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[RP] Par le feu et la poudre les lier

Gaspard.

[pour le meilleur et pour le pire ou l'histoire d'un complot familial]

Cette entrevue n'a jamais eu lieu

C'est par cette phrase que l'entretient entre Enguerrand et Gaspard s'était terminé. Et c'est avec un air de comploteur que le jeune Nerra se promenait alors dans le camp Licorne. Quelqu'un de censé, ce que n'était pas Gaspard, aurait vu en le jeune écuyer un trompe la mort qui cherchait des émotions fortes a tout prix, mais la réalité était toute autre. Gaspard était avide d'apprendre, et comme le disait si bien son oncle Alterac, il n'y avait pas grand chose d'autre a faire en Tourraine de toute façon. C'est une des raisons qui avait poussé le Nerra a demander au chevalier Bombarde de lui apprendre a user de poudre et autres substances très drôles mais très instables. Mais Baste... Gaspard avait toujours et de la chance au final et ce nouveau défi ne lui faisait pas peur une seconde malgré les mises en garde du chevalier quant au risque de perdre une main ou son nez...

Perdre son nez... Plus Gaspard y pensait plus il se demandait si il avait été sérieux en disant ça... Un écuyer sans nez pouvait sans doute faire une croix sur un mariage avec une belle damoiselle... Mais Gaspard n'avait pas d'union sérieuse en tête malgré ses contacts de plus en plus fréquents avec la gente féminine... Et une en particulier. Chose qu'il avait bien sur passé sous silence auprès de tout le monde. Sans doute même le seul point dont son Maitre n'était pas courant concernant son écuyer... du moins pour le moment.

Mais quoi qu'il en soit Gaspard avait décroché un rendez vous secret avec son oncle et « le Gros », personnage mystérieux que Enguerrand avait évoqué mais qui semblait parfaitement fréquentable au vu de son amour pour les petites choses qui explosent. L'initiation de Gaspard devait se faire en bordure du camp le soir même. Il n'avait aucun doute quant a sa capacité a filer entre les mains de Cerrid, exploit qu'il réalisait de plus en plus souvent a grand coup d'entourloupes tarabiscotées et d'excuses plus moins vaseuses mais encore crédibles. On savait Gaspard relativement... instable, mais on lui laissait tout de même une certaine latitude pour agir... Grave erreur...

C'est donc emmitouflé dans une cape verte sombre que Gaspard avait déserté le lieu de vie de la Licorne et s'était rendu en toute discrétion au lieu convenu pour le rendez vous. Il ne savait pas a quoi s'attendre... Une batterie de bombarde alignées parfaitement? Fort peu probable et surtout fort peu discret... Point qui était essentielle aux comploteurs si ils souhaitaient poursuivre leurs amusements poudresques. Avec un sourire Gaspard se souvenait encore de l'anecdote que Marie lui avait raconté a Semur a propos de son frère. Il avait réussi l'exploit de faire exploser la cave du petit maitre de France; et deja a l'époque Gaspard avait évité de sourire mais la possibilité d'apprendre a faire ce genre de chose l'avait effleuré. Le feu, les explosions, un mur qui tombe, une jambe arrachée. Joyeuses perspectives de jeu pour qui savait manier les dangereux engins avec lesquels Sire Bombarde prenait plaisir.
Si Gaspard n'avait pas entendu parler de la présence de poudre sur les mains de Enguerrand il n'aurait sans doute jamais osé venir le voir. Mais l'oncle s'était plus ou moins fait repérer la veille par sa soeur et le Nerra s'était décidé a sauter le pas... malgré les interdictions de son chevalier il faut bien l'avouer.

Marchant en silence, rapidement et sous couvert des arbres le Nerra se présenta donc et inclina sobrement la tête en voyant son oncle.

Prêt a apprendre le Nerra! Et déjà impatient!
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Enguerrand_de_lazare

Ainsi donc le gamin était venu.

