Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
9 septembre 1458 en Anjou. Guerre d'indépendance du Ponant.

[RP] Quand les Spa et les Spi s'en mêlent......

--S.....



La veille au soir...


Brave bête.....

Elle s'appuya sur le poitrail de Shadow ,le front posé sur la robe grise salie de poussière et d'écume.
La fatigue se muait en épuisement et elle en arrivait à souhaiter le temps des vrais affrontements ..
Savoir...
Voir....
Arriver enfin au bout de ce chemin poussiéreux et étouffant.

Les nouvelles qu'ils recevaient les faisaient osciller d'heure en heure entre optimisme et crainte.
Crainte mais pas renoncement et leur détermination allait grandissant alors qu'on leur criait que c'était folie que de s'obstiner.

La nuit était presqu'aussi claire qu'une aube nouvelle,la lune pleine éclairait de son disque d'argent la campagne environnante et faisait luire les armures de ses compagnons.
Ils venaient se s'arrêter à l'orée de la forêt qui entourait Saumur et chacun s'affairait à s'installer un coin pour dormir ....
Ou du moins tenter de prendre un peu de repos.

Séléna entoura les rènes de son étalon gris autours d'une branche basse et le débarrassa de sa selle.
Elle déposa à terre son bagage....Une couverture...
Ramassa quelques poignées d'herbe rare et frotta comme elle put les flancs de sa monture puis la laissa déguster les quelques pousses tendres qui apparaissaient encore au pied des arbres.

Son époux vérifiait les alentours avant de la rejoindre...deux précautions valaient mieux qu'une et au vu des dernières nouvelles il valait mieux rester sur ses gardes en permanence.
La jeune femme s'effondra au pied du chêne qui abritait déjà Shadow et appuyant son dos douloureux contre le tronc rugueux,elle chercha à se détendre un peu en captant la force du géant végétal.

Il lui fallait envoyer un pigeon dès demain ....

Leur fille adoptive devait s'angoisser...Elle n'avait pu lui envoyer de nouvelles ces deux derniers jours et elle ne savait même pas si son dernier message était arrivé jusqu'à la maison de la falaise.

Repoussant les mèches de cheveux roux emmélés qui retombaient sur son front,la jeune femme reposa l'arrière de sa tête contre l'arbre et ferma les yeux un instant,laissant les images de paix qui étaient encore si présentes venir l'apaiser.

Bientôt ils allaient retrouver les odeurs...les bruits....Les ......

La fatigue fut plus forte que tout le reste.........

Le 26 de l'An de Grâce 1458.......Saumur ...Enfin.......

Et ben voila!!!!
On y est!!!

Les portes de Saumur sont derrière eux.
Ils les ont passées comme de simples visiteurs et n'était-ce le garde qui les avait lorgné d'un oeil torve avant de lever sa hallebarde pour leur céder le passage,ils se seraient presque cru en voyage découverte...

Visitez l'Anjou.....Ses calmes cités.....Saumur....Son vin,ses tavernes.....Ses bords de Loire...

Les compagnons du groupe trainaient la semelle,fatigués du rythme qu'on leur avait fait supporter ces derniers jours et impatients néanmoins de pouvoir aller vider quelques chopes en ville.

Certains avaient pris du retard et devaient les rattraper le lendemain.....Retardés à Loches ou Chinon......Les pigeons n'étaient pas clairs.....
Le pigeon noir d' Anjou étant bien renommé aussi...

_Amour??? ça te fait quoi de revoir ces oriflammes?

Séléna regardait au loin les étendards des forces de Rome et un sourire sardonique pour ne pas dire satanique étirait ses lèvres

_Punaise...J'ai une envie de bouffer du curé moi.....


_Mouais...M'envie d'bouffer tout court plutôt....
Grognement indistinct en réponse à l'enthousiasme de sa femme...

Vrai...D'Arkhenn affamé n'a point d'oreille......Pas la peine de tenter une conversation avec celui qui lui servait de mari tant qu'ils n'auraient pas pu se mettre quelque chose sous la dent..

Un grognement de son estomac répondant au grognement de son époux,Séléna talonna sa monture pour rejoindre la première auberge qui leur ouvrirait ses portes.
Pour combattre il fallait des forces ....Peut être n'auraient ils qu'à palabrer...
Mais elle avait de gros doutes là dessus malgré l'optimisme de certains...

