d’une Vache ! Ça pousse ces choses là. Je n’ose pas imaginer Orka enceinte, elle risquerait de marcher tête courbée la pauvre, remarque elle connaîtra enfin la pointure de ses bottes. Ah vi y’a une épidémie de quintuplés dans le Périgord précisément à Castillon mais elle pourrait gagner Bergerac, fait attention si tu deviens aussi grosse qu’une baleine, Orka risquerait d’être jalouse.

Tous nos vœux de bonheur et câline bidou de notre part, tu auras une bonne raison de dire que tu prends du ventre avec l’âge.

Affectueusement chaleureusement comme il se doit

Spartanou et Gourrynatou


Et Youhou prit son envol.
Erwelyn
Ce coup-ci c’est l’abreuvoir aux chevaux qui avait pris. Tant pis.
C’est pas dit qu’ils allaient être mécontents, les canassons, avec tout l’alcool qu’elle devait stocker dans son estomac.

Des perles de sueur roulant doucement sur son front, la mainoise se releva avec peine, posant ensuite son popotin sur le rebord du baquet. La situation commençait à lui échapper. Grave. D’autant plus que les ponettes avaient déjà commencé à acheter le tissu, les paillettes et toutes les autres réjouissances nécessaires à un mariage. Sauf que celui-là était pas vrai, de mariage.
Seule consolation pour elles, celui d’Orka devait aussi se faire sous peu, les préparatifs n’auraient donc pas été vains.

Le problème c’est que beaucoup trop de monde commençait à être au courant de cette histoire de fou. Et il fallait arrêter cette chaîne, vite !
En parlant de chaîne, alors qu’elle se creusait la cervelle pour trouver LA solution, elle vit arriver le minot qui lui avait déjà amené la lettre du Duc. Grrr, le duc… A chaque fois qu’elle pensait à lui, l’image de la chèvre et du gros sel lui venait de plus en plus en tête.


Ah tiens, j’savais bien qu’c’était pour la vieille de l’autre jour ! T’nez m’dam, z’avez du courrier !
Mais je suis pas vieilleeeeuuuuuh ! J’ai de l’expérience, c’est pas pareil !


En pétard, le courrier lui fut arraché des mains, sans même lui filer un denier. Ça lui apprendrait, tiens. Et en prime, le mioche eut droit à un tirage de langue, et paf.
Au fur et à mesure de la lecture, son visage se décomposa, et le vert qui ne lui sied aucunement au teint revint prendre possession de son minois.

Un missive de félicitations d’Espartame… Et la jeunette lui parlait mariage, et en prime grossesse. Pas le temps de dire tarte à la myrtille que l’abreuvoir reçut encore une fois le reste de son estomac. Le cœur au bord des lèvres, elle finit sa lecture, cherchant la façon de répondre à la tourangelle.


Citation:
Chère Espartame

Tout d’abord, je suis heureuse de savoir que bientôt vous serez parmi nous ! Tu as du grandir, depuis le temps, prendre de la poitrine, tout ça. Enfin, tout ce qui arrive aux jeunes filles de ton âge. Mais attention hein, tu n’es pas encore mariée alors pas de bêtise avec le fan de Mahaut.

Bon, tu me diras, t’as l’air au courant qu’un petit duchinou a élu domicile dans mon ventre. MAIS C’EST PAS UNE RAISON POUR FAIRE LES MEMES BETISES QUE LES GRANDS, C’EST BIEN COMPRIS ? Pis moi c’est pas pareil, je suis une enluminure bâclée, alors je suis pas vieille, j’ai de l’expérience. Tiens, je le disais justement à ce petit imbécile qui m’amène le… Enfin bref.

Quand même, merci pour les félicitations pour le mariage, ça me fait chaud au cœur.


Arrêt, finalement son ventre n’était pas encore totalement vide.

Citation:
Ma future moitié est une enluminure lui aussi. Proche de la fin également, ça je peux te l’assurer…


En tous cas je vais m’y employer…

Citation:
Je suis sûre que le petiot appréciera beaucoup ta petite mitaine. Sais-tu également qu’Orka va en profiter pour se marier avec Myrmillon ? Bon, presque belle maman n’a pas l’air aux anges, mais ça lui passera quand ils lui feront un petit fils. D’ailleurs, tu devrais faire deux paires de mitaines, comme ça nos enfants seront assortis.

Pour les quintuplés, je pensais plutôt en avoir huit d’un coup, comme ça je serai tranquille. Avec un peu de chance j’accoucherai bientôt en taverne, comme ça ils pourront boire directement leur premier biberon avec la mirabelle de Mahaut.

Voilà ma Spartounette, je vais te laisser. Les préparatifs nous prennent tellement de temps, c’est fou !

Ouais, surtout ceux de la mort de Vaxichou…

Citation:
Prenez bien soin de vous deux et arrivez-nous en pleine forme. Traînez pas trop dans le Limousin, faudrait pas que vous attrapiez le mal étrange qui rôde par là-bas.

Lynette


Ceci fait, elle se dirigea vers le pigeonnier, pensive. Se mordillant la lèvre, la mainoise se demandait comment arrêter l’étendue des dégâts. En premier lieu, il fallait que cette fausse-nouvelle arrête de se répandre…
Une fois le courrier à Spartan envoyé, un autre parchemin fut saisi. Appuyé sur un tonneau, elle y inscrivit ces quelques mots :


Citation:
Ma chère Rheanne

Quelle vilaine je fais ! Je ne t’ai même pas prévenue de mon arrivée en Périgord. Et bien, j’y suis bien arrivée, après un voyage fort tranquille et sans embûche. Va savoir, peut-être que les brigands ont eu la trouille en voyant ma tête…

J’espère en tous cas que tout va bien pour toi et que t’as enfin réussi à filer te balader un peu. Travailler pour son Comté c’est bien, mais penser un peu à soi, c’est mieux. J’ai appris que ça bougeait pas mal par chez nous – même si honnêtement depuis mon départ je n’y prête plus guère attention - fais attention de pas te prendre un coup d’épée mal placé hein ! Tu es si maladroite… Bon, d’accord, c’est moi qui suis tombée des escaliers, mais quand même !

D’ailleurs, s’il t’arrive quoi que ce soit, je veux que tu me fasses prévenir. Il est hors de question que je ne vienne pas aider celle qui m’a sauvé la vie après mon accident.

Peut-être aurons-nous l’occasion de nous voir bientôt ? Si ta route te mène vers le Périgord, fais-moi signe surtout.

Prends soin de toi,
Lynette

PS : Ah oui, si tu entends de folles rumeurs sur un prétendu mariage avec un duc, surtout n’y prête pas attention ! Je sais pas, ça doit être la mirabelle qui leur fait ça aux gens d’ici, ils affabulent complètement ! Même qu’un ragot traîne comme quoi je suis enceinte, pfff, je te jure !

PS2 : Si tu reçois un courrier des ponettes, n’y fais pas attention non plus. Je crois qu’elles sont un peu affectées par la disparition de l’ex-futur-mari de Mahaut, alors elles voient des mariages partout…
Je te conseille même de ne pas l’ouvrir, ce sera plus simple.

PS3 : N’hésites pas à en parler autour de toi hein, s’agirait pas que ces racontars arrivent jusqu’en Maine tout de même.


Voilààààà. Et une de préviendue ! Bon, elle n’avait pas vraiment dit la vérité, mais au moins la brune était au courant.
Soulagée, elle fit partir un pigeon avant de retourner au bourg. Il lui fallait trouver une autre solution pour venir à bout de son pas-futur-mari…

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