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[RP] Pacte entre deux Betes Sans Nom

Watelse
[Cette lettre fait suite au chantage d'Odoacre envers Watelse, cf. topic au Prieuré Saint-Sulpice]

S’il fallait s’accuser à tord d’un crime, autant décrire ce dit-crime avec style ! Voilà ce à quoi pensait Georges Léonard Watelse à l’heure d’apposer sa signature au bas d’une lettre qui, pour sûr l’entrainerait vers la mort ou le mènerait à être l’esclave d’un ecclésiastique. Il parcourut une dernière fois son acte de condamnation :

Citation:
Ma Personne, Georges Léonard Watelse dit le Maitre,

Tient à préciser que sa foi spinoziste n’a nullement joué dans l’exécution des actes : seule la cruauté mère de ma passion pour le sang m’a poussé à une telle élégante violence, accompagnée d’une douce envie de gouter aux joies de la chair auprès d’un mâle, si loin de toutes ces pintades qui ont souillé mon lit. Ce sentiment de puissance derrière ce corps assujettit à mes mouvements…. me renvoie encore des sensations de satisfaction extrême.

Ma Personne en vient à ces aveux qu’un grand homme tel que Ma Personne n’a pas à craindre, car un Watelse ne craint RIEN et PERSONNE : Monseigneur Muad Dib, ancien cul-béni de la campagne rouennaise a été séquestré par mes soins. Lui couper l’orteil droit fut un délice savouré pendant de longues minutes. Ecorcher sa peau s'avéra être un plus long calvaire : le ciselage de sa peau au papier de verre a eut une réelle difficulté : la sale bête avait du cuir sur les os. Etait-ce donc un porc ? Nul doute sur cela. Sur ce point, nous nous apparentions.

Cessant ce travail d’orfèvre sur cette bête à quatre pattes, j’entamai une nouvelle trouvaille joyeuse : l’injection de lymphe sous la peau. Parfois, je ne sais pas d’où me viennent ces brillantissimes idées. J’épate ma propre Personne.

Restait le coup de Maitre, les coups de reins, un mouvement de ventre vers le bas, un coup de couteau de son bas ventre vers le haut… Un coup de génie.

Je ne m’accuse de rien sinon d’être parfait en tout point, même dans les aspects les plus sombres de mon être.

Maitre Georges Léonard Watelse.

Il apposa son sceau et sourit. Un jour la mort le prendrait. Mais il aurait au moins assuré une descendance à la lignée Watelse. Son devoir envers feu les siens était accompli, celui de ses enfants serait de réhabiliter le nom de leur famille dans la respectabilité après un tel crime.

Il donnerait en main propre cette lettre à ce fol Odoacre le jour de la cérémonie.


Mathusin! Sale chien galeux! Viens-t'en gagner l'argent que je te donne: va chercher la nonne, qu'elle vienne... j'ai à m'entretenir avec elle...
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Ellya
A chaque fois que le valet de son époux la lorgnait, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un frisson désagréable et glacé le long du dos. Comme si tout cet homme transpirait la malveillance. Point comme son époux, non. Ils n'étaient pas du même acabit. Et, sur l'heure, elle ne tentait pas non plus de chercher la différence qui existait entre eux. Elle se contenta de répondre à l'ordre d'un calme étonnant.

Avec les semaines, les mois, elle s'était faite à l'idée de vivre auprès d'un homme plus âgé et moins pieux qu'elle. Parfois, elle envisageait même réellement de lui donner l'héritier qu'il désirait. Mais bien vite, elle changeait d'avis. Certaines humeurs ne doivent pas se perpétuer.


Vous m'avez faite mander, très cher?


Une question qui n'appelait pas de réponse. La porte étant légèrement entrouverte, la nonnette s'était contentée de la pousser plus largement avant d'entrer sans en attendre l'autorisation.


La chaleur devient étouffante. Ne pourrions-nous pas nous retirer de cette ville puante et retourner en Bourgogne le temps des beaux jours?

La Candide avait besoin de vivre. De respirer, tout du moins.
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Watelse
Vivre.... Voilà un terme bien peu approprié en cette soirée...

Watelse hocha de la tête d'un air de l'homme qui se comprend et à qui il importe peu si les autres n'y entendent rien.

Il se leva vers la future Madame Watelse, la toisa calmement, puis lui offrit son siège, juste devant la lettre encore ouverte. Il lui fallait canaliser ses humeurs ce soir. Il lui fallait caresser la pintade dans le sens du poil surtout. L'heure était grave, il en avait grande conscience.

Il resta droit de l'autre côté du bureau qui les séparait et c'est d'une voix qu'il voulait des plus aimable qu'il commença:


Ellya...

Jamais il ne l'avait appelée autrement que par un nom d'oiseau. Cela ne lui écorchait pas la bouche tant que cela, ce qui le surprit.