L'église,malheureusement...Ils connaissaient sa duplicité.....

Priez ...disaient ils en vous posant un talon sur la nuque...

Et surtout priez bien!!!
Priez ce Dieu ci et pas ce Dieu là...
Le votre est un Dieu si peu honorable que nous vous ferons brûler si nous vous surprenons à l'adorer où que ce soit.

TOLERANCE!!!!

Un mot encore étrange ...employé à tort et à travers par tous ceux qui ne supportaient pas qu'on s'écarte d'un iota de la voie qu'ils avaient décidé de vous faire suivre.
Ce mot là,ils avaient été le chercher loin de leur pays d'origine,traversant le Royaume du nord au sud dans l'espoir de trouver enfin cet endroit qu'on leur avait vanter...Où ils pourraient honorer Dieu comme les ancêtres de Séléna le faisaient.
En vain...

La jeune femme poussa sa monture en un dernier effort pour remonter la ruelle pavée,elle jeta un coup d'oeil à D'Arkhenn ,droit sur sa selle,prêt à bouffer le premier qui s'interposerait entre lui et les odeurs de graillon qui sortaient des cuisines de l'auberge où ils arrivaient enfin.

Peut être y trouveraient ils quelque spinoziste ami avec qui tracer les lignes d'un avenir qui allait se dessiner dans les jours à venir.......


Sir_shlomo
Shlomo était dans un bouiboui à s'entrainer torse nu dans ce coins désert, au moins il était sur de ne pas se faire remarquer par la foule présente en ce moment à saumur.

Un sac remplis d'écus sur le dos et deux choppes de bières pleines à ras bord dans chaque mains il effectuait avec aisance un saut d'environs un mettre de hauteur sur la table devant lui, pour redescendre aussitôt en sautant à terre.

Le commun des mortel en le voyant faire cela aurait de suite appeler les gardes pour l'escorter jusqu’à l'hospice pour l'y faire soigner.

Cet exercice à la fois saugrenu et comique lui permettais non seulement de faire travailler la puissance de ses jambes mais aussi sont agilité, en effet il ne devait point renverser une goute de bière.

Tout en sautant il criait des nombres puis des mots telle une litanie :


QUARANTE HUIT...AMOUR...QUARANTE NEUF...BON...CINQUANTE...COMPOSE...CINQUANTE ET UNNNN...BÉNÉFICE !!!!!!

Sa poitrine ruisselait de sueur, l'apprentissage par la souffrance physique... en effet ses muscles le torturait mais cela lui permettait d'ouvrir sa conscience et d'entrer dans une sorte de méditation. La grimace sur son visage se faisait toujours plus présente, plus marquée.

La bière dans les choppe semblait immobile comme si elle n'était point soumises aux règles universelles malgré les a coups des sauts de Shlomo, et le sac remplis de plusieurs dizaines de kilos d'écus semblait de plus en plus pesant.

Mais le combat approchait. Le fait de combattre ne l'enchantais point plus que cela mais il savait que ses frères et ses amis allait y prendre part...il devait être présent pour les protéger au mieux.

Il le savait très bien, et chaque Spinoziste le sait aussi bien que lui, le nombre n'est rien comparé à l'entrainement, la répétition et l'assimilation des techniques de combats.

Tout en continuant à tyranniser son corps il continuait de réfléchir ardemment.

La liberté déchaine la passion et cette dernière empêche l'être humain de contrôler parfaitement son environnement, voila le piège dans lequel il ne devait point se fourvoyer.

_________________

> Grande Ecole-Havre Spinoza de France & du SERG francophone
> Union Spinoza>Forum2>Religion
--S.....


"
QUARANTE HUIT...AMOUR...QUARANTE NEUF...BON...CINQUANTE...COMPOSE...CINQUANTE ET UNNNN...BÉNÉFICE !!!!!!"

Gné????

La main en suspend elle allait enfin entrer trouver......enfin ..chercher....Un peu de réconfort...

Les hommes avaient pris en charge les montures et les emmenaient dans ce qui servait d'écuries à la taverne minable où ils étaient arrivés..
Pas trop le choix...