Tandis qu’il patientait dans la pénombre entourant le campement des licorneux, l’imposante silhouette du château de sa sœur se dessinant au dessus des arbres, il avait eu tout loisir de repenser à leur rapide et discrète rencontre en cette même matinée. Surprise, de prime, à la demande du jeune écuyer. Celui-là, bien qu’il ne le connaisse encore que fort peu, avait toutefois déjà à ses yeux début de réputation de casse cou et d’aventureux en herbe. Certes, la démonstration de la veille n’avait pas été des plus probantes quand à ses capacités guerrières et son adresse au combat, mais il sentait en lui cette flamme impétueuse qui pouvait faire du jeune gamin qu’il était un futur homme de guerre, et, se peut, un jour, Chevalier d’Ordre Royal.
Passée l’hésitation initiale, mâtinée d’une forme d’appréhension à l’idée que Marie Alice ou Cerridween puissent avoir vent de leur poudrière collaboration, l’homme avait finalement accepté d’enseigner quelques uns des éléments principaux et indispensables sur l’Art du maniement des armes à feu. Art qu’il affectionnait lui-même tout particulièrement, au grand dam de sa chère sœur, prompte à entrer dans colère noire à la simple idée de voir son frère à moins de cinquante toises d’un tonnelet de poudre. Ceci d’ailleurs avait été la raison de la venue discrète de sa troupe et du chargement qu’elle accompagnait, ainsi que de leur établissement en place sûre et, surtout, des plus discrète.

La longue silhouette du gamin s’était dessinée entre les branches à mesure qu’il s’approchait de lui. Fin sourire se dessinant un bref instant sur le visage du licorneux. Juste choix que cette cape. Voilà déjà un bon point de marqué. Qui voulait cheminer en toute discrétion se devait d’éviter dorures et chatoyantes couleurs, et le baron était des plus rasséréné de ne pas se retrouver à arpenter nocturnes chemins aux côtés d’un compagnon plus visible encore que mignon de cours partant en quelque bal réputé.
Bref signe de tête à l’attention du jeune homme, avant de s’adresser à lui d’une voix légèrement assourdie.

Ainsi donc tu n’as pas peur pour ton nez ? Voilà qui est des plus intéressant. Rapide clin d’œil à l’écuyer adressé, en souvenir de leur récente conversation. J’espère donc que nul ne t’as suivi jusqu’ici, mais, à en croire ce que tu m’as raconté tout à l’heure, ta discrétion ne semble avoir d’égal que ton allant à effectuer vols planés par-dessus ta monture.

Maugré la pénombre les environnants, on pouvait à présent discerner sur le visage du chevalier quelques traits marquant un pointe d’amusement. Sans bien savoir pourquoi, ce gamin lui plaisait. Et l’idée de mettre en œuvre dans peu de temps ses petits trésors ne pouvait que le rendre d’autant plus enthousiaste.
Un signe de tête en direction du chemin, à quelques toises d’eux, avant de reprendre.

Mais ne trainons pas. La route est longue d’ici au moulins, et moins nous trainerons sur cette voie passante, mieux je me porterai.La main dextre se glissant sur le pommeau de son épée, il reprit d’un ton quelque peu plus vif. Prenons garde toutefois, car, tout armés que nous soyons, et malgré les troupes arpentant les environs, d’aucuns marauds pourraient profiter de l’obscurité pour nous chercher querelle.

Le regard passa du jeune homme à la route, avant de revenir sur son interlocuteur.

Si tu es prêt, jeune écuyer, marchons. La nuit sera longue, et nous avons encore fort à faire.

Sans plus attendre, le chevalier se mit en route, se dirigeant vers ce chemin qui les mènerait jusqu’à l’endroit de leurs futurs et secrets exercices.
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Gaspard.