Il reprit d'un ton emprunt de sincérité:


... Laissez moi ouvrir mon coeur au moins une fois, avant de le renfermer dans cet étui froid que je réserve au monde depuis fort longtemps. Je vous demanderai seulement le silence afin de ne pas heurter un aveu qui se fait difficilement...

Il marqua un temps, cherchant ses mots.

... Vous serez bientôt Madame Georges Léonard Watelse. Nous ne nous aimons point, mais cela n'est pas le but d'une union, du moins dans mon esprit. Vous connaissez déjà mon envie d'avoir une descendance. Mais vous n'en connaissez pas la raison.

Il s'appuya sur le rebord du bureau de sa main gauche : sa canne, brisée par une garce bourgonnaise, lui manquait pour son équilibre.

... Un Watelse a comme première valeur la famille. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai posé mon dévolu sur vous, outre vos biens et votre titre. Vous tenez à votre famille plus qu'à vous même. En cela, oui, nous sommes bien de la même trempe.

Il la regardait de ses yeux bruns foncés, désormais convaincu qu'il avait trouvé en elle la bonne personne, fusse t'elle une femelle.


Chez les Watelse, l'unique but est de perpétuer la race et l'histoire des siens... à n'importe quel prix.

Il baissa les yeux vers la lettre.

Vous lirez ici une chose effroyable, fâcheux résultat d'un chantage. Je ne sais toujours pas si vous êtes mêlée à cet outrageux procédé mais... Bref... Lisez donc cette lettre, et je poursuivrai...
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Ellya
Le siège était-il offert pour lui signifier que non, ils ne partiraient pas.. et que oui, ils mourraient étouffés? La jeune femme étouffa - c'est le cas de le dire - un soupir de désespoir tout en s'asseyant. Il lui faudrait trouver des arguments plus convaincants. Les clients, retirés dans leur maison de campagne, loin de Nostre Dame? Le grand bien que produirait l'air sain sur ses os? Elle inventerait, tricherait et mais partirait. Que le Très-Haut la pardonne.

Aussi n'est-ce pas tant parce qu'il prononça son nom que parce qu'elle se promettait de pécher un jour qu'elle se signa.

Les grands yeux clairs se posèrent dans ceux du quinquagénaire. Une confession! L'instinct religieux fit de suite grand effet sur la nonnette qui se contenta, en silence comme demandé, de hocher la tête par intermittence tandis qu'il parlait. Elle réussit même à ne pas grimacer quand il évoqua le titre qu'elle ne lui donnerait pas. Cette surprise, elle la gardait pour plus tard.

Elle se garda également de lui faire remarquer que sa famille lui était importante pour des raisons bien différentes des siennes. Perpétuer une race? Non, l'idée n'était pas celle-ci à ses yeux. Juste protéger et couver. Enfin..."juste"...

Puis le clair regard se posa sur la dite lettre. Plus pâle que la mort, elle n'osa le regarder à la fin de la lecture. Non, bien sûr, elle ne découvrait pas ce qui y était écrit puisqu'elle avait tout entendu. Mais il semblait évident que l'Infâme avait enrobé l'atroce histoire d'une perversité sans nom.

Pour la deuxième fois, elle se signa. Une boule amère dans la gorge l'empêcha alors de prononcer le moindre mot, sous peine de les vomir sur le vélin.

Elle allait épouser un monstre. Ni plus. Ni moins.

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Watelse
Il laissa la jeunette finir sa lecture. Rien ne transparaissait vraiment de son visage: aucune culpabilité, aucune peur. Rien. La jeune femelle était parvenue en quelques mois à masquer ses émotions de mieux en mieux chaque jour. Watelse en tirait quelques satisfactions, fier de constater qu'il pouvait changer une dinde en... un être humain et respectable.

Maintenant que vous connaissez... ou vous rafraichissez la mémoire.... avec cette élégante rédaction...

L'ironie reprenait le dessus sur la sincérité. Watelse se reprit:

Je vais aller vite.

Il reprit son souffle:


J'ai satisfait à la demande des miens en laissant derrière moi une descendance. Néanmoins, par cette lettre, l'oprobe sera jeté sur le nom des Watelse, sur le nom de mes ancètres, et sur le nom de mes enfants. Ma Personne ne peut que s'en vouloir de ne pas avoir pu les protéger mieux. J'ai acquis la promesse de la part de cet immonde Odoacre que mes... nos enfants seraient épargnés de ses griffes. Cependant, je ne lui aucune confiance. Et si je n'en ai guère plus en vous, je sais que vous ne pourrez jamais faire du mal à la chair de votre chair.