Tout était plein et c'était au moins la cinquième qu'ils visitaient sans trouver de place.

Les cris venant de l'intérieur faillirent la décourager encore une fois mais la fatigue se faisait trop sentir ...pis elle crevait de faim.....

Bon...On y va.....

Séléna pousse la porte et jette d'abord un oeil prudent...On sait jamais...
Ces cris bizarres ne semblent pourtant pas pouvoir venir d'un bon aristotélicien....Pas de danger donc...
Sont bien trop onctueux .....Font pas tant de bruit......Bien plus dangereux.....Pfffff....

Elle entre...

Spectacle Dantesque......

La jeune femme lâche sa besace qui tombe à ses pieds et reste clouée sur place .....Statufiée....Sidérée.....Hypnotisée....

Bon ...surprise quoi....

Un homme à moitié nu est en train de sauter sur une table...
Tenant dans chaque main deux chopes de bière.....Un énorme sac sur le dos....

Et il saute...
Et il crie...
Et il saute....

Bon....Si pour boire ici faut se livrer à ce genre d'âneries....Elle sent qu'elle va encore aller chercher un peu plus loin....

Le tintement qu'émet le sac à chaque saut lui semble un bruit qu'elle a déjà entendu..Mais où?
Souvenir vague de mots qui accompagnaient ce cliquetis....
"Il est l'or.....Monseignor.....Il est l'Or..."

Mais où était ce?

Séléna s'approche un peu plus...Après tout c'est une guerrière non?
"Mais.....Mais!!!!! Salomon!!!!"

Ah non.....c'est pas possible....Pas lui....Il a quand même pas perdu l'esprit juste avant l'heure fatidique?
"Sir?????"
Toute petite voix et elle s'avance pour se retrouver dans l'angle de vue du forcené avant qu'il ne ressaute encore une fois sur la table..

"Heu.....On peut boire et manger ici??? Enfin j'veux dire....Normalement hein???"

Lui reste l'espoir qu'ils ne soient pas tous obligés d'imiter leur Spino préféré....Fatigués comme ils sont,ça les achèverait.
Elle entend les autres qui arrivent derrière elle....



--D_arkhenn_
La campagne s'étale devant lui, ouvrant sa beauté à ses yeux.
Livrant le spectacle d'une terre en manque d'eau.

Il est sur un cheval immobile devant cette campagne seul ou presque, contemplant se qui se passe au loin.
Saumur est dans son dos.Leurs hommes et femmes passent dans leur dos dans un silence complet.

La fatigue se lit sur leurs visages mais ils ne disent rien.
D'Arkhenn ne sourit pas à ce spectacle mais son cœur est gonflé d'orgueil à les voir ainsi...harassés par la route mais prêts.

D'Arkhenn voit au loin telles des fourmis,des estafettes à cheval aller sur les routes de campagne .

Sa femme lui demande ce qu'il peut ressentir à voir les gonfanons des Saintes armées...
Devrait il être mélancolique,penser au passé avec une pointe de nostalgie?
Ou bien devrait il être en colère ,avoir du dégout à la bouche?

D'être comme certains prônant la résistance,la verve facile afin que "l'envahisseur" quitte la terre d'Anjou?

Non il ne ressent rien...Rien de rien?
Il prend juste du recule à tout ça,il se doit de rien montré surtout pas à sa femme la fureur qui l'habite, de cette colère immense qui est en lui.
De savoir qui se trouve et le pourquoi sur les terres d'Anjou.

Les chiens de guerre de Rome sont là.Eux et leur cortège teinté d'hypocrisie et de fausseté.
Les rapports qu'il a ainsi que les pigeons reçus, lui disent qui se trouve là

Un teuton commande...Bof pas les même c....que Otto.
La G.E....ça va encore bien qu'il manque le maréchal.
Et il y a les autres et surtout ACAR.

Rien que de penser au nom;D'Arkhenn a des envies de meurtre plus prononcé.Il lui à fait une promesse
et il est homme à la tenir.

Mais ça attendra...Car en cet instant ce qui le ramène au lieu d'errer sur le passé et le futur.
C'est bien le présent et sa faim.Si sa femme veut bouffer du curé, lui ça sera du poulet grillé.


On manges quand amour?Lui dit il en détournant son regard de la campagne vers elle.
--S.....