Un regard a droite puis a gauche, rien qui aurait pu constituer un obstacle a Gaspard. Avançant avec circonscription vers tonton Bombarde il se place assez proche pour entendre les mots prononcés sur le ton de la confidence et acquiesce alors qu'un sourire se dessine sur le visage du jeune Nerra a l'évocation du fameux nez instable qui pourrait se détacher un jour ou l'autre. Le coup du « je t'ai volé ton nez » devait être vachement moins drôle avec une bombarde que lorsqu'on lui faisait quand il était jeune.
Sourire qui s'élargit encore en pensant a la fameuse chute de la veille qui l'avait laissé un peu courbatu mais toujours autant enclin a se lancer dans une nouvelle aventure. Ce cher Karyl dont il n'avait plus de nouvelle était certes un fameux aventurier mais le Gaspard commençait a rattraper son retard. Inclinant la tête il reprit sur le ton de son oncle

Personne ne m'a suivit j'en suis sur. J'ai fait plusieurs détours et j'ai attendu perché en haut d'un arbre pour être sur qu'on ne soit pas sur mes traces. Nul n'a vent de mon escapade j'en suis certain. Je vole aussi bien que je fuis comme tu le dis si bien.

Accompagnant le regard brillant de Eng du siens il observe les alentours et rejette un peu sa cape en arrière dévoilant une ample chemise noire aux manches bouffantes ou était cachés deux dagues aiguisées comme des rasoirs, l'une appartenant a Ald et l'autre a feue sa mère Apolonie. Ultime héritage d'une mère morte qu'il avait reçu de Eikorc, l'homme le plus loin possible de ce qu'était devenu Gaspard. Le Nerra eut un moment de doute et de honte en sentant la lame fraiche de cette arme contre sa peau. Instant suspendu dans le temps ou sa joue semble le cuire comme le jour ou la main de son oncle s'y était violemment écrasée, le laissant pétrifié et apeuré. Incident survenu le soir même ou il avait récupéré cette dague. Maudite lame dont il ne pouvait se défaire.
Mais l'eau avait coulé sous les ponts et le jeune garçon, le jeune Nerra, avait fait place a un jeune homme certes fougueux mais bien moins facile a gifler pour peu qu'il essaye d'esquiver. Aujourd'hui seul les porteurs de l'écu ancien de la Licorne avait ce droit. Gaspard pliait comme une branche souple sous le vent de tempête que pouvait provoquer la colère de la Licorne et de ses chevaliers. Lui qui n'était qu'un écuyer personnel prêt a tout endurer pour gagner, grater, mériter sa place au seins de la troupe d'élite dans laquelle il évoluait depuis des mois deja.

Aussi acceptait il sans broncher les taches, remontrances et autres humiliations qui pouvaient lui réserver son parcours initiatique. Mais ce soir Gaspard n'était plus l'écuyer de Cerrid, il n'était plus un jeune homme soumis mais un jeune garçon, des étoiles plein les yeux, qui allait enfreindre des règles pour devenir meilleur et plus efficace encore qu'on n'attendait qu'il soit.

Gaspard de Nerra Viverols était une ombre dans la nuit aux cotés de son oncle et tout deux se préparaient a partager un moment que le jeune vicomte voyait comme fraternel et familial. Il avait tant a apprendre et avait trouvé un maitre nocturne prêt a prendre des risques pour lui. Le poids sur les épaules de Gaspard ne l'ennuyait nullement, si il devait plonger il le ferait seul, comme toujours.
Avec un sourire carnassier il dégagea prestement et sans un bruit la dague de Ald de son bras gauche et dont l'éclat était invisible dans la nuit.

Je me contenterais d'une lame plus petite si cela ne te dérange pas. Je suis plus a l'aise avec ceci quand je me déplace furtivement. Une épée me gène pour grimper dans les arbres aussi ai-je délaisser cette arme lorsque je suis la ou je ne dois pas être.
Je vais te suivre, si quelqu'un arrive par derrière je sifflerais une fois si c'est un Licorne qu'il faut éviter et deux fois si j'ai besoin d'aide.

Accompagnant ses paroles d'un clin d'œil il se mit en route, quelques pas derrière Eng, qu'il ne repérait que grâce au léger bruissement de ses pas dans le nuit sombre rendue d'encre par les arbres qui leur servait de toit.
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