Il contourna le bureau et lui prit la main:

Ellya... Je vous demande pardon pour la vie que vous allez mener, non pas avec moi, mais après ma mort. La femme de feu Watelse risque de souffrira des outrages les plus violents. Et j'ai cette faveur à vous demander: protégez, s'il vous en supplie, notre descendance de ces fous, et réhabilitez le nom de ma famille grâce à vos talents qui vous font aimer de tous... sauf de moi... après ma mort.
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Ellya
Deuxième ( ou seconde ) fois qu'il prononçait son nom. A la boule d'amertume se succéda une bouffée de tendresse. La main glacée qu'il tenait entre les siennes reprit vie. Des perles de pluie s'échappèrent du regard stupéfait de la nonne tandis qu'elle se relevait, face à lui.

Je vous le promets. Dix fois. Mille fois.

La voix était tremblante. De légers sillons creusaient ses joues, de fines gouttelettes ricochaient sur ses lèvres. Sincèrement touchée par le vieil homme, elle reprit,


Nos enfants ne connaîtront pas l'humiliation. Ni l'emprise de ceux qui s'acharneront à leur perte.

Sa main libre se posa alors sur l'une des joues de Watelse. Infinie tendresse d'une Innocente.

Votre nom sera lavé de tout soupçon. La vérité sera révélée s'il le faut.

Et, avant que les sanglots ne masquent l'audibilité de sa voix, déposant un baiser qui se voulait protecteur sur le front du quinquagénaire,

Mais ne mourrez pas. A moi de vous supplier pour cela. Je ne pourrai le supporter...


Les mots sortaient seuls, dictés par la seule voix de son cœur. Trop de morts il y avait eu. Elle n'en pouvait plus.


Oh.. Par pitié.. Laissez-moi me faire aimer de vous avant un tel malheur...!

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Watelse
Watelse frémit:

Vous aimer? Voyons, fillette, reprenez-vous! Jamais il ne sera question d'amour entre nous. J'ai le coeur sec de ceux qui ont eu le coeur déchiqueté en morceaux par une garce avant vous...

Il lui prit pourtant la main avec douceur:

Mais vous serez une bonne mère, et une bonne épouse, je le sais maintenant. Il vous manque toujours cette assurance propre aux Watelse, mais vous finirez par l'acquérir...

Il reprit contenance et mis deux pas entre eux de distance:

Je vous enjoins de prendre à vos côtés une personne de confiance, une dame de compagnie, une nourrice, une.. soeur... Il vous faudra un soutien pour les années à venir. Vous ne pourrez être seul dans la déchéance sociale qui sera vôtre.

Il grimaça, déjà regrettant d'avoir formulé cette hypothèse. Il insista ensuite sur un point:

Je souhaiterais autre chose de vous. Dans votre grande tolérance, vous accepterez que notre ou nos enfants soient instruits autant de la religion spinoziste, que de celle que vous chérissez tant, la foie aristolicienne. Voulez-vous bien?
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Ellya
Définition d'un ascenseur émotionnel: passer en quelques secondes d'un état de joie à un état de tristesse et de déception.

Réaction produite par le mélange d'une pauvre naïve et de cet ascenseur: Solution n°1) des larmes ; Solution n°2) une folie furieuse ; Solution n°3) ...

Ah... La solution n°3... Celle d'une Candide à l'état pur. Une solution qui consiste à mettre de côté les vilaines paroles prononcées en les mettant sur le compte de la simple gêne. Car oui, à ses yeux, maintenant, elle l'aimerait un jour. Et inversement. Cela prendrait du temps, certes... beaucoup de temps! Mais ils y arriveraient. Dusse-être sur leur lit de mort!

Et forte de cette conviction, Ellya laissa flotta un étrange sourire sur ses lèvres. Le sourire d'une religieuse qui a fait bon office. Le sourire d'un confesseur qui a pardonné jusqu'au moindre petit péché.

Aussi, étrangement, la dernière demande passa plutôt bien. L'avait-elle vraiment entendu? Vraiment comprise? Car, sur son petit nuage de bonheur, débordante de générosité par ce simple " Dans votre grande tolérance ", elle ne répondit qu'un
" Tout pour vous faire plaisir, George " qu'elle regretterait par la suite à toute heure du jour ou de la nuit - car la nonnette ne rompt pas une promesse! - et qui torturait sa conscience jusqu'à son dernier jour.
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Watelse
Voici Georges Léonard Watelse dans un état de sérénité qu'il ne pensait plus connaitre. Sa descendance assurée, son nom promis à reluire aux yeux du monde. Il pouvait mourir, son Monde tournerait rond. Il servit un verre de vin à la dévote pour laquelle il avait en cet instant plus de reconnaissance qu'il n'aurait cru:

Bien, buvez, cela vous aidera à vous ressaisir, Ma Dame.

Prenant la lettre toujours devant elle, il continua:

Je vais mander à Mathusin de l'emmener à cet apôtre du Sans-Nom...
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