Deux jours plus tard....

Le temps passe ,l'impatience monte...

Cette fois elle se sent fin prête....
Du repos ...Elle en voulait....Elle en a eu....

Maintenant le temps semble s'étirer et Séléna a bien du mal à ne pas trop montrer l'impatience qui monte en elle.

Leurs compagnons Spadassins les ont rejoind,les montures sont reposées autant que leurs cavaliers...
Les armes sont fourbies....
Le moral des troupes est bon...
Que demander de plus?

Depuis deux jours elle ne fait que consulter les messages qui se suivent à un rythme impressionnant,transformant la chambre de l'auberge où ils se sont installés en pigeonnier plus sale d'heure en heure.

"Bon sang!!! Peuvent pas caguer dehors ces bestiaux!!!"

Le plancher déjà douteux à leur arrivée est constellé de tâches mariant avec harmonie le blanc cassé au verdâtre olivâtre....Des plumes sont restées collées de ci de là...
L'aubergiste va avoir du boulot à leur départ....

Les parchemins à moitié enroulés jonchent le lit....
Les infos se suivent...Se contredisent ou se complètent....

"Si ça se décide pas vite vais pêter un cable....Grmgrmrfl....."
La rousse énervée....Pas bon ça...
Ni pour ceux qui sont là....Ni pour ceux qui risquent de se trouver sous peu devant elle...

Encore un jour de plus à moisir ici et c'est son homme qui va payer les pots cassés.
D'ailleurs ,à croire qu'il le sait....Il évite soigneusement les lieux depuis quelques heures.....


--D_arkhenn_
Il est là dehors dans son tabard noir, une cotte de maille en dessous.
Il est là regardant au dehors de cette ville toute l'agitation qui se fait dans la campagne.

Le vent se fait doucement sur sur son visage.Aucun muscle ne bouge, il ne laisse rien entrevoir de ce qu'il peut ressentir ni pensée.Il est là bras croisés,regardant au loin.

Il est seul dans ses réflexions, ayant déserter leurs chambre à Séléna et à lui même.
Pour l'accompagner il n'a que les bruits du vent dans les arbres ou dans la plaine, que les piaillements des oiseaux qui volent pas loin de lui.

Rien de plus....Rien de plus si ce n'est cette petite voix au fond de lui.


Te souviens tu de ... ?
Oui je me souviens...

Te rappels tu du sang,son odeur, de sa chaleur si particulière?
Oui je me souviens...

Les cris des mourants sur les plaines que tans de fois tes yeux ont admirés ?
Oui je me rappel...

Qui veux tu ?
Acar...

Pourquoi pas le chef des Teutons?
Il n'est rien...Otto était mieux...Lui il n'a rien...

Et les autres?
Ils sont rien...

Alors es tu prêt à tomber si tu faillis?
Oui je le suis...

Alors regarde cette campagne d'Anjou, régale toi de ce silence.
Oui...

Alors va te préparer,va porter tes plates et porter les coups.
Pas pour toi.Pas pour une gloire éphémère.
Mais pour une idée...Un idéal.

Va et soit sans pitié...Car la vengeance n'est pas tienne, elle appartient à tous.


D'Arkhenn se détourne de la paix de la campagne d'Anjou, ses yeux bleus brillent d'un feu intense.
Il est prêt.Car la voix en lui s'est tu.
--S.....


"Les filles!!Bon sang tenez le bien!!!!"

_Saleté d'bestiau....j'y arriverai jamais...

_Oh ben Oh...On fait s'qu'on peut..L'est costaud ...ça s'dirait pas comme ça ..Un mouton....Mais ....Arrfff!!!!


_Fais gaffe à ta lame!!!
T'as failli lui tailler un gigot au lieu d'la laine!


La lutte semblait âpre,sinon désespérée entre les trois donzelles et le mouton qui n'en menait pas large.

L'arme à la main,la rouquine tentait de tondre quelques réserves de laine sur le dos de la pauvre bête pendant que les deux autres Spa tenaient comme elles pouvaient les pattes de l'animal peu coopérant.

Faut dire que la veille Sélé avait taillé la bavette avec Tiss et devant les derniers rapports elle avait vu celle ci s'arracher les cheveux avec un tel enthousiasme qu'elle en était repartie fort inquiète pour les résultats de ce martyr capilaire....

Fallait attendre qu'elle disait...
Ben oui mais attendre sans rien faire...La rousse savait pas faire...

Autant se montrer utile..Pas vrai?

Au bout d'un certain temps,et même d'un temps certain,le représentant de la gente ovine fut relâché et s'en fut tout penaud vers ses congénaires pliés de rire devant la coupe pointilliste que Séléna lui avait faite.

Rose de honte il s'en alla dans un coin fort retiré....loin des autres... et y retrouva celui qu'on cherche toujours partout...Qu'on ne trouve jamais.....le fameux mouton.....Celui qui a une patte de plus que les autres...
_On m'a bouffé la laine sur le dos
S'excusa-t-il auprès du seul mouton à 5 pattes de la région...

Restait à se mettre au travail et c'est en sifflotant que la rouquine entreprit de tresser....Tordre....Tricoter....Rattacher.....Tous les bouts de laine brute pour en faire la plus jolie perruque que régente eut jamais porté de mémoire de......
De rien..Personne avait jamais vu ça..

Une pure merveille!!!!




_Alors les filles????Hein????Pas mal nan???Franch'ment...z'en pensez quoi?

Seresa

La Tzadik spinoziste de Saumur, la trop fière Sérésa.
Droite comme un I majuscule sur son destrier ! une cotte de maille, des jambières de fer.
Une volonté dur comme le granit hors de toute illusion.

La nièce Ravanel du Senher Excelsior, n'en avait plus aucune depuis lors que la traitrise, l'opprobre et la haine avaient frappés son oncle. Ce dernier était trop sage et pacifique pour avoir su garder le pouvoir, elle était trop indépendante et revêche pour l'en vouloir.

Non... en somme le vent dans les cheveux suffit, digne de la Maison Ibelin-Lusignan, elle frissonna la main tendue vers sa lame de Tolède quand elle vit arriver en ordre les armées. Elle, qui était entrée dans une Communauté qui avait été spoliée, rejetée, expulsée des quartiers de Toulouse, au nom de de l'amitié et de l'amour d'une Église où l'hypocrisie est une seconde nature et la superstition un état.

Elle descendit de cheval. Un jeune apprenti Tzadik lui porta une missive, la copie des derniers annonces faites par le dénommé Chevreux...


- Ainsi donc ! c'est toujours et encore au nom de l'amitié et de la paix et de la main tendue que l'on vient attaquer un gouvernement doublement légitimement élu par son peuple et assassiner les défenseurs d'Angers avec l'aide des ennemis politiques de l'Anjou !

Elle entendit rire ses compagnons derrière elle.

Quelqu'un cria...


- Et maintenant, Sacrediou !!! te voilatipa que ces croyants du Sans-Nom restent à se gaver des denrées de la mairie d'Angers pour à c'qu'ils disent LE BIEN des angevins tandis q'les familles comptent leurs morts et leurs blessés !!! Si c'est pas de la très siales salioperies que tout ça !!!

Un sourire effleura les lèvres de la Tzadik.

Croyant du Sans-Nom c'est ainsi que certains spinozistes surnommaient les fidèles de l'Église de Rome et sa Curie qui a tout bout de champs renonçaient aux messages d'Oane et d'Aristote au prétexte de combatte une bête sans-nom.


- Laissons là les idolâtres et les superstitieux dans l'obscurantisme qui les caractérisent !!!
Ne portons jugements généraux sur tous au risque de faire ce qu'ils nous font ! et de devenir ce qu'ils sont.

Il y a parmi eux une majorité d'humains bons et droit en raison qui se refusent à sombrer dans les ténèbres de l'ignorance. Hélas, ce ne sont pas eux qui détiennent les rênes de cette Institution où règnent l'idolâtrie et la praevaricatio (abandon de la raison divine) la plus passionnée.


Elle regarda le paysan toulousain des terres de Rabat qui les avait accompagné jusqu'ici. Un de ceux qui avaient accompagné Excelsior de la communauté spinoziste de la Baronnie de Saulx en Franche-Comté quand à l'époque il était le précepteur de la famille.

Ami ! gardes raison... le spinozisme est un humanisme.
Nous croyons en l'Homme ! en la connaissance de la réalité, les signes des temps avancent, le monde s'ouvre et l'antique savoir renait...

La Tzadik perçut au loin la chevelure cuivrée de son amie Séléna, elle laissa là son cheval au paysan et marcha vers elle...

_________________

    Qui cupit aut metuit liber non erit unquam !
    Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
--S.....


Il allait falloir peu de temps avant que les racines de l'arbre sous lequel elle aimait à se caler ne l'enrobent toute entière,l'emprisonnant à jamais au milieu de son entité végétale.
Trop de jours à attendre..
Trop d'heures passées à entendre les avis des uns,les colères des autres.....Les suppositions de chacun..

Pour être reposés ,cette fois ils l'étaient....Ramollis aurait été un terme plus adéquat..

Les spadassins n'avaient pour passer leur temps que les corvées quotidiennes,les soins aux chevaux..Et ,comme les rations étaient on ne peut plus maigres,la possibilité de braconner dans la forêt toute proche du campement.

Les lapins avaient donc définitivement disparus des environs,les derniers représentants de l'espèce locale ayant fini leur existence en grillade.....Civet.....Pâté.....Gibelotte....Bref toutes manières plus savoureuses les unes que les autres d'être dégustés.
Allaient ils devoir se rabattre sur les végétaux forestiers?
La saison n'étant pas encore aux champignons...On pouvait le craindre....

La rouquine aperçut Sérésa qui venait à sa rencontre.

Sa spinoziste amie marchait d'un pas ferme et décidé,pas encore touchée semblait il par la morosité ambiante.
Séléna se dit qu'il allait falloir se pencher un peu plus sur la religion de leurs "amis" qui semblait leur donner la force d'attendre sans broncher que les hautes sphères décident du sort de l'Anjou et du leur par la même occasion.

Quant à elle,elle s'était mis à dos tous ceux qui avaient eu le malheur de l'approcher,les houspillant et passant sur les malheureux toute la hargne que lui causait la situation actuelle...Même son époux en avait pâti..

Elle fit un effort de courtoisie pour se lever et accueillir Sérésa avec un semblant de sourire.


Seresa
J'ai ouï dire que tu avais un mal de romain d'attendre en ce lieu...

Baillement...

J'ai été sur les remparts toute la nuit, sais-tu.
Je voyais le feu de camps des romains, ils étaient petits, petits, des liliputiens (hrp/ anachronisme volontaire).

Ils sont perdus, me suis-je dit, d'être venus ici pour faire régner le feu et le fer sur l'Anjou... Mais, vois-tu, certains ont des enfants, des femmes, des maris, une mère qui les attend en tremblant. Alors quoi ! cela me semble suffisant pour ne pas toujours vouloir que le sang jaillisse, à toute force, ne trouves-tu pas ?

En tout cas, c'est ainsi que nous pensons, nous autres spinozistes. Mais qu'encore une fois ils sortent le fourreau de l'épée contre nous autres angevins, il n'y aura pas de pitié !!! il n'y aura plus de pardon comme ils n'en ont pas eu quand ils ont rejeté nos parents tel des pestiférés...


La spinoziste passa sa main droite devant ses yeux...

Comprends bien mon amie que nous ne demandons rien que le droit de vivre sans contrainte ! Nos Sages de tout temps ont été de grands érudits parmi les plus grands penseurs et philosophes ne luttant que contre les préjugés et l'ignorance.

Ces Romains ne sont point à vrai dire de vrais aristotéliciens quand ils se comportent tout contrairement au message d'Aristote et de Christos. Ce sont des aveugles qui sont persuadés d'avoir la vision !

Tristesse en somme. Ils te parleront de Vérité en appuyant sur le mot comme sur un grigri, mais rares sont ceux qui te diront en quoi cette Vérité consiste, rares sont ceux qui ont le moindre début d'un raisonnement sur quoique ce soit concernant cette Vérité !

Et pourtant ! c'est au nom de cette Vérité qu'ils viennent massacrer et tuer, piller et déclarer à un Peuple qui n'a pas voté selon leur Vérité qu'ils viennent rétablir le Bien.


Le campement des spinozistes et des spadassins étaient proche.
Manifestement fatiguée Sérésa sembla s'affaisser.
Elle se reprit vigoureusement en se redressant.


Si tu permets je vais faire un somme. Que dirais-tu de faire une grillade ce soir ? Nous n'avons pas grand chose tant les rations sont austères, mais j'ai quelques recettes que vous apprécierez... du moins espérons-le pensa-t-elle...

_________________

    Qui cupit aut metuit liber non erit unquam !
    Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
--D_arkhenn_
Le campement des Spadassins.



Entrant toujours d'un pas tranquille mais sûr, ben oui il a pas été picoler en taverne;D'Arkhenn s'annonce comme l'enfant qui vient de naitre et qui braille pas pour son premier lolo.

Faut dire que sa nourrice à la première tétée a eu comment... dire des soucis, de 105 elle est passée à 85.
A ce tarif là , ses parents paix à leurs âmes, lui on trouvés une vache, plus simple et plus rapide.

On salut du bout des doigts ou d'un sourire, de connivence surtout et entre voisins.

Les braséros installés ça et là dans le cas donne une lumière particulière à l'ensemble du camp.Mais de sa marche il peut déjà voir qui se tient près de sa femme.

Un sourire plus large se fait sur ses lèvres,ici est le calme et la retenue;Enfin en surface.Séléna en a marre d'attendre.
Quand à lui il en hausserait les épaules, il en a vue d'autres et il en verra encore.
--S.....


Après le passage de Sérésa qui semblait littéralement épuisée,Séléna se rendit compte qu'elle ne valait guère mieux.

Rien à faire et se sentir fatiguée.....On aurait tout vu...

Elle allait quand même pas rejoindre le campement spinoziste les mains vides...
Sa tente fut bientôt sans dessus dessous.

Elle rassembla le reste de vin d'Anjou qu'ils avaient pu trouver en arrivant ,quelques bouteilles sauvées par miracle grâce à la prudence de la rouquine.
Le dernier des garennes n'était même pas encore dépecé et pendait à un des montants de la tente,elle le fourra dans sa besace avec deux miches plus que rassies.

A espérer que les autres pourraient mordre là dedans..elle leur laissait de bon coeur..
Son inquiétude à ce sujet n'était point trop grande.....Elle savait que les spino et surtout certains avaient la dent dure!!!

Restait à trouver son époux pour lui dire de venir avec elle.

_"CHEEEEEFFFFF!!!"

Une estafette arrivait ventre à terre et lui tendait un message en se tenant le côté.
Essoufflé et en sueur le bonhomme attendit qu'elle lise en essayant de reprendre son souffle:
_"Z'ont dit ...Pfffff Le plus vite possible..Pfff ..Z'ont dit....Fonce et ..Pfff ....ça dépend de toi...Pfff..."
_"On se calme mon brave....Assieds toi..."

Son visage s'éclaire....Le soulagement transfigure ses traits.....

_"On boouugeeuu!!!! "

Oups.....Un peu de tenue que diable...
Difficile,il faut bien le dire,pour elle qui trépigne d'impatience depuis déjà plusieurs jours à ne rien pouvoir faire de concret.
Elle est venue.....Ils sont venus dans un but....
Au fil des jours le but disparaissait dans la brume des palabres politico religieux.

La fameuse "liberté"....Qu'elle soit de culte ou d'autre chose..semblait vouée à rester utopique une fois pour toutes..

Ils avaient rêvé.....C'était beau....Allez..On se casse.....

Les nouvelles allaient en enchanter certains....En désespérer d'autres....
Certains n'y verraient que du feu,n'ayant qu'à peine compris pourquoi ils avaient eu plus de mal à trouver pitance ces derniers jours...

Le peuple resterait encore une fois à distance respectable et son odeur de sueur laborieuse ne viendrait pas indisposer les hautes sphères qui décidaient de leur sort.

Un Duc avait été nommé...
Un Duc Spinoziste qui plus est....

Séléna eut un sourire désenchanté.
Elle en était certaine.....Rien ne changerait....
L'église ....La vraie..L'unique...L'omniprésente et toute puissante Eglise allait avoir tôt fait de remettre en place les idées de leur trop présomptueux allié.
Fallait il être naïf de croire que l'église Aristotélicienne allait s'abaisser à s'entretenir avec ceux qu'elle considérait depuis toujours comme bon à passer au bûcher..

En parlant de feu.....Et ces grillades????

Fallait trouver D'Arkhenn et lui dire....
Aller voir Sérésa et lui dire....
Prévenir les Spadassins qu'on les attendait plus loin...
Que pour eux la mission n'était pas terminée.....


Seresa
Sérésa regarda les tentes se défaire, entendit les hurlements, les cris, elle salua par quelques gestes courts mais significatifs ses amis spadassins qui partaient vers d'autres aventures, d'autres missions.

Ah ! certes, elle savait mais rien ne devait transparaitre sur son visage, elle regarda la rousse et eut un pincement au cœur qu'elle réprima aussitôt, elle avait pensé se rapprocher encore plus d'eux. Et puis finalement, il lui semblait qu'une occasion avait été manquée.


C'est ainsi toujours avait-elle remarqué que cela se passe avec les spinozistes, en tout lieu, en tout acte, il appartient à tout spinoziste de cultiver la force de persévérer dans son être et rien d'autre ! sans sombrer dans la passion qu'elle soit haine ou amour.

Elle sourit... Cette persévérance si forte en certaines individualités de sa communauté en faisait pour l'observateur extérieur des machines à penser, des stratèges politiques insensibles, alors qu'en fait dans l'ordre Immanent ce type d'homme ne conçoit pas que le but suprême soit sacrifié sur l'autel d'une passion à courte vue.

Aujourd'hui, il fallait bien être aveuglé par la haine et la recherche d'une vengeance pour la vengeance pour ne pas voir que la liberté religieuse comme le gout prononcé pour la liberté tout court existait bel et bien en Anjou comme jamais en tous les royaumes connus de ce monde.
.
.
.


Elle se souvint...

En Franche-Comté, une Ecole spinoziste avait été incendié à Vesoul il y a des années de ça et pendant des semaines une traque fut organisée pour détruire les spinozistes. En Toulouse, sans honte ni vergogne d'anciens excommuniés et cathares devenus fanatiques romains par retournement de veste chassèrent jusque dans les moindres ruelles les spinozistes.

Pourtant, nul spinoziste en ce monde obscur n'employa contre son prochain la force, seul compte l'esprit, le commerce, la pensée, la politique, l'étude, la joie, la mise en œuvre d'un humanisme renaissant... la persévérance sans faille vers ce qui libère l'homme de ses chaines.

Quand des familles entières ont vu périr des fils, des oncles, des filles et des mères, quand on a vu l'un des siens périr sur un bucher, quand à force de désespérance les plus faibles sombrent dans une mélancolie sans fin, faire le choix de partir au moment même où la liberté politique l'emporte sur la contrainte religieuse lui avait paru incongru, comme une insulte à tous ceux qui ont soufferts et péris.
.
.
.


Vouloir parler de liberté alors même que son existence est prouvée par l'élection et le vote présent, il est clair qu'il s'agira pour ses Lanciers de la défendre cout de cout, de défendre la légitimité d'un Conseil et le vote d'un Peuple, sans penser à l'avance qu'elle sera perdue...

Autre précepte spinoziste, seule l'union de la pensée et de l'action compte, l'un sans l'autre finit toujours par être ce reniement de soi que certains nomment l'idéal, la poursuite de chimères sans fin où l'insatisfaction accroit la passion des sentiments.
.
.
.


La Tzadik leva une dernière fois la main en forme de salut !

Elle se retourna subitement et d'un pas pressé se dirigea vers le campement des lanciers spinozistes. Il n'y avait donc pas eu de fêtes... Tout était claire pour elle, l'ego ne compte pas, seul compte la part du divin, la force par laquelle nous existons, la liberté humaine éternellement renaissante !


Elle ralentit, respira longuement la fraicheur de la nuit angevine, la voute étoilée frémissait comme se hérissait sa peau sous l'effet de l'air vif.



- Cette liberté que l'Immanent nous accorde, dussais-je la perdre demain, au moins l'aurai-je vécu jusqu'au bout.


La jeune femme reprit sa marche...

_________________

    Qui cupit aut metuit liber non erit unquam !
    Qui convoite ou craint quelque chose ne sera jamais libre !
